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 Surtout, ne pas paniquer (privé)

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Archael
Archael
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyMer 18 Oct 2006 - 22:20

[Mais non Very Happy]


Archael hésita encore une seconde. Curieusement, c'était quand il regardait son compagnon qu'il semblait douter le plus, comme s'il craignait plus pour lui que pour lui-même. Puis parut se décider. Fugitivement, il leva son regard de saphir sur l'elfe, avant de refermer ses paupières.

"Je suis désolé, Lén. Mais tu dois l'entendre si tu veux savoir comment le soigner."

Les doigts de l'ange vinrent éveiller le cristal aux couleurs d'orage, passant avec lenteur sur la corde de verre. Tout d'abord, seule passa dans l'air la même vibration neutre que la première fois. Mais peu à peu, la note se mit à... changer.

Tout à l'heure, la seconde fois qu'il avait fait chanter le cristal, Archael y avait fait naître une mélodie douce qui venait se placer par-dessus l'accord de base. Celui-ci, métaphore d'un esprit vide et blanc, avait vu apparaître en surimpression l'harmonie douce et joyeuse de la vie telle que les dieux l'avaient souhaitée. Mais cette fois, ce qui se construisit sur l'accord de base était tout différent, aussi dissemblable que le sont le jour le plus clair et la nuit la plus noire.

Au début, l'accord parfait et vide ne sembla pas changer le moins du monde. Mais, sans qu'on sache comment il arrivait, une sorte de malaise se fasait sentir, grandissant sans cesse. C'était comme une fausse note, une dissonnance qui naissait lentement. Aucun thème, aucune mélodie compréhensible, juste une vibration contre nature, qui s'enflait, encore innoffensive, mais désagréable et menaçante.

Le phénomène prit de l'ampleur. La base de l'accord était toujours là, inchangée, comme un monde vierge créé à l'aube des temps. Mais, pour prendre une image, on aurait dit que la main d'un dieu noir y avait ajouté une graine maléfique, qui se développait peu à peu. A la place des fleurs du paradis, poussait alors les ronces de l'enfer. Sur la page blanche de l'accord, où on pouvait écrire ce qu'on voulait, ne s'inscrivait plus la mélodie normale, mais la partition pervertie d'une symphonie démoniaque.

Soudain, là où les doigts d'Archael passaient lentement, le haut des cordes se teinta d'une trace argentée.

Le bruit généré prenait de l'ampleur. Il était difficile de le décrire, car comme toute musique issue du Chantepierre, il était composé autant d'esprit que de son. Mais imaginez le bruit aigu d'une craie grinçant sur un tableau, croisé avec le grondement menaçant d'un tremblement de terre. Multipliez l'effet produit par cent, et vous aurez une vague idée de l'effet produit, rien que sur le plan sonore. Sur le plan magique, c'était une sorte d'onde insupportable qui se propageait autour d'eux. Dans un rayon de plusieurs centaines de mètres, tous les animaux sans exception, s'enfuirent avec autant de terreur que devant un feu de forêt.

La main de l'ange était à présent à la moitié de la hauteur des cordes. Et là où elle avait glissé, on voyait nettement à présent la couleur de lune du sang qui coulait.

La discordance était à présent terriblement intense, s'étendant à la fois dans l'aigu et le grave. L'air tout entier semblait vibrer. C'était comme se trouver sur une plaque électrique dont la tension monterait lentement. Certains muscles se mettaient à trembler, tandis qu'on avait l'impression de sentir ses os tressauter. La vibration démentielle ne se contentait plus de saturer le sens de l'ouïe, mais se faisait sentir à travers la peau et le sixième sens, celui de la magie, hurlement suraigu et strident qui mettait chaque nerf à vif, dissonnance au coeur de la réalité qui portait la douleur au fond de l'âme. Alors que le son montait et descendait sans cesse, au point de commencer à frôler les limites de l'ouïe des mortels, une pensée jaillit soudain de cet enfer, comme une véritable flèche concentrée et rapide, atteignant sa cible de plein fouet. C'était la voix télépathique d'Archael, qui couvrait avec effort la tempête qui se déchaînait.


** NE TE LAISSE PAS DOMINER!! RESISTE ET DURCIS TON ESPRIT!! **

L'horrible dissonance continuait de grandir. C'était le hurlement concerté de toutes les flûtes de l'enfer, le bruit d'un monde tout entier pris instantanément dans une glaciation éternelle, dont la glace noire étreignait le coeur et vibrait, sonore et suraigüe, perçant le coeur de flèches aiguisées. C'était le beuglement infiniment grave et terrifiant du cor d'os humains du Dieu de la Guerre, qui donnait envie de se prendre la tête entre les mains, de se cacher et de mourir. Des variations étaient apparues dans cette musique, comme des croches et des blanches sur la partition maudite. Sur le plan du son (l'audible), les limites de l'ouïe étaient dépassées depuis longtemps. Mais l'onde maléfique résonnait à présent au coeur de la magie

Sur ce, la pensée revint, empreinte de souffrance. Pour des êtres aussi sensibles à la musique que l'étaient les anges - ou les elfes, d'ailleurs, cette fausse note au coeur de la réalité était une souffrance physique. Mais malgré cela, la pensée restait claire et ferme, précise, énergique. Elle taillait de force son chemin dans la tornade pour atteindre son destinataire.


** ALLEZ! UTILISE TA MAGIE! ANNULE CETTE FAUSSE NOTE!! DOMPTE-LA, FORCE-LA A LIBERER L'ACCORD DU DEBUT!! **

Les mots étaient brefs, mais clairs. Ils constituaient la seule ligne à suivre pour gommer la partition pervertie. En fait, l'utilisation de la musique pour cette leçon n'était pas qu'une métaphore. Le soin de l'esprit se basait sur les vibrations magiques. Pour guérir les esprits, il fallait, pour ainsi dire, se brancher sur leur vibration magique, et forcer la dissonnance qui se trouvait à l'intérieur à en sortir: celle de la folie ou du sortilège de possession. Mais apprendre quelque chose est parfois difficile. Cette fois-ci, il s'agissait de quelque chose qu'on ne pouvait pas apprendre par les mots, ni par la douceur. On ne pouvait pas s'entraîner "doucement" : la connaissance devait être gravée dans l'esprit, et celui-ci devait être assez résolu pour s'y prêter. Ceci afin d'être capable, le moment venu, d'affronter et de purifier un esprit réel. L'apprentissage se faisait douloureusement. Et pas seulement pour l'élève...

La paume d'Archael était à présent aux trois quarts de la longueur des cordes. Sur tout l'instrument, elles avaient laissé la marque sanglante du sang de l'ange... pourtant, il continuait à produire la dissonnance, à imiter cette vibration de folie. Les yeux clos et le visage innexpressif, mais les mâchoires crispées par la douleur, il continuait à créer cet esprit virtuel, imaginaire, atteint par la folie et que Lén devait apprendre à guérir...
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyJeu 19 Oct 2006 - 20:01

Désolé ? Désolé de quoi ? Lén prit un air profondément perplexe. L'angoisse commençait à naître en lui. Et son Etoile s'agitait de plus en plus, chose qu'il ne comprenait pas, mais alors pas du tout. Depuis quand vibrait-elle autant dans une situation menaçante ?

Il se borna à attendre, mal assuré. Archael portait de nouveau les doigts à la harpe, que petit elfe n'avait cessé de regarder. La même note que tout à l'heure retentit. Tout sembla se stopper pour Lén, qui se recula légèrement, les yeux s'écarquillant. Son vent lui-même cesse de souffler : toutes les fées étaient figées sur place, les paillettes et les bandes de couleur étaient tombées au sol et restaient inertes. Les banderoles étaient tendues, leur extrémité serpentait très lentement, comme prête à leur redonner de l'élan.

La mélodie qui suivit fit l'effet d'une explosion dans la tête de Lén, qui poussa un cri terrible, se tenant soudain la tête à deux mains. Il resta recroquevillé un court instant sur place, et lorsque que… Cette horreur de cacophonie prit un peu de rythme, il fit un bond en arrière. Devant lui, son vent tenta aussitôt un mur, s'agita violemment, sifflant abominablement pour essayer de couvrir l'odieuse mélodie qui venait de la harpe.

Les larmes montèrent aux yeux de Lén, qui sentait son cœur s'ouvrir en deux. Qui avait l'impression affreuse qu'on le mutilait. Sa gorge se serrait tant qu'il n'arrivait plus à respirer correctement. Ni à penser correctement ; son esprit s'embrouillait, les pires pensées le traversèrent, toutes les horreurs du monde se jetèrent devant ses yeux grands ouverts par l'effroi, n'ayant pour effet que de le torturer toujours plus.

Et Archael qui s'y mettait ! Si seulement il avait pu lui répondre ! Mais rien que d'ordonner des mots lui était impossible mentalement, alors sortir ne serait-ce qu'une syllabe représentait un supplice. L'elfe ouvrit la bouche en un cri muet, mais qui ne le resta pas longtemps ; au bout de plusieurs seconde, ce fut une plainte qui s'échappa de lui. Un cri suraigu semblable à un violon ou une flûte qui jouerait trop haut. Lén retira ses mains de sa tête, et eut l'impression qu'une énorme enclume lui arrivait dans la tête à grande vitesse et l'écrasait contre un mur. Il ordonna tant bien que mal à son vent de cesser le mur qui ne servait à rien. Ce vent n'était pas assez puissant pour cela. Les mots étaient incapables de former une phrase cohérente dans sa tête, mais l'elfe priait avec le cœur. Le vent oublia donc l'idée du mur, et se jeta plutôt sur la harpe. Les banderoles entourèrent aussi bien les cordes que le long manche, et tentèrent d'arracher l'instrument des mains d'Archael. Les fées poussaient en grinçant terriblement.

L'Etoile avait cessé soudain de vibrer, et Lén retourna fixer ses yeux sur la harpe. Il ne savait pas ce qu'il devait viser, s'il était censé viser quelque chose ! Il ne réfléchissait pas, il faisait ce que son cœur lui disait ; son coeur, seule chose assez puissante encore pour tenter d'enrayer ce… Cette chose ! Il insista du regard sur cet instrument de malheur, tout en essayant de chercher au fond de lui toutes les choses dont il avait besoin pour agir. Les mettre en ordre, pas le temps ! Cela était trop dur, et il n'avait plus le temps. Car justement, il avait déjà mis trop de temps pour réagir, pour comprendre que ce même temps jouait contre lui dans ces situations-là !

Lén opta très facilement pour la prière. Toujours avec le cœur. Il priait la seule aide qui lui restait : Haeris. Son Dieu. Le regard toujours fixé, insistant, sur la harpe, l'elfe tenta de se redresser ; impossible. Il tremblait de partout. Mais sans savoir pourquoi, croyant pouvoir le faire, il continuait. Il leva les bras à la hauteur de son Etoile, même si elle restait cachée sous sa tunique et le grand col de sa cape. Pas besoin d'invocation, de formule magique, juste rester concentré. C'était terriblement dur, mais Lén Voulait réussir. Même hasardeusement, il Voulait. Il était là pour ça !!

Un intense rayon d'un bleu éthéré partit de son pendentif. Ce qu'Archael ne pouvait voir c'était le vent qui venait s'y mêler. Une partie du sien, les paillettes qui ne pouvaient aider à arracher la harpe des mains de l'Ange, mais aussi tout le vent avoisinant. Celui de la mer, en l'occurrence. Les fées parvinrent à soutirer l'instrument devenu dément des pattes d'Archael, au moment même où le rayon se fracassait dessus, l'englobant dans une lumière aveuglante.

C'est là que Lén ne comprit pas. Cela avait été trop fort pour son esprit. Il n'avait jamais fait cela et ne voyait pas d'où cela venait ! Enfin.. Si, le pire était qu'il comprenait en grande partie. Seule chose étrangère à lui-même : son comportement soudain devenu plein de sang-froid. Il se bénit lui-même autant qu'il se maudit, perdu dans un tourbillons de réponses qui envahissaient sa tête libérée de l'affreuse mélodie du Mal.


-Ce… Ce… Ce sera… Toujours aussi… Dur ?… Si j'ai réussi... Bien sûr... interrogea-t-il, haletant, en tremblant de tous ses membres, les yeux encore fixés sur la harpe encore disparue dans la lumière bleue, entourée d'un vent qui la gardait hors d'atteinte tant que le sort de Lumière ne se serait pas dissipé.

Mais sans pouvoir attendre la réponse, il s'évanouit.
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Archael
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptySam 21 Oct 2006 - 15:05

Le visage d'Archael se crispait peu à peu, tandis que son bras le brûlait de plus en plus.

Sur la harpe ensorcelée, le sang blanc continuait de couler, goutte à goutte, comme des larmes d'argent. Toute la paume de l'ange était profondément entaillée, comme si le verre lisse était mystérieusement devenu coupant. Et le pire était qu'arrêter le chant diabolique était devenu impossible. C'était la première fois que quelque chose comme cela se produisait. Le cristal aux couleurs d'orage semblait avoir sa propre volonté, et maintenir par magie la main du musicien enchaînée à ses cordes.

Tout à l'heure, il avait hésité à reproduire pour Lén la mélodie dissonnante d'un coeur possédé. Il y avait trois raisons à cela. La première, c'est qu'il savait très bien que l'elfe en souffrirait. La seconde, c'était qu'il détestait cette parodie de musique, qu'il entendait avec son esprit chaque fois qu'il approchait quelqu'un atteint par la folie ou un sortilège. La troisième, et la principale, c'était qu'il ne savait pas ce qu'il pouvait déclencher. La magie de l'Air était étroitement lié au Son. Or, le Chantepierre était rempli de cette magie. Normalement, faire jouer un fausse note à un instrument n'est pas trop grave, à part une impression désagréable à l'oreille. Mais si on créait une dissonnance pareille entre les cordes de ce cristal enchanté, la vibration contre-nature se mettait à résonner au coeur de la magie, et se transformait en une véritable agression.
Il l'avait fait, mais ç'avait été une erreur. Dès les premières notes, il avait été lui-même pris et enchaîné par le sortilège. Il avait eu l'intention de ne faire durer le son que quelques secondes ce qui serait déjà bien assez désagréable), mais lorsqu'il avait contacté Lén, c'était tout simplement parce qu'il ne pouvait plus arrêter l'onde magique. Tout seul, il aurait sans doute continué à jouer jusqu'à se vider de son sang.

Il ne vit rien des réactions de Lén à cette musique, trop occupé à se débattre lui-même pour reprendre le contrôle de son corps. Il se souvint néanmoins de ne pas l'effrayer davantage, et lorsqu'il apella à l'aide, il donna à sa pensée une forme assurée, comme s'il s'agissait du déroulement normal du cours. Combien de temps se passa-t-il ensuite? Des secondes d'angoisse paraissent toujours durer des heures...

Soudain, il y eut un intense éclair bleu, qu'il perçut même à travers ses paupières fermées. Quelque chose de doux, mais de puissant, lui arracha l'instrument des mains. Celui-ci continua à jouer, mais une fraction de seconde plus tard, le son disparut presque complètement, comme étouffé par quelque chose. L'enchantement se rompit. Libéré, il se laissa aller en arrière, épuisé. Sur le dos, il réussit à rouvrir les yeux, pendant que ses nerfs brûlants se reposaient. Le calme revenait rapidement, en fin de compte, dès que la vibration horrible s'était tue. Par contre, l'état de sa main droite devait être plus qu'inquiétant: il ne sentait plus aucune sensation tout au long de son bras.

Après quelques secondes de repos, il parvint à tourner la tête vers Lén, s'inquiétant de son état. Visiblement, il avait perdu conscience après avoir rompu le sortilège. Comment? A vrai dir, l'ange n'en savait fichtrement rien, et s'en moquait pour l'instant. Cela avait peut-être un rapport avec l'étoile en cristal qui dépassait de sa chemise, sortie entre deux plis du vêtement. Mais il y avait plus urgent: vérifier si l'Elfe n'avait pas trop souffert de l'onde devenue incontrôlable. Avec effort, Archael se souleva, étouffant une grimace. Tout son corps était douloureux, et sa vue devenait floue par moments. La magie dissonnante semblait capable d'infliger de réels dommages physiques si on ne la contrôlait pas. Il n'osait pas imaginer les dégâts s'il avait été seul.


** Je te dois une fière chandelle, petit elfe... **

Maladroitement, tous les membres endoloris, il s'approcha de Lén et s'agenouilla. Un bref coup d'oeil et un toucher rapide du poignet le rassurèrent : respiration profonde et pouls régulier. Il s'était seulement évanoui sous la pression magique qui lui avait été imposée. Il se réveillerait rapidement. Maintenant, il fallait aviser pour ce qui concernait ce qui venait de se passer.

Se retournant, il jeta un regard derrière lui. Le Chantepierre se trouvait au centre d'une sorte de sphère de lumière bleue et d'air tourbillonnant, qui emprisonnaient le chant maléfique que jouait l'instrument perturbé. En plissant les yeux, il parvenait à dinstinguer sa forme. Elle n'avait pas retrouvé sa transparence, mais conservait son reflet d'orage. Plus que probablement, le sort étrange de Lén empêchait la vibration de sortir, tandis que celle-ci continuait.

A vrai dire, il ne pouvait pas prétendre ne pas avoir été averti. Déjà, à Otulin, il y avait bien longtemps, le gardien des trésors l'avait prévenu que le Chantepierre pouvait parfois s'animer de lu-même, certaines nuits. Son chant alors résonnait dans les couloirs, comme si un dieu invisible s'était mis à en jouer. D'autres fois, et cela il l'avait observé lui-même, l'instrument de cristal se réveillait quand le temps était à l'orage. Ses reflets devenaient alors livides, presque spectraux, et il n'avait jamais osé en jouer, ces soirs-là.

Il avait toujours su, au fond, qu'il ne s'agissait pas d'une simple harpe ingénieusement conçue. Non, ce qui la rendait unique, divine presque, c'était la magie qui l'habitait. Seulement, ce qu'il n'avait réalisé que très vaguement jusqu'à présent, c'était que cette magie pouvait être à la fois merveilleuse et redoutable. L'élément Air qui faisait corps avec l'instrument, n'est pas mauvais en lui-même mais c'était à la fois celui de la douce brise de printemps et celui des cyclones dévastateurs. Le Chantepierre n'était pas plus maléfique que l'air, mais tous deux restaient dangereux.

Les paroles de l'elfe lui revinrent à l'esprit, qu'il avait entendues sans y prêter attention. "Réussi?" Et comment!! Le problème n'était peut-être pas traité à la base, mais c'était un véritable exploit d'avoir maîtrisé cette dissonance, surtout pour quelqu'un d'aussi sensible que Lén. Intérieurement, il se sentait furieux contre lui-même. Bien sûr, il n'avait pas 36 solutions pour montrer à l'elfe comment s'y prendre. Normalement, on apprenait en utilisant un démon capturé, et il n'en disposait pas sur le moment. Le seul moyen était donc de produire un sortilège qui y ressemblait, pour qu'il puisse s'entraîner à l'arrêter. Mais il aurait dû se fier à ce petit doute qu'il avait eu, ce pressentiment qu'il avait négligé. Jamais il n'aurait dû prendre ce risque avant d'avoir testé si le Chantepierre ne réagirait pas de façon incontrôlable.

Et d'abord, comment allait-on faire pour arrêter le sort emballé? La magie du Chantepierre continuait à agir, et allez savoir quand elle s'arrêterait. Celle de Lén ne céderait pas tout de suite, mais ne tiendrait pas éternellement... Archael se mit à réfléchir, tout en gardant un oeil sur l'elfe inconscient, qui paraissait bien près de se réveiller.
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyDim 22 Oct 2006 - 11:51

Du noir. La lumière de la Lune qui filtre à travers les vitres colorées de la chambre éclaire ici et là quelques bouts de meubles, de simples contours de bois soulignés d'un rai argenté. Et là, assise sur le lit, une petite silhouette, qui attend. Qui attend quoi ? Extérieurement on ne saurait dire. Pour ladite silhouette cela est bien plus compliqué.

Elle attend le lever du jour.

Cela était la sixième nuit blanche de petit Lén. Jusque là, il avait supporté en silence, croyant naïvement à des insomnies enfantines. Il s'était trompé, et n'avait compris que dans la journée, quand, écroulé d'un sommeil dans lequel il n'avait jamais pu sombrer, il s'était mis en tête de chercher dans la bibliothèque de Papa. Là où ce dernier gardait tous les livres de contes, de légendes. Petit elfe était tombé, à force de descendre tous les livres un par un et de les lire à s'en user les yeux, sur LE bon livre. Et après avoir découvert la vérité sur lui-même, il s'était mis à pleurer. Puis, devenu plus faible qu'un chaton, avait attendu qu'on le découvre dans la pièce, que l'on s'inquiète tant de son état qu'on oublie de le réprimander au sujet des livres, et qu'on le ramène dans sa chambre.

Il n'avait pas compris, il y avait six jours, pourquoi de parfaits inconnus lui avaient fait autant mal… Ils étaient arrivés par la montagne, sans doute. Et, sûrs d'eux, avaient foncé droit sur l'enfant en train de jouer. Tout avait échappé à ledit enfant, mais il n'avait pas les moyens de se défendre contre trois adultes. Il y avait un magicien dans le groupe, qui a commencé à marmonner n'importe quoi, et Lén avait crié très fort parce que quelque chose sortait de lui : une sorte de vitre colorée comme celles du manoir, en doré, bordée d'or et d'argent même. Les intrus avaient parlé entre eux mais petit elfe n'avait rien compris ; comme un pantin, même en gardant les yeux ouverts, il avait été plongé dans un état de léthargie assez inquiétant. Finalement, la vitre fut brisée en mille morceaux et les intrus repartirent. Avec ce qu'ils voulaient, ou non ? On ne le saura peut-être jamais.

Lén avait juste compris, trop tard, que c'étaient ses rêves que l'ont avait brisé. Et que depuis, il ne pouvait plus dormir. Il passait ses nuits entières à délirer, en poussant ce même cri qu'il avait laissé échapper en présence d'Archael : cette espèce de plainte d'instrument, suraiguë. Et lorsqu'il restait calme, c'était avec un malaise intense. Il aurait cent fois préféré faire des cauchemars plutôt que de rester ainsi, allongé, raide. Cela le fatiguait et pourtant, il ne pouvait PAS s'endormir !

Il lui avait fallu oser tout dire à Tina. Faisant fi de la fatigue de petit Lén, elle l'avait forcé à déterrer les morceaux de "vitre", qu'il avait enfouis, affolé. Et quand ils avaient été sûrs d'avoir tout récupéré, elle avait traîné son frère au Temple pour l'obliger à faire ce qu'il avait à faire, soit jouer un rôle plus qu'important, mais absolument secret. Dont tous les mystères n'avaient jamais été dévoilés. A commencer, Lén avait fait revivre la véracité des légendes que les Solans s'étaient transmises de générations en générations. Auxquelles ils ne croyaient plus depuis belle lurette.

140 ans à ce moment-là. Le jour où son vent avait enfin commencé à exister vraiment pour lui, où se croyant fou, il l'avait vu. Il avait failli devenir une bête de cirque lorsque, le pot au rose, cette Etoile était venue le trouver. Chaque nuit, elle apparaissait, plus ou moins tôt le soir, et Lén arrivait enfin à dormir… Incompréhensible pour lui. Et la dernière nuit, ce fut celle où l'Etoile avait fini de récupérer, un par un, tous les morceaux de la vitre dorée. Et elle avait fini par tomber sur son lit, brillante, si belle mais tellement énigmatique. Le lendemain, petit elfe partait pour Elament. Si pour tout le monde il y allait en représentant, en élu, pour lui ce départ s'apparentait plutôt à la fuite.

Une petite musique résonna aux oreilles de Lén adulte. Adulte ? Pas si sûr qu'il le soit devenu. Mais il avait promis de le devenir. L'elfe se mit à trembler. Etait-il mieux dans ses souvenirs que dans cet endroit où le vent marin, froid, soufflait si fort ? Oh non, il était mieux là, la joue contre un rocher, la main dans l'herbe. Un tremblement secoua son corps, et Lén finit par ouvrir les yeux. Son regard tomba sur Archael.

Malgré lui, Lén sourit. Il savait que ce n'était pas le moment, mais il ne pouvait pas s'en empêcher ; Il était trop heureux d'être avec l'Ange, dans le présent. Une lumière bleue qui clignotait légèrement émanait d'un peu plus loin.

Le sourire se perdit soudain lorsque le regard de petit elfe tomba sur la main d'Archael. Il venait de percuter : ce qui brillait tout à l'heure, argenté, sur les cordes, c'était donc son sang ?!

D'un bond, l'elfe se redressa, et le paysage se mit à tourner devant ses yeux ; Aïe, il avait été trop vite… Tant pis. Il se traîna jusqu'à l'Ange, un peu maladroitement, et tendit la main pour toucher celle blessée.


-Pardon, pardon, pardon… dit-il d'une voix faible.

Il posa sa main dans le sang argenté, et ferma les yeux un court instant, secouant doucement la tête pour faire cesser cet effet de tourbillon de décor. Il se concentra du mieux qu'il put, chercha encore une fois l'énergie corporelle du Trône. Son énergie en tant qu'Aera était amusante à guider : Elle n'était pas désordonnée, mais comme le courant du vent, elle se secouait dans tous les sens, comme excitée. Energique, elle affluait immédiatement vers la main de l'elfe, qui s'en servit pour soigner les échancrures sanguinolentes, et les refermer doucement. Mais l'elfe s'inquiétait quant à l'onde de choc que cela avait dû créer dans le bras d'Archael ; petit elfe rouvrit donc les yeux, sentant que le décor tournait moins, et fit glisser sa main le long du bras de l'Ange. Il sentit que par endroit, l'énergie bloquait, ou se cognait contre quelque chose, c'était infime à constater mais il le sentait jusque dans la paume de sa main. Il entreprit donc d'aider l'énergie à mieux circuler, la guidant lentement mais sûrement dans le bras, lui faisant abattre les obstacles qu'elle rencontrait en la concentrant dessus.

D'un œil inquiet, Lén surveillait tout de même la boule bleue, plus loin. Durant cinq minutes, son regard alla de ladite sphère au bras d'Archael. Lorsqu'il sentit qu'il avait fini son office avec ce même bras, il le lâcha délicatement. Puis son doigt montra la harpe dont le son était encore contenu :


-J-j'ai… Peur de la casser en essayant de ramener la note de départ, la bonne note… Pardon, si je ne m'étais pas évanoui… Je… Je vais finir !

Il se leva encore plus maladroitement qu'il s'était déplacé à quatre pattes plus tôt, et se rapprocha lentement de la boule bleue contenant la harpe, tendit les bras vers elle. Il avait lu des choses, rapidement, sur l'exorcisme. Il ne savait pas si ce n'était qu'un cliché sur la manière dont on s'y prenait, mais il fallait bien qu'il fasse quelque chose !

Donc les bras tendus vers le "corps" possédé, il tenta d'extirper ce qu'il y avait de maléfique dans la harpe, ou plutôt dans sa mélodie. Il chercha une éventuelle énergie à capter. Mais à part cette musique folle, il n'arrivait pas à sentir grand chose en lui. Il devait donc agir sur elle directement ? Et comment ?! Elle allait tellement vite ! Petit elfe essaya de "l'attraper" pour l'attirer hors de la sphère bleue ; il vit son vent mener un combat acharné avec l'invisible. Lén écarquilla les yeux. Il ne savait pas comment finir son travail !


-Qu'est-ce que je dois faire ? Comment on enlève ce qui est mauvais ? s'écria l'elfe.

Il se recula en sentant ses fées lui passer à toute vitesse à ras du visage, comme repoussées par quelque chose. Trop paniqué, il ne regarda même pas Archael, trop concentré sur la harpe, toujours enfermée. Son Etoile se remit à briller, et, sans qu'on lui en ait donné l'ordre, envoya une multitudes de rayons bleu-argent, autour de la sphère.

Lén tremblait de partout, mais restait sur place comme un ahuri. Soudain, à intervalles irrégulières, on entendit quelques notes de la mélodie chaotique résonner. Une ou deux. Le vent les faisait sortir, et les rayons bleus allaient les emprisonner de nouveau, avant d'éclater. Et c'était le silence qui revenait. Au fur et à mesure, la harpe à l'intérieur de la grande sphère s'éclaircissait. Bientôt son bleu de cristal se confondit avec celui qui l'emprisonnait.

Et elle retomba sur le sol.


[Si ça ne te convient pas dis-le, j'éditerai]
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyJeu 26 Oct 2006 - 17:42

[C'est parfait ^^ Pareil pour ici: si ça ne va pas -> MP]

Combien de temps s'était-il passé?

Lén ouvrit les yeux, et sa première expression fut un sourire. Soulagé, l'Ange le lui rendit. Il ne semblait pas trop avoir souffert, malgré la crispation de son visage pendant son évanouissement. Peut-être faisait-il de mauvais rêves... quand la réalité disparaissait, les portes de l'âme s'ouvraient grand sur l'inconscient, et parfois, en ressortait ce qu'on aurait voulu laisser se perdre pour toujours.

Et l'elfe lui demandait pardon... alors qu'au fond, c'était sa faute à lui, Archael. Emporté par son désir d'enseigner, il avait commis une imprudence dont il n'avait pas tout de suite réalisé la folie. Et cela aurait pu avoir des conséquences graves pour tous les deux.


"C'est moi qui devrait te demander pardon, tu sais..."

Mais déjà, il voyait les mains douces du jeune homme aux cheveux blonds se poser sur on bras. Voyait, et non pas sentait. Car à vrai dire, l'état de cette partie de son corps devenait inquiétant. Les blessures à la main n'étaient rien. Elles étaient impressionnantes car comme toutes les blessures à la tête ou eu extrémités du corps, elles saignaient beaucoup. Mais elles auraient guéri rapidement. Mais son bras... non seulement il ne sentait plus rien, mais il n'arrivait même plus à le bouger. Il ne pouvait même plus y déplacer sa magie. Les nerfs avaient probablement été gravement endommagés par la vibration créée par le sortilège. En effet, il était directement en contact physique avec l'instrument, et non plus seulement par le biais d'une onde sonore ou magique.

Soudain, il perdit tout contrôle sur son énergie magique. Quelque chose de doux, mais d'irrésistible, semblait l'attirer vers sa main doite. Cela domptait son énergie, elle qui aurait voulu retourner se fondre dans le ciel pour danser avec le vent. Et petit à petit, il la sentait inonder les tissus insensibles d'une coulée de fraîcheur et de vie. Une énergie extérieure semblait pénétrer son organisme, un doux toucher guérisseur qui ramenait la vitalité dans ce qui aurait pu rester un membre paralysé. Pourtant, il ne voyait aucune autre magie. Même les pouvoirs d'élémentaliste, de professeur, étaient impuissants à détecter cette chose étrange. Mais son instinct d'ange, son coeur, lui donnaient l'impression de sentir le frôlement d'un doux ruban, et le toucher léger de petites mains d'êtres invisibles. Etrange, mystérieuse magie du coeur et de l'âme, que l'esprit et la réflexion échouaient à comprendre.

Bientôt, l'impression de résurrection eut remonté jusqu'en haut de son bras, desserrant ce carcan infâme qui le gelait. Avec surprise, il leva son bras et le fit jouer dans tous les sens. Non seulement il avait récupéré toute sa vitalité et son influx magique, mais encore les entailles profondes sur ses doigts avaient fondu, cicatrisées en quelques minutes. Dans son étonnement, perdu dans ses réflexions sur cette guérison unique, il ne comprit pas tout de suite que Lén s'était focalisé sur autre chose. Il réalisa trop tard que l'elfe se précipitait déjà en direction des deux sortilèges qui s'affrontaient, derrière eux.


"Attends! Pour exorciser un sortilège de folie ou de possession..."

Il laissa son bras retomber. Lén n'écoutait pas. Il avait déjà rejoint la barrière de vent et éveillait à nouveau son énigmatique magie couleur de ciel, au bout de ses bras tendus. Pendant quelques instants, il sembla indécis, comme s'il ne savait pas comment s'y prendre. Puis un nouvel affrontement sembla se déclencher à l'intérieur de la boule. La mélodie folle ne se ruait plus contre les parois de la barrière, mais semblait se débattre contre un nouvel adversaire, invisible. En plissant les yeux, il semblait parfois à Archael voir de petites formes légères voleter autour de l'instrument, comme si elles voulaient maîtriser quelque chose.

Et étrangement, cela semblait marcher, ou du moins être relativement efficace. Quand à savoir de quoi il s'agissait, par les rochers sacrés d'Otulin! Cela faisait un certain temps qu'il avait renoncé à comprendre le fonctionnement des pouvoirs de Lén. Mais cela ne suffirait pas. Pour dompter définitivement la magie dissonnante, il fallait frapper au coeur. L'ange se releva. Il se décala de quelques pas, pour que Lén se trouve plus dans sa ligne de mire. Puis, il traca dans l'air les signes emplis de magie qui permettaient de déclencher l'exorcisme. C'est ce qu'il aurait fait pour bloquer le sortilège, si le Chantepierre n'avait pas eu l'effet imprévu de décupler la force de celui-ci, l'empêchant de s'arrêter de jouer. Fermant les yeux, l'ange se hâta de prononcer silencieusement les formules. La barrière de Lén commençait déjà à laisser échapper quelques notes déchirantes.

Lumière d'une aurore oubliée, clarté d'un jour en son midi, douceur d'un crépuscule mourant : éveil du premier cercle au creux de la main doite. Goutte de cristal sur champ de neige, eau de la source de printemps : éveil du second Cercle, sur les doigts de la main gauche.

Lentement, Archael leva ses deux mains. Dans la droite, l'air semblait luire d'un éclat changeant. Dans la gauche, il tourbillonnait comme s'il s'agissait de quelque chose de vivant. Il joignit les paumes comme pour une prière, devant son front.

Maître musicien du ciel, Cantique infini des étoiles marines, Accord parfait d'un clair de lune : éveil du troisième Cercle.

L'ange tendit les bras en avant, les deux paumes ouvertes, dans un geste de don. Au-dessus de sa peau, les deux sortilèges s'étaient fondus en un seul, qui formait un vague tourbillon. Et quand le dernier mot de l'incantation fut prononcé - intérieurement, la pierre sur son front s'illumina. De ce morceau de Cristal apparut un rayon pâle, qui traversa et entraîna avec lui le sortilège qu'élevaient les mains. L'exorcisme fendit l'air, sous la forme d'une trâce pâle, presque invisible, qui vint traverser la barrière Lén. Eparpillez-vous, petites fées! La muraille rompue, il se passera quelques secondes désagréables avant la victoire.

Mais il ne se passa rien. Une infinité de rayons bleus vinrent envelopper celui d'Archael. Ils étaient partis de cette Etoile de Cristal, qui avait semblé agir de sa popre initiative. Quand l'onde magique projetée par Archael perfora la barrière et vint influer l'instrument, la lumière bleue et le Vent de Lén empêchèrent l'accord maléfique de s'enfuir et permirent à son allié d'attaquer le mal à sa source. L'exorcisme se fraya un chemin entre les cordes. Arrivé au centre exact de l'instrument, il se lova sur lui-même, émettant une note étrange, qu'Archael guidait avec ses mains, les yeux fermés. De dehors, la lumière et le vent de Lén faisaient vibrer la magie, prenant les notes maudites entre deux torrents d'harmonies.

Bientôt, le silence retomba et les magies se dispersèrent au vent de fin d'après-midi. Lentement, l'ange avança vers l'instrument et le prit précautionneusement. Puis se retourna vers son compagnon, un demi-sourire aux lèvres.


"Une note en annule une autre si elle est son reflet exact. Comprends-tu comment annuler une possession?"

***
[Quelle fin de post horrible Embarassed ... mais il commençait à faire long, j'ai dû rogner un peu]


Dernière édition par le Mar 31 Oct 2006 - 17:51, édité 1 fois
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyVen 27 Oct 2006 - 17:53

Immobile, les yeux ronds comme des assiettes à soupe, Lén regardait la harpe au sol. Il avait toujours les bras tendus devant lui, et ne les baissa, lentement, que lorsque l'Ange vint chercher l'instrument. Mais petit elfe resta planté là, sur place, comme un ahuri. Il ne releva les yeux que lorsqu'il entendit parler.

Malgré le sourire qu'Archael lui adressait tout en le questionnant, Lén prit un air accablé. Il secoua lentement la tête, puis se laissa tomber à genoux dans l'herbe.


-Non, avoua-t-il d'une voix brisée. Non, je ne comprends pas.

Il n'avait pas saisi à propos des notes. Il n'en avait crée aucune, venant de lui-même, qui soit la réplique exacte d'une autre. C'était cela qu'il fallait faire ? Ou autre chose en rapport ? Lén savait que même s'il était parvenu à tirer quelque chose de son Etoile après avoir compris vaguement et sur le tas comment il pourrait s'en servir, il avait agi au hasard. Là où l'énergie allait, il l'avait suivie. Ses actions reposaient sur les mouvements de son vent en particulier qui lui amenait toutes les sensations contenues dans l'immensité de l'air. Et là, petit elfe avisait. Surtout qu'avec l'exorcisme, Archael n'avait pas eu le temps de lui expliquer comment il fallait s'y prendre, raison de plus pour aviser. Mais cela ne marcherait pas toujours.

Il avait eu de la chance.

Lén replia ses genoux devant lui et posa ses coudes dessus. Se tenant la tête à deux mains, il laissa échapper un sanglot. Il avait fait n'importe quoi, comme à chaque fois que la situation était désespérée ou presque et qu'il était capable de tout faire pour qu'elle s'arrête. Il savait qu'il ne s'y était pas pris comme il fallait. La preuve, Archael avait eu besoin de l'aider pour qu'ils arrivent à en finir avec la harpe ! Oui, inconsciemment, Lén avait senti une énergie, qui n'avait pas émané de lui mais bien de l'Ange. Il avait donc bien compris que ce qu'il faisait ne suffisait pas.


-Je ne comprends pas du tout, répéta-t-il sur un ton empli de tristesse. Quel reflet ? De quelle note ?

Sûrement le reflet la note maléfique ? Mais comment faisait-on un reflet ? Il ne savait pas, il ne savait plus. Il laissa échapper un soupir, et renifla. Il avait mal de partout ; Au dos, aux jambes, aux bras, à la tête, au cœur… Petit elfe tenta faiblement d'essuyer ses larmes, qui se firent finalement de moins en moins nombreuses. Mais la tristesse était toujours très présente. Une fée tentait de consoler l'elfe, mais ne lui tirait aucune réaction. Elle avait beau venir se frotter contre sa joue, ce câlin qu'ils se faisaient si souvent, elle n'obtenait aucune réponse. Tout penaud, ne comprenant pas la tristesse de son propriétaire alors qu'il avait réussi à arrêter la harpe, le vent se laissa tomber dans l'herbe, sans un bruit. Les yeux de Lén ne le virent même pas, étant pourtant fixés sur l'herbe elle-même. Sans doute était-il trop ailleurs pour lui accorder son attention.

Petit elfe réfléchissait à propos des notes, du reflet. Honteux, il tentait de se rattraper, essayait de comprendre cette histoire, pour donner une autre réponse, formuler une hypothèse, même fausse, mais montrer qu'il voulait comprendre. Bien sûr qu'il le voulait dans sa tête, mais il allait certainement décevoir Archael en restant trop silencieux. Le problème était qu'il restait bel et bien silencieux, parce qu'il n'arrivait sérieusement pas à percuter. La peur commença à remplacer le chagrin.

Il voulait toujours réussir du premier coup ; Autrement, c'était un sentiment de nullité extrême qui le prenait à la gorge. Là en l'occurrence, il n'avait pas réussi et c'était toute la honte du monde qui l'accablait. Il n'était pas capable de faire beaucoup de choses, alors pour le peu qu'il pouvait faire, il tenait toujours à être victorieux dès la première fois. Autant dire qu'à part pour le sort de soin et la couture, cela ne lui était jamais arrivé.

Durant toute cette réflexion qui en vérité n'avait duré qu'une minute ou deux, petit elfe n'avait plus prêté d'attention à Archael, même si son esprit avait pensé à lui à propos de l'exorcisme qui venait de se passer. Ce qu'il réalisa soudain avec horreur. Rouge de confusion, Lén se releva, épousseta négligemment sa tunique et s'exclama :


-Oh ! Et moi qui… Pardon, Ar…

Le nom de l'Ange lui parut soudain difficile à prononcer. Il n'osait pas. Il avait déjà eu un mal fou pour arriver à le tutoyer, mais là, il coinçait. Comme si cela risquait de souiller l'Ange. Petit elfe décida de faire passer cela pour une hésitation de plus et enchaîna en séchant ce qu'il restait de ses larmes avec une tête boudeuse adressée à lui-même :

-Excuse-moi, dit-il finalement. Je me plains de ne pas comprendre mais je ne t'ai pas non plus demandé de m'expliquer ! Je vais arrêter de geindre pour rien, c'est promis ! Je t'en prie, fais ton cours... Et si tu veux on recommencera !

Lén mit ses mains sur son visage et se le frotta comme s'il émergeait d'un sommeil profond, secoua doucement la tête, puis, essayant maladroitement de sourire, il regarda Archael en attendant sa décision, se tordant nerveusement les doigts en craignant une réponse négative concernant la suite du cours ou une confirmation que ce qu'il avait fait n'était pas bon.
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Archael
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyMar 31 Oct 2006 - 17:42

Ouvrir doucement l'étui de cuir. Y glisser le morceau de cristal avec d'infinies précautions, car malgré tout son mystère, tu l'aimes. Peu importe qu'il soit dangereux quand il est mal utilisé. toute chose en ce monde est dangereuse si on veut la faire aller contre ce à quoi elle est destinée. Ton coeur y est attaché, captivé pour toujours par sa mélodie. Il ne fait qu'un avec toi, il t'a appris la beauté du son, et le chant de ton coeur résonne entre ses cordes.

Refermer le couvercle brun, tout en posant tes yeux de saphir sur Lén, juste un instant, avant de les reporter sur ce que tu fais. Les yeux verts (?) de l'elfe sont assombris, comme l'eau claire d'un lac quand une pierre y est jetée. La tristesse y lance son reflet brouillé, accompagnée des éclairs du désarroi. Tu ne dis rien. Toute parole serait superflue, car avant de pouvoir écouter tranquillement, ton compagnon doit finir d'exprimer son incompréhension et ses doutes. C'est ainsi qu'un élève progresse. Tu le sais... Comment? Pourquoi? Aucune idée. C'est juste que cela paraît tellement logique, naturel... peut-être, simplement, parce que tu te souviens de l'époque où tu étais un élève empli d'incertitudes et de craintes? Peut-être pour une autre raison. Est-ce que cela a de l'importance!!

Non, Lén ne comprend pas, et c'est normal. Qui comprendrait un exorcisme qu'on a à peine aperçu, alors qu'on est occupé à maintenir en place sa propre magie en situation d'urgence? Même un génie déclarerait forfait. Rien ne vaut une bonne explication avant, puis un entraînement posé et calme, sans excès. Dans la magie de l'air, la compréhension est plus importance que des entraînement de bourrins, répétés et sans queue ni tête. Et puis, le temps ne pressait pas: en cette fin d'été, le soleil descendait calmement vers l'horizon, mais ne se coucherait pas avant plusieurs heures.

Tu n'as pas besoin de regarder l'elfe pour savoir qu'il doit être assis par terre, dans cette pose gracieuse et enfantine qui lui est familière, les yeux fixés tristement sur l'horizon. Son aura inquiète le dit assez. Mais il n'est pas un élève comme les autres. Son pouvoir est trop inhabituel pour lui enseigner de manièer semblable à chacun. Difficile de trouver le bon rythme. Car pour faire progresser Lén, il faut une puissante motivation qui le pousse en avant. Mais si on tente d'aller trop vite, trop fort, il se bloquait. D'habitude, pour faire progresser un élève, il faut le forcer à calquer son allure sur celle du professeur. Chez Lén, il fallait au contraire mouler son rythme sur le sien, être à l'écoute en permenence pour adapter ses réactions.

Tu t'assieds non loin de lui, adossé à un petit rocher, et tu contemples la mer en contrebas. C'est l'un de tes loisirs préférés. Le grand vent d'en bas, soufflant sur les vagues, se heurte à l'obstacle de la falaise et monte alors verticalement pour le franchir. Arrivé au sommet, il se rue dans le ciel libre, chantant presque comme un être vivant. Pour un Aera, qui communie avec lui par l'esprit, ce chant sauvage est quelque chose de grisant dont on ne se lasse jamais. Tu souris, bêtement, sans raison, et le sourire s'élargit en entendant Lén s'agiter. Le moment attendu arrivait. Celui où, après s'être laissé dériver un instant au flot du doute, la motivation de l'elfe revenait. C'tait le coup de pied énergique du nageur qui a décidé d'arriver au but. Le moment que tu attendais pour parler, pour profiter de ce sursaut de volonté.


"Ne t'inquiète pas : rien ne presse. C'est impossible de comprendre tout au premier essai. En fait, ce que tu n'as pas compris, c'est comment transformer en mots et en actes contrôlés ce que tu sens instinctivement, n'est-ce pas?"

La question n'appelle pas de réponse. Du bout du doigt, tu balaies la poussière qui s'est accumulée sur la zone où tu as posé le fennec, tout à l'heure. Puis, du bout d'une pierre blanche ramassée sur le sol, tu traces une ligne ondulée sur la pierre plate.

"Ecoute. Il y a assez longtemps, un elfe Aera du nom de Ptah Dephon découvrit que la magie d'air, loin de se limiter au vent, à la foudre et à la lumière, touchait également à la Pensée et au Son. Il travailla surtout sur ce dernier, et découvrit une chose : c'est que le son n'est rien d'autre qu'une onde qui ondule et qui vibre dans l'air. Exactement comme les ronds que tu vois à la surface de l'eau quand un poisson saute."

Tes yeux viennent rencontrer ceux de Lén, t'assurant qu'il a bien intégré ce début, simple d'ailleurs. Alors, au milieu de la ligne ondulée, ta main ajoute une droite rectiligne, dans le même sens.

"Ptah apellait ceci la Limite ou la Ligne de Silence. Quand la vibration du son rencontre cette ligne, c'est qu'il correspond à "rien", à l'absence de son. Plus il en est proche, plus il est faible. Plus il s'en éloigne, vers le grave ou vers l'aigu, plus il devient fort et insupportable. Mais ce mage a trouvé quelque chose de beaucoup plus intéressant."

Le bout de la pierre vient indiquer le sommet de l'une des courbes de la première ligne.

"Imagine, maintenant, que ce son soit particulièrement fort et aigu et que tu souhaites l'apaiser. Si tu ne peux pas l'étouffer dans la réalité, il existe une méthode beaucoup plus subtile. C'est de créer un son très grave, qui soit exactement aussi intense. Regarde, je trace un autre point, exactement en face de celui-ci par rapport à la limite de silence, et situé exactement à la même distance."

Aussitôt dit, aussitôt fait. Etrange, comme la connaissance jaillit de façons différentes. Tu ignores, toi l'ange aux ailes de cristal, que ce que tu enseignes à Lén comme étant de la magie, les hommes d'un autre monde l'ont nommé accoustique. S'ils ne savent pas utiliser la magie et le surnaturel, ils ont appris, eux aussi, à dessiner ce que ta main trace et à utiliser ces connaissances... mais l'univers est grand, et les mondes nombreux. Les divinités élémentaires eux-mêmes ne sont que poussière au milieu de ce rêve infini où se croisent et s'entremêlent les destins, les mondes et les univers.

Mais continue à parler, Ange d'argent. De loin, l'un des dieux enfants qui ont créé ton monde te regarde et rêve... Peut-être sourit-il en songeant déjà à comment va réagir son elfe d'or... Peut-être songe-t-il, lui mon semblable qui n'est peut-être comme moi, que la créature d'un dieu qui nous dépasse. Dans ce puzzle infini ou les étages se succèdent, qu'importe au fond de savoir qui je suis, de savoir qui il est? Qu'importe qui est Archael ou Lén? Pourquoi chercher à savoir s'ils existent plus ou moins réellement que ces enfants-dieux qui les regardent? La seule chose importante est d'ccomplir leur tâche et la nôtre, celle de peindre le monde aux couleurs du rêve.


"Si tu réussis à créer ce son parfaitement opposé, cet exact reflet de la note que tu cherches à effacer" reprends-tu en pointant gentiment sur le front de Lén la brindille que tu tiens dans ton autre main. "alors les deux sons se combattront quand tu les feras se rencontrer. Et comme ils sont des égaux parfaits, ils se compenseront. Seule restera la ligne du silence, puisqu'elle est elle-même son propre reflet. Le bruit alors s'éteindra tant que tu maintiendras la note qui l'annule."

De l'extrémité de ta pierre, tu traces non plus un point, mais une ligne qui forme une torsade par rapport à la droite du silence, ce reflet absolu de la première vibration. Puis tu relèves les yeux, faisant une pause avant de poursuivre l'explication.

"Jusque-là, y a-t-il quelque chose que tu ne comprends toujours pas?"
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyVen 3 Nov 2006 - 9:35

Etait-ce la motivation de Lén qui revenait ? Peu sûr. Elle avait été toujours là, difficile pour elle de "re" venir. C'était plutôt la peur d'être passé pour un bon à rien qui s'envolait, et qui disparut même totalement lorsque Archael prit enfin la parole. Mais Lén ne préféra pas chercher à savoir si les premiers mots étaient juste dits pour lui faire plaisir ; il se borna à acquiescer de la tête à la question suivante, tout en s'emmitouflant dans sa cape, grelottant.

Bon sang, Archael avait fait fort encore une fois. Il avait réussi à mettre des mots sur ce que Lén ne comprenait pas ! Petit elfe trouva qu'il avait un peu trop de chance d'avoir un professeur tel que lui. Trop ? Eh bien oui, savoir enseigner sans hausser le ton à la moindre erreur ! Déjà, rien que d'enseigner autre chose que des techniques de bourrin, cela c'était fort ! Et qu'est-ce que Lén avait fait pour se montrer à la hauteur de cet enseignement ? Rien. Comme d'habitude, une contrariété et hop, il s'était mis à pleurer. Et avant le Kantar, tout à l'heure, il avait encore fermé les yeux.

Enfin, il avait tout de même réussi à soigner un fennec, petit innocent qu'il espérait maintenant tranquille à faire son chemin, de préférence avec d'autres fennecs.

Archael expliquait ce qu'il n'avait pas eu le temps d'expliquer plus tôt. Lén resta un instant sur place, immobile et perdu. Il aurait tant voulu remercier l'Ange… Mais il n'allait pas non plus le couper dans son cours pour cela, ce sera mal venu ! Il l'aurait remercié de donner un cours qu'il n'aurait pas suivi !

Lén alla finalement se rasseoir à côté d'Archael cette fois, poursuivre la ligne dans le même sens que lui. Et le laissa donc faire son cours tout en se concentrant sur les paroles et sur le dessin, là sur la pierre. Petit elfe plissait les yeux, fronçait légèrement les sourcils. Il se jurait d'y comprendre et s'y attelait vivement !

Ses yeux suivaient les moindres mouvements du professeur, des gestes auxquels il collait les paroles correspondantes. Heureusement que le Trône aidait pour visualiser ! Car seules, les explications étaient dures ; pourtant, Lén avait de l'imagination, il aurait pu l'imaginer cette ligne, mais après son moment de pleurniche, comme toujours, il gardait un blocage dans beaucoup de fonctions. Heureusement pas celles qui lui permettaient la compréhension et la réflexion. Alors il laissa faire, suivit comme il put, et bienheureux fut son cœur lorsqu'il se rendit compte qu'il avait compris, une fois la dernière question du professeur posée !

L'elfe regarda longuement la ligne, surpris d'avoir compris au moins ce point-là. Il se répéta tout dans sa tête, suivit encore la ligne des yeux, tout seul dans sa tête et en silence. Oui ! Il avait compris ! Comme quoi il n'était peut-être pas aussi nul que cela.

En resserrant le col de sa cape et en s'y emmitouflant un peu plus, Lén releva les yeux vers Archael, timidement. Il ne souriait pas, il avait juste gardé cette expression un peu affolée de tout à l'heure, même si ici cela se voyait beaucoup moins clairement sur son visage. Il n'osait même pas sourire. Mais il fit juste un drôle de signe de tête, entre le "oui" et le "non". Il restait un point à éclaircir pour lui, mais il ne savait pas si Archael allait y venir ; Alors il amena le sujet lui-même :


-Mais comment je peux créer une… note ? C'est réellement de la musique ? Toujours, comme avec la harpe ? Ou est-ce juste un son ? Je dois me servir de la même "arme" que ce que je dois exorciser et lui répondre ?

Le mot "arme" avait été dit en montrant les guillemets avec les doigts. Par ailleurs, Lén attendait la réponse d'Archael pour voir s'il arrivait à faire le lien entre ce qu'il devait faire pour créer la note, comment, puis comment… S'en servir comme pour la ligne.

Il ne put s'empêcher, en attendant, de regarder très rapidement son vent. Inquiet, il le voyait ne plus bouger. Les fées, ces petites boules lumineuses de toutes les couleurs aux ailes transparentes, reposaient entre les brindilles d'herbe en émettant une sorte de petit tintement faible et triste. Lén comprit le message et s'en voulut : Il était en cours ! Mais le vent, visiblement triste, voulait l'elfe. Ce dernier savait qu'ils avaient à "parler". De beaucoup de choses qui plus est, et des choses apparues aujourd'hui même pendant le cours. Mais il ne pouvait pas, et très rapidement, à demi-tourné vers Archael en attendant qu'il continue, Lén supplia son vent d'attendre encore un peu.


[Beuh désolé je ne suis pas arrivé à faire mieux =x]
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Archael
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyLun 6 Nov 2006 - 21:35

<T'inquiète... ^^ ce n'est certainement pas beaucoup mieux pour moi ... j'ai eu un mal fou àtaper ce message! Razz >

Posément, Archael branla la tête.

"Justement... pour être exact, ce n'est pas vraiment un son. Tout à l'heure, quand le ChantePierre s'est emballé, tu as entendu la fausse note, n'est-ce pas? Mais si c'était uniquement une vibration sonore, ton esprit n'en aurait probablement pas été affecté. Pour ainsi dire, la musique la meilleure illustration pour essayer de faire comprendre de quoi il s'agit. Mais... ce que nous cherchons exactement n'est pas du son... Comment te le décrire..."

L'ange laissa son regard se perdre un instant dans le ciel. Cette fois, il ne trouvait vraiment pas ses mots. Il faut dire qu'il n'existait pas dans le Langage Commun de mots capables de défninirs de tels concepts. Même le langage elfique ou angélique se trouvait limité, parce que ces peuples n'étaient pas, par nature, des peuples de magie. Certaines races comme les Aasimars par exemple, pourraient avoir les mots appropriés pour les désigner. Mais bien souvent ces langues étaient perdues...

"Tu ne peux le sentir qu'imparfaitement si tu utilises tes cinq sens. Cela les dépasse, et c'est très difficile à définir. Il te faut une perception en plus. On peut utiliser beaucoup d'expressions pour la décrire : aura magique, troisième oeil, vibration mentale, Ki, sixième sens, instinct, trace énergétique... mais aucune n'est complète. Imagine quelque chose que même si on endormait tes 5 sens, tu serais capable de situer aussi sûrement que tu sens le soleil à travers tes yeux fermés."

Il eut un petit rire. Quelle explication ridicule. C'était totalement nul. Mais quand il suivait les cours des Aeras, il avait eu un mal fou à comprendre de quoi il s'agissait - à peu près autant que son professeur avait de mal à lui enseigner. Jusqu'à ce... jusqu'à ce qu'il entre en possession du ChantePierre.

Il allait encore essayer d'exposer cela à Lén. Juste une fois. Après ce serait à lui de continuer sur son chemin pour découvrir ses pouvoirs. Sa méthode d'enseignement était d'inculquer juste le nécessaire puis de laisser les choses continuer de se construire toutes seules chez les élèves, par la pratique. Quoique cette méthode, comme cela venait d'être prouvé, avait parfois ses dangers.

"Je suppose qu'on pourrait apeller ça la musique de l'âme" fit-il pensivement. "C'est quelque chose qui ne s'explique pas. On le sent ou on ne le sent pas - on est capable de chanter avec le coeur, ou on en est pas capable. Certains magiciens peuvent déclencher des tempêtes surpuissantes ou dompter la foudre, mais sont incapables de pratiquer la magie de l'esprit. C'est un don que l'on a ou que l'on a pas. Mais tu l'as entendu chanter, Lén. Souviens-toi du moment où tu as écouté la permière mélodie, et tu comprendras."

Il n'y avait rien à ajouter. D'ailleurs, à supposer qu'il eût voulu continuer à disserter sur ces éléments flous de la magie de l'air, il n'aurait probablement produit qu'un bla-bla verbeux. Voilà pourquoi on considérait les arts Aeras comme les plus difficile : non qu'ils ne nécessitent la puissances, mais ils étaient vagues, inconstants, comme une brise dont il est impossible de déterminer la forme. Baissant à nouveau les yeux, l'ange poursuivit.

"Une fois que tu auras écouté et reconnu cette musique de l'âme, tu te rendras compte que toi aussi, tu émets un chant en permanence. A partir de là, tu peux le modifier comme tu le voudras. C'est quelque chose d'instinctif, si on a le Don. Comme si tu te découvrais de nouvelles cordes vocales. Comment on l'influence exactement, je ne sais pas. Je pense que c'est différent pour chaque personne. J'utilise le son pour influencer la vibration de mon coeur, mais notre ami Roland Zaël utilise plutôt la lumière qu'émet son corps. Toi, pour produire le chant qui guérit, je suppose que tu devras demander à ton vent de t'aider à chanter et... et... Lén? Lén, tu m'écoutes?"

Peut-être avait-il été trop complexe dans ses paroles... l'attention de Lén semblait dériver de plus en plus vers... vers quoi, au juste? Il n'y avait rien, sur ce sol... rien que des brins d'herbes sèches. S'il y avait vraiment quelque chose, alors c'était invisible pour ses yeux...
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyJeu 9 Nov 2006 - 4:39

Lén regardait bien son vent, mais suivait toujours ce que disait le professeur. Lorsqu'il l'avait entendu reprendre son cours, petit elfe avait cessé de parler à ses fées, ses paillettes et ses bandes colorées ; Mais loin de le distraire, le fait de les regarder lui permettait plutôt la concentration. Les yeux fixés sur les reflets dorés des paillettes entre les brindilles d'herbe, il écoutait. Et sentait que même Archael s'embourbait pour expliquer ! Un sourire naquit sur ses lèvres.

Cela n'était pas grave, l'elfe comprenait. Ce n'était pas réellement de la musique. C'était ce point qui le titillait, mais désormais il était fixé ! Donc, comme pour sentir l'énergie corporelle lorsqu'il soignait, il devrait apprendre à "écouter" cette musique. Cela lui parut étrange, et pourtant, cela lui était très familier étant donné qu'il l'utilisait plus ou moins ! Mais si moi je fais le lien, Lén, non. Pas encore, disons.

Ce qui ne l'empêcha pas d'avoir compris malgré la confusion des réponses ; mais cela suffisait largement ! Remplies d'exemples, d'images, elles étaient claires aux oreilles de Lén.

Ce dernier ne comprit pas tout de suite qu'il utilisait déjà la "musique de l'âme", et que c'est en partie grâce à elle qu'il avait développé ses contacts à petite distance avec les gens qu'il aimait le plus. Son cercle d'amis, et même plus. L'Appel entre eux ne fonctionnait pas à la musique del'âme, cela était sûr. Mais cette sorte de télépathie entre eux, si. Cette façon de rester jusqu'à plusieurs mètres de quelqu'un et de ne pas avoir besoin d'ouvrir la bouche pour parler puisque c'est la musique qui s'en chargeait ; Ils se parlaient avec le cœur. La musique en question reposait sur les battements du cœur qu'ils percevaient de loin et parvenaient à décrypter. Après un fort entraînement spirituel bien sûr !

Seulement, comme Archael parlait aussi du vent, Lén se dit, puisque ce souvenir lui remontait à la tête, qu'il se trompait et que ce n'était pas cela. Alors il oublia vite. Réfléchissant, et le regard toujours posé dans l'herbe parsemée de petites choses colorées et brillantes, il demanda justement à son vent (trouvant l'occasion de bavasser avec lui sur un sujet dont justement, depuis plusieurs minutes, il le sentait écarté) comment il pourrait faire cela. Chanter. Chanter avec lui, le vent… A l'inverse de tout à l'heure, cela disait quelque chose à Lén, et pourtant il n'avait jamais fait cela ! En tout cas pas chanter avec la musique de l'âme.

Pour toute réponse, les fées émirent un roucoulement aigu, et le sourire déjà présent de Lén s'élargit. Mais disparut vite lorsqu'il entendit appeler son prénom. De quoi ?

Il se tourna aussitôt vers Archael, l'air surpris.


-Oui, bien sûr, je t'écoute ! Y a-t-il un problème ?

Il tourna lentement la tête pour regarder autour de lui voir s'il se passait quelque chose de nouveau, mais rien. Tout était comme il y a une ou deux minutes. Peut-être l'Ange allait-il entamer une partie importante du cours et qu'il vérifiait que son élève était toujours là ? Lén ne savait pas bien, et ignorait que c'était parce qu'il avait l'air très concentré sur son vent que le professeur lui avait demandé s'il écoutait.

Finalement, un petit silence tomba.


-Tu as fini ? Oh… Dans ce cas j'ai encore quelques questions : Un possédé se repère-t-il à vue d'œil ? Je veux dire, est-ce qu'il a forcément un apparence effrayante, ou il peut avoir l'air normal –ou à peu près- et il faut prendre le temps d'écouter sa mélodie ? Est-elle plus forte que celle des corps sains ou au contraire plus subtile à entendre ?

Certes cette question partait d'un sens général, mais comment dire… Petit elfe avait… Un soupçon derrière la tête. Sur une personne en particulier. Et puis si Archael avait encore un peu de mal à répondre à cette question, Lén ne le torturerait pas plus ! Il saurait chercher lui-même. Pour l'instant il souhaitait juste confirmer un doute.

Et pourtant, il anticipa tout de même :


-Si cela dépend des gens, ne vas pas dans le détail ! Je me débrouillerai ! Ah, ajouta-t-il aussitôt avec un air un peu gêné de ses bavardages, et lorsque tu auras répondu, est-ce que nous recommencerons la pratique de l'exorcisme ou passera-t-on à autre chose ?

Il rougissait de son bla-bla, mais il le trouvait nécessaire ! Au moins il participait ! Même s'il pouvait chercher dans les livres,il préférait y entendre de la bouche de son professeur ; celui lui était une garantie de plus !
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Archael
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptySam 11 Nov 2006 - 21:34

[Désolé du retard]

Eh oui, Lén écoutait, et d'après ses paroles il n'avait même pas perdu une miette du cours, enfin, de la bizarre leçon qui tenait lieu de cours. Tu hausses les sourcils, vaguement surpris, et sans t'en rendre compte tu te laisses dériver à ton tour dans tes pensées pendant quelques secondes. Le point de départ a été une réflexion que tu t'es faite, en constatant que tu ne parvenais absolument pas à prédire les réaction de l'elfe. D'habitude, instinctivement, tu sais ce que ressentent les gens, par une sorte d'empathie innée qui est peut-être due à ta nature de Trône. Mas il y a quelques personnes que tu ne parviens pas à comprendre. Il y a Ruby, le professeur de Glace dont tu te sens à la fois si proche et si loin, comme si quelque chose en elle était transparent pendant qu'une autre partie étaient obscure. Ëal, l'énigmatique oréade aux yeux de feu, que tu croises souvent mais que tu connais pourtant si mal. Shinreï, le drow aux énigmes, dont le masque est impénétrable et l'arrogance de la taille d'un building, ce qui rendait les conversations avec lui parfois fort désagréables. Qui d'autre? Eve bien sûr, dont les yeux vides au milieu de son visage d'enfant, sont deux redoutables gouffres ensorcelés dans lesquels on pourrait s'engloutir. Elincia enfin, l'Ange de la Mort qui est venu dans ta classe et dont le coeur souffrant est blindé dans une caprapace d'émeraude.

Et en voilà une nouvelle : Lén aux Cheveux d'Or, l'elfe fragile et aérien, dont les yeux couleurs de printemps ont à la fois l'innocence de la jeunesse et la sagesse qui vient des années. Chez lui, c'est quelque chose de différent de tous les autres. Ce n'est pas une muraille ou un vide, c'est plutôt une brise qui échappe entre les doigts. Aussi insaisissable qu'un doux vent de la matinée, tel était-il à tes yeux. Peut-être était-ce pour cela que sa compagnie état si rafraîchissante.

Et puis après tout! Tu secoues la tête pendant que sa question te ramène à la réalité. Seuls les dieux lisent au fond des coeurs. Lire instintivement une partie de certains des êtres que tu croises, c'est ton destin qui t'y voue ; vouloir s'interroger et tenter inutilsement de découvrir ceux que tu ne peux comprendre... c'est ton arrogance qui t'y pousse. Une bonne leçon... et le comble, c'est qu'elle a été infligée par un élève à son professeur, sans même qu'il ne s'en soit rendu compte ni probablement n'y aie pensé. Parfois la vie était ironique...


"En fait, plus que des gens possédés" réponds-tu en te grttant la tête, "je pense que cela varie selon la possession. L'apparence physique ne changera pas à l'extérieur, sauf dans des cas vraiment extrêmes et rares. Quand à la mélodie, si c'est un sortilège de contrôle simple, il sera peu audible, mais un démon est par nature une fausse note dans la partition du monden qui se ressent loin autour. Dans le cas d'une possession grave, tu le sentiras même sans toucher la personne. D'ailleurs, si la mélodie est trop forte et qu'on sent qu'on sera incapable de la soigner, il vaut mieux s'en éloigner."

Ne pas tenter un exorcisme, mais au contraire s'éloigner du possédé n'était pas de la lâcheté. Au creux de la magie de l'esprit, parfois la volonté ne suffisait pas. Vouloir à tout prix exorciser un démon plus puissants que soi était simple : cela ne faisait que le rendre plus puissant. Loin de le chasser, on s'exposait à être soi-même pris sous son emprise, car les pouvoirs mentaux de ceux qui en avaient étaient des portes d'entrées dans leur esprit. C'est pour cela que la première priorité d'un télépathe n'est pas d'apprendre à émettre, mais à se protéger. Cependant Lén n'est pas un télépathe au sens strict du terme...

Derrière tes yeux qui se ferment pendant une seconde, passe le visage d'une jeune fille. Une jeune fille aux ailes d'ange, une Igni que tu as croisée il y a longtemps déjà, peu avant qu'elle ne disparaisse mystérieusement de la Cité. Tu n'étais qu'élève à ce moment, et tu te souviens fort bien de la terreur qu'elle t'avait causée. Non par son physique, car rien ne transparaissait à l'extérieur, mais ce qui brûlait sous ce masque, ce n'était pas les flammes des Ignis, mais celles de l'Enfer. Il n'y avait pas que le mal en elle, mais sa partie blanche était écrasée sous le feu rouge et le hurlement dissonnant de la part sombre de son âme. Féline. A chaque fois qu'elle passait dans le couloir, même à plusieurs mètres de distances, tu plaquais tes mains sur tes oreilles, même si tu savais très bien que cela ne servait à rien. Depuis, tu as appris qu'elle avait rejoint la Caverne Démoniaque. Mais jamais tu n'avais entendu un chant aussi tourmenté, peut-être plus insupportable même que la vibration douloureuse du Chanteperre tout à l'heure. Ouvrons les yeux et chassons ce mauvais souvenir. Sans l'oublier toutefois. Car un jour viendra peut-être où il te faudra affronter cette peur, et la vaincre.


"A mon avis" réponds-tu à la seconde question, "mieux vaut arrêter là pour les exorcismes. Si tu veux, on s'entraînera une autre fois. De toute façon, c'est probablement la moins utiles des choses que tu as apprises aujourd'hui, car les guérisseurs sont plus nombreux que les possédés. D'ailleurs, il est rare qu'on opère un exorcisme seul."

D'un regard, tu évalues la hauteur du soleil sur l'horizon. Le crépuscule viendra bientôt, mais la journée n'est pas encore finie, de loin pas. Le temps ne presse pas.

"Eh bien, tu sais à présent comment soigner les corps et les esprits... mais mieux vaut prévenir que guérir. Je suppose que tu aimerais toujours apprendre comment les protéger. Pas trop fatigué? Veux-tu continuer avec les sortilèges de Bouclier tout de suite?"

[HJ: En gros si ça t'es égal, on continue le RP avec les techniques de protection: c'est juste au cas où tu voudrais arrêter là, j'en ai profité pour t'en laisser l'occasion, puisque c'est un tournant du sujet. Pour moi, je n'en ai pas marre du tout : c'est un de mes préférés ^^ Fais réagir Lén comme tu l'entends ^^]
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyDim 12 Nov 2006 - 18:25

[Après concertation de moi-même…]

Même avec un mal de dos dû à ce satané manège de "levé-assis-levé-assis", Lén se redressa d'un bond, souriant de toutes ses dents. Il faisait mine d'applaudir. Qui ? Peut-être lui, en tout cas, ses mains étaient jointes dans un mouvement de prière et se tapaient l'une contre le l'autre de temps en temps.

-Fatigué ? Quelle idée ! Bien entendu que je veux passer aux sorts de Défense !

Petit elfe n'était jamais fatigué en ce qui concernait d'apprendre. Et surtout d'apprendre pour les gens qu'il aimait ! Certes, ce gros moment de doute et de déception face à l'exorcisme qu'il venait de pratique lui restait un peu sur le cœur, mais, occupé par l'idée qu'il allait passer à autre chose, cela lui pesait de moins en moins. Il avait été très triste de savoir que tout ne s'était pas passé comme "prévu", et aurait sans aucun doute voulu réussir dans l'immédiat. Cela n'avait pas été le cas, tant pis. Mais en contrepartie il avait reçu un enseignement oral qui lui avait manqué avant la pratique, et Archael venait même de lui dire que l'exorcisme était la chose la moins utile qu'il venait d'apprendre !

Cela était fort dommage car la difficulté avait plu à Lén malgré son semi-échec. Et il ne savait pas s'il aurait l'occasion de se ré-entraîner. Allons, tant pis, passons à autre chose ! C'était bien l'art de la Défense qui avait le plus tenté Lén après les soins, après tout. L'exorcisme n'avait pas été prévu, et pour l'instant il se contentait parfaitement de sone expérimentation et des leçons orales. La dernière par exemple l'avait fixé sur une idée qu'il se faisait.

Il baissa les yeux vers le Trône encore assis, sautillant sur place, les mains dans le dos.


-Je voudrais… commença-t-il en se mettant à avancer au hasard dans l'herbe couvrant les pierres, les yeux levés vers le ciel.

Comme s'il allait formuler un vœu à un génie. Un court instant, il se tourna vers son professeur, interrogeant du regard, demandant s'il avait le droit d'être plus précis sur ce qu'il souhaitait. Trop pressé et son enthousiasme lui étant revenu d'un coup, il préféra anticiper. Tout en effectuant quelques pas de danse, tournant sur lui-même en évitant de marcher sur ses fées, il continua donc :


-Ce n'est qu'une envie en particulier, mais le reste des sorts m'intéresse aussi, évidemment ! Seulement, je voudrais pouvoir protéger, mais avec le plus de distance possible. Comment dire…

Il fit un dernier tour sur lui-même, sa tunique et cape vertes volant dans le vent, puis s'arrêta.

-Je crains tellement plus pour les autres que pour moi… Il arrive que mes amis se battent entre eux à vouloir s'en tuer, et je déteste cela. Mais jusqu'ici, à part crier, je n'ai jamais su faire quelque chose pour les arrêter. Je sais que nous allons tous nous retrouver bientôt, et ils vont recommencer, c'est sûr ! Je voudrais surtout pouvoir lancer un bouclier entre eux pour les empêcher de se porter des coups !

Lén échappa alors un rire, alors que la situation qu'il exposait lui tenait beaucoup à cœur. Comme réveillé par un son de cloche de cristal, son vent se souleva brusquement du sol. La fée favorite du Solan, l'agréable chanteuse toute de rose illuminée, vint se poser sur son épaule en émettant un léger roucoulement interrogatif.

-Forcément, apprendre des sorts pour me protéger moi tout seul serait très, très utile, parce que s'ils n'apprécient pas, ils vont tomber sur moi !

Petit elfe ne réussit à calmer son rire qu'au bout d'une bonne minute, et, du bout des doigts, se mit à jouer avec son vent, conduisant ses fées, bandelettes et paillettes là où il le voulait, ce qui ne faisait que faire changer sans cesse la direction du souffle aérien et décoiffer Lén. Pour l'instant il ne s'en apercevait pas… Mais gare lorsqu'il se verrait dans le miroir, à la maison !

-Nous aurons le temps de m'en faire apprendre des forts ?

Il aurait tant aimé tout faire avec Archael, aujourd'hui ! Pourtant le soleil redescendait déjà. Pour une fois, rester dehors toute la nuit n'affola nullement petit elfe. Il y serait même bien resté de bon cœur, ici aux Falaises, et s'acharner à se perfectionner en une nuit ! Mais le Trône, lui, ne devait pas avoir que cela à faire ! Bah, il restait les livres, et puis Lén avait déjà une idée qui surprendrait sans doute Eal, mais qui lui serait une bonne surprise ! Il ne savait pas s'ils allaient se revoir ce soir, mais il serait assez patient avant de lui montrer. Même que d'ici là, il se serait bien entraîné ! Comment, il ne savait pas, mais il l'aurait fait tout seul comme un grand, et comme il fallait !
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyVen 17 Nov 2006 - 22:16

[dsl... post non seulement en retard mais encore pas terrible... j'ai bcp de boulot ces temps-ci]

L'enthousiasme de l'Elfe amena un sourire sur les lèvres de son professeur d'occasion. Dans le fond, il préférait de loin apprendre quelque chose de précis à un élève en particulier, que de devoir mener une classe entière, même s'il aimat cela également. Peut-être, finalement, avait-il plus d'un maître que d'un professeur. Mais ce serait trop facile si la vie vous donnait à faire uniquement les choses que vous aimez!

Et puis, Lén était un élève exceptionnel. Sa gaîté qui revenait sans cesse, que même les vents les plus forts ne peuvent troubler pour plus de quelques instants, rendai tout cours avec lui particulièrement agréable. Et puis, l'elfe avait quelque chose de particulier en lui, quelque chose d'unique qui le rendait particulièrement attachant - même s'il imaginait que d'autres caractères que le sien puissent trouver cela plutôt agacant. De quoi s'agissait-il? Il ne savait pas trop. Il paraissait si fragile parfois, si mutin... si innocent, pourrait-on dire, à un tel point qu'on avait envie de le protéger. Il avait parfois l'impression de voir en lui le jeune frère qu'il n'avait jamais eu, même s'il n'oserait certainement pas l'avouer, et surtout pas à lui : il ne se serait résolu pour rien au monde à dire un mot qui laisserait à penser qu'il se pensait supérieur à lui en quelque façon que ce soit. Mais ce petit attendrissement était parfois là, en voyant ses légers pas de danse et son rire perlé. Le désir de pouvoir le préserver contre un monde parfois si noir, comme on aurait envie de protéger une fleur infiniment fragile que l'on verrait pousser au détour d'un chemin.

Ce fut justement cela qui gomma le sourire de l'ange, quand il entendit les paroles de Lén, qui portaient ces mots maudits mais hélas si fréquents : Batailles et Guerres. Bien sûr. Il était stupide de penser que les fleurs puissent être épargnées par les tempêtes qui secouent des pays entier. C'était ainsi qu'allaient les choses, ainsi qu'allait le monde. Mais à quel point ces paroles pouvaient être lourdes de sens pour l'ange, c'étit quelque chose qu'il était difficile d'exprimer. Il ne savait pas tout -et de loin - des graves évènements qui se préparaient. Mais quelque chose au fond de son coeur criait à l'alarme, lui disait que tous - Lén et lui-même compris, auraient à en souffrir d'une façon ou d'une autre. Un instant, il resta debout, à fixer pensivement son compagnon, sans répondre à son rire. Non qu'il soit triste ou inquiet, mais plutôt comme s'il ne savait pas trop quoi dire.


"Viens avec moi" fit-il enfin, en se détournant pour longer la Falaise. "Nous devons descendre au pied des rochers pour nous entraîner."

En effet, à quelques mètres de là, un sentier s'engageait et commençait à longer la paroi en descendant rapidement vers la mer. Il était raide, mais large et sûr si l'on marchait avec prudence et qu'on n'était pas atteint d'un vertige chronique. Il était cependant peu visible d'en haut, car il commençait à un mètre en dessous de l'arrête de la falaise, avec seulement une pierre en saillie pour franchir ce décalage. Avec légèreté, l'ange sauta le pas et s'adossa au rocher sans commencer à descendre le sentier. Premièrement, parce que Lén aurait peut-être besoin de son aide pour franchir ce passage difficile. Deuxièmement, parce qu'il voulait peser soigneusement ses mots avant de les prononcer.

Il tritura machinalement une de ses longues mèches de neige entre ses doigts, en regardant de loin le bleu de cette mer de fin d'après-midi.


"Lén..." fit-il enfin, réservant pour plus tard les questions de cours. "Si effectivement deux de tes amis se lançaient dans un combat à mort, que ferais-tu?"

Les mots à peine prononcés, il les regretta. Mais finalement, peut-être était-ce une bonne chose qu'ils soient dits. La pire douleur d'une guerre, comme Lén l'avait souligné, ce n'était pas quand elle vous blessait. C'était quand elle vous arrachait ceux qui vous étaient chers, par la mort - ou pire, par son attrait. Car la guerre ne se limite pas à tuer : elle pouvait changer les êtres. Il ferma les yeux une seconde, tandis que se réveillait la douleur intense qui l'avait inondé quand une manoeuvre de ces démons maudits lui avaient arraché Ruby. Ils n'avaient pas tué la jeune femme, ne l'avaient même pas blessée physiquement. Ils l'avaient transformée en quelque chose qui leur ressemblait. La dernière fois qu'il avait croisé son regard, il avait cru regarder les yeux d'un tueur. Ces iris l'avaient brûlé au fer rouge, et depuis cette nuit-là, ne cessaient de hanter ses rêves. Il n'avait pas cherché à la revoir. Il craignait de la croiser, il avait peur de rencontrer à nouveau ces yeux où toute pitié avait disparu.

Combien d'autres pouvaient changer, combien changeraient ainsi dans cette bataille qui venait? Combien de frères s'affronterraient en effet? Et surtout, la vraie question, pour chacun, était peut-être de savoir quel était son propre rôle dans cette histoire. Plus ils s'en mêleraient, plus ils en souffriraient, sans faire forcément de bien à quiconque. En apprenant à Lén des sorts pour l'aider en situation dangereuse, ne le poussait-il pas au coeur de cette guerre? S'il restait hors de tout cela, il n'aurait pas à voir. Mais cela pouvait se révéler pire encore...

Dans les yeux habituellement saphir de l'ange, les paillettes d'or pâle du doute dansaient aux reflets du soleil couchant...
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptySam 18 Nov 2006 - 22:03

[Ce n'est pas grave. Et au contraire, c'est très bien^^
J'ai un peu anticipé pour descendre de la corniche, ça ira ?]

Eh bien, Archael ne répondit pas. Il se contenta de dire à Lén de le suivre, pour toute réponse. Petit elfe fut un peu surpris, mais ne dit rien, obéit et vint à sa suite. Où allaient-ils ? Au pied des rochers ? Pourquoi donc ? Trottinant à côté de l'Ange pour rester à sa hauteur, petit elfe le regardait avec un air interrogatif, attendant une suite. Mais rien ne venait.

Tout à coup, le Trône disparut. Disparu ? Lén secoua la tête et se rendit compte que, trop aspiré, il n'avait simplement pas suivi ledit Ange dans son mouvement. Il le retrouva au bas d'un rocher, et… Oooh… la tête…

Il se recula immédiatement et, embrouillé, se mélangea les pédales ; il en tomba les fesses dans l'herbe en laissant échapper un bref cri. Son regard surpris tomba sur l'herbe devant lui, qui s'étendait sur quelques mètres encore. Et d'ici, impossible à voir, la corniche où l'herbe s'arrêtait, pile au bord. Il fallait vraiment passer par là ? Petit elfe fit une petite grimace peu rassurée. Mais il ne dit toujours rien et se décida à suivre son professeur, parce qu'il le fallait.

Il effectua de petits bonds, se traînant dans l'herbe jusqu'à sentir un pied dépasser de la corniche et rencontrer le vide. Mais son regard était désormais fixé sur le ciel. Lén se bascula sur le ventre, puis rampa en arrière. Bientôt, ce furent ses genoux qui atteignirent vide, puis ses cuisses, et enfin, la totalité de ses jambes pendit le long de la corniche. Ses mains, agrippées à l'herbe dans laquelle il se traînait encore le haut du corps, tremblaient de manière incontrôlable. Il essaya d'oublier le vide, même si cela était difficile avec un corps à moitié pendant dedans !

Alors qu'il continuait à reculer pour tenter d'atteindre le sol sans voir le vide, il entendit la question d'Archael. Elle fut loin de l'arrêter dans son mouvement, et lui arracha même un sourire. Mais avant de répondre, il se laissa pendre dans le vide jusqu'au milieu du ventre, sans pour autant que ses pieds touchent le sol. Mais la corniche était si haute que cela ? Petit elfe battit des jambes dans l'air en lâchant un "eeee-e-e-e-e-e-ehhh" gêné pour attirer l'attention du Trône.

Puis, attendant d'être aidé, il répondit avec un sourire, le ton joyeux :


-Je ferai tout pour les empêcher de se faire du mal ! Ils méritent de vivre et n'ont pas à s'entretuer ! Je me servirai de mon sort de défense pour qu'ils ne se portent pas de coups, et s'ils arrivent à le contourner, j'irai me mettre entre eux à la place !

Enfin, les pieds de petit elfe touchèrent la terre ferme. Déséquilibré, il s'accrocha encore quelques secondes à Archael, son regard croisant de nouveau le sien. Regarder partout, sauf la mer et le chemin ! Il termina après avoir reprit rapidement son souffle :

-Je sais qu'ils ne me feront pas de mal !

Voilà, c'était conclu pour la réponse ! Et maintenant, il était enfin les deux pieds par terre ; petit elfe remercia l'Ange, puis, gardant son sourire, il le lâcha enfin. Son regard tomba un instant sur la corniche ; Oj, quelle histoire il avait fait pour descendre... Elle devait faire à peine un mètre ! Cela était bien la peine de s'être traîné !

Après avoir justement vérifié l'état de sa tunique, qui paraissait ne pas trop avoir souffert, Lén leva la tête vers le ciel, tournant le dos à la corniche. Le chemin à suivre partait par là. Il n'osait pas le regarder en détail, mais tout à l'heure, il avait pu entrevoir que ledit chemin continuait en longeant la paroi. Avec grande vue sur la mer... Oooh, la tête...


-Pourquoi allons-nous là-bas ? demanda Lén, curieux de savoir ce que le lieu avait de si spécial pour qu'ils y continuent l'entraînement.

Il attendait le feu vert de l'Ange pour commencer à marcher. Collé contre la paroi, il patientait tranquillement, toujours avec le sourire. Son vent l'aidait à se maintenir debout assez stablement, et l'aidait aussi à rester contre la paroi. Ne savait-on jamais ! Le Solan, rassuré par cette présence enveloppante et agréablement odorante, gardait confiance et pouvait s'abandonner en partie à la contemplation de ce ciel qu'il ne cessait plus de regarder.

C'était drôlement beau ! Le soleil commençait très lentement à se coucher, et une couleur jaune vive teintait la paroi de la falaise. Pourtant le ciel restait d'un bleu éclatant. Absolument magnifique. Un bleu azuré intense, là juste au-dessus, et, au fur et à mesure que l'on se rapprochait de l'horizon, prenant une teinte plus légère, plus pastel. Presque turquoise. Les fées de Lén décidèrent de compléter le spectacle en s'envolant juste au-dessus de sa tête, haut dans le ciel, et d'entamer un petit ballet coloré.

Ainsi, sur ce fond bleu à la fois si clair et si profond se détachaient maintenant huit petites boules colorées et lumineuses, plus lumineuses encore grâce à la lumière du Soleil. Jaune, Rouge, Vert, Orange, Violet, Bleu même, foncé ou clair, toutes les couleurs de l'arc-en-ciel étaient là, et, en plus, sa préférée, la petite en Rose, qui voltigeait au milieu des autres.

Le sourire de Lén s'amplifia en voyant ce si beau spectacle auquel il avait le droit, ses fées qui s'occupaient de lui et lui évitaient le vertige. Ou plutôt, un autre vertige. Celui-là était bien plus agréable !
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyJeu 30 Nov 2006 - 22:07

[No problemo Very Happy ]

Quand il avait aidé l'elfe à franchir la passe difficile, il aurait été difficile de dire si Archael avait vraiment réalisé ce qu'il faisait. Il semblait perdu très loin en lui-même. Il écouta la réponse de l'elfe en le scrutant pensivement de ses prunelles de crépuscule. Ce ne fut pourtant que plusieurs secondes plus tard qu'il releva la tête et regarda à nouveau le couchant. Quand les mots virent enfin à ses lèvres, ils étaient prononcés à voix basse, comme si elles s'adressaient moins à Lén qu'à lui-même. La voix était sans dureté, mais au fond des mots reposait une petite goutte d'amertume, comme quand on regarde une blessure censée être guérie, mais qui fait mal, mal... sans qu'on comprennne pourquoi.

"Mais si tu te sentais trahi par quelqu'un qui t'est cher?"

Mais à peine une seconde après le dernier mot, l'ange sursauta violemment. Comme s'il sortait d'un rêve... D'un geste rapide, il secoua sa chevelure d'argent et ses ailes de cristal ondulèrent dans le vent. Un battement des cils un peu perplexe accompagna ce retour à la réalité.

"Oublie cela... allons-y."

Sans attendre, il se détourna et s'engagea sur le sentier qui descendait. Celui-ci était sufisamment large pour deux personnes, et Archael se tenait du côté du vide, qui semblait ne lui faire ni chaud ni froid - ce qui était logique quand on songeait à son amour des hauteurs. Il restait un espace suffisant entre la paroi et l'ange, largement en tous cas pour quelqu'un d'aussi menu que Lén.

A droite du passage, la paroi blanche et grise s'élevait vers le ciel comme une muraille. A gauche, c'était un à-pic vertigineux au pied duquel s'écrasaient les vagues, cent mètres plus bas. Le sentier séparait le haut et le bas, régulière qui descendait en diagonale, face à la mer où le soleil se couchait à présent. Les rayons d'or rouge incendiaient la falaise, qui se parait de reflets de pourpre et d'écarlate sous cette chaude lumière. Si le regard se portait plus loin, les seules choses qu'il voyait étaient le ciel et la mer, ces deux morceaux d'infini qui se fondaient en un seul, là-bas, au fond de l'horizon. La mer flamboyait de mille reflets de l'or le plus pur, tandis que plus haut, les tons pastels se mêlaient doucement entre le jaune et le bleu. Pas un nuage ne venait interrompre le dégradé délicat du crépuscule. On aurait dit une estampe délicate et parfaite, que seul un artiste divin pouvait avoir peinte sur cette toile nommée le Monde...


Un certain temps, l'ange marcha sans mot dire, sans se presser, mais sans se retourner non plus. Enfin, la question de Lén lui revint en mémoire. Tout à l'heure, perdu dans ses pensées, il l'avait entendue et enregistrée, mais n'avait pas bien réalisé son sens. Il s'arrêta, et plissa les yeux pour meux distinguer la ligne ondulante du sentier qui descendait toujours. Ils devaient avoir franchi à peu près la moitié de la distance.

"En bas de ce passage se trouve une petite bande de rochers où les vagues sont très fortes. Cela nous servira si nous devons étudier et tester des techniques de boucliers, car c'est bien moins dangereux que des attaques réelles, au moins pour commencer. Et puis, en ce moment, mieux vaut éviter de rester au sommet des Falaises au coucher du soleil."

Sur ce, Archael ramena son attention vers son élève et jeta un coup d'oeil derrière son épaule pour vérifier que Lén suivait sans peine...
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptySam 2 Déc 2006 - 15:44

Lén n'avait pas vu, ni même deviné ce moment de… Doute qui avait saisi Archael suite à la déclaration concernant les amis qui s'entretuerait. Et n'avait nullement entendu sa question, trop aspiré par sa contemplation des fées dans le ciel et par ses pensées sur la suite de son entraînement. Aussi, quand l'Ange lui parla d'oublier "cela", il ne comprit pas. Il garda cependant son sourire, ne prenant cela que pour un petit détail. Et, sa main sur la paroi de la falaise, suivit le Trône sans souci.

De toute façon, même s'il avait entendu la question posée, petit elfe serait resté aussi catégorique que pour sa première réponse. Personne ne le trahirait. Il en était sûr. Même pas Tranlthanas ; Il pourrait trahir le côté des "bons", mais pas le Solan. Oh, pas que ce dernier ne soit pas modeste concernant l'estime que lui portaient les gens qu'il aimait, mais il savait ces choses bien au-delà des apparences. Il connaissait les liens qui l'unissaient à tous les gens qu'il adorait plus que le reste du monde qu'il aimait pourtant déjà très fort. Il savait à quel point ces liens étaient réciproques et s'ils étaient fragiles. Et évidemment, s'il n'avait qu'un cercle très limité de véritables amis, Lén s'était bien assuré que ceux-là ne seraient pas n'importe qui !

Evitant de sautiller alors que l'envie le prenait soudainement, petit elfe continua la route à la suite d'Archael. Il sentait sa présence non loin devant. Et, dans le ciel, ses fées le guidaient en roucoulant. Là, à côté, la mer. Assourdissantes étaient les vagues qui venaient s'écraser contre la paroi juste en dessous de leur passage, vagues bleues et blanches déchaînées comme un jour d'orage.

Comme Archael ne lui avait toujours pas répondu, petit elfe, nullement vexé, se mit à chercher lui-même les raisons de leur venue là-bas, en bas. Bien sûr, il ne pouvait baisser la tête pour tenter de voir ! Alors il imaginait. Pour des sorts de défenses, de quoi auraient-ils besoin, dans le décors ? Des vagues, peut-être ? Il faudrait s'en protéger ? Ou alors… ou alors non ! Il y avait vraiment des monstres, là-bas ! Dubitatif, Lén se stoppa un instant, affolé par cette perspective. Mais c'était trop tard maintenant ! Il reprit sagement la route, un tout petit peu plus lentement que tout à l'heure, cependant.

Alors, miracle, une réponse lui parvint. Une bande de rochers avec des vagues ? Alors il devait avoir raison ! Il faudrait bien se protéger des vagues ! Elles étaient froides ? En plus, avec la nuit qui arrivaient, et avec tout ce vent… Brr ! Enfin, petit elfe saurait se sécher. Mais il ferait froid quand même ! Oui, mais au moins, il ne serait pas mouillé, donc il aurait moins froid ! Et blablabla…

Il n'était donc pas tombé loin de la réponse ! Et heureusement, Archael disait qu'à la tombée de la nuit, c'était en haut que se trouvaient les monstres ! Oui mais il faudrait bien remonter, non ?… Bah, l'Ange était là, avec lui !


-D'accord ! dit-il seulement en gardant toujours le regard tourné vers le ciel dont le bleu s'assombrissait lentement, tout en restant fortement et si joliment éclairé par les rayons orangés que lui lançait le Soleil, comme si ce dernier couvrait d'un léger voile la toile bleutée.

Il continua d'avancer, souriant, et dépassa son professeur, dont le visage apparu soudain dans son champ de vision. L'elfe tourna la tête vers lui, lentement, se concentra sur son visage, sur les saphirs qui lui servaient d'yeux. Il semblait inquiet, non ? Petit elfe lui sourit très simplement d'un air très doux, puis continua la route en chantonnant.
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyMar 5 Déc 2006 - 18:20

Lén l'avait dépassé, puis s'était retourné un instant. Il n'avait rien dit, mais lui avait souri. S'était-il rendu compte du bien que cela avait fait à son compagnon? Peut-être pas. Mais Lén était quelqu'un de très spécial. Par un mot, une mimique, une expression, il lui arrivait de balayer les nuages d'un coeur comme une fraîche et légère brise de printemps. La lumière de ses yeux avait fait comprendre à Archael que même quand les soucis alourdissent l'âme, cela n'empêche pas de sourire. Quand les nuages sont gris, est-ce que le soleil arrête de briller? Non, il s'est smplement éclipsé pour mieux reparaître, au milieu d'un rayon aussi clair que le vert des yeux de l'Elfe. Au fait... ne dit-on pas que le vert est la couleur de l'espérance?

Déjà, dans le lointain, en devinait l'endroit où le sentier arrivait à la hauteur de la mer. Il s'agissait d'une bande de rocher blancs, ni large ni étroite, tout à fait commune. Par rapport à ce rebord de roc, l'immense falaise paraissait écrasante, du haut de sa masse blanche, teintée d'orangé par le couchant. Il faisait assez sombre d'ailleurs, là en-bas, car la ligne entre l'ombre et la lumière avait déjà commencé à grimper le long de la paroi. Au pied de celle-ci, le coucher faisait peu à peu place au crépuscule, pendant que l'Elfe et l'Ange avançaient lentement.

A quelques mètres plus loin, dans l'eau, il y avait une sorte de grosse barre de rochers, parallèle à la falaise, qui protégeait la plage de cailloux des vagues. On aurait dit une muraille construite pour résister à quelque puissant assaillant. Assaillant? Le mot n'était peut-être pas si mal choisi quand on portait son attention sur les vagues en question. Du haut des falaises, elles paraissaient minuscules, et la distance atténuait leur grondement. Mais ici, vues de près, elles étaient titanesques. Les courant violents dans ce coin de mer propulsaient l'eau contre le roc, en de véritables montagnes liquides de plusieurs mètres de haut. Ces tourbillons rugissants, blancs d'écume, venaient percuter la barre de rocher avec une force terrible, dans un choc sourd qui semblait se propager dans le sol et venir résonner au creux de la poitrine, comme quand on entend un tambour géant... parfois une vague plus violente venait rompre le rythme. Boum... Boum... BOUM... Boum... Boum... Boum... BOUM.... Boum...

Suivant l'Elfe de près, Archael parvint finalement à quelques mètres du début de la plage. De là, ils dominaient encore la scène. On voyait aussi plus nettement certains détails. Ainsi, par exemple, on s'apercevait que le récif n'était pas régulier. A certains endroits, des brèches demeuraient, plus ou moins larges. A ces endroits, des vagues de taille variables venaient s'engouffrer, et dépassaient la bande de gravier pour aller s'écraser contre la falaise elle-même. Selon la taille de l'espace vide, cela allait depuis les petites vaguelette jusqu'aux énormes déferlantes de plusieurs tonnes. Mais grâce à cette étrange architecture de la nature, on pouvait se tenir à moins d'un mètre de l'une de ces montagnes d'eau sans risquer grand-chose.

Toutefois, Archael ne continua pas jusqu'au pied de la plage. Arrêtant Lén d'une main, il commença par s'assoir à côté du sentier, sur des rochers à l'écart de la zone de tourbillons. Visiblement, il s'en tenait à sa méthode d'expliquer calmement les choses plutôt que de passer immédiatement à un entraînement pratique. De plus, à cet endroit, le tonerre des vagues était un peu atténué, suffisamment pour que l'on aie pas besoin de hurler.


"Pas mal comme endroit, n'est-ce pas?" sourit-il, le souci disparu de ses iris, pour un temps au moins. "A condition d'aimer les vagues, bien sûr."

Portant les maisn à son col, il resserra l'agrafe de sa tunique. Le soir, au bord de l'océan, la température baissait rapidement...

"Alors... nous parlions tout à l'heure d'Aegis. Il s'agit de l'arcane de la Préservation, tout comme Ishtar était celle de la Guérison. Autrement dit, la discipline qui recouvre la magie des boucliers et de tous les sorts de protection. Quand on te parle de ce genre de choses, que penses-tu que nous pouvons utiliser pour cela, nous autres magiciens d'Air?"
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyMer 6 Déc 2006 - 16:44

Le bruit de l'eau se faisait de plus en plus fort. Des grondements résonnaient, à en retourner le cœur et le corps, les faisant vibrer au rythme d'une mélodie violente, qui prenait au ventre en provoquant une agréable sensation d'enveloppement, comme si la vague venait vous entourer la taille et vous entraîner avec elle. Lén continuait d'avancer, prudemment toutefois car il ne voyait pas et qu'il avait peur de se faire enlever par une de ces vagues monstrueuses.

Ses fées décidèrent qu'elles avaient mené leur petit elfe à bon port, et elles redescendirent vers lui, interrompant leur spectacle au moment où Archael lui-même se saisissait du bras du Solan pour le stopper. Le vent se reforma autour de son ami en tintant. Il avait deviné qu'on aurait bientôt besoin de lui ! Et les fées tenaient à ce que le cours se finisse le plus vite possible pour avoir enfin un moment de tranquillité avec leur elfe. Aussi y mettaient-elles beaucoup d'elles-mêmes pour l'aider à finir efficacement et rapidement le cours !

Lén, lui, vit du coin de l'œil qu'Archael venait de s'asseoir. Avec prudence et toujours en prenant soin de sa tunique, il s'assit à côté de l'Ange, en serrant de ses doigts menus les pans de sa cape pour la garder fermée au mieux. Ses doigts gelaient, mais il ne se plaignait pas de ce détail. Il se contenta de resserrer toujours plus les pans, puis de rentrer ses mains sous la cape, toujours souriant tandis qu'Archael prenait à nouveau la parole.


-Elles font peur ! avoua petit elfe en posant enfin son regard sur la mer qu'il n'avait plus regardée depuis plusieurs minutes.

Il contemplait lesdites vagues, à présent si proches de lui. Il n'était jamais descendu ici ! C'était impressionnant, mais effectivement, cela faisait peur. Ici, l'élément Eau se déchaînait de toute sa force contre ces obstacles inébranlables qu'étaient les falaises. Obstacle inébranlable… Lén se demanda si un jour il saurait lever des boucliers aussi inébranlables que les Falaises…

Sa pensée, qui atteignait en quelque sorte le rêve, fut coupée par Archael, qui continuait son cours. Et qui terminait sa petite introduction par une question. Cela supposa à petit elfe un court instant de réflexion durant lequel il regarda la mer. Comme s'il cherchait la réponse dans le bleu teinté de reflets oranges de l'eau, ou dans l'écume blanche qui se brisait sur les rochers et éclatait en une multitude d'éclaboussures argentées. Et, étrangement, Lén y trouva son idée !


-Utiliser… Je pense que l'on peut se servir de l'Air surtout pour dévier les attaques, parce que c'est difficile de matérialiser un bouclier au sens littéral avec notre élément ! Sauf évidemment si l'on sait maîtriser sa partie qui permet les sorts de Lumière, enfin… Je pense que c'est possible avec cela… Sinon, nous pouvons esquiver, c'est une forme de protection ; Nous pouvons nous servir du vent pour augmenter notre vitesse !

Lén était sûr de sa première réponse, mais bien moins des deux suivantes. Il leva les yeux vers le ciel, un doigt sur la bouche, l'air pensif.

-Enfin, je crois ! ajouta-t-il finalement en reposant ses yeux sur Archael, rougissant légèrement. Ce n'est pas facile !

Il avait en vérité d'autres idées, mais étrangement trop floues. Bien trop pour qu'il n'arrive à les exprimer ! Il préférait ne donner que cela pour toutes réponses et être éclairé ensuite plutôt que de compliquer la tâche à Archael qui devrait chercher lui-même ce que son élève voulait dire. Et ce n'était pas vraiment le moment pour cela !
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyJeu 7 Déc 2006 - 21:56


Archael hocha la tête. En effet. C'était les bases de la magie de l'Air. Lén avait raison : il était en fait très difficile de se protéger avec l'air, sans avoir recours aux Arts Etranges, c'est-à-dire toutes les formes de magies mal connues qui en dérivaient. Avez-vous déjà essayé d'arrêter un rocher de trente kilos lancé à cent kilomètres/heure, avec un bouclier d'air tourbillonnant? Il fallait être particulièrement sûr de soi...


"C'est exact. Pour te préserver, tu peux dévier ou esquiver, en utilisant la vitesse ou l'air en déplacement. Mais cela présente deux défauts. Premièrement, cela nécessite une magie déjà assez puissante, vu les quantités d'énergie que cela te coûtera. C'est une bonne méthode pour la plupart des Eléments, mais pour nous Aeras, et surtout pour toi d'après le peu que j'ai pu voir de tes pouvoirs, tu risquerais de beaucoup peiner pour un résultat très moyen."

Peut-être s'avançait-il un peu en disant cela. La façon dont Lén utilisait son don était tout simplement incompréhensible pour lui, professeur ou non. Mais il avait le pressentiment de ne pas se tromper beaucoup. Ceux du Vent Intérieur (ou quelque autre nom moins futile qu'on puisse leur donner), ne semblaent pas orientés vers l'usage de la puissance brute. Or, l'air était quelque chose qui n'était pas fait pour résister. Lever un bouclier d'air suffisamment efficace, entendez par là capable de repousser l'attaque d'un démon férocement décedé à vous lacérer, était assez difficile même pour lui. Il fallait se connecter directement aux grands vents, et utiliser la force de ces seigneurs de l'air pour compresser une quantité phénoménale de pression au bon endroit, ou créer une onde de choc assez puissante pour contrer l'attaque. Il avait beau faire, il n'arrivait pas à imaginer Lén debout au milieu d'un cercle de vent tournoyant autour de lui à plusieurs centaines de tours à la seconde. Quand à se déplacer en permanence, sans être impossible, ce n'était que repousser le problème.

"Deuxièmement" poursuivit-il calmement en fixant son élève, "ces techniques suffisent à te préserver toi-même... Mais si tu veux vraiment protéger quelqu'un, quelqu'un qui ne sera pas forcément en état de bouger et qui peut facilement être atteint par les effets latéraux d'une attaque, tu auras besoin de quelque chose de plus. Comme tu l'as dit, il faut alors recourir à des moyens moins classiques. Je vais te montrer trois exemples. Observe bien et essaye de voir de quoi il s'agit."

Archael se leva et fit trois pas sur le sentier, s'écartant légèrement de Lén. Arrivé au bord du rocher, il se tint là, ses longs ceveux blancs battant le vent du soir. Pâle silhouette bleue et blanche, il se détachait sur le fond sombre de la mer. Le soleil finissait de mourir à l'horizon, et les couleur flamboyantes de tout à l'heure laissaient doucement place au violet mystérieux de ce moment vague entre le crépuscule et la nuit. Pourtant, on y voyait encore suffisamment clair, tant le ciel était dégagé. Il ne ferait pas nuit noire avant deux heures encore...

Lentement, une pâle lueur entoura le Trône, nimbant ses ailes transparentes d'un éclat stellaire. Levant la main, il la tendit en direction des vagues. De l'autre main, il agrippa solidement son avant-bras et libéra son pouvoir. Dans une violente éclaboussure, une sorte de cône de vide apparut horizontalement au creux des vagues, une barrière invisible contre laquelle les vagues se trouvaient déviés sans bouger. On aurait dit une main immatérielle qui séparait les eaux, les forçant à passer des deux côtés. La même impression de voir cette main soulever les objets quand on utilisait la télékinésie. Avec un effort visible, l'Ange maintint sa barière quelques instants. Puis, vaincu par la puissance de l'eau, il dut la baisser.

Ramenant ses bras le long du corps, il murmura alors quelques mots d'incantation. La lueur d'étoile qui émanait de ses ailes s'intensifia jusqu'à l'entourer d'un foyer de lumière blanche, incandescent, mais qui paradoxalement n'éblouissait pas. Entre ses mains tendues, la clarté se modela, prenant la forme d'un disque parcouru d'éclairs. Celui-ci commença à grandir tout en s'éloignant de l'ange, jusqu'à mesurer environ deux mètres de rayon. Soudain, comme mû par sa propre volonté, le bouclier de lumière se déplaça en bourdonnant, et plongea résolument dans les vagues. Celles-ci semblèrent se jeter sur lui comme sur une proie. Sous l'impact de la lourde masse d'eau, le disque lumineux s'irisa tel un arc-en-ciel lunaire. Trois fois, cinq fois, l'écu de lumière repoussa l'assaut. A la sixième fois, une fissure apparut sur sa surface, et à la septième fois, il s'évapora, poussière d'argent dans la brise.

Archael s'interrompit alors quelques instants. Il se retourna vers Lén et lui fit un signe de tête, indiquant par là qu'il allait passer au troisième type de protection. Déposant à terre l'étui de cuir ouvragé qu'il portait en bandoulière, il se baissa et en sortit délicatement sa chère harpe de cristal. Il se redressa lentement, face aux montagnes d'eau en contrebas, et ferma les yeux en murmurant quelques mots. Avec la douceur d'un amant, ses mains virent caresser les cordes du Chantepierre, et la musique s'éveilla à nouveau. Il s'agissait d'un accord pur, mais plus complexe qu'auparavant, architecturé par la magie. La silhouette de l'ange sembla devenir floue, comme si l'air autour de lui formait une bulle vibrante. Avec lenteur, celle-ci se déforma peu à peu pour devenir une sorte de muraille de quelques mètres de hauteur. Puis, avec une majestueuse lenteur, le mur de son s'avança dans l'eau, repoussant tout sur son passage. Sous les coups de bélier qui ne tardèrent pas à l'assaillir, la muraille immatérielle résonna comme une cloche de cathédrale - un peu le bruit des grands Boucliers d'Elament quand on lançait un sort dessus. Mais incapables de franchir ce barrage, les vagues refluaient, n'y laissait qu'un léger remous. Archael laissa sa magie agir plus longtemps que les deux précédentes, apparemment sans le moindre effort. Puis, imperceptiblement, sa main laissa l'étrange accord s'éteindre. Progressivement, le mur sonore disparut, et les rouleux reprirent leur éternel combat contre les rochers. D'un pas égal, le Trône revint vers Lén et s'assit à côté de lui.


"Alors? Au fond, lequel te paraît le plus attirant? Ou bien, préfèrerais-tu utiliser simplement de l'air?"

Il ne pouvait se retenir d'un peu de curiosité. Des Arts Etranges, celui avec lequel il avait le plus d'affinités était le son. Mais en serait-il ainsi pour l'Elfe blond? C'était difficile de décider quoi lui apprendre. On ne pouvait matériellement pas maîtriser tous les types de bouclier en un jour, ils étaient donc obligés de se focaliser sur celui qu'instinctivement, Lén reconnaîtrait comme celui avec lequel il se sentirait le mieux...
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyVen 8 Déc 2006 - 20:09

Lén ne fit pas de commentaire sur le fait qu'il peinerait à maintenir un moyen de protection relevant des solutions qu'il avait lui-même énoncées. Et pour la simple et bonne raison que c'était vrai ! Il était trop faible physiquement, et maintenir un sort coûtait toujours de l'énergie. Sa réserve était relativement minuscule. Et de toute façon il ne voulait pas jouer avec cela !

Sagement et en silence, il laissa Archael parler, puis agir. L'Ange savait y faire dans le bon ordre et y mettre du contenu ; Petit elfe avait confiance quant aux explications, démonstrations et à la pratique qui s'en suivrait pour lui. Il n'attendait donc plus que la suite, aussi patiemment que l'impatience qui bouillonnait en lui !

Il ingurgita donc sans faire d'histoire les paroles de son professeurs. Et en le voyant se relever, détailla chacune des techniques qu'il utilisa avec un intérêt tout particulier.

La première, déjà. Elle lui parut très vite à éviter : Archael semblait avoir besoin de pas mal d'effort pour la maintenir alors qu'elle ne tenait pas si longtemps que cela. Pourtant, le fait de séparer l'agression en deux lui semblait une idée intéressante, certes pas pour lui, pour ses alliés, mais tout de même semblait utile à développer. En revanche, dans ce cas-ci, elle n'était que très peu efficace. Lén l'oublia donc.

La seconde était déjà bien mieux. La quantité d'énergie dépensée ne semblait pas trop grande, et le bouclier, bien que finissant par se briser à force d'assauts, resta en place un bon moment. Et puis, chose qui attira clairement Lén : la lumière qui s'en dégageait. Un coup de cœur soudain le prit pour ce sort, qui n'était ni trop, ni pas assez, donc, non seulement améliorable, mais surtout personnalisable… Du moins il le pensait, et il ferait tout pour, quitte à s'en créer des variantes !

Quant à la troisième, introduite par un signe de tête d'Archael auquel le Solan ne répondit pas, trop concentré non seulement sur la question qu'on lui avait posée "de quoi il s'agit", mais aussi pour savoir quel sort il préférait. Avant même que le Trône ne vienne lui poser la question, petit elfe y réfléchissait, parce qu'il ne voulait pas faire de bêtises.

Le troisième sort arrivait. Déjà, Lén vit la harpe ressortir. Malgré lui, il eut un mouvement de recul. Archael allait jouer ! Le Solan se hâta de resserrer son vêtement au niveau de son pendentif, priant pour pouvoir en étouffer les sons.

Le dernier sort de protection était étrange et bruyant ! Evidemment pas du bruit cacophonique, pas le tintamarre des rues… Mais Lén se vit soudain très mal jouer de la musique pour lever un sort. Chanter pour accompagner son vent qui faisait lever l'eau jusqu'au ciel ou sculptait le feu, cela il savait faire. Quant à créer un bouclier qui émettait un véritable son de cloche lorsqu'une agression tombait dessus, cela était moins sûr ! Pourtant, cela ne semblait pas consommer beaucoup d'énergie… En même temps, Archael et lui avaient-ils la même quantité d'énergie à disposition ? Peu sûr. Pourtant, ce sort tenait sans efforts apparents…

Enfin, restons sérieux. Jouer de la harpe, même si Lén savait faire, étant un virtuose de tous les instruments – en bon elfe de la noblesse, il ne se baladait pas avec cet instrument sur lui ! Il savait qu'il n'aurait pas le temps d'en jouer en combat pour lever un sort avec, et de le maintenir de cette façon. Par ailleurs, il n'avait pas de harpe magique ! Quoique…

A défaut de harpe, il avait son Etoile. Celle-ci s'était remise à vibrer, mais bien plus doucement que tout à l'heure. Chaque note que jouait Archael sur sa harpe de cristal avait une réponse de la part de l'Etoile. Lén croyait en cacher le son, mais non. La magie ne connaissait pas l'obstacle d'un simple vêtement ! Mieux qu'un écho, la mélodie de l'Ange avait son reflet, en plus éthéré, plus aigu aussi.

Et le Solan ne comprenait pas cet engouement soudain de son Etoile pour la musique de la harpe. Il en déduisait seulement que comme les deux obets étaient magiques et en cristal, ils s'appelaient mutuellement comme le faisaient beaucoup d'autres objets magiques.

De toute façon, il aurait fallu, pour que l'Etoile chante, que la harpe lui donne le La. Et inutile d'y compter bien souvent ! Archael n'était pas partout à la fois pour jouer de la harpe. A l'évidence, la musique n'était pas pour petit elfe. Savoir jouer de tous les instruments, chanter, danser, écrire des partitions… En combat, il doutait fort que cela puisse réellement l'aider, sauf dans certains cas qu'il savait maîtriser comme l'interaction entre chant, danse, et son vent. Et cela ne nécessitait pas de s'encombrer de trop dans l'urgence. Et autre raison plus simple et plus catégorique : Lén avait beau aimer la musique, il ne ressentait aucune affinité avec en ce qui concernait la magie. Non. Ce qu'il aimait, lui, c'était la lumière. C'était beau, il se sentait attiré par elle. Pour preuve, de là où il était, il avait ressenti, même de façon minime, la magie vibrante qui découlait du sort. Et cet effet d'aimant inexplicable qui n'avait pas besoin d'être expliqué pour savoir qu'il amenait le Solan vers la lumière.

Le regard de l'elfe resta fixé sur les vagues qui, même une fois le sort disparu, continuaient de se déchaîner. Aucune raison pour elles de s'arrêter ! La nature continuait son œuvre.

Une voix le ramena soudain à la réalité. Il sursauta légèrement et s'aperçut qu'Archael était revenu à côté de lui. Et il posait encore une question ! Lén resta un instant à le regarder dans les yeux, ses yeux à lui s'écarquillant légèrement et sa main desserrant son vêtement sous lequel son Etoile vibrait encore un peu mais avait cessé de chanter et de clignoter, sans qu'il ne s'en rende compte. Il ne semblait ni apeuré, ni chagriné, juste un peu surpris, et encore dans l'épais coaltar que formaient ce curieux mélange d'imagination folle et de réflexion sérieuse chez lui.


-Ah… finit-il par laisser échapper, une ombre de sourire sur les lèvres. Je n'ai pas bien compris de quoi relevait le premier sort. C'était juste du vent ? Le deuxième, enchaîna-t-il en remettant la réponse d'Archael à plus tard, c'était la Lumière, et le dernier le Son. Ca je m'en doute un peu ! Eh bien… C'est la Lumière que j'aime ! Les deux autres ne provoquent rien en moi !

Même si le dernier provoquait quelque chose sur lui ! Insistons sur le "sur lui" pas sur le "en lui" ! Il considérait la réaction de son Etoile comme un autre signe que celui qui aurait pu faire en sorte que le dernier sort de protection lui plaise. Non, cela n'avait vraiment rien à voir.

Allons donc pour une nouvelle brassée de questions, cela faisait longtemps que Lén n'en avait plus posée une comme cela !


-Et… utiliser de l'Air ? Comment cela ? Comme les sorts que j'ai énoncés ? Ou d'autres ? En quoi consistent-ils ? Sont-ils efficaces ?
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptySam 9 Déc 2006 - 15:51

A la première question de l'Elfe, Archael se contenta de secouer la tête. Levant l'index droit, il le pointa vers la poitrine de son compagnon. Par télékinésie, il y appliqua une légère pression, à peine sensible, juste pour lui faire venir à l'esprit l'idée d'user de cette forme de magie pour dévier une attaque, en plaçant un mur psychique sur son chemin.

Ce faisant, il ne put s'empêcher de s'interroger sur l'étrange étoile qu'il avait aperçue tout à l'heure, qui avait semblé réagir à la magie envronnante. Mais il ne posa pas question, car si Lén souhaitait vraiment en parler, il le ferait lui-même. Sinon, si sa seule raison était de satisfaire une curiosité inutile, la discussion n'avait pas lieu d'être. Répondons plutôt aux questions qui arrivaient, après avoir hoché la tête pour montrer que l'élève avait deviné juste pour les deux derniers boucliers.


"Oui, il s'agit des moyens que tu as énoncés tout à l'heure, tous ceux qui relèvent des vents tourbilonnants. On peut y ajouter deux ou trois autres méthodes, mais elles présentent le même défaut : elles demandent surtout de la puissance brute. Par exemple, tu peux te servir de l'Air pour faire rapidement tourner autour de toi du sable ou des pierres. Ou encore créer une coquille de pression nulle pour refléter une bonne partie des attaques non-physiques. Et si tu es assez suicidaire, tu peux aussi invoquer un cyclone et te placer dans l'oeil pour ne plus risquer grand-chose...et ainsi de suite..."

Le sourire de l'ange se fit amusé. Quand on y réfléchissait, ce n'était pas difficile de trouver un moyen de se protéger, parmi les centaines d'utilisations d'un élément. La principale difficulté restait d'en extraire une qui soit pratique : qu'elle ne dépense pas trop d'énergie, qu'elle ne risque pas de blesser celui qui la lançait, qu'elle ne prenne pas trop de temps à se former, etc... ainsi, cela faisait assez longtemps que deux habitants de les Cité s'obstinaient à essayer de créer un bouclier grâce au pouvoir de la Foudre. Pas moyen de les convaincre de l'impossibilité d'un projet pareil. La Foudre était trop instable pour s'en servir autrement qu'offensivement.

Il existait tout de même des projets qui pourraient peut-être se révéler intéressant. Par exemple, certains vieux écrits de la Bibliothèque parlaient d'un enchantement extrêmement complexe qui faisait appel à l'un des pouvoirs les plus mal connus des Aeras : les distorsions de la réalité. Il s'agissait de créer autour de soi une zone de tampon où dès que quelque chose entrait, un portail de téléportation s'ouvrait, le réexpédiant immédiatement en sens inverse. Un autre projet, qu'Archael étudiait en ce moment, était tiré de la capacité de matérialiser différentes matières cristallines à partir de la Magie d'Air, certaines presque indestructibles. Mais non qu'il ne voulait pas les enseigner à Lén. Seulement, il état de la dernière stupidité de se prétendre capable d'apprendre ce l'on ne comprend encore que vaguement soi-même! Mieux valait se limiter à la Lumière et au Son, qu'il commençait à bien connaître même s'il s'agissait déjà de magie assez avancée.


"Très bien, nous allons donc nous concentrer sur le bouclier de lumière. Je vais essayer de te résumer brièvement son principe. Comme l'électricité, la gravité, le vent ou le courant d'une cascade, la lumière est une énergie. Notre pouvoir est potentiellement capable de l'exploiter et de la modeler comme nous le désirons. Nous pouvons la tirer de notre propre corps, ou bien utiliser celle ambiante pour consommer moins d'énergie."

Cette loi restait toujours vraie, même si la Lumière était quelque chose d'infiniment plus aisé à manier que la matière, puisqu'elle n'avait pas de poids et n'opposait aucune résistance. C'était d'ailleurs pour cette raison que les sortilèges de Lumière étaient particulèrement efficaces quand l'air en état déjà imprégné, en plein midi par exemple. Un Bouclier lancé en pleine nuit consommerait bien plus d'énergie qu'un autre invoqué à midi, au milieu d'un champ de neige qui renvoyait les rayons solaires. Et la puissance ne serait évidemment pas la même. Il faillit le faire remarquer à Lén, mais se retint. Il y avait déjà bien assez à dire, et l'Elfe était suffisamment intelligent pour le déduire seul.

"Si tu es alors capable de condenser un maximum de lumière sur une surface donnée, l'énergie rassemblée à cet endroit deviendra suffisamment dense pour faire obstacle non seulement aux autres énergies magiques, mais aussi à la matière qui voudrait la traverser. Tu comprends?"

Avantage supplémentaire, qu'il était inutile de citer : les êtres des ombres, comme la plupart des démons, voyaient leurs pouvoirs affaiblis par la Lumière... un Bouclier de Lumière correctement invoqué, même de puissance moyenne, ne serait peut-être pas capable d'arrêter les aiguilles de glace d'un magicien Aqua, mais était tout à fait capable de réfléchir une puissante boule de ténèbres lancée par un sorcier démonaque. Et même si celui-ci était théoriquement plus puissant...
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyDim 10 Déc 2006 - 21:12

En guise de réponse concernant sa non-compréhesion face au premier sort jeté par Archael, Lén reçut une sorte de choc au niveau du torse. Il laissa échapper un drôle de petit bruit, sorte d'interrogation "oh ?" un peu aiguë. Il baissa la tête vers l'endroit où il avait reçu cela, se demandant ce que c'était. Il écarquilla légèrement les yeux, se creusant la tête pour comprendre en quoi cela consistait et pourquoi l'Ange lui faisait cela. Il pencha la tête de côté, chercha. Mais l'illumination ne venait pas !

Il se contenta de relever la tête en souriant, mais sans réussir à capter le message. Il se tut, cependant. Il se promit de vérifier cela lorsqu'il lui arriveraitun cas similaire.

Eh bien, très tentantes, toutes ces solutions pour se protéger. Tentantes et pourtant pas réalisables. En tout cas, pas par Lén ! Bien qu'il retiendrait sans problème ces techniques-là, il savait qu'il ne les utiliserait jamais, sauf dans ses rêves les plus héroïques ! Il laissa donc tomber, déjà assez content comme cela de pouvoir apprendre un seul sort ! Il retint donc cette réalité tout en s'imaginant, les yeux mi-clos, lointainement fort et capable de maîtriser tous ces sorts en les utilisant à bon escient…

Ding dong, l'Ange appelle l'Elfe, sortez les amortisseurs parce que pour revenir aussi brutalement à la réalité il y en aura besoin ! Le silence entre Archael et Lén ayant disparu, brisé par ce même Archael, ce même Lén dut revenir sur Terre. Il rêverait ce soir !… Enfin, s'il avait le temps. C'est qu'il sentait que ce soir, il allait être drôlement occupé, petit elfe ! Il devrait aller à la bibliothèque, emprunter tous les livres possibles et imaginables - en plus de ressortir de sa bibliothèque personnelle – concernant la magie du vent. Tout était bon à prendre tant que cela correspondrait à ses attentes. Il devrait aussi écrire à ses parents, pour leur demander de vérifier eux aussi dans la bibliothèque familiale s'ils trouvaient quelque chose d'intéressant sur ce qu'il recherchait… mais pas que pour la magie cette fois ; Aussi pour les légendes de son pays. Toutes. "Il s'y intéresse enfin sérieusement !" ferait Papa en riant. Lén, lui, ne savait s'il devait leur en parler maintenant. Cela semblait inévitable au fur et à mesure que le temps avançait. Mais pas qu'à eux, il faudrait y avouer, alors !

En attendant, ils pouvaient l'aider, depuis leur lointain pays ensoleillé. L'éclairer sur les légendes et autres mythes étranges qu'il n'avait su déchiffrer et croire étant petit. A l'exception d'un livre, dont il demanderait évidemment l'envoi lors du prochain transfert par le biais de Tina. Un livre, un seul, qu'il craignait de revoir. Mais où il savait qu'il trouverait au moins les réponses à ses questions. Ils les avait lues en parties. Mais avait refusé de les croire, bien sûr. Et cela remontait à ces quelques dures semaines…

Bah. Pour le reste, petit elfe verrait après… Il se sentit soudain très, très surchargé de travail.

Bref, le cours continuait, et un moment d'inattention n'était pas permis. Difficile pourtant de ne pas s'évader quand on était quelqu'un rêvant autant le jour que la nuit ! Mais il le fallait, alors un peu d'effort, voyons !

Oh, Archael était d'accord pour apprendre à Lén le bouclier de Lumière ! C'était parfait. Le Solan mit donc plus d'attention dans son écoute. Encore une fois, tout ce qu'Archael disait était des faits, et étaient indiscutables, tout au moins jusqu'à preuve d'une autre solution ou variante – à vérifier donc dans les livres, et il buvait tout, pendu à ses lèvres.


-Je comprends, dit-il finalement avec un sourire, hochant la tête. Et comment puis-je la rassembler, l'utiliser ?

Cette question demandait évidemment la suite. Le début n'était pas dur à comprendre ni à retenir. Evidemment, pour Lén, le vif du sujet résidait dans le fait d'apprendre à condenser cette lumière. Etrangement, il trouvait cela bien plus facile de la tirer de son corps que du soleil. Déjà parce qu'il pensait évidemment à son Etoile, même s'il ne savait pas si sa Lumière était comme celle du sort d'Archael et capable de jouer les boucliers, mais aussi parce qu'il pensait à sa capacité à retenir la lumière solaire dans son corps. Certes, elle jouait pour lui un rôle de poêle, une réserve de chaleur, mais il pourrait sans aucun doute la ressortir sous forme de lumière. Et puis, il y avait aussi son vent, et le vent en général, qui brillait autour de lui. Il ne savait pas encore si cela serait possible d'y utiliser, car tout ce qui brillait n'était pas forcément susceptible de lui fournir de l'énergie pour ses sorts. Et certains vents, comme celui d'Elament en ce moment, ne brillait plus tant que cela.

Et alors, autre avantage évidemment : la tirer de lui la nuit ! Ce serait plus facile d'aller la chercher là, parce que le Soleil, allez le trouver ! Restait bien la Lune, mais comme d'autres points, l'utilité était encore à confirmer. Mais au moins, Lén avait une foultitude d'idées ! Note bien dans ta tête, petit elfe, tu en auras besoin pour t'en souvenir lors de tes recherches !

Son simple sourire, sa tête légèrement penchée de côté et son air curieux de la suite ne laissaient pas voir qu'à l'intérieur, toutes les idées s'assemblaient, se suivaient à une vitesse folle. Que tout bouillonnait comme rarement cela l'avait fait. En vérité, la dernière fois que cela l'avait fait, c'était quand il s'était retrouvé en pleine nature avec Eal, comme de joyeux lurons pour ne pas dire plus !
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyMer 13 Déc 2006 - 20:46

Non, vu le son interrogatif qu'il avait émis, Lén ne semblait pas avoir reconnu la télékinésie dans le bouclier de tout à l'heure. Mais bast! comme dirait l'un des instructeurs du Temple des Trônes, il y avait si longtemps, l'important n'était pas là. Son professeur du moment avait déjà bien du mal à ne pas se perdre en digressions. Et puis, après tout, il n'était pas impossible qu'il ait compris tout de même. Enfantin mais adulte, sage mais innocent, l'elfe était trop léger et changeant pour qu'on puisse deviner ses pensées. Allons! Allons! Continuons, le temps s'écoule, et approchent la nuit et ses pièges.

Pour répondre à la question suivante, Archael se rassit en tailleur, juste à côté de l'Elfe, et lui fit signe de l'imiter. Premièrement, il fallait exposer à Lén comment faire apparaître cette lumière, comment la créer. Il serait toujours temps de lui enseigner après, comment la modeler en un bouclier. Il y avait un autre problème : il ignorait comment les dons particuliers de Lén, et cette énigmatique Etoile de cristal, sensible à la magie, lui feraient ressentir ses paroles. Mais bon... le mieux qu'il pouvait faire était de donner sa propre méthode : l'Elfe était bien sûr libre de les appliquer de la façon qui lui conviendrait le mieux.


"Pour créer de la lumière, plusieurs moyens sont possibles et tu trouveras probablement ta façon personnelle, sans doute différente de la mienne. Cependant," reprit-il en choisissant soigneusement ses mots, "le principe est le même. Normalement, quand tu invoque de l'énergie magique au creux de tes mains, instinctivement, tu lui donne son utilité la plus naturelle : faire bouger l'air. Donc, le vent se met à bouger doucement autour de tes mains. Ce qu'il faut faire, c'est réussir à invoquer ton pouvoir sans l'appliquer à l'air, sans l'appliquer à rien du tout. Simplement, aussi naturellement qu'une source qui sort d'un rocher."

Fermant les yeux, l'Ange plaça ses mains en coupe, devant son visage. Le long de ses veines, de ses nerfs, de tout son corps, la force magique pulsait paisiblement. Lentement, il la fit se diriger vers ses paumes. Il n'y avait pas de "truc" pour s'empêcher de l'appliquer directement sur l'air. Cela venait naturellement, quand on ne se concentrait pas sur le Vent, mais sur cette force en elle-même, ce courant bienfaisant dont l'essence était pure et belle comme une source.

Cet exemple n'avait pas été choisi aau hasard. La lumière était la forme la plus simple et la plus pure de la magie. C'était exactement cela : il fallait n'être que la source, non, que le rocher qui laisse sortir librement ce courant, sans chercher à le diriger. Cela viendrait plus tard. La plupart des gens n'y arrivaient pas, mais non parce que c'était difficile. Au contraire, c'était ridiculement simple, et donc, pour eux, simplement ridicule. Ils cherchaient trop loin, essayaient de se concentrer sur une image de lumière, ou de tenter de changer son esprit en soleil mental, tentant des tas de "trucs" et de recettes... alors qu'il suffisait d'essayer sans arrière-pensée, simplement... aussi naturellement qu'un enfant. C'est cela : le meilleur exemple qu'on aurait pu donner. Se sentir comme un enfant qui lève les mains, juste pour le geste, sans essayer de rien attrapper. Ainsi, pas autrement, fallait-il invoquer sa magie...


Et au creux des mains de l'ange, une perle de lumière apparut, qui se mit à grandir doucement, sans hâte, envoyant parfois quelques rayons dans un sens ou dans un autre, ou laissant échapper soudain une flopée de petites particules lumineuses... libre et capricieuse comme le vent, comme les rayons d'un soleil matinal.

"Tu sais" confia soudain l'ange sans raison apparente, "je pense qu'être joyeux aide à manipuler ce genre de magie, mais que cela fonctionne aussi en sens inverse. Quand la lumière naît au bout de mes doigts, j'ai l'impression de sentir toutes les peines y fondre... "

Il n'ajouta rien de plus, comme s'il avait été sur le point de dire quelque chose, mais qu'un accès de pudeur l'avait retenu. Dans le fond, le professeur de l'air connaissait beaucoup de monde, mais très rares étaient ceux à qui il s'était confié. Il parlait souvent, mais restait assez secret sur lui-même. De ses rêves, qui savait l'objet? Nul à Elament ne savait son but réel en jouant avec les clairs rayons. D'ailleurs, probablement aucun ne connaissait le nom des Sculpteurs de Lumière, ces Aeras de jadis qui s'étaient spécialisés dans le maniement des Arts Etranges, le Son et la Lumière, pour la magie, pour l'art et pour la guérison. Ces Aeras auquel le Trône s'était juré de ressembler un jour...

Mais on aurait pu lire quelque chose de tout cela sur son visage. Ses yeux d'habitude profonds brillaient d'excitation douce... son sourire n'était pas pour l'Elfe, perdu dans quelque rêve lumineux. A croire qu'avec sa distraction habituelle, il avait oublié Lén, explications, boucliers, professeur, vagues, cours et Falaises! Une expression émerveillée qui rajeunissait étrangement ses traits sans âge... dans quel monde plus heureux est-tu parti, enfant aux ailes de soleil?
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyJeu 14 Déc 2006 - 18:17

Lén obéit et s'assit, puis écouta son professeur avec toujours ce même intérêt pour ce qu'il disait. Lorsqu'il eut fini, le Solan se pencha légèrement en avant, un large sourire sur les lèvres.

-Pas besoin de toi, Vent ! s'exclama-t-il joyeusement à l'adresse de ses fées cachées malicieusement dans l'herbe, toutes alignées devant lui et que lui seul pouvait voir.

Les fées laissèrent un tintement s'échapper dans l'air, mais ne bougèrent pas. Curieuses, elle levèrent la tête vers leur elfe qui paraissait si content. Content de ne pas l'utiliser, son Vent à lui ? Elles auraient pu s'en vexer mais attendaient d'abord de voir, agitant vivement leurs fines ailes transparentes dans un geste d'impatience. Leur elfe leur souriait si gentiment. De cet air rassurant qu'il leur adressait toujours lorsqu'elles doutaient. Les avait-il abandonnées ? Impossible.

La fée jaune, perchée sur un gros caillou, sentit le blondinet lui caresser la tête du bout du doigt. Poussant un roucoulement amusé, elle alla se cacher derrière la fée bleue. Lén émit un rire. Non, évidemment que non, il ne leur avait pas dit qu'il n'aurait pas besoin d'elles en leur faisant croire qu'il n'en aurait plus besoin pour le restant de ses jours ! Jamais de la vie. Il leur exposa mentalement, très tranquillement, sa vue de la chose : puisqu'elles n'auraient pas besoin de l'aider pour cela, elles pourraient faire autre chose pour l'aider !

Son Vent. Son Vent à lui. Je t'aime, lui dit-il.

Il en oublia qu'Archael devait se poser des questions sur ce qu'il était en train de trafiquer ! Petit elfe s'en retourna donc à son cours avec une grande facilité, comme s'il ne s'en était jamais écarté lors du petit silence qui s'était installé entre la première partie de la théorie d'Archael et la pratique. La suite donc, qui intéressait beaucoup Lén, l'attira lorsqu'il vit une petite lumière venir d'à côté de lui. Il tourna la tête et regarda. Effectivement, cela semblait très facile. Même la concentration ne venait pas se mêler la-dedans ! C'était bien plus tranquille, comme recherche d'énergie !

Lén admira la boule qui se mit à grandir entre les doigts de l'Ange, et tout à coup, cette attirance qui l'avait tant saisi au cœur lorsque le sort contre la vague avait été lancé revint, étendant son emprise jusqu'à son ventre. Il écarquilla les yeux d'étonnement et de bonheur. Les fées poussèrent des petits bruits aigus exprimant leur admiration. Elles étaient d'accord. Ce sort était parfait ! Petit elfe voulut poser une dernière question, mais se ravisa à temps. Il voulait justement demander s'il y avait un moyen de faciliter la venue de ce sort ! Il venait d'avoir sa réponse. Et elle ne le déçut pas.

Ainsi, être joyeux pouvait aider ? Parfait !

La fin de la phrase d'Archael laissa Lén perplexe. Mais il ne dit rien. L'Ange avait des peines, comme tout le monde, après tout ! Le Solan ne sut quoi répondre à cette phrase-là. Il se contenta de sourire toujours plus largement, et laissa échapper un :


-Ah bon ! Cela doit être pratique quand tu te sens mal !

Assez simple. Très, trop simple, et plutôt simplet, même. Il entendit de petits encouragements aigus monter de l'herbe devant lui, et décida de satisfaire son petit public. Il imita Archael et plaça ses mains en coupole devant lui. Curieux, il attendit de voir ce que cela pouvait bien faire, de ne pas songer précisément à faire venir sa magie pour justement mieux la faire venir ! Il décida tout de même de garder ses pensées sur ce sujet-là pour ne pas tant dériver qu'il en oublierait pourquoi il avait levé les mains devant lui, et que l'énergie ne vienne pas !

Finalement, il réussit lui aussi. Il sentit quelque chose affluer vers ses mains sans qu'il ne sache expliquer pourquoi, comme un deuxième sang qui venait vagabonder jusque dans ses mains, lui laissant une impression étrange sous la peau. Une sorte de grand fil immatériel, bondissant, rapide, venait se nicher au creux de sa coupole. Et là, une toute petite boule apparut, comme Archael. Lén s'agita doucement, se balançant de gauche à droite avec une expression tout à fait heureuse.


-J'y arrive ! J'y arrive ! Mais… ?

La surprise se lut soudain sur ses traits. Il détailla avec curiosité la boule entre ses mains, qui commençait lentement à grossir. Elle n'était pas comme celle d'Archael. Celle de petit elfe était à la fois blanche et bleue, et translucide. Comme un magnifique diamant taillé en sphère, qui tournait sur lui-même en laissant éclater à la lumière du couchant ses reflets lumineux, éblouissant le temps d'une seconde.

-Heu… Ce n'est pas grave si elle ne ressemble pas à la tienne ? Je peux quand même en faire un sort ?

Les fées applaudirent en tintant comme de petites folles. Lén continuait de sourire, les yeux rivés sur la sphère qu'il avait dans les mains, ignorant complètement qu'Archael s'était perdu ailleurs, loin ailleurs. Petit elfe cessa de se balancer, n'osant plus bouger de peur de rater quelque chose dans son sort. Il continua donc à le regarder, se tournant lentement vers l'Ange pour qu'il puisse mieux voir, toujours sans savoir qu'il ne lui avait pas prêté grande attention !
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MessageSurtout, ne pas paniquer (privé) - Page 2 EmptyMar 19 Déc 2006 - 21:48

[Etouffe un énorme baîllement, pose son classeur de révisions sur la réforme des Parlements par le chancelier S. de Maupeou en 1772, et décide d'abandonner ce foutu partiel d'histoire pour se changer un peu les idées en faisant du RP. Mais complètement crevé Arrow espère ne pas sortir de conneries...]


Quelque chose t'a tiré du rêve...

Bleue.

Bleu d'un ciel de printemps qu'on dirait fraîchement lavé, bleu de tes yeux qu'on dit de lapis-lazuli, bleu des bleuets au champs de blés, bleu des saphiers ouvragés dans la main de l'artisan, bleu de myrtilles au flanc d'une montagne, bleu comme les mers chaudes loin au delà des grands déserts? Non, aucun de ceux-là. Au creux des mains de Lén, c'est un autre bleu qui vient de fleurir, quelque chose qu'en tant d'années de voyages, tu n'as jamais vu. Quelque chose de fragile et de merveilleux.

Ta clarté est lumineuse, d'une pureté qui résonne comme la note sans fin d'une flûte divine sur un champ de neige. Parfois, quand l'orage gronde en ton coeur, elle prend les reflets d'acier des éclairs, aveuglante et froide comme la colère du paradis. Mais si ta lumière parle de paix et d'éternité, celle du petit elfe chante autre chose. Cela est fragile, cela est frais, cela est beau... mais... qu'est-ce? Tu ne peux répondre à cette question, et Lén est le seul à pouvoir le faire - à supposer qu'il le sache lui-même. Pourtant, par jeu, tu ne peux t'empêcher de mouvoir tes doigts et de faire danser les deux sphères de lumière, pour en garder le souvenir gravé dans ton esprit. Peut-être est-ce risqué, au vu des pouvoirs latents de Lén, mais en cette seconde, tu pourrais bien risquer de déclencher l'apocalypse, tu continuerais avec égoïsme, rien que pour voir une seconde de plus cette lumière unique jouer avec la tienne.

Rien ne se passe, et peu à peu tu t'extrais de force de cet émerveillement qui te prend quand tu sculptes la lumière au creux de tes doigts ou que tu joues du Chantepierre à la lumière de la pleine lune. Le temps du jeu est passé, et à ton grand regret - car sans te l'avouer tu ne demanderais qu'à jouer encore avec les rayons - il faut d'enfant redevenir professeur.


"La couleur et la nature de ta lumière ne te gêneront pas. A présent, il te faut simplement lui donner la forme que tu désires puis en produire davantage pour faire grossir ta sculpture de lumière. Pour la sculpter, agis comme pour la créer, en y mettant à peine davantage de volonté consciente. Représente-toi la forme que tu désires, mais sans chercher physiquement à la créer : comme le tracé de la source une fois qu'elle jailli, cela viendra tout seul. A force de pratique, tu pourras lui donner toutes les formes imaginables."

Au bout des doigts fuselés de l'ange, la sphère se mit à s'allonger, prenant la forme d'une barre, puis d'un anneau, adopta une seconde les formes d'une femme sans visage, se changea en un reflet exact des traits d'Archael, puis de Lén, imita une rose qui s'effeuillait, et enfin s'immobilisa sous la forme d'un disque si fin qu'on n'en voyait même pas l'épaisseur, mais décoré de symboles circulaires complexes et abstraits, qui étaient là pour rien, juste pour elles-mêmes et pour l'amour du beau.

"Pour créer d'un seul coup une grande quantité de lumière, je te conseille d'utiliser une incantation. Je sais que ce n'est plus guère à la mode, mais cela stabilise et augmente la puissance de ta magie. Cherche-la au hasard, les premiers mots qui te viendront à l'esprit, et le Vent qui t'habite saura les prononcer."

C'était vrai, les incantations n'étaient plus utilisées depuis plusieurs siècles parmi les élémentalistes. On préférait l'utilisation directe de la magie, par le moyen de l'esprit. Mais quand on commençait à s'aventurer dans le domaine des Arts Etranges, elles redevenaient vite indispensables pour canaliser les sortilèges. D'ailleurs, c'était quelque chose de si naturel, d'accompagner la magie du vent avec la magie des mots... aucun besoin d'aprendre des longues formules compliquées, comme avaient voulu autrefois l'imposer aux élèves les anciens professeurs d'Elament. Chaque élémentaliste avait les siennes propres, qui pouvaient changer en permanence, sorties directement de son coeur. Parfois, c'était une longue phrase, parfois, juste un mot...

Si simple, si naturel... en doutez-vous? Vous pensez peut-être que les mots ne sont pas naturels, qu'ils ne naissent pas spontanément... Quand une mélodie vous trotte dans la tête et que vous la fredonnez doucement, vous ne l'exprimez pas en sons inarticulés. Un thème vocal, comme "la, la, la..." ou "pom, pom, pompom..." vous monte naturellement au lèvres. Quand les nourissons s'éveillent au monde, leurs balbutiements sont déjà les mots que leur esprit et leur voix prononceront, plus tard...

Inutile même de les prononcer à voix haute, car si otre coeur les pense assez fort, le Vent était là pour les prononcer à votre place. Pour Archael, c'était la brise qui l'entourait en permanence, même quand la lumière l'habillait de feux blancs, qui chuchotait les mots enchantés. Pour Lén, peut-être la nature avait-elle prévu une voix - ou des voix - différentes, mais la différence était minime quand au principe. Parfois la magie des mots et du coeur agissait sur le courant du monde mieux que l'esprit et la volonté, ouvrant des portes que ceux-ci n'auraient pu atteindre, pour laisser l'énergie se déverser à flots sans épuiser le magicien...

"Je proclame à la face du ciel le cantique de mon âme et le règne des Quatre Grands Vents..." prononça le Trône presque à voix basse.

Les yeux bleus étaient fermés, les lèvres presque immobiles. Mais on avait l'impression, autour de lui, d'entendre les mille bouches invisibles de l'air reprendre les mots et les faire siens, pendant que la lumière de son enchantement s'intensifiait comme un coeur de soleil.

"... puisse leur lumière me faire don d'une muraille contre le mal et l'ombre." poursuivit-il avec une sorte de recueillement.

Le disque de lumière de quelques centimètres quitta les mains du Trône et grimpa dans l'air au-dessus d'eux, coucha à l'horizontale comme une auréole et commença lentement à vibrer, créant dans l'air autour de lui des ondulations semblable à celles d'une pierre tombée dans l'onde...

"... Art Etrange dit du Dôme de Soleil" acheva Archael en levant les yeux. "Hélion."

Et dans le ciel du crépuscule, le disque de lumière explosa tel une étoile qui naît. Décuplant de taille en une seconde, il atteignit plusieurs mètres d'envergure avant que sa luminosité ne diminue, et qu'il restât là, flottant au-dessus des deux chevelures, blonde et blanche.
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