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 Ballade pas loin de chez soi (privé)

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Eal
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Eal
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptySam 20 Mai 2006 - 22:12

Les yeux fermés, cette mélodie que répétait l'eau en même temps que lui, lui, dans cette chambre,lui qui se perdait dans ses pensées. Las , fourbu,blessé, tout cela allaient finir par le faire réellement s'endormir.
Pourquoi il y pensait encore? Pourquoi il y pensait en fait? Depuis son arrivé ici jamais il n'avait été aussi nostalgique que en ce moment, même si le mot nostalgie n'était peut être pas appropriée. Il regrettait tout de même sa vie d'avant. Mais comme tant de chose, on ne revient jamais en arrière. Et il c'était sauvé comme un voleur, croyant que cela serait égal à ses --amis--(?). Mais peut être que non. Il ne savait pas mais une chose était sur, il ne pourait pas faire comme si de rien n'était. Il n'en avait pas vraiment l'intention en même temps.

Quelque chose se posa sur son corps. Une couverture. Il s'arrêta aussitôt de chanter et réouvrit les yeux. Mince l'elfe était là et l'avait entendu. Surtout l'avait entendu...
Il le borda, non non il ne rêvait pas il venait de le border. L'oréade fronça les yeux un instant. Lén si tu tiens à ta vie ne recommence jamais ça. Oui, cela voulait sans doute dire quelque chose dans le style.
Même si cela était une bonne intention, il n'acceptait cela de personne, surtout pas d'un homme plus âgé que lui. Surtout pas de Lén. La considération enfant, si elle avait percé quelques instants dans l'esprit de Lén, visant l'oréade, cela ne lui convenait pas mais alors pas du tout. Et pour plusieurs raisons.

Mais déja, le voila cet elfe qui se retirait, se tourna , saisit quelque chose qui s'avéra être une boisson chaude et eut une mine d'escuse. Ce qui enleva cette expression froide et de défis qui était apparue sur le visage d'Eal en seulement quelques secondes.
Maintenant ou plus tard? Bah maintenant, plus tard il serait froid et l'elfe l'aurait donc fait pour rien. Du thé...son regard dévia et se fixa sur cette boisson si charmante. Aha de l'eau chaude avec des herbes...bah il n'avait jamais testé. Il ne savait même pas si c'était bon. Mais si Lén n'avait que ça c'est que ça devait être comestible.


-"Ca me convient...merci Lén..."

Miracle monsieur venait de prononcer quelques mots. Cela était encourageant pour sa remise en forme. Eal se redressa pour se tenir assis dans le lit. Tout en remontant les couvertures si chaudes sur lui. Il laissa son regard voyager sur tout le corps de Lén, enfin plus précisement sa tunique trempée.
Il secoua la tête, il c'était occupé de lui et n'avait même pas prété attention au fait qu'il était dans le même état.
Eal se leva. S'entourant d'une couverture il se leva du lit. D'abord il oscilla un peu mais trouva bien vite un équilibre parfait.
Il reprenait des forces aussi vite qu'il était tombé malade. Malade, aa oui, sa migraine était toujours présente, sa blessure le faisait atrocement souffrir, sa...STOP.

Là c'était de Lén dont il fallait s'occuper. Il tourna la tête et regarda le jeune elfe. Il marcha vers lui un peu boitillant et arriva enfin à sa hauteur. Il plaça sa main comme si il attendait quelque chose de l'elfe et là, ses yeux(fixés sur Lén) prirent une teinte rouge. Se rapprochant de sa couleur normal de regard.
L'eau doucement Lén devait bien le sentir, remontant doucement toute l'eau ,pour enfin sortir au niveau de la poitrine à travers les tissus et les vêtements pour venir enfin se nicher dans la paume de Eal.
Le jeune elfe devait se sentir sec maintenant. Malgrés que le sort était plutôt simple, il venait de prendre quelques minutes, car le jeune oréade devait se concentrer et surtout ne pas gaspiller cette énergie qui était revenue si lentement.

Cette eau dans sa paume formait une boule, et il ne savait pas quoi en faire. Il resta un moment comme un idiot à regarder bêtement ce liquide.Bien Eal, tu fais mumuse et puis tu es dans de beaux draps.

Il leva les yeux sur Lén et parut étonné. Mais oui... De sa main libre il enleva la couverture qui le recouvrait et entoura de ce même bout de tissu, un peu maladroitement le jeune elfe. Sa chaleur corporelle avait sans doute chauffé un peu cette couverture. Juste assez pour qu'elle soit chaude pour Lén.
Voila ça c'était fait, il sourit puis se retourna aussitôt, ne cherchant même pas à parler. Il marcha vers la table de nuit toujours boitillant. Sans couverture il avait froid, c'était vraiment horrible ,bravo Eal quelle sublime idée que de passer ton point chaud à cet elfe. C'était pour ne pas qu'il attrape froid...
EU..dis moi, c'est quoi ce sentimentalisme à deux élementias?
Peu!

La table de nuit, la boisson chaude...Il la prit et la porta à ses lèvres. Il la goutta d'un air étrange. Il était dos à Lén.
Beurk... de l'eau chaude et des herbes...Il ferma les yeux et avala la boisson d'une traite, se brûlant au passage la langue. Il reposa ensuite la tasse. Et soupira. Pfffiouuu il fait chaud non?!
La dite chaleur l'inonda ensuite, partant de l'estomac pour remonter jusqu'à son visage. Il rougit , mais pas par honte ni par gêne, simplement c'était l'effet de la boisson. Il renversa l'eau qui se trouvait dans sa paume dans le bol en enlevant son emprise .
Il secoua un peu le bol en regardant l'eau gigoter à l'intérieur.


-"Il ne faudrait pas que tu attrape froid par ma faute Lén."

Hein? Il avait fait tout ça pour quoi? Pour enlever l'eau? Pour s'en débarasser ensuite? Ou juste pour que Lén n'attrape pas froid? Serait il possible que...

Nan...inconcevable...
Bon allez maintenant au lit. Car la chaleur de la boisson se disipait déja.Il se retourna et sourit à l'elfe avant d'amorcer sa descente vers le lit. Le tout c'était de ne pas se planter...satanées jambes qui donnent l'impression qu'elles vont vous lacher à tout moment...
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyMer 24 Mai 2006 - 21:13

Bon, le thé convenait. Enfin, ce n'étaient que des paroles. Après à boire, c'était moins évident… La pensée fit sourire Lén. Mais il préférait ne pas voir la tête d'Eal quand il boirait le thé. Il se mettrait à rire et cela ne ferait pas plaisir au jeune homme !

Il ne pouvait pas décider à sa place pour ce qui était du goût, mais la plupart des gens n'aimaient pas tellement le thé. Hormis les elfes bien sûr. Ces pensées s'évaporèrent vite tandis qu'il fouillait encore dans l'armoire à ce moment-là. Il était loin et pensait déjà à autre chose, le sujet auquel il pensait dérivant vite sur un autre, puis un autre, et un autre, le tout à une vitesse affolante.

Et il n'entendit pas Eal arriver, mais, entendant un drôle de silence, il voulut se tourner. Il se figea soudain sur place en sentant quelque chose lui glisser le long du corps. Il frissonna. C'était froid, et cela le picotait doucement par endroits. Il croisa les bras et les serra devant lui, constatant avec surprise qu'il n'était plus mouillé. Il sursauta et se tourna vers Eal, sans comprendre. La seule vue d'une boule dans la main du jeune homme suffit à tout éclaircir dans la tête de l'elfe. Il lâcha une exclamation de surprise, et resta un moment, yeux écarquillés, béat devant la boule liquide. Et il resta ainsi plusieurs minutes, dans remarquer qu'Eal considérait lui-même la boule d'un air étrange.

Puis l'elfe, ne remarquant pas tout de suite le geste d'Eal, se mit à rire et toucha la boule liquide du bout du doigt. Il sourit largement en se rendant compte que l'eau venait de lui, et qu'il était sec ! Et qu'i… Qu'il était couvert ? Deux minutes… Eal, non, voyons !

L'air joyeux de Lén disparut assez vite, et l'air surpris repris sa place. L'elfe tâta la couverture qu'il avait maintenant autour de son corps, lentement, alors que l'oréade se détournait. Il réfléchit un moment, perdu. Il en comprenait pas pourquoi Eal lui passait la couverture. D'un regard distrait, il le regarda boire et poser la boule liquide dans le bol. Puis il tilta. Non. Tssk, Eal, ce n'est pas toi qui devrait dire ça.


-Et moi je ne supporterais pas que ce soit toi qui attrapes froid dans ma maison ! dit-il d'une voix douce en retirant la couverture de ses épaules.

Il fit un signe de tête vers le fauteuil où il avait posé une couverture pour lui, et fit bien comprendre à l'oréade qu'il devait garder celle-là. Il aida le jeune homme à se recoucher,e nfin au moins à se rasseoir sur le lit, et la lui reposa sur le corps en évitant de le border une seconde fois. Il ajouta toujours sur un ton très doux :


-J'ai tout ce qu'il faut pour moi. Et j'ai encore des choses à faire avant de prendre le temps de me réchauffer ! Toi, repose-toi…

Il prit le bol et se détourna. Il avait notamment le ménage à faire. Donc pas le temps de se réchauffer. Il jeta un dernier œil sur Eal, inquiet pour lui, mais dû se résoudre à le laisser. S'il voulait qu'il se repose, il ne devait pas le gêner. L'elfe finit par sortir et descendit l'escalier. Tentant une seconde fois de ne pas glisser. Il fit la vaisselle du bol, après avoir contemplé encore une fois avec curiosité la boule liquide qui résultait de ses vêtements précédemment trempés. Une fois fait, il sortit de la pièce, et s'arrêta un instant devant Cynn, pour s'accroupir et la prendre dans ses bras, afin de lui témoigner de l'attention. Il ne voulait pas qu'elle se sente seule et mal en voyant son maître partir et la laisser là toute seule.

Finalement il reposa la chienne, mais lui permit de venir l'embêter pendant son "travail". Il sortit donc un seau et une serpillière, et se mit tranquillement "au travail". Il s'asseyait dans un coin et ramassait l'eau avec la serpillière, avant de l'essorer au-dessus du seau. Le tout en chantonnant tout bas, sans se presser. Cynn courant autour de lui, glissait sur le carrelage, revenait, mais, comme perdu loin dans sa chanson, ou dans ses pensées, l'elfe n'y faisait pas attention. Il réfléchissait juste à tout ce qui s'était passé cet après-midi. Il en était encore un peu chamboulé ! Il ne comprenait pas la moitié des actions qu'il avait pu faire, mais s'accommodait de les avoir faites. Il était déjà fier d'avoir réussi à ramener Eal à la maison, l'avoir aidé au mieux.

Il soupira doucement, essorant une énième fois la serpillière. Et resta un long moment immobile, les yeux fixés sur le carrelage; Il ne se rendait même pas compte des efforts de Cynn pour se faire remarquer. La chienne continuait son manège, bondissait, glissait devant lui, mais rien à faire, l'elfe était vraiment ailleurs. Dormir, en voilà une idée qu'elle est bonne. Lén bailla. Oui, son drôle d'état était dû à la fatigue. Il écouta un instant le bruit de l'eau sur les vitres, et se frotta les yeux. Huuuu… Trop de lumière pour lui, cette fois.

Il se releva donc, ouvrit une fenêtre et vida vite son seau. Puis le posa, lui et la serpillière, au premier endroit où il y avait de la place. Puis il prit le premier livre qui traînait dans le coin d'une table, et l'emmena avec lui. Il remonta dans la chambre avec Cynn. Elle dormait toujours avec lui, et en dormant elle ne ferait aucune misère à Eal.

L'elfe poussa très doucement la porte, entra dans la chambre. Il cligna des yeux sous l'effet des jeux d'eaux toujours présents, puis se dirigea à tâtons vers le fauteuil. Il posa le livre au pied du meuble, et s'allongea en travers. Il appelle doucement Cynn qui sauta sur lui et se blottit dans ses bras. Lén mit la couverture sur eux deux, puis jeta un dernier coup d'oeil à Eal. Dormait-il ? Ou pas ?... Il ne savait pas. Tout ce qu'il sut c'était qu'il s'était endormi comme une masse, avec sa chienne et la couverture sur lui, et qu'il avait fait de très beaux rêves. Extrêmements étranges, mais beaux…
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Eal
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyJeu 25 Mai 2006 - 21:18

Et bien comme ça ils étaient deux à ne pas vouloir que l’autre prenne froid.
Petit détail, Eal n’était pas chez lui et cette idée que c’était l’invité qui devait être le mieux lotis ne rentrait pas dans ses cordes et était à ses yeux complètement débile comme idée. Point barre.

Mais l’elfe ne semblait pas du même avis.
Il enleva la couverture de ses épaules tout en montrant d’un signe de la tête une couverture posée pas loin de Lén. L’elfe l’aida ensuite à se remettre dans le lit et reposa la couverture sur lui.

Il fit une mine un peu dépité. Peu habitué à ce qu’on lui tienne tête de la sorte. Surtout lui ,Lén. Il avait bien envie de le lui faire signaler dans une phrase qui pouvait ressembler à :-je te trouve bien audacieux tout à coup.- Mais il ne prononça aucun mot. Se contentant de se recoucher doucement.
Il le regarda prendre le bol et finir par quitter la pièce. Il entendit ses pas dans les escaliers puis plus rien.

Il était maintenant seul dans la pièce. Couché dans un lit qui n‘ était pas le sien, dans une maison inconnue, chez quelqu’un dont jamais il ne se serait douté qu’il puisse exister ne serait ce qu’un seul lien entre eux tellement ils étaient opposés.

Dehors la pluie tombait toujours aussi fort , créant cascade et couleur d’arc en ciel dans la pièce. Les gouttes semblaient être des perles tellement la lumière blanchâtre et la réverbération se mêlaient au rythme de l’eau.

Le regard dirigé vers les fenêtres, il resta un long moment ainsi. C’était étrange pour lui, trop étrange pour paraître réel. Et puis c’était quoi cette façon de se laissé approcher par cet elfe?! D’habitude il n’y aurait même pas prêté attention , l’aurait oublié comme le autres. Mais là, dés le premier regard cet elfe lui avait parut créature à étudier. Et à observer. Pourquoi?
Il laissa ses yeux dans le vide un moment.

Peut être justement parce qu’ils étaient opposés et que ça l’intriguait.
Il porta sa main à sa bouche et toussa quelques secondes.

C’était pour ça? Juste pour ça? Pourquoi il en doutait?
Il secoua la tête et enleva sa main de sa bouche. De toute façon, à la fin de cette année il repartirait. Alors au diable toutes ses pensées étranges, tout ses doutes. Il ne le reverrait jamais après les résultats de fin d’année. Eal parut un peu fâché, il fronça les yeux et prenant conscience de ces pensées qui venaient de l’assaillir d’une geste râleur et bougon, il plaça sa tête sous le coussin comme le feraient les enfants ne voulant pas écouter des dires trop embêtant.

Et ces dires embêtant étaient ceux de sa conscience.
Tout simplement.

Manquant d’air au bout de quelques minutes, il ressortit d’en dessous du coussin. Et se remit comme avant, la tête posée -normalement- et les yeux rivées vers le plafond.

Ses yeux picotaient, il se les frotta d’un geste lent. Cette journée avait été longue. Très longue et riche en action. Sa migraine c’était un peu envolée grâce à cette infâme infusion, ses blessures réagissaient plutôt bien à la chaleur, tout comme son corps en fait. Et cette cicatrice à sa main commençait à le chatouiller. Un léger sourire se fit sur son visage. Dire qu’il y a seulement quelques heures il était encore dehors, sous cette pluie battante, se cramponnant à Lén. Rien que cette image faillit le faire avoir un fou-rire. Aha! Ils avaient vraiment l’air malin tout les deux… Il remonta la couverture sur son visage, tout en étouffant dans l’œuf justement ce rire perfide.

Et doucement, inconsciemment ses yeux se fermèrent et il plongea dans ses rêves et pensées.


---------------------Rêve --------------------------


- « Eal ,debout paresseux »

Une voix pleine d’énergie venait de le réveiller. Comme tout les matins, c’était la même.
Une main le sortit de cette chaleur qui l’entourait.

- « Mais tu ne peux pas me laisser ?! C’est trop dur?! »

La voix sembla rire un moment, puis le bouscula encore plus fort.

- « Il faut croire que oui »

----Paf----

- « Aïe…shit… »

Le jeune oréade venait d’atterrir en ‘douceur’ sur le sol. Ses yeux d’un rouge éclatant s’ouvrirent sur l’intérieur d 'une sorte d’immense caravane. Il venait de dormir sur un hamac, un hamac dans une matière propre au peuple oréade.
L’intérieur de la caravane était baigné d’une lumière doré et la chaleur était étouffante à l’intérieur. Le sol était en bois et la charpente elle aussi en bois, soutenait une grande surface en toile. De part et d’autres des parois, des bidons d’eau servant à maintenir une température supportable pendaient aux rythmes des secousses et du balancement de la caravane.

Eal, habillé tout en blanc , avait une sorte de capuche rabaissée sur ses épaules en cas de sortie. Et des bottes vertes.
Il se massa le bas du dos en faisant une grimace typique. Il releva la tête énervé par ce que ce type venait de faire.

- « La prochaine fois que tu fais ça…je te tue… »

Le jeune garçon en face de lui, fut surpris de cette réaction. Et plaça sa main sur sa bouche. Puis il détourna la tête tout en se cachant le visage avec son propre capuchon. Son corps sembla ensuite saccadé de petits sursauts.
Un air outré ce fit sur le visage du jeune oréade. Il se leva et voulut se mettre accroupi.

- « Tu te fou de moi là?! Non mais tu me cherche ou… »

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que la caravane passa une bosse qui le déstabilisa et le fit tomber une deuxième fois sur le sol. Il se cogna la tête sur les cordes de son hamac.

- « Aïe Aïe Aïe … »

Là s’en était trop. Le sort s’acharnait sur lui ou quoi?
Tandis que l’autre jeune garçon. Sembla s’arrêter de rire , regarda Eal et là éclata d‘un rire franc. Il dut se retenir à une des rambardes servant à ne pas perdre l’équilibre dans ce moyen de transport tellement son rire prenait le contrôle de son corps.
Eal, se massant le crâne , avait un regard de tueur. Il se mordit la lèvre de rage et détourna la tête.
Il regarda par une des fentes du tissu et ne perçut qu’une toute petite partie du désert qu’ils traversaient. Un désert brûlant. Ou les mirages tuaient véritablement les voyageurs. C’était en grande partie pour cela que les personnes étaient confinées dans cette si longue caravane qui avait au moins 6 grand wagons, et était tirée par 4 énormes cuirassés des sables. Conduits eux même par des habitants des Dunes.

Il sursauta tout de même, quelque chose lui chipotait la tête. Il détourna le regard et sursauta de plus belle quant il remarqua que le jeune garçon était maintenant juste à coté de lui. Et il chipotait à ses cheveux. Eal resta immobile, le laissant faire avec inquiétude. Qu’est ce qu’il fabriquait encore lui?! Le lui en question rabaissa la capuche, libérant la totalité des cheveux du jeune oréade. Cheveux brun virant au noir, lui arrivant plus bas que les épaules dans un désordre incroyable.

Le jeune garçon , son chipotage terminé, se retira laissant Eal avec ses longs cheveux le regarder plus qu’inquiet . Il s’assit comme une fleur en face de lui avec un léger sourire.

- « C’est bon tu n’as rien…aucune bosse… »

Eal les yeux encore plus froids resta un moment sans parler.

- « Crétin des sables. »

Son interlocuteur resta lui aussi un moment sans rien dire, puis lui balança quelque chose à la figure. Un sac de grain. Eal mit ses mains devant lui en protection. Il avait maintenant un immense sourire face à ce garçon qui était à son tour outré et marmonnait des mots dans sa barbe(il n’a pas de barbe -c’est une expression)

- « Pfffff allez rendre service, voyez comme on vous remercie si chalheureusement… »

Eal rigola et dévisagea ce jeune garçon.
Qui était en fait un ami, son plus proche ami. Ils avaient tout les deux la même taille. Étaient tout deux âgés de 132 ans . Son ami, habillé en bleu clair n’avait pas mis son capuchon sur sa tête. Ce qui laissait donc voir ses cheveux courts, ondulés, d’un brun virant au miel. Ainsi que ses yeux noir posés sur la parois qui les séparait des autres voyageurs.

Soudain la caravane fut secouée assez étrangement, comme si elle s’arrêtait en urgence. Eal se cramponna à son hamac, et son ami à la rambarde. Quelques instants après, leurs bagages étaient en désordre et un silence inquiétant régnait dans toute la caravane.

Le calme avant la tempête.

Des cris, il y avait des cris, partout autour d’eux. Eal se releva s’apprêtant à déchirer d’un geste de lame cette parois qui les isolait mais quelqu’un le ceintura.

- « Non n’y vas pas, reste ici, si on est silencieux on ne risquera rien. »

Eal resta un long moment à regarder ses yeux noirs qui se plongeaient dans les siens. Et le suppliaient de ne pas bouger. Pourtant ses cris résonnaient dans sa tête. C’étaient les mêmes que ceux de son village. Les mêmes et de nouveau il ne pouvait rien faire.
Il repoussa d’un geste fort mais doux ces bras. Et prit par les épaules le jeune garçon.

- « Toi ne bouge pas, je reviens…cache toi. »

Bien idiote recommandation. Que pouvait il faire lui? Il ne savait même pas ce qui se passait. C’était sa curiosité qui le tenaillait. Il fit donc une sortie par la parois de droite et entra dans un couloir menant aux autres wagons. Laissant son ami seul, malgré ce regard suppliant qui l’avait peiné jusque dans les tripes.

Il s’arrêta de respirer.

C’était un carnage.
Des personnes c’étaient battues et certaines sans doute réticentes avaient été tué. Éventrées ou écartelées. Le sang couvrait le sol de bois et seul régnait comme bruit le son des gouttes de sang qui coulaient à travers le plancher. Il sursauta et se retourna soudainement.
Des cris, et maintenant ça venait de dehors. Il jeta rapidement un regard par une des fenêtres qui était ouverte et qui laissait donc passer la chaleur.
Des pirates, c’était un groupe de pirates du désert.

Eal s’appuya un peu plus sur la parois de bois, espérant mieux voir, mais ce qu’il réussit juste à faire ce fut ce craquement…La toile sur laquelle il s’était appuyé venait de céder et il tomba lourdement sur le sable chaud qui lui brûla quelques instants le visage. Il se releva aussi vite, mais fut saisi par le col par un homme , une vraie brute qui le jeta plus loin avec les autres prisonniers.
Il se releva pour la énième fois, et voulut donner vainement un coup pour s’enfuir, mais il fut assommé avant d’avoir pu seulement le toucher.

A demi-inconscient, la seule chose dont il se rappela ce fut ce regard , son regard qui ne quittait pas la caravane laissée à l’abandon…en feu.
Et la seule chose à laquelle il pensa…la seule personne à laquelle il pensa , était restée là -bas. Et qui se consumait dans cette fumée noire.

Une ville, lui s'échappant, et ensuite, ce qui allait être sa vie d’hors-la loi…parmis eux…

--------------------Fin du rêve------------------


Ses yeux embués s’ouvrirent peu à peu. Il venait de rêver, mais étrangement il n'en avait aucun souvenir. Comme à chaques réveils, ses souvenirs le fuyaient.

C’était le matin, la lumière était encore faible mais bien là. Un plafond. Il ne connaissait pas ce plafond. Cela ne lui rappelait rien. Il avait des draps sur lui, et était couché sur quelque chose de mou et doux. Un lit…un lit?!
Il se releva brusquement. Se soutenant directement après à cause du vertige qui venait de l’assaillir.
Il porta sa main à sa tête, se frotta les yeux et le visage pour mieux se réveiller. Il tourna ensuite son regard vers la fenêtre. La pluie c’était enfin arrêtée. Et comme traces ne restaient que quelques gouttes sur les vitres et cette tiédeur particulière après chaque averses.

Il laissa ensuite son regard voyager dans la chambre. Il leva un sourcil, quelqu’un endormi là-bas sur le fauteuil. Avec un chien.
‘Lén’ murmura sa bouche. Ça y est, il se souvenait, de tout. Un léger sourire se fit sur son visage.

Il secoua la tête doucement avant d’essayé de se lever.
Chose qu’il réussit très bien, sans osciller. La nuit l’avait aidé à récupérer en grande partie ses forces. Il était encore en partie dans un état comateux, mais pas plus que quelqu’un ayant un rhume, c’est ce qu’il avait d’ailleurs…

Debout, il s’étira un moment. Puis regarda l’elfe et s’avança vers lui. Il dormait bien dis donc. Un léger sourire se fit. C’était amusant, il avait vraiment l’air paisible comme ça.
L’animal qui était endormi prés de l’elfe releva un peu la tête. Et regarda calmement cette tête connue.

C’était vraiment tentant…

Très tentant…

...


Eal se pencha doucement vers Lén, d’une main enleva quelques mèches qui cachaient le visage de l’elfe et le regarda ainsi, doucement, presque en prenant son temps.
Il sourit et finit pas déposer un baiser, très léger sur les lèvres de l'elfe. Que voulez vous, Eal avait beaucoup de mal à résister à ce genre de tentation. Autant pour la gente féminine que pour celle masculine. Et malgré cette fâcheuse habitude, il avait été étrangement doux.

Il se retira ensuite avec un sourire amusé.

Puis se dirigea vers la fenêtre et jeta un coup d’œil dehors. Le sol était imbibé d’eau et dans la rue des flaques immenses parsemaient le chemin des quelques promeneurs.
Il leva les yeux et regarda le ciel, bien que encore nuageux, était percé de rayons de soleil. Un de ces rayons lui caressa le visage et lui procura une douce chaleur.

Eal bailla et mit sa main devant sa bouche.
Quelle heure pouvait il être?
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyVen 26 Mai 2006 - 22:28

Flottement. Le même tout les matins, et le même que chaque soir. Le flottement habituel, celui qui marque le passage de l'état éveillé à celui ensommeillé, ou inversement. C'était le moment que Lén préférait car il y terminait tranquillement ses rêves, contrairement à beaucoup de monde qui n'arrivaient pas à les finir ou qui les terminaient brusquement avant de bondir de leur lit. Petit elfe se plaisait, lui, à tout finir ici. Ce soir, ses rêves avaient été particulièrement longs, mais calmes. Et pour preuve, il n'avait pas bougé du fauteuil.

Il rêvait encore, là. Mais autour de lui il sentait du mouvement. Mouvement qui l'intriguait un peu. Il n'était pas tout seul ? A condition de savoir où il était. Il ne savait plus. Difficile à savoir… Là où il s'était endormi, ou était-il bel et bien dans cet endroit étrange, comme un quartier de ville, fleuri, une fontaine au milieu ? Aucune idée. Et ce mouvement inconnu à côté de lui…

Non… Restez tranquilles ou ça va me réveiller…

Poum, déjà remporté. Le rêve, comme toujours, avait été le plus fort. Petit elfe se recroquevilla un peu sur lui-même. Il ne ressentit plus rien de la présence qu'il avait cru percevoir près de lui. Il se rendormit momentanément.

Cynn, elle, était en revanche bien réveillée. Mais n'avait pas bougé, attendant que son maître le fasse avant elle, ce qui était signal du petit-déjeuner. Elle regardait attentivement l'autre personne… Oh oh ? Une autre ? Mais oui ! C'était le grand aux cheveux noirs et aux yeux rouges, avec une expression d'origine non identifiée ! Copain !

La petite Loulou le laissa tranquillement approcher, sans le lâcher des yeux. Bien calée entre le ventre et les genoux de Lén, elle restait allongée, l'air curieux. Oui, qu'est-ce qu'il veut, le copain ? Jouer ? Elle passa sa patte sur son museau, avant de la laisser retomber contre le torse de son maître. Encore en train de dormir, celui-là. C'est que Cynn commençait sérieusement à avoir un creux ! Elle poussa une sorte de gémissement, avant de tourner de nouveau la tête vers le grand copain. Qui se rapproche du maître. Hey fais pas n'importe quoi !... Oh, un bisou. Chez les êtres à deux pattes, il paraît que c'est très gentil comme geste. Alors le grand copain était très gentil avec le maître. Comme l'autre fois au lac. Il lui avait aussi fait un bisou. Bon, l'endroit n'était pas le même, mais le geste oui. Ils ont de drôles de manières ces êtres bipèdes !

Elle se tourna légèrement sur le flanc tandis que le grand copain s'éloignait. La petite chienne ne sut pas si c'était son geste qui l'avait fait bouger, mais le maître avait eut comme un sursaut, faisant glisser l'animal de son ventre. Cynn eut le temps de se rattraper et atterrit sur ses pattes, puis se tourna, l'air très surprise. C'était elle qui l'avait fait réagir ? Ben tant mieux, elle avait faim ! Elle se retint de japper, mais commença à tirer la langue et à bouger la queue en signe de contentement.

Elle fixa son maître. En vérité il avait à peine bougé, mais vraiment à peine. Et ce n'était pas de sa faute à elle. Là il ne bougeait plus, comme avant. Perdant patience, Cynn s'assit, avant de faire un bond en entendant son maître murmurer :


-Eal…

Seul mot qui avait réussi à se détacher de son flot de pensées.

Il fallait dire que dans la tête de Lén, tout se mélangeait. Signe qu'il allait bientôt se réveiller. Il avait à peine finit son rêve que la présence qu'il avait sentie tout à l'heure était de nouveau revenue. Mais bien plus proche. Très proche même. Petit elfe avait tout juste sentit ses cheveux bouger, poussés par des doigts autres que les siens. A moins que ce ne soit bien lui et qu'il ait bougé sans s'en rendre compte ? Puis il y avait eu cet espèce de souffle chaud près de ses lèvres, avec vers la fin un petit contact, chaud aussi, mais plus… Matériel ? Vivant, même.

Cela n'avait pas duré, mais à réfléchir cela n'avait pas été désagréable…

Et… Eal était le seul mot qui avait pu franchir sa barrière de pensées emmêlées sous l'effet de ce contact bizarre. C'était un nom commun ou un nom propre ? Lén mit quelques secondes à réfléchir à ce sujet. En nom commun, il n'avait aucune définition ? Ben nom propre alors… Et le nom à qui ?

L'elfe n'était pas réveillé pour autant avec tout cela. Il était encore dans son état à moitié endormi, toujours dans cet étrange flottement entre le rêve et la réalité. Il n'arrivait plus tellement à faire la part des choses. Enfin si, à peu près. Comme le contact. Ca, il l'estimait réel. En tout cas ça l'avait tellement été ! Enfin, à tout avouer, il y avait beaucoup de rêves et de cauchemars qu'on estime réels et qui ne le sont pas !

Alors pourquoi avoir pensé à "Eal" ? Aaaah… Deux minutes…

Deux minutes qui en prirent réellement dix minutes, le temps de réflexion passant au ralenti dans cet état de semi sommeil. Si, voilà, tout revenait. Hier. Le toit, la pluie, la maison. Très lentement, tout commença enfin à reprendre place dans la tête de Lén. Il mit encore un moment avant de sentir disparaître complètement son flottement…

Petit elfe secoua légèrement la tête, et ouvrit les yeux. Déjà étant fermés, il savait que de la lumière venait d'entrer dans la pièce. Là il en eut la confirmation, et cligna des yeux avant de se redresser et de se les cacher du soleil un moment. Il dû mettre encore une ou deux minutes de plus à s'habituer à la lumière, avant de se laisser retomber doucement, dos contre l'accoudoir du fauteuil. Il ferma de nouveau les yeux, quelques secondes et se décida à les rouvrir. Son regard tomba sur un grand garçon aux cheveux noirs, qui se tenait près de la fenêtre.

Eal.

Oh mon dieu ! Il était réveillé ? Alors il avait dû l'entendre ! Les joues de l'elfe prirent une teinte rosée, mais il tenta au mieux de dissimuler sa gêne.


-Oh !... laissa-t-il échapper, presque étonné.

Etonné ? Oui, d'abord… S'il était seul avec Eal dans cette pièce, c'était quoi ce qu'il avait cru sentir tout à l'heure ? Il préféra ne rien dire car sûrement était-ce dans son rêve. Pourtant il pensait l'avoir fini avant de ressentir cela. Cynn, peut-être ?... La solution était envisageable, mais la chienne avait la truffe humide et froide. Et ce n'était pas la sensation qu'il avait eue.

Beuh, c'était à n'y rien piper. Lén décida d'y réfléchir lorsqu'il serait plus frais et dispo.

Il sourit de toutes ses dents à Eal.


-Bonjour ! Tu es réveillé depuis longtemps ?


Dernière édition par le Sam 27 Mai 2006 - 19:30, édité 1 fois
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptySam 27 Mai 2006 - 19:25

Les yeux perdus dans les flaques d’eau qui reflétaient cette lumière de fin d’averse, il leva sa main à un moment et d’un geste lent, essaya tant bien que mal de discipliner ses cheveux en bataille. Peine perdue, comme toujours. Ses cheveux retombèrent devant ses yeux . Combien de temps ne c’était il pas coupé les cheveux? Certains atteignaient presque ses épaules. Cela n’était pas convenable. Depuis ce -jour- il avait décidé de ne plus jamais les avoir long. Et là, vu qu’il n’y prêtait pas beaucoup d’attention, il c’était fait surprendre. Il rabaissa sa main et la déposa sur la vitre glacé de la fenêtre.

Ses lèvres le brûlaient un peu. Et puis c’était quoi ça?! Juste avant de déposer ce baiser, Lén avait prononcé son nom. Pourquoi? Il parut un peu gêné en redressant son regard vers les nuages cotonneux. Et laissa se promener sur ses lèvres sa main gauche.
Il rigola doucement en rabaissant sa main. Il était ridicule. Pourquoi s’en faire? C’était plus fort que lui et il ne savait l’expliquer.

Une chaleur inonda ses joues sans prévenir. Et il porta sa main gauche sur son visage. Tandis que sa main droite était toujours posée sur la vitre qui lui paraissait encore plus froide en cet instant.
Pourquoi rougissait il? Son regard était assez enfantin et on pouvait y lire un doute immense. C’était pas dans ses habitudes ça. Il baissa la tête et ferma les yeux dans l’espoir que ça disparaisse, dans l’espoir d’avoir une explication aussi.

Peu à peu, cette chaleur quitta son visage . Et il retrouva une couleur normale. Le soleil laissa ses rayons entrer dans la chambre et ce fut précisément le moment où Eal perçut un mouvement derrière lui.
Sachant très bien d’où ça pouvait venir, il tourna doucement la tête et posa ses yeux sur la seule personne présente avec lui dans cette pièce.
L’elfe avait du mal à s’habituer à cette lumière aveuglante. Il chipota plusieurs instants hésitant sans doute à ouvrir les yeux. Les ouvrant, les refermant, les cachant en se réinstallant dans le fauteuil. Eal eut un léger sourire face à ce petit manège.
Ca y est il ouvrait les yeux et l’aperçut . Il crut voir sur les joues de Lén un léger rougissement. D’ailleurs l’étonnement qui suivit était du même acabit. Le visage d’Eal était caché par la lumière qui entrait dans la pièce et heureusement d’ailleurs. Il était étonné, et en même temps troubler. Lén était il réveillé quelques instants plus tôt?
Le jeune oréade attendait avec impatience des paroles de cet elfe.

Il se tourna , dos à la fenêtre et s’y adossa un peu en ne quittant pas des yeux le jeune elfe.

Des sons sortirent enfin de la bouche de Lén. Eal eut un léger sourire et secoua de la tête.


- "Non pas depuis longtemps…et… "

Il parut hésitant. Mais il voulait savoir.

- "Et…toi? "

Était il réveillé ou non? Avait il senti? Et si oui, qu’en pensait il? Pas que ça l’importait vraiment mais… en fait si. Ca l’importait. Car si jamais il se doutait que c’était Eal qui l’avait embrassé. (Qui d’autre en même temps), pourquoi ne réagissait il pas?! Il préférait à l’indifférence une bonne colère, ou un bon rejet. Mais pas comme si cela n’avait pas eu lieu.

Heureusement dans l’ombre de son propre corps, il rougit de plus belle et se retourna brusquement.
Ses yeux se posèrent sur les toits environnants et les autres pavillons.
C’était quoi ça? Mais t’as pas fini d’y réfléchir non?!
Il ne comprenait plus rien.

Ce n'était qu'un simple baiser. Ce n'était pas comme si c'était la première fois. Alors c'était quoi cette réaction Eal?!
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptySam 27 Mai 2006 - 21:07

Lén cligna encore une fois des yeux, puis bailla, portant la main devant sa bouche.

-Non, je viens juste d'émerger, enfin pour de bon !

Il étouffa un deuxième bâillement. Son regard resta dans le vide un moment, fixés sur la fenêtre. Il contempla un instant le décor avant d'ajouter :

-A peine eu le temps de finir mon rêve !

Il se bougea lentement et se tourna, repoussa la couverture qui lui avait servi pour cette nuit, et se mit en position assise sur le fauteuil. Il frappa dans ses mains, et Cynn y sauta, toute joyeuse, pouvant enfin cesser de retenir ses jappements de joie. Agitant allègrement la queue, elle se mit à lécher le visage de son maître, voulant clairement lui dire "oui bonjour bonjour, t'es bien beau t'es bien gentil mais j'ai faim ! Alors j'te fais un câlin et puis tu me donnes à manger, d'accord ?". L'elfe ne put s'empêcher de rire en la repoussant gentiment, se protégeant le visage avec un bras.

Elle l'aurait, son petit-déjeuner !

L'elfe la reposa au sol. Il essuya rapidement les endroits où elle avait réussi à l'atteindre, soit sur les joues et au front. Aaaargh c'était tout humide ! En tout cas, maintenant il avait confirmation : Elle avait bien la truffe froide et mouillée. Pouark. Ce n'était pas aussi agréable que ce qu'il avait ressenti tout à l'heure !

Finalement, Lén se releva, souriant, toujours. Il se rapprocha d'Eal et interrogea, prenant soudain une expression inquiète :


-Tu n'as rien attrapé de mauvais, j'espère ?

Il parlait évidemment d'un mal de gorge ou d'un rhume, ou même carrément d'une crève ou d'une bronchite, ou… Ah voyons ! Il est là, et il a l'air bien portant ! Arrête de prévoir sans cesse les scénarios catastrophes, Lén ! Il ne put s'empêcher de justifier sa question, un peu embarrassé :

-C'est que tu as eu le sommeil un peu agité, et c'est peut-être dû à de la fièvre, donc à une maladie, alors je…

Il bafouilla la suite mais ce fut incompréhensible. Il préféra baisser les yeux. Et voilà, à peine réveillé, c'était reparti, il en faisait trop, emporté par son inquiétude, par son envie de savoir l'oréade totalement sur pieds et plein de vigueur… Pauvre Eal. L'elfe se tourna vers la fenêtre et préféra regarder de nouveau l'extérieur pour se donner contenance, ignorant Cynn, qui se battait avec les pans de la trop longue tunique blanche de son maître, cherchant à attirer son attention. En vain, visiblement.

Surtout, il se demandait si ce genre de questions n'était pas là pour masquer sa confusion, celle qui l'avait assaillie au moment de se réveiller. Celle qui faisait qu'il se demandait si Eal l'avait entendu prononcer son prénom. Même si c'était malgré lui. A demi endormi, il n'avait pas su si ce son était vraiment sorti de sa bouche ou s'il l'avait dit en rêve. Pourtant petit elfe était persuadé d'avoir fini ce dernier avant de sentir ce contact bizarre. Même contact qui l'avait fait parler. Il ne savait pas du tout si les deux étaient le fruit de son imagination ou la réalité. Dans le dernier cas, il aurait aimé savoir ce qui l'avait touché ! Il savait que ce n'était pas Cynn. Mais alors quoi d'autre ?

C'était tout embrouillé dans son esprit, comme à ce moment-là, plus tôt, alors qu'il était encore en flottement. Il tournait et retournait les solutions dans sa tête. Peut-être que c'était bien lui qui avait bougé la main alors. Qui s'était lui-même écarté les cheveux de devant le visage. Et qui s'était touché les lèvres. Et pourquoi donc ? De toute façon cela n'expliquait pas le souffle juste avant.

Il cherchait toutes les solutions. L'une d'elles était très récurrente, mais il ne cessait de la repousser. Non. C'était impossible. Pourtant elle expliquait les cheveux qui avaient bougé, le souffle et le contact sur ses lèvres. C'était la pièce qui s'encastrait parfaitement dans le puzzle. Et cela agaçait petit elfe autant que cela le faisait rougir de plaisir. Mais alors là, venant d'Eal, c'était demander la lune !

Comment contourner habilement tout cela tout en cherchant à avoir une réponse ? Après tout, si Eal s'était réveillé avant lui pour s'approcher de la fenêtre, il avait peut-être vu quelque chose. Un papillon serait entré par la fenêtre et serait venu s'amuser avec Lén ?

Ouhlà… La réflexion volait haut…

L'elfe retrouva son rougissement, et demanda :


-Dis, j'avais quelque chose, ici, tout à l'heure ? J'ai cru sentir quelque chose, mais je ne sais pas si c'était dans mon rêve…

Il toucha de ses doigts la zone juste entre sa bouche et son nez, hésitant.
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptySam 27 Mai 2006 - 23:50

Son regard dévia directement sur Lén. La joie de la créature à poil lui tira un sourire. Bruyante dés le matin c’était vraiment une boule d’énergie cette chose. Elle jappait, sautait sur Lén le léchouillant au visage. Erk…heureusement que c’était après ça…hors de question d’un baiser après le passage de cette chose…C’était bon pour attraper pire qu’un simple rhume.
Il rigola doucement puis tourna sa tête vers l’extérieur. Entendant derrière lui Lén sans doute frottant ce lavage matinal.

Il l’entendit se lever. Et poser des questions pas vraiment rares venant de l’elfe. L’oréade avait vraiment l’impression que c’était une habitude de savoir si il allait bien. Et oui, il allait bien. Reposé, ses blessures cicatrisaient doucement, il n’avait qu’un mal de gorge.


- "Peut être juste un mal de gorge… "

Commença t’il avant de poursuivre par un…

- "Le sommeil agité? Possible… "

Il ne se souvenait même plus de quoi il avait rêvé et heureusement(?) . De toutes façons jamais au réveil il ne se souvenait de ses rêves , c’était encore un caprice de sa mémoire. Et ça ne le dérangeait pas vraiment. Pas plus que ça. Car en même temps il ne pouvait pas regretter ce qu’il ne connaissait pas.
Les yeux de l’oréade qui étaient dirigés vers l’extérieur ne le restèrent pas bien longtemps et dévièrent sur Lén qui se trouvait maintenant à coté de lui. Il bafouillait. S’en était amusant.
Derrière lui la créature était presque tentée par un numéro de trapèze pour attirer la main qui la nourrissait . Mais même Eal ne la remarqua pas. Enfin pas plus que d’habitude.

L’elfe semblait se perdre lui aussi dans les méandres de ses pensées. Le regard perdu vers l’extérieur.
Eal, parut troublé quelques instants et détourna son regard de suite vers le toit d’en face. Son cœur se serrait. Non ce n’était vraiment pas sérieux ça.

Il était malade plus gravement que ce qu’il pensait. Il en était sur. Mais de quoi? Il posa discrètement sa main sur son front. Pourtant il ne semblait pas avoir de fièvre. Pourtant il ne toussait pas, ni avait du mal à respirer. Alors quoi?

Ses yeux se fermèrent un moment éblouis par le soleil qui venait de nouveau de percer et d’éclairer son visage. Et pile à cet instant, les paroles de Lén eurent le même effet qu’un couperet .
Quelque chose ici tout à…

Il tourna la tête doucement et aperçut le visage rougissant de Lén. OOooo il en avait été conscient mais sans doute qu’il ne différenciait pas son rêve de la réalité. Cette expression rougissante lui tira un léger sourire, en même temps qu’il sentit quelque chose chambouler son estomac. La faim? Peut probable.

Les yeux rouge d’ Eal s’aventurèrent à ses lèvres avant de remonter jusqu’à ses yeux émeraudes. Il avait l’air de réfléchir sans doute, mais son combat intérieur était autre.


- "Quelque chose… "
Murmura t’il comme interrogeant lui même cette solution.

Il fit un sourire en coin en même temps que le soleil qui jouait à cache-cache depuis quelques instants refit son apparition. Étrangement son regard était doux et amusé.


- "Quelque chose comme…ça? "

Tout au long de ses 4 mots, il c’était penché doucement vers Lén. Pour finir son -ça-, en un souffle avant que ses lèvres ne touchent pour la deuxième fois celles de Lén.
Cela dura quelques secondes avant que Eal ne se relève doucement mais regardant toujours de la même façon l’elfe.


- "Alors? "

Dit il d’un air taquin .
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyDim 28 Mai 2006 - 16:07

Un mal de gorge ? Catastrophe ! Et pourtant cela ne paraissait pas bien gêner Eal. Lén lui, paniquait presque totalement. Seulement il tenta – en vain – de ne pas montrer son inquiétude un peu trop poussée. Il se contenta de sourire légèrement, un peu indécis.

Après avoir, durant un bon moment, alterné la direction de son regard, une fois dehors, une autre, sur Eal, il se décida à se fixer. Sur l'oréade, justement. Après avoir posé sa question. Il pensait que le jeune homme aurait une réponse. L'elfe avait aussi le sentiment qu'il ne cherchait pas vraiment de réponse nouvelle, mais la confirmation d'une de ses idées, en espérant sans cesse que la solution ne serait pas celle qui lui tiraillait l'esprit.

Lén ne cernait plus très bien les expressions d'Eal, qui changeaient trop vite pour lui. Une fois il paraissait hésitant, puis troublé, puis il souriait en le regardant. Présentement, l'oréade observait son visage. Et il sembla réfléchir. Oui, quelque chose, tu n'as rien vu ? Petit elfe insistait du regard, retirant sa main de l'endroit qu'il avait désigné un peu plus tôt. Le jeune homme, lui, souriait. Qu'est-ce qui pouvait bien l'amuser ?

Quelque chose comme ?... Comme ?
Eal, arrête !

Lén voulut se reculer, mais n'en fit rien. L'oréade avait été plus rapide que le pauvre cerveau embrouillé en cet instant de l'elfe dont le cœur loupa un battement. Le nœud déjà bien emmêlé de ses pensées se défit en même temps qu'il se refaisait. La seule réponse qu'il venait d'obtenir amenait encore une autre interrogation, encore plus compliquée. Oui, c'était bien le souffle, là, et le contact était le même. Quelque chose de chaud. Et plein de sa conscience maintenant, Lén put rajouter que c'était même doux et vibrant.

Prit de frissons, petit elfe garda les yeux écarquillés par la surprise, même lorsque l'oréade se fut détaché de lui. Alors que lui paraissait amusé, Lén n'était que plus que surpris. Et complètement déstabilisé. Dans les deux sens du termes d'ailleurs puisque en voulant se reculer légèrement, il buta sur Cynn et tomba à la reverse dans le fauteuil, en laissant échapper :


-Mon Dieu ! Eaaaaaaaaaa… ïïïeee !

Il tira une grimace de douleur et se massa le dos quelques secondes, avant de lâcher un énorme soupir, comme pour tenter d'évacuer l'émotion, et son flot de questions avec. Sans succès. Les doigts tremblants, il voulut toucher ses lèvres pour vérifier que ce qu'il avait senti pour la deuxième fois était bien réel, mais à mi-chemin il se ravisa. Fébrile, il ne savait plus ou se mettre. Il ne pouvait plus être dans son rêve, là !

La seule phrase qui parvint à franchir ses lèvres fut une question balbutiée sur un ton des plus surpris :


-M-Mais… Mais, Eal, tu m'aimes ?!

Il implora une réponse, complètement perdu. Comme si cela suffirait à lui éclaircir les idées. Peut-être au contraire, que, comme plus tôt, la réponse, qu'elle soit positive ou négative, amènerait encore un lot de questions affolantes en plus. Et encore, ce n'était pas "peut-être", mais "sûrement", "très certainement", même.

Les joues virant au rouge écrevisse, Lén se laissa tomber complètement dans le fauteuil. Oui, un soutient. Il avait mal au dos. Comme souvent lorsqu'il était mal à l'aise. Il passerait pour un idiot avec la question qu'il venait de poser, mais il n'en avait cure. Il avait l'impression que la réponse était question de vie ou de mort. Chez lui, esprit trop embrouillé + émotion trop forte = panique totale et autres réactions démesurées qui s'ensuivent. Beaucoup de choses lui échappaient et il n'aurait su dire quoi. Et la réponse d'Eal l'effrayait, quel que soit le mot, "oui" ou "non". Que ferait-il en entendant la réponse, quelle qu'elle soit ?

Il avait envie de courir. Où ? Il ne savait pas. Mais de courir et de crier. Pourquoi ? Parce qu'il avait peur. Si Eal l'aimait, il ne saurait pas quoi lui dire. Pourtant à réfléchir c'était la solution qui lui ferait le moins peur, et par petits "flash" d'à peine quelques mili-secondes, il se surprenait à espérer que la réponse soit "oui", et pas juste pour l'aider à retrouver son calme. Lén secoua très légèrement la tête. Et si Eal ne l'aimait pas, pourquoi l'avait-il embrassé ?

Là était sans doute ce qui lui faisait le plus peur. On ne se jouait pas ainsi des sentiments d'un elfe du Solanesti. Si c'était une blague, elle était mauvaise. Et si c'était juste une envie à assouvir, c'était dégoûtant. Lén n'était pas paré à toutes les éventualités, mais il voulait la réponse, et montrait de son regard perdu qu'il n'attendait que ça pour être éclairé sur la raison du baiser.
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyDim 28 Mai 2006 - 18:04

Le regard surpris de l’elfe ne lui échappa pas et cela lui fit en sorte que son sourire en coin resta à sa place plutôt que de s’évaporer. Cela l’amusait énormément. Surtout la mine presque paniquante de l’elfe était un spectacle si charmant.
En voulant se reculer, ce même elfe buta sur la créature à quatre pattes qui ne comprit sans doute pas ce qu’il se passait. Elle n’avait pas été dérangeante au point que son maître prenait l’initiative de s’écrouler sur elle. Après un jappement à peine perceptible elle s’écarta un peu de Lén qui finit sa chute sur le fauteuil.

Le regard toujours amusé d’Eal parut encore plus remplis de gaieté quant Lén finit donc sa chute dans une demi-phrase qui ne se termina pas vu la rencontre dur de son dos.
Il ne se moquait pas réellement en fait, c’était le fait qu’il trouvait l’expression de l’elfe charmante combiné au fait qu’il ne savait pas ce qu’il allait faire maintenant qu’il l’avait embrassé deux fois. Une fois aurait été suffisant…mais deux fois, c’était réitérer un crime prémédité. Pourtant allez savoir pourquoi mais il ne le regrettait pas. Rien que l’expression du visage de Lén était si unique.

Il laissa s’envoler un rire discret, à peine plus haut qu’un souffle mais s’arrêta bien vite.
Si le cœur de Lén avait raté un bond quelques temps avant, maintenant c’était le cœur d’Eal qui s’arrêta.
Qu’avait il dit?
Les yeux de l’oréade, rieurs , amusés par ce qu’il c’était passé reprinrent leurs expressions sérieuses et se posèrent aussitôt dans ceux perturbés de Lén. Quelque chose était lisible dans le regard du jeune homme en même temps que dans celui de l’elfe. Cette inquiétude.
L’aimer. Il n ‘y avait pas pensé. A vrai dire il n’y pensait jamais. Il resta un long moment à regarder ses yeux qui semblaient lui supplier de répondre. Lui répondre.
Pourquoi son cœur battait il ainsi? Il dévia son regard et tourna un peu sa tête. Il se doutait de ce qu’il voulait lui répondre seulement sa bouche ne voulait pas former cette réponse, sa bouche n’obéissait plus. Se séparant de son esprit elle devenait entité à part de son cœur.

Il regarda de nouveau l’elfe, mais son regard avait changé, il était redevenu calme et serein. Même son visage sembla autant en paix.


- "Si…je t’ai embrassé… "

Commença t’il alors que cette chaleur qu’il croyait avoir enfouis en lui se réveilla de nouveau à son estomac.

- "C’est parce que ton visage était en face du mien. "

Point.

Point? Non pas du tout, car aussitôt cette phrase dîtes un sourire se fit sur son visage. C’était vraiment le genre de phrase qu’il pouvait dire aux autres, qu’il avait dit d’ailleurs seulement quelques jours avant à une jeune fille. Mais là. Ce n’était pas le même cas. C’était un cas inclassable, un cas unique.
Il se rapprocha de Lén, doucement puis s’agenouilla juste à coté de l’elfe qui était dans un semblant de position assis sur le fauteuil.

A genoux juste à coté de lui, plus bas donc que lui, son regard maintenant était dirigé vers un point sur le coté opposé un peu au niveau du sol.
Ses joues le brûlaient, et en partie pour cette raison il ne regardait pas l’elfe.


- "Non mais vraiment tu n’es pas très vif Lén… "

Il porta sa main à sa bouche et toussa d’une toux de gêne.
Mince pourquoi , ma main, tu tremble un peu. Il n’y avait pas que l’elfe dans un état de nervosité. Eal était complètement déstabilisé, mais dans son cas ça ne se voyait évidemment pas tout de suite.
Il l’avait embrassé, certes…deux fois…certes. Mais il ne savait même pas comment il allait réagir maintenant. Quant l’elfe avait reculé, c’était peut être les indices de sa pensée.

Il n’arrivait pas à répondre clairement mais son comportement était la preuve que sa réponse était -oui-.
Certaines personnes n’étaient pas dotées, ou n’ avaient plus l’habitude de se montrer clair dans les sentiments, avaient une sorte de blocage face à cela. Comme si…la moindre parcelle de bonheur était un danger pour la personne et surtout donc,à ne jamais montrer .
Et Eal n’arrivait simplement pas à répondre à cette question. Pourtant il aurait aimé…

Maintenant il attendait, tout ses sens étaient concentrés sur Lén. Sur ce qu’il allait dire, et surtout si il allait bien réagir à cette sorte de déclaration. Qui n’avait de déclaration que le fond .
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyDim 28 Mai 2006 - 19:02

Alors, bon sang ?... La réponse semblait se faire attendre. Pour petit elfe en tout cas le temps qui passait paraissait durer une éternité. Il était vraiment trop pressé de savoir, alors qu'en même temps il redoutait bel et bien la réponse.

C'était bien la première fois qu'il insistait autant, sondant le regard d'un autre. Il sentait que ses nerfs allaient craquer si ça s'éternisait trop. Ah ! Une phrase. Les nerfs déjà trop lourds ployèrent un peu plus sous l'effet de cette phrase qui faisait durer un suspens agaçant ; il y avait bien une suite à ce qu'Eal venait de dire, mais c'était bien la suite que l'elfe attendait.

… La bonne blague. Les nerfs craquèrent pour de bon, et Lén se mit à rire nerveusement alors que des larmes lui montaient aux yeux. Son rire n'avait rien de joyeux. Il était même étrangement faux, plus en accord avec les larmes qu'avec sa fonction de rire. Lén savait qu'on pouvait pleurer de joie, mais rire de chagrin, c'était possible ?

L'elfe rejeta la tête en arrière comme si cela l'aiderait à faire rentrer ses larmes d'où elles venaient, sans résultat évidemment. Oh par Haeris, non…


-Eal, Eal, Eal ! s'exclama-t-il à travers ses larmes, sans aucun but autre que celui de vérifier s'il était encore capable de parler afin d'exprimer ce qu'il souhaitait.

Hélas, les mots lui manquaient cruellement. Surtout pour définir ce qu'il ressentait. Prononcer le nom de l'oréade ne servait à rien mais bizarrement cela le déchargeait de quelque chose. Il cherchait à faire comprendre quelque chose au jeune homme, mais il ne voulait pas faire de long discours. Expliquer dans le détail n'aurait aucune utilité. Et Eal devait s'en fiche comme de sa première chaussette.

Il se contenta de dire d'une voix douce en tentant en vain de sécher ses larmes :


-Ne refais jamais ça, jamais ! Sois gentil, si tu ne m'aimes pas, ne m'embrasse surtout pas ! C'est dangereux, tu sais.

Très dangereux. Enfin, pas pour Eal. Mais Lén ne voulait pas se retrouver enterré du jour au lendemain. Les seuls deux baisers qu'il avait reçus, sans amour, ça suffisait largement. Maintenant, fini de jouer. Il ne devait surtout pas s'attacher si Eal ne l'aimait pas. Sinon c'en était fini de petit elfe. Non, il ne mourrait pas, mais c'était tout comme. On ne pouvait pas dire le mot "souillé", mais presque ; un baiser sans amour donné à un elfe, surtout quand on était d'une autre race, c'était un jeu périlleux. Dire que petit elfe avait failli tomber dans le panneau !

De toute façon, à réfléchir, petit elfe, qu'aurais-tu fais si Eal avait dit "oui" ? Tu te serais jeté sur lui et aurais autorisé l'accès de ses sentiments à ton cœur, au risque que ce que tu redoutes se produise plus tard, dans quelques mois, quelques années ? Tout cela pour être satisfait dans l'immédiat ? Tu es fou ?

Ta réponse à toutes ces questions ?

Oui.


-J'ai failli y croire…

A peine ces mots murmurés, Lén s'allongea pour de bon dans le fauteuil. Et ne dit plus rien pour l'instant. Il se frotta le front, repoussa ses cheveux en arrière, pleurant en silence. C'était la première fois qu'il était dans un tel état, mais il se calmait petit à petit, tremblant. Il ferma les yeux et essaya de se concentrer sur autre chose. Allez, c'était clos. Enfin pour l'instant. Dès qu'il serait seul, il ré-ouvrirait le dossier et se mettrait à pleurer devant.

-Pardonne-moi, laissa-t-il échapper d'un air sincèrement désolé.

Il répéta plusieurs fois "pardon, pardon", sa voix s'éteignant au fur et à mesure. Sur le coup, il se demanda où était passé Eal. Il jeta un rapide coup d'œil et le surprit à côté de lui, à genoux. Ses larmes étant séchées, il préféra ne pas insister. Sa tristesse n'avait été que spontanéité, comme toujours. Une sorte de "réflexe" qui évacuait sa tristesse d'un moment. Elle n'avait pas duré, enfin pour le moment elle s'était tue. Elle ressortirait plus tard si cela lui chantait, quand il serait seul. Mais pour l'instant elle avait cessé sa traversée fulgurante.

L'elfe soupira de nouveau, puis se redressa. Il envoya une sorte de pichenette dans les cheveux d'Eal, faisant voler quelques mèches. Il retrouva un petit sourire.


-N'y pensons plus, tu as raison, je n'ai pas été très vif !
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyDim 28 Mai 2006 - 20:20



A genoux sur le sol, il sursauta. Un rire .
Un rire? Cela ne ressemblait que vaguement à un rire. Cela avait la première sonorité mais fut remplacé par des pleurs aussi vite…. L’expression de Lén lui provoqua un sursaut au cœur.

Eal fut pris de panique. Que pouvait il faire? Qu’avait il fait? Ses yeux étaient presque suppliants, il avait peut être mal? Il se retourna un peu pour être en face de l’elfe.
Sa main se posa sur sa bouche et Eal s’affaissa. Lén avait peut être compris. Ce qu’il ressentait, et le rejetait en bloc. Aussi délicatement.
Eal soupira après tout cela était normal, sans doute. Il avait été trop brusque ou peut être même que l’elfe aimait quelqu’un d’autre. Ses yeux parurent plus vide que d’habitude et un bordeaux léger les habita au fur et à mesure que le temps passait. Lui aussi avait envie de pleurer mais les larmes ne venaient pas. Les larmes ne venaient jamais de toute façon. Alors ce n’était pas vraiment inhabituel. Cette boule dans son estomac lui faisait tout d’un coup mal. Très mal.

Il fallait qu’il se relève et qu’il parte de toute façon c’était ainsi. Même son prénom dit plusieurs fois par l’elfe en pleurs le conseillaient de ficher le camp. Aussi vite que ses jambes pourraient le porter. Elle refusaient de bouger. Elles…

Il avait vraiment mal, tellement mal qu’il plaça sa main sur sa poitrine.
Et là, son cœur s’arrêta de nouveau, ses yeux vides sur le sol fixèrent aussi vite Lén.


- "Si tu ne m’aime pas ne… "

Prononça t’il pour lui même, en un murmure.

Il parut fâché. Même très fâché soudainement et ses yeux retrouvèrent leur couleur d’origine.
Comment ça si il ne l’aimait pas?! Mais il avait encore tout compris de travers cet elfe c’était pas possible…

Minute papillon…

Si il avait pleuré…c’était parce qu’il croyait qu’il ne l’aimait pas? C’était ça?! Eal parut retrouvé aussi vite son expression d’étonnement et ses joues prirent des couleurs contre sa volonté. Il n’osait pas y croire. Cet elfe pourrait…Il porta sa main à sa bouche de nouveau , puis sentit du revers de cette main la chaleur qui soudain envahissait ses joues. La boule de tout à l’heure était remplacée mais cette fois par une boule bien différente. Il était heureux? Non content? Non plus…alors quoi? Bien ? Simplement? Il était bien? Il ne savait pas exprimer ce qu’il supposait.

Couché sur le fauteuil maintenant, Lén les yeux fermés s’excusait , et demandait pardon jusqu’à ce que sa voix s’étouffe presque dans sa gorge. Pourquoi demandait il pardon? Qu’avait il fait?
Oooo… les pleurs? C’était cela? Eal eut un léger sourire puis reposa ses yeux sur le sol. Il ne pouvait pas laisser les choses ainsi. L’elfe était bien trop certain de ce-non- et lui était bien trop content de ce-oui- inconscient de Lén.

Il releva la tête et regarda le jeune elfe. Doucement il se releva un peu et se rapprocha de lui. Il prit une grande respiration puis passa sa main de l’autre coté de son corps, au niveau de la taille et le rapprocha de lui en le tirant vers son propre corps. Ils étaient maintenant à une distance d'à peine 10 centimètres. Eal leva sa main et doucement balaya comme l’avait fait Lén pour ses cheveux quelques instants avant, ses mèches blondes. Il ne voulait pas qu’il prenne la fuite, il serra donc un peu son étreinte.
Un sourire doux apparut sur le visage de l’oréade et il secoua la tête.


- "Non tu n’es vraiment pas vif… "

Cette fois, voulant mettre les choses au clair, il arrêta de jouer. Et allait rendre ça dangereux. Après tout le danger ne faisait pas peur à Eal, alors il pourrait le supporter pour deux.

Son geste se fit plus passionné. Tout aussi doux mais déjà plus nombreux étaient les baisers . D’abord il embrassa la joue de l’elfe, délicatement, ensuite il alla de plus en plus proche de sa bouche pour finir par déposer un troisième baiser sur ses lèvres qui lui plaisaient décidément trop. Il ferma les yeux, et finit par se détacher de ce contact chaud.

Les joues de l’oréade prirent des tons rouge mais voulant sans doute le cacher, il déposa sa tête sur l’épaule de Lén. Ses yeux étaient presque paniquants. Et les cheveux d’or de Lén lui caressaient le visage par moment.


- "Idiot, idiot… "

Dit il en reprenant se souffle qui lui manquait soudainement et en serrant un peu plus son étreinte. Il finit par passer sa deuxième main autour de la taille de Lén, et causa ce rapprochement qui faisait qu’ils étaient l’un contre l’autre.
Oui il l'avait déjà remarqué. Il appréciait cette chaleur. Sa chaleur.
Cet elfe l'avait tout de suite intrigué dés le premier regard... Et le temps avait fait le reste. Le mettant dans son champ visuel à plusieurs moments, le regard d’Eal avait fini par s’y attarder, petit à petit en y restant plus longtemps.


- "Évidement que je…t’aime…n’en doute pas s’il te plait… "

-Aimer- et -s’il te plait- dans la même phrase? Cela était exceptionnel , et ne se reproduirait jamais.
Sa voix était basse et cette phrase avait été dite pourtant suffisamment fort pour que Lén l’entende bien.

La moindre partie de son corps était soudainement sensible au contact de celui de Lén, son corps, ses bras et son torse lui brûlaient , autant que ses lèvres désormais. Pourquoi cet effet? Parce qu’il avait pris conscience que…! Cela était une certitude.
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyLun 29 Mai 2006 - 16:44

Perdu dans toutes ces réflexions qui ne le menaient nulle part et lui compliquait largement la façon de pensée, Lén n'avait absolument rien remarqué des changements d'expressions d'Eal, de ses gestes. De toute façon, à travers des larmes, on ne voyait rien, surtout quand elles étaient aussi abondantes que chez Lén. Une vraie fontaine, même si ce n'était que pour pleurer deux minutes à peine comme en ce moment.

Il n'avait entendu que la phrase répétée par l'oréade. Mais n'avait pas voulu s'y attarder, qu'il répète donc ce qu'il veut !

Pleurer l'avait déjà fatigué, de bon matin. Enfin façon de parler vu qu'il devait être assez tard dans la matinée. Mais bon… Dans un autre sens cela lui faisait un bien fou. Il ne chercha pas à essuyer le restant de petites perles liquides qui glissaient encore sur ses joues et ferma les yeux à peine sa dernière phrase prononcée. Il avait un peu peur de la réaction d 'Eal, maintenant. Changerait-il de sujet aussi vite ?

Un sursaut provoqua le retour à la réalité direct pour Lén, qui s'était perdu dans un vide. Il avait tenté de faire le ménage dans ses pensées, d'ordonner ce satané nœud. Au lieu de cela, il avait été coupé en plein milieu par un bras qui venait de s'aventurer autour de sa taille. Petite elfe écarquilla les yeux et voulut laisser échapper un cri de surprise, mais aucun son de sortit de sa bouche. Par réflexe, un tout nouveau réflexe, il avait entouré le cou d'Eal de ses bras. Comme s'il s'accrochait à lui pour ne pas tomber du fauteuil. Bien sûr, la raison était toute autre. D'ailleurs il n'avait pas cherché à retirer le bras. Il était même très bien là où il était ! L'elfe frissonna, et un sourire embarrassé se peignit sur ses lèvres, suivit d'un rire provoqué par la main qui faisait voler ses cheveux, se vengeant gentiment.

La phrase d'Eal prolongea son rire. Il riait de bon cœur cette fois. Il ne savait pas pourquoi l'oréade confirmait aussi bien le fait qu'il n'ait pas l'esprit vif. Mais cela ne le vexa pas du tout. A vrai dire il s'en fichait, de ne pas avoir l'esprit vif, car il était dans l'étreinte d'Eal pour l'instant, alors l'esprit ne comptait plus vraiment !

Trois baisers de plus atterrirent sur son visage, et l'elfe laissa faire, les yeux fermés. Le dernier baiser, sur ses lèvres, ne le surprit plus comme la première fois – sans compter celui où il était endormi – et il le savoura un moment avant de tenter de le rendre, maladroitement. Il se posait beaucoup de questions que les jeunes des autres races et les elfes de son peuple trouvant l'amour de leur vie très tôt se posaient bien avant lui ; Comment on embrasse ? Faut mettre la langue ou pas ?... et caetera…

Il laissa Eal poser sa tête sur son épaule, et le serra un peu plus contre lui. Idiot ? Encore une fois, Lén se mit à rire. Venant de la bouche de l'oréade, sur le ton avec lequel il l'avait dit, dans un moment pareil, il voyait cela comme un beau compliment, une appellation digne d'un "mon cœur", "mon amour". Et c'était cela qui le faisait rire, ce contraste bizarre !

Petit elfe lâcha un petit soupir de bien-être, pensant au passage que ce soupir évacuerait le rouge de ses joues brûlantes. Il ferma de nouveau les yeux et, souriant, appuya sa tête contre celle du jeune homme, le berçant légèrement. Des gestes comme celui-là, bercer, et tous les autres, embrasser, prendre dans ses bras, caresser… Cela faisait deux cent cinquante ans que Lén en était rempli à déborder, mais qu'il ne trouvait personne à qui les donner. Il n'avait le droit qu'à une seule personne, il lui fallait la bonne. Il l'avait enfin trouvée. Et il n'avait pas choisi la plus simple ! Un homme, d'une autre race, au caractère à l'opposé du sien ! Mais la patience payait, et payerait pour la suite. Il était vraiment amoureux, sans savoir exactement le comment du pourquoi. Il ne savait pas si hier il l'était, et toutes les autres fois où il avait vu Eal ou qu'il s'étaient parlé. Mais aujourd'hui il avait eu le déclic magique et merveilleux. La preuve, il lui était tombé dans les bras sans hésiter…

Petit elfe entendit distraitement la phrase d'Eal. Distraitement alors qu'elle était d'une importance capitale ! Mais il l'avait comprise. Il répondit immédiatement, se mélangeant presque les pinceaux tant il aurait voulu dire de choses alors que les mots lui manquaient :


-N-non, je n'en doute pas ! Je ne peux pas en douter ! Et toi, ne doute p… Je t'aime. Je t'aime !

Deux fois n'était pas du superflu ! Lén avait-il peur que ces mots ne soient pas compris ? Non pas en particulier. Sa bouche avait juste été plus rapide que sa tête et avait décidée elle-même de ce qu'il y avait à répondre. Et elle avait jugé bon de répéter "je t'aime". Sûrement pour rattraper le fait d'avoir coupé la phrase en craignant d'en faire trop.

Petit elfe tourna légèrement la tête, et, hésitant, posa un baiser sur la joue d'Eal. A contrecoeur, il s'écarta légèrement, sans lâcher l'étreinte, juste assez pour avoir son visage en face de celui de l'oréade. Il rougissait, lui aussi ? Lén laissa échapper un doux petit rire, puis se contenta de sourire, embarrassé. Le fait d'être embrassé ne le gênait plus. Mais prendre l'initiative lui-même était bizarrement compliqué. Seulement il faudrait vaincre le rempart de timidité qui persistait de ce côté, parce qu'il avait très envie de sentir encore, comme si c'était la dernière fois, les lèvres d'Eal sur les siennes. Elles étaient brûlantes et douces. C'était saisissant et agréable.

Toujours aussi rougissant, l'elfe effleura des doigts lesdites lèvres, puis demanda d'une petit voix :


-Je peux ?

Son teint prit un niveau de rouge en plus. Eal ne lui avait pas demandé l'autorisation, lui… Il fallait, avant d'embrasser ?

Pour éviter de prolonger ce moment d'hésitation trop forte, petit elfe se décida à se rapprocher de nouveau et posa un chaste baiser sur la bouche de l'oréade. Eh bien, na, c'était fait ! Il s'était permis. Mais pour d'autres initiatives, ce ne serait pas aussi facile !
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyLun 29 Mai 2006 - 20:41

Ses joues étaient décidément chaudes, et cette même chaleur était perceptible à travers le tissu du vêtement de Lén. Son étreinte n’était d’ailleurs pas à sens unique, les bras qui entouraient son cou en étaient la preuve, un sourire léger se fit sur son visage. Oui, cela n’était pas de l’ordre du rêve.
Une pression, toute douce sur sa tête, sur son coté, c’était celle de Lén pour bien le lui rappeler, cette réalité qu’il ne voulait pas voir finir. Cette réalité qui avait son odeur à -lui-.
Cette étreinte n’était pas sans lui rappeler celle plus tôt, sous cette pluie battante. Seulement ils ne l’étaient plus, victime des intempéries et lui n’était plus à demi-inconscient.

Cette phrase si gênante mais tellement vrai qu’il venait de prononcer était encore si palpable au bout de ses lèvres. Trop palpable pour n’être qu’illusion. Et d’aussi loin que sa mémoire lui permettait d’aller, jamais il n’avait dis ses quelques mots. On le lui avait déjà demandé, il avait eu droit à des pleurs pour ces quelques mots imprononçables, des crises, des coups, et lui, face à cela était resté indifférent avec cette impossibilité de former trois mots.

Des mots, il en sentait la résonance à travers sa peau qui était si proche de Lén. Il prononçait une phrase, et sans doute tellement pressé de répondre à Eal qu’il en oubliait de la finir par…

Son cœur fit un saut, et cet étouffement qui semblait le prendre de plus en plus revint aussi vite. Il l’avait prononcé deux fois…avec cette voix si agréable.

Eal en rigola doucement. Amusé par cette tonalité, charmé par l’elfe. Jamais ces mots qu’il avait déjà entendu ne lui avaient semblé si doux et si troublants. Il sentit une esquisse de geste suivis d’un baiser sur la joue. Lui qui ne rougissait jamais, rattrapait le temps perdu à seulement quelques minutes. Ses joues étaient rosies par tout ce qui se passait, par ces paroles, par ce baiser, par cette étreinte.

Il se releva doucement, pour placer son visage en face de celui du jeune elfe, mais n’enleva pas ses bras qui étaient autour de ce dernier. Lén sembla remarquer son rougissement et s’en moquait gentiment.
Faussement fâché, avec une expression enfantine Eal fit une drôle de moue.


- "Et en plus …ça te fait rire… "

Murmura t’il en plongeant ses yeux braisés dans ceux émeraudes de Lén.

Il n’était pas le seul non plus en voyant la même couleur teintée les joues de l’elfe. Et un sourire amusé et doux vint perler au coin de ses lèvres.

Sourire qui disparut pour faire place à un étonnement, suivis d’un rougissement augmentant de minutes en minutes. Les doigts de Lén étaient posés sur ses lèvres et il demandait si il pouvait. Si il pouvait?! Mais il était désormais bien le seul à pouvoir. Et en plus il n’avait même pas besoin de demander au propriétaire il avait déjà son accord.

Eal ferma les yeux, ce contact était décidément si agréable pour lui. Ce fut un baiser comme jamais il n’en avait eu. Comme si jamais il n’en avait reçu, comme si c’était la première fois.
Quelques secondes après ce baiser, il resta la bouche un peu ouverte, les yeux fermés en savourant encore ce qu’il avait ressenti. Doucement ses yeux se réouvrirent et regardèrent le jeune elfe.

Il eut un léger rire, il venait réellement de comprendre ce que l’elfe avait demandé. Ses yeux rieurs dévièrent quelques secondes essayant de reprendre un sérieux minimal. Il se rendait bien compte que pour l’elfe cela avait été un petit combat intérieur mais vu de Eal, cela était si adorable.

Il le regarda de nouveau et cette fois son rire c’était calmé. Il avait ses bras autour de Lén et donc en profita, il déplaça un peu sa main droite pour lui faire parcourir le dos de l’elfe, doucement en une caresse légère.


- " Il n’y a que toi qui peux… "

Murmura t’il avec une expression si différente, si étrange venant d’Eal, la même tonalité que le -je t’aime- qu’il avait prononcé quelques instants avant.

Il se pencha un peu, et si Lén avait du mal avec ses caresses que l’on apprenait l’adolescence venu, pour Eal cela n’était pas le cas.

Seul petit problème, il savait très bien ce qu’il fallait faire pour être doux, pour être-agréable-. Mais pour Lén, comment il devait agir avec lui , il ne savait pas, il était déboussolé, cela pouvait certes paraître ridicule, affligeant, navrant, mais c’était stricte vérité. Cet elfe le troublait plus qu’il ne le montrait.

Ses lèvres entrèrent en contact avec le cou du jeune elfe, parsemant ce dernier de doux baisers. Doux baisers qui descendaient jusqu’au bas de son col pour ensuite remonter jusqu’en dessous de sa mâchoire. Cela ressemblait plus à un rituel sacré tellement les gestes de l’oréade étaient gracieux et si voluptueux .

Mais il s’arrêta quelques instants et leva son visage vers celui de Lén.
Un visage gêné mais qui cachait un énervement sans nom. Il était énervé et dépité, et outré, maudissant ce qui le dérangeait.


- "Lén…ta bestiole me mange… "

Murmura t’il pourtant, mais même son murmure était teinté de cet énervement soudain.

Dure réalité, là, plus bas, au niveau du sol, un chien, Cynn, mastiquait le pantalon de l’oréade. Déçue sans doute de ne pas être nourris, elle avait pris la première chose qui lui était passé sous les crocs. Et devinez ce que c’était?
Il fut un temps, ou un coup de pied aurait suivis cet agissement mais ce temps était révolu, et malgré toute son indifférence face à cette créature, elle plaisait à Lén. Alors il allait devoir s’y habituer. Et il commençait déjà d’ailleurs.
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyMar 30 Mai 2006 - 17:32

Lorsqu'ils avaient été face à face, et que Lén s'était amusé de la couleur rouge des joues d'Eal, ce dernier avait fait une tête bien boudeuse. Qui avait accentué le sourire de petit elfe. Oui, cela le faisait rire !

-Le rouge te va si bien ! avait-il dit en riant encore. C'est assorti à tes yeux !

Puis avait suivi le baiser que Lén avait mis temps de temps à donner. Enfin, en temps réel cela était passé vite, mais dans sa tête cela avait pris un temps fou. Ce n'était pas de sa faute, il ne savait vraiment pas comment s'y prendre ! Il n'avait fait que poser ses lèvres sur celles d'Eal comme il l'aurait embrassé sur la joue. Quoique, ce baiser sur la bouche avait été bien plus insistant et amoureux qu'un simple petit bisou !

A présent, Lén ne serait plus capable de faire autre chose qui aille plus loin. Par timidité d'abord, puis par manque d'expérience total. Il croyait déjà que le seul baiser qu'il venait de donner n'était pas assez convaincant. Et pourtant, ravi, petit elfe avait aperçu le visage d'Eal juste après, son expression. L'oréade avait eu l'air satisfait ! Ah, un bon point, tu vois Lén que tu n'es pas si mauvais que cela !

Même que suivant le baiser il avait eu le droit à une caresse dans le dos, qui lui fit remonter des frissons tout le long de l'échine. Il fit légèrement le dos rond, comme un chat, souriant à la phrase d'Eal. Il n'y avait que lui qui pouvait, alors ? C'était sûr, officiel ? Eal était… A lui ?

Il ne put s'empêcher d'émettre une sorte de ronronnement à cette idée, qui lui échappa malgré lui, il s'en rendit à peine compte. Il se demandait vraiment comment il en était arrivé là, comment ses sentiments avaient grimpé en flèche sans rien lui dire. Il avait cru que l'affection qu'il donnait au jeune homme depuis le début n'était que l'affection habituelle qu'il donnait à nombre de gens, tout naturellement. Du moins certainement qu'au début c'était cela, mais que petit à petit cela avait été plus sérieux. A son insu ! Mais comment se plaindre de la situation actuelle ? Il s'était clairement aperçu qu'il devenait amoureux. Il avait eu peur de se laisser l'être complètement, à cause de cette histoire d'amour dans son peuple. Eh bien il courait le risque d'être abandonné à tout moment sans se plaindre ! Il aurait au moins aimé pour de bon, et avec tout l'amour qu'il avait en lui.

A présent, il était dans les bras d'Eal, et ce dernier lui posait une multitude de baisers dans le cou. Ses longues mèches noires le chatouillaient agréablement et lui arrachaient des sortes de très brefs rires, très doux et discrets. Tout cela ne lui déplaisait donc pas ? Non, cela ne lui déplaisait pas, et loin de lui cette idée d'être rebuté à quelque moment que ce soir ! Il se surprenait à adorer, même. Alors c'était tout ce qui comptait.

Il ferma de nouveau les yeux et laissa Eal faire ce qui lui plaisait, charmé par ce geste encore tout nouveau pour lui. Il aurait voulu rester ainsi encore longtemps, très longtemps, juste sentir ces lèvres sur sa peau…

Mais déjà, c'était fini ? Levant un sourcil, l'air interrogatif, Lén regarda Eal qui relevait son visage vers lui. Il avait l'air en colère. D'abord, Lén eu un air presque apeuré. Qu'avait-il fait ? Où était-il censé faire quelque chose qu'il n'avait pas fait ? Inquiet, il interrogea l'oréade du regard. Celui-ci lui fit remarquer dans un murmure agacé qu'une bestiole le mangeait. "Ta" bestiole disait-il. Lén baissa les yeux et remarqua que Cynn, affamée, n'avait rien trouvé de mieux à mâcher que le pantalon d'Eal. Petit elfe rougit, de honte cette fois.


-Avec tout cela j'ai oublié de lui donner à manger ! s'exclama-t-il sur un ton d'excuse.

Il s'excusait aussi bien envers Cynn qu'envers Eal. Envers Cynn car il l'avait oubliée, pauvre bête ! Et à Eal parce qu'elle l'avait dérangé. Il prononça clairement une excuse, car il savait que s'il avait pris le temps de la nourrir elle, et de revenir ensuite, elle ne serait pas venue embêter ! Mais aussi, comment penser à ces choses-là quand on nage dans un bonheur sans fin, bonheur provoqué par une découverte presque insensée mais si merveilleuse ?

Petit elfe lâcha Eal à contrecoeur, avec une expression désolée. Il se laissa tomber du fauteuil et atterrit sur les genoux de l'oréade. D'ici, l'elfe tendit les bras et força Cynn à lâcher le pantalon. Gémissante, la chienne regarda son maître avec d'énormes yeux larmoyants, quémandant son attention ne serait-ce que pour de la nourriture. Lén la caressa et s'excusa maintenant auprès d'elle. Puis, la gardant dans ses bras, il leva la tête vers Eal, étant redevenu plus petit en quittant son perchoir qu'était le fauteuil.

Il lui fit un petit sourire, les joues toujours rouges. Cette couleur n'était décidément pas désireuse de le laisser tranquille !


-Elle a tellement faim… justifia-t-il, gêné. Mais toi aussi, non ? Dans tout ça, c'est qu'on oublierait de manger ! Pourtant les émotions ça creuse ! Tu veux quelque chose, dis-moi ?

Il lâcha Cynn d'une main pour passer son bras sous celui d'Eal, lui souriant de toutes ses dents, attendant son avis à lui. S'il n'avait pas faim – ce qui serait étonnant ! – Lén se contenterait de descendre pour donner à manger à la chienne, puis il remonterait.
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyJeu 1 Juin 2006 - 9:01

Il n’était pas du tout fâché contre le jeune elfe, cela ne lui avait même pas effleuré l’esprit, il en voulait bien après cette bestiole qui prenait son pantalon pour de la nourriture à toutou.
Il comprenait très très bien que son esprit n’avait pas pensé à ce détail. Mais, la créature ne pouvait pas déduire de sa propre volonté qu’il ne fallait pas les déranger? Pourquoi ne c’était elle pas mise à mâchouiller n bout de tapis…ou des draps ou sa patte? Hein?! Pourquoi Eal?!
Satanée bestiole!

Les bras toujours de part et d’autres de Lén, il sourit face au rougissement de ce dernier. Mais dévia vite son regard sur la créature. Essayant sans doute de rentrer en contact télépathique avec la chose par le biais du regard. Mais en réponse à son regard supposé méchant elle ne répondait que par quelques gouttes de bave en plus sur le tissu du pantalon. Arrggg…mais ça ne comprend rien ce truc…

Un poids pas très lourd se fit sentir sur ses genoux juste après qu’il eut senti l’elfe bougé de son étreinte. Ce dernier était maintenant sur ses genoux et tenait dans ses bras ladite créature.
Il était encore plus prés que sur le fauteuil et un sourire taquin se fit sur son visage quelques instants. Finalement il aimait bien cette bestiole à poil.

Il baissa un peu son regard pour le plonger dans les yeux si émeraude de Lén. Il s’excusait à la place de la chose. Mais cela ne semblait pas vraiment déplaire au jeune oréade. C’était fou comment en quelques instants, face à Lén, quelques phrases assez acerbes qu’il pouvait sortir assez aisément, ne faisaient plus leur apparition.

Il se pencha un peu vers l’elfe et avec un sourire typiquement Ealien, regarda la bestiole tout en la montrant de son index.

Cela voulait tout dire. Ce qu’il voulait manger c’était la créature pour lui faire payer l’affront. Évidement cela était pure taquinerie, il ne mangeait que des créatures qui avaient assez de viande sur les os et la chose avait plus de poils qu’autre chose.

Il dévia ensuite son regard sur Lén en ne quittant pas son sourire.


- "Je suis sur que toi aussi tu es comestible…d’une autre manière, mais comestible. "

Murmura t’il en profitant que le bras de Lén était posé contre le sien, pour prendre dans sa main celle de Lén et la serrer doucement.

Il laissa s’envoler un rire discret avant de relever les yeux qu’il avait baissé quelques secondes. Était ce normale cette bulle? Il avait de plus en plus l’impression d’être seul avec Lén juste tout deux et ça ne lui déplaisait pas. Avant, dans ses anciennes relations, il n’avait aucun mal de s’en séparer plusieurs mois, parfois même les oubliait ou comptait les heures avant son moment de liberté. Mais là, rien de tout cela. Il était avec Lén et ne cherchait pas à partir.

Manger, cela était en effet une très bonne idée. Il avait le ventre vide depuis une journée entière et commençait à le sentir peu à peu. A part le thé qu’il avait bu, rien d’autre n’avait rempli son estomac. Et on ne pouvait pas dire que de l’eau chaude avec des herbes remplissait un ventre vide.


- "Je suis partant pour aller manger un bout, mais si tu ne me laisse pas me relever… "

Continua t-il avec un large sourire en passant sa main de libre dans les cheveux d’or de Lén.

Dehors, le soleil avait fait de nouveau son apparition et remplissait la chambre d’une lumière dorée, créant grâce aux quelques gouttes qui restaient sur les vitres, un effet de kaléidoscope à certains endroits sur les murs.
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyJeu 1 Juin 2006 - 17:54

Lén haussa un sourcil en voyant Eal pointer son doigt sur Cynn. Oui ? Que…

L'elfe se souvint de ses derniers mots à lui. Et voilà la réponse d'Eal. Il parut un instant choqué, mais un déclic se fit rapidement : Ouf, ce n'était qu'une blague ! Son air choqué prit une teinte fausse, puis amusée. Il attira la petite Loulou contre lui, enfouissant son visage dans son pelage de neige.


-Non… Tu as dit que tu ne voulais pas t'empoisonner en la mangeant !

Sisi, il l'avait dit, au lac ! Voilà un souvenir qui servait à Lén ! L'elfe eut un grand sourire, qu'il montra, retirant finalement son visage de l'énorme touffe de poils. La chienne elle, regardait le doigt pointé sur elle avec intérêt. Elle parut d'abord croire à de la nourriture, et lécha le bout du doigt… Mais visiblement, Eal ne se mangeait pas. Elle renonça donc, mais sans retirer ses grands yeux ronds et humides de l'index qui la désignait.

Lén releva le regard vers Eal, et surprit son sourire, un sourire comme lui seul arrivait à en faire. Petit elfe, l'interrogea du regard, sans quitter son propre sourire. Finalement, il éclata d'un rire franc tandis qu'une main venait entourer la sienne. Il reposa Cynn au sol très délicatement, et sa main nouvellement libre alla saisir gentiment la joue d'Eal, pour la pincer très légèrement et lui secouer la tête, un air plaisantin peint sur le visage.


-Y aurait-il un sous-entendu dans ta phrase ? interrogea-t-il d'une voix à la fois douce et taquine.

Sa main déjà en place sous le bras de l'oréade bougea doucement dans celle qui l'entourait, créant dans cette dernière comme une petite caresse de papillon. Puis Lén leva le bras à la hauteur du visage d'Eal et lui montra son poignet gracile.


-Et s'il n'y en a pas, vois : Que veux-tu manger ?

Il éclata à nouveau de rire. Il n'y avait absolument rien à manger chez lui !

En attendant, Eal tenait tout de même manger. Et c'était compréhensible ! Une journée sans avaler quoi que ce soit, hormis un thé, ce n'était certainement pas très facile ! Surtout pour l'oréade. Il avait du muscle à nourrir, contrairement à Lén ! Lui, même en cas de famine, n'aurait jamais été le premier à se plaindre de la pénurie de nourriture ! Il avait un appétit d'oiseau, voire peut-être en pire : Il lui arrivait fréquemment de sauter deux repas. Parfois les trois, et il se levait dans la nuit pour manger.

Ce ne devait pas être le cas d'Eal, visiblement. Mais un oréade, ça mange quoi ? Pas les mêmes choses qu'un elfe, en tout cas. Du moins pas en majorité. Et lui devait manger bien plus. Alors pour deviner… Pas facile…

Petit elfe regarda Eal dans les yeux, réfléchissant. Dure question, il lui fallait la creuser ! Voyons, voyons… Pas facile, tout cela. Il devrait demander au jeune homme ce qu'il voulait manger. Mais si celui-ci lui sortait des noms de plats qu'il ne connaissait pas ? Et puis aussi, il n'aurait sûrement pas tous les ingrédients pour ça… et aussi, un dernier petit problème… Eal devait certainement aimer la viande. Pas Lén. Il n'en avait pas, il était végétarien. Etant elfe c'était à moitié prévisible comme fait.

Malgré lui, les pensées commencèrent à s'envoler. Petit elfe, en réfléchissant, avait fixé tellement intensément les yeux de braise d'Eal qu'il s'était noyé dans leur contemplation. Il finit par tout envoyer au diable. Ils sortiraient manger ailleurs, commanderaient chacun ce qu'ils voudraient et zou l'affaire était classée !

Il s'était donc réveillé juste à temps pour entendre Eal parler et insinuer que Lén serait bien aimable de se lever. L'elfe rosit légèrement, et, secouant la tête avec discrétion, se remit à rire. Oui, oui, il oubliait un peu tout en ce moment !


-J'étais tellement bien, ici ! dit-il.

Surtout qu'actuellement, il aimait beaucoup les contacts avec les deux mains de l'oréade. Une autour de sa main à lui, et l'autre dans ses cheveux. Il ne put résister à l'envie de faire durer un peu, et se laissa tomber doucement contre le torse d'Eal. Il y resta quelques longues secondes, s'y sentant au chaud et en sécurité… Prenant soin au passage de renifler son odeur, et d'en imprégner ses propres vêtements…

Puis il finit par se pousser. Ah, il avait été tellement bien qu'en se relevant, il chancela un peu. Oups ! Aurait-il perdu si vite l'habitude d'être debout, trop bien assis, dans les bras d'Eal ? Cette pensée le fit sourire. Ce n'était pas impossible !

Il se tourna, et entreprit de se baisser pour ramasser Cynn, trottant un instant derrière elle pour la rattraper. Puis il alla à la fenêtre et se pencha. E'li. Il avait laissé l'oiseau dehors. Mais pour lui il ne s'en faisait pas, un Colibri avait l'habitude de la pleine nature et des pluies diluviennes. De plus, avec toute cette eau, les vers étaient de sortie, il aurait donc de la nourriture à foison ! Lén fit un sourire, et décida de le siffler un peu plus tard. Puis il revint vers Eal et passa de nouveau son bras sous le sien, le conduisant vers la porte tout en regardant les magnifiques jeux de lumière que les dernières gouttes de pluie et le soleil offraient dans la pièce, à leurs yeux.


-Tu veux qu'on aille manger ailleurs qu'ici ? J'ai peur de ne pas avoir ce qu'il te faut pour te nourrir, j'imagine qu'on a des goûts trop différents ! demanda-t-il enfin en regardant de nouveau l'oréade, lui souriant.

Il ne pouvait pas prévoir, pourtant s'il avait su, il aurait pris de quoi lui faire un véritable festin !

Ils descendirent les escaliers, et, après avoir entraîné l'oréade au milieu du salon, lui fit signe d'attendre. Et il fila à la cuisine pour pouvoir nourrir Cynn ; la chienne, complètement affamée, se jeta sur la nourriture, bruyamment, après avoir dansé autour de son maître en jappant de joie. Lén lui donna une dernière caresse et sortit.


-Je pense qu'on peut y aller ? Alors tu choisis quoi ?
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyJeu 1 Juin 2006 - 20:59

Il sourit face à la phrase de Lén. Alors comme ça il s’en souvenait? Et tout en disant cette phrase, le jeune elfe enfouit son visage dans le pelage de la créature. De toute façon, la seule chose qu’il pourrait faire avec ladite créature c’était un gant et encore…un gant et demi. Pas très intéressant donc.

Tandis que sa main était dans celle de Lén, il regarda ce dernier reposer la créature au sol et ensuite lui saisir doucement la joue.
Un sourire taquin était aussi en place sur le visage de l’oréade.

Ce qu’il voulait manger? Tout.


- "Un sous-entendu dans ma phrase? Pas du tout mon genre… "

En fait si, tout à fait son genre. Mais cette phrase venait d’être murmurée en même temps que Lén avait levé son poignet pour montrer à Eal qu’il n’y avait pas grande viande.

Ils étaient restés un long moment à se regarder sans rien dire, sans rien faire, comme si tout les deux se plongeaient dans les yeux de l’autre et profitaient de ce moment de magie. C’était d’ailleurs ce qui se passait. Comment dire ce que Eal ressentait? Il n’aurait pas su le prononcer, alors il se contenta de regarder cet elfe si différent des autres à ses yeux.
Oui, il avait faim, mais même vu ce qu’il dépensait comme énergie, il ne faisait jamais attention à ses repas, et se comportait un peu comme les chiens à ses moments là. Il mangeait ce qui lui tombait sous la main.

Il remarqua le rougissement de Lén, puis ce rire si discret. Non Lén, ne dis pas ça.
L’oréade était tenté d’ entourer de nouveau l’elfe de ses bras, en envoyant balader le repas du chien et d’eux même. Mais peut être que Lén aussi avait faim et que…

Il était maintenant contre son torse, et Eal ne put s’empêcher de rougir quelques instants. C’était mauvais pour son cœur ça. Il tourna un peu la tête et déposa sur les cheveux de Lén un baiser léger tout en continuant de les caresser d’une main douce.
Il était aussi bien ici, et il aurait bien continué les baisers de tout à l’heure, mais cette bestiole avait tout gâché. Ou peut être tout sauvé? Car la vitesse dans les histoires de cœur n’était jamais bonne à long terme. Pourtant cette envie, cette envie de regarder Lén au réveil, de le tenir dans ses bras, de le caresser doucement. Toutes ses envies étaient bien là.
Et en ce moment, Eal luttait contre cela. Il se mordilla la lèvre inférieure quand Lén se releva en oscillant quelques instants. Et bien Lén, on manque de force? Un sourire se fit sur le visage de l’oréade.

Il en profita pour arrêter de mordiller sa lèvre , et regarda le jeune elfe courir après Cynn et après, se diriger vers la fenêtre.

Il prit appuis sur le fauteuil et se releva en un geste gracieux. Mais pas si gracieux que ça finalement, car il imita Lén dans son oscillation, la position assise avait endormi certains endroits de ses jambes. Il boitilla donc vers ses bottes et les enfila en un geste souple.
Il se redressa et tourna la tête vers Lén qui était devant la fenêtre. La lumière donnait à l’elfe un coté angélique sans doute à cause de sa chevelure dorée .Une image de douceur et de paix émanait de cette silhouette fine qui était dans cette lumière divine.

Eal resta un moment comme ça, à le regarder, croyant sans doute qu’un moindre souffle le ferait disparaître, il avait même arrêté de respirer. Cette image était en effet à coupé le souffle, et quelque chose dans l’estomac de l’oréade fit accélérer son cœur. Jamais il n’aurait pensé vivre pareil instant. Cela était trop beau pour lui, trop beau à ses yeux et donc impensable pour l’enfant qu’il avait été. Cet enfant qui avait été trop vite enterré et si vite oublié.

Et pourtant il était là. Devant lui, bien vivant, et était l’être aimé. Un sourire mélancolique se fit sur son visage. Il était réellement heureux, et même si ça ne durait que quelques heures, jamais il n’oublierait cela, jamais il ne l’oublierait.
Maintenant qu’il avait goûté à cela, il n’y renoncerait pas facilement, pour ne pas dire jamais. Cette peur, cette peur oubliée, qu’il croyait avoir oublié était pourtant revenue et il…

Il sortit de ses pensées, Lén venait de lui prendre le bras . Sa mine était encore un peu rêveuse mais il fit un sourire en coin à l’elfe.

Il le suivit au milieu du salon après être descendus par les escaliers. Son manteau sous le bras, manteau qu’il avait récupéré avant de descendre, il hocha de la tête en réponse à l’elfe.
Il le regarda disparaître dans la cuisine et entendit vaguement les cris d’impatience de la créature à poils.

…il avait mal. Et savait pourquoi. Cette peur, celle que les personnes qu’il aimait, disparaissent à jamais, le laissant encore plus seul, seul avec leur souvenir. Pour les autres, ces autres personnes qui avaient fait un moment partie de sa vie cela était pourtant bien du passé, il ne pourrait rien y changer, mais cette peur était dirigée vers Lén. Il se moquait des autres, il se moquait éperdument de la citée, elle pouvait bien brûler que cela le laisserait indifférent. Mais Lén…jamais personne ne le toucherait, jamais personne ne ressortirait vivant si malheur lui était infliger.
Il n’y avait que lui pour Eal qui valait la peine d‘être protégé, et même si dans son esprit cela n’était pas clair, dans son cœur, il n’y avait aucune faille. Lui, et personne d’autre, comme il lui avait dit quelques instants plus tôt.
Cela était décidé.

Jamais il n’avait prêté attention à ces autres, jamais il n’avait pensé à aimer comme ces autres. Il n’y pensait d’ailleurs pas. Cela était venu en douce, sans qu’il ne s’en rende compte. Mais maintenant qu’il en était conscient, il allait veillé à ce que rien n’arrive à la personne qui l’avait choisi. Attention, pas qu’il avait choisi, mais bien la personne qui l’avait choisi.

L’elfe ressortit de la pièce, Eal n’entendit même pas la question posée. L‘oréade tourna la tête vers Lén et en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, le saisit par la taille, le rapprocha de lui et le serra dans ses bras.
Il embrassa d’abord ses cheveux, tout en lui caressant le dos.


- "Lén…je te promets que jamais personne ne te fera de mal…Lén… "

Son nom mourut en un murmure dans la bouche de l’oréade. Oréade qui soudain réalisa de ce qu’il venait de faire, alors doucement il desserra son étreinte et s’éloigna juste ce qu’il fallait pour voir le visage de l’elfe.

- "Désolé je…oui…enfin… "

Il reprit sa respiration comme si elle lui avait manqué pendant plusieurs minutes d’apnée.

- "Allons manger…je…tu sais je me contente de peu…je.. "

Et un bafouillage, un. Comment s’emmêler les pinceaux mode d’emplois et ensuite démonstration .
Les joues de Eal étaient à présent rosies par sa gêne.

Bien mon gars! Comment passer pour un imbécile en deux étapes. D’abord tu prends dans tes bras Lén sans rien dire, juste le faire, ensuite tu te mets à parler une langue que toi seul comprend, à moins que le chien…
Il ne savait plus où se mettre. Pour la première fois de sa vie, il ne savait plus où se mettre tellement il était gêné. Cela était tellement nouveau pour lui, ce genre de sentiment naissant et durable .
Il esquissa un sourire en coin, pour essayer de se donner un peu de contenance.

Peine perdue mon chou. T’es grillé!
Oh toi la conscience tu te tais!!
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyDim 4 Juin 2006 - 14:11

[Pardon du retard, je n'étais pas chez moi]

Pas de réponse ? Lén s'avança, histoire de ne pas rester planté dans l'encadrement de la porte. Eal réfléchissait-il à sa question, ou à autre chose ? Il avait l'air tellement aspiré que l'elfe doutait que ce soit la première solution. Il s'avança encore, se disant qu'il serait juste temps qu'il se "réveille" quelques secondes, ne serait-ce que pour répondre. Mais à peine arrivé à quelques centimètres d'Eal, petit elfe sursauta en le voyant se tourner d'un coup. Très surpris, il n'opposa cependant aucune résistance au bras qui vint se glisser autour de sa taille pour l'attirer contre l'oréade. Naturellement, il ne resta pas longtemps surpris et s'abandonna à l'étreinte, au creux des bras qui l'entouraient.

Il se demandait juste pourquoi cette étreinte… Pour les autres il ne s'était pas posé de question, mais celle-ci l'avait étonné. Si soudaine. Comme si Eal était précipité de vérifier que Lén était là, vivant. Petit elfe répondit donc un peu maladroitement au câlin. Oreille tendue, il entendit d'abord un bruit de baiser qu'il sentit en même temps dans ses cheveux, accompagné d'une caresse dans le dos, le tout suivit d'une phrase. Petit elfe haussa un sourcil. L'étonnement revint.

La phrase d'Eal le touchait vraiment. Tant qu'il aurait pu en pleurer s'il ne s'était pas fait violence afin de garder ses larmes pour lui. Il eut un faible sourire pour lui-même.

Il se sentait déjà en sécurité dans les bras d'Eal. Tellement ! Alors cette seule promesse le rassurait encore plus. Désormais il était sûr que personne n'oserait s'attaquer à lui. Il n'était plus couvé comme avec Tina. Ce n'était pas de la protection maternelle. Au fond de lui il ressentait cela comme de la "vraie" protection, quelque chose d'immensément fort, si fort que même éloignés l'un de l'autre rien ne pourrait y briser. Lén aurait presque pu toucher des doigts cette sorte de lien invisible. S'il tremblait c'était que l'un d'eux était en danger. L'autre le sentirait immédiatement et n'aurait qu'à accourir…

Et… Hélas, cela ne marchait que dans un sens. Le cœur de l'elfe descendit dans ses talons. Et lui, alors, pouvait-il répondre à cette promesse ? Est-ce qu'il pouvait dire "moi aussi je promets que personne ne te fera du mal" ? Il ne savait pas. Il était fortement tenté de répondre non. Pour sa propre défense même il refusait d'attaquer. Sa vie lui importait moins que la souffrance de son ennemi. Mais pour Eal, serait-il un jour capable de tuer quelqu'un, pour le mettre hors de danger ? Il aurait dû spontanément dire oui, là ! Il ne laisserait jamais SON oréade souffrir d'uen quelconque manière !

Par amour, tout semblait possible. Mais Lén était tellement craintif ! Vaincre sa peur de tout, et là en l'occurrence sa peur d'être blessé et de blesser, ce n'était pas une mince affaire, il n'apprendrait jamais en une fois. Les simples blessures d'Eal, la veille, lui avaient fait tourner la tête. Mais là il s'était blessé seul. Un ennemi en revanche serait moins gentil. Et s'il y avait effusion de sang, il ne fallait pas compter sur Lén…

Tout allait ainsi : Petit elfe ne laisserait jamais Eal avoir mal ou mourir, hélas il savait que concrètement, lui-même serait incapable de faire mal à l'ennemi… Tout tournait en spirale dans la tête de l'elfe, qui sentit à peine l'étreinte se desserrer et ne prit pas garde au fait que l'oréade s'était légèrement éloigné en bafouillant.

Il réfléchissait. Et une idée germa dans son esprit : Il n'attaquait pas. En revanche, il pouvait très bien se défendre, sans avoir à faire de mal. Ainsi personne ne serait blessé. Et cette fois, serait-il capable de défendre Eal, éternellement s'il le fallait, jusqu'à ce que ce soit l'ennemi qui abandonne ?

Cette fois, oui. Il saurait repousser ses limites ici. Même si cela ne lui paraissait pas simple du tout, après tout rien n'était vraiment simple… Mais là il était certain de rendre sa promesse à Eal. Certain de lui prouver que pour lui il déplacerait des montagnes.

Lén releva lentement les yeux vers l'oréade. Hum ? Il faisait une drôle de tête… Et… Oh ! Petit elfe se rendit compte qu'avec toute cette réflexion, il n'avait pas tout suivi. Ils en étaient où, déjà ? Manger ? Oui, oui, c'était bien cela…

Mais encore deux minutes.

Lén se serra encore une fois contre Eal, serrant ses doigts sur ses vêtements. Il frotta doucement sa joue contre l'épaule du jeune homme, souriant de nouveau.


-Moi aussi, je te promets…

Il aurait voulu préciser qu'il le protégerait à sa manière, qu'il ne serait peut-être pas capable de tuer la personne qui lui voudrait du mal. Il marqua une pause avant d'ajouter :

-Je saurai te défendre.

Phrase dite en symbolique seulement. Eal le prendrait comme il le voudrait. Lén, lui, savait ce que voulait dire la nuance du mot "défendre". Même si il lui arrivait bien de se dire qu'il était inutile et qu'Eal n'était pas comme lui, qu'il avait de quoi se défendre, se battre seul. Mais petit elfe refusait de le laisser lui dire qu'il ne laisserait personne lui faire du mal sans lui rendre la pareille. Il voulait que l'oréade sache qu'il était prêt à tout pour lui.

Il lâcha l'étreinte et se recula lui aussi, glissant ses mains dans celle du jeune homme. Lén se mit à reculer, toujours en souriant, le traînant avec lui vers la cuisine.


-Bon, on va essayer alors… Si tu te contentes de peu ! Tu me dis ce que tu veux et je vais essayer de faire ça sans faire sauter ma cuisine !

Il se mit à rire tandis qu'ils entraient dans ladite pièce. L'elfe montra le garde-manger du menton.

-Un par un, tu dois bien trouver ton bonheur dans tous les aliments !

Parce que six tomates, par exemple, c'était bon, comme ça. Cuisinées à l'elfique, cela le serait peut-être moins pour Eal ! Il valait mieux qu'il voie lui-même.
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyDim 4 Juin 2006 - 22:34

[pas grave, aucun problême]



Eal avait regardé l’attitude de Lén. Lui bafouillant, le jeune elfe sembla réfléchir à sa phrase. Cela le calma immédiatement et lui provoqua un sourire amusé. Il faillit éclater de rire quant son elfe sembla se réveiller soudainement. Ses yeux braisés restèrent dans ceux émeraudes de Lén, juste avant que celui-ci ne reforme cette étreinte.
Il le sentait contre son épaule, et lui même resserra un peu son emprise sur le corps de l’aera. Il l’écouta parler et eut un sourire en coin. Le défendre. Il savait cette peur du sang, et il trouva cela bien courageux de sa part que malgré cela, il serait prêt à le défendre. Le défendre malgré cette peur.

Toujours le serrant contre lui, il ne put s’empêcher de murmurer quelques mots tout en fermant un peu les yeux.


- "Tu sais Lén, rester à mes cotés est ce que je désire le plus…mais…merci " finit il en un murmure.

Les mains dans celles de Lén il le suivit…inquiet vers la cuisine. Il se contentait de peu…mais de là à ne se contenter que de verdure s’en était moins sur.
Tandis qu’un rire clair teintait leur pas, le regard du jeune oréade sembla quelque peu méfiant.
Ils entrèrent enfin dans la cuisine. Et Eal resta un moment dans un silence de marbre.Il savait que leurs goûts différaient, mais à ce point...

C’était quoi ça?! Il n’y avait que…de la nourriture pour herbivores!!

Une mine dépitée se fit si lisible sur le visage du jeune homme. Mais s’en rendant compte, son propriétaire sembla faussement satisfait par ce qu'il voyait. Mais ça n'avait pas l'air mal finalement...toute cette verdure... Le tout était de s’en convaincre…s’en convaincre…ça allait être dur quand même.
Mais non! Tout est une question de volonté!
Arg.

Il lâcha les main de Lén et s’approcha de différents aliments.
Prenant délicatement une tomate il la regarda avec attention. Jolie couleur…
Mais non crétin! C’était pas ça qui était important.


- "Moui…je suis sur que en l’arrangeant un peu…ça devrait pouvoir être mangeable… "

Bon! Pas mangeable!!
Il la reposa doucement avec ses consœurs et fixa son attention sur un autre paquet présent dans la cuisine sur le plan de travail. De la salade. Il parut s’en intéresser quelques instants, cherchant sans doute quelques asticots traînant par là et sûrement la seule trace de viande dans cette cuisine. C’était peut être abject pour certains, mais ces petites créatures étaient assez nourrissantes. Le tout était de ne pas regarder.

Tiens qu’est ce qu’il voyait là? Une sorte de grosse courgette, sans doute une courgette saline, qui changeait de couleur suivant l’humidité. Ca c’était assez nourrissant, et ça le ferait bien patienter jusqu’à chez lui. Ou de la viande l’attendait.
Un sourire enchanté, comparable au sourire des naufragés face à une île se fit sur son visage. Il tourna la tête vers Lén avec ce sourire.


- "Et bien voilà, je crois que j’ai trouvé… "


Il s’adossa quelques instants face à Lén, dos contre le plan de travail et prit une mine mi-sérieuse, mi-taquine.


- "Et puis si c’est pas assez, j’imagine que tu ne donne pas à ta boule de poils que des plantes…elle pourrait bien partager sa pâté non? "

Un sourire carnassier fit son apparition, et tout en levant un sourcil il fixa son attention sur la créature qui lapait son bol d’eau.
Le tout était de ne pas ce concentrer sur l’aspect. Mais si c’était mangeable pour le chien, ça devrait l’être pour l’oréade.
Allez savoir pourquoi mais même cette idée, repoussa un peu Eal dans sa quête de nourriture.
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyDim 4 Juin 2006 - 23:46

C'était à prévoir, et Lén l'avait bien senti. Il avait été persuadé que même si Eal disait se contenter de peu, il n'y avait rien pour lui dans cette cuisine. Au moins, l'oréade était fixé, sur le 'peu" dont il savait se contenter. Ici, on était en dessous de ce "peu". Lén avait très bien vu la mine dépitée du jeune homme, et s'en voulait mortellement de ne pas avoir ne serait-ce qu'un peu plus de choses pour le contenter comme il se devait.

Les mains d'Eal l'ayant lâché, l'elfe préféra se reculer dans un coin de la cuisine, et s'adosser contre un mur. La simple remarque sur la tomate le fit rougir de honte. Rougir comme ladite tomate que l'oréade reposait parmi les autres. Il aurait adoré disparaître, présentement. Il venait de montrer à quel point il n'avait aucun goût, ni aucun talent en cuisine, et aucun appétit par-dessus le marché.

Il continua de suivre des yeux le manège d'Eal. Qui cherchait quasi désespérément de quoi se nourrir. Et qui ne trouva qu'une courgette, prétendant que ça suffirait. Bien sûr, on y croit tous… Le simple sourire qu'il tirait obligea Lén à dévier le regard. Il ne chercha même pas à regarder de nouveau Eal pour voir sa tête en parlant de la pâtée pour chien… Il se l'imaginait très bien tout seul. L'elfe resta un moment à regarder ses pieds, bien captivants dans un moment pareil. Toujours aussi rouge, il bredouilla un faible "pardon", avant de marquer une pause. Et de reprendre simplement d'un ton bienveillant mais sans sourire :


-Tu n'as qu'à lui demander...

Il se poussa, se décalant sur un côté pour mieux montrer Cynn, toujours aspirée par sa propre nourriture. Et là, se désaltérant tranquillement entre deux bouchées.

Comme sentant les regards sur elle, la petite Loulou s'assit et regarda tour à tour son maître, puis Eal. S'arrêtant sur lui un instant, ce fut comme si elle avait compris ce qu'il venait de dire. Aussi se lécha-t-elle les babines en le regardant encore quelques secondes, puis lui tourna résolument le dos pour reprendre son occupation première : manger.

Lén resta quelques secondes à la regarder, puis haussa lentement les épaules.


-Laisse tomber la courgette… Il vaut mieux que tu ne manges pas ici, dit-il d'un ton un peu triste.

Blessé ? Pas vraiment. Eal avait bien raison d'avoir fait une tête dépitée tout à l'heure. Il n'avait fait que confirmer les pensées de Lén, il avait montré la vérité : il n'aimait pas ce genre de nourriture. Ce n'était pas pour lui, vraiment pas. Et petit elfe ne pourrait jamais lui en vouloir pour ses goûts. Non, il s'en voulait à lui. Il s'en voulait de ne même pas être capable de prévoir un peu pour les autres. Pourtant, il était entouré de gens qui aimaient la viande, eux, et qui pouvaient très bien demander un jour où l'autre, à l'improviste, de rester manger chez lui. Mais Lén n'avait rien prévu pour ces gens qu'il connaissait pourtant très bien. Donc il n'y avait rien pour Eal lui-même.

Il se rendait vite compte qu'il était incapable de pas mal de choses, sauf à la rigueur cas extrêmes et tortures. Même pas fichu de prévoir un peu de nourriture pour des invités. Il aurait mieux fait de suivre son intuition première, au lieu de vouloir, même à demi inconsciemment, retenir l'oréade chez lui !

Les mains dans le dos, il sortit de la cuisine, se mordant la lèvre. Il faisait toute une histoire pour de la nourriture ? Et alors ? Il aurait voulu prolonger un moment tout simplement parfait, au moins le finir en beauté ! Et il terminait en butant bêtement.


-Viens, invita-t-il d'une voix douce, on va manger ailleurs. Je ne vais pas te laisser mourir de faim chez moi, ou juste manger la pâtée de la chienne ! Tu mérites mieux que ça !

Il revint au salon, se disant que zut, pour une fois qu'il ne se fiait pas à son intuition première, il allait de travers. Il aurait mieux fait de s'en tenir à aller ailleurs. Au moins Eal verrait un autre décor que la maison. Lén aussi, tiens. A cause de ce fichu temps, dehors, il sortait de moins en moins, pourtant prendre un peu l'air ne lui ferait pas de mal, même si ledit air était étrangement froid, ces derniers temps... Agressif, presque.

L'elfe jeta un coup d'oeil par une fenêtre. Il faisait soleil, mais ce vent froid était bien là. Ce qui restait de nuages de la veille n'avait pas l'air plus encourageant… Il frissonna rien qu'à y voir. Allez, courage petit elfe... Brrrr…

Il avança et se planta devant le portemanteau, regardant la longue et épaisse cape, qu'il mettait si rarement. Il n'avait pas l'habitude de se couvrir autant. Saleté de région glacée ! Il se surprit à penser que des vacances chez lui, au pied des montagnes qui dressaient la dernière frontière avant le désert, seraient bienvenues.

Lén prit la cape et retourna vers Eal, le sourire retrouvé.


-Dépêche-toi ou le temps va encore nous jouer un tour !
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyLun 5 Juin 2006 - 10:35

Bien sur qu’il avait remarqué la mine de Lén, il parut dérouté un moment par ce qu’il voyait. C’était pas la peine de se mettre dans des états pareils pour si peu. L’oréade qu’il était n’allait pas se casser en milles morceaux pour une journée sans rien manger. C’était pas très grave à ses yeux.
Mais pourtant les yeux de l’elfe dévièrent, il perdit son regard quelques instants. L’oréade leva un sourcil en regardant toujours ado osé au plan de travail Lén.

Il s’excusait? Mais de quoi? C’était réellement pas grave.
Quelque chose lui échappait, et il percevait cette tristesse infime mais ne percevait pas la cause. Peut être parce que ce qui se trouvait dans cette cuisine ne correspondait pas à ses goûts. Mais c’était normal et il se doutait bien que ce qu’il avait lui même dans son garde-manger ne conviendrait pas non plus à Lén. Mais ce n’était pas si grave, et ils arrangeraient ça avec le temps.

Il parut inquiet cependant. Comment ça laisse tomber? Tu abandonne déjà Lén?
Pourtant il le savait très bien qu’ils étaient complètement différents tout les deux et en l’embrassant Eal le savait depuis leur première rencontre, mais peut être que l’elfe s’en rendait réellement compte que maintenant.

Il le regarda sortir de la cuisine et du se faire violence pour ne pas le retenir de force. Mais au lieu de ça, il se retourna et regarda la courgette. Abandonner n’était pas dans son vocabulaire. Et si Lén s’en était convaincu, Eal lui voulait manger ici.

Sans plus se préoccuper de Lén, il chercha autour de lui quelque chose de coupant.
Rien, en tout cas visible.
Il parut réfléchir quelques secondes avant de se résoudre à ouvrir un des tiroirs. Sans succès. Il réitéra donc l’expérience et tomba enfin sur une lame. Il la prit délicatement et referma le tiroir. La lame possédait un manche elfique, il se douta donc bien qu’elle devait être suffisamment coupante pour la courgette.

D’une main absente il passa la courgette sous l’eau, grâce à son pouvoir, puis la sécha de la même manière, en enlevant simplement l’eau qui traînait sur la fine pellicule de peau.
Il la retourna et commença à la couper dans le sens de la longueur. N’étant pas réellement fin cuisinier, il se força à donner un peu d’allure à sa coupe. Sans grand succès. Pour tuer des gens et les couper dans le sens horizontal et verticale aucun problème, il faisait ça très bien, mais une simple courgette et la galère commençait.

Il entendit la voix de l’elfe dans son dos, mais ne bougea pas.
Il leva la tête vers l’extérieur, il semblait faire encore plus froid que les jours précédents. Il en eut un frisson. Dehors? Très peu pour lui.
Ou alors il fallait le forcer à sortir. Mais se rapprochant plus du félin dans ce cas, il préférait rester au chaud.

Il regarda un moment les morceaux de courgette. Complètement de travers. Il soupira, c’était complètement nul et si Lén ne voulait peut être pas manger ça, avec ces formes bizarres c’était réglé.

Cynn ayant fini de manger sa gamelle se rapprocha d’Eal. Sans doute elle se demandait qui pouvait être ce jeune homme dans la cuisine de son maître. Du moment qu’elle ne mordillait pas son pantalon, le couteau dans la main d’Eal n’avait aucune chance d’atterrir -par hasard - pas loin de la chose.

Il leva un peu sa tête et regarda les tomates. Un visage de nouveau un peu dépité se fit sur son visage. Mais il se forcerait un peu. Et puis si ça tombe ça pouvait être bon…
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyLun 5 Juin 2006 - 11:33

Appuyé contre l'encadrement de la porte, Lén poussa un petit soupir. Il secoua doucement la tête, sourire aux lèvres.

Il avait oublié à quel point Eal devait être un survivant ! Il avait dû manger pire qu'une courgette, voire moins nourrissant encore. Mais l'elfe aurait tout de même préféré quelque chose d'un peu moins maigre pour lui. Mais visiblement, l'oréade ne tenait pas à bouger de là. Dans un autre sens, l'elfe lui-même n'était pas très enchanté à l'idée d'aller dehors…

Il baissa le regard sur Cynn, intéressée par la présence nouvelle dans la pièce. Petit elfe eut un léger rire : et si elle narguait Eal ? Après tout, maintenant qu'elle avait mangé, elle au moins était tranquille ! Il l'appela, et l'animal vint vers lui en trottinant. Lén se baissa, la caressa, puis la poussa gentiment hors de la cuisine. En se relevant, il dit seulement, toujours sur ce ton très doux :


-Tu t'accroches à cette pauvre courgette !

Au point de ne pas l'écouter pour le reste ! L'elfe lâcha la cape qui atterrit sur Cynn, et, tandis que l'elfe revenait dans la cuisine, la chienne, elle, partait en courant dans le salon, recouverte par le vêtement, jappant de peur. Mais qui avait éteint la lumière ?! Se prenant les pattes dans la cape trop longue, elle se retrouva complètement empêtrée dedans, ce qui cependant ne pressa pas plus que cela son maître.

Ce dernier prit le couteau et lança un regard amusé à la courgette. Pauvre chose !


-Tu n'es pas plus doué que moi, on dirait !

Il devait se tromper sur le général culinaire, mais en tout cas, niveau fruits et légumes verts, l'oréade n'avait pas l'air de savoir bien s'y prendre. Et pour tout avouer, Lén lui-même avait un mal fou !

-On va tenter, alors, si tu ne veux pas partir… Heu… Tu aimes les tomates, dis ?...

Manquerait plus qu'il y fasse une allergie !

Petit elfe jeta un drôle de regard aux tomates, qu'Eal regardait aussi. Puis il revint sur la courgette. Courgette-tomates comme repas de midi, c'était mangeable ? Du moins, c'était courant comme plat ? Il ne savait pas. Cela faisait bizarre, Lén ne s'était jamais trouvé si indécis face à de la nourriture. D'habitude, une salade lui suffisait. Là, il allait partir dans un drôle de mélange ! Mais pourquoi pas, après tout ? C'était tentant de transformer la cuisine en laboratoire de chimie version miniature… Non, finalement. Ils s'en tiendraient là pour l'instant, sauf si Eal voulait encore quelque chose en plus.


-Bon, qui ne tente rien n'a rien…

L'elfe alla prendre les tomates lui-même et les amena à côté de la fameuse courgette drôlement coupée. Il entreprit de finir le travail commencé, histoire d'en faire quelque chose d'un peu plus présentable, avant d'attaquer les tomates. Il les coupa en quatre. Il n'en mit qu'une pour chacun d'eux. Soit quatre misérables morceaux pour lui parce qu'il n'avait pas plus faim que cela, et pareil pour Eal parce que du coup, il n'était pas sûr que cela lui plaise. Alors autant de pas lui en mette trop pour qu'il se sente forcé d'y avaler.

Lén sortit deux assiette et partagea don les morceaux de courgette et de tomate, avec un petit sourire crispé. Oh, pas pour lui, le sourire crispé, non !


-Si tu veux encore autre chose, regarde ! Et pour le goût, tu as toujours le sel ! dit-il en montrant ledit sel, puis en donnant la maigre assiette à Eal. Au fait… Bon appétit !

Malgré lui, il se mit à rire. Pas pour se moquer, loin de là ! Mais il trouvait cela tellement ridicule ! Tout avait trop bien commencé, et puis il y avait eu Cynn qui avait eu la mauvaise idée de grignoter le pantalon de l'oréade, et maintenant la cuisine désastreuse que Lén venait de lui faire ! Le pauvre jeune homme n'était pas bien gâté !
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Eal
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyLun 5 Juin 2006 - 15:28

Une voix dans son dos. Et oui il s’accrochait à la courgette…à savoir si c’était bénéfique pour ladite courgette, rien n’était moins sur voyant son état. Pauvre courgette…exacte.
Mais comme le pensait bien Lén, il avait déjà mangé pire. Alors c’était pas une courgette qui allait lui faire peur…quoi que…

Il entendit un jappement juste derrière lui, sans doute la chose…Il se retourna donc et vu Lén se rapprocher. Il lui laissa le couteau en esquissant un sourire quand l’elfe avait aperçu ce qui restait de la courgette.


- "Ooo ça va hein… "murmura t’il en levant un sourcil face à son carnage.

Joli tableau non? Cela était assez abstrait comme forme. Plus proche de la purée qu’autre chose.
Il se recula un peu pour laisser le plan de travail à Lén, il s’accroupit même, déposant sa tête ainsi que son bras droit, sur les extrémités de la table pour regarder les gestes de l’elfe avec ses aliments qui avaient l’air …succulent.

Il laissa son regard aller sur les tomates. Il ne savait tout bonnement pas si il les aimait, il n’en avait jamais mangé. Et juste le fait que c’était quelque chose donnée aux herbivores l’avait persuadé que ça ne devait pas être terrible.
Il regarda paisiblement Lén faire cette drôle de repas avec un sourire mi-amusé mi-inquiet. Leva son regard pour fixer le visage de l’elfe par moment.

Il se débrouillait déjà mieux que lui pour la découpe, en même temps ce n’était pas très difficile vu le reste de la courgette. Il fit un sourire amusé quant Lén retailla ses morceaux.

Il se redressa enfin, pour se remettre debout. Vu de haut, ça paraissait moins bizarre. A noter! Il ne quitta pas des yeux l’elfe et son manège.
Des légumes, ça devraient pouvoir se manger sans accompagnements. Et crus? Ca c’était moins sur. Lui qui pensait peut être les faire cuire.
Il regarda l’assiette que lui tendait l’elfe. Il s’en saisit avec un sourire aux coins des lèvres avant de reculer un peu, s’adossant à la première armoire qui lui tomba sous la main.
Il releva la tête vers Lén.


-"Merci…toi aussi…bon appétit. "

Il hésita avant de commencer à manger, et laissa un rire s’échapper de sa bouche en regardant Lén qui semblait aussi trouver la situation étrange.
Si on lui avait dit qu’il ferait un repas végétarien un jour, il ne l’aurait pas cru.

Il baissa la tête et regarda de nouveau son assiette. Bon! Allez! Ca ne devait pas être si terrible que ça.
Il respira une bonne goulée et se saisit délicatement d’un morceau de tomate. Qu’il porta à ses lèvres. C’était rouge, comme ses yeux, donc ça ne devait pas être mauvais…ne cherchez pas de rapprochement, à part la couleur il n’y en a aucun. Purement psychologique.

Ses lèvres se refermèrent et il commença à mastiquer. C’était mou et juteux. C’était sucré et un tout petit peu acide. C’était pas mauvais finalement. Sa mine inquiète disparut peu à peu. C’était pas un morceau de viande, mais ce n’était pas mauvais. Mangeable.
Il leva ses yeux vers Lén.


- "Je n’en mangerais pas tout les jours, mais c’est pas désagréable. "
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyLun 5 Juin 2006 - 18:08

Moui, bon appétit… Façon de parler !

Lén n'avait pas faim, mais bon il se forcerait un peu pour ce midi… Du coup il mangerait moins ce soir. Bah, tant pis. De toute façon ça faisait un moment qu'il se répétait qu'il avait intérêt à la manger, cette courgette… Mais à chaque fois elle ne lui faisait plus envie. Là, aujourd'hui, bizarrement, oui elle lui faisait envie !

Peut-être parce que le messie… Eal, pardon, l'avait touchée ? Aucune idée, le fait était là, il la mangeait, et avec meilleur cœur que d'habitude.

Il avait mangé quelques morceaux rapidement, lui n'ayant pas de problèmes avec ce genre de repas. Puis il regarda Eal avec un grand sourire sur les lèvres, curieux de voir sa réaction. Apparemment, il hésitait à se lancer. Et avant de le faire enfin, il avait pris une bonne inspiration. On aurait dit un plongeur prêt à faire un immense saut !

L'elfe se remit à rire, plus doucement cette fois. Décidément, on découvrait des choses tous les jours ! Il se rapprocha de l'oréade, en saisissant un couvert au passage dans le tiroir encore ouvert. Il présenta la fourchette en souriant.


-Ca ira mieux avec ça tout de même !

La remarque d'Eal l'amusa. Et comment, qu'il n'en mangerait pas tous les jours ! Une fois lui irait sûrement très bien pour l'instant. Il fallait tout de même être assez habitué au régime sec comme celui-là pour en prendre tous les jours ! Lén fit une petite bouille taquine, et lâcha son assiette d'une main pour tapoter l'épaule de l'oréade.

-C'est trop frugal, il t'en faut plus pour entretenir ton corps de rêve !

Il se remit à rire, un peu rosit des joues. Bien la première fois qu'il osait sortir un compliment de ce style ! En vérité, au début il parlait plus de la fine musculature d'Eal, mais comme il avait dit, on penserait plus facilement qu'il parlait d'autre chose. Ce qui, dans un sens, n'était pas faux. Il n'avait jamais eu l'occasion encore d'y penser vraiment, vraiment, mais il avait toujours pensé, même à la volette, qu'Eal était beau. D'accord, au début il avait trouvé ses yeux bizarres, mais comme quoi, on s'y fait vite. Depuis un certain temps maintenant il les trouvait même excessivement captivants. Il se surprenait à adorer s'y noyer… Et puis ses cheveux si sombres, si en bataille, si… Propriété d'Eal, quoi !

Eh bien oui, c'étaient les deux éléments que Lén préférait physiquement chez l'oréade. Il fallait dire qu'il n'avait pas vraiment eu l'occasion de toucher et de voir autre chose. Pour l'instant il s'en contentait largement. Oui, maintenant qu'il prenait bien le temps d'y réfléchir, il lui paraissait évident que le jeune homme lui plaisait tout entier. Lui plaisait beaucoup. Trop ?... Peut-être, mais il ne s'en plaignait pas, alors !

Des jappements obligèrent l'elfe à revenir sur Terre, et il parut un peu agacé. Cela ne dura pas. Un mot lui vint en tête : Salon.


-Viens, dit-il à Eal en l'entraînant doucement par le bras, ne reste donc pas debout !

Il l'amena donc au salon et le fit asseoir sur le canapé. Et tourna un instant la tête. Qu'est-ce qui l'avait fait revenir à la réalité ? Jappements, c'était cela ?

Zut, Cynn ! Il se souvint de la cape qui marchait toute seule à ras du sol. Il posa son assiette sur la première chose plate faisant office de table, et, chipant un dernier morceau de tomate, les sourcils levés, il fit le tour du meuble. Il retrouva bel et bien la chienne en train de mener un combat sans merci contre son vêtement. En soupirant, il se laissa tomber à genoux par terre, et entreprit tranquillement d'aider l'animal à sortir de ce pétrin. Au début il n'y avait qu'une petite queue en trompette, blanche, qui dépassait, s'agitant frénétiquement. Et bientôt le reste du corps sortit, et la petite chienne se jeta dans les bras de son maître, qui se releva et alla lui aussi s'asseoir sur le canapé.


-Elle a décidé de se faire remarquer, aujourd'hui !

Il la caressa distraitement, préférant se concentrer de nouveau sur Eal. L'avoir sous les yeux lui paraissait indispensable en ce moment…

-Au fait, tu fais quoi cet après-midi ? Il fait froid, tu vas sortir quand même ? Ou tu restes ici ?

Il se retint d'ajouter une question de plus, qui était "et qu'est-ce que tu comptes faire ici si tu restes ?". Question très importante. Il n'y avait rien à faire dans la maison, hormis la sieste et la lecture !
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MessageBallade pas loin de chez soi (privé) - Page 2 EmptyMar 6 Juin 2006 - 15:09

Cette fois ce fut un morceau de courgette qui atterrit dans sa bouche, car la tomate c’est pas mauvais mais la diversité c’est encore mieux. Mais si ! Il allait manger la bouchée de tomate qui restait.
Tout en croquant dans le morceau de courgette, Lén arriva à ses cotés et lui tendit une fourchette. Ca ira mieux avec ça? Et si il lui répondait que non…il passerait pour un barbare sans doute. Ne mangeant ni légumes régulièrement et n’utilisant pas de fourchette, son image devait être bien pitoyable pour Lén.

Il remercia, la bouche toujours occupée par la courgette, en un signe de tête l’elfe et se saisit de la fourchette. Pile au moment où il la planta dans un morceau de tomate il entendit la phrase de Lén et sentit sa main sur son épaule. Il faillit éclater de rire. Son corps de rêve? Il n’en avait jamais fait attention. Maintenant la bouche libre, il regarda l’elfe. Lén avait les joues un peu rose et cela lui provoqua un rire clair. Il était adorable comme ça! Pas étonnant que à force il ait craqué pour ce jeune homme. Et cela lui paraissait encore plus limpide comme idée maintenant qu’il était à moins de 5 centimètres de lui.

Le regard d’émeraude du jeune elfe le rendit prisonnier quelques instants. Ce dernier semblait pensif et pourtant avait le regard plongé dans le sien. Il redevint calme peu à peu, se plongeant lui aussi dans les yeux si doux de l’elfe. Sa main libre, doucement remit en place quelques mèches blondes dans le même sens que les autres, et profita au passage pour caresser doucement la joue de Lén.

Il n’avait jamais été un grand bavard, mais là, il ne parlait presque pas, se contentant plutôt d’agir. Il était sans doute encore sous le coup de l’émotion. Car oui, cela pouvait paraître bizarre venant de lui, mais il n’arrivait toujours pas à y croire. Pourtant tout leurs gestes, leurs mots, simplement l’endroit où ils se trouvaient, tout cela lui montrait qu’il ne rêvait pas. Cela avait la saveur sucré d’un rêve mais c’était bien la réalité. Et cela provoqua un sourire en coin sur le visage de l’oréade.

Il n’entendit pas les jappements, n’y prêtant pas attention depuis le début, cela ne faisait aucune différence. Mais Lén sembla émerger et le tira vers le salon . Sans doute que la position assise était plus confortable. Sans doute…
Il se laissa guider vers ledit salon et s’installa sur le canapé. Il avait fait attention à la fourchette en équilibre dans un morceau de tomate. Assis, Lén sembla porter secours à la chose qui jappait, maintenant il l’entendait parfaitement. Et op, une bouchée de tomate… Pas dérangeant les jappements. Un peu ennuyeux mais pas si dérangeant. C’était tout de même mieux que…
Il leva un peu sa jambe et regarda le bas de son pantalon où des petits trous du aux crocs de la boule de poils étaient visibles. Un certain charme…surtout avec ta superbe veste chérie qui est bonne pour être jetée. Un petit goût de hors la loi sans le sou. Absolument divin.
Il croqua sa dernière bouchée de courgette en prenant un air un peu dépité.

Il déposa son assiette pas loin de celle de Lén. Mais d’ailleurs il était où?! Lén?!
Il tourna la tête et le vu arriver avec la créature dans ses bras. Il se recula un peu pour lui faire plus de place sur le canapé.


- "Cette… après-midi? "

Il était si tard que ça? Il ne s’en était pas rendu compte. Son regard dévia et il aperçut dehors le vent qui soufflait et les nuages gris qui avaient caché définitivement le soleil. Mais pourquoi faisait il aussi froid? Difficile d’imaginer que quelques jours avant il faisait si beau.
Il en eut un frisson.

Puis soudain ses yeux parurent se souvenir de quelque chose. Il avait complètement oublié. Le dYsco, il était de service la nuit passée, et la nuit passée, il était cloué au lit. Son visage étonné prit une teinte de réflexion. Ce n’était pas important, puisqu’il avait mis au point un système pour ces cas de dernières minutes. Tant pis. Il soupira doucement. Il se mettra de service deux jours en plus de son quota habituel.

Les yeux toujours dirigés devant lui, vers les fenêtres, ne le restèrent pas bien longtemps. Il les déposa dans ceux de Lén.


- "Je partirais dans 4 heures, pour mon service au dYsco. A moins que tu n’ais quelque chose à faire…dans ce cas je partirais plus tôt. "

Mais en même temps si il restait, il ne savait pas quoi faire. Ce qui était un peu idiot. Parfois les jours d’orage, ou de froid, il dormait simplement, typiquement à l’image des félins. Mais n’étant pas seul, il n’était pas sur que Lén accueil un parasite qui une fois sa sieste finit, s’en va travailler. Travailler…quant on a envie de rester avec une certaines personne lui paraissait si absurde. Mais c’était la seule façon d’être complètement autonome, faire des réserves d’argent pour les jours difficiles à venir après cette année.

Après cette année… qu’allait il faire?
Partir d’ici? Et Lén?
Il ne savait même pas si ça allait durer tout les deux, peut être que l’elfe trouverait quelqu’un de mieux, qui mange avec une fourchette, qui aime les légumes, qui a une vie rangée à l’inverse d’Eal, Eal qui n’hésite jamais à participe à des bagarres et à ce genre de petites festivités. Que ferait il alors? Il partirait, c’était sur, mais pour aller où? Dans son ancienne ville et recommencer comme avant? Pour finir par mourir un jour, dans une ruelle?

Il déposa sa tête contre l’épaule de Lén. Et ferma les yeux.

Cela lui semblait si loin, mais en même temps si proche. Car une année pour des créatures comme les elfes et les oréades, n’était que si peu par rapport à leur durée de vie. N’était qu’un jour dans la vie des humains.

Bien sur il pouvait rester ici, définitivement, avec lui. Mais y survivrait il? Dans ce froid?

Il se nicha encore plus contre l’elfe. Cherchant son contact,…non! Le cherchant tout simplement.
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