La nuit... Depuis combien d'heures maintenant était-elle tombée sur la cité d'Elament ? Il n'aurait pas su le dire, elle était là, c'est tout avec son cortège d'étoiles et son croissant de Lune à peine voilé de temps à autres par des nuages.

Ce n'était pas une belle nuit, ni une mauvaise nuit, c'était une nuit normal d'hiver, longue et froide mais celà ne le gêné pas. Enfin, plus exactement, ce n'était pas la nuit en elle-même qui l'embêtait, mais le fait qu'il soit encore éveillé à cet instant alors qu'il ne le devrait pas. Ah, celà non, au coeur de la nuit, il aurait dû, en toute logique être bien au chaud dans son lit, emmitouflé sous sa couette, à dormir profondément, voire à rêver mais voilà, des années à vivre en horaire inversé avaient laissé des séquelles et malgré les mois (?) -il ignorait depuis combien de temps il était à Elament- qu'il avait vécu ici, il continuait à s'endormir que très tard dans la nuit et à cumuler les siestes en journée.

Ici, tout était calme ou presque, seul le bruit lointain d'animaux sauvages venaient troubler le silence qui régnait sur les collines. Prédateurs poursuivant leurs proies dont le temps étaient comptés.

Le temps, c'était à cette notion qu'il pensé. Pénible que ce temps qui s'écoulait sans que l'on puisse l'arrêter, toujours égale à lui-même et pourtant si une heure dure toujours une heure, parfois, elle en paraît plus et parfois, elle en parraissait moins.

Le temps qui passe, il y pensait alors qu'il ne savait pas quel jour on pouvait être ni quelle heure il était, parce qu'il voulait nier, oublier le fait que le temps était contre lui. Il était sorti de l'âge où l'on croit encore en l'éternité, il savait bien qu'il courait un marathon qu'il était sûr de perdre, à trop brève échéance...

Peut-être pensiez-vous qu'il était debout, là au milieu de nulle part à songer aux années, aux mois, aux jours et à l'heure ? Non, bien évidemment que non, en fait, il était assis, sous un arbres solitaire d'une des collines, une plume à la main et un parchemin sur les genoux, à tenter d'écrire une lettre au seul membre de la famille encore en vie, ou plutôt à la seule personne de sa famille qu'il savait être en vie mais il n'avait pas d'idée.

C'était une promesse entre eux, que te s'envoyer régulièrement des nouvelles, mais depuis sa venue à Elament, il avait perdu le fil de leur correspondance et il se sentait obliger d'écrire, pour prouver qu'il était en vie et qu'il allait parfaitement bien depuis son départ.

La plume glissait sur le papier, mais là où elle aurait dû former des mots, elle formait des arbesques car pour l'instant, il n'y avait que quelques phrases de tracées d'une écriture petite et fine comme si la plume effleurait à peine le papier...

Code:

Chère Tante

Je suppose que tu es au courant pour ta soeur et pour moi. Oui, je suis parti, comme j'avais dit que je le ferais le moment voullu. Ne t'inquiête pas pour moi, je vais très bien

Et c'était tout, il ne savait pas qui ajouter. Le lieu où il se trouvait ? Certainement pas, car si elle le savait, elle viendrait probablement le chercher. Quoique, elle ne pouvait entrer ici vu qu'elle ne possédait aucun don pour les éléments. Mais elle pouvait toujours envoyer quelqu'un d'autre... Et il n'était pas sans savoir qui en dehors de lui contrôlait un élément et ce n'était pas quelqu'un qu'il avait particulièrement envie de revoir...

«N'importe quoi.»

Elle il leva son visage vers la demi-Lune qui n'était en rien utile à la concentration sans compter le moment où, de tous les nuages existant, ce fut un nuage de bruine qui vint la caché et humidifier l'atmosphére de fini goutelette d'eau.

«Génial.» dit-il en grinçant des dents. C'était bien sa veine, il tentait d'écrire et il fallait que la pluie s'en mêle, le tout lui donnant furieusement envie d'envoyer aux orties les trois plus que pitoyables phrases qu'il avait mis du temps à écrire.

Eländilée s'était couchée un peu plus tôt que d'habitude, mais s'était réveillée quelques heures plus tard, pour un raison inconnue. Alors elle était sortie et avait marché, pour se dégourdir les jambes et se changer les idées... peut-être qu'elle trouverait ce qui avait troublé son sommeil au point de l'empêcher de se rendormir.

Ce n'était pourtant pas quelque chose qui lui arrivait si souvent que ça, et sa cabane de terra était confortable, plus confortable que certaines auberges bon marché où elle avait parfois passer la nuit, ou que les forêts au sol dur et froid, et bien qu'elle puisse le rendre plus confortable en y faisant pousser un matelas de mousses et de fleurs, elle n'avait jamais pu le réchauffer, mais avant, elle avait Niênna pour ça... et cette fille lui manquait.

C'était peut-être ça qui l'avait réveillée après tout, elle avait beau ne pas se souvenir de ce à quoi elle avait rêvé, c'était sûrement à son ancien amour qu'elle avait pensé, et d'un coup, ne pas la sentir près d'elle l'avait frappée. Elle aurait du être habituée depuis tout ce temps, mais non, ça lui arrivait encore. C'était la première fois depuis quelques mois, mais c'était arrivé...

L'ange heurta une pierre qu'elle n'avait pas repérée avec sa canne d'aveugle, trop perdue dans ses pensées pour avoir vraiment fait attention, et revint un peu à la réalité, se rendant compte qu'elle ne savait pas vraiment où elle était. Elle s'était bien rendue compte qu'elle était sortie de la citée, mais n'y avait pas réellement fait attention à ce moment là, trop songeuse pour ça. Mais là, bien qu'ele ne soit pas trop loin de l'entrée, elle avait du mal à se rendre compte d'où elle était venue... oh, bien sûr, elle aurait bien fini par retrouver la cité, elle l'avait fait une fois, elle le refrait, mais ce serait plus rapide si elle trouvait quelqu'un pour l'aider...

Elle sentit soudain un changement dans l'air froid, comme une présence, et les bruits qui allaient avec, une respiration, un peu lointaine, et puis, au moment où elle se rapprochait et que l'air devint plus humide, un peu désagréable, des paroles, dites d'une voix d'homme. Une voix qui avait l'air énervée, ou agacée, elle n'en était pas sûre. Avec son manque de timidité habituel, elle s'avança vers lui et lui adressa la parole.

" Bonjour... il y a quelque chose qui ne va pas? "

Encore une fois, elle avait été directe, certainement trop, mais tant pis, elle n'y pouvait rien, et à vrai dire, ne le regrettait pas. C'était sa nature après tout, elle avait prit cette habitude et ne souhaitait pas spécialement en changer. En plus, même si elle l'avait voulu, c'était vraiment une habitude dure à perdre... et puis elle ne voyait pas l'intérêt de prendre les autres avec des pincettes, ça avait surtout pour effet de ralentir les choses... et comme toujours, elle était souriante, heureuse de faire des nouvelles rencontres et d'avoir trouver quelqu'un à qui parler.

Toujours à maudire sa lettre et le temps, aussi bien celui climatique que celui qui passe, il fut interrompu dans sa réflexion par des paroles féminines qui semblait s'adresser à lui.

Il chercha donc des yeux la source de la voix avant d'apercevoir nettement, à quelque mètre de lui, une jeune femme aux cheveux longs et aux visage fin, elfique ou angélique, il en auriait parié. Elle était souriante, mais il y avait quelque chose chez elle d'étrange, sur le coup, il n'aurait pas sû dire quoi, peut-être quelque chose en rapport avec la canne qu'elle avait, des problèmes pour marcher peut-être ?

Néanmoins, plutôt que de continuer à s'attarder sur des détails qu'il n'était pas encore en mesure de comprendre, il répondi à la jeune femme, d'une voix qui fut dans un premier temps aussi agacée qu'auparavant mais qui finit par s'adoucir et devenir calme, emprunt de curiosité :

«Bonne soirée, j'essaye d'écrire une satanée lettre à ma tante mais les mots ne viennent pas, je crois bien que je vais finir par la déchirée.» Il désigna d'un geste sa lettre avant de soupirer «Mais toi, que fais-tu ici, ce n'est pas vraiment le moment de la journée où les gens se promène, surtout seul, dans un endroit pareil.»

Au fond, en disant celà, il se rendait bien compte qu'il était autant concerné par ce qu'il avait dit que elle mais il en avait cure. Son discour finit, il repris paisiblement l'observation de la demoiselle avec qui il parlait, cherchant à percer l'énigme de son attitude avant de dévier sur ses pensées d'avant.

*Je suppose qu'elle doit avoir une vie encore longue devant elle.*

Et intérieurement, il enviait cette inconnue et il repensa furtivement à ces quelques paroles qui, de toutes celles qu'il avait comme souvenir, étaitent celles qu'il n'avait jamais pû nier malgré toute sa volonté "Une dizaine d'année tout au plus, mais cela peut très bien être demain..."

Et il ferma les yeux, secouant légérement la tête avant d'écarter de la main droite les quelques mèches qui avait glissé devant son regard.

Eländilhée avait bien pensé entendre un léger bruit de papier en approchant, mais elle n'y avait pas prêté attention. Elle s'était plutôt concentré sur là où elle mettait les pieds après avoir percuté la pierre qui l'avait remenée à la réalité. Elle avait un peu froid, et, de sa main libre, chercha à se réchauffer un peu en resserrant sa cape autour d'elle. Bien sûr, le plus gênant dans cette cape étaient les deux trous dans son dos, trous destinés à laisser passer ses ailes bien sûr. Evidemment, elle n'avait pas réellement plus chaud, ou très peu, mais c'était un geste mécanique, un réflexe.

Elle ne lui donna pas de conseil pour la lettre, l'écriture n'ayant jamais été son point fort. Et de toute façon, c'était une lettre privée et elle ne connaissait pas les deux personnes concernés, ce qui l'empêchait de donner son avis. La question qui vint ensuite ne la surprit pas, mais elle mit quelques secondes avant de répondre. Elle ne mentit pas, c'était une chose qu'elle ne faisait jamais et qu'elle détestait faire, et elle n'y avait même pas pensé. En plus, elle n'y voyait aucun intérêt...

" Quelque chose m'a réveillée, alors je suis sortie un peu, pour me changer les idées... mais je pourrais te retourner la question. Pourquoi traînes-tu ici, à une heure pareille? "

Son ton, loin d'être froid, était un peu enjoué, et amusé quand elle avait posé la question. Amusé par quoi? C'était une bonne question, peut-être parce que la question lui semblait si simple qu'elle trouvait presque étrange de la poser, mais pas inutile. En plus, c'était quelque chose qui l'intéressait, et elle aiamit bien discuter avec les autres.

Elle avait toujours été ouverte, ou plutôt, elle l'était devenue en se liant à Niênna, et ça datait de trop longtemps pour que la date exacte soit encore claire dans son esprit. Mais de toute façon, peu importait le passé, tout était fini maintenant. Niênna était morte, et elle devait oublier. Pas l'oublier, non, ça jamais, mais ne plus y penser, ça finirait par la rendre triste, et à un moment ou à un autre, elle se mettrai à pleurer. Alors elle se concentra sur ce qu'il y avait autour d'elle, pour penser à autre chose.

Il écouta silencieusement la réponse de la jeune femme avant d'hocher la tête, sa raison était assez logique mais en même temps, il ne se serait pas attendu à ce qu'une personne réveillé ainsi aille dans un endroit aussi éloigné des habitations, mais il n'en fit aucun commentaire, préférant répondre à son tour sans vraiment savoir comment répondre ce qui ne l'empêcha pas de parler d'une voix clair et forte quoique légérement hésitante :

«Et bien, si je suis ici, c'est tout simplement parce que... je n'ai pas sommeil... Alors plutôt que de rester chez moi, je préfére me promener et comme j'ai une lettre à écrire et que je trouvais l'endroit sympathique, je me suis décidé à m'installer ici... Mais j'ai l'impression que le temps c'est gâté, d'ailleur, tu as froid ?»

Et voilà, il avais répondu sans expliquer les raisons qui faisait qu'il n'avait pas envie de dormir car quelle image pouvait-on avoir d'une personne qui vivait plus de nuit que de jour ? Mauvaise, très certainement celle d'une personne louche, du type soûlard ou trafiquant hors ce n'était absolument pas le cas.

Quant à sa question, il l'avait posé parce qu'il avait remarqué que celle-ci avait froid. Dommage qu'il ne soit pas de ceux qui contrôle le feu, sinon il aurait pû faire apparaître un feu de camp.

*Et une guitare pour chanter des chansons, ça pourrait peut-être me détendre un peu.*

Il continua à l'observer cherchant à percer l'énigme qu'il s'était posé tout à leur sur la canne, si celà venait d'un problème de jambe, pourquoi ne s'était elle pas encore assise comme lui ? A moins qu'elle ait peur de l'importuner ? Pourtant, elle n'avait pas l'air d'être trop timide. Il fini donc par ne plus y tenir et demanda un brin moqueur à la fin de sa phrase :

«Tu peux t'assoir si tu veux, tu serais peut-être plus à l'aise tu ne crois pas ? Sauf si tu compte m'abondonner tout de suite mais tu ne dois pas t'inquiêter, je ne mange pas les gens.»

Et voilà, il avait encore sortit une annerie, qu'est ce qui lui avait encore pris de parler comme çà, qu'il propose, d'accord mais il aurait pû ce passer de ses derniers commentaires. Malgré les années, il avait toujours un peu de mal à "tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler" comme le disait le fameux dicton.

D'aileur, celà lui avait déjà joué des tours, surtout avec certaines personnes qui n'avaient pas toujours apprécié, l'espace d'un instant, une ombre fugace passa devant ses yeux mais fû vite chassé remplacé par le plaisir de ne pas être tout seul ayant perdu son agacement pour sa lettre inachevée, qui le restera très certainement encore longtemps.

Eländilée avait froid, c'était vrai, et d'ailleurs, elle ne tarda pas à le dire à celui quii était en face d'elle. Pourquoi ne l'aurait-elle pas fait de toute façon? La timidité ne la retenait plus depuis longtemps, c'était une perte de temps qu'elle trouvait inutile.

" C'est vrai, oui, j'ai un peu froid. Tu as une couverture peut-être? "

Elle avait toujours gardé ce même ton qui la caractérisait assez bien, ce ton franc et direct, sans hésitations. La question lui était venue d'elle-même, et elle l'avait posée, tout simplement. Réfléchir avant de parler? C'était pour les conversations plus formelles, ici, c'était inutile, ce n'était pas comme si sa question pouvait être gênante ou vexante...

Quand il lui demanda si elle voulait s'asseoir, elle se rendit compte que marcher jusque là l'avait fatigué, et qu'elle ne refuserait certainement pas cette proposition. Elle avait rit quelques secondes à la plaisanterie de son interlocuteur, puis avait repris son sérieux tout en conservant son sourire pour lui répondre.

" Je ne vais pas me sauver, je n'ai juste pas eu le réflexe de m'asseoir. "

Joignant le geste à la parole, elle s'installa à terre, lissant sa jupe d'un geste machinal de la main. Elle posa ensuite sa canne sur ses genoux, veillant à ce qu'elle ne roule pas. Il ne fallait surtout pas qu'elle la perde, la valeur qu'elle avait pour elle était trop grande... c'était un cadeau, et il était irremplaçable. Peut-être même était-ce le plus beau cadeau qu'elle ait reçu, mais elle n'aurait pas su le dire. Ce qui était certain, c'était que si elle devait faire un classement, il serait dans les premiers...

Et puis elle se rendit compte d'une chose, d'une chose toute bête, si bête qu'elle s'étonnait même de n'y avoir pas songé plus tôt. Elle ne connaissait toujours pas le nom de cet homme... Et il ne connaissait pas le sien non plus.

" Je ne connais pas ton nom, je viens de le remarquer... quel est-il? "

Il n'avait pas de couverture. Rien d'étonnant à cela, d'ailleurs, elle n'en avait pas apporté, elle. D'ailleurs, à bien y réfléchir, c'était une question un peu étrange qu'elle avait posé. Pourquoi en aurait-il apporté une? Non, sa question avait été bien inutile... mais bon, engager la conversation, ou la continuer, était toujours quelque chose de bien, ça servait au moins à éviter les blancs.

Eländilée avait été un peu surprise par le prénom de cet homme. Schicksal. Pas très courant. Pas forcément simple à prononcer non plus. Mais bon, elle n'allait pas critiquer, ça ne la dérengeait pas, surtout que ce prénom à elle était lui aussi étonnant... d'ailleurs, il le lui avait demandé, ce qui était tout à fait normal. Elle en aurait fait autant, c'était certain. Comme tout le monde, ou presque. Alors elle lui répondit, parce qu'elle ne voyait pas l'intéret de cacher son identité. Qu'est-ce que ça aurait bien pu changer?

" Eländilée. C'est un peu long, mais bon... "

Après ça, il lui avait demandé l'utilité de sa canne. Il n'avait donc pas remarqué son handicap? C'était vrai qu'il faisait nuit, et que ce n'était pas forcément évident de deviner ce genre de choses sans lumière... mais ça, bien sûr, elle ne pouvait que l'imaginer, pour elle ça ne changeait rien. Quel que soit le temps qu'il faisait, le noir avait toujours égner autour d'elle. Et comme elle ne connaissait rien d'autre, elle s'y était acoutumée.

" Je suis avaugle. Ma canne me sert à deviner les obstacles qui sont sur ma route. C'est un cadeau qu'on m'a fait, alors j'en prends soin. "

Juste avant de parler, elle avait rit, mais à la fin de sa phrase sa voix était devenue un peu moins joyeuse, presque triste. Mais rapidement, elle s'était reprise, et son habituel sourire avait repris sa place sur son visage. Elle détestait être triste, alors elle souriait, pour cacher sa tristesse. Pour la chasser aussi, pour ne plus la sentir. Et sa marchait, du moins en surface.

Eländilée souriait toujours. Contrairement à ce que pouvait croire Schicksal, ce qu'il aviat dit sur sa canne ne la dérengeait pas. Elle savait que c'était un bel objet, Niênna le lui avait décirt, et il était agréable au toucher. Elle passa machinalement la main sur le pommeau de nacre, comme si elle voulait se rappeller de sa forme. Ce geste était bien sûr inutile, depuis le temps qu'elle l'avait, elle le connaissait par coeur, ce beau et fragile pommeau.

Elle était sur le point de lui répondre, mais déjà, il changeait de sujet. Il en venait à lui demander la raison de sa vie dans la cité. Elle se souvenait parfaitement du jour où elle avait découvert l'existence de cette ville, et elle aurait préféré que ce jour n'ait jamais existé, ou plutôt, que l'évènement qui avait précédé ce jour ne soit jamais arrivé. Si ça avait été le cas, elle n'aurait pas eu à sa battre, et on ne lui aurait jamais révélé Elament. Bien sûr, elle était bien ici, mais elle avait été mieux ailleurs. Quoi qu'il en soit, il ne lui avait demandé que la raison de sa vie à Elament, pas comment elle avait découvert la cité.

" Non, je suis juste venue pour suivre les cours, comme tous les élèves. "

Elle avait paru triste pendant quelques secondes, mais s'était reprise. Il ne fallait plus qu'elle soit triste, plus qu'elle pense au passé, ou en tout cas, plus aux moments tristes de son passé. C'était ce qu'aurait voulu Niênna. Alors elle reprit le sourire qui avait diminué pendant ces quelques secondes, et reprit la parole.

" Et toi, tu suis des cours ici? "

Bon, voilà qui éloignait son esprit des circonstances de sa venue. Les cours qu'elle suivait. Ele n'en avait eu qu'un pour l'instant, mais elle espérait bien qu'il y en aurait d'autres, et qu'elle se montrerait douée.

Le sourire d'Eländilée prit une teinte étrange quand la voix de Schicksal devint rêveuse. C'était comme si elle s'en amusait tout en rêvant un peu à son tour. Si ses cours dataient de quelques années, il ne devait plus être élève ici... belle déduction, des plus logiques.

Les sourcils de la jeune ange se froncèrent quand elle entendit l'homme parler de la fin de sa vie. Quoi, déjà? Il ne paraissait pourtant pas vieux, et Eländilée se trompait rarement de beaucoup quand elle essayait de déduire l'êge d'une personne à partir de sa voix. Elle avait quelques questiosn en tête, mais avant de les poser, elle répondit à celle de Schicksal.

" En vérité, je n'en ai eu qu'un, mais il s'est plutôt bien passé. "

Elle ne prit pas le temps de se remémorer les évènements de ce cour, de peur d'en oublier ce qui l'avait tracassée. Sans attendre, elle posa sa question, d'une voix directe, comme toujours.

" Mais pourquoi parles-tu de finir ta vie? Tu n'as pourtant pas la voix d'un vieillard... "

Son visage exprimait de la curiosité, qu'elle ne cherchait pas à cacher. Seuls ses yeux restaient sans émotion. Son visage avait toujours été expressif, et ce pour la simple raison qu'elle ne l'avait jamais vu. Elle savait bien sûr qu'un sourire pouvait aisément cacher de la tristesse, mais pour les émotions plus complexes, c'était une autre affaire. Elle n'avait par exemple jamais compris comment les autres pouvaient deviner sa surprise grâce à ses traits, elle qui n'avait que la voix pour la sentir.

Et ce qu'elle avait senti dans la voix de Schicksal, c'était du sérieux quand il avait dit cette phrase qui l'avait tellement intriguée. Il ne l'avait pas dit bien fort, mais l'ange avait l'ouïe fine, et il était rare pour elle de passer à côté d'une parole prononcée à proximitée...

A sa première réponse, il souris avant de dire joyeusement :

«Temps mieux. Pour moi, ça a été la meilleur période de ma vie, je te conseille d'en profiter...»

Lorsqu'il entendit la suite des paroles de la jeune femme, il eu un brusque mouvement de recul... Elle avait compris, il ne savait pas comment, peut-être sa voix qui l'avait trahis ou encore les capacités que les aveugles étaient capable de dévellopper pour pallier à leurs problèmes de vue.

Quoi qu'il en soit, il s'était lancé, avait dit la raison pour laquel il vivait ici, il n'avait plus qu'à continuer d'être franc avec Eländilée et il lui répondit simplement, troublé et anxieux :

«Non, je ne suis pas un vieillard effectivement. Mais je... Comment dire ? Même si je suppose, tu n'as rien remarqué, je suis malade et c'est pour cela que je ne compte pas partir d'ici... avant la fin...»

Il soupira, il n'avait pas l'habitude de faire l'étalage de ses problèmes de santé surrtout lorsque, comme maintenant, il était dans une phase de pleine forme. Néanmoins, même si il ne connaissait qu'à peine sa voisine, il avait suffisament confiance pour le lui avoir avouer.

*En espérant que j'ai raison et qu'elle ne soit pas au final comme eux.*

Et il vit dans ses souvenirs se superposer l'image de deux personnes, une jeune femme qui avait fini par vouloir le tuer et un jeune homme qui l'avait blessé...ses deux meilleurs amis de l'époque.

«Ici, c'est bien plus sain que chez moi.»

Eländilée rit avec Schicksal quand il lui dit que ça avait été la mailleure période de sa vie. Si c'était aussi le cas pour l'ange, ce serait vraiment une bonne chose, mais en même temps, elle n'était pas certaine de vouloir se créer des souvenirs plus beaux que ceux qu'elle avait déjà, ce serait un peu comme si elle trahissait Niênna, ou en tout cas, c'était l'impression qu'elle avait. Mais à ce sujet, elle ne dit rien, préférant attendre une réponse à une autre question, une réponse qui ne se fit pas attendre, et qui ne lui fit pas plaisir...

Alors comme ça, il était malade? Elle ne pouvait pas s'attacher à lui dans ces conditions, elle ne voulait plus vivre de perte. Elle aurait voulu partir pour se conserver, mais elle ne bougea pas, elle n'en avait pas la force. C'était un acte qui lui semblait trop lâche, beaucoup trop lâche, et elle savait que si elle partait, elle ne cesserait pas de penser à ça, au fait qu'elle avait abandonné quelqu'un. Alors elle décida de mettre cette envie de fuite de côté, et de rester avec lui.

" Je n'avais pas remarqué, non. Rien ne me le faisait penser, alors je ne l'imaginais pas. Tu sais s'il te reste longtemps à... "

*vivre*

Elle n'avait pas pu se résoudre à prononcer le dernier mot, et elle se disait qu'elle était déjà allée trop loin en ne posant que le début de la question. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle pose chaque question qui lui passait par la tête sans même y réfléchir avant? Pourquoi avait-elle prit cette fâcheuse habitude dont elle n'arivait pas à se débarasser? Elle n'avait pas de réelle réponse à ses questions, mais pourtant, elle se les posait souvent, dès qu'elle faisait une gaffe de ce genre.

Elle se posait d'autres questions sur Schicksal, comme par exemple en quoi cette cité était plus saine que son lieu d'origine, ou encore depuis combien de temps il se savait malade, mais cette fois-ci, elle sut tenir sa langue.

Lorsqu'il eu finit de parler, Schicksal ressenti que sa voisine était troublée, ses paroles même le confirmèrent. Il ne prit pas mal sa question sous-entendu, qui était après tout assez logique à se poser vu la situation.

Il en ria un peu, sans grande joie, songeant qu'à sa place, il aurait probablement fait de même, aussi, il lui répondit, se voulant aussi rassurant que possible ce qui n'était pas facile vu le sujet abordé.

«Tu peux poser la question, je ne vais pas me fâcher...»

*Après tout, c'est moi qui ais oser lui avouer ma situation, je n'ai plus qu'à répondre franchement.*

«Mais, comment expliquer, lorsque je suis tombé malade, j'ai demandé... »

Il s'en souvenait, l'un de ses nombreux souvenirs qu'il aurait préféré oublier mais celui-là, faisait parti de ceux dont il ne pouvait pas s'échappé, deux phrases, prononcées à quelques secondes d'intervalles :

*Tu ne guériras jamais complètement.
Une dizaine d'année tout au plus, mais cela peut très bien être demain.*

C'était il ya un peu plus de deux ans maintenant mais celà résonné toujours affreusement à ses oreilles... Il regarda cette jeune fille qui ne pouvait le voir avant d'ajouter simplement :

«et on m'a dit qu'il me resté une dizaine d'année voire moins. Mais dix ans, ce n'est pas si mal, il ya bien pire, on aurait pû me donner quelques mois, ou quelques jours.»

Voilà, il avait fini, Eländilée était maintenant au courant d'une partie de sa palpitante, enfin façon de parler, histoire. Il décida alors de changer le plus rapidement possible de sujet. Pour l'instant, de la jeune fille, il ne connaissait que le handicap et le statut d'étudiante, aussi il lui demanda :

«Et toi, que faisais-tu avant de vivre ici ?»

Eländilée ressentit comme un choc quand Schicksal lui dévoila son espérance de vie. Dix ans, c'était à la fois beaucoup et trop peu, largement assez pour s'attacher mais aussi pour se perdre de vue.

De toute façon, il était trop tard pour fuire désormais, et s'il fallait choisir, autant rester là, puisque c'est ce qu'elle aurait fait si elle n'avait rien su sur sa maladie. Et il avait raison après tout, ça aurait pu être bien pire...

" Tu as raison, dix ans, c'est suffisant pour réaliser ce qu'il faut dans une vie. "

Quand Schicksal lui demanda ensuite ce qu'elle faisait avant d'ariver à Elament, l'ange prit son temps avant de répondre. Elle ne comptait pas lui mentir, elle serait aussi sincère qu'il l'avait été avec elle, mais elle pesait ses mots, elle avait un peu peur de dire les mauvaises paroles.

Au bout de quelques secondes, elle se décida enfin à parler, mais sa voix n'était pas aussi assurée que d'habitude, un peu hésitante, fuyante peut-être.

" Avant... avant je ne faisais pas grand chose, je vivais simplement, d'une vie de bohême. Je suis arrivée à Elament après... avoir été attaquée par un démon, comme je n'avais plus personne et qu'il a fallu attendre cet... incident pour que je découvre l'existence de la citée, je suis venue ici. "

Elle avait le sentiment étrange d'en avoir dit trop et pas assez à la fois. Après tout, elle avait dit quasiment tout ce qui s'était passé, mais en oubliant le point essentiel de cette histoire, le jeune vertue n'avait pas été si honnête qu'elle aurait voulu, mais elle se rattraperati.

Schicksal fut d'une certaine façon soulagé par la première réponse d'Eländilée, elle avait éviter de trops prendre pitier de sa situation et bien qu'il ne lui en dit rien, reconnaissant de celà.

Il écouta son récit, attentif, curieux d'en apprendre plus. Au début, la vie de la jeune femme lui sembla heureuse pourtant, sa voix n'était pas en accord avec cette opinion et il compris, lorsqu'elle eu fini que d'une façon ou d'une autre, cette histoire de démon avait dû beaucoup la toucher. Logique, après tout, les démons n'étaient pas connu pour être les plus sympathiques créature et Schicksal pouvait avouer qu'il avait eu beaucoup de chance de n'avoir jamais eu à vraiment ce retrouver face à l'un d'entre eux.

*Même si dans ma propre race, il existe des personnes qui ne sont guères mieux.*

Après qu'elle eu finit de parler, il lui répondit, songeur, même si pour lui, sa première venu à Elament n'avait rien à voir avec un quelconque démon *Sauf moi, d'une certaine façon, j'ai était comme un démon dans cette histoire* , elle était d'une certaine façon, similaire :

«Et bien, j'ai l'impression que nous avons pas beaucoup de chance, nous qui qui avons un élément, c'est aussi un incident qui m'a mené ici la première fois, sauf que, c'était... différent.»

*Oui, très différent même.*

Il réfléchit l'espace de quelque seconde, devait-il ou non en parler ? Après tout, des années étaient passées depuis ce moment alors il dit rapidement tentant de caché un ton de culpabilité :

«Mon père est mort et je suis venu.»

Eländilée se mordit la lèvre. Elle ne s'en voulait, elle savait que c'était Schicksal qui avait choisi de lui raconter ça sans qu'elle ait à poser la question, mais elle se doutait bien que ça n'avait pas du être facile d'en parler, surtout qu'il l'avait dit vite et qu'elle avait perçu une émotion dans sa voix, mais trop bien cachée pour qu'elle puisse deviner ce que s'était. Evidemment, elle devinait que ça n'avait rien de positif...

En ce qui la concernait, c'était un tout autre sentiment qui la tiraillait, un sentiment qu'elle avait l'habitude de ressentir. De la curiosité. Il fallait qu'elle la réprime, qu'elle l'enfouisse profondément en elle pour ne pas se montrer une nouvelle fois trop indiscrète. Oui, c'était bien ce qu'elle aurait du faire... dommage qu'elle n'y arrive pas.

" Mais... comment est-il mort? "

Magnifique. Encore une fois, elle avait cruellement manqué de tact, et ses mots avaient été beaucoup trop directs. Schicksal n'avait sûrement pas apprécié, et l'ange s'en voulait déjà d'avoir posé cete question.

Mais pourquoi voulait-elle absolument savoir ça? Pourquoi fallait-il toujours qu'elle agisse ainsi, quitte à se faire passer pour insensible? POurtant, elle en ressentait des choses, et elle ne le cachait pas, même si son attitude pouvait faire penser le contraire...
Elle était juste directe, c'était dans sa nature, et malgré tous ses efforts, elle n'arrivait pas à changer ça, ce détail qui était si agaçant pour les autres et qui avait une facheuse tendance à provoquer des petites tensions, voire même des disputes.

Eländilée sentit un malaise émaner de Schicksal, et elle s'en voulait d'avoir posé cette question. Elle était vraiment trop curieuse, et si savoir aller vers les gens sans problèmes était une qualité, une petite dose de timidité ne lui aurait pas fait de mal, ça aurait peut-être retenu sa langue... Et le ton de sa voix était si amer, si cynique...

L'ange avait comme l'impression qu'il y avait d'autres détails à savoir, mais cette fois, elle réussit à se taire. Enfin, à taire ses questions, elle fit quand même un petit commentaire sur l'accident, ou plutôt, elle réagit comme aurait réagit toute personne civilisée...

" Je suis désolée, je n'aurais sans doute pas du... "

La culpabilité ressortait un peu dans ses paroles, et elel avait d'ailleurs mis quelques secondes à répondre. Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, Schicksal lui avait à son tour posé une question.

Et d'un coup, le visage d'Eländilée sembla se voiler de tristesse, et elle se rappella des perceptions de ce jour là, les cris, l'odeur du sang, la douleur aussi bien physique que morale, et l'annonce de la terrible nouvelle... et ce n'était pas son premier deuil, il y avait un autre, plus vieux, celui de l'ange qui l'avait aidé à maîtriser son don. Là non plus elle n'avait pas compris.

Ses yeux d'ordinaire vides se remplirent de larmes, mais aucune ne coula. Elle ne voulait pas pleurer, elle l'avait déjà trop fait. Alors elle répondit d'un simple mot, mais chargé de douleur. Et pour une fois, sa voix n'était pas très directe, mais brisée.

" Oui. "

Elle aurait voulu continuer de parler, changer de sujet, mais elle n'y arrivait pas. Elle avait comme une boule dans la gorge, et elle devait cligner fréquament des yeux pour ne pas pleurer. Elle réussit à faire s'en aller l'eau qui était en trop dans ses yeux, mais son expression resta la même, toujours triste. Elle voulait vraiment penser à autre chose, peu importe quoi, trouver un sujet de conversation, futile ou non, ça n'avait pas d'importance.

Schicksal avait raison, elle ne pouvait pas savoir, mais elle s'en voulait quand même un peu. Lui aussi s'excusa, et Eländilée haussa les épaules quand il le fit. Elle ne lui en voulait pas, et elle avait elle-même fait une erreur du même genre à peine quelques minutes auparavant alors elle ne pouvait pas sérieusement ne pas l'excuser...

" Toi non plus tu ne pouvais pas savoir, alors ce n'est pas grave. "

Elle l'avait entendu bouger mais n'avait pas réagit, se contentant d'écouter sans rien dire. Lui parlait, disait qu'il n'aurait pas du poser cette question. Elle n'eut pas le temps de le contredire, il enchaînait déjà avec une phrase plus légère.

Son ton était plus humoristique, et un nouveau sourire naquit sur son visage. Un sourire qui aurait pu être plus grand, mais c'était toujours mieux que cet air triste qu'elle détestait sentir sur ses traits.

" Si, tu as raison. En ce qui me concerne, ce n'est pas vraiment quelque chose de rare, mais c'est vrai que ce soir j'ai été particulièrement... indiscrète. "

Elle sourit à nouveau, un peu plus même. Peu à peu, elle chassait sa tristesse et arrivait de mieux en mieux à ne se concentrer que sur le présent, sans plus se préoccuper du passé.

De toute façon, elle ne pouvait rien changer aux évènements de sa vie, alors autant ne plus se triturer les méninges avec tout ça. Bien sûr, se souvenir était important, et jamais elle n'oublierait tout ça, mais ne plus y penser l'était aussi.

Lorsqu'il l'a vit sourrire à nouveau, il fut un peu rassuré, car voir les gens triste était une chose qu'il n'aimait pas surtout si c'était à cause de lui que celà arrivait.

Après s'être réinstaller à la place qu'il occupait à peine quelques instants auparavant, il reprit la parole d'une voix à nouveau normal, laissant de cotès tous les sentiments que ses souvenirs avaient amenés.

«Et bien, on peut dire que nous avons un point commun, l'indiscrétion...»

Il passa une main dans ses cheveux lorsqu'il sentie une goutte frapper le dos de sa main.

*Tiens, je croyais que la bruine d'avant était définitivement parti. Il va quand même pas se mettre à pleuvoir ?*

Il leva la tête vers le ciel étoilé et le quartier de Lune qui était effectivement caché en parti par de gros nuage. Et comme il constatait cela, les quelques gouttes tombées c'était transformé en une pluie fine.

«Je crains que l'on va se faire arrosé si l'on reste ici, tu n'aurais pas une idée ?»

Schicksal se leva, regardant autour de lui pour chercher quoique se soit pour s'abriter, mais des collines recouvertes d'herbes n'étaient pas vraiment le meilleur endroit pour cela et ils étaient assez loin de la ville.

Indiscrète... oui, c'était certainement un des défauts d'Eländilée, et bien que ça lui ait parfois attiré des ennuis, elle n'avait jamais vraiment cherché à le corriger. Elle était de toute façon curieuse, alors autant poser les questions qui la tracassaient plutôt que de les ressasser en boucle.

" C'est vrai, mais ce n'est pas un défaut bien grave... "

Ca, c'était une question de point de vue, mais l'ange ne s'était pas posé la question de savoir si c'était important ou non avant de parler, elle avait dit sa pensée sans vraiment y réfléchir, comme toujours...

Tiens, le temps se dégradait, ce que Schicksal ne manqua pas de faire remarquer. Très vite, les quelques goutellettes s'étaient transformées en pluie, et il fallait trouver un moyen de se protéger de cette eau. Bien sûr, ils auraient pu rentrer, mais la cité était loin, et l'ange n'était même pas sûre qu'il avait un endroit où loger... et il fallait bien le dire, maintenant qu'elle était assise, l'idée de se remettre à marcher la fatiguait d'avance...

Elle chercha donc une autre solution, et en trouva une assez vite. Oh, rien d'exceptionnel ni de particulièrement audacieux, mais ça ferait l'affaire.

" Je vais tenter quelque chose... "

Elle se concentra, et en une soixantaine de secondes, un arbre poussa, pas immense, mais assez grand pour les abriter. Il avait une forme un peu étrange, penché du côtés des deux personnages pour mieux les abriter. L'espèce de cet arbre, l'ange aurait été bien incapable de la dire, mais au moins, il les protégeait... sauf bien sûr s'il y avait de l'orage.

" Bon, qu'est-ce que tu en penses? "

Lorsque soudain, un arbre -un platane si il ne se trompait pas- d'une forme particulière sorti du sol, il recula, effrayé par cette apparition. Son regard alla de l'arbre à la jeune fille, faisant rapidement le lien entre ce qu'elle avait dit et le platane.

Il se mis à rire légérement avant de parler :

«Mince, quel idiot, je n'ai même pas pensé à cela, mais j'ignorais que tu étais une Terra. Bonne initiative, je n'avais pas très envie d'une douche froide et je suppose que toi non plus.»

Il se rassaya et repris en main la lettre qu'il avait commencé d'écrire, celle-ci avait légérement subit le début de l'averse et l'encre avait un peu bavé là où une goutte était tombé. Il secoua la tête et la froissa, se disant que sa tante pourrait bien attendre encore un peu.

Il écouta le bruit de l'eau sur le feuillage, cela avait un effet calmant, si bien qu'il finit par s'allonger, les mains derrière la tête.

«Alors, de quoi veux tu parler maintenant ? »

Ses yeux, qui pour l'instant étaient fixés sur le feuillage qui les couvrait passa à Eländilée qu'il voyait désormais de dos et il se demanda le plus stupidement du monde de quelle couleur était ses cheveux car bien qu'aillant la chance d'avoir une bonne vision nocturne, celle-ci ne lui permettait pas de distinguer les couleurs.

*Et elle ne le sait probablement pas non plus. Ça ne doit pas être simple que d'être complétement aveugle.*