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 Bis repetita (Arya)

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Archael
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MessageBis repetita  (Arya) EmptyJeu 12 Avr 2007 - 20:56

Arya, comme je te l'avais promis depuis très longtemps, je poste le topic, mais je ne te promets pas de poster souvent, j'ai déjà un mal fou à gérer les actuels ^^ scuze mi! (yeux de bambi)

***

Les heures de la soirée s'égrènent aux clochers d'Elament.

Ce soir, il pleut sur la Cité. A seaux, à verse, à torrents. Toute la journée, le ciel a été gris. Mais vers quatre heures de l'après-midi, la couverture de brume a crevé, et c'est un véritable déluge qui tombe en ce moment sur Elament. Nous sommes au début du printemps, mais on dirait encore une pluie d'hiver, inondant tout, glaciale.

Les ruelles sont déjà pleines de boue, du moins celles qui ne sont pas pavées. Les habitants se hâtent pour rentrer chez eux. Les seuls à être encore dehors sont les Gardiens de la Cité, qui patrouillent sur les murailles, car la menace d'une attaque des Démons se fait imminente. D'étranges rumeurs courent depuis quelques semaines. Les êtres de la Caverne s'approchent de plus en plus de la Cité : ils auraient même enlevé une élève il y a de cela sept jours. Même l'intérieur de la Cité n'est pas à l'abri de tous soucis. Plusieurs incendies se sont déclenchés récemment. Les professeurs se montrent de moins en moins, alors que les récits de combats se multiplient et que l'infirmerie reçoit régulièrement des blessés. Le soir à la taverne, les hommes sont maussades derrière leurs chopes...

Les cloches font résonner leur gong de bronze. Six coups. Six heures.

La Muraille de la Cité est un endroit où presque personne ne se rend. On y accède par la Porte d'Entrée de la Cité, et tous ont le droit de s'y promener en temps de paix. Mais il faut dire qu'elle ne mène nulle part : comme toute muraille qui se respecte, elle forme une enceinte autour de la ville et revient à son point de départ. C'est un chemin de ronde bordé de créneaux, une chaussée de plusieurs mètres de large où l'on peut patrouiller à l'aise. Déserte d'habitude, et ce soir également, sans doute. Il faudrait être relativement stupide pour se rendre dans un endroit aussi dépourvu d'abri, alors que la pluie tombe si fort.

Eh bien non. Il semble bien qu'un idiot aie choisi ce moment pour s'y promener.

Il est grand et mince, vêtu de vêtements légers - trop légers pour un temps pareil : complètement trempés déjà, ils ne protègent pas du froid. Une simple tunique grise, serrée à la taille d'une ceinture de cuir. L'homme avance lentement, un pas après l'autre, mécaniquement. Il ne regarde ni à droite, ni à gauche. Son pas est si mal assuré ... le voilà qui vacille et se rattrappe de justesse au créneau. Est-il ivre ou malade?

Ni l'un ni l'autre. Il s'est immobilisé, assis sur la marche qui permet de monter sur le rebord. Et à présent qu'il est arrêté, appuyé à la paroi, on voit mieux les bandages qui recouvrent une bonne partie de son corps. Torse, bras droit, front, tous semblent avoir été déchirés et pansés. Sa chevelure blanche est coupée nette aux épaules. Dégouttante d'eau, elle retombe en mèches sur son visage et dissimule son expression. Il n'émane rien de lui, pas la moindre aura. Juste l'absence et le vide.

Et la plue continue de tomber, par terre et sur les toits, chuchotant sa chanson monotone. Un chant qui fut le même depuis des millénaires, et qui sera encore le même quand tous les habitants de cette ville ne seront plus que cendres et légendes. Le chant de la pluie n'a ni commencement ni fin, et c'est pour cela qu'il est à la fois si apaisant, et si triste.

Le temps passe. Soudain, par sept fois, le gong résonne. Sept heures.

L'homme n'a pas bougé.
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MessageBis repetita  (Arya) EmptyDim 15 Avr 2007 - 10:42

[pardonné ^^]

Il est sept heures ce soir, mais vu la luminosité, on se croirait en plein mileu de la nuit. Les nuages qui s'étaient ammoncelés tout le long de la matinée avaient finis par se fondre en un vrai déluge. Vers le début de l'après-midi, quand il ne fut plus possible de sortir sans mouiller ses souliers et le bas de ses vêtements, les habitants étaient rentrés chez eux. Il n'y avait plus un chat dan les rues. Malgré le froid qui étreignait Elament, l'atmosphère était lourde. Presque palpable. Ces derniers temps, le sentiment de malaise général ressentit surement par tous ceux qui vivaient dans la cité avait enflé jusqu'à atteindre son paroxysme.
Soudain, aux alentours de l'entrée de la cité, une ombre se forma. Ou plutot non, deux ombres. Une elfe, belle et gracieuse. Le dos droit, la tête haute, elle semble inconsciente des trombes d'eau qui lui fouettent le visage. Ses cheveux argentés attachés laissent apparaître des marques sur son visage d'ange. Elle a les bottes tachées de boue, ainsi qu'une partie de son pantalon de cuir, mais n'en fait pas cas. Après tout, toutes les ruelles par lesquelles elle est passée pour arriver devant la grande porte n'étaient pas pavées...Une elfe. Cette elfe. Arya.
Alors que sa main gauche restait en permanence sur la garde de son épée, sa main droite glissait sur l'échine d'un félin. Discret, même dans la boue où ses pas se faisaient à peine remarquer. Un lynx. Un lynx à la fourrure claire, presque banche, et aux yeux d'un bleu électrique. Ses foulées sont calquées sur le pas de la jeune elfe.

Arrivée au pied de l'immense muraille, Arya fronce les sourcils. Il y a quelque chose à haut, ou quelqu'un. De là où elle est, elle ne distingue qu'une silhouette diffuse. Alors, elle remarqua une pierre disjointe dans le mur. Mince faille où la terre perçait. L'elfe ferma les yeux, et se concentra. Une longue liane se forma. Elle grimpa dessus, et telle Jack avec le haricot magique, se laissa porter jusqu'en haut. Kila était restée en bas, mais elle ne s'en faisait pas pour l'animal. Il saurait se débrouiller seul en attendant, c'était un chasseur et un solitaire, en dehors d'Arya. Il était débrouillars, et la rejoindrait peut être même au sommet de la muraille.
Une fois sur le rampart, la jeune elfe se dirigea à pas de loup vers l'ombre. Petit à petit, elle en distingue les contours. Dos à elle, grand, mince, les cheveux blancs, il possède des ailes de lumières. Il ressemble traits pour traits à un ange qu'elle a connu il y a pas mal de temps, les cheveux longs en moins, mais pourtant quelque chose diffère. Un sentiment étrange et diffus, qui irradie le corps de la princesse lorsque son regard se pose sur lui.
Finalement, elle se décide, et declare :

« Archael. »

Le ton est neutre, bien qu'un leger doute subsiste encore dans l'esprit d'Arya.
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Archael
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MessageBis repetita  (Arya) EmptyLun 30 Avr 2007 - 22:13

La pluie ne faiblit pas, et c'est un véritable rideau de nappes liquides qui ondule sur la Cité.

Elle coule sur les dalles de pierre devant la Porte d'Elament, sur les toits de tuiles et d'ardoises, sur les murs blancs, sur les aiguilles qui prolongent le sommet des tours. Elle coule aussi sur l'homme assis, le trempant complètement. Il est aussi mouillé que s'il était tombé dans le lac. Mais ni cela, ni l'arrivée d'une jeune femme près de lui ne le font réagir. Il a la tête légèrement penchée en avant, et ses mèches ruisselantes se plaquent sur son visage.

Ses lèvres bougent imperceptiblement, mais pas un son ne s'échappe de ses lèvres. Parle-t-il tout seul? Chante-t-il sous la pluie battante? Murmure-t-il des incantations? Non. Rien de tout cela. Si vous pouviez lire sur ses lèvres, vous verriez que les mots n'ont pas de sens. Il n'essaie aps de répondre à Arya, peut-être ne l'a-t-il même pas entendue. Les syllabes s'écoulent une à une, sans signification, comme quand on parle en dormant. Mais soudain, il tressaille et se redresse. Les cheveux projettent une gerbe d'eau autour d'eux, tandis que la belle tête se tourne vers l'arrivante.

Il semble jeune, très jeune même. Il a les traits finement ciselés des races d'autrefois. Il serait beau, sans soute, sans ces bandages qui ceignent son front et ces multiples coupures sur son visage. Et puis, aussi, sans ces yeux sans pupille, égarés.

Ils sont entièrement de la couleur des saphirs, cette riche nuance d'azur qui change de nuances selon l'angle de la lumière. Mais leur manque quelque chose ... ils sont trop fixes et trop profonds. Avez-vous déjà soulevé les paupières d'un blessé inconscients? Les iris en sont présents, mais lointains et sans reflets, perdus quelque part dans des gouffres où nul ne peut les suivre. Tels sont ces yeux-là, qui dérivent sur les choses avec autant d'indifférence que si elles étaient transparentes. Loin d'être menaçants, ils font pourtant presque peur, car ils sont las, sans vie.

Le Trône ne dit rien. Il se contente de regarder Arya comme s'il ne la voyait pas. Et le silence s'éternise.


"Crââââ!"

Du créneau où il se tenait immobile, c'est un corbeau qui s'envole. L'oiseau noir affronte la rafale, vire de bord et monte peu à peu en croassant. Son cri est rauque, discordant, le même que partout ailleurs. Le corbeau est le rôdeur du ciel. Hormis au milieu des glaces du pôle, les corbeaux se trouvent partout sur ce monde. Ils habitent aussi bien le monde des humains que les sanctuaires de la magie. Peu leur importe l'endroit, merveilleuse forêt elfique ou champ de bataille saccagé par les démons. Toujours, partout, ils vivent et offrent un vent leur robe sombre et leur cri funèbre.

Alors, l'Ange bouge enfin, pour suivre l'oiseau du regard. Et dans ses yeux sans âge, se détache sur fond de ciel gris, la silhouette noire aux ailes déployées ...
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