Arthur, chez lui avec Inou;

Comparée à la miss-pétée-de-trouille derrière Arthur, Inou restait campée, droite, les poings sur les hanches et bien décidée à défendre son territoire. Même si Arthur lui demandait, il ne pourrait pas comprendre et Inou lui expliquerait difficilement cette vision du territoire qui est chère aux hybrides. Inou considérait cette maison comme son territoire, avant il s’agissait de sa rue et de son carton ; elle devait bien avouer que cette maison était bien plus agréable à vivre…
Elle accepterait volontiers de tolérer temporairement cette gamine, mais au vue des étincelles dans les yeux d’Arthur, cette fillette risquait de rester plus longtemps, beaucoup plus longtemps que temporairement. Bien sûr soumettre un choix entre elle et la fillette serait injuste et totalement débile ; Inou savait qu’à choisir, Arthur préférait renvoyer dans la rue une jeune femme débrouillarde sans aucuns remords plutôt que de risquer la vie de la petite peste cachée derrière lui. Cette dernière semblait d’ailleurs sur le point de fondre en larmes, et Inou entendait déjà les gémissements typiques des gégnardes… Tout en l’observant Inou pensa que pour une petite, elle, avait tout pour plaire : un visage d’ange, de jolis cheveux, des yeux noisette très doux… Inou se gratta l’oreille et soupira ; la seule chose qu’elle pouvait reprocher sur le point de vue physique c’était les taches sur ses petites oreilles, preuve d’un mélange de race. Inou fit doucement le tour de la fillette, puis son regard dériva sur la jointure Arthur-Mÿno, il se planta ensuite sur la main du lycans, et elle le vit, l’espace d’un instant, dans la paume de l’elfe.

« Déjà un mois ? Oh !! Misère… »

Inou claqua le dos de sa main gauche sur son front d’un air désespéré ; elle savait ce que voulait dire ce pentacle, il n’allait pas tarder à redevenir sauvage et violent, plus loup qu’elfe. Malgré sa réversion pour la gamine, Inou trouvait triste qu’il ne la tue, car il semblait bien l’aimer… Elle l’aurait volontiers défendue, mais l’état de son poignet ne lui permettrait pas, comme elle revenait du bain, elle ne portait pas de bandages, elle n’avait pas eut le temps de les remettre.
Elle rouvrit les yeux et regarda Arthur, entre-temps la gamine avait commencé à pleurer pour de vrai ; Inou se sentit lasse, fatiguée et totalement oisive, chose peu courante chez elle qui habituellement déborde d’énergie. Elle soupira fortement avant de lâcher avec un geste de bras désinvolte en direction des deux autres :

« Très bien… Elle peut rester… »

Inou leur tourna le dos, elle avait perdu la bataille.
Les bras croiser sur son crâne, l’hybride monta les marches de l’escalier pour retourner en haut et ranger ses affaires… En son fort intérieur Inou pensait à la maladie de Arthur, cette lycanthropie qui lui gâchait la vie… Elle trouvait que le mois s’était écoulé très vite à son goût, trop vite ; elle fixa son poignet un petit moment. Il lui tardait qu’il ne guérisse, elle commençait à en avoir assez de faire attention à ses moindres faits et gestes.

Observant de changements rapides de la position de ses yeux, le jeune Elfe Lycan regardait Myno qui commençait à prendre une campure qui ne présageait rien de bon et, qui, considérablement, attendrit le jeune Arthur. Inou riposta en disant qu'elle pouvait rester ici tout en lui tournant le dos d'un geste gracile, et, alors qu'Arthur s'acroupissait d'un geste doux en pliant légèrement les jambes pour arriver face à face avec Myno, il fendit les lèvres en un petit sourire, pinçant les lèvres à leur commisure, tout en prenant soin de cacher sa main traîtresse dans son dos. Il regarda le visage humide de la jeune hybride, puis, prit la parole d'une voix qui se voulait douce. Simple. Glissante.

" Tu as le droit de rester, ne pleure pas. "

Sa voix avait été telle une plume qui glisse sur le sol sans aucun vent, une voix d'un frère ou d'un père à sa petite soeur. Il fit un petit sourire à Myno avant de retracer le chemin des larmes avec son pouce, pour essuyer les larmes qui avaient coulées, avant de replacer une mèche brune de la jeune fille derrière une oreille. Il se releva en tendant la main pour amener Myno vers le haut, pour lui montrer sa chambre. La chambre qui serait la sienne jusqu'à ce qu'elle parte d'ici.

Mÿno avait commencé à chouîner et fermait les yeux mouillés elle ne vit donc pas le regard inquiet de l’hybride adulte. Lorsqu’elle entendit une phrase très distinctement ; ses oreilles se dressèrent un peu et les yeux encore tout embués regardèrent la jeune femme, celle-ci lui tournait le dos et ne put donc pas voir le sourire satisfait de la fillette. Ce sourire disparut rapidement lorsqu’elle sentit le lycans se penché vers elle, elle repris une moue tristounette, elle écouta l’elfe et sourit timidement

« C’est vrai ? Vrai de vrai ? Je peux rester ? »

Elle tourna la tête vers l’hybride, celle-ci montait les escaliers sans se retourner une seule fois… Mÿno regretta légèrement le sale coup qu’elle faisait à cette jeune femme, mais après tout il n’y avait de la place pour qu’une seule hybride dans cette maison. Elle sentit Arthur lui prendre la main, elle se laissa faire et suivit même le lycans sans rechigner.
Elle devinait qu’il allait certainement l’amener à sa chambre… Sa chambre à lui ou sa chambre à elle ? Elle espérait quand même qu’il lui montre sa chambre à elle, cela ne la gênerait pas de dormir avec lui mais elle préférait avoir sa chambre à elle toute seule pour mieux étaler ses affaires…
Mÿno se retourna pour regarder ses affaires, sa valise était rester à l’entrée de la maison ; elle lâcha la main de Arthur pour aller la récupérer, une fois qu’elle l’eut prise elle retourna prendre la main du lycans, avec quelques peines pour l’apporter, Mÿno la traîna donc par terre. D’aucune façon la fillette semblait méfiante à l’égard du jeune homme, de toutes façon Mÿno ne voyait pas l’intérêt de se méfier de lui…

Inou montait les escaliers en pensant à différentes choses de sa vie future, Inou pensait que maintenant Arthur n’aurait certainement que d’yeux pour la gamine ; elle était un peu dégoûtée de cette situation, dire qu’elle pensait s’être trouver un petit nid douillet, avec de la compagnie en plus et que tout était gaché maintenant... Inou entra dans la salle de bain et récupéra ses affaires avant de rentrer dans la chambre qui lui avait été réservée.
Posant ses habits sur une chaise, elle examina son kimono court et sa tache de sang.

*ça aura du mal à partir de là… *

Inou fit la moue, elle n’avait rien contre des petites taches mais là c’était carrément une nébuleuse rouge pâle sur le derrière de la personne qui le portera ; gênant n’est-ce pas ?
Inou lâcha soudain ses habits sur la chaise, dépitée, elle se laissa ensuite tomber sur le lit avec son bras gauche sur les yeux ; elle devait refaire son bandage sur son poignet… Elle se tourna un peu sur le coté pour regarder la trousse de premiers soins, soupirant elle se redressa et commença son ouvrage…
Quelques minutes plus tard elle eut terminée son bandage, elle se leva et sortit de la chambre, mine de rien elle devait à nouveau préparer à manger, le soir approchait doucement… En entrant dans la cuisine elle se cogna le bras droit contre un meuble, la décharge de douleur se propagea jusque dans son poignet. Se crispant de douleur en se le prenant dans son autre main et étouffant un cri tout en laissant échapper un grognement sonore.
Elle se pinça ensuite la lèvre supérieure et avança vers la cuisinière en maugréant contre sa maladresse et en l’idiotie d’Arthur à avoir mis ce meuble ici… Une fois la douleur un peu passée Inou saisit une casserole, la posa sur la table et ouvrit le frigo. Posant un doigt sur son menton, elle se demandait ce qu’elle pourrait faire.

*Viande ? Poissons ? Légumes ?*

Inou se décida pour un poisson blanc accompagné de haricots beurre… Se saisissant des ingrédients convoités Inou les posa sur la table. S’arrêtant pendant quelques secondes et tendant l’oreille ; elle n’entendait qu’un simple petit bruit de fond, Arthur et Mÿno semblait jouer ensemble à je-ne-sais-quel-jeu…
Inou soupira et continua sa préparation, griller le poisson à la poèle avec un peu d’huile… Tiens, il n’y a pas d’huile ? Pas grave, prenons du beurre…
Le poisson grillait dans la poêle alors que Inou décossait les haricots, elle aurait bien voulut un peu d’aide…
A ce train là son poignet ne pourra jamais guérir proprement, en effet chaque petits mouvements empirait l’état de son poignet.
Alors qu’elle décossait un unième haricot elle réagit soudain à une vive pensée de ras-le-bol, elle se renfrogna et écrasa un haricot entre ses mains.
Elle sortit de la cuisine et hurla :

« Arthur vient m’aider !! »

Arthur, chez lui avec Inou;

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