Qui cherche, trouve. (Shinreï +libre si bonne qualité de RP)

Ven 20 Oct 2006 - 22:29

Yumi rougit, elle renifla doucement et tourna la tête. Elle sentait qu'elle génait, une impression désagréable de faire tache dans un tableau sombre ; elle regardait le soleil se coucher doucement, les nuages se teintaient de roses qui se transformait en violet puis plus tard se transformera en bleu nuit, comment le monde pouvait-il ainsis s'assombrir d'un coup, sans prevenir, tout comme un coeur pouvait sombrer dans le mauvais coté...
Elle sentit la main de Shinrei sur son épaule, elle se raidit un peu mais ne fit rien, elle l'écouta, elle se doutait qu'il ne comprenait pas, elle s'imaginait shinrei comme quelqu'un d'assez groguegnard et de pas trés habitué a ce genre de discussion comme il disait. Soupirant elle sentit quelques instant plus tard le contact doux et chaud de la cape que portait Archael, elle savoura ce contact trés agréable et secoua ses cheveux pour recouvrir ses épaules, doucement elle glissa ses mains jusqu'a celle des garçons, une pour Shinrei et l'autre pour Archael.
Ses yeux ne coulaient plus mais les traces restaient ; elle serrait les mains de ses deux amis, tous doucement elle murmura tout d'abord ses lèvres tremblaient et n'emettait aucuns sons, mais peu à peu elles se detendirent et murmurèrent:

"je suis désolée... Je vous ai certainement dérangée..."

Rougissant encore plus elle serra un peu plus fort les mains des garçons... Devait-elle leur dire ?
Elle inspira de l'air et lachâ leurs mains, avançant de deux pas et se retourna vers eux.

"J'ai l'impression... d'avoir gaché une discussion importante et serieuse... J'ai raison, non ?"

Les pieds dans l'eau, ses mains se tortillaient et ses yeux restaient vers le bas, elle voulait leur dire, mais pas d'un coup... Petit à petit...

(Dieu j'ai honte de moi >< desolée mais je peux pas faire mieux ce soir... j'ai le nazometre puissance dix...)

Sam 21 Oct 2006 - 13:18

Cela fut normal que l'ange qu'est Archaël suite aux paroles de Shinreï vint se pardonner avec une délicatesse que l'elfe noir possédait beaucoup moins et ceci malgré même les quelques moments d'abscence mentale que prodiguait Archaël. Le vent de l'est souffla sur le lac, décrocha le ruban fin, minuscule et noir qui accrochés les cheveux de Shinreï sur l'arrière en une queue de cheval hérissé dont il prenait chaque jour soin de les coiffer, lui donnant un style, une apparence qui ne pouvait être vraiment critiquer que pas sa froideur rarement surpasser pas sa gentilesse. La main posés sur son épaule, il ferma les yeux quelques secondes, rassurait par la présence réchauffante et douce de l'ondine.

Les larmes de Yumi cessérent de couler, mais il semblait qu'elle se trouveapar la situation précedente comme une tache rougeâtre pressé contre une toile censé rester blanche, dans le sens péjoratif des évènements et des conséquences dont la dramatisation variait selon le point de vue adopté. Au contraire cela donne de la couleur, de l'originalité dans un monde happé peu à peu part les ténèbres, un sursis de bonheur et de joie dans un univers de magie peut-être trop rélaistes pour le coeur pure d'une enfant comme celui qui semblait habité dans le corps ondin en face d'eux et dont les pieds commençait à se tremper dans le lac.

Aussi évident que la gentilesse habituel de Yumi, il semblait qu'elle était habité par le doute de leur réveler un secret, cela se voyait dans son regard dans le comportement qu'elle affichait, comme si par la peur des réactions, elle s'éloignait sans vraiment quitter les lieux, établissant une certaine distance entre eux.

"Tu ne l'as pas gaché, tu l'as reporté! Dans l'immédiat, cette discussion n'était pas importante et ta présence ne me dérange, au contraire, elle réchauffe les âmes, la mienne étant gelé depuis déjà un certain temps!"

Usant d'un ton toujours plus rassurant et doux, insctitivement par amitié et par stratégie enfin de connaitre ce qui se dissimule sous le comportement de plus en plus louche de Yumi, il devenait de plus en plus calme, à la fois terrifié par la tragédie qu'ils allaient peut-être subir par le secret de Yumi, qu'elle allait sûrement dévoilé et dont Shinreï le percpicace pouvait en être sûre. Un Suiton ne posséde pas d'empathie, mais rare sont les fois où leur prédictions et leur suppositions se révela fausses.

Ne diminuant pas la distance qui le séparait de la position de Yumi, il se prépara énergétiquement à bouger au cas où la situation dégénerait ce qui était une hypothèses à prendre en compte. Le regard posé sur la nuque de Yumi, il attendit la suite des évènements avec une curiosité qu'il essayait de dissimuler

Jeu 26 Oct 2006 - 17:40

"Tu as tort" fit l'ange avec gentillesse, mais fermeté. "Crois-tu que tout ce sont nous pouvons discuter aie plus d'importance que l'amitié?"

Tout en parlant, il avait gardé le regard fixé sur les collines Devëlites, dont on devinait le sommet dans le prolongement du lac. Là-bas, le soleil sombrait peu à peu au bord de l'horizon. A la fin de cette journée exceptionnellement chaude, l'air était poussiéreux, donnant aux rayons solaires des tons cuivrés. Ils teignaient de violet les cheveux bleus de Yumi, allumaient des reflets de flamme dans la longue crinière d'Archael, et nimbait d'une clarté orange le visage impassible, quoiqu'inhabituellement détendu, de Shinreï. Trois Elémentalistes de la Cité-Refuge, trois enfants de races si différentes : l'une de l'eau, l'autre de la terre et le dernier du ciel. Trois personnes qui s'entendaient de "parfaitement" à "moyennement" selon les moments, mais qui s'appréciaient et se soutenaient. Trois... oui, trois amis.

De ces trois qui faisaient face au crépucule, chacun réagissait d'une façon différente. Yumi regardait alternativement ses interlocuteurs et la surface de l'eau. Sa nervosité était presque palpable. Imperturbable, Shinreï observait la scène avec attention, sans dévoiler pourtant ses pensées au-delà d'une curiosité somme tout parfaitement justifiée. Quand à Archael, il n'était pas vraiment reparti dans ses rêveries, mais contemplait le soleil couchant tout en parlant, une lueur un peu inquiète dans les yeux.

Il faut dire que les anges étaient réputés pour être sensibles à bien des choses qui ne se voyaient pas, et même ne s'expliquaient pas. C'était à la fois l'une de leurs plus grandes qualités et de leurs plus grands défauts. Ils n'avaient pas la vigilance naturelle des Elfes, ni l'instinct infaillible des Hybrides, car à ses deux races rien ou presque n'échappait. Non, chez eux il s'agissait de quelque chose de beaucoup plus imprécis. Ils ne guettaient ni le monde extérieur avec leurs sens, ni le monde de la magie avec leur esprit. Ils entendaient avec le coeur, écoutaient chanter le monde et le temps. Et parfois, ils y percevaient les fausses notes, celles qui apportent la violence, ou simplement la peine. Ils ne savaient ni l'analyser ni le traduir en mots, mais leurs pressentiments faisaient rarement erreur.

Peut-être était-ce pour cela que le soleil mourant reflétait ses tons de sang sur les prunelles du Trône. Il était légèrement inquiet et ne cherchait pas à le cacher. C'était quelque chose de vage, de diffus, mais il percevait une fausse note grandissante dans la partition invisible qu'il écoutait en permanence.

Son regard vint à nouveau se poser sur la jeune ondine. Etait-ce elle? Elle avait quelque chose sur le coeur, même un gobelin myope le verrait sans peine. Mais ce pressentiment de peine et de larmes, qu'il ressentait quelque part au milieu des fils de leur destin... était-ce par rapport à ce secret? Ou quelque chose d'autre? Combien il aurait aimé savoir. Mais même aux anges, il n'est pas donné le don de lire clairement les voies d'un avenir changeant, car seuls les dieux connaissent l'avenir, et le ciel restait muet quand les créatures du monde levaient les yeux pour l'interroger. Mais ses intuitions ne s'expliquaient pas. Elles existaient, c'est tout.

Se décidant enfin, l'ange mit un genou en terre pour placer son regard devant celui de Yumi.

"Tu sais, Yumi... depuis notre cours de nage, tu n'es plus la même. Quelque chose ne va pas?"

Mer 1 Nov 2006 - 20:56

Tout en écoutant ses amis Yumi essuya le reste de larmes qui restaent sur ses joues, elle avait un peu honte d'avoir pleurer devant eux, déjà qu'elle avait si peu confiance en elle il fallait en plus qu'elle se ridiculise devant deux des seuls garçons qu'elle connaissait...
Elle soupira et regarda le ciel.
Portant ses deux mains devant son ventre elle adressa une prière muette et pauvre en volonté ; elle aurait voulut, elle aurait put...
Elle rouvrit les yeux durant cette prière innachevée, Archael avait un doute. Elle se retourna doucement comme pour verifier l'expression de l'ange et se retourna dés qu'elle croisa son regard.

"Je vais bien."

Pourquoi inquiéter les autres ? Cette affaire ne regardait qu'elle, et sa famille ; Yumi ne les avait pas encore prévenut d'ailleurs, mais Yumi n'amait pas mentir, en réalité peu de gens allait vraiment bien dans le vrai sens du terme, souvent ils ont des myriades de petits soucis qui leur pourrisse la vie... Alors Yumi mentait.
Elle fixa a nouveau le ciel et se sentit encore plus petite et impuissante que jamais.
Des questions lui venaient à l'exprit, des questions pas toujours trés positives et guillerettes. Il fallait qu'elle continue a parler avec eux ou ou moins s'occuper l'esprit pour ne plus penser...
Elle commença à tordre ses doigts pour s'occuper tout en essayant de chasser les pensées de sa tête ainsi que trouver un sujet de discussion...
Un éclair lui vint a l'esprit et elle posa alors, en une seconde, comme à son habitude, un faux sourire.
Elle se retourna puis essaya de prononcer un mot, aucun son ne sortit. D'abors surprise Yumi se prit doucement la gorge et regarda dans le vague, à nouveau ce gout detestable...
Elle ravala et resta le regard vide.

Face aux deux garçons Yumi avait l'air fine, déjà que souvent elle pouvait se tromper dans ses phrases mais le pire c'était dans ces moments là où rien, absolument rien ne sortait alors qu'elle voulait se guérir...
Elle inspira puis essaya à nouveau de parler : rien.
Elle en avait marre, pourquoi le sort s'acharnait-il ? Elle serra les poings mais se retint d'exploser, son images pourrait en patir : les deux garçons la regardait peut-être...
Baissant les épaules elle releva la tête et sourit doucement à l'elfe et à l'ange, ses yeux se remplirent a nouveau de larmes, Yumi essaya de les ravalées, mais l'une d'elle coula tout de même...

".... pardon......"

Yumi posa une main devant sa bouche et tenta de contenir les larmes qui menaçaient de la submerger ; elle n'avait pas envie de les voir s'apitoiyer sur elle ou même avoir pitié ou la consoler... Elle voulait juste qu'ils lui sourient... Yumi tremblait et gémissait doucement, voyant que ses efforts étaient inutiles elle se retourna et fit quelques pas vers le large.
Elle allait partir, elle ne voulait pas leur imposer cette vision briser d'elle même, alors partir se calmer dans les fond du lac lui parraissait la meilleure solution...
Bien sur, ils pouvaient toujours la retenir...

Mer 1 Nov 2006 - 23:49

Laissant le temps s'écoulait, les larmes séchait, les paroles fussait avaec plus ou moins de maladresse, ses cheveux profitait du doux vent qui se glissait sur le lac, l'elfe à la peau aussi noircit que la plus belle nuit d'hiver où les nuages ombrageant le ciel, empêchent les humains d'observer ses petites lumières aussi intense que celle des lucioles et qu'on appelle étoiles, détourna son attention et son regard en dehors de la scène et observa le ciel.

Un oiseau de toute son envergure zébrait le ciel, déployant ses ailes à l'air frais et planant au-dessus du plan d'eau. En le fixant de plus près, on pouvait déceler dans son bec un rouleau, un papier serré par un un fin tissu rouge enroulé en son milieu et emprisonné dans de la cire rouge parfaitement moulé pour l'utilité que cela aller posséder.

Levant le bras droit dans sa direction avec délicatesse, d'une main molle mais gracieuse dans le geste qu'il prodiguait, le chasseur de primes aux visage de glace fit signe à l'aigle de s'approcher enfin de délivrer le courrier. Plongeant vers leur positions, la bestiole attérit avec précision et agilité sur le poignée que le traqueur démoniaque lui avait tendu, ce dernier arracha sans brutalité le message qu'il tenait dans sa bouche sans pourtant avoir baver dessus.

Un message, un texte, un ordre, une mission d'éxécution, quelques informations sur les lieux et l'endroit de la cible, la prime en retour, et une signature en bas, aussi anonyme aux yeux de l'elfe noir qu'elle était flou et à moitié grifonné, preuve que Shinreï devait partir, accomplir un nouveau but, l'une de ses premières missions.

Plaçant l'objet sous sa tunique avec discrétion, l'elfe noir aux regards beaucoup plus sombre qu'avant, beaucoup plus froid et impassible, se retourna vers ses deux amis, une ange de l'Eau et un Ange du Vent, Yumi et Archaël, amis aussi impropable qu'utile et sympatique à ses yeux. La jeune fille commençait à partir vers les flots bleutés de Yuta, tandis ce que le jeune homme avait posé genous à terre. Sans comprendre si son intervention pouvait paraïtre maladroite dans une telle situation, il fit un signe de tête amical vers Yumi et une salutation respectueuse à Archaël adressé aux compagnons de guerre en temps normal, le majeur collé à l'index placés à son milieu sur l'extrémité nasale, les autres doigt complétement plié ainsi que l'autre main placé derrière le dos perpendiculaire au corps, le poing fermé.

"Désolé de ne pouvoir rester plus longtemps, le devoir m'appelle. A une prochaine fois Yumi avec joie! On se reverra un autre jour pour finir cette discussion, petit Trône!"

Avant de se volatiser des yeux de ses interlocuteurs gràce à sa vitesse légendaire et sa discrétion exemplaire, par de pas vifs, sousples et légers, aidés par l'eau du lac qui masque à chaque fois ses pas quand il s'y aventure, il sourit malgré tout avec tendresse et amitié à ses deux acolytes, il ne retirait d'eux que le positif puisque leur défaut se faisait minime. Et sans laisser une trace de sa présence énergétique ou physique, sans laisser un cheveu signalait son passage à ce endroit précis, il disparut silencieusement.

Sam 4 Nov 2006 - 21:44

Pendant les quelques minutes qui avaient passé, le soleil avait coulé derrière l'horizon, avec sa rapidité habituelle en cette saison. Le rouge flamboyant du couchant fit place au violet du crépuscule, tandis que derrière eux, les premiers diamants célestes aparaissaient en direction de l'est. Petits grains de clarté au milieu d'un océan de saphir bleu sombre. Cette nuit, il n'y aurait pas de lune et elles brilleraient de tout leur éclat.

Mais d'éclat, il n'y en avait pas dans les yeux de Yumi. Ses prunelles se ternissaient, prenant les reflets vagues de la tristesse pendant qu'elle détournait les yeux, incapable de croiser cet autre regard qui la sondait, ce regard de la même couleur que le firmament au-dessus d'eux. Les yeux de la jeune ondine brillaient de tristesse qu'il percevait sans vraiment la comprendre. Un instant, il hésita. Que dire, que faire dans des circonstances pareilles?

Soudain, quelque chose se modifia dans l'harmonie de l'air. Cette vibration qui une fois entendue une fois, demeurait en permanence à la limite du subconscient. Ce n'était pas un détecteur de mouvement, ni même de traces magiques. Non, cela fonctionnait de la même manière que les pressentiments qu'avaient les anges élémentalistes : la perception d'une dissonnance dans la partition du monde.
Cela n'était de loin pas aussi précis que les capacités de détection des Elfes ou de bien d'autres peuples, mais cela présentait l'avantage qu'il était impossible d'y échapper - à moins d'être soi-même un Aera de haut niveau, capable d'agir sur la magie mystérieuse de l'Air. En effet, cet écho ne se souciait pas d'aucun camouflage physique ou énergétique. En effet, cet écho transcendait toutes les réalités, venu directement des domaines flous des limbes mal connues de la magie. Ce qu'il détectait, ce n'était même plus la vie elle-même, mais la trace de toute vie dans le flot du temps. Il ne renseignait aucunement sur la nature de ce qu'il percevait, mais réagissait tout aussi bien pour une vulgaire souris sortant le bout du museau de son trou, que pour un élémentaliste Terra - ou un démon - qui aurait utilisé ses capacités de silence, d'illusion et de camouflage à pleine puissance. La seule chose pour laquelle elle ne fonctionnait pas était pour détecter les créatures sans vie réelle, notamment tout type de mort-vivant ou d'incarnations de forces magiques. En revanche, cette sensation réagissait particulièrement violemment en présence de démons, qui étaient une dissonnance par leur existence même...

Remarquez qu'elle avait tout de même trois défauts. Premièrement, son effet de réagir à tout et à n'importe quoi sans être précise sur la nature de ce qu'elle repérait, la rendait parfois complètement inutile dans des endroits où la vie grouillait de façon abondante. Deuxièmement, si elle était capable de ressentir la présence de choses de totalement et absolument indécelables, c'était bien beau mais si les yeux ne pouvaient pas le voir, cela n'empêchait pas d'être incapable de se défendre. Troisièmement... cette technique n'existait pas. Aucun écrit n'en parlait. C'était quelque chose qu'il avait découvert lui-même, et qu'il commençait seulement à comprendre - à peine... aussi ne savait-il s'en servir que de manière très imprécise. Néanmoins, ce fut suffisant pour repérer l'arrivée de l'aigle, qui d'ailleurs n'était qu'un simple messager, pas particulièrement discret. Les yeux de l'ange pivotèrent et vinrent se fixer sur l'oiseau royal, lequel se posait sur le bras de Shinrei. il ne fallut pas longtemps à celui-ci pour déchiffrer le message qui lui était apparemment destiné.

Ainsi il partait, l'elfe noir farouche, pour une nouvelle quête qui le mènerait sans doute plus loin que l'ange ne pouvait aller. Par nature, Shinreï était un être sombre dont il ne pouvait voir les chemins. Quand le mystérieux Drow disparaissait dans ses routes secrètes et profondes, partant pour des raisons que lui seul connaissait, il échappait au regard de l'ange car celui-ci était tourné vers le ciel. Etrange personnage... parfois sympathique, souvent positivement imbuvable, toujours fascinant. Bien sûr, il avait ses défauts, notamment une arrogance rarement égalée de tous ceux qu'il avait rencontrés... et pourtant, il émanait de lui quelque chose d'iincomparable. Aussi la réponse d'Archael à son salut fut-elle emplie du même respect et de la même estime, malgré l'ironie du ton du drow. Bon voyage, compagnon, et puisque tu n'es pas de ceux du Jour et du Soleil, que ce soient les étoiles de la Nuit qui les remplacent pour guider tes pas.

Shinreï parti, il reporta son attention sur Yumi. Celle-ci s'était déjà éloignée, elle aussi, s'enfonçant peu à peu dans le lac. Archael plissa les yeux. Non... elle commençait à ressembler à quelque chose qu'il avait connu. Ce n'était pas bon... quand la tristesse emplit un coeur, celui-ci pleure. Mais s'il s'isole, se mure dans la solitude, si les larmes continuent à couler sans personne pour les essuyer... si la tristesse et la solitude sont trop grandes pour pouvoir être surmontées seul... un jour ces larmes tarissent. Alors coulent à leur place les pleurs rouges du sang, et la blessure au coeur ne guérit plus jamais.

Peut-être était-ce cela qu'il avait inconsciemment redouté. Peut-être se trompait-il complètement. Mais il ne posa pas la question. Au creux de ses mains, la magie se mit à étinceler. En réponse, le Chantepierre jaillit en l'air, sortant de son étui comme mû par une volonté propre. En un instant, l'instrument de cristal avait rejoint les mains de l'ange blanc. Fermant les yeux, il posa ses doigts sur les cordes de verre et commença à jouer. Les accords enchantés du vent se déployèrent dans l'air, vibrant de tout leur chant de lumière et de son. Jamais encore il n'avait utilisé la harpe de cristal de cette façon. Autour du Trône, l'air s'illumina d'un paisible reflet d'étoiles, allumant des reflets de diamants sur chaque brin d'herbe. Sur quelques mètres, l'eau du Lac Yùta se changea en une nappe d'argent scintillant, comme quand la pleine lune se reflète sur sa surface.

Et de ce foyer de lumière, un long ruban de lumière se mit à voyager à travers l'espace, franchissant les mètres qui les séparaient pour venir entourer Yumi comme une chaude caresse. Chatoyant de dizaines de nuances de perle, il scintillait doucement, comme une main amie posée sur l'épaule, sans contraindre, juste comme un appel amical. L'accord de cristal semblait vivant, se lovant doucement autour de l'ondine pou lui murmurer au creux de l'oreille sa chanson consolante.

** Ne pleure pas, reviens... **

Sam 18 Nov 2006 - 13:32

Yumi marchait calmement dans l'eau, celle-ci lui atteingnait deja le haut des mollet. Sa robe mouillée pesait plus lourd, mais Yumi avançait. Elle avait toujours fait ainsi, avancer droit devant, les mains rejoint devant son ventre comme une prière silencieuse durant sa marche.
La louve trotinnait et éclaboussait as maitresse au coté de l'ondine, soudain elle s'immobilisa, les oreilles dréssées, elle leva ensuite le museau en direction de l'oiseau qui approchait ; peu importe la couleur de son plumage ou alors la raison pour laquelle il était là ; habituellement elle l'aurait regarder en pensant en faire son repas mais celui-là sentait trés mauvais a son gout, elle recula en grondant et retroussant les babines, puis finallement fila a l'anglaise sans une éclaboussure dans l'eau.
Yumi ne sut pas pourquoi sa louve agit ainsi et elle la regarda d'un regard vide et non interresser, elle se retourna a moitié et apperçut Shinrei, un parchemin a la main , s'en aller avec rapidité ; Yumi lui adressa un hochement de tête discret accompagné d'un cillement des yeux en guise d'au revoir.

*a quand la prochaine fois...*

Elle regarda a nouveau l'horizon où se plongèrent ses yeux, à cette heure-ci de la soirée l'eau avait exactement la même couleur outremer que les yeux de la nymphe. Une ouleur sombre et pourtant si douce, une infinité aussi profonde que l'Océan qui avait vu grandire la jeune fille, envellopant l'esprit de celui qui s'y plonge.
Yumi soupira et avança à nouveau dans l'eau, sentir ce contact aqueux sur ses jambes la rassurait, le sable sous ses pieds heurtant parfois un coquillage ou un caillou ; les souvenirs revenaient, elle se rappellait qu'elle était née sous cette eau et qu'elle y mourra...

Soudain une agréable mélopée vint aux oreilles de l'ondine, comme des bambous de verres qui s'entrechoqueraient entre eux, doucement un leger vent vint faire virevoleter ses longs cheveux bleus ; elle en retint une partie avec sa main avant de se sentir envellopée dans une chaude caresse et deux mots vinrent la reconforter ; en ouvrant les yeux elle vit le sintillement de l'eau. Elle se retourna pour regarder Archael, il se trouvait au milieu d'étoiles sintillantes et tenait entre ses mains une étrange harpe faite de verre. Yumi sourit doucement, cet ange était si attentionné, toujours pret a ecouter et aider les personnes dans le besoin... Les anges trouvaient-ils des moments pour s'occuper d'eux même ?
Yumi avança dans la direction de l'ange, il lui donnait de son temps, cela aurait été impolit de refuser. Plus elle s'approchait plus la mélopée prenait de l'importance, sans doute veanait-elle de la harpe que tenait le Trône, Yumi avait presque l'impression de flotter ; elle avait du mal a se concentrer sur ses pas et manqua de trebucher lorsque son pied atteint la berge, finallement lorsqu'elle fut devant lui et essaya de sourire et soupira.

"Je ne pleure pas encore tu sais."

Elle était devant lui, les mains balante, les cheveux défaits mais une mèche tenait derrière une de ses oreilles ou pendait une petite boucle d'oreille en forme d'aile ou le centre était une petite boule de cristal bleue. Toujours debout et droite comme un "i" yumi regardait les doigts de l'ange, il parcouraient les cordes de la harpes si rapidement, si precisement et le tout avec une grâce que même la plus belle des ondines ne pourrait égaler...
Doucement les jambes de Yumi se flèchirent et elle s'agenouilla sur le sable, sa robe precedement mouillée avait recoltée des grains de sables qui s'étaient mis eux aussi à briller grâce à la magis de Archael.
Yumi baissa la tête et ses cheveux vinrent cacher le visage de la nymphe, l'eau saline menaçait a nouveau les joues de la jeune fille mai elle les retenaient, pensant qu'elle avait suffisament pleurer pour aujourd'hui...
Elle était revenut prés de lui, comme il le lui avait demander

Jeu 30 Nov 2006 - 22:05

Les yeux fermés, Archael continuait à faire chanter le vent au creux de ses mains. Les notes s'adoucissaient, s'allongeaient tel un toucher léger et affectueux. La lumière qui l'entourait diminuait peu à peu, perdant son éclat de diamant pour se teindre de reflets de perle, comme une douce et consolante caresse. Les milliers de petits points de lumière qui dansaient dans l'air montèrent peu à peu se fondre parmi les vraies étoiles qui apparaissaient peu à peu.

Debout au bord du rivage, ses longs cheveux ondulant légèrement dans son dos, il continuait à faire glisser ses mains sur la lyre de lumière. Il n'ouvrit les yeux que lorsqu'il sentit Yumi tout près, presque au rivage. La jeune ondine était revenue en effet... était-ce le chant qui l'avait ramenée? Peut-être, mais rien n'était moins sûr... même un professeur ne pouvait se vanter de pouvoir agir sur le coeur comme il le voulait. Elle était revenue parce qu'elle l'avait voulu ainsi...

Déjà elle sortait de l'eau, silhouette mince et gracieuse comme une divinité marine. Sur son dos, sa chevelure bleu océan ruissellait librement, en longues boucles de lapis-lazuli qui descendaient en chatoyant paisiblement. Ainsi coule l'eau d'une cascade dans le crépuscule, ainsi était Yumi, belle et pure sous la lumière des premières étoiles. Aux yeux de l'ange venu de si loin dans le ciel, elle était semblable à une princesse du monde aquatique, à l'une des cent filles du Roi de la Mer. Ces sirènes qui selon la légende, ne sortent de l'océan qu'une fois l'an, l'espace d'une nuit...

Mais la mer a aussi ses colères, elle a aussi la tristesse qu'on perçoit dans le chant des vagues, le soir. Etait-ce cette peine que les yeux de l'ondine laissaient voir en contemplant son ami? Lentement, Archael laissa la musique décroître, jusqu'à s'éteindre sur un dernier accord de cristal. Mais avant que son écho n'aie disparu, quelque chose avait cédé en Yumi. Elle était tombée à genoux sur le sable, les cheveux tombant devant son visage, comme une enfant désespérée...

Sans précipitation, le jeune homme aux ailes transparentes s'assit à côté d'elle. D'un geste tranquille, il dégagea une mèche de cheveux bleus de devant le visage de son amie, mais sans parvenir à voir son visage.

"Mais ton coeur pleure, lui..."

Au-dessus de leurs têtes, un oiseau marin passa, glisant dans l'air du soir comme un fier et libre voilier, et son long cri rauque semblait lui aussi contenir la peine de la mer et la peine du coeur... lentement, Archael posa sa harpe, et sans souci de tacher sa tunique de sable, prit au creux de ses paumes la petite main de l'ondine.

"Toutes les larmes ne sont pas un mal, Yumi... elles ne peuvent pas soigner les blessures que tu as en toi, mais elles les adoucissent. Si tu es triste, ne parle pas... laisse-les couler jusqu'à ce qu'elles s'éteignent."

Archael était gentil… Si gentil, peut être trop même…
S’il s’était trouvé, autrefois, à moitié mort devant les portes de la cité c’était pour protéger des personnes ; aux cours de natation aussi, malgré sa peur ; idem pour les cours de vol où il prenait de grands risques malgré le calme apparent… Même maintenant, il lui donnait de son temps pour la consoler, alors qu’elle n’avait rien demandé…
Yumi frissonna, Archael lui donnait tant, et elle ? Que lui donnait-elle ? Rien.

Elle avait l’impression de poser problème, de n’être jamais là au bon moment ; s’efforçant d’être agréable et gentille malgré les mensonges, être une ondine…
Yumi écoutait l’ange jouer, cette musique l’apaisait, aussi lorsque celle-ci s’arrêta, la jeune fille regretta un peu le silence qui s’en suivit. Archael vint s’agenouiller à ses cotés et lui prit la main.
Elles étaient douces et chaudes, celle de Yumi étaient bien plus froides ; ensuite il l’encouragea à pleurer pour libérer ses peines, Yumi sourit et resserra les mains de l’ange dans les siennes.

« Je ne veux pas… Je n’ai pas envie… Que tu sois… M… »

La phrase resta en suspend, et elle le restera sans doute à jamais ; les épaules de la nymphe se baissèrent encore un peu, accompagnées d’un soupir, Yumi releva doucement la tête et regarda son ami entre deux mèches de cheveux azur.

« Tu sais chez moi on dit que l’Océan est née des larmes de ses enfants, autant les ondines que les sirènes : La Mer était jalouse, ses filles s’étaient trouvées des maris et profitait de l’abris qu’elle leurs offrait sans faire attention à elle. Alors la Mer entra en colère et se secoua durant 40 jours et 40 nuits, elle exila ainsi les filles dans le désert central du monde, car à cette époque les grands continents étaient séparés par des déserts immenses, infranchissables… Donc les femmes étaient séparés de leurs amants, elles commencèrent à pleurer ; tant et si bien qu’un Océan se créa pour rejoindre la Mer et permettre aux maris et aux femmes de se retrouver, depuis ce jour les ondins et les sirènes font de leur mieux pour autant pleupler l’Océan que la Mer, ainsi ils évitent de rendre l’un ou l’autre jaloux… La suite dit que les ondins choisirent lOcéan et les sirènes préférèrent la Mer ; malheureusement une sirène tomba amoureuse d’un ondin, ils s’aimèrent et firent un enfant… La Mer qui n’avait jamais vraiment aimé l’Océan ; elle ne le supporta donc pas ce croisement et marqua l’enfant… Les parents durent se séparer et l’enfant se retrouva seul… Il pleura, tellement qu’il créa les fleuves, les rivières et les ruisseaux ; mais cet enfant était aussi un maître de la Terre, il décida de se venger et créa plusieurs îles dans la Mer, la balafrant de millions de récifs pour se venger.
La morale, c’est qu’aujourd’hui, aucune ondine ou sirène ne doivent plus pleurer. Car chaque larme créera quelque chose, une bénédiction, ou alors une malédiction…»

Après sa petite histoire Yumi resta muette durant un instant…
Le sable ne brillait plus, la magie était finie, mais Archael restait rayonnant, certes sans sourire mais une lumière apaisante rayonnait doucement de lui, de ses ailes, de son être tout entier… Yumi se sentit tellement stupide et idiote de rester ainsi à se lamenter sur elle-même ; elle devrait prendre exemple sur lui, ne pas se plaindre et marcher la tête droite… Ne pas pleurer…
Doucement, un murmure sortit des lèvres de la jeune ondine :

« Dis Archael, tu as déjà pleuré ? »

Yumi regarda son ami tout en écoutant sa réponse, pour elle il était impossible qu’il ait déjà pleuré, il semblait si paisible, quelqu’un à qui tout sourit dans la vie ; bien sûr elle savait que cela était impossible et qu’une vie parfaite était une chimère ; qu’un jour où l’autre le passé rattrapait ses oublis pour vous pourrir la vie…
Yumi serra un peu plus fort les mains du trône, peut être pour empêcher les siennes de trembler ou peut être pour s’assurer qu’il était bien réel, qu’il était bien là, devant elle, et qu’il se trouvait ici parce qu’il était son ami… Mais pour combien de temps…
Yumi s’était toujours reprochée le fait d’être trop maternelle pour les personnes qu’elle connaissait, ses proches ou même les inconnus blessés… Elle se reprochait aussi le fait de ne pas prendre assez soin d’elle, de son corps ; elle se reprochait d’être plus belle que les « autres » ; d’être trop gentille ; de ne jamais dire se qu’elle pensait ; de supporter les regards injurieux ; d’obéir trop facilement ; de stagner au niveau de première année.
Elle se reprochait même le fait d’exister, alors qu’elle aurait dû mourir…
Elle retint un sanglot a cette pensée et pinça les lèvres, elle ne voulait plus pleurer devant son ami, elle voulait se montrer forte… Comme la mer.

Quelques mots hachés, échappés comme malgré elle, et puis l'ondine se mit à parler, à raconter. Non ce qui pesait sur son coeur, mais l'un de ces récits nommés légendes, qui contiennent le mystère du monde et le rêve des hommes. Il connaissait bien des récits, mais celui-là était nouveau pour lui, aussi l'écouta-t-il sans interrompre, se laissant porter par le son des mots.

Les anges avaient aussi leurs contes sur les pleurs. La légende d'Orin et d'Ishitori, parlait des deux premiers anges, qui avait assisté de loin à la bataille entre les démons et les dieux. Quand la guerre prit fin, ils virent et comprirent que rien ne seraient comme avant. Le monde était sec, dévasté comme un immense désert, car pendant les siècles de guerre la nature avait été blessée au-delà de toute guérison. Et surtout, ils avaient perdu les dieux qui les avaient créés, qui s'étaient sacrifiés pour préserver leur monde.
Leur peine était plus grande que le ciel et plus profonde que l'océan. En se regardant, ils comprirent que même s'ils étaient immortels, ils ne pouvaient pas continuer à marcher sur ce monde. Leur âge, celui des dieux et des grandes guerres, s'achevait, et ils n'étaient plus que des souvenirs de ce que le cours incessant du temps a laissé derrière lui. Alors, tristement, ils laissèrent leurs enfants au soin des grands vents et s'envolèrent main dans la main. Une dernière fois, ils se retournèrent pour contempler leurs sept enfants. Ceux qui deviendraient les premiers archanges, dormaient sous la garde de Riadorel, le père de tous les aigles, qui avait été le plus fidèle compagnon des parents.
Alors, pendant que leurs corps commençaient déjà à disparaître au milieu du vent, tous deux pleurèrent silencieusement. Les larmes coulèrent sur le visage d'Orin, le grand ange à la peau dorée comme le soleil et au cheveux couleur de neige. Les larmes coulèrent sur les joues de la douce Ishitori, la première femme ange aux trois paires d'ailes de lune, et dont les yeux bleus étaient si doux. Longtemps après qu'ils aient disparu de ce monde, leurs larmes continuèrent à couler, formant une pluie douce et guérisseuse. Sous cette caresse de vie, le grand désert qu'était devenu le monde reverdit enfin, pour la première fois. Et depuis ce temps là, les anges disent que le soleil du soir est le sourire un peu triste d'Orin et l'arc-en-ciel le reflet des larmes d'Ishitori, quand leurs enfants leur manquent...

Ce n'étaient que des légendes, sans doute que des histoires, mais elles étaient belles. Sans parler, l'ange écouta jusqu'au bout, observant de loin le vol des grands oiseaux de mer, dans le ciel au-dessus d'eux. Quand le conte toucha à sa fin, une brise légère passa sur la plage, faisant onduler leurs chevelures au gré de son souffle : bleu royal et argent scintillant.

"C'est une belle histoire..."

Au creux de ses paumes, les petites mains de Yumi était si froides... Puis vint la question à laquelle il ne s'attendait pas. Avait-il déjà pleuré?

Oui, devrait-il répondre. Mais longtemps, elles avaient été enfermées, sans pouvoir couler et guérir la blessure de l'âme. Pendant tous ces siècles d'errances, où il avait été seul au monde, son coeur pétrifié n'avait pas cessé de verser des larmes de sang, et parce que ses yeux ne savaient plus comment pleurer, la blessure ne guérirait plus jamais complètement. Arrivé à Elament, cependant, les larmes avaient enfin pu sortir, quand la chaleur de ceux qu'il pouvait nommer "amis", avait fait doucement fondre la muraille de glace qui le blindait.

"A un long moment de ma vie, j'avais oublié comment pleurer. Depuis que je l'ai réappris, j'ai connu leur prix et leur douceur. Les dieux eux-mêmes pleurent parfois, et c'est la rosée du matin dur l'herbe vertes des plaines. Depuis, cela m'est arrivé souvent, car même à travers les larmes on peut sourire... n'est-ce pas?" ajouta l'Ange en ébouriffant les mèches de la jeune fille d'un revers de main.

Yumi rattrapa sa mèche de cheveux qui volait, ce vent…
Lorsqu’elle était petite Yumi avait toujours pensée que le vent ne servait à rien, elle n’avait jamais vécu que dans l’Océan et pour elle le vent ne représenterait jamais que quelque chose d’inutile, de transparent, elle ignorait que ce vent était comme les courants sous-marins, quelque chose de merveilleux qui agite les fleurs, qui fait voler les sons, qui réchauffe les âmes… Cette vision la jeune ondine l’avait effleuré du bout des doigts lorsque le trône lui avait prêté des ailes grâce au zéphirin.

Après le vent ce fût la main de l’ange qui vint la décoiffer ; Yumi replaça une mèche derrière son oreille, son visage était maintenant à découvert ; sa peau était totalement blanche, ses lèvres encore un peu rose ressortaient davantage que d’habitude ; en levant les yeux elle croisa le visage éclairé d’Archael.
Elle sentit à nouveau ce pincement au cœur, il revenait de plus en plus souvent celui-là ; mais c’était la première fois que cela lui faisait rien qu’en regardant cet ange…

Yumi eut un regard lointain et incroyablement mélancolique alors qu’il lui racontait la façon dont il a pleuré pour la première fois… Intérieurement Yumi se posait plein de petites questions : Archael avait été froid et distant ? Yumi ne l’avait jamais connut que doux et serviable, d’une certaine manière elle préférait cet Archael, celui qui était devant lui, gentil, prêt à l’aider et incroyablement chaleureux. Ses amis l’avaient aidé ? Et elle, faisait-elle partit des amis ? Elle aurait aimé le savoir, se rassurer, savoir si elle lui était chère… Mais si c’était le cas, elle lui ferait de la peine si elle partait.
Soudain une pensée assez bizarre apparut dans la tête de Yumi.
Ici, dans cette école, le temps semblait s’être arrêté pour l’ondine, mais la vie dehors continuait sa route. Levant les yeux au ciel, elle soupira.
Qu’allait-il se passer pour elle une fois dehors ? Elle craignait que son cœur ne puisse tenir le coup, il allait certainement mourir en deux jours ; après tout, la vie ici était tellement tranquille mais dehors le chaos ne s’arrêterait jamais…

Yumi lâcha les mains du trône pour les levés vers le ciel, la gorge déployée et les yeux fermés, comme si à ce moment la jeune ondine contrôlait le vent, ou alors peut être le ciel… Mais que voulait-elle ? Après tous, la nuit était quasiment tombée sur la Terre, la baignant de douceur, de noir mais aussi du calme propice au sommeil…
Une larme coula enfin sur la joue de Yumi, elle continua sa route le long de la gorge de la nymphe et finis sa course absorbée par les habits qu’elle portait ; Yumi ouvrit les yeux, embrassant la somptuosité du ciel étoilé, un léger sourire vint éclairer son visage…
Une pluie fine et fraîche vint alors arroser doucement la cité, en peu de temps cette petite pluie devint diluvienne et créa un murmure continu.
Yumi se leva, elle n’avait pas encore prononcé un seul mot depuis que l’ange lui avait expliqué la raison de ses premiers pleurs, et probablement qu’elle ne dirait encore rien… Du moins pour le moment l’envie de parler ne lui manquait pas le moins du monde.

Elle se mit doucement à rire, les bras toujours levés à la verticale, Yumi avait-elle invoquée la pluie ? Avait-elle été si triste que pareil à la légende des anges, la pluie tombait pour elle ? Ou bien était-ce au contraire pour la consoler que cette pluie tombait sans cesse… Le rire se calma et à la place l’ondine commença à tourner sur elle même, Yumi était trempée, l’eau coulait sur tout son corps, ses cheveux totalement gorgés d’eau ne pouvait pas plus en contenir, ses cheveux désormais plus lourd ne cascadaient plus totalement, certes on pouvait toujours deviner qu’à l’origine ils étaient bouclés mais maintenant ils tombaient, totalement mouillés eux aussi, ils reprenaient peu à peu leur blondeur originelle.
Soudain Yumi s’arrêta de danser et commença à tousser, rien d’inquiêtant si encore cela avait été une toux normale, on l’entendait parfaitement, cette toux ne venait pas de la gorge mais des poumons eux même ; elle retint cette toux avec sa main, au final un dernier toussotement plus fort que les autres mis fin à cette quinte.
Elle resta longtemps immobile et inquiète, non pas pour elle, mais plutôt pour Archael, il allait s’inquiéter, lui qui est si bienveillant… La nymphe d’eau ne prit pas la peine de s’essuyer la bouche et le menton ; souriante et courageuse, elle avait eut le temps de s’habituer à cette idée, après tout cela faisait dis ans qu’elle le savait, néanmoins elle ne pouvait s’empêcher d’avoir peur maintenant que les crises s’intensifiaient et devenait plus fréquentes ; son cœur malade allait bientôt la lâcher…
Ce tournant à demi vers son ami elle lui adressa son plus beau sourire, elle restait belle malgré le sang qui lui coulait sur le menton, sa robe aussi était tachée, juste le haut.

« Tu crois que si je meurs je deviendrais un ange ? »

Cela lui plairait bien, devenir ce qu’il est, pouvoirs enfin le comprendre pleinement ; cette âme éprise par la liberté… Plusieurs questions fusèrent alors dans la tête de l’ondine, et avec un sourire enfantin elle les énuméra :

« Si c’est le cas, quel genre d’ange je serais ? Mes ailes seront-elles aussi transparentes que les tiennes ? Est-ce que je contrôlerais toujours le même pouvoir ? Est-ce que au moins j’en contrôlerais toujours un ? Et finalement… Est-ce que je garderais mes souvenirs ? Est-ce que je me souviendrais de ma famille ? De mes amis ? Devrais-je renoncer au souvenir de ma vie actuelle ? Est-ce que je me souviendrais de toi ?»

Ses mains le long du corps, le regard triste et entièrement mouillée, Yumi ouvrait de plus en plus la porte de son âme, il faut dire que Archael, avec son doux regard et son sourire encourageant savait y faire ; Yumi savait qu’elle faisait une bêtise mais après tout elle pouvait lui faire confiance, il était très sage et suffisamment équilibré pour ne pas paniquer à cette terrible nouvelle. Non

Mar 9 Jan 2007 - 18:49

[De retour de vacs... désolé du retard!]

Quand la pluie se mit à tomber, faisant couler du ciel son fleuve de pureté, l'ange avait levé les yeux. Silencieux, il contemplait les gouttes descendre de la cathédrale de nuages, les laissant ruisseler sur ses cheveux et ses ses habits. Que dire? Depuis toujours, il connaissait mieux les mots de la nature et ceux de la musique que les mots des lèvres. Parfois certaines peines étaient trop vives, certaines blessures trop profondes pour être pansées par des mots. Il ne pouvait pas calmer la douleur de Yumi... peut-être parce qu'il en était en partie la cause? C'était en tout cas ce qu'une petite voix désagréable lui chuchotait, quelque part au fond de son coeur...

Mais il pouvait être là, simplement, parce que c'était tout ce qu'il pouvait faire. Ni ses paroles, ni ses pouvoirs, ni son aura ne pouvaient l'aider. Mais si sa présence le pouvait, alors le temps importait peu.

A prsent Yumi tournait sur elle-même, sous le regard de son ami. Il leva un instant la main pour l'arrêter, puis la laissa retomber. Quand on se blesse, n'a-t-on pas envie de faire des mouvements violents pour dissiper la douleur? N'était-ce pas le même chose avec les blessures du coeur? Doucement, il reprit le Chantepierre et laissa ses doigts danser sur l'instrument. De la harpe de cristal s'envolèrent quelques accords qui virent rythmer la danse de l'ondine, comme une caresse douce, comme une main sur l'épaule, la main d'un ami qui ne peut rien de plus.

Soudain, sur une fausse note, la musique se cassa comme est brisée la paix par la lame d'une épée, au premier sang d'une guerre... le sang...

"Qu'est-ce que?"

Déjà la toux s'était calmée, mais la trace de rouge sur la robe et le visage de l'ondine était réelle... L'esprit d'Archael e réagit pas immédiatement, comme refusant d'enregistrer l'inévitable. Il savait pourtant, au fond de lui, comme une certitude lancinante et douloureuse. Mais il ne parvenait pas à suivre mentalement, à réaliser ce que cela signifiait. La jeune fille parlait à présent, posait des questions naturelles, et il répondait à voix haute, machinalement.

Oui, elle deviendrait un ange tant son âme était pure et douce comme celle d'un enfant.
Non, elle n'aurait pas les ailes transparentes des Trônes car ceux-ci n'étaient pas d'anciens mortels devenus anges à leur mort, mais naissaient uniquement de parents anges.
Nul ne pouvait savoir quel genre d'ange elle serait, mais sans doute une Vertu ou un Chérubin, d'après son aura.
Oui, elle garderait sans doute son pouvoir sur l'eau, parce que le don accordé par les dieux pouvait se transmettre d'une vie à l'autre.
Non, elle ne garderait probablement aucun souvenir de sa vie actuelle car très rares étaient ceux dont l'esprit surmontait la traversée de la mo...

Le dernier mot ne s'acheva pas. Passé le premier moment de stupeur, l'esprit du jeune homme venait enfin de réaliser ce que cela impliquait. Une telle toux n'était pas guérissable, même avec les pouvoirs merveilleux de la magie. Nul ne pouvait aller contre le destin, personne ne pouvait réparer totalement un coeur affaibli et des poumons ravagés. Yumi était... Il se leva d'un bond, comme dans un rêve. Un instant, et avant d'avoir eu le temps de comprendre ce qu'il faisait, il était tout près d'elle, sa harpe d'une main, l'autre hésitant à toucher la jeune ondine.

Un instant, sa voix se fit suppliante, comme si il implorait la jeune fille de lui dire que ceci n'était qu'une mauvaise plaisanterie...

"Yumi... tu... ?"

Ven 19 Jan 2007 - 18:25

Yumi avait appréciée que Archael joue de sa merveilleuse harpe pour l’accompagner lors de la danse, dommage qu’elle ait toussée à ce moment-là… Lorsqu’elle s’était retournée il avait eut l’air surpris puis son visage pris l’expression que l’on adopte lorsqu’un aliment acide passe mal dans la gorge ; les traits se durcissaient, les pupilles se rétractaient et les sourcils semblaient instable, comme sans doute étaient les pensées du jeune garçon à ce moment là. Yumi, à présent qu’elle voyait ce visage, regrettait un peu d’avoir danser.
Elle joignit ses mains devant elle et sourit doucement en guise d’excuses.
Archael était immobile, elle savait bien que cela était un choc, ses parents aussi avaient été choqués ; pour sa part lorsqu’on lui avait dis pour la première fois elle s’était doutée que quelque chose n’allait pas dans son corps, aussi lorsqu’on lui présenta le cœur comme un moteur et les poumons comme la pompe et qu’on lui expliqua que les deux étaient endommagés pour une raisons que l’on ignorait Yumi fût surprise, mais pas choquée.
Après de curieuses questions vinrent au cerveau de la jeune fille, elle les avaient énumérée à haute voix, elle n’attendait pas vraiment de réponses mais aurait tout de même bien voulut savoir la réponse à certaine, par conter elle redoutait la réponse de la dernière.

Elle voulait se souvenir de lui, elle voulait se souvenir de l’amour débordant de ses parents, et elle voulait se souvenir de l’existence de son frère qu’elle n’avait pas connue ; elle ne voulait rien oublier, elle avait eut peur et froid lorsqu’elle l’avait dite, comme si elle avait toujours sût la réponse. Bien sûr elle savait que le mur infranchissable était devant elle, elle n’e savait pas quand elle allait le passer, il lui fallait une clef, et cette clef-là ; Yumi ne voulait pas la trouver, du moins pas tout de suite…
En énumérant ces questions elle avait levée ses bras vers le ciel, elle les rabaissa maintenant ; la pluie tombait plus doucement mais les perles d’eau étaient toujours aussi nombreuses, yumi se sentait bien, entourée par son élément de toujours. Laissant ses bras ballants, la tête renversée en arrière, la gorge déployée, elle aurait bien aimée rire ; mais si elle le faisait…
Elle tourna légèrement la tête pour voir Archael juste à coté d’elle, elle ne l’avait pas vu s’approcher aussi vite, cet ange était vraiment surprenant. Il ne prononça que deux mots, Yumi lui posa simplement un doigt sur ses lèvres, ses yeux lui disaient tous, inutile pour lui de parler.

« Oui… Je suis malade… Très malade, si bien que je pourrais vous quitter tous à n’importe quel moment…»

Elle voyait dans ses yeux qu’il ne voulait pas qu’elle le dise de manière crue, à ce moment les yeux clairs de l’ange reflétaient toute la fragilité actuelle qu’il devant elle. Yumi sourit doucement ; ce cher Archael restait malgré tout fragile, d’une certaine manière Yumi était contente qu’il fasse cette tête, cela prouvait qu’il était attaché à elle.
Yumi avait gardé son doigt sur les lèvres pâles du trône, une lueur violette passa dans les yeux marine de la jeune fille ; elle baissa la tête et la posa sur la poitrine du jeune homme.
Amenant ses mains au niveau de son ventre, les épaules se secouèrent ; elle pouvait se retenir de trembler, elle pouvait faire comme si de rien était ; mais un jour la peur la rattrape, maintenant par exemple.
Son front poser sur la poitrine d’Archael et ses mains posées sur l’estomac de ce dernier, Yumi tremblait, les yeux fixent et les lèvres pâles et le corps tremblant presque entièrement.
Elle voudrait qu’il la prenne dans ses bras, elle voudrait qu’il la rassure, elle voudrait que ce moment ne s’arrête pas, que le temps s’arrête pour de bon et qu’il n’avance plus.
Elle voudrait que sa maladie s’arrête, qu’elle ne vieillisse plus et qu’il ne parte plus…

« Tu sais quoi ? Je ne veux pas… Mais… Archael… Je »

Les lèvres de la jeune fille tremblèrent, mais les larmes ne coulèrent pas, cette fois elle avait vraiment fait coulée toutes ses larmes du jour ; elle se sentait ridicule, elle avait enfin une raison de pleurer et elle ne pouvait plus… Les yeux se plissèrent soudain et elle se remit a tousser, plus doucement mais elle était si méfiante désormais qu’elle posa tout de même la main sur sa bouche ; elle eut bien raison car quelques toussotement lui extirpèrent des crachas de sang. Elle se sentit rougir et bafouilla quelques excuses :

« Je… Je… »

Elle rougit mais laissa sa tête contre la poitrine de son ami ; elle aurait tellement voulue rester comme ça, maintenant qu’elle était tout à coté de lui elle pouvait ressentir son aura si reposante et paisible, malgré tout elle sentait comme une onde au-delà de l’image qu’il projetait… Archael semblait troublé…

Lun 26 Mar 2007 - 13:15

[HJ : voilà! Dsl du retard, total manque d'inspi ... je l'avais presque oublié, ce RP]

La poitrine de l'ange se souleva un instant, frémissante de toutes les choses qu'il ne pouvait pas dire. Une seconde, il avait cru qu'il allait exploser en centaines de questions, bombarder la jeune fille de paroles qui n'auraient rien signifié. Mais le doigt de Yumi s'était posé sur ses lèvres, comme pour le retenir. Alors, il n'avait rien dit, et c'est peut-être pour cela qu'il avait réussi à accepter la nouvelle.

Tôt ou tard, Yumi devrait partir.

Mais il avait beau se répéter cela, les mots restaient abstraits, vides de sens. Ils ne portaient pas de force et de réalité, comme si quelque chose en lui refusait obstinément d'y croire. Il existait sûrement une autre solution, un miracle DEVAIT se produire. ... Ah, ami Trône! Sous la sérénité de tes cheveux blancs, derrière tes yeux qui ont vu tant de choses, se cache encore un coeur d'enfant fragile. Ton âme est brillante et cristalline comme le diamant, ce joyau qu'on dit être si dur, mais qui éclate si facilement.

Et pourtant ... c'est Yumi qui se cramponne à toi, comme une enfant terrifiée. Elle tremble de tous ses membres. Qu'est-ce que tes petites peurs à côté de la sienne ... Que ressent-on en sachant qu'à chaque pas, la mort suit, toute proche? En sentant son souffle froid derrière soi, depuis des années? En sachant qu'un jour, il faudra s'arrêter et la regarder en face? Et de cela, la petite ondine n'a parlé à personne. Toujours, elle a gardé son sourire lumineux, voyant les autres, parlant aux autres.

** Tu es forte, Yumi... ** songe l'ange. ** Même si tu ne t'en rends pas compte, tu es plus forte que je ne le serai jamais. **

Mais ce soir, elle n'en peut plus. Elle sent l'ombre froide approcher. Elle se sent seule, et elle a peur. Car ce qui rend la mort effrayante, ce n'est pas le fait d'abandonner cette vie. C'est le fait de devoir partir pour l'inconnu, sans que personne ne puisse vous accompagner. Là où nulle main amie ne peut serrer la vôtre pendant le long voyage.

Que pourrait-il dire, l'ange blanc? Depuis bien des années qu'il parcourt le monde, il a vu et appris bien des choses. Mais jamais on ne lui a appris la compagnie des autres. Ce n'est que depuis qu'il est arrivé à Elament qu'il a interrompu son errance solitaire. Tout à l'heure, il avait encore su trouver les mots qui consolent, mais à présent, il ne sait plus qui dire. Il ne sait que prendre Yumi dans ses bras, doucement.

"..."

Et puis, il y a autre chose. Ce que Yumi essaie de dire à présent, le mot qui n'arrive pas à franchir ses lèvres. Au fond, au fond de lui-même, il le sait depuis longtemps. Archael est distrait, mais pas stupide. Peut-être seulement, il n'avait jamais voulu se l'avouer consciemment. Il aime beaucoup la jeune ondine et ce sentiment est réciproque. Mais si ces deux sentiments se ressemblent, ils sont au fond différents. S'il l'aime comme une soeur, dans les yeux de Yumi qui le regardent, il y a quelque chose de plus. Quelque chose de plus intense et de plus profond, le même reflet qui passe dans ses yeux à lui quand il pense à une mince silhouette aux cheveux de lune.

Celui qui a dit que l'amour est doux comme le miel, a oublié une chose. Parfois, il peut être un maître plus cruel que tous les autres. Devenir une maladie qui fait souffrir tout le long d'une vie. Personne ne peut l'arrêter. Personne ne peut l'enchaîner, l'empêcher de faire ce qu'il veut, de décider à notre place. C'est un torrent sauvage, une rivière qui coule libre, tranquille ou rugissante ... tous, un jour ou l'autre, doivent se soumettre à sa loi, tel ce poète d'un autre monde qui l'avait chanté : Il choisit ses tours, et ses va et ses vient - Ainsi va l'amour, et l'on y peut rien.

Oui, personne n'y peut rien. Et Archael le premier. Comment consoler celle qui souffre, quand il sait qu'il est lui-même l'une des causes de cette douleur? Au prix d'un immense effort, il a repris son calme habituel. Ses yeux de ciel se sont fermés.

"Je sais..."

Ses bras se resserrent, étreignant les épaules tremblantes dans une armure protectrice. Il est là. Il ne peut rien faire de plus.

"Je sais."

Et la brise du soir s'enroule autour d'eux, comme une caresse.

Elle le voyait.
Peut-être pas avec les yeux mais Yumi le voyait avec le cœur, elle le sentait. Il pleurait intérieurement ; Archael semblait ne pas vouloir croire la jeune fille ; cette vérité était tellement dure à avaler. Yumi aussi l’avait vécue, cette impression de marcher à l’ombre de quelque chose, quelque chose de très grand et de très menaçant… Peut-être la faucheuse.
Qui sait après dix ans cette dernière à peut-être peur que le petit poisson passe entre les mailles du filet. Dix ans, ça fait suffisamment d’années pour s’habituer au futur ; beaucoup trop d’années car à force de ressasser le passé, le futur n’existe plus.
Chaque instant passé à repenser à cet instant fatidique, oubliant parfois de vivre sa vie à plein temps ; cette perpétuelle fuite de la réalité, cette envie de tout arrêter et de tout laisser tomber, de se laisser tomber. Non que le courage manque à Yumi mais la peur la retenait ; au fond seule la foudre, le tonnerre et les éclairs l’effrayaient vraiment. Après il y avait les démons et Apharez, mais eux elle pouvait les éviter en restant à l’intérieur de la cité. Elle avait déjà pensé sortir et se faire tuer par les démons, une mort rapide et simple mais elle ne voulait pas non plus leur donner une victoire. Elle ne savait pas vraiment quoi penser de tout cela, elle avait bien compris que quelque chose se passait ; quelque chose d’inquiétant et de terrible, quelque chose qui la dépassait. Peut-être une guerre… Non elle ne devait pas y penser… Au fond elle et Archael vivaient dans deux mondes différents ; celui de Yumi était rose et rond, comme un bonbon, un bonbon qui après tant d’années se retrouvait petit et ridiculement informe. Mais une bulle d’illusion peut protéger de tous les maux. Mais à force de paroles et de vérité la paroi de la bulle s’amincit et un jour se fissurera ; laissant entrevoir le vrai monde à la jeune ondine. Le monde d’Archael devait être plus clair, moins rose, peut-être ; mais certainement plus grand et plus sérieux.

Mais revenons à la réalité, Yumi sentait les mains d’Archael sur son dos, elles étaient si chaleureuses, c’est incroyable comme cet ange était rassurant ; le simple fait de le voir et même de penser à lui pouvait calmer et rassurer la jeune ondine. Elle sentait ses bras autour de ses épaules, une présence irremplaçable que Yumi appréciera toujours, quelle que soit le moment et l’humeur de la jeune fille. La jeune fille resserra la main sur l’habit de l’ange ; laissant sa tête sur la poitrine de ce dernier. Elle se sentait bien là, tous de suite ; sur le moment, dans ces bras délicats et protecteurs. Tout ce qu’elle voulait c’était oublier, sortir de cet enfer car après tous le docteur lui avait dit qu’elle mourra avant l’heure, sucidée de désespoir par cette vie qui restera incomplète.
Elle avait essayé de vivre, mais lorsque la mort reste derrière vous à chaque instant comment fait-on ? Yumi savait qu’elle n’était pas la première à être atteinte de cette maladie, mais elle était la première de son entourage à qui cela arrivait. Parfois l’ondine se demandait si elle réagissait correctement par rapport à son état. Un vieux dragon aquatique lui avait dit, enfant, qu’elle représentait la Mer.

*FLASH BACK*

L’océan Pacifique : ses mystères, ses îles inconnues et désertes.
Et sous l’eau ? Dans une baie ronde, il faisait beau ce jour-là l’eau était à 23°C, très agréable et idéal pour se promener. Mais a 6 ans on appelle plus cela le jeu de la découverte. Yumi, petite nymphe ondine, cheveux blonds et yeux outremer assûrement une future jolie jeune femme. Elle avait une queue en voile de chine et s’amusait à nager et jouer avec des hypocampes. Mais une ombre énorme et massive tronaît à coté d’elle : un dragon de mer. Il ressemblait à un énorme serpent avec une tête de lézard, son corps était aussi longs d’une chaîne de montagnes, ses nageoires avait l’envergures d’un pont et ses dents étaient aussi grandes que la hauteur totale de la jeune ondine. Il n’était pas vraiment beau et aurait terrorisé tous les enfants terrestres et aérien, mais Yumi n’habitait pas si loin de lui, elle jouait même sur le corps du dragon qui à ce moment-là avait pris la forme du symbole de l’infini. Il la regardait jouer, on devinait que malgré les apparences ce dragon-là était tout ce qu’il y avait de plus paisible et de plus doux, car dans ses yeux noirs se reflétait l’immensité de l’univers aquatique. Yumi n’avait pas encore conscience de sa maladie, elle était encore trop jeune pour qu’on puisse se douter de cela survienne. Mais lui le savait, un léger toussotement survenait trop souvent dans la gorge de l’ondine pour qu’il puisse l’ignorer.
Et soudain les hyppocampes s’en allèrent, tous ensemble sans raisons valables, du moins au yeux de la petite fille qui s’amusait si bien avec eux…
Et soudain une voie grave, comme sortie des profondeurs de l’océan :

"Yumi, tu as les yeux aussi profond que les abysses, le cœur aussi acceuillant que l’eau des atolls pacifiques, l’esprit aussi fertile que le sol sous-marin, les cheveux pareils à un courant paisible et la force d’esprit de la tempête."

La petite fille releva la tête pour regarder le dragon, pourquoi lui disait-il cela ? D’habitude les dragons se taisent et ne parlent jamais aux enfants des Mers. Ils se contentaient de jouer avec eux ; parfois ils aidaient aux constructions communautaires, mais jamais ils ne leur parlaient. Par la suite il lui proposa son corps pour bateau et la raccompagna chez elle ; plusieurs années passèrent , Yumi eut un jour 8 ans et appris la tragédie qui se préparait à elle. Elle allait mourir dans 12 ans ; alors qu’elle noyait son chagrin loin de ses parents, il réapparut. Elle était seule, pleurant des larmes qui à peine sortit de ses yeux et de ces cils disparaissaient dans l’immensité de l’Océan, seul ses sanglots étaient perceptibles. Et dans le grand silence abyssal ; survint soudain le frôlement d’une nageoire, une ombre imposante et sinueuse apparut devant la petite fille. Le grand dragon bleu était à nouveau devant elle, aussi impressionnant que d’habitude mais une lueur de tristesse dans les yeux. Il l’entoura de ses puissants anneaux, et frotta le visage de l’enfant contre son museau. Inutile de dire que la petite nymphe était plus que surprise, elle avait le droit à un câlin d’un dragon de Mer. Mais ce câlin était horriblement triste et douloureux dans le cœur de la petite fille ; puis un son grave atteint doucement les oreilles de la pitchoune :

"Tu es semblable à la Mer Yumi… Ne la déçois pas."

*FIN DU FLASH BACK*

Au fond ce fût cette dernière phrase qui maintint Yumi aussi forte. La Mer même si elle était destinée à disparaître ne faiblirait pas, au contraire : elle montrerait à tout le monde combien elle était puissante et irremplaçable, pour que personne ne l’oublie une fois disparue. Hélas Yumi était bien trop timide et gênée pour s’extérioriser, mais elle ne voulait pas qu’on l’oublie. Les mains d’Archael s’étaient légèrement resserrées ; elle aimait cette impression de chaleur humaine. L’instant d’avant elle avait bégayé, un simple ’je’, sans suite… Elle voulait dire ‘je suis désolée’, mais il avait du comprendre autre chose car il y répondu qu’il ’savait’, mais que savait-il vraiment ? Savait-il qu’elle voulait simplement s’excuser ?
Non. Dans l’intonation de sa voix ; elle sentait qu’il voulait dire autre chose ; quelque chose qu’elle savait mais qu’elle n’aura jamais l’audace d’avouer. Elle serait en effet bien mal intentionnée de lui avouer un attachement qu’elle savait trop grand alors que sa mort était proche. Aurait-il deviné qu’elle l’aimait ? Sans doute oui, Yumi savait qu’elle mentait mal, et puisque, l’instant d’avant, Shinreï l’avait poussé à bout. Elle avait essayée de ne pas regarder vers lui, mais la tentation de voir le doux visage de l’ange était trop forte.
Yumi souria ; au fond, il restait distrait et sympathique, comme elle l’avait rencontrée la première fois. Souvenez-vous, c’était dans la rue de la rosée, un salon de thé, sur la terrasse, au soleil de l’après-midi. Elle lisait devant une tasse de thé, et derrière elle, tout doucement une voix douce et suave tomba dans son oreille. Elle n’en avait encore jamais entendue de pareille ; une voix douce et pourtant tellement plus dur que tout ce qu’elle avait entendue. Une mélodie unique qu’elle n’oubliera plus jamais. Qui aurait pu en cet instant, ne serait-ce qu’imaginer la suite de tous ces évènements. Ils discutèrent sur cette terrasse, elle le trouva rapidement très attachant et gentil, qui ne se prenait pas la tête ; comparer à la plupart des garçons de la cité. Archael était aussi doux qu’un sucre d’orge, parfait pour le monde en rose de Yumi. Elle ne sait pas si elle l’aimerait autant s’il venait à changer, sans doute elle le fera, mais jamais elle ne l’avouera jamais. L’amour était trop étrange ; aussi changeant qu’un courant d’air et aussi tumultueux qu’un jeune torrent immature et juvénile.
Elle lâcha ses habits et releva la tête, le gratifia d’un pauvre sourire avec, toutefois une lueur maligne dans les yeux.

"Je m’excusais."

Cette phrase voulait tout dire.
Elle n’était pas prête à lui dire, et sans doute ne le sera t-elle jamais. Mais elle voulait avant tout s’excuser, elle n’avait pas l’habitude de se plaindre autant ; surtout pas à lui. Elle n’aimait pas se sentir supérieure, mais n’aimait pas non plus qu’on s’inquiète pour elle. Au fond : elle voulait qu’on ne fasse pas attention et pourtant que l’on se souvienne qu’elle a existé. N’est-ce pas contradictoire ? Yumi baissa la tête, mais un peu surprenant par rapport à la situation, l’ondine se mit à rire, ce rire n’était pas méchant mais plutôt malin et taquineur.
Seul Archael aurait pu penser qu’elle voulait lui avouer son amour alors qu’elle essayait simplement de s’excuser. Elle cacha sa bouche souriante avec une main et s’écarta de l’ange. La brise fraîche faisait voler ses cheveux, permettant à l’ondine de ne pas montrer son visage au trône. Rire lui faisait du bien, une musique que peu de gens se lasse d’entendre, qui s’envole vers les cathédrales que Archael lui avait montré il y a quelques semaines de cela.
Elle soupira en étouffant un dernier rire.
Elle gardera tous ces souvenirs merveilleux de la cité d’Elament : des cours d’aqua, des cours de natation de ce maladroit élève, des cours de vol où les rôles étaient inversés, de sa courte vie dans l’Océan Pacifique, de ses parents et de ses amis… Elle se souviendra aussi de la silhouette de son frère ; à cette pensée son sourire disparu. Il fallait qu’elle le retrouve avant de tombée…
Comment était cette silhouette déjà ? Ah oui ! Ecailleuse comme elle ; des cheveux sombres aux reflets bleu, étrange, il devrait être un ondin, ses cheveux devaient donc être blonds. Il avait une longue queue simple ; comparée à celle de Yumi qui était complexe, en voile de chine, passant en dessous et en dessus de l’autre dans un ballet sans fin de mouvements ondulant ; la sienne à lui était simple, sans aucun détail : fine, svelte, grise et verticale comme celle d’un requin. D’autres nageoires, au niveau du ventre, plus petites et semblables à la grande ; ses oreilles sont aussi en forme d’écaille. Elle ne connaissait pas son visage, ni sa voix et encore moins son nom, Yumi savait qu’elle allait avoir du mal à le retrouver mais elle ne voulait pas désespérer. Le seul problème c’était qu’en étant dans cette cité, elle était donc bloquée ; à moins qu’il ne soit là lui aussi ; Yumi ne pourrait jamais le chercher. Mais les pouvoirs ne sont pas héréditaires, ils frappent au hasard et aveuglement ; ainsi il n’y avait aucune preuve tangible que le frère de l’ondine soit dans cette cité.
Yumi soupira ; la vie était bien difficile à vivre…

Yumi était plongée dans ses pensées lorsqu’un clapotis la ramena à la réalité. Elle se retourna et regarda dans la pénombre. Une ombre canine, on devinait une peau lisse et fine au lieu des poils habituels, sans doute des écailles. Les yeux luisaient d’une lueur blanche et sauvage, pourtant Yumi voyait ce loup tous les jours Archael quant à lui pouvait aisement le reconnaître. Ce loup ou plutôt cette louve appartenait à la nymphe de l’eau ; du moins elle lui appartenait à moitié, la vendeuse avait prévenue la jeune fille que cet animal avait besoin de sa part de liberté. Mais ce coup-ci la louve venait chercher Yumi.
Après tout…

"Il se fait tard…"

Yumi leva la tête et regarda le ciel ; il était devenu bleu nuit très rapidement, les étoiles commençaient à illuminées l’étendue sans fin que l’ange adorait. Il n’y aurait pas de lune ce soir ; Yumi se tourna vers la louve et s’accroupit devant elle pour flatter son encolure.

"Oui ma belle, j’ai compris…"

Elle se releva et secoua les pans de sa robe avant de regarder l’ange et de lui sourire.

"Ca m’as fait du bien de parler avec toi, je compte sur ton silence alors ne le dit à personne d’autre, d’accords ?"

Elle fit un pas en direction de l’eau et, se ravisant, revint vers Archael et déposa un baiser sur la joue de l’ange. Elle n’avait pas vraiment réfléchi aux conséquences de cet acte, elle n’avait pas réfléchi tout court. Elle n’était pas déçue, la peau du trône lui semblait extrement douce ; elle n’avait pas osée s’éterniser là et se sauva en courant.
Sa main droite avait soulevé un bout de sa robe pour éviter de s’empêtrer les pieds dedans, ses pieds laissait à peine la trace de son passage tant les sautillement de la jeune fille étaient léger ; rapidement le bruit mat des pas de course furent remplacés par des clapotis que produisaient l’ondine et sa louve dans la mer. Et puis vint un clapotis plus grand que les autres : Yumi avait, en une seconde, transformé ses fines jambes en une tout aussi fine queue aquatique. Propulsant la jeune fille dans les profondeurs du lac où elle pourra rejoindre les dortoirs des aqua ; la brise du soir recommença à chanter.

"Je m'excusais."

L'ange sourit, quoique tristement. Je m'excusais? Vraiment? Ni mensonge, ni vérité, il savait qu'il ne s'était pas trompé. Certes, Yumi n'allait peut-être pas prononcer les mots, mais ses yeux étaient suffisemment expressifs. Mais à quoi bon en parler? Tout est dit... Il desserra son étreinte et la laissa aller. Quand elle l'embrassa sur la joue, il ne réagit pas, perdu dans ses pensées. Sans la voir, il regarda la louve venir quêter une caresse et l'attention de son amie. Ce ne fut lorsqu'elle parla que l'ange inclina la tête, en promesse. Il ne parla plus, jusqu'à la voir plonger sans la surface du lac.

Plouf.

Quelques rides à la surface de l'eau, sous les étoiles qui se lèvent... déjà l'ondine est partie. Archael leva la main, comme s'il voulait la retenir, une fois encore. S'approchant du bord, il mit un genou en terre et effleura les vaguelettes qui venaient lécher la grève. Déja la petite brise tombe, et l'eau retrouve son éclat lisse, inaccessible. Sa main retombe inutile. Non. Il n'est plus temps.

Ce soir, à Elament, il y a un ange tout seul sur la grève. Il ne pleure pas. Debout au bord de l'eau silencieuse, il écoute le silence. Toute la nuit, il restera là, gravant dans sa mémoire l'odeur, la tristesse et la douceur de ce moment. Déjà, cela paraît si loin, songe-t-il en laissant son regard se perdre sur le lac qui dort. Nul ne peut retenir ces heures. Si vous cherchez à les emprisonner alors qu'elles s'envolent doucement, elles disparaîtront entre vos mains.

La nuit est totalement tombée, à présent. Le ciel garde un peu de couleur à l'ouest, mais à la surface du monde, les seules lueurs sont les lampes de la Cité, qui scintillent doucement et se reflètent à la surface de l'eau. L'air est tiède. La seule chose qui vient troubler ce silence est une sorte de rumeur venue de la ville, au loin. Il sait qu'il a sans doute revu Yumi pour la dernière fois. Mais en partant, elle a emporté son sourire, et lui a laissé le sien. Au fond de leurs coeurs, cela restera comme un secret, comme une lumière partagée, qui leur tiendra chaud dans leur hiver. Comme un trésor fragile et éternel, comme un rêve d'une nuit...

...comme le songe d'une nuit d'été.

TOPIC CLOS

Qui cherche, trouve. (Shinreï +libre si bonne qualité de RP)

Sujets similaires

Sujets similaires

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée