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 Il est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho]

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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptySam 23 Avr 2011 - 22:58

Il y avait quelques certitudes dans la vie d’Aethlius. La première était qu’il ne retournera jamais chez son père. Ensuite, que ce dit père, n’en était pas vraiment un. Après tout, il n’avait jamais voulu qu’il l’appelle ainsi. Pour continuer, ce ‘père’ avait un jour prit un malin plaisir à lui donner les raisons de sa naissances. Et pour finir, il avait pour certitude qu’il était actuellement accroché à un mur, chaine autour du coup, comme un vulgaire bétail.

Il n’avait aucune idée de comment il avait atterrit là. Un jour, son paternel avait décidé qu’il en avait plus qu’assez de lui, un démon qui n’est même pas capable de se servir de pouvoir. Alors, après une dernière petite torture délicieuse en guise d’adieu, il l’avait endormit.

A son réveil, il était dans une sorte de charrette, pieds et poings liés par des chaines. Le voyage avait duré longtemps, très longtemps, ponctué par de brèves pauses pour boire, manger et faire ce que toutes créatures vivantes doivent faire.

Enfin, ils étaient arrivés dans cette ville… Du moins ce qu’il en restait. Il semblait qu’ici tout était différent de ce qu’il avait pu voir plus loin… Les démons étaient dehors, libres de vivre aux yeux de tous… Mais de toute façon, tous étaient des ce sang… Il ne semblait pas y avoir un humain à l’horizon… Où pas visible… où même vivant…

Aethlius regardait ça avec la même fascination qui l’avait toujours caractérisé… Il semblait détaché de ce qui l’entourait. Il ne voyait que le beau rouge qui enveloppé cette pierre qui avait dû être blanche un jour, ce pétale qui avait surement était broyé par une quelconque créature qui devait sortir de se qui semblait être une…. Taverne ? Pub ? Il ne savait pas mais cela lui était tout aussi indifférent.

Et pour finir, il était assis par terre donc, son regard rouge fixant tout sauf la vie autour de lui.

Voilà donc où était sa dernière vraie certitude… Il ne savait pas du tout ce qu’il faisait là…
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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptyLun 25 Avr 2011 - 12:07


Il y avait de ces matins banaux qu'on espère court, car on n'aspire à rien. Non, alors qu'un soleil pâlichon chasse l'Ombre des ruelles, que les gueules de bois lentement apparaissent, simplement... que les paupières s'ouvrent... on se dit déjà que c'est une matinée de merde. Ce n'est pas un jour particulier, ni particulièrement important, ni particulièrement futile. Un jour comme il y en a tant. Tellement ridiculement... anodin... qu'on en vient à se poser le genre de questions qui vous amène à l'asile en moins de deux. Mais après tout, on est bien chez les fous ici ? Alors pourquoi ne pas agir follement, en cette matinée identique à celle du premier jour ? Éveille toi sous les plaintes de tes ennemis, Elament le Sombre, le Noire, l'Hideuse. Que tes démons ouvrent les yeux sur la brume matinale qui étreint leurs ruelles enfumées et encrassées. Que tes captifs gémissent et supplient, que leurs sévices durcissent. Qu'ils crèvent dans leur sang et la poussière.

Et s'il l'on s'enfonce dans la Cité des ténèbres, qu'on pénètre le Palais des Feux ? Des Faux ? Ah la Faux. Demi-faux, sans sa faux, mais faux tout de même, de son nom de scène. Intendante Infernale, la plus jeune des dirigeantes des Enfers. Incroyable, n'est-ce-pas ? Beaucoup auraient bien discuté la décision du Roi, mais ils n'en ont pas eu l'occasion. Et la vue de Sappho la Faux, estropiée, borgne, des bandages pleins le corps, soit les dissuadèrent, soit firent naitre des plans voués à l'échec pour prendre sa place. Effectivement, la revenue d'entre les morts avaient coupé toute envie à ces détracteurs de tenter quoi que ce fut, d'une mise à mort publique et charmante. Entendez par là, douloureuse. Elle n'avait révélé à personne tout les sévices qu'elle avait supporté, de fait, elle ne se souvenait pas de tout, loin de là. Chaque seconde passée là bas était difforme. Et les cauchemars la hantaient, et le sommeil ne venait pas. Alors elle dormait à peine. Quelques heures, parfois pas du tout. Et les cenres sous son oeil écarquillé lui donnait un air dangereux, un peu fou.... Nan carrément cinglé en fait.

Et voilà des heures qu'elle était assise sur le rebord de la fenêtre, entre le vide et sa chambre. Son oeil unique ne fixait rien de particulier, même pas l'horizon. Il glissait sur les plaines, remontait les pentes des Monts décharnés, et tombait sur l'orée de la forêt. La lumière suintait par delà les Monts, marée infâme de pureté. Elle ferma sa paupière et un rictus de dégoût la prit. Retrouver la lumière du jour après ... combien de temps ? On approximait sa détention à seulement deux ou trois semaines... Il lui semblait que tout ceci avait duré des années. Et le Soleil harcelait sa mirette, lui donnant surtout envie de sauter de son perchoire et de crever contre le parvis. Mais non. Lentement, la peau se soulève sur son orbite fatigué. Blasé. Elle a quelqu'un à tuer, lentement. Très lentement. Rien que d'y penser, l'excitation la gagnait.

Doucement, elle porta ses doigts abîmés à sa nuque et effleura le tatouage maudit. Les souvenirs de son application forcée lui revinrent et elle trembla. Elle baissa l'oeil sur la Cité qui s'éveillait. Sappho joua un instant avec ses articulations remises depuis pas si longtemps, et... sauta. Sa cape, uniquement retenue par les manches déchirées, voltigea dans son dos et au dessus. Elle tomba droit, les bras en l'air, comme une flèche vers le sol. Son corps mince à en pleurer, bandé et pansé, fragile, semblait toujours sur le point de se briser. Alors qu'elle approchait du sol à toute vitesse, elle disparut. En volutes de ténèbres, fumeroles noires. Et quelques secondes après, au niveau de la ruelle, elle réapparut. Accroupie et vaguement entourée de Ténèbres volatiles. Elle se releva, confiante et rabattit sa capuche, masquant son crâne rasé et coupé. Toutefois, un démon attentif noterait sa face à demi carbonisée, son corps particulier... Elle n'était pas anonyme, plus maintenant. Et se balader ainsi, ça ne lui faisait ni chaud ni froid.

De son pas glissant, inquiétant, elle avança dans la ruelle, les ténèbres pulsant autour d'elle en rythme. Et elle marcha un certain temps au hasard. Elle ne prit pas attention de ceux qui pouvaient la reconnaitre ou pas. On s'éloignait sur son passage. Pestiférée, maudite, mort-vivante. Voilà comment beaucoup l'appelaient maintenant. Elle s'en moquait. Son oeil valsait au devant, ne s'arrêtant sur aucun détail mais ratissant chaque recoin. Et au détour d'une rue, il y avait un étal d'esclave. Sur une petite place. Le marchand venait d'installer sa cargaison. La jeune Faux y laissa trainer son regard unique, et son oeil s'arrêta sur ... un elfe noir. Sa respiration s'accéléra un peu et un frisson traversa son échine. Son pas s'arrêta devant lui. Enchaîné, misérable. Ses ténèbres fondirent sur lui et pénétrèrent sa chair. S'insinuèrent sous sa peau. L'esclave commença à gémir et à gesticuler, il poussa un cri. Le marchand s'approcha, l'air mécontent. Sappho leva la tête sur lui, sa capuche tombant de son crâne. Il s'arrêta et balbutia. Faux laissa sa sorcelerie quitter le corps du drow et posa un regard vide sur le marchand de vie.


" - D... Dame Faux ! Quel plaisir nous fait sa Majesté...
- Comptais-tu donc me chasser ? "


Le démon devint livide. Objectivement, il n'avait pas pu la reconnaitre avant... Difficilement du moins. Il était aisé de voir que Sappho s'amusait de le regarder se liquéfier sous son oeil.

" Je .. non ! Non non non... je... Désirez vous cette vermine ? je vous l'offre... ? "

Il pointa le drow du doigt, mais Sappho, eut une simple moue amusée. Un drow, il ne lui faudrait que quelques heures pour l'achever, tant la folie la prendrait. Ce ne serait qu'un défouloir, plus qu'un esclave. Avoir son sous fifre personnel lui manquait à vrai dire. Aran avait disparu de son Clan, et elle n'avait pas cherché trop longtemps. Mais si le marchand tenait à lui faire cadeau d'un esclave, autant choisir. Ou pas.

" Si tu as de quoi me distraire, donne le moi et j'oublierai le reste. "

Et son iris navigua sur les têtes baissées et tremblantes. Sauf une. Une était relevée et fixée la ruelle devant elle. Un visage dessiné dans l'ivoire, parfait, comme tant de créatures en sont dotées. Mais lui, il avait ce quelque chose qui fait qu'on y laisse traîner les yeux. L'oeil. Le marchand avait noté son regard, et il en profita. Il alla soulever le pauvre hère complétement déboussolé et l'amena devant Sappho dans un tintement de chaîne.

" Celui-ci vient de nous rejoindre, il est inoffensif, aucun pouvoir ! et ... et... "

La Faux semblait l'écouter comme elle écouterait un insecte. Elle s'accroupit et se saisit du menton du prisonnier avec ses doigts fins et entaillés. Son oeil glissa sur son visage et se planta dans ses yeux.

" Qui es-tu ? "

Demanda le prédateur à sa proie.
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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptyLun 25 Avr 2011 - 15:14

On ne pouvait pas dire que la ruelle où ils étaient été silencieuse. Loin de là. Par-ci par-là allait et venait moult personne, de tellement de race que cela aurait donné le vertige à quiconque essayait de classer ses êtres par groupe. De toute façon, qui serait assez stupide, où intelligent, ici, pour faire se genre de chose, et surtout, dans quel intérêt. Tout le monde s’en fichait de qui aller avec qui et pourquoi. D’ailleurs, comment définir clairement des castes avec autant de variété d’individu ? Outre le grands nombre de races de base, il y avait aussi les hybrides, les hybrides d’hybrides, les races disparues, les races qui n’existe pas encore. Ben oui, après tout, pourquoi pas. S’il y avait un certain nombre d’individu de mêmes gènes, pourquoi ne pas les définir comme race.

Enfin bref. Toutes ses pensés n’avait que d’importance à leur actuelle. La seule chose à noter et la masse immense de créature se déplaçant dans de si petite ruelle. Comment faisaient-ils ? C’est ce que se demanda vaguement l’esclave. Attaché à son mur, il n’avait d’autre choix que d’observer, chose qu’il aimait particulièrement faire alors il ne se gênait pas. Il regardait la beauté des traits de certain. Son paternel lui avait enseigné à choisir les gens que lui-même qualifié de beau. C'est-à-dire rentrant un canon esthétique avec des critères que lui seule pouvait comprendre.

Aussi, lorsque celui-ci voulait une demoiselle, il la fallait pas trop grande ni trop maigre, de long cheveux, noirs de préférence. Des yeux de couleurs, avec une attirance particulière pour les yeux vairons, mais s’ils étaient simplement bleu, vert, violet, jaune ça lui allait. Tout sauf noir. Il fallait qu’elle ait des hanches marqués mais fine, ne dépassant pas la largeur de ses épaules et de sa poitrine, qui se devait être généreusement fournit. Elle devait également avoir la peau absente de toutes marques.

Pour la gente masculine, il fallait que celui-ci soit grand, musclé et les cheveux long aussi. Le teint halé, il devait semblait être un dominant, ou dirigeant. Il devait également être marqué par des combats où des guerres. Ah oui, et pour les deux sexes, il fallait que la personne choisit est quelques chose à perdre. Une femme, un amant, une famille était ce qu’il y avait de mieux.

C’est ainsi qu’Aethlius allait à la ‘chasse’ à l’époque. Mais lui trouvait tout beau. Au début, il ramenait toutes sortes de créature, que lui-même trouvait beau. Mais sa beauté à lui, elle était artistique. Tout était artistique, et si une personne avait une cicatrice, une marque, des cheveux d’une couleur particulière, cela ne faisait qu’accentuer son charme, faisant ressortir le reste de ses traits. Et combien de fois c’était il fait punir d’ailleurs, pour avoir ramené une femme toute en longueur, fine, la peau claire, certes, mais tatoué de toutes part par des cicatrices semblait-il, faites par le feu où l’eau, selon le type. Mais cette personne dégageait, aux yeux du jeune nymphe qu’il était, quelques chose de fascinant.

C’est ainsi qu’au présent, à l’heure actuelle, le dos contre le mur, il savourait la beauté de se qu’il voyait. Visiblement habillé que d’une longue cape de tissu rêche enveloppant son corps à sa tête, nuls ne le remarqué réellement s’ils ne s’attardaient pas. Il n’entendit pas les ses potentiels maître se désister en entendant qu’il était incapable de faire la moindre magie. Son regard venait de capter quelque chose des plus intéressantes. Un peu plus loin, dans une ruelle non loin, deux créatures, hommes ou femmes il ne pouvait le dire, semblait danser avec un rythme endiablés. Danse qui n’était autre qu’ébats violents et cruelle envers les deux corps. Mais ce n’était pas sa qu’il regardait. Lui regardait l’étrange petite bestiole sous eux, qui essayait par tous les moyens de s’échapper. Elle était belle. Noire aux reflets arc-en-ciel, de longues antennes pourvues d’étrange branche au bout. Il était simplement fasciné.

Il n’entendit donc pas, ni ne vit la nouvelle créature qui c’était approché, ne sentit pas non plus le trouble et la peur à peine dissimulés du marchand. Il ne reprit contact avec la réalité que lorsqu’on tira violement sur la chaine qui lui servait de collier. En un rien de temps, il se retrouva à quatre pattes, le visage presque dans la poussière, et une vive douleur au niveau de la nuque, accentué par le fait qu’on lui fit relever le visage en le prenant par le menton, faisant tomber la capuche de sa cape.

Son regard se plongea alors dans celui de cette inconnue. Mais il fut vite partit pour regarder les traits de son visage. Voilà quelqu’un que son mère n’aurait jamais voulu qu’il remmène et, pire que ça, il se serait surement fait violement punir. Pourtant, c’est le genre de ‘beauté’ qu’il aurait remmené sans même réfléchir. Outre un côté qui semblait parfait, il y avait ‘l’autre’. D’un rouge sans pareil, il y avait, au cœur de cette peinture, une absence sombre. Oui, cette peinture, ce tableau, avait quelque chose de fascinant.

Au bout de secondes qui pouvaient paraitre infinies, il reporta son regard dans l’œil unique qui le fixait. Il ne pouvait voir rien d’autre que son visage de toute façon de là où il était.

"Aethlius"

Répondit-il dans un murmure. Parler ne lui plaisait guère. Parler produisait du bruit et ce bruit faisait souvent fuir la beauté. Car une beauté qui se rends compte qu’elle est observé perds son naturel et donc, perds ce qui fait d’elle une chose belle.
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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptyMar 26 Avr 2011 - 20:59

Aethlius.

Et son regard parcourut son visage scarifié. Que cherchait-il dans son orbite vide et sa chaire brûlée ? Sur les restes de sa peau plus tellement immaculée ? Elle était comme une poupée de cire qu'on aurait suspendu au-dessus d'une chandelle et remise à un sale garnement. Bien arrangée, en somme. Sous sa cape, qui s'était ouverte à l'avant lorsqu'elle s'était baissée, on pouvait apercevoir le bandeau large qui couvrait sa poitrine, et le shorty comme bas, tout deux teints d'un rouge sombre. Le marchand semblait prêt à entervenir, peut-être comptait-il proposer un prix, qui sait ? Il pourrait bien avoir cette audace. Mais Faux lui jeta un coup d'oeil qui le confina au silence. Et son iris revint se poser sur Aethlius. Il était d'une beauté assez rare. Il avait des traits fins et presque féminins qui lui rappelaient Lysias. Mais voilà longtemps qu'elle avait calmé sa conscience avec ce dernier. Il avait une autre histoire à vivre pour le moment. Il l'avait vu, elle s'en souvenait à peine. Alors sans doute, il devait avoir bien des inquiétudes au sujet de la noblesse de la Résistance. Et s'il savait qu'elle était vivante... S'il savait qu'elle était l'Intendante... Son coeur s'accéléra et elle haussa son sourcil. C'était une idée à creuser, un autre jour.

Sa main glissa sur la joue du prisonnier, et elle usa de ténèbres pour suppléer ses griffes. Effectivement, les siennes qu'elle pouvait retracter naturellement avaient été coupées. Il faudrait du temps pour qu'elles repoussent. Aidée de sa magie donc, elle griffa la joue parfaite de l'esclave. Le sang perla doucement jusqu'à son doigt. Elle se releva et porta le même doigt à ses lèvres. La gouttelette chatoyante glissant dans son gorge. Elle sentit les effluves familiers du sang des démons. Elle était loin d'être un vampire, et pourtant, elle ne se refusait pas ce délicieux nectar, même venant de ses frères ou soeurs. De son oeil sortit un filament ténébreux qui pointa sur la chaîne de l'esclave. Prestement, le filament brisa le lien. Une partie encore attachée au collier pendait dans son dos, l'autre tomba lourdement au sol. Le marchand tenta bien de faire mais Sappho l'en dissuada à nouveau et continua.


" Que je ne te revoie plus. Et je prends celui là avec moi. "

Le démon perdit contenance, son visage se décomposant. D'autres démons ayant observé la scène ricanaient sous cape ou à decouvert. Certains évitaient de croiser le regard de Sappho la Folle. Beaucoup en fait. À demi-voix, elle murmura :

" Aethlius, suis moi. "

Et elle fit volte-face et avança. De son pas un peu surréaliste, presque gauche tout en étant glissant. Voyait-on qu'en vérité, ses muscles étaient encore atrophiés ? Qu'elle était restée des semaines immobiles ? On pourrait croire qu'elle n'avait pas pris garde à ce qu'il la suive effectivement. En vérité, elle avait laissé un fragment de ténèbres autour de lui, qui lui indiquait s'il marchait derrière elle ou non. Elle continuait à avancer, sans jeter son unique oeil derrière elle. Mais bizarrement, elle ne se dirigea pas vers le Palais. Ses pas les amenèrent dans une ruelle sombre et étroite. Il n'y avait personne à cette heure. Personne pour les voir non plus. Distraitement, elle commanda à sa flèche de ténèbres de briser le collier. Il tomba avec un surprenant écho dans l'impasse. Et la flèche revint se loger dans son orbite sombre. Et son iris le regardait, blasé.

" Tu as du sang de démon. " Simple constat, elle n'attend même pas qu'il l'affirme. " Pourquoi es-tu un esclave ? "

Là en revanche, ça demandait une reflexion. D'où venait-il ? Hybride de quoi ? Pourquoi l'avait-on ainsi traité ? Rien que de parcourir de son oeil son corps parfait, Sappho eut un sourire amusé. Autrefois, elle l'aurait traité comme Aran. Un jouet pour sa libido. Maintenant, elle voyait cela d'un autre oeil. D'un oeil unique. Et les souvenirs de sa captivité et des atrocités de son bourreau étaient trop proches pour ça. Trop clairs dans son esprit. Et certes, elle aurait pu le ramener dans ses appartements pour parler. Mais Sappho la Faux faisait ce qu'elle voulait. Na. Et là, adossée contre le mur, les bras croisés sur son ventre, elle fixait de son iris violacée le semi-démon, interrogatrice. Comme elle voulait, qu'on vous dit.
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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptyJeu 28 Avr 2011 - 12:34

Oui… Aethlius… il parait que c’est le nom que lui avait donné sa mère… Il paraît, car comment pouvait-on prendre comme source sûre ce que pouvait dire un Incube ? Et surtout, pourquoi lui aurait-il laissé porter se nom ? Enfin, ceci pouvait s’expliquer. Pour le simple plaisir de se souvenir de son méfait, ou pour faire souffrir son fils. Mais là ça avait échoué. Car le nymphe ne souffrait pas de son nom. Il s’en fichait en fait. C’était une désignation comme Toi, Oh, Hé, et autres sifflements ou petits noms d’oiseau chers au cœur de tous. Oui, pour lui un nom, c’était juste un mot parmi t’en d’autre.

Il ne prêta pas attention, une fois de plus, à ce qui pouvait se passer autour de lui. Il ne vit pas le marchant se faire réprimander d’un simple regard. Non, lui regardait droit devant lui, se perdant dans l’œil unique de cette demoiselle. Violet. Ce n’était pas rare mais pourtant pas courant non plus. Un violet foncé, dans un regard froid. Voilà deux choses qui s’accordaient parfaitement. Et de là où il était, il pouvait voir le monde derrière lui dans le reflet de la pupille noire. Un monde déformé. Etait-ce parce que l’œil n’est pas une surface plate ? Ou bien était-ce parce que lui-même avait une autre vision de ce monde ? Celui où il se trouvait à présente, qu’il ne connaissait pas tellement… Ou alors, était-ce le reflet de la vision de la personne en face de lui. Comment voyait-elle le monde à travers son œil ? Violet ? Sombre ? Déformé comme le reflet ?

En tout cas, une chose était sûre, Aethlius venait de trouver une nouvelle source d’admiration. Il regardait les différentes nuances qui pouvaient se créer à travers cette couleur particulière. Les rouges devenaient plus roses et plus foncé, le noir s’accentuait, le bleu n’existait plus, le jaune devenait orange, le gris devenait noir… Tout semblait comme avoir revêtit un manteau plus sombre, danse et presque étouffant. Il ne reprit contact avec la réalité que lorsqu’il sentit le sang perler légèrement le long de sa joue. Elle venait de le griffer, dans quel but exactement ? Pas qu’il s’en souciait vraiment, ce n’était qu’une blessure parmi tant d’autre, mais par simple curiosité.

Curiosité qui grandit lorsqu’elle porte son doigt à ses lèvres après s’être relevé. Mais de là, il ne vit plus rien. Ne levant pas les yeux, il se contenta de regarder le sol une nouvelle fois, silencieux comme à son habitude. Il se dit très vaguement que la position dans laquelle il était n’était pas confortable et qu’il faudrait en changer. Ce ne fut que vaguement car il n’eu pas le temps d’esquisser un mouvement qu’un poids important le quitta. Il baissa un peu plus les yeux, toujours à genoux, pour constater que ca chaine n’était plus reliée au mur. Pourquoi ? Pourquoi était-il relié au mur d’ailleurs, et pourquoi maintenant ne l’était-il plus ?

Pour une fois, il porta une oreille attentive à ce qui se passait autour de lui et leva les yeux vers la discussion qui tourna court. Elle le prenait ? Comment ça, elle le prenait ? Son regard alla de l’un à l’autre, puis se posa sur elle lorsqu’elle tourna les talons et partit après lui avoir dit de la suivre. Après tout, pourquoi pas. Sans plus attendre, il se leva, remis sa cape sur sa tête, referma le devant et la suivit en silence. Quelque chose chez elle était fascinant. Assez pour qu’il la suive sans demander plus.

Tout en marchant, il suivait le mouvement du corps devant lui. Fluide et saccadé, doux et maladroit, assuré et perturbé. Cette demoiselle semblait, à elle seule, être tout et rien. Son propre opposé.

Il la suivait 3 ou 4 pas derrière, assez pour la voir dans son ensemble tout en étant pas trop éloigné. Il aurait pu trébucher un millier de fois, à ne pas regarder où il mettait les pieds, mais il avait acquis un sorte de sens qui faisait que non, il ne tombait pas. Car tombait c’était perdre ce qu’il voyait et ça, c’était hors de question.

Lorsqu’elle s’arrêta, il fit de même et releva son regard vers son visage. Sans bouger, il sentit son lourd collier d’acier tomber sur le sol, manquant de peu de lui écraser le pied au passage.

Le silence qui aurait du suivre l’écho ne se fit pas car elle posa deux questions. Deux question auquel il n’avait pas vraiment envie de répondre parce qu’il trouvait ça inutile. La première ne demandait pas de réponse, le ton ne l’indiquait pas… Mais la deuxième… Etait une colle. Il avait envie de répondre ‘pourquoi pas’ mais il doutait que cette réponse soit suffisante. Il ne la connaissait pas, mais il avait le sentiment qu’il ne fallait pas se moquer d’elle, même involontairement…

"Je ne sais pas. Si esclave est être au service de quelqu'un, je l'ai toujours était depuis que j'ai quitté la montagne de glace."


Il n'en savait pas plus... Et cela signifiait depuis le tout début de sa vie, à sa première respiration. Non... même avant ça... Lorsque la nature avait enfin décider que, neuf mois plus tard, il viendrait au monde.

"Suis je votre esclave ?"

Bonne question. Après tout, elle lui demandait s'il était esclave, mais ne venait-elle pas de l’acquérir ?
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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptyJeu 5 Mai 2011 - 7:53

Il la dévorait des yeux. C'était... troublant. La plupart des démons ou des esclaves finissaient toujours par glisser sur son orbite vide et sombre et le détailler sans pudeur. C'était d'un irritant. Elle n'aimait pas particulièrement qu'on fixe ce trou à vif. Et lui, il ne semblait voir que son iris violacée. Il y avait quelque chose dans son regard, entre l'admiration et l'envie, contemplation et charme. Il avait quelque chose des incubes, sans doute cela expliquait-il son sang parfumé. De l'autre ou des autres ascendances, elle ne saurait s'assurer, et lui-même ne le sait peut-être même pas. Dans la ruelle, elle ne laisse pas de silence s'installer. Le silence est mortel. Un poison insidieux qui ronge les sens. Qui a rongé les siens. À sa sortie de sa cellule de pierre, le moindre bruit l'effrayait, le moindre éclat, la moindre odeur. Ils l'avaient privée de ses sens pendant des semaines. Évidemment, qu'on ne sort pas indemne de pareille expérience. Mais Sappho avait de quoi vivre avec ça, une vengeance à poursuivre et rien d'autre à penser. Rien, rien, rien.

Elle lui jeta un étrange regard, presque une pointe de compassion. Esclave depuis la naissance, sans doute qu'un démon avait voulu faire de son enfant un domestique servil. Pourquoi s'en était-il séparé ? bah, ce n'était pas si important. Celui-là se voyait comme esclave et se verrait ainsi longtemps. Toujours peut-être. Sappho n'était pas là pour lui faire changer sa vision de lui-même et des choses. Juste pour le mettre à son service. Elle garda un air distant et indifférent, on aurait dis une gamine qui faisait la moue. Une gamine bien peu gâtée par la nature, certes. Elle passa sa main sur son crâne, effleurant du bout des doigts les cicatrices se refermant. Ferma l'oeil et le rouvrit , un peu moins douce.


" Je ne sais pas. " Vrai, elle l'avait presque pris au hasard. Presque, parce qu'il était un démon d'un côté. Il n'avait aucune haine à son égard, aucun ressenti qui mériterait qu'on bride ses pouvoirs ou qu'on l'éduque. C'était sans doute un serviteur des plus intéressant. " Tu veux l'être ? "

Un mince sourire naquit sur son visage. Jouait-elle ? Oui, un peu, toujours. La démence l'obligeait à jouer un peu avec la vie, pour lui donner un sens lorsqu'elle sombrait dans la folie. Ce qui pouvait être un état permanent chez elle. Soudain, elle éclata de rire, la face dirigée vers le bout de ciel gris qu'on apercevait entre les toitures noircies. Un rire un peu dément, narcissique, diabolique. Rocailleux sur la fin, lorsqu'elle le laissa disparaitre dans un écho sinistre entre les pierres d'Elament, son oeil et son orbite reflétant l'éther pâle et nuageux, ses mains crispées. Elle resta un instant immobile puis glissa sa tête vers lui, le cou tendu, des marques de griffures le couturant.

" Non non non, bien sûr que non. Qui voudrait être l'esclave de Sappho la Folle ? ... Oui oui oui, qui n'aimerait pas appartenir à l'Intendante Infernale ? "

Soudain, une douleur terrible la prit au ventre. Elle se plia en deux, les mains plaquées sur l'abdomen, toussant et s'étouffant. Un mince gémissement fila entre ses lèvres serrées. Evidemment qu'elle ne s'était pas sortie de toute cette "histoire" sans séquelles. Irréversibles peut-être. Les coups réçus avaient fini par être plus que de simples ecchymoses, peut-être s'étaient-ils inscrits dans sa chair et ses viscères. Parfois, lorsqu'elle se réveillait d'un cauchemar, elle avait l'impression qu'ils venaient tout juste de lui asséner un autre coup de poing. Et la douleur était la même que celle de ses jours et ses nuits sous terre. Parfois elle restait même immobile, comme si elle y était encore contrainte. Parfois elle se recroquevillait sur elle-même, se mordant les lèvres jusqu'au sang, puis les doigts. Elle souffla, inspira grandement, une légère grimace passa sur son visage. Sappho se redressa, un mince filet de sang aux lèvres, qu'elle essuya du revers de la main. Elle tremblait un peu, mais c'était presque constant chez elle. Elle se sentait faible, plus que jamais. Et elle devait devenir plus forte qu'avant encore...

Les Ténèbres quittèrent son orbite et l'entourèrent, volutes protectrices, mères indiscibles. Elle joua un instant avec les filaments d'ombre, de ses doigts, passant dedans comme elle caresserait des cheveux. Ou comme l'eau qui coulerait sur sa main. Elle avisa les cheveux noirs d'Aethlius, reluquant sans le cacher le corps harmonieux, le visage parfait et doux, les yeux fendus d'acier bleuté. Un mot s'inscrit en lettre brûlante dans son esprit. Nymphe. Il avait cette grâce que ne possédaient pas les incubes, cette féminité qui les rendaient divins. Divinement irrésistibles.


" Je ne t'ai pas acheté, je n'ai pas vraiment besoin de quelqu'un comme toi. Mais tu peux me suivre et me servir si tu le souhaites. "

Elle avait vraiment dû perdre la raison pour permettre à un esclave de choisir entre elle et ... et ? Ah mais elle ne lui a pas dis ce qui se passerait si il refusait. Bah, un détail totalement innintéressant. Oui, un micro-détail et de toute façon, elle y a même pas pensé, croix de bois, croix de fer ! Oui, elle est très crédible.
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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptyJeu 5 Mai 2011 - 23:46

Lui, il aimait bien se silence. Le silence avait fait partit de sa vie, tout le temps, depuis sa naissance. Enfin, son silence à lui. En fait, il avait surement du créer son silence en réponse aux cris qu’il entendait tout les jours de la part de son paternel. Il avait aussi créé se silence parce qu’il ne voyait pas l’intérêt de parler… et puis il n’avait surtout personne à qui parler. Les démons ne l’accepté pas pour ce qu’il représentait. Pas l’un des leurs, une créature trop parfaite pour exister, pas assez ‘pure’ de leur propre sang. Non… Il n’avait personne à qui parler… Alors il ne parlait pas, tout simplement… Et lorsqu’on ne parle pas et qu’on est seul, le silence devient son meilleur ami. Et c’est dans le silence que les choses devenaient réelles, belles. Elles se mettaient en suspend, le silence arrêté tout. Le monde était mit sur pause avec la fragilité d’une toile d’araignée, car le moindre bruit le briserai. Comme un flocon de cette neige dont on lui avait parlé un jour mais qu’il n’avait jamais vu.

Il profitait donc de son silence pour ne pas la quitté de l’œil, regardant les milles scènes qui s’y produisaient. L’insecte qui, derrière eux, montait le long du mur prenait d’étranges formes assez amusantes. Enfin, elles auraient pu l’être si le nymphe avait la possibilité, connaissait simplement, la joie, l’amusement, le plaisir. Lui ne connaissait pas tout ça. Il était neutre… La beauté ne lui apportait pas vraiment de plaisir. Juste… une fascination. Simplement…

Son regard fut attiré par le mouvement de la main. Il était vrai que la personne en face de lui ne semblait pas au meilleur de sa forme. Il connaissait les blessures, il avait souvent vu les ‘victimes’ de l’incube avec moult cicatrice, plus ou moins moches. Mais ça, il ne l’avait encore jamais vu. Comment obtenait-on ce résultat ? Il en était sûr, cela aurait pu se faire de manière très artistique. Pourtant, elle, elle ne semblait pas aimer… Pourquoi ?

Ses yeux se fixèrent à nouveau dans l’améthyste foncée qui avait élu domicile dans son œil. Etre son esclave. Pourquoi oui et pourquoi non… Oui, de toute façon, il n’avait que ça à faire et nulle part où aller. Et puis, il sentait qu’il découvrirait un nouveau monde, plein de fascination. Non, parce qu’il ne l’a connaissait pas. Mais bon… Ce n’était pas un réel argument d’ailleurs, puisqu’il ne voyait pas réellement de problème à suivre des inconnus…

Son propre regard se teinta de curiosité. Qui était cette… Sappho la Folle ? Si elle était cette femme, ou était la folie ? D’ailleurs, qu’était la folie ? Il n’en avait la encore, aucune idée. Peut-être parce qu’il avait grandit à côté d’un fou aussi… Une vie follement étrange… Il ne savait pas… Quand à une intendante infernale… Qu’était-ce aussi ? Il n’avait vécu que très loin d’ici. D’ailleurs, il avait soif et faim, mais c’était négligeable. Il allait ouvrir la bouche pour demander si c’était elle la folle intendante infernale mais il n’en eu pas le temps. Il la regarda se plier en deux. Elle semblait… non, elle avait mal. Et très, apparemment. Il avait apprit… Enfin, on avait tenté de lui apprendre… Mais c’était peine perdue car, il fallait bien l’avouer, quand il avait mal… Il avait mal, point final. Même si cette douleur parfois était associée à un certain plaisir, là, ça ne semblait pas être le cas.

Il fit un pas en avant, léger et doux, pour tenter de lui venir en ‘aide’ mais elle se redressa déjà. Il se stoppa de nouveau, le pied légèrement en l’air, dans une pause qu’il pouvait tenir un moment. Mais que devait-il faire. Avancer ou reculer ? Avant ? Arrière ? L’aide ? La fuite ? Sa réflexion de fit courte une nouvelle fois et son regard suivit le filament, la tête se tournant légèrement sur le côté, attiré par cette étrange chose, tentant légèrement la main vers… mais la ravisa rapidement. Il la regarda le regarder. Le silence s’installant de nouveau… Jusqu’à la nouvelle proposition. Exposition de situation aurait été plus juste.

Elle ne l’avait pas acheté. Mais pouvait-on l’acheter ? Avait-il été vendu ? Il n’en avait strictement aucune idée. Il laissa l’idée courir dans son esprit. La servir… Qu’était-ce ? Aller lui chercher amants et amantes ? Ca devait être ça, il ne connaissait que ça de toute façon, alors pourquoi pas.

Son pieds, toujours en suspends, se posa sur le sol et sa tête reprit une posture droite. Il laissa encore le silence s’installer. Il ne quittait pas des yeux les filaments noirs, hypnotisant. Mais il se força à relever son joli minois vers celui marqué de sa nouvelle Maitresse.

"Si vous n’avez pas besoin de moi, alors je viendrai avec vous."

Cette phrase n’avait aucun sens. Si on n’avait pas besoin de lui, comment pourrait-il servir ? Il n’en avait aucune idée… Mais il s’en fichait, absolument, totalement… Comme de tout de toute façon, à sa façon.
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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptyMar 31 Mai 2011 - 21:39

Spoiler:

Il s'était avancé, entre la Faux et le faux. Hésitant, palpitant. Son iris le gardait à vue, curieuse petite Sappho, devant un être si singulier. Lorsqu'elle s'était redressée, maladive et faible, il avait finalement posé le pied à terre, dans sa direction. Il avait l'air presque déterminé. Un peu perdu peut-être. Il ne savait pas ce qui passait ici, il venait de l'extérieur. Il faudrait lui expliquer oui... et vite. Sappho n'était pas connue pour tolérer les erreurs et l'incompétence, sauf de ses chouchous bien sûr, mais c'est une autre affaire. Et puis il parla, d'une phrase incongrue, surréaliste. Petite Faux lui lança un regard pétillant - ou ce qu'on pouvait appeler "pétillant" avec un oeil morne. Sa langue effilée passa sur ses lèvres sèches et resta suspendue à sa bouche. Il la suivrait. Bien. Mais qu'allait-elle faire de lui... Elle fit claquer sa langue et son visage s'éclaira. S'approchant de son nouveau jouet, la succube posa ses avant-bras sur ses épaules, toute proche de lui. Elle colla presque son corps contre le sien, sa main droite glissant sur sa nuque. Elle plongea son oeil dans les siens (ou dans l'un des deux), tandis que ses doigts semblaient dessiner sur sa peau.

Un petit chuintement retentit. De ses doigts contre la nuque d'Aethlius, quelques ténèbres pénétrèrent la peau tendre pour y prendre place, formant un symbole ô combien connu ici. Le sien, son signe, sa faux. La rune de sa cours, celle qui dirigeait les autres. Peut-être son apposage était-il un peu douloureux. Sappho observa avec délice ses réactions. Elle ne cherchait pas à tester sa résistance ni rien de cela. Juste à savourer l'hypothétique souffrance, la probable minuscule grimace... Le mouvement le plus discret... Elle ricana doucement, calmement. C'était assez inquiétant comme rire.


" Bien ! Aethlius, désormais, tu m'appartiens. " Sa main quitta la marque fraichement posée pour glisser sous son cou, lentement... " Corps et âme... "

Chaque mot franchissait ses lèvres avec une lenteur irritante et une lourdeur terrifiante. Pesait-elle vraiment le sens de chaque terme ? Non, elle disait ça à tellement d'autres vermines... C'était juste pour lui faire peur ? à quoi bon ? ... Non, encore et toujours, c'était juste pour s'amuser, elle jouait la petite succube des ténèbres, elle aimait ce rôle d'Intendante. Elle aimait son pouvoir sur toutes les petites vies qui se débattaient entre ses griffes. C'était grisant. Ça lui permettait d'oublier pour un temps un passé pas si lointain. Et c'était agréable. Elle recula, d'à peine deux pas, et garda un sourire faussement joyeux sur sa face. Posant une main à plat sur sa poitrine - moins plate qu'avant, tenez... -, elle mima une révérence farceuse et se présenta dans les règles.

" On me nomme Sappho, Faux ou la Folle. Je suis ici l'Intendante Infernale... Tout un titre pompant pour dire que je règne ici pour le moment. " Elle se retourna brusquement, plissant son oeil, la chair de l'autre côté de son visage tirant un peu. " Tu m'appelleras Dame Sappho ou Dame Faux. "

Elle commença à avancer à l'orée de la rue qu'ils avaient quitté tout à l'heure.

" Maintenant, viens avec moi et dis moi ce que tu sais faire, esclave. "

Rabaissant son capuchon, elle s'engagea sur le pavé crasseux. Puis, les bras croisés sous la poitrine, elle avança, évitant les regards. Elle aimait son pouvoir, mais pas les réactions qu'il suscitait souvent : elle se retrouvait sous les ovations pour rien, ou bien elle avançait dans un silence de mort. Elle voulait juste se balader dans SA ville. Oui, la sienne, jusqu'à preuve du contraire, c'était à elle. Dans SON palais, il y avait le Trône N'Shar qui ne reconnaissait plus qu'elle... Tant que le Roi véritable ne serait pas de retour... Et pour le moment, ce n'était pas le cas. Oh bien sûr, elle devait se taper toutes les réunions politiques et stratégiques. Mais elle avait bien assez d'avantages pour compenser ce temps perdu à parlementer. Toutes ses demandes étaient accordées, ses envies meurtrières trouvaient toujours des exutoires, ses pulsions animales aussi. Elle pouvait entendre les pas de son serviteur à côté du sien. Mi-nymphe, mi-démon. Un être de choix, une sucrerie rien qu'à elle. Un plaisir qui lui arrachait un sourire douloureux. Joie en demi teinte. Il y avait une part d'ombre sur sa bienveillance, il y avait cette chaire morte et cet orbite vide qui vous fixait. Implorant. Le regard inexistant qui cherche encore des réponses à des questions qui n'en ont pas. Pas logiques, du moins.


Dernière édition par Sappho le Sam 2 Juil 2011 - 19:24, édité 1 fois
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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptySam 2 Juil 2011 - 18:06

Spoiler:

La vie n’était que silence. L’humanité n’était que silence, ponctuée de temps en temps de bruit qui la déchirait de part en part. Le silence. Voilà ce qu’aurait pu dire un observateur extérieur en regardant la scène. Silencieuse avec de temps à autre, du bruit. Car ce n’était pas vraiment un échange, ni une conversation. Ils avaient beau parler l’un l’autre, leur discussion semblait ne tenir aucune logique, aucun sens commun. Ils se dévisageaient beaucoup, l’un essayant de comprendre tout en tentant de ne pas se perdre dans ce qu’il voyait, l’autre… Et bien il ne savait pas. Oh, dans certain cas, il lui était très simple de deviner ce que voulait la personne en face de lui. Ce qu’elle voulait pour qu’il puisse l’attirer plus facilement. Mais là, ce n’était pas le cas. Et même s’il essayait, il doutait sérieusement d’y arriver.

Son regard se posa sur ses lèvres fines qui venaient d’émettre un nouveau bruit brisant le doux silence qui c’était installé. L’instant d’après, ses yeux fixés de nouveau ceux de sa voisine du moment sans avoir trop le choix car celle-ci venait de se coller à lui, les bras autour de son cou. Puis il eut un léger tressaillement. Pas parce qu’elle lui avait fait mal, non, la douleur il connaissait, mais à cause du contact. Car il était presque doux. Le velouté des ombres s’imprégnant en lui était bien loin des douleurs lancinantes de la morsure d’un fouet ou la chaleur glacée d’un poignard. Non, là, c’était presque doux et… agréable ? En tout cas, cela changeait beaucoup. Et c’était assez perturbant. Tout autant que la caresse de sa main glissant le long de son cou.

Sans la quitter des yeux, il l’écouta. Corps et âme. Mais pouvait-on seulement appartenir autrement à quelqu’un ? Pour lui, non. On était à quelqu’un ou on ne l’était pas. La demi-mesure n’existait pas.

Puis il la regarda reculer doucement, et son regard se posa sur sa poitrine. Non… Pas sur la poitrine mais sur la main qui venait d’y prendre place. Une révérence. Ça, il connaissait. Il en avait fait tellement pour séduire homme et femme pour son ‘père’. Celle qui dirigeait tout ici. Bah, peu lui importait, ça pouvait être le dernier crétin du coin, maintenant qu’il lui appartenait, son titre ne changeait pas grand-chose. Il alla pour s’incliner à son tour pour se présenter mais elle ne lui en laissant pas le temps. D’un mouvement sec et rapide, elle se détourna et avança. Sans même attendre qu’elle le lui dise, il c’était mis à la suivre. Dame Sappho. Oui, il l’appellerait ainsi, car l’autre nom, il le trouvait simplement affreux à prononcer.

Il imita une nouvelle fois son geste et remis sur son propre visage sa capuche. Pas pour qu’on ne le reconnaisse pas, personne ne savait qui il était ici, et de toute façon, il n’était personne. Non, juste parce que la simple idée qu’on puisse le voir, voir la laideur qui le caractérisait le rendez malade. Il se mit à sa hauteur sans pour autant être juste à côté. Légèrement en arrière, il la suivait néanmoins de près.

Que savait-il faire… Beaucoup de chose, tout ce qu’on lui demandait non en général. Il ne savait pas vraiment quoi répondre… On ne lui avait jamais posé la question surtout…

« Je n’ai jamais failli à aucune de mes tâches »

Ça avait le mérite de n’engager à rien tout en promettant beaucoup. C’était de toute façon la seule chose qu’il pouvait répondre. Il était incapable de mentir à son maître. Or, maintenant, c’était elle, alors il n’allait pas lui donner des talents qu’il n’avait jamais exercés.

Non, cette réponse lui convenait parfaitement et c’est en continuant à fixer les pas de sa nouvelle maitresse qu’il avançait.
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MessageIl est frais mon esclave, il est frais ! [Sappho] EmptySam 9 Juil 2011 - 21:39

Spoiler:

Petit vantard.

Voilà ce qui traversa son esprit à cet instant, un mince sourire étirant ses lèvres fines. Elle marchait d'un pas assez lent et irrégulier, parfois la douleur traversait ses membres et la faisait trembler. D'autre fois, elle sentait que ses jambes sans force l'abandonnaient. Après tout, pendant un long mois, elles n'avaient servi à rien, à part la faire souffrir plus encore. Des traces de brûlures, croûtées et à peine lavées, ornaient l'intérieur de ses cuisses, de ses mollets... Ses pieds étaient aux aussi tuméfiés, et certains orteils manquaient à l'appel. On comprendra donc que marcher était assez difficile comme ça. Courir lui était pratiquement impossible. Elle était aussi handicapée qu'on puisse l'être. De plus, sa fine musculature avait disparu, servant son corps en force. Sa souplesse était inutilisable, ses os étaient trop fragilisés, par son régime alimentaire et les multiples fractures infligées. Comme tout le monde le savait, parmi la magie démoniaque, il n'y avait rien de curatif. De même, les remèdes étaient rares, quasi inexistants. Quand ils n'étaient pas mortels, ils n'arrangeaient rien. Le plus souvent, on récupérait les moins amochés et on les réparait comme on pouvait. De toute façon, à quoi bon sauver les blessés ? Seuls les forts survivaient !

Oui mais. Quelqu'un avait sauvé la petite Faux quasi morte. Avant son dernier soupir, on l'avait extraite de la glace éternelle. Ahah tout le monde voudrait savoir qui donc avait eu ce geste pour une traînée pareille, soupçonnée depuis des années de trahison... Mais elle s'en était sortie et de retour, elle avait retrouvé son rang... Louche. Encore plus louche, elle était l'Intendante. Et malgré la cape et le capuchon, il n'était pas dur de reconnaitre le visage quasi décharné de la Faux, pour ceux qui le connaissaient. On savait que Faux aimait traîner dans la Cité Infernale. Ceux là s'éloignaient d'un oeil méfiant. Mais Faux n'en avait cure, elle réfléchissait à l'être qui se trouvait à quelques pas d'elle. Un paria, moitié comme eux, moitié comme la vermine. Pourtant, certains semi-purs s'en sortaient bien et leur métissage était invisible. Pourquoi lui était-il devenu un esclave... il avait une beauté à nulle autre pareille, il passerait aisément pour un incube de haute lignée... Elle s'arrêta brusquement et se saisit de son avant bras, avec bien de peu de force. Ses doigts décharnés et mutilés le tenaient à peine. Ils étaient sur le bord de la rue, ayant rasé les murs. Aussi, leur arrêt ne gêna guère, surtout que la rue était désormais quasi déserte.


" Qui était ton maître avant moi ? D'où viens-tu ? " Son oeil inquisiteur virevoltait dans son orbite, cherchant une réponse sur son visage. " Tu pourrais être un démon libre, esclave. Cette servitude est surfaite pour quelqu'un comme toi, alors que la Cité regorge de vermines à asservir et à sacrifier. "

Elle avait murmuré cette dernière phrase, d'ailleurs, elle n'aurait peut-être pas dû la prononcer. C'était une invitation à la révolte. À s'émanciper. Mais Sappho s'en moquait bien, de ce qu'il fallait ou non dire. Elle ne cachait pas grand chose à sa cours. Ou même à ses esclaves, car de toute façon, le moindre signe de rébellion était synonyme de mort avec elle. Sans procès. Sa paranoïa serait bientôt légendaire, de fait, elle ne mourrait pas d'envie de mourir ou de tomber encore dans les pattes des insectes grouillants sous terre. À cette idée, un frisson parcourut son échine et lâcha Aethlius. Il était à moitié comme eux. À vouloir la tuer. Non, pas la tuer. À désirer sa souffrance comme compassion de leur morts. Cependant, malgré sa folie qui obscurcissait son esprit, une étincelle de lucidité lui disait que c'était leur Matriarche, Ruby, la Mort Froide, qui l'avait presque sauvée. Elle lui devait sa vie, alors Sappho hésitait parfois, quand un esclave la réclamait. Elle n'en riait pas, car elle savait que Peau-Pâle souffrait en silence de savoir les siens l'appeler. Mais lui là, il l'ignorait. Il ignorait ce qu'être métis signifiait, il ignorait tout d'ici, elle le sentait. Il ne venait pas d'Elament ou même des alentours proches. Un ignorant était parfois plus avisé qu'un sage.

" Tu ne sais pas ta chance d'avoir un choix à faire. "

Son ton était ironique mais nostalgique. Car ce choix, unique à ceux qui ont le sang double, elle aurait aimé l'avoir avant. Au lieu de cela, elle avait entraîné un ignorant dans le chaos, et s'était trahi elle-même et les siens. Désormais, l'illusion du choix avait disparu de son esprit, ne restait que le désespoir, mué en haine sourde envers ce monde. Une larme froide coula de son oeil unique et tomba de son menton, sans qu'elle tente de la sécher. Elle avait bien assez pleurer, mais parfois, une larme lui échappait. Une faiblesse qu'elle n'essayait pas de cacher, à quoi bon ? Elle recula et attendit sa réponse, stoïque désormais. Elle l'enviait presque. Un esclave qui ne savait rien de cette Cité, moitié incube, moitié vermine. Un être à deux faces qui pouvait choisir son camp, sinon librement, du moins avec plus de facilité qu'un démon pur souche. Comme elle. Un être qui tuait sans réfléchir à la vie, qui blessait sans regarder en arrière. Un être détestable et méprisable, ce que les élémentalistes détestaient.

La ruelle se remplissait peu à peu, des démons fatigués, inconscients du débat intérieur qu'elle menait, passaient à côté d'eux, rentrant d'une orgie ou s'y rendant. Ou bien rejoignant une caserne. Ou encore allant au Palais. Mais Sappho ne pouvait détacher son regard atypique de l'esclave... tout autant atypique. Et quelques volutes de ténèbres passaient devant son visage, avant de retourner se cacher dans l'ombre de son capuchon. Peut-être l'esclave ne comprenait-il pas ce qu'elle voulait dire, elle s'en moquait bien. Qu'il sache ou pas qu'elle l'enviait presque... .... plus rien n'avait d'importance à son oeil désormais.
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