Un chant s'élève... [libre]

Sam 25 Oct 2008 - 19:48

Si il y avait des lieux qui gagnaient toujours l'affection de la fée, c'était bien les ruines. Son engouement pour le savoir, l'histoire et la connaissance ne s'étaient jamais éteint, quel qu'en fusse le temps. Elle était avant tout une femme d'esprit, une femme qui aimait en apprendre toujours et un peu plus. Elle ne pouvait avoir les poings et mains liés, on ne pourrait jamais étouffer cette soif qui l'animait. Après tout, elle était une femme qui avait toujours eu son nez dans les bouquins depuis sa tendre jeunesse. Ses handicaps, son ancienne santé fragile, l'avait quelque peu moulé ainsi de toute façon.

Bien que les douleurs de sa hanche persistaient, elle faisait toujours en sorte d'essayer de l'oublier, marchant toujours et encore, comme si elle essayait de battre un record à chaque fois qu'elle entreprenait une marche. C'était aussi simplement pour sa satisfaction personnelle... enfin... Ce jour là, elle gagna en fin de soirée la grande forêt darke, mais avait atteint la tour de Tyiös, cette bonne vieille tour. Ici, Lya en avait fait de belle de rencontre, mais cela lui paraissait si vieux présentement...

Titubant alors avec sa canne métallique, la jeune femme à la chevelure aussi rouge que les flammes s'avançait nonchalamment jusqu'à atteindre une énorme pierre qui, autrefois, devait sans doute se trouver au sommet du grand édifice. Passant alors une main fébrile sur les aspérités de la pierre, elle poussa un lourd soupir, long de lassitude... Finalement, elle se posa sur celle-ci afin de se reposer quelques minutes, appuyant également sa canne.

Néanmoins, quelque chose semblait chagriner notre belle dame, quelque chose qui la rendait profondément mélancolique. Pendant quelques instants, elle observa ses mains comme si c'était la première fois, puis celles-ci s'enflammèrent. Ses grands yeux restèrent ainsi fixés sur son propre feu qui dansait, rougeoyant, fascinant et si beau. Être une igni lui avait causé tellement de mal autrefois que cela l'étonnais de ne plus chercher à se maudire. Si elle ne l'avait pas été, elle n'aurait pas été ce qu'elle était devenue, une femme pleine de sagesse, une mère d'une formidable petite fille dont elle avait dû se séparer pour un temps... pourtant, elle n'arrêtait pas de penser aussi qu'elle ne méritait pas tout cela. Un véritable paradoxe... et elle qui avait quitté la cité pour divers besoins, serait-elle encore la bienvenue là bas?

Puis ce fut alors que sa voix brisa le silence, entamant alors une mélodie étrange dans une langue morte qui racontait l'histoire d'une tribu qui cherchait éperdument à rentrer chez elle après la guerre, des gens espérant retrouver les siens dans de verts pâturages... Il y avait une sombre tristesse, une mélancolie mystérieuse.... étais-ce alors ainsi que Lya voyait le monde maintenant?

EDIT Di : Les couleurs sont interdites sur le forum, c'est une des nouvelles règles. Etant donné que nous avons la manie de changer le design du forum, il ce peut que le texte ne soit plus lisible. Je dis ça pour ta SIGNATURE en rouge si tu veux que ce soit toujours bien lisible, restes en "standar"

Edit Ruby XD :
Bon retour parmi nous la miss, ça faisait longtemps qu'on t'avait pas vu !
Pense aussi à modifier ta barre de puissance ^^

Lun 17 Nov 2008 - 19:19

[chose promise chose dû, même si je l'avais simplement dit ^^]

Liberté.

Ce seul mot pouvait donner un sens aux actes de quelque un à une vie. Et c’était pour l’heure le seul mot qui traversait l’esprit d’Eryk lorsqu’elle s’élançait à travers les arbres en dehors de la cité. Cela ne faisait pourtant pas très longtemps qu’elle était arrivée dans la ville, et si l’explorer se révélait fascinant, elle supportait mal d’être entouré par tant de gens et de dépendre de l’école et de sa protection. Voilà aussi pourquoi elle sortait des rempart malgré les avertissements des habitants, les rumeurs sur les démons et le fait que si elle tombait sur un danger quelconque, sans maîtriser son pouvoir, elle risquait sa vie. Mais après tout elle ne serait pas la première à ne pas se soucier des avertissements qu’on lui avait donné.

Et puis avant tout elle était libre, et elle ne laisserait personne lui dicter sa conduite, encore moins un danger qu’elle n’était même pas sûre de courir.

Ayant quitté tôt les murs de la cité, elle courût quelques heures avant que, fatiguée, elle ne s’arrête, ralentissant progressivement. Une fois stoppé, elle s’installa contre un arbre pour reprendre son souffle. Un sac attaché en bandoulière pendait à son côté droit et elle en sortie de quoi manger tout en restant attentive à ce qui l’entourait. Il ne semblait pas y avoir de danger immédiat, même si, il fallait l’avouer, Eryk n’appréciait pas l’ambiance régnant dans la forêt. Trop sombre, trop écrasante. Elle espérait gagner rapidement un endroit où le terrain serait un peu plus dégagé. C’est dans cet objective que sa pause s’acheva.

Le soleil déclinant donnait un spectacle éblouissant, jouant avec la lumière à travers les troncs et les feuilles. Une légère aura dorée baigna ainsi la forêt durant quelques instants avant que le charme ne se brise et que la forêt d’assombrisse. Eryk avait fait de nombreux détours, inutiles ou non, avant d’arriver aux environs de la Tour de Tyiös. Elle ne la connaissait pas, et cela ne l’intéressait pas plus que ça de s’y aventurer mais quelque chose l’y attira, un murmure, une voix, un chant…

Mélancolie, Tristesse…

Eryk était assez proche pour discerner les paroles sans les comprendre. Il s’agissait d’une langue oublié. Cela rappela à Eryk un passé révolu… Une voix douce avant de s’endormir. Sa mère… Sa sœur à côté… Ou son frère?… Elle ne faisait plus la distinction entre mensonge et vérité aujourd’hui. Eryk se concentra sur la chanson.

Vérité.

Vérité d’un monde vue par un autre que soi. Vérité proche et pourtant si éloigné… Ce chant disait tant de chose à Eryk. Les paroles lui importaient peu finalement, leurs sens encore moins. Seul ce qu’il communiquait comptait.

Se tenant désormais à la limite entre la foêt et la plaine où s’étendaient les ruines, Eryk avait entre aperçu la vérité sur son passé, avant qu’elle ne disparaisse à l’orée de son esprit pour se cacher à nouveau. Elle revint à elle, son souffle jusqu’à présent coupé, elle respira à nouveau. L’air pénétra dans ses poumons, en ressorti. Une larme roula sur sa joue, elle retint les autres.

Elle s’avança vers les ruines où elle avait remarqué que quelque un se tenait. Que c’était ce quelque un qui avait chanté. Une fois assez proche, une fois que le silence envahit à nouveau les ruines, Eryk planta son regard bleu dans celui rougeoyant de Lya, puis elle s’inclina.

-Merci…

Plus de mots auraient été inutiles, tout comme demander pourquoi. Elle ne bougea à nouveau qu’après quelques instant resté sans bouger. Avantçant, elle se jucha sur la pierre où se tenait l’igni. Sans la regarder, elle reprit la parole.

-Comment vous appelez-vous?

Elle demandait ça de la manière la plus simple, sans savoir si elle aurait ou non une réponse. Mais ce n’était pas l’essentiel, elle voulait juste connaître cette étrange femme qui l’avait bouleversé peut-être sans le savoir.

Sam 22 Nov 2008 - 18:45

[ excuse moi du retard pour ma réponse, j'ai été un peu prise par diverse chose, dont la refonte de la biographie de Lya... et j'ai même pas terminé... démoralisant... bref...]

Assise sur cette pierre si froide, roche enfermant alors les souvenirs tristes d'un passé que tout le monde avait oublié, que les écrits ne conservaient plus sur leur papier car l'encre s'était depuis longtemps effacée, Lya entamait alors un chant ressortant d'un univers lointain, perdu dans les abysses de l'oubli. C'était étrange comme de percevoir qu'une simple voix, un son sortant seulement à cause des vibrations naissantes entre deux cordes cartilagineuses, pouvait autant, et avec aisance, atteindre l'émoi d'un cœur et percer l'âme de n'importe qui. Une simple voix... de simples mots... pourtant si lourd de sens. Heureusement pour elle, la fée mystérieuse avait la chance de posséder un chant mélodieux mais aussi triste que l'expression de son regard présent. Il y avait là un pouvoir curieux et inexpliqué que dans celui de mot, d'une poésie ou d'un simple discours. On pouvait faire naître la joie, les sourires, la peine, la colère, la véhémence, la mélancolie... peut-être même l'amour dans l'extrémité. Pendant longtemps, Lya avait cherché à comprendre ce que l'on pouvait aimé à chanter, ce que l'on pouvait aimé dans une voix. Il n'y avait point d'explication, c'était juste ainsi.... c'était comment essayer d'expliquer pourquoi on aimait une personne et point une autre. La jeune femme avait réussi à se convaincre que parfois, il n'y aurait jamais de réponse satisfaisante, chose assez difficile pour un esprit aussi cartésien que le sien par le passé.

Notre fée mystérieuse était donc là, à chanter, observant un splendide coucher de soleil. L'astre embrasait avec magnificence le ciel dans une tonalité oranger presque automnale. Ses dernières rayons venaient caresser chaleureusement les joues pâles de notre jeune femme, avec délicatesse et douceur, presque aussi maternellement qu'une mère.
Et toujours immobile, elle laissa alors les lèvres raconter une étrange histoire, un conte de jadis. Elle racontait que des hommes et des femmes, aptes au combat étaient partie sur la route afin de défendre leur terre, ils partirent si loin, et avec le cœur lourd. Son chant racontait l'horreur et le tiraillement de leur âme face aux grands nombres des leurs qui se sacrifièrent et comme ultime espoir, quand le malheur fut fini, il pensait tous à leur famille. Mais le temps avait défilé, ils imaginaient comment leurs enfants avaient grandis, comment leurs femmes étaient devenues plus belles.... Leur voyage fut pénible, ayant pour conséquence des pertes supplémentaires jusqu'à ce qu'enfin leur calvaire s'achève. Mais lorsque la poignée de survivant se présentèrent chez eux, il n'y avait plus rien, plus de maison, plus de famille si ce n'était des cendres. Pendant qu'il faisait la guerre, d'autres malheurs s'étaient abattus sur leur toit qui n'avait plus personne pour les défendre.

Voilà ce que racontait ce champ... aussi triste que cela paraissait, ce conte mettait en valeur un fait bien simple : pourquoi quitter ce qui nous était le plus précieux pour une guerre qui ne les concernait pas.... pour mieux tout perdre. C'était triste, pathétique dans le vrai sens du terme. Pourtant, Lya affectionnait particulièrement cette chanson qu'elle avait déjà récité à sa propre fille. Aenor lui avait mainte fois réclamé de lui interpréter quelque chose, avec le Professeur Heyden qui se cachait souvent derrière la porte pour écouter à son tour... seule ombre du tableau, une absence... celle de son propre époux, le père d'Aenor de qui elle n'avait plus aucune nouvelle depuis un temps qui lui paraissait être une éternité. C'était sans doute cela qui l'avait décidé à venir, mettre fin à ses incertitudes. Est-ce qu'elle devait perdre son temps à donner de faux espoirs à sa fille à attendre un fantôme? Est-ce que cet époux l'avait oublié? Lya s'était torturée pendant des mois pour ne pas venir plus tôt, car sa fille avait besoin d'elle avait tout, et la guerre n'avait pas été terminé à ce moment là.... Mais maintenant, la vérité lui faisait terriblement peur, et lui enserrait le cœur comme dans un étau, son estomac se tordait d'anxiété.

Quand ses lèvres se fermèrent enfin pour ne laisser planer qu'un grand silence, Lya s'aperçut enfin qu'elle avait une spectatrice involontaire. Jusque là, la fée n'avait pas fait preuve de vigilance car son attention avait été retenue ailleurs. Mais quand elle posa ses yeux sur le visage de cette étrange jeune femme en face d'elle, dans ces grands yeux bleus, les traits de son visage semblaient s'adoucir quand elle entendit : " merci ". Pourquoi merci? Mais à quoi cela servirait-il de le demander également? Que lui valait cette reconnaissance par une inconnue? Préférant alors ne point chercher à comprendre, ce qui montrait que Lya était d'ailleurs perturbée car cela ne lui ressemblait pas, elle laissa cette compagne d'infortune prendre place à ses côtés. Puis finalement, la demoiselle lui demanda modestement son nom.

" Je suis Lya Helmira. Et à qui ai-je l'honneur? "

Ce ne fut qu'à ses dernières paroles que la fée tourna lentement son visage vers la jeune femme qui l'accompagnait. Elle semblait être très calme et sereine... mais vous avez aussi remarqué... elle avait repris son nom de jeune fille... Helmira....

Un chant s'élève... [libre]

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