[ VEGA ! VEGA ! XD ]

Il y avait désormais une bonne ambiance dans la taverne, et la population présente perdait sa timidité au fur et à mesure des quantités d’alcool avalées. Le commerce devait bien marcher pour Clad. Le peu de clients qui partaient était vite remplacé par de nouveaux arrives, un peu plus nombreux à chaque vague. Si on prenait en compte le fait que la sale était sous terre, on pouvait se demander comment le staff comptait gérer un mouvement de panique, si un accident arrivait. Tout le monde se serait précipité vers l’escalier de sortie, et ça aurait été un beau bordel. Enfin…

L'Aasimar avait consciencieusement, méticuleusement nettoyé son visage, en retirant jusqu'à la moindre trace de sang. Ses larmes avaient cessé somme toute assez rapidement et il aurait détesté devoir rester ainsi rougeoyant, surtout alors que c'était son propre fluide vital! Pendant la première tournée, il était resté un peu en recul, un peu ronchon, mais avait fini par se détendre et accepter quelques verres. Pas trop, juste ce qu'il fallait. Il n'avait pas envie de rouler sous la table ce soir, d'autant plus qu'il avait toujours avec lui son sac de voyage qu'il devrait surveiller du coin de l'œil. La jeune demoiselle avait émis une demande à peine cachée derrière un tour de phrase évasif. Elle voulait danser? Bien, que Serek ou un autre l'invite, lui n'en avait pas envie. Il n'était pas tellement mauvais pour bouger son corps, seulement il n'aimait pas tellement ça. On lui proposait d'ailleurs d'inviter Die, mais il déclina avec un hochement de tête.

Les verres se succédaient, surtout dans le gosier de ses compagnons, et lui se détendait à nouveau. Ses yeux avaient retrouvé leur forme "normale", une pupille étroite et un iris clair, lorsque Serek se sentit investi de la mission divine de rapprocher le maître d'armes et la fée aux ailes cuivrées. Vega! Vega! Vega! Mais de quoi se mêlait-il? L'Aasimar sentit qu'il s'énervait. Il détestait qu'on lui force la main. Il avait l'air peut être sympathique, mais ça n'avait jamais été un vraiment bon camarade, un peu trop farouche et indépendant pour ça. Ca avait d'ailleurs été une de ses caractéristiques dans les troupes de l'Elite : il n'avait pas d'esprit d'équipe et préférait qu'on le laisse agir seul, à sa guise. Qu'on tente lui forcer la main, il détestait ça.

Ses yeux se froncèrent et il balaya la salle avec un air neutre. Puis il reposa son regard sur Serek. Ses iris s'étaient noircis, durcissant son regard. A vrai dire, il n'avait plus l'air aussi sympa qu'avant. Mais il se ressaisit. Caaaalme caaaalme. A peine arrivé il n'allait pas déjà faire son sauvage, non? Il se leva donc, irrité au fond de lui par tous ces saoulards qui beuglaient son nom, mais l'air toujours aussi affable. Dissimuler ses sentiments profonds était une habitude. Il se leva et avec un sourire il tendit la main à Die. En même temps son autre main se posait sur l'épaule de Serek et il se pencha vers son oreille, comme un pote qui veut confier un truc marrant.

"Je te revaudrait ça..."

Son ton était chantant, mais un peu inquiétant. Il serra ses doigts sur l'épaule du jeune homme, y enfonçant ses ongles. Mais lacha juste après pour accompagner Die. De toute façon, vu les verres ingurgités, l'Igni ne comprendrait peut être même pas la remontrance. Après quelques pas il entraînait la jeune femme sur la piste. Il avait fait ces quelques pas en reculant, leur frayant à coup d'épaule un chemin parmi les quelques autres danseurs. Sa façon de bouger était vive et agile, après tout ces qualités étaient son point fort au combat. Il avait effectué les premiers pas de danse avec une démarche souple mais qui restait masculine. Si il ne suivait pas vraiment de pas prédéfinis, il menait Die, choisissant d'assumer la direction des opérations, et n'hésitant pas parfois à coller le corps chaud de la demoiselle contre le sien, avant de s'éloigner à nouveau.

[HRP : huuuu, j'avais oublié que c'était à mon tour. >.>. 'tain, que répondre à Serek... A la base je voulais faire partir mon perso! XD. Bon, voila. Die, je te laisse voir si il y a un truc qui cloche et gérer le reste de la danse. ]

Voila que la salle s’enflammait décidément la fée ne faisait pas semblant pour bouger les foules, d’ailleurs les poutres du bar tremblaient sous la frénésie de sa clientèle. D’ailleurs le rythme devenait vraiment entrainant, l’ange de son côté ne savait plus où donner de la tête, il voulait jouer lui aussi. Le piano allait se libérer sous peu de toute façon il allait pouvoir jouer. Ca faisait quelques semaines qu’il n’avait pas joué, il avait décidé de rejouer à nouveau, il montrerait de quoi il était capable.

« Vega, Vega, Vega !! »

Tout la foule acclamait un inconnu, décidément il avait du succès le maitre d’arme se soir, qu’il en profite, son métier ne lui laisserais que peu de temps pour la distraction. Son métier ne serait pas de tout repos et puis Clad comptait bien éprouver sa lame noire contre celle de Vega histoire de le tester un peu, après tout ici l’on ne se prétend pas maitre d’arme comme ça. Sortant un peu de sa torpeur l’ange appela le serveur pour venir l’aider derrière le bar ainsi il pourrait s’échapper un peu, d’ailleurs il profita de fait que Vega se lève pour le suivre et surmonter d’un geste le bar sa cape se soulevant dans un léger flottement.

L’ange marcha jusqu’à dit, laissa caresser le bout d’une de ces plumes contre le cou de la jolie fée. Souriant légèrement il glissa un mot au pianiste qui lui céda la place. L’ange entama a l’air un air entrainant , bien que quelques peu mélancolique, qui vous touchait directement au cœur, c’était une façon de séduire comme une autre après tout et il fallait dire que de toutes ces nuits celle de pleines lunes.

L’ange regardait la fée avec un léger sourire, après tout lui aussi avait beaucoup, peu être même plus que les plus assoiffés de cette nuit , se servant un verre a chaque fois qu’on commandait une tournée et s’en resservant un deuxième a la fin de cette même tournée. Il priait du regard cette jolie femme de venir chanter pour lui l’une de ces chansons que seul son peuple connaissait en faisant vibrer ces cordes vocales de la plus belle façon qu’il soit.

Dierebel avait écarquillé les yeux, presque rougit. Serek avait décliné son invitation dissimulée à danser mais n’avait pas hésité une seule seconde à jeter son camarade dans la gueule du loup. Doucement mais sûrement, il s’était mis à clamer son prénom aussitôt repris par la foule. Pour la première fois de la soirée, la fée semblait gênée. Si Vega n’appréciait pas qu’on lui force la main, Die, elle, ne souhaitait pas que sa demande soit un fardeau. Presque par obligation, et non sans un regard chargé d’éclairs envers Serek, il avait finit par céder aux clameurs des buveurs en prenant galamment sa main pour l’entraîner sur la piste. Elle descendit de son tabouret le plus gracieusement possible (il faut dire que la taille des assises ne lui était pas très adaptée) tandis que son cavalier glissait un mot à l’igni, visiblement près à reprendre sa revanche. A moins qu’il ne lui ai glissé une petite réplique salace sur la fée ? Du coup, elle ne savait plus si elle avait vraiment envie de danser. Elle glissa, d’une voix douce à Vega qu’il n’avait pas du l’entendre émettre depuis le début de la soirée, avant qu’ils ne s’élancent tous deux sur la piste :

« Si vous ne voulez pas danser, il me serait très incorrect de vous y contraindre. Je ne vous en tiendrais pas rigueur, vous savez… »

Mais le jeune homme feignit de ne pas entendre et commença à a faire virevolter sur la piste. Elle souri, ravie. Non vraiment, cela l’amusait au plus haut point. Elle adorait danser. Et la vase musette entraînante que jouait le pianiste la portait avec simplicité sur le rythme tantôt dans les bras de Vega, tantôt au bout de ses doigts lorsqu’il la faisait tourner sur la piste. Dierebel ne lâchait pas son regard et se laissait guider. Il n’était pas très bon danseur mais elle non plus.
Elle s’en fichait à vrai dire, ce qui comptait, c’était le plaisir qu’elle ressentait à transmettre à chacune des pores de son épiderme la mélodie de la musique.
Elle serrait du mieux qu’elle pouvait la main de son partenaire de peur de glisser sur la piste trop bien cirée. Elle heurtait de temps à autre une épaule et marcha même sur le pied du maître d’arme à deux reprises. Mais son poids plume n’avait pas eu l’air de le blesser, bien au contraire, il la faisait danser d’autant plus vite !
Elle sentit alors une plume lui chatouiller le cou et la mélodie cessa soudain dans un feu d’artifices de notes endiablées. Son sourire fendait son visage et son souffle était presque coupé, la foule applaudit le pianiste et certains ivrognes sifflèrent même Vega d’admiration, satisfaits qu’il ait remplit sa mission. Des pouces se levèrent en direction du couple, mais les yeux toujours rivés sur son cavalier, Die ne les avait pas vu.

A la fin de la musique, elle se hissa sur la pointe des pieds pour embrasser sur la joue Vega, posant ses lèvres chaudes et douces presque au coin de ses lèvres.
« Merci… » dit-elle entre deux souffles.

Sa main brûlante libéra le danseur improvisé et elle jeta un coup d’œil en direction du pianiste qui commençait à jouer un air qui lui était familier…
Pas étonnant que Clad ait remplacé son employé, d’un regard insistant, il invitait la jeune femme à le rejoindre. Elle n’avait jamais chanté en public, elle s’était jusque là contenté d’apprendre des partitions à Clad quand ils se retrouvaient seuls certains soirs. Elle chantonnait vaguement quelques paroles dans son langage maternel… Mais de là à se donner en spectacle.
Elle hésita quelques instants et se dirigea finalement vers l’estrade où l’instrument était posé. Elle gravit la petite marche et rejoignit le patron sur son large fauteuil de velours noir.
Et sans crier gare, elle lâcha quelques notes de sa petite gorge.
Bien que chacun ignorait le contenu des paroles, il était plus fort qu’elle d’interpréter chaque mot, chaque syllabe. Ses yeux perdus dans le vide se durcissaient et sa voix s’entremêlait avec la mélodie suave et triste du piano…
Le temps paraissait s’être arrêté. Sa voix un peu rauque, mais trop fine et légère pour être masculine, avait remplacé le ramdam des souliers qui frappaient le sol avec entrain. Subjuguée, elle se laissait complètement guider par le talent de Clad.
Puis lentement sa voix s’éteignit, laissant les notes du piano seules faire le silence à leur tour…

D’une œillade soudain inquiète, elle fixait les clients. L’avis des autres semblait beaucoup compter pour elle, non, il comptait. Et bien malgré elle, Die se sentit ridicule d’avoir eu la prétention certaine de pouvoir rejoindre Clad sur son petit podium de bois. Ses pommettes devinrent rouges et elle baissa le regard vers les doigts du musicien qui achevait avec brio son morceau…

hrp: désolé vega je devais répondre (l)

Voila que Vega dansait enfin, avec de la grâce c’était indiscutable, il avait un talent propre sans être non plus un maitre, Die de son côté se débrouillait tout aussi bien, sa sensualité naturelle éclipsait le fait qu’elle ne soit pas une grande danseuse, puis de toute façon toutes la Choppe Hurlante était comme électrisée, tous semblait les acclamer, les accompagner, pour une fois tout le monde s’entendait, il n’y aurait pas encore de combat se soir, du moins pas a cette heure ci, et ce qui allait suivre allait asseoir se sentiments de quiétude.

L’ange tendit la main vers Die, celle-ci était invitée à la rejoindre et elle le fit , s’installant à ses côtés, elle fit vibrer le public avec sa gorge, tandis qu’il l’accompagnait au piano, il jouait pour eux bien sur mais avant tout jouait pour elle, enchainant les notes, passer d’un rythme à l’autre toujours dans le même soucis de conserver cette mélancolie de rester au niveau de la voix de la fée.
Quand celle-ci se tût il ralentit le rythme, faisant sonner de moins en moins les touches du piano, la regardant dans les yeux.

Il passa alors a une autre chanson le regard toujours fixé sur le visage de la fée, c’était une chanson sans parole, une chanson de passion, parlant de l’amour de deux amants a chaque notes jouée, rappelant le parfum du passé, la sensation du vécu, ces longues heures ensoleillé sur les bord d’un lac, aux nuits neigeuses de l’hiver en compagnie de celle que l’on aime.

Quand ses mains glissaient sur le piano c’était comme si il caressait de nouveau cette chair, ressentait cette douceur, découvrait ce parfum. Tant de nuit passé dans ce bar en sa compagnie, tant de brûlantes soirées a découvrir son corps, tout cela était inscrit sur sa peau au plus profond de lui-même.

La salle semblait muette à nouveau, pas pour les même raisons, certains fermaient même les yeux pour ressentir la candeur de cet amour interdit, ils semblaient tous avoir vécu cette sensation, même les plus chastes pouvait sentir sous leur peau bouillir l’ivresse de cette liaison infidèle, les clients semblait sous hypnose alors que l’ange enchainait toujours les notes, les yeux de plus en plus… humain. Une fois le morceau terminé il regarda la fée avec intensité puis ferma les yeux avant de se lever, laissant la place à son ami pianiste, qui avait l’habitude de jouer ici assez souvent, cette fois ci se fut sa main qui caressa celle de Die.

Il avança sans rien dire retournant au bar commander un verre aux cotés de Serek, avec un calme plutôt troublant pour quelqu’un qui venait de jouer. Il commanda un verre de whisky à ces propres frais, alluma une cigarette les yeux dans le vide, l’alcool prenait prise, ses pensées s’épaississaient contrairement a son sang qui se fluidifiait.


Die…

Spoiler:

Vega avait dansé sans tellement s'appliquer, en prenant juste soin de rester fluide et en rythme. La philosophie du travail minimum. De toute façon ce genre d'expression corporelle n'était pas tellement de son goût. Ce qui l'avait le plus marqué par contre, c'était l'attitude fragile, presque timide de la jeune femme avant qu'ils commencent à tournoyer. Elle semblait avoir baissé un masque, en quel honneur? Ou bien étais-ce un autre masque? Avec ce genre de demoiselle on ne pouvait jamais être sûr de rien. La danse avait duré peu de temps, mais pendant toutes ces minutes Dierebel s'était agrippée à ses mains comme si elle s'était trouvée au bord d'un gouffre, serrant comme elle le pouvait pour suivre les pas de l'Aasimar au mieux. Elle lui avait même marché sur les pieds, mais il n'y avait pas accordé d'attention. Elle était si légère...

Une fois le morceau terminé, la salle retentit de cris et d'applaudissements, ce qui mit le maître d'armes mal à l'aise. Il appréciait qu'on reconnaisse ses qualités, mais dans un domaine bien plus glorieux, celui de la bataille, de la mise à morts, ce genre de choses là. Etre acclamé pour un petit tour de piste était tellement minable... Il aurait bien exprimé sa désapprobation mais se contenta de balayer la salle d'un regard neutre, ni content, ni fâché, juste un peu absent. C'est Die qui le sortit de sa rêverie en approchant son visage du sien. Le baiser le surprit un peu, et il huma de plus près l'odeur de la jeune femme, de ses cheveux, de sa peau. Elle l'avait embrassé de façon chaste mais un peu trop près des lèvres pour laisser Vega sans mauvaise arrière pensée.

Bref, voila qu'elle lui tournait le dos et s'approchait de Clad, qui l'avait invitée d'un frôlement. Alors il n'avait plus aucune raison de rester planté debout sur la piste et retourna à sa place. Il ne dit pas un mot aux personnes ivres qui continuaient à beugler vers lui et saisit son verre pour se désaltérer. C'est alors que la musique retentit et que Die laissa sa voix charmer les convives. Tous les visages étaient tournés vers les deux musiciens, et écoutaient avec une ferveur presque religieuse. L'air semblait les charmer comme le faisaient les sirènes, mais avec une conclusion bien moins funeste. Vega, lui, ressentait encore l'injustice de la différence, se demandant pourquoi il était incapable d'afficher le même air béat que les autres. On lui avait déjà dit qu'il était sans cœur, dans un grincement de voix plein de reproches. Il avait rit au nez des ribaudes et de ses camarades qui avaient émis cette triste constatation. Mais... Et si c'était vrai? La musique, il l'appréciait pour le son agréable qui charmait les oreilles, mais aucun sentiment ne venait lui chatouiller le ventre, comme d'était le cas pour les autres.

Enfin la musique s'arrêta et Clad rejoint le bar, s'installant de leur côté, et non pas derrière le zinc. Allumant une cigarette, il se commanda un verre d'alcool. Et la suite des opérations? Allaient-ils terminer la soirée en chantant des chansons grivoises, ou alors en discussions infinies sur des sujets d’ivrognes? Vega n'avait pas tellement envie de ce genre de fin, surtout qu'il n'avait toujours pas de toit pour dormir, qu'il commençait, à cause de la danse et des verres, à avoir mal au crâne, et qu'il n'imaginait pas rester à dormir ici.

"Bien, merci pour cet entracte charmant, mais j'aimerai récupérer mon arme maintenant. J'ai un toit à trouver pour la nuit et il est déjà plus que tard..."

Son regard se posa sur Clad et sur le jeune derrière le bar qui assurait l'intérim en absence de l'ange noir. Son sac l'attendait toujours et ses consommations avaient été réglées. Bref, il ne manquait plus que sa hallebarde et plus rien ne le retiendrait ici. Même les beaux yeux de Die. Il serait bien temps de les recroiser un autre soir ici.

Dierebel soupira, son souffle chaud et parfumé des vapeurs de l’absinthe (pouah !) flotta en direction de Vega. Ce n’était pas de l’exaspération, ni du soulagement. L’alcool lui faisait juste tant tourner la tête, illuminant le monde de mille et une couleurs plus vives les unes que les autres, que, elle avait l’impression que l’air qu’elle respirait était doux et plus précieux qu’à son habitude. Oui, la petite fée avalait avec une délectation bien étrange la bise de joie de la taverne. Effluves d’alcool, parfums trop forts de ses dames, parfois odeurs repoussantes de sueur, celle du bois du piano… et le parfum de la peau de ses compagnons de beuverie...

Serek sentait le chaud, le riz indien trop épicé et bien cuit, il sentait l’ailleurs, l’exotique et les flammes d’un feu de cheminée.
Vega, lui, avait une odeur boisée d’air pur et de chardons sauvages, quelques épis de blé et puis, dans le fond, les pierres mouillées par une pluie matinale. Il sentait l’extérieur de la cité, les immenses forêts qui bordent les Contrées D’Elament.

Quant à Clad… Elle avait apprivoisé la fragrance de sa chair depuis fort longtemps.

Cet empyreume de tabac froid et de noisettes lui rappelait les interminables après-midi gris qu’ils avaient tous deux passés à parler sans fin sans jamais se dévoiler l’un à l’autre. Des détours et des détours de mots et de phrases pour oublier l’essentiel… Ce qu’ils voulaient se dire vraiment. Sans faire tomber le masque trop brusquement. Sans même jamais l’ôter.

Tant d’artifices pour ne pas perdre la face et ne pas s’avouer plus faible que l’autre. D’un commun accord, ils avaient décidé de ne pas évoquer leur passé et leurs blessures. Ils avaient choisis de parler de l’avenir et de l’espoir. Après tout, que savait-elle de lui ? Ses envies, sa prédilection à la musique, sa délicatesse, sa présence, sa fâcheuse tendance aux excès… Etait-ce suffisant pour dire qu’elle le discernait ? Et lui que savait-il d’elle ?
Si, il savait, une fois seulement, ivre et triste, elle s’était laissé aller à transgresser leur amitié. C’était déjà beaucoup. C’était un empire de connaissances…

Vega manifesta l’intention de partir. Dierebel écarquilla les yeux et ne put réagir de suite. Elle était complètement grisée. Elle mourrait d’envie de sentir l’air frais lui gifler le visage.

« Hey, vous partez déjà Vega ? Remarquez, il se fait tard. Je vais sortir un moment sur le pas de la Taverne respirer un peu de vent d’octobre… Je vous raccompagne jusqu’à la porte. » dit-elle sans vraiment lui laisser le choix.

« Clad, je reviens vite. Je suis en goguette, je sors un instant raccompagner Vega et prendre la température du soir. Ca me fera le plus grand bien !»

(A Serek en posant une main sur son épaule) « Ne bougez pas, promis je reviens et nous boirons un dernier verre avant la fermeture du bar. »

Elle saisit une houppelande qu’elle avait en entrant et la fit glisser sur ses épaules, cachant ses jolies ailes. La jeune fée attendit patiemment que Clad ramène les armes de Vega avant de le suivre jusqu’à l‘extérieur. Sans la musique et Clad à ses côté, ça serait la dernière (même brève) occasion de discuter avec « l’étoile » et en savoir un peu plus sur lui.
Même saoule, elle restait fort curieuse…


((( Désolée pour le retard !!! Bcp de boulot avec l'école ! )))

Tout ce bruit, tout ces mots lancés au hasard, toute cette agitation ( je suis a court de synonyme), commençait a monter a la tête de l’ange noir, la soirée s’avançait un peu trop vers les premières lueurs du jour, il allait décidément falloir écourter cette bruyante nuit avant que quelqu’un ne se plaigne.

Cela les clients le sentirent d’un coup quand une légère brise chaude les invitaient à s’en retourner d’où ils étaient venu leur indiquant doucement le chemin des marches, l’ange noir accouder au bar venait en effet d’user de son pouvoir pour leur indiquer la sortie afin de faire une sorte d’after. After auquel Vega ne semblait visiblement pas vouloir prendre part, celui-ci demanda ces affaires afin de trouver un coin où dormir, bien sur Azazel aurait pu lui proposer une des chambres qui se trouvait au dessus du bar mais il avait d’autre projet et les chambres étaient toutes, plus ou moins dans un état déplorable, il décida donc de se taire enjambant le bar pour lui rendre ses effets.

« - Soit prudent, même si le jour se lève cette rue est loin d’être la plus sure qui soit, je peux tenir mes clients a l’intérieur du bar, mais dehors… »

Cette avertissement n’était pas a prendre à la légère, en effet combien de fois des combats avaient eus lieux devant l’antre du bar, et combien de fois l’ange y avait pris part ? Tout ces souvenirs le ramenaient il y a de ça des années en arrière, surement a la même époque que ces premières soirées en compagnie de la jolie fée, à monter leurs projets d’avenir, a boire jusqu'à n’en plus tenir debout, ils avaient tout deux toujours su ce qu’éprouvait l’autre, mais n’avait jamais trouver la force de se le dire, de peur de briser ce lien qui les unissait.

On ne pouvait bien sur pas parler ici d’une amitié sans limite entre deux personnes se donnant l’une à l’autre non, plutôt une relation de non dit, mais avec ce petit quelque chose qui fait que l’on a pas besoin de mot pour dire ce que l’on ressent. Mais ce qui c’était passé se soir là avait en effet dépassé les mots… Les conséquences ne s’étaient pas vraiment fait ressentir, mais leur relation n’avait pas changé, pas plus qu’elle ne changerait surement se soir, même s’il fut surement plus sobre le premier soir.

« - Reviens nous vite, Rebelle… »

Dit il d’un ton las et songeur a l’idée de passer le petit matin a regretter que la nuit se soit prolongée en la compagnie de cette grande fée qui lui tiendrais surement les cheveux si il vomissait, non bien sur qu’il ne pensait pas à cela voyons.

La fin de soirée promettait d’être des plus intéressantes, dommage que Vega ne soit pas rester pour boire quelques verres avec eux, car une fois le bar fermé, les discussions sérieuses pourrait commencé, et quand tout le monde serait assez saoul, le duo pourrait enfin terminer la discussion qu’ils n’avaient jamais eue.

[HRP : Première moitié de post...]

Vega attendait de partir avec une patience toute relative. Il commençait à en avoir assez de cette ambiance et allait retrouver le grand air avec plaisir. Il y avait trop de monde, tous avaient communié dans un magnifique élan de ferveur sur la musique céleste de la fée et de l’ange, et il s'était senti d'un coup bien étranger, en décalage. Bref, ça avait été sympa le temps que ça avait duré, mais maintenant stop. Dierebel lui soupira aux narines, exhalant ses vapeurs d'alcool qui firent froncer le nez à l'Aasimar. Elle avait bu combien de verres? La gestuelle de la fée ainsi que son expression faciale laissaient comprendre qu'elle commençait à accuser d'un petit coup dans l'aile. Etrangement elle parut triste de savoir qu'un de ses compagnons de beuverie levait le camp, même si son temps de réaction s'avérait un peu lent.

La fée semblait encline à l'accompagner, et si il ne répondit que par un sourire et un hochement de tête, cette alternative lui plaisait. Par contre elle ne l'accompagnait pas pour de bon, puisqu'elle comptait revenir. Ah. Bon, et bien c'était peut être juste un besoin de prendre l'air... Dommage, il aurait bien aimé qu’elle lui accorde l’hospitalité. Vega restait un opportuniste mais il détestait se faire des illusions. On verrait bien, que sera sera! Serek, lui, lui envoya juste une petite phrase d'au revoir, qui eut pour effet de faire grandir le sourire de Vega, mais sur le côté, de façon malicieuse. Ouais ouais, j'suis un type super bien, tu verras ça... Enfin, Clad se décidait à bouger pour lui rendre ses effets. Il sauta de façon leste au dessus du bar, étonnement facilement au vu de l’heure, de la fatigue accumulée et de l’alcool qui devait barboter dans son estomac. La phrase que le barman sortit fit rire l’Aasimar de façon brève gardant son air habituel affable. Si il trouvait l’attention louable, cette simple phrase résonnait aussi pour lui comme une insulte, une mise en doute de ses capacités. Il leva une main rassurante.

"Boh, ça va, je pense que j'arriverais à m'en sortir."

Juste un salut de la tête plus tard, il se dirigeait vers la sortie. Certains clients commençaient eux aussi à se lever, titubants ou le regard clair, songeant à retrouver la tiédeur de leur lit. Il y aurait bientôt du passage dans la ruelle devant la taverne, chacun rentrant chez soi. Vega accéléra légèrement le pas pour sortir avant la masse grouillante, jetant des coups d’œil derrière lui pour veiller à ce que Die le suive bien. Il n'avait pas tellement envie d'être pris dans la cohue dans l'escalier. Afin de ne pas la perdre, il attrapa la main de la fée, la guidant, dehors, l'aidant à se faufiler entre les groupes sans même les effleurer.

[HRP : Suite dans la Rue de la Rosée. « Suite d’une soirée arrosée »]

Dierebel n'était pas une femme de parole. Clad le savait, malgré cette jolie promesse qu'elle lui avait faite, Dierebel ne repointa pas son nez devant les deux hôtes. Elle s'était éclipsé dehors avec Vega, et il fallait vraiment être innocent ou pas malin (quoique les deux sont synonyme dès fois) pour ne pas savoir quelle idée elle s'était mise en tête et quel était son but de la soirée.

Plus de petite fée dans la taverne pour répandre son parfum boisé et ses sourires enjôleurs... Juste des hommes pour boire. Plus de petit spectacle, juste la boisson.

Spoiler: