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 Le monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos]

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Tréaga
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyLun 20 Aoû 2007 - 22:47

Fraîcheur du soir ---
celui-là ignore que la cloche
sonne le glas de sa vie
Kobayashi Issa


L’avez-vous déjà vu ? Là, sous, vos yeux, sans penser à rien, alors que vous, tranquille, vous ne faisiez que regarder le monde immobile de l’action des hommes. Oui… Sûrement… Qui ne l’a pas vu ? L’astre sacré qui chute, tombe dans une descente aux enfers éternelle, pour laisser la place à sa sœur, beauté ronde et blanche. Lorsque tout ce qui vous entoure perd de ses couleurs, et que tout plonge en un saut infini dans les cascades de l’oubli, rêves éphémères et si doux…

Le monde en noir et blanc…


Dernières particules de ce qui bientôt s’extirperait des mémoires. Petits lambeaux de tissu du grand manteau de l’existence qui pendaient là, attendant d’êtres recousus à leur source d’origine. Les mémoires bientôt oublieraient, et à nouveau, la planète tournerait ainsi que les étoiles, plus belles que jamais après la tempête, luiraient de mille feux. Feux dévastateurs qui avaient rongés le cœur même de la vie ces derniers temps… Si elle fermait les yeux, elle revoyait tout, dans son intégralité. L’immensité de la plaine, le sang des plaies et le noir du désespoir.

La guerre…


Tandis que le monde revivait, que l’hiver s’achevait, elle restait ici, petite feuille ballottée mais qui se refusait à bouger. Les arbres nus de gaieté reprenaient leurs parures, les oiseaux s’envolaient, chantant dans le ciel comme si demain ne mourrait jamais. Alors, pourquoi ? Pourquoi le monde dansait-il une valse printanière où elle n’était pas invitée ? Elle ne savait pas et, enfant qui ne portait plus rien d’innocent si ce n’était sa pureté, se laissait sombrer dans un chaos intérieur. Le rire avait été banni de sa gorge et les larmes élues domicile dans ses yeux couleur bois.

Depuis quand était-elle là ? Debout sans sentir la fatigue qui lui tiraillait les entrailles… Le monde coupé devant ses yeux qui ne l’avaient jamais vu autrement. D’un côté les vainqueurs et de l’autre les vaincus. La loi du plus fort régissait encore et toujours le droit d’exister. Désormais, les démons seraient pourchassés comme la peste, et ça lui plaisait… Avec une pointe d’amertume qui lui lacérait encore le cœur… La cité reprendrait des forces, les habitants souriraient à nouveau, elle le savait au plus profond d’elle-même, comme une prophétie énoncée depuis des milliers d’années.

Elament la belle ne tomberait pas. Jamais.

Ses paupières furent closes un court instant et, dans un fouillis jaillissant de sa mémoire, elle revécut. La bataille d’Elament. Le sang qui coulait, les lames souillées, les cris d’espoir et de douleur. La vie et la mort en perpétuel mouvement oscillatoire sur la balance qui s’agitait au milieu de l’ouragan des combats. Et elle, petite fille incertaine au milieu de la masse, levant sa main pour en faire jaillir une flamme brûlante comme les enfers où elle souhaitait bien tous les y envoyer. A jamais. Puis, le choc, le goût de cuivre dans la bouche, vite le recracher. Les tâches écarlates sur ses vêtements.

Le cri…


Puis la paire de gifles qui lui était destinée. Pour la calmer. La ferme ! C’est comme ça qu’on défend sa peau, gamine ! Alors, serrant de nouveau ses armes entre ses doigts, elle y retournait. Dans le carnage, il n’était plus question de règle de duel, d’honneur ou autre bêtise. La seule loi existante était : tous les coups sont permis. Elle jouait au jeu elle aussi, malgré sa jeunesse, elle ne put qu’appliquer les règles. Cela devenait automatique pour elle comme pour tous les autres. Agile, elle s’envolait et, un court instant, semblait s’élever comme un oiseau, sa jambe se détendait, sournoise, et frappait sans ménagement. Dans ce même mouvement, ses doigts s’écartaient. Des éclats d’argents dans le ciel de feu. A un mètre plus loin, un démon se tenait la gorge, deux couteaux de lancer plantés dedans.

Réveil. La puanteur des cadavres qui te prend aux narines et dont tu ne peux t’échapper. Le sang, partout, parterre, sur toi, tes camarades et ceux qui jonchent le sol. Amis ou ennemis, ils seront tous oubliés ici. Pas le temps. Pas le temps de s’occuper de ceux qui n’ont été bons qu’à mourir. La guerre n’est pas finie et il faut se battre, encore et encore, jusqu’à la fin. Silencieuse, elle les suivait, ne trouvant rien à dire ou à énoncer, et de toute façon, qu’aurait-elle pu déclarer ? Les yeux dans le vide, elle fixait sans ciller, sans qu’un tremblement ne parcoure sa peau, l’apocalypse de ce monde qu’elle avait tant aimé.

Pourtant, elle aurait dû savoir qu’une étincelle de vie était toujours présente quelque part. Tu abandonnes trop vite, petite fille, la persévérance apporte tellement de choses pourtant ! Un coup de poing sur l’épaule, un haussement de sourcil sur son visage. A côté d’elle, l’hybride chienne qui la regardait, avec cette expression qu’on a de vouloir rassurer. Eh ! C’est quoi cette tête ? Pourquoi tu restes immobile là comme une passoire ? Bouge ! Alors, elle obéissait, et bougeait. Elle avançait, laissant ses jambes la conduire dans un endroit qu’elles connaissaient mieux qu’elle, incapable de les guider.

Un horizon…


Et à nouveau, les coups pleuvaient. Rafales de sang sur les uns et les autres. Et à nouveau, elle frappait, enfonçait plus loin dans la chaire de l’ennemi sa dague, entaillant, broyant les entrailles, maintenant à terre. L’odeur de chaire brûlée qui flottait comme une aura autour de l’halfling ne la gênait plus, elle s’était habituée, car il faut toujours s’accoutumer dans les épreuves que nous traversons, sans ça, on ne survit jamais. Et ne pas survivre voulait dire ne pas voir le soleil du lendemain se lever. Et ça, elle ne se le permettrait jamais.

Un obstacle vint dans sa résolution. Au milieu des démons et des corps qui s’agitaient. Au milieu des duels et des règlements de compte… Elle le vit… Elle para un coup, se retourna, trancha, l’adversaire tomba. Aussitôt, elle prit une autre direction, cherchant un adversaire qui l’aurait vu. Ses yeux l’aperçurent alors. Et elle sut qu’elle avait trouvé quelqu’un dans cette horde qui en voulait à sa vie, plus que tous les autres. Un frisson parcourut son échine. Des flammes s’élevèrent autour d’elle, elle pouvait sentir leur dangereuses caresses dans son dos et sur la peau de ses bras. Lui, il s’avançait vers elle, extirpant une épée de son fourreau.

Le duel commença. Et toute sa conscience sombra dans des ténèbres où il ne vaut mieux pas s’aventurer. Le bruit des armes qui s’entrechoquent devint le seul régissant le monde qui la composait. Elle ne sentait plus son corps qui lui envoyait des signaux de blessures et autres. Toute son attention restait porter sur les mouvements de l’autre, et, calquant les siennes, elle enchaînait ses propres attaques, esquivant, s’abaissant, puis frappant et revenant dans une position de défense. Sa propre respiration lui semblait lointaine, issue d’un rêve qu’elle avait cru autrefois. Le rêve de vivre et croire au lendemain. Soudain, déchirant l’air, un mot porta jusqu’à son oreille. Un seul. Un nom.

Raziel…


Paix.

Revenons à la réalité. Cela fait maintenant longtemps que le soleil s’est couché pour aller dormir. Les yeux de celle qui était possédée se rouvrir et fixèrent sans être étonnés la nuit. Le son revinrent à elle et elle se rendit compte de la puissance du vent qui régnait en ces lieux, soulevant sa cape et jouant avec ses cheveux. Les mèches roses volaient, se rabattant sur son visage, effleurant du bout des mèches les deux cicatrices sur la peau blanche comme la craie. Sa main se leva et les repoussa calmement, glissant sur sa joue, puis son cou…

Un nouvel arrêt. Une question sans réponse jaillissant une nouvelle fois dans son esprit. Qui donc l’avait mordu ? Quand ? Quel était ce vampire qui avait apposé une marque indélébile sur elle, et quelles seraient les conséquences de cet acte ? Elle savait d’après les écrits que ceux mordus par les vampires se voyaient métamorphoser… Quelle était sa nouvelle face ? Comme si un démon emprisonné dans son corps ne suffisait pas…

Resserrant la cape couleur sombre autour de son petit corps, l’halfling jeta un nouveau coup d’œil sur la cité en contrebas. Cette cité pour qui elle avait risqué. A vrai dire, elle ne le regrettait pas. Elle était heureuse d’avoir pu être utile à quelque chose, car en vérité, Sen Chizu doutait bien fort de ses propres capacités et de sa propre importance en ce monde. Après tout, qu’est-ce qu’un être si minuscule qu’était l’halfling pouvait attendre comme grandeur ? Elle ne le savait pas. Et elle avait beau passé ses journées en-dehors de la ville, ni le ciel, ni les nuages, pas plus que les étoiles ne lui répondaient.

Comme pour se repentir de ce manque d’attention vers la jeune fille, le maître du destin prit une décision. Celle-ci se manifesta. Par un craquement et une présence. Sans savoir encore ce qui l’attendait, elle se retourna sans peur. Elle eut tort, car devant elle se tenait celui qu’elle avait affronté quelques jours auparavant et ne pensait plus jamais revoir. Curieusement, elle ne montra pas son étonnement, elle avait appris sans le savoir durant la bataille. Elle se contenta de le contempler au milieu des vents qui régnaient en cet endroit.

Raziel…
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyMar 21 Aoû 2007 - 8:46

Une silhouette se profile dans la nuit, sa démarche inquiétante secoue à peine son buste, donnant l’impression qu’il glisse sur le sol, marcheur encapuchonné dans la nuit.
Depuis la batille, on le voit errer partout autour de la ville, certains affirment l’avoir aperçu en ville. On raconte qu’à la tombée de la nuit, il se met en chasse, que les élèves perdus sont ses proies.

D’ailleurs, ce soir, sur ces falaises balayées par les vents, un groupe de jeunes gens semble s’être laissé prendre par la nuit sans s’en rendre compte, ses sens s’aiguisent, il les entend, il n’y a déjà plus qu’une idée dans sa tête, ses jeunes gens sont pour lui !
À la manière des grands fauves en chasse la silhouette se déplaça furtivement pour se rapprocher de ses cibles.

« -Ah, je vous avez dit qu’il fallait rentrer plus tôt, par où on rentre maintenant on y voit plus rien

-Bah détends-toi, les démons ont été battu non, on risque plus rien pas vrai ? »

Battus ? Ce n’est pas vraiment ce qu’il dirait lui, se souvenant, un sourire aux lèvres de ce grand moment de sa vie, enfin, même s’il affichait de nombreuses cicatrices. Enfin, si ces moutards se croyaient en sécurité, cela lui faciliterait les choses.
Il se posta sur le chemin, attendant l’arrivée, des élèves, bien en vue, leur tournant le dos.
Quelques instants plus tard, il les entendit murmurer dans son dos. Puis un sembla se détacher du groupe pour s’approcher.

« Monsieur, vous pouvez nous indiquer le chemin vers la citée s’il vous plait. »

La lame fut soudaine, et la tête de l’élève roula à terre. Un cri s’éleva du reste du groupe qui se mit à courir dans toutes les directions. Le suivant en marchant, léchant le sang sur sa lame,
Il continua lentement à les suivre, dans leur panique, les élèves se retrouvèrent très vite au bord du gouffre. Deux garçons et une fille, il approcha très lentement, puis, il enleva sa capuche, et s’arrêta devant ses trois victimes. Les scrutant comme vous regarderiez une carte de restaurant, en y réfléchissant il faisait exactement la même chose, choisissant son dîner. Ses mains saisirent les épaules de la jeune fille et le tira, vers lui pour mordre son cou, vulnérable dans cette position, il était pourtant sur de ne rien risquer, les deux autres gamins, s’enfuirent laissant derrière eux leur amie à son triste sort. Il s’occuperait de ses misérables plus tard…
Une fois son repas terminé, il laissa le cadavre tomber dans le vide et s’apprêta à poursuivre ses compagnons.
Quand une silhouette au bord des falaises attira son attention, curieux, il s’approcha un peu, la bouche encore ensanglantée.

La personne était petite, très petite par rapport à lui, ses cheveux étaient roses et… Encore elle ?
Elle semblait dans cet état de méditation mélancolique intense sur la vie auquel se prêtaient souvent les habitants qu’il avait pris pour habitude d’appeler « glandouille ».

Il avait un compte à régler avec elle, leur combat à la bataille n’avait pas pu se finir tranquillement, de plus, c’était elle qui avait fait tomber son casque, révélant son identité à la citée.

« Encore toi ? Décidément tu dois particulièrement m’apprécier pour être toujours sur mon chemin… Enfin, je pense que cette fois sera la dernière »

En un instant, sa cape fut livrée au vent des falaises qui soufflaient toujours aussi fort dévoilant son torse nu, qu’importe le vent, qu’importe le froid ? C’est un vampire. Ses
Cheveux flamboyants se libérèrent et commencèrent à flotter au grès du vent.

À sa ceinture, brillait un joyau rouge à la couleur ternie, prenant la forme d’une flamme, ne vous rappelle-t-il rien ? À sa ceinture pendit aussi son épée Darckness, sa main griffue se referma autour de sa garde et tira la lame dans bruit de frottement du métal.

Cette nuit, il tuerais cette petite garce insolente qui l’avait défié et se délecterai de son sang.
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyMar 21 Aoû 2007 - 14:44

[ Anachroniiiiiiisme \o/ !!! ]

La tâche d’encre qui servait de ciel les recouvrait, dissimulant leur rencontre dans l’ombre alors que l’ancienne s’était faite sous le soleil rouge et brûlant de la guerre. Une fois dans les ténèbres, une fois dans la lumière. Le blanc puis le noir, c’était toujours aussi que cela se passait pour elle. Et sa vie se finirait sûrement comme cela. Pourquoi pas ce soir ? Il y avait toutes les chances, elle était seule, sans qu’aucun ne sache où elle s’était rendue, elle n’avait pas l’avantage de gabarit, de force et d’expérience. En vérité, elle se considérait comme une proie facile.

Mais voilà, Sen Chizu avait oublié quelque chose quant à son identité. Elle n’en avait pas qu’une. Elle en avait deux.

Si elle mourrait, le démon dans son corps aurait l’entière liberté de disposer d’elle sans qu’elle omette la moindre résistance. En même, ce dernier ne la laisserait jamais décéder de la main d’un autre car il avait juré de planter lui-même la croix sur sa tombe. Mais qu’importe, ce dernier détail ne figurait pas dans l’esprit de la fillette, pour tout dire, elle avait préféré oublier qu’elle n’était maîtresse de son enveloppe charnelle que par pur hasard… Ou tout du moins, le pensait-elle.

Qui en avait décidé ainsi ?


Le maître du destin, ancienne créature qui résidait au creux des entrailles de la Terre depuis la nuit des temps, préféra ne pas répondre à sa question. Au lieu de ça, il fit redoubler les vents autour d’eux, se régalant à l’avance du spectacle à venir, car cette créature a tant vu qu’elle s’ennuie à mourir chaque seconde de son immortelle vie. Et cette nuit, pour son plus grand plaisir allait se mettre à tourner la roue du monde qui déciderait de tout. Vie ou mort. Vainqueur et perdant. Ou perdante. Se frottant ses vieilles mains à la peau fatiguée, il les regardaient, de son perchoir. Vautour qui attendait de pouvoir ramasser les cadavres du champ de bataille.

Et il y avait eux. Eux deux. Acteurs de cette tragédie, ou comédie au choix.

Lui, grand et imposant, représentant de la force brute et puissante, masculine et froide. Ses longues mèches couleur de sang que rêvait de faire jaillir son épée, avide et impatiente, retenue à grand peine dans la main de son porteur. La marque sur sa joue luisant dans la pénombre, se reflétant comme dans un lac, trouvant comme reflet les deux cicatrices qui ornaient sa joue à elle. Elle, petite et faible, doutant de sa propre rage de vaincre, frêle et les souvenirs encore chaud de chaire découpée dans la mémoire.

Le vent lui porta la voix du vampire. Les yeux de l’halfling brillèrent de cette sorte d’éclat qui répond à la provocation. Ca se réveillait. Au fond d’elle, la bête entrouvrait ses paupières. Ses doigts, fins et blanc comme l’œil du cyclope qui les contemplait là-haut sans ciller, allèrent chercher à tâtons les liens de sa cape en dessous de sa gorge gracieusement exposée. Le grand morceau de tissu tomba à terre, révélant le corps qu’il recouvrait à toutes les heures, par crainte que sa propriétaire ne soit vue du monde.

On aurait pu croire à une enfant si elle n’avait pas eu cette expression sur le visage que possèdent tout ceux qui ont vu la mort et l’ont regardé droit dans les yeux. En effet, le tissu blanc de sa tunique, dont les pans claquaient dans le vent, épousant son corps, ne révélant en rien les vraies courbes d’une femme accomplie, juste celle d’une adolescente de quinze ans, ce qu’elle était. Le pantalon sur ses jambes dévoilait sans qu’elle le sache sa réticence à exposer à l’air frais qui soufflait le bas de son corps.

Pourtant, toute cette innocence se voyait corrompue par la ceinture à sa taille. De cuir, elle faisait pendre deux dagues sur ses hanches, trois couteaux de lancer devant, trois autres derrière. Sen avait simplement combiné toutes les armes qu’elle avait utilisé pour se battre en un seul et même objet qu’elle gardait en permanence sur elle. La rumeur courrait, se faufilant dans les rues de la Cité tel un fantôme, les démons courraient encore et tous n’étaient pas morts. Les serviteurs des ténèbres n’attendant que le bon moment pour s’extraire de l’ombre et arracher leur vie aux habitants.

Sous ses yeux, elle en avait la preuve.


La voix pure et claire résonna à son tour, simplement ce n’était qu’un murmure ampli par le vent qui tournoyait autour d’eux inlassablement. Les mots parvinrent jusqu’aux oreilles de l’autre malgré tout. Les yeux fixés sur lui, elle parla.


"Je serai toujours sur le chemin des démons, Raziel…"

Son pied gauche se recula tandis que l’autre avançait. A travers le cuir de ses chaussures elle sentit ses orteils heurter le bord de la falaise, et se promit de ne pas glisser stupidement. Sa main droite s’éleva devant elle, ne masquant pas la vue de son nouvel adversaire mais protégeant tout de même son visage, pendant ce temps la deuxième allait chercher l’arme près de sa hanche. Les doigts s’enroulèrent comme des serpents autour du manche, la lame devant son corps eut un éclat métallique sous la lueur de l’astre blanc. Encore une fois, l’halfling parla. Plus fort. Un air de détermination envahissant ses traits.

"Si tu crois que c’est la dernière fois, alors viens !"
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyMar 21 Aoû 2007 - 18:26

Un regard! Ce regard, il ne le connaissait que trop bien pour l'avoir eu, lui aussi, une éternité de ça lui semblait-il. Le même regard qu'il avait jeté à Erkios, Shinreï ou Danen. Un regard plein de confiance en soi, de courage et de rêves. Un regard qui dit, "tu es le mal et je dois m'opposer à toi."

Aujourd'hui, il ne pouvait qu'en rire, et d'ailleur il riait dans la nuit, son rire aigu, comme un grincement avait retentit aux paroles de Sen, cette belle détermination, rien qu'une folie de la jeunesse elle ne dure jamais, on réalise toujours que le monde en noir et blanc n'a jamais éxisté, Comme quand on erre dans les ténèbres et que la pupille s'adapte à l'obscurité, quand l'oeil s'adapte à la vie, il ne voit plus de nir ni de blanc mais des nuances de gris plus ou moins foncé.

Elle n'avait que confirmé à son adversaire qu'elle n'était, au final qu'une gamine, une enfant avec des armes qui avait défaits quelques adversaires et se sentait forte. Mais face à l'immensité de ce monde, et à ses grandes zones d'ombre, que pouvait faire une dague, même dans une main de maître?

Son rire prit fin, et son regard se porta à nouveau sur l'Halfling aux cheveux roses il la scruta de ses yeux rouges, ses veines apparaissaient à ses yeux comme des traits rouges... Il y avait quelue chose de changé en elle, bien qu'il ne puisse dire quoi exactement.

"Oui, biensur, je connais ça, on se tient comme un barrage sur la route, les bras et les jambes écartés pour faire obstacle de son corps. Et puis, un jour, si on a pas été piétiné, on se demande, on se demande ce qu'il peut bien y avoir dans son dos, on se retourne, et avant de s'en douter, on est en train d'arpenter ce même chemin. Moi aussi, lassé de faire barrage, je me suis mis en route." Le vampire ferma les yeux, semblant humer l'air salé des falaises puis il revint à sa tirade. "Toi aussi, je le sens, une partie de toi n'aspire qu'à se retourner, pour se mettre en route, je le sais, tu as ça dans le sang."

Elle l'appelait à combattre, réalisait-elle? Dommage, il lui aurait laissé une chance de survivre, puisqu'elle portait en elle un mal caché. Enfin, une personne comme elle, n'était pas du genre à se laisser séduire par les paroles, il le savait, elle lui rappelait tellement le félistia faible et stupide qu'il avait été... Tant pis.

"Je tente tout de même un dernier avertissement, m'affronter de jour et de nuits sont deux choses incomparables. Ici, nous sommes sur mon territoire."

Avertissement, il savait très bien que cela ne calmerait jamais Sen qui avait déjà tiré ses armes, mais, un adversaire se considérant de loin, meilleur, à toujours quelque chose d'effrayant, et chaque avantage, même infime, psychologique était bon à prendre.
À ses mots, un mur de flammes sombres s'éleva devant lui, depuis la bataille, cela avait commencé, la pervertion de ses pouvoirs en flammes sombres, moins chaudes, mais que rien ne peut vraiment complétement éteindre.

Quand elles se dissipèrent, il avait disparu, confondu dans la nuit, ombre parmis les ombres, sans laisser la moindre trace. Dun fond des ténèbres, deux lames volèrent en direction de Sen.
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyMar 21 Aoû 2007 - 21:47

Et des ténèbres vinrent les hurlements des fantômes, si doux à mon oreille…


Pour seul bruit dans cet espace qui était devenu arène, la plainte du vent qui portait jusqu’aux vivants les cris des morts rachetant leurs fautes dans l’au-delà. La femme battue à mort par son mari. Le mari empoisonné par la jalouse épouse. Tous coupables. De quoi ? De s’être fait avoir si facilement, d’être plongé dans la gueule du loup sans essayer de se dépêtre de son piège mortel. Comment peut-on se faire avoir si facilement ? Qu’est-ce qui nous pousse à lâcher les rênes alors que la vie, une fois tous les obstacles franchis, peut être si douce et offrir de si belles choses ?

Dans sa jeunesse, elle avait pensé ne pas pouvoir le comprendre. Enfant naïve et insouciante des péchés des hommes, elle s’était toujours demandée comment ses parents avaient-ils pu l’abandonner pour se sauver et fuir le danger, si ce n’était que pour mourir au final. Jusqu’à ce jour… Maudit entre tous…

Les doigts glacés saisissaient ses épaules, son cou, les serrant pour l’étouffer dans cet écrin de ténèbres qui se refermait peu à peu sur elle, imperméable à toute évasion qu’elle aurait pu imaginer. Les hurlements de loup et des esprits frappeurs dans leur clameur éternelle pénétraient son corps, se frayant un chemin au travers du tympan, résonnant comme les trompettes de la fin du monde. L’affectueuse étreinte de la mort se fit ressentir, ses yeux pouvaient presque apercevoir les bras osseux terminés de griffes autour d’elle, semblable à une étreinte amicale voire amoureuse.

Le maître du destin lui avait envoyé le pire des cadeaux empoisonnés. Cela s’appelait la mort.


Et la faucheuse riait, écrasant les crânes jonchant le sol autour d’elle.


Puis, les morts s’écartèrent de l’enveloppe charnelle, si beau berceau pour une âme, qu’était celle de la jeune fille, s’inclinant, saluant aux passages les paroles du vampire dans leur course jusqu’à l’halfling. Ses sourcils se froncèrent à l’évocation du barrage, mais elle ne céda pas à la colère qu’elle avait appris à maîtriser aux côtés de l’homme le plus sage qu’elle eut jamais connu. Quel barrage insignifiant représentait-elle ! Croyait-il pouvoir faire force sur elle en évoquant ces mots ? Si elle avait été puissante, trois âmes en ce bas monde ne l’auraient pas quitté et elle aurait pu goûter chaque jour la joie de vivre à laquelle elle aspirait à leurs côtés.

Pourtant, elle avait essayé. Toute sa misérable vie elle s’y était attelée corps et âme. Devenir plus forte, repousser toutes les forces démoniaques qui croiseraient sa route. Et pour quel résultat ? Le rire de l’homme en face d’elle lui vint comme réponse. Un rire froid et cruel, digne de ce qu’il était, qui démontrait bien la réelle image de l’existence. Sans pitié. Un combat sans fin. Elle ne vous apportera que des peines avant que de vous apporter un peu de joie. Que pensait-il lui apprendre de ce qu’elle connaissait déjà par cœur ? Elle avait goûté à l’amertume de l’injustice, mordu jusqu’aux pépins ce fruit.

Certes, elle aurait pu abandonner, lâcher ses armes depuis longtemps, les laisser choir sur le sol avant de s’y laisser tomber elle-même.

Quel soulagement de déposer ce si lourd fardeau qu’est celui de vivre chaque jour qui passe…


Cependant, elle n’en avait rien fait… Pourquoi ? Oui, pourquoi donc ? Et ça lui revint, comme un refrain d’une chanson entendue depuis qu’elle était toute petite et en âge d’écouter des légendes issues des civilisations anciennes. Un flash surgit comme tant d’autres. La bataille d’Elament, encore, car elle ne serait jamais évoquée assez de fois pour les générations à venir. Et tel une spectatrice aux premières loges, elle revécut avec les acteurs. Tout.

Une grande ombre se détachant au milieu des flammes du combat avec deux émeraudes en jaillissant, tenant à bout de bras une bannière dont la vue lui donnait une telle impression de paix qu’elle n’aurait su la décrire. La règle de Quatre. Une jeune fille aux cheveux couleur de paille qui repoussait ses adversaires, les mordant avec la férocité d’un prédateur, pour venir lui porter secours tout de suite après, elle la trouvait si courageuse... Bouge ! Un homme aux yeux de feu, un pendentif dont l’or brillait sous le soleil ardent autour du cou, si cruel avec les démons mais si doux avec elle. N’ai pas peur… Une fée à la peau bleue et scintillante, maniant les vagues comme si elles avaient fait partie intégrante, elle jouait une douce mélodie qui la berçait, petite fille… Tu dois vivre !

Puis, la fin de tout. La fin de la guerre. Elle s’en souvint d’elle aussi.

Elle comprit alors pourquoi elle ne se retournerait pas et resterait un barrage toute sa vie.


"Ne me met pas dans le même panier que toi !"

Peut-être son importance dans tout cet univers n’était-elle pas grande, mais en rien la maigre force qu’elle portait en elle ne deviendrait lâcheté. Elle ne cesserait de faire face aux démons que lorsqu’elle devrait mourir.

Et la bête montra ses crocs dans un grognement bestial, avide de sang, de chaire et d’os. Mais ça, elle ne le savait pas. Pas encore. Pour l’instant, elle n’était qu’une petite fille encore, qui voyait sa détermination renforcée, minuscule étincelle dans cette obscurité. Elle ne savait pas que dans l’obscurité il n’y avait pas que celui qu’elle affrontait qui se cachait. Il y avait aussi elle. Sa propre haine.

Puis ce fut la dernière réplique de Raziel avant qu’il ne s’envola, ombre parmi les ombres, totalement dans son élément. Les doigts autour de sa dague renforcèrent leur prise. De l’ombre, tout peut surgir, et de préférence de là où on s’y attend le moins. Ses années d’expérience s’envolèrent en fumée et elle ne fit appel qu’à son instinct quand son épiderme frémit à la sensation de deux lames argentées fendant l’air aussi facilement qu’elles auraient découpé du beurre. Le corps de Sen plongea de lui-même en avant. En une roulade, elle se retrouva au sol, sentant la fraîcheur de l’herbe sous les doigts de sa main gauche, l’autre toujours ancrée à son arme.

La verdure fut tâchée, dans un picotement, son cerveau prit une seconde pour enregistrer une légère entaille sur son mollet avant de se mettre sur off. La main quitta son point d’appui tandis que ses jambes revenaient en position debout, elle se contracta légèrement et des gouttes de sueur suintèrent sur le front de celle qui ne maîtrisait pas encore, voir très peu, son élément. Une flamme surgit au creux de la nuit, mit trois bonnes secondes à prendre forme ronde avant d’être lancée. L’halfling ayant pris en conséquence sa faiblesse vis-à-vis du feu qu’elle ne savait encore manier autant qu’elle l’aurait voulu, elle avait visionné le point d’où était parties les deux armes envoyées sur elle. Elle en fit le point de départ de la course de sa boule de feu.

La sphère traça, formant un cercle autour de sa propriétaire et projetant une lueur dans les environs. Bien que les chances soient faibles, Sen espérait débusquer celui qui se tapissait dans l’ombre de la nuit.

Les voix des morts revinrent autour d’elle. Et tous ricanèrent.

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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 12:09

Ne pas la mettre dans le même panier ? Et pourquoi ? Il la sentait en elle, cette soif de sang.
Cette sombre présence, l’ignorait-elle elle-même ?
Enfin le temps des parole s’était évanouis, l’heure du combat avait sonnée, pas le temps de formuler une réponse, ne pas faire le moindre bruit, ne pas être repéré, tels étaient désormais les impératifs de Raziel chasseur discret attendant de frapper.

Les deux dagues étaient lancées, il devait bouger, vite ! Indiquer sa position n’était pas une bonne chose pour lui, mais pendant l’esquive de Sen, il avait largement le temps de se replacer. Il courut donc, courut sans émettre le moindre son, comme lors de ses entraînements, il y a de ça des années, à Luxiana. Lui, né de la race des espions, les félistias, et contaminé par les vampires, race des chasseurs nocturnes, dans la nuit, il devenait indétectable.

Dans sa course muette, vers une nouvelle zone d’ombre, un bruit caractéristique atteint ses oreilles perçantes, à travers le vent. « Fuit » Le bruit, le doux bruit de la peau qui se déchire. Le bruit qui laisse comprendre, qu’après lui, vient le sang. Ah le sang ! Son odeur sucrée venait déjà aux narines de Raziel, les yeux fermés à présent, il la retrouverait sans aucun problème, à l’odorat, comme les bêtes. Le bruit suivant, lui indiqua que Sen avait roulé.
Hâte-toi chasseur, ta proie est au sol, il ne te reste qu’à frapper quand elle sera la plus vulnérable.

Depuis son dos, Raziel vit Sen lancer une boule de feu tout en essayant de se relever, à quelques mètres, la flamme s’arrêta à quelques mètres et commença à tourner, le cherchait-elle ? Amusant, elle comptait vraiment le trouver comme ça ?
Enfin tant pis pour elle.

« Ne cherche pas si loin. »

Le coup partit, fulgurant, porté latéralement dans le cou du tranchant de la main et en même, le pied vint balayer les appuis encore fragiles de Sen qui n’avait pas fini de se relever
Un jet de lumière violette, une flamme corrompue fendit l’air dans la direction de Sen, puis à nouveau le silence.
Et le voilà repartit dans l’ombre, sans rajouter la moindre attaque, sans même s’être assuré de ne pas avoir été bloqué par l’halfling. Après tout il ne lutte pas encore pour sa vie, ce n’est que le début du combat, les adversaires s’observent. Et pis mener des attaques fulgurantes entrecoupées d’espaces était le meilleur moyen de prolonger la bataille et d’entamer l’endurance de Sen.

Et il se déplaçait de nouveau, avant que la flamme de Sen ne le trouve, car, on peut être plus fort et plus rapide,on ne peut rien contre ce qu’on ne voit pas. Soudain sa course s’arrêta en même temps qu’il réalisait ce qu’il venait de voir.

Portait-elle vraiment cette marque sur son cou, elle avait donc était mordue par un vampire ?
Si c’était le cas, comment se faisait-il qu’elle ne soir pas en train de se tordre de douleurs à cause de la transformation qu’elle devait subir…
Bref, cela viendrait encore éprouver ces beaux serments de moralité et de combat à mort contre les démons, c’est d’ailleurs après sa transformation que sa volonté s’était effrité peu à peu pour céder la place à ses pulsions meurtrières.

Trahissant sa position, Raziel lança :

« finalement, tu me ressembles plus que ce que je ne pensais. »
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 18:34

Et dans les ténèbres naquirent les flammes de l’Enfer, brûlantes et dévorantes, destinées à punir éternellement les fautifs… Tout ceux qui n’avaient trouvé grâce dans la lumière du Ciel. Etait-ce pour cela qu’elle en avait hérité ? Elle l’avait cru jusqu’à longtemps, jusqu’à sa route croise celle d’un guerrier au milieu des eaux froides et limpides, beauté calme de la lagune. Maintenant, elle ne doutait plus. Ce n’était pas une punition. C’était pour faire barrage comme le démon l’avait si bien dit. Barrage contre tout ceux de son espèce.

Les langues d’un bel oranger, crépitantes d’étincelles d’or, vinrent lécher les parois de velours noir, les caressant audacieusement, furtivement, fouillant pour dénicher la créature qui s’y tapissait, invisible dans le noir dont elle était composée, corps et âme, jusqu’à la moelle.

Et au creux de l’obscurité, ça grondait et ça crachait. Des crocs grinçaient, luisant de bave, avides, tel le vampire qu’elle cherchait à débusquer, du liquide au goût de cuivre résidant dans son corps, abondant dans ses veines qu’elle aurait souhaité déchiqueter, trépignant, impatiente de le sentir couler à flots. Sous ses griffes. Ses babines se retroussèrent dans un rugissement, et alors, la chasse commença. La seule question est de savoir qui était la proie dans toute cette scène d’ombre et de flammes.

Rien…


Dans sa course folle, la boule de feu éclairait les alentours, voletant autour de celle qui lui avait donné vie à l’intérieur de l’ombre. Cette dernière suivait sa trajectoire, guettant le moment où Raziel serait débusqué, sans savoir d’où provenait cette envie si grande de mettre à l’épreuve son aptitude au combat, ignorant encore tout du tour si malveillant qui se tramait au plus profond de son être. Un sentiment d’inquiète prit forme lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’avait aucune chance de le trouver de cette manière, et d’un certain côté, elle s’en doutait.

Comment pouvait-on espérer traquer une ombre lorsque l’on était soi-même au cœur d’un endroit sans lumière ou lueur pour nous éclairer ?

Pour seul bruit, le vent hurlant et les battements de son cœur, réguliers. Pour le moment. Elle savait que cela changerait au moment où les choses s’accéléreraient, le monde irait plus vite, plus forte, et s’ajoutant au son déjà en cours viendraient celui des armes s’entrechoquant. L’instinct prémonitoire de l’halfling était fondé. Elle l’avait déjà combattu une fois, elle connaissait les sensations du duel en pleine action, et en vérité, elle les appréhendait, comme si elle avait déjà l’haleine de la bête dans son cou.

C’est alors qu’elle frissonna. Trop tard. L’attaque vient toujours par où on s’y attend le moins. Dans un éclair de lucidité, elle comprit.

Si ce n’était pas devant, c’était derrière.


Sa bouche s’ouvrit dans une plainte silencieuse qu’elle contint en se concentrant sous la douleur de l’entaille. Sa peau goûta à l’écoulement de son propre sang qui se perdit sur le tissu blanc de sa tunique. Comme prévu quelques secondes plus tôt, le monde s’accéléra, tout devint plus fou et le mot conscience n’eut plus de raison d’exister dans cet univers où la lutte faisait retourner à l’état de bête. Les gestes s’enchaînèrent sans qu’elle sut vraiment pourquoi ni comment, son esprit travaillait vite. Trop vite pour faire parti de l’action, assez vite pour les entreprendre.

Il faut maintenant rendre compte à l’attaquant. Beau coup, certes, et nous attendons les prochains avec impatience, joli entaille et habile coup de pied. Concentrons-nous donc sur ce dernier. Des années d’expérience dans ce membre le faisaient à présent musclé et résistant, plus que celui de la jeune fille par exemple, c’était certain. Seulement, n’oublions pas une chose, un minuscule détail qui a peut-être été négligé, mais heureusement nous le rappelons… La race de celle qui aurait dû se pendre ce coup de pied et être envoyée au tapis. Sen Chizu était une halfling.

Semblable à tout ceux de son espèce, sa taille n’était pas fabuleuse, voir carrément pas, cela créait d’ailleurs un léger petit complexe chez elle, mais ceci est une autre histoire. Toujours est-il qu’à ce moment précis, elle devint rudement fière de ce qu’elle n’aimait pas en temps réel. C’est pourquoi elle se baissa instantanément, évitant ainsi le pied de son agresseur. Elle aurait bien profité de cette aubaine pour lui en mettre un dans les jambes mais la vision furtive d’une flamme ténébreuse jaillissant dans sa direction l’en dissuada. Une roulade sur le côté vint donc à la suite de la position accroupie.

Pourquoi les flammes de son adversaire n’étaient-elles pas comme les siennes ? Bonne question, on y pensera, mais là ce n’était pas le moment idéal pour ce genre de chose. Sen avait appris à faire abstraction de ce genre de détail, entre le raisonnement qui amenait à du temps perdu, suivi de la mort, elle choisissait d’être stupide.

Le temps n’était plus à ses futilités. L’homme aux cheveux rouges venait encore de se fondre dans le paysage, bonne cachette en vérité. Ses sourcils se froncèrent, ce serait trop bête d’arriver à la défaite juste à cause du minable jeu du chat et de la souris. La technique d’envoyer une veilleuse brûlante se balader tout autour de l’espace qui l’entourait n’était pas une solution, ça lui coûtait du temps et son sablier en manquait… Surtout au niveau de l’énergie. Lentement, sans craquement ou autres qui aurait pu provoquer un son, elle se redressa de toute sa hauteur (si elle en avait un tant soit peu) et jeta des regards autour d’elle. Doucement, ses pieds prirent appui, s’enfonçant dans le sol, laissant l’herbe leur chatouillait les chevilles…

Puis, ce fut l’erreur…


Première pensée : comment peut-il être aussi inconscient ?

Deuxième pensée : cherche pas à savoir, il est bête c’est tout, profite !

Troisième pensée : d’accord !


"Tu parles trop..."

En un éclair, sa main vint chercher un couteau de lancer à sa ceinture pour l’en dégager habilement et l’envoyer sur le vampire, visant avec précision sa cuisse (oui la petite taille ça donne ce genre d’avantages aussi…). Dans sa lancée, elle courut vers lui, la silhouette de l’halfling s’éleva, oiseau dans les airs, puis retomba sur Raziel. Sa main gauche s’agrippa à l’épaule de ce dernier, ses pieds prenant appui sur son ventre pour mieux le faire basculer en arrière, tandis que les doigts qui depuis le début enserrant sa dague firent diriger celle-ci vers l’épaule du démon, l’y plantant.

Et dans le noir, deux iris rouges brillèrent. Celles de la bête…


Dernière édition par le Jeu 23 Aoû 2007 - 21:36, édité 1 fois
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 21:06

Il parlait trop, oui peut-être bien, en combat il menait la guerre psychologique contre l'adversaire et y perdait parfois du temps.
Cela lui avait valu pas mal de coups et de plaies enfin cette fois, il s'en sortirait sans grand dommages, enfin, sans dommages importants pour un vampire.

En effet, s'il avait la facheuse manie d'ouvrir la bouche un peu trop souvent en combat, il semblait que cette manie soit contagieuse. D'abord, en provocant une courte hésitation, chez Sen. Puis la poussant à parler à son tour, largement suffisant pour préparer sa défense, bien sur, il ne fut pas assez rapide pour protéger sa jambe ce qui lui arracha un premier cri. Suivit très vite d'un deuxième au moment où il retirait la point de létal de sa jambe. Un cri étouffé, deux talos s'enfonçaient dans son estomac, et un nouveau râle alors qu'une douleur lui déchirait l'épaule.

Manque de vigilance? Mauvais jugement? Oui, il avait mal calculé et c'était basé uniquement sur la probabilité importante d'avoir réussit sa première attaque. Il ne pouvait nier s'y être mal prit mais ce n'était pas vraiment l'important, il devait réagir. Sa première réaction fut de planter violement ses ongles dans l'avant bras qui tenait la dage enfoncée dans sa chair, très vite, il sentit le sang glisser sous ses ongles et sortir de ce bras par cinq petits trous. Oui c'est ça l'immobiliser. Peu importe la douleur, après tout, il est un vampire non?
La main de libre exécuta une idée folle en plantant la dague de lancer, dans l'autre épaule, depuis la main qui le retenait. Raziel se mordit la lèvre pour ne pas hurler une secone fois, il aurait du mal à utiliser encore ce bras dans le combat mais peu importait, le combat touchait à sa fin.

Sen avait remarquablement joué de ses atouts physionomiques c'était indéniable, maintenant c'était son tour.
Mais que pouvait-elle à présent sentir sur son cou, une caresse? Comme un serpent à poil s'entourant lentement, soudain une étreinte violente.
La queue de Raziel! Il l'avait gardé du temps où il était félistia, une queue rousse, puissante, vraiment pratique en toute sorte d'occasion.
Et bizarrement, les gens avaient tendance à oublier d'en tenir compte, idiot quand on combat contre un adversaire, à cinq membres finalement.

"Sale garce miniature! Si je parle trop, toi tu réfléchis trop."

Lui murmura-t-il à l'oreille avant de pencher la tête pour lécher le sang qui coulait de la main de la halfling, clouée au son épaule et sur l'avant bras de Sen, il était quand mêe douloureusement blessé, un peu de sang lui ferait le plus grand bien même si les quantités étaient ridicule en comparaison à celles requises pour soigner ou même pour appaiser la douleur.

Retrassant les derniers évènements dans sa tête, le regard avide de sang de Sen lui revenait en mémoire, cette fureur à vouloir lui faire mal sans doute, pour gagner, sauf que pour gagner, il faudrait le tuer, et les coups dans l'épaule ne suffiraient pas... Elle devait le vouloir, vraiment le vouloir. Du moins, une chose était sûre, cette fille qu'il combattait, le mal était en elle aussi.

Cette rage, ne faisait que se reveiller, serait-elle suffisante pour se dégager de cette étreinte, verrait-elle une faille invisible aux yeux de Raziel? Telles étaient les questions qu'il se posait sans pouvoir trouver d'autres réponse que la moins satisfaisantes de toutes.

"tu verras bien."
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyVen 24 Aoû 2007 - 14:07

Puis ça vint au monde. Dans la douleur.


Le vent siffla à ses oreilles, l’atmosphère basculant autour d’elle dans une pluie infinie d’étoiles filantes éphémères, plus éblouissantes les unes que les autres avant de s’éteindre et rester statiques. Fantastique gerbe d’étincelles lumineuses à nulle autre pareille. La plus belle dans les Cieux. Pour mieux rêver dans ce monde qui s’échoue. Naufrage d’astres à des années lumières d’ici.

Cinq griffes traversèrent sans difficulté sa peau délicate, tranchant l’épiderme de leur pointe aigue. Aiguille à travers la soie douce.

Cinq ruisseaux de sang frais naquirent, souillant la peau blanche comme le blessé s’écroulant dans la neige, après une dernière danse.

Danse qui avait débuté avec douceur, sans violence aucune ou envie de blesser... Pas encore… Chaque adversaire avait soudoyé l’autre pour qu’il crève l’abcès, tournant autour, se frôlant, une caresse par-ci et par-là, une pirouette qui esquive… Jusqu’à ce que l’un d’eux déchaînent les Enfers dans toute leur puissance.

Puis, le choc…

Le moment où tout va plus vite et où les gestes ne suffisent plus.

Alors, vient la violence.

Perfide…


La blessure…

Une plainte s’échappa de sa gorge, accompagnant dans leur course les rivières écarlates qui serpentaient sur son bras. Tout comme l’animal blessé, elle manifesta sa douleur, maudissant les griffes qui ornaient les doigts du vampire. En vengeance, elle enfonça plus profondément ses ongles dans l’épaule de ce dernier. Bien mal lui en prit.

S’ensuivi un cri qui traversa la nuit sombre et silencieuse. Lorsque sa propre arme se retourna contre elle-même, dirigée par le bras de Raziel. Elle n’avait pas vu le coup venir, n’imaginant pas que malgré les blessures qu’elle lui avait infligé, il réussirait à trouver assez de conscience pour riposter aussitôt. Sa lame déchira sa chaire, unissant les deux êtres par le fer…

Ainsi s’enchaînent toutes les danses par leur dénouement final… L’un tout près de l’autre… Deux corps étreints au creux des ténèbres… L’un regorgeant totalement de malveillance, l’autre tentant de se sortir de la noyade sombre… Trop tard… Etreinte sadique et haineuse, où aucun bon sentiment n’avait plus sa place.

Vint la folie…

Aimée et admirée parmi toutes…

Dans cette si belle obscurité…


D’abord un frisson, qui monte, qui monte… Prenant tout son temps, comme le serpent qui se déroule pour mieux fondre sur sa proie innocente et fragile… Les poils soyeux se lissèrent sur son cou et blanc dénudé, y formant un collier agréable au toucher, passant sur la nuque offerte puis se rejoignant au point d’ancrage, sur la gorge… Avant de se serrer brusquement, machiavélique.

Dans un hoquet, encore aveuglée par la souffrance, elle sentit sa tête basculer en avant, la voix du démon susurra à son oreille comme dans un rêve éveillé. Combien de fois dans son enfance n’avait-elle pas eu un songe où l’entité maléfique en elle prenait forme et la tyrannisait ? Elle ne savait plus… A dire vrai, les bribes de mémoire qui revenaient s’effilochaient, fondant dans le noir de son esprit pour n’avoir jamais été…

Les gouttes au goût cuivré cessèrent leur chemin, recueillies par une langue dont elle ignorait la provenance, assaillie par les ténèbres qui s’accumulaient de seconde en seconde. Les picotements violents envoyant des signaux non remis à son système nerveux se faisaient plus pressants, sa respiration devenue saccadée par l’étouffement quémandant de l’oxygène.

Rien ne venait…


Sans comprendre vraiment comment ni pourquoi, au milieu de son brouillard, elle sut que celui qui se désaltérait de son sang était Raziel, qui d’autre puisqu’ils n’étaient que deux en ces lieux ? Un frisson longea sa colonne vertébrale quand elle se rendit compte de son poids sur le sien, de la partie de son corps à lui enroulée autour de son cou… Et lui qui continuait, qui continuait à recueillir le liquide de vie…

Oh mon Dieu… C’était… C’était répugnant

Se fut sa dernière pensée… Avant de sombrer…

La bête survint alors, décelant le terrain idéal pour surgir et faire ses griffes…

Ses paupières se fermèrent, telle l’enfant partir au pays des songes, en sécurité de toute haine dans ce monde… Puis, se rouvrirent, brûlantes et impatientes…

Machinalement, sa main libre avait déplié lentement ses doigts. Araignée silencieuse, elle s’apprêtait à aller chercher dans son dos un couteau pour en faire goûter le métal à ce démon qui avait osé la clouer à lui… Mais l’animal eut un autre projet en tête, de quoi satisfaire son envie et rendre la pareille à l’autre…

La main revint à la dague, l’arrachant le plus sauvagement du monde, pour la porter à ses lèvres. Le sang mêlé au fer avait une saveur étrange, mais acceptable… Cependant, la bête ne se contenterait pas uniquement de cela. Elle rengaina l’arme et préféra se saisir du poignet de Raziel, le serrant sans ménagement pour l’apporta à sa bouche.

Habiles, les doigts tirèrent le pouce vers le bas depuis le poignet. Les yeux visionnèrent l’espace tendre entre ce dernier et l’index.

Les crocs s’ouvrirent.

Et elle le mordit.


Son corps trembla. D’excitation ? De peur quant à ce qu’elle était en train de commettre ? Elle ne savait pas.
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyVen 24 Aoû 2007 - 19:35

Oui, il allait prendre sa vie lentement, l'étrangler jusqu'à ce que les battements qui augmentaient en intensité contre la queue de Raziel lui signifiant que son adversaire était en train de quitter ce monde...
Son rire reprit n'avait-il pas démontré ses arguments d'il y a cinq minute.
Sen allait mourir sans raison, dans une nuit comme les autres, de la main d'un démon errant sans but, tout cela pour de vains serments et de stupides résolutions. Oui Sen s'éteindrait.

Enfin elle devait s'éteindre, mais Raziel l'avait dit aussi n'est-ce pas?
Le mal était aussi en Sen, et il allait sortir. Un soubresaut, et les yeux de la halfling s'ouvrirent à nouveau. Était-ce encore une halfling qu'il avait en face de lui? Ou une bête féroce prête à le dévorer.
Surpris, il fut obligé de laisser cette gamine retirer la dague sde son épaule de force, quelle force! D'où la tirait-elle? Une chose était sûre, ce n'était pas la même personne.

*Mais qu'est ce qu'elle fait...*
"Arg" Elle lui avait mordu la main, Idiote, alors cet métamorphose avait ses avantages, mais aussi ses inconvénients, elle avait complétement perdu son sang froid et ne réfléchissait plus aux attaques efficaces ou non. Pourquoi s'en plaindre, tant mieux pour lui.

D'un geste brutal, il se saisit des cheuveux rose de Sen, la regarda d'un air méprisant s'accrochant à sa main comme un chien.
Et une flamme violette recouvrit la main que Sen lui mordait.

"La flamme n'est pas aussi chaude que si j'était resté là-bas à Elament, mais la brûlure sera plus douloureuse, c'est une promesse. Tu vas béguaye un peu en attendant."

Dit-il en envoyant un violent coup de poing dans le menton de Sen, puis un autre, puis un autre, puis un coup de genoux. Puis une serie de coups dont il ne se rendait même pas compte, lui aussi, animé d'une colère semblable à celle de Sen, elle s'était arrché à son piège et l'avait blessé violemment, en plus, elle avait eu le culot de le mordre!

Elle devait souffrir, mais surtout, il devait la vaincre.
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyVen 24 Aoû 2007 - 23:00

Ca s’enfonçait loin… Si loin dans la chaire…

Au plus profond d’elle-même, elle n’avait pas souvenir de savoir qui elle était, son identité, sa façon d’être, sa personnalité, ses espoirs et même ses rêves, si elle en avait jamais eu. Tout s’embrouillait dans un mélange sans fin consumé dans ses moindres parcelles par le noir qui depuis tellement longtemps la rongeait au plus creux de ses os. Avait-elle jamais existé, cette petite fille qui n’avait voulu n’avoir la force, ne serait-ce que de tendre la main vers la lumière ?

Qu’importe, pour le moment elle n’était plus. Les ténèbres si froids et si réconfortants à la fois l’avait recueilli il y avait de cela des lustres, pauvre âme infortunée prise en peine par les démons et créatures de la nuit dont elle était tant adorée… Car pour croiser autant leur chemin, n’y avait-il pas une certaine attirance, envers ces êtres malveillants qui la dégoûtaient tant ?

Et voilà qu’elle en faisait parti presque intégrante, si ce n’était cette once de bonté qui subsistait en elle, telle le papillon qui se raccroche à la vie, jusqu’au bout de sa dernière nuit sur Terre, minuscule animal éphémère… Pourquoi désespérait-elle tant d’être sauvée, quand tout peut être abandonné ?

C’était une belle chose…

Une chose à laquelle elle avait cru tant d’années…


Si infime en ce monde qu’on a du mal à la distinguer et à réaliser qu’elle existe. Pourtant, elle, halfling ignorée entre tous, elle ne cessait jamais d’y croire. A l’espoir. Au bonheur. A la lumière tout simplement… Pathétique… Vois-tu jusqu’à où tout cela t’a conduit, gamine ? N’éprouves-tu pas de regrets à présent que tout va basculer, dans une explosion spectaculaire, et que toi, au milieu des débris, tu verras le monde s’embraser et disparaître pour toujours ?

Non… Non, jamais…

Alors…

Alors, reste ignorante jusqu’à la fin !


Quel pouvoir détenait-elle désormais ? Aucun. Maintenant, c’était l’autre qui avait les rênes en main et qui dirigeait le carrosse vers des lieux où même le plus courageux d’entre les braves n’osait s’aventurer… La lumière, la clarté du matin avec le vent frais, annonciateur de bonnes nouvelles qui vous passe sur le visage, tout cela n’avaient plus quelconque importance… A quoi parler de vie quand on arrive à la fin de son existence ?

Non, il n’y avait plus que le sang, la douleur et l’obscurité. Et elle y goûtait pleinement, savourant tout ce que ces éléments avaient à lui offrir, tellement plus prometteur qu’une vie où on n’est rien de plus qu’une fourmi parmi des géants. N’ayant cure de la jeune fille pleine de volonté et de gentillesse qui se débattait au plus profond d’elle-même, elle goûtait, buvait, ivre du liquide rouge descendant jusqu’au fond de sa gorge.

Sang.


Son esprit, tout occupé à ses nouvelles fonctions, n’entendit même pas la voix de celui dont elle suçait le sang, lointaine voix parmi tant d’autres dans sa tête. Vint la brûlure, dans un grognement, elle lâcha son repas, la bouche barbouillée de l’élixir de vie. Un tiraillement, la main dans ses cheveux. Impétueuse, la bête farouche affronta du regard le démon, aucune honte ni aucune peur dans le regard. Juste de la rage. Et de la fierté.

Ce fut à peine si un sourire ironique s’afficha quand les coups pleuvèrent à leur tour. Se riant de l’autre qui comme elle n’était plus maître de ses actions et de ses pensées, elle se laissa faire, la souffrance jaillissant en feux d’artifice dans l’intégralité de ses cellules. Et dans un sens, elle aimait ses souffrances, les adoptait comme si elle les avait fait naître, ce qui était un peu le cas, entre nous.

Douleur.


Qu’allait-elle faire à présent ? Son gabarit suffisait à maintenir Raziel à terre, mais pas à arrêter ses coups, elle ne pouvait non plus les esquivant maintenant qu’elle était ancrée en lui par sa propre arme…

Ah, tiens… Quant à souffrir, hein…

Sa main répéta la même geste que précédemment, un deuxième cri déchira l’atmosphère tandis qu’elle se retirait du démon, rompant le lien qui les unissait. Sa main ensanglantée reprit vie, se porta d’elle-même à la gorge de son assaillant. Il comptait l’étouffer avec sa queue ? Tant mieux, elle aussi ! Sans douceur, elle appuya, il parlait trop, voilà qui allait lui ôter l’envie de blablater !

Et en parlant de queue qui l’empêchait de respirer à sa convenance…

Son arme revint à sa place dans sa ceinture. Rapidement, sa main alla enserrer la queue qui cherchait à la priver d’air depuis un bon moment. Les doigts se positionnèrent d’une certaine façon et une flamme naquit dans…

L’obscurité…


Ainsi qu’une douce odeur de poils grillés…
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyLun 27 Aoû 2007 - 17:23

Dans la nuit, deux cris retentirent couvrant même le bruit du vent dont la force n’avait cessé d’augmenter faisant voler les cheveux des combattants comme les étendards de deux armées.
Deux cris de souffrances retentirent quand la dague qui unissait Raziel et Sen fut retirée. La douleur lacérant respectivement son épaule et sa main ranimant l’animosité, la rage envers l’autre, et surtout, l’envie d’en finir avec cette lutte infernale, provocant blessures sur blessures.

C’est probablement dans cette volonté d’en finir que Sen avait tenté ce coup mortel, directement saisir la gorge . Elle aussi tenterait d’étrangler son adversaire.
Les mains de Raziel saisirent le poignet fin qui saisissait fermement sa gorge mais se révélèrent incapables de s’en défaire, tout ce que le vampire pouvait faire c’était pousser les mêmes gémissements que Sen sous la force des doigts comprimants sa gorge.

Il se mordit la lèvre, une douleur nouvelle s’était ajoutée aux autres… Une brûlure à la queue. Sen avait utilisé une nouvelle fois ses pouvoirs. La queue sous la douleur, avait relâché et s’était d’instinct enroulée autour du poignet qui l’assaillait. Geste qui paraissait bien inutile, car à présent, Sen pouvait respirer à sa guise et elle continuait d’enserrer la gorge de Raziel.

Que faire ?!... Que faire ?!

Voilà ce que Raziel aurait très bien pu se dire à cet instant, tout semblait annoncer la victoire de Sen sur son ennemi. « Semblait », car ne dit-on pas que les apparences sont parfois trompeuses ? Alors que les gémissements de Raziel se faisaient de plus en plus fort, de plus en plus saccadés, comme un… Rire ?

Car en fait, Sen avait-elle déjà étranglé quelqu’un ? Probablement pas, si elle l’avait fait, elle se serait rendue compte de l’absence de pouls contre sa paume, du froid anormal de la peau de Raziel et que la panique dans son regard et ses gestes était feinte.
Car en fait, son sang ne circulait plus, il n’avait plus besoin de respirer depuis qu’il était mort. Inutile de tenter de l’étouffer dans ce cas.

La bête qui était en Sen ne pouvait certainement pas avoir ce raisonnement en plein milieu du combat, dommage pour elle.

Les deux main lâchèrent le poignet de Sen, l’une, suivant le bras jusqu’à son épaule et y planta ses cinq griffes comme un grappin lancé sur une muraille, puis tira vers le bas, l’autre poussant les côtes de Sen vers le haut pour la faire pivoter. S’il ne pouvait la soulever, il la ferait rouler sur le côté, et les voilà qui se mirent à rouler dans l’herbe. Pour enfin inverser les rôles, ce fut Raziel qui se retrouva au-dessus.
Et le poing fut rapide, directement dans l’estomac, puis un deuxième dans le sternum pour couper la respiration et immobiliser un instant l’adversaire.

En se relevant et tirant lentement son épée. Raziel s’adressa de nouveau à Sen.

« Dis-moi, le jour où tu rencontreras un vampire qui respire… Appelles-moi »

Lentement, la lune descendit, depuis la pointe jusqu’à la garde au fur à mesure que l’épée se relevait au-dessus de la tête de Raziel et reflétant la clarté de la reine de la nuit.
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Tréaga
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyLun 27 Aoû 2007 - 20:45

[ Thème musical ]

Au plus haut dans les Cieux, une étoile filante passa…


Elle ne la vit pas.

A vrai dire, il y avait peu de choses qu’elle voyait en cet instant.

Tout d’abord, parce que c’était la nuit, le monde s’était vêtu de noir pour eux. Pour leur combat sous les étoiles.

Ensuite parce qu’elle était bien trop occupée à autre chose… Fixer son adversaire dans les yeux pendant que sa main appuyait sans relâche sur sa gorge, enfonçant ses ongles par la même occasion dans sa peau, par exemple…

Le serpent de poils s’était rapidement déroulé de son cou après la brûlure qu’elle lui avait fait subir. Parfait, aucune chance pour qu’un match nul close le combat ainsi. Ils ne mourraient pas tous les deux. Un seul gagnant. Un seul perdant. C’était une des lois éternelles.

Pourtant, les secondes s’écoulaient, coulant dans le creux du sablier du temps, minuscules grains de sable déterminant la mort et la vie de chacun… Et justement… Pourquoi ne partait-il pas vers l’autre ? Alors qu’elle mettait tout son poids sur un de ses points vitaux, elle aurait dû l’achever depuis longtemps. Quelque chose clochait. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose qu’elle n’avait pas prévue et qui faisait tout chavirer.

La douleur dans son épaule fusa. Ses yeux s’agrandirent de surprise, surprise qui ne lui laissa même pas le temps de penser à crier. Où donc puisait-il encore la force de bouger ? Cette question n’eut pas de réponse.

Car, sous le ciel étoilé, ils chavirèrent…


A la place initiale où les deux corps avaient reposé et lutté, ne restait plus qu’en souvenir de ce moment un ruban blanc. Le tissu à la couleur pure brillait à la lueur de la lune, tranquille et pourtant ayant été arraché pour avoir été trop malmené…

Le monde valdingua autour d’elle, autour d’eux, en une gigantesque spirale où l’obscurité se mêlait à tout, les lumières de la Cité, la lueur de l’œil du cyclope sans paupière. Tout. Cependant, elle, perdue au milieu des éléments, n’avait plus conscience du tourbillon infini qui se déroulait, les enveloppant encore plus dans les ténèbres. Ce n’était plus que douleur, son univers se résumait à cela. Au poids qui l’écrasait, au sol contre lequel elle buttait, au sang qui coulait toujours sur sa peau… A sa souffrance.

Puis, tout stoppa, ça s’arrêta comme un trop plein d’émotions. Croyant l’avalanche sur pause, elle s’autorisa à reprendre son souffle. La bête écumait au fond d’elle-même, sa proie lui échappait et se révélait bien plus difficile à traquer qu’à première vue. Elle voulait du sang, encore, toujours plus. Sa soif n’avait pas été rassasiée, au contraire, attisé par le breuvage écarlate qu’elle avait pu goûté.

Haletante, ses cheveux libérés collés sur son visage et son cou, elle entendit sa propre respiration. Rauque, bestiale. Elle eut conscience de ce qui provenait d’elle-même, effleurant légèrement sa lèvre inférieure…

Deux crocs luisant…

Et l’halfling recouvra ses sens premiers en ce monde. Il lui sembla s’extraire d’un mauvais rêve pour resurgir dans la réalité. Le vent souffla plus fort, apportant un peu de fraîcheur à son corps en sueur, l’herbe sous elle caressa ses bras quand ceux-ci bougèrent. La vérité éclata alors, horrible, et lui inspira un dégoût qu’elle n’aurait jamais pu croire autre que celui d’un homme contre elle.

La présence…


Un poing s’abattit sur son ventre, lui arrachant un cri où la douleur du coup se faisait sentir de même que le désespoir de se voir habiter par une troisième personne, sans réaliser que celle-ci ne faisait qu’un avec elle. Et quand elle le comprit, le mal ne fit qu’empirer. La bête se tapit contre elle, se frottant à ses jambes. Animal et maîtresse. Voilà ce que ce duo représentait, naissant au milieu de ce paysage sombre.

La seule erreur était que la jeune fille ne voulait pas, refusait ce loup qui avait élu domicile en son être, elle le rejeta totalement.

Puis l’air fut coupé.


Les yeux marrons se levèrent, croisèrent le regard de Raziel, puis déclinèrent vers la lame, brillante sous le disque lunaire. La bête ne fut plus seule, contre elle vint un souffle, glaciale, accompagné de doigts tels des serres, l’enserrant pour l’empêcher de bouger et d’échapper à ce qu’elle aurait tant souhaiter fuir.

La faucheuse…


Son heure était-elle venue ? Allait-elle mourir là, bêtement, comme tant d’autres tués par le vampire face à elle ? Tout ça par manque d’expérience, et surtout de chance ! Pourtant, Sen Chizu avait vu plusieurs fois la mort frapper. Des proches ou moins que ça, sur le champ de bataille. Avait-elle été épargnée pour rendre l’âme là ?

L’animal rugit, elle pouvait presque voir sa masse sombre près d’elle, tremblante de colère. La solution s’offrit à elle, bouée jetée à la mer. Laisser à l’autre les rênes de la situation… Cela devenait présent, l’étreinte froide devenait plus demandeuse, frémissante d’obtenir le fil de sa vie au bout de ses doigts.

Mourir par manque d’oxygène… C’était trop bête…


Et alors, le maître du destin rit sans plus pouvoir reprendre son souffle.

Etendue là, blanche créature aux yeux fermés, on aurait pu la deviner morte, pourtant, il n’en était rien. La jeune fille n’avait pas abandonné, pas encore quand il y avait encore tant d’actes qu’elle souhaitait accomplir. Sen Chizu avait juste saisi la seule possibilité pour ne pas expier ici, tuée par l’autre.

Son corps disparut, ou plutôt, se fondit dans les doux ténèbres qui la recueillir encore une fois, s’y enfonçant pour mieux être protégée. Ombre parmi les ombres, elle s’envola du champ de vision du vampire.

La cape noire abandonnée plus haut fut ramassée, invisible dans toute cette obscurité, elle pouvait être transportée aisément. La petite silhouette se fondit dans la nuit, s’écartant de ces lieux où le démon rôdait, pour aller vers un endroit où elle pourrait sans crainte mettre le corps affaibli.

Et le ruban blanc gisait toujours là… Echu là sans avoir été ramassé par sa propriétaire… Trop tard petit ruban, elle a fait son choix pour cette nuit…

Son monde serait noir…
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MessageLe monde en noir et blanc... { Privé Raziel } [topic clos] EmptyMar 28 Aoû 2007 - 9:24

Et la lâme tomba, comme un couperet s'abattant sur le condamné à mort, Encore un héros tombé pour... Rien. Que pourrait-on bien écrire sur la tombe de quelqu'un ayant tenu à affronter un démon sans rien vouloir protéger en particulier? Deux ou trois mots pathétique sur la cruauté des démons? Pourquoi pas... Enfin, ces question étaient inutiles, avec un bruit sourd, Darckness se planta dans la terre. Sen avait disparu, hors de toute vision, même de celle des vampires.

Raziel resta à contempler Darckness, bredouille dans la terre.
Puis, son regard se releva vers l'horizon sombre, en direction de la forêt.
Un sourire fendit à nouveau son visage, à cette disparition, il y avait une explication très simple. Sen s'était au sens propre, comme au figuré, enfoncée un peu plus profondément dans les ténèbres. Sur le sol, le vent enroulait autour de Darckness un ruban blanc, Sen l'avait abandonné. Machinalement, Raziel se pencha pour le rammasser.

Elle avait quitté son poste, en travers de la route des démons, et avait sauté dans le fossé pour éviter d'être piétinée, sage decision, quand elle retournerait sur le chemin, quel serai alors la direcion de son regard?

Avant qu'elle ne puisse être trop loin, le cri de Raziel s'éleva.

"Tu verras, que j'avais raison, Sen Chizu, vampire et démone!"

Et son rire retentit porté par le vent. Puis il se laissa tomber en arrière. Son corp tout entier semblait être en feu, quel était ce nouveau reflexe de se laisser toucher pour porter des coups stratégiques, depuis la bataille, son système de combat se modifiait, à commencé par sa magie qui se métamorphosait en un feu obscur, bientôt, il ne pourrait même plus utiliser le feux des Ignis, s'il voulait le conserver, il devrait quitter les enfers, et ça, pas question.

Il se tourna vers la mer, et la lune. Les vagues venaient s'écraser contre les rochers, envoyant jusqu'au vampire, une pluie d'eau et sel qui brûlait ses plaies... Il devait se trouer du sang, pour atténuer la douleur et refermer les plaies les moins graves.

C'est en s'appuyant sur son épée qu'il se releva, et se traîna vers le corps qu'il avait décapité plus tôt dans la nuit, la plupart du sang était maintenant écoulée par le cou tranché, mais il y aurait de quoi se nourrir encore un peu.
Penché sur le cadavre, comme un charognard, il finit le travail qu'il avait entamé et que Sen avait perturbé.

Sa besogne finie, il se redressa et fixa l'horizon, il avait encore deux ou trois heures devant lui, il était temps de rentrer àla caverne, retrouver ses appartements poussièreux. Avant de disparaître, il se tourna vers les lieux du combat, puis, vers le ruban, serré dans sa main, et murmura.

"...Sen Chizu..."
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