Sa nouvelle maison ne lui plaisait pas trop. Il soupira. Il faudrait faire des travaux, mais la vieille n'avait pas non plus été riche comme Crésus de son vivant. Il regarda le mobilier. Les fleurs, à la poubelle, ça lui donne des allergies psychologiques. Comprenez par là: ça fait trop elfe pour ses yeux de vampire qui oublient ce qu'il a été autrefois. Quoique. Il ne supportait plus les fleurs parce qu'il y en avait dans sa maison d'antan. Le chat, il le garde. Il le rebaptise Beauté. Un beau tigré. Les meubles aussi. Mais les tableaux, il les changera. Les draps, les vêtements, bref la plupart. Quand il aura de l'argent. Tiens il fera mercenaire.

Il regarde dehors, la nuit, la ville animée. Il choisit de descendre. Il aime se promener au milieu de gens qu'il n'a aucune envie de côtoyer. Et puis il se souvient de la raison pour laquelle il voulait venir ici. L'Air. Il voulait apprendre. Il se mit alors en quête de l'école. Tout en se remémorant son histoire. Il n'avait pas pris la peine de vraiment y penser, mais il se disait maintenant que ses parents avaient toujours été malheureux – pas à cause de lui non mais lui, n'avait rien fait pour eux. Il lui aurait suffi d'entamer le dialogue. Ses parents étaient de pauvres types, mais ils n'étaient pas foncièrement mauvais, ils avaient juste été tourmentés par des années de perdition dans un monde qu'ils ne comprenaient pas.

Il soupire, voilà qu'il entend des bruits derrière lui. Il n'a pas de mal à deviner ce que c'est. Un démon. Il sait qu'il faut les éviter – les démons sont plus forts et plus mauvais que les vampires. Vacance lui parlait de personnes capables de les tuer. Il apprendrait aussi. Il avait encore tellement de choses à apprendre. Au moins, il se plaisait. Il visite la ville, prend ses marques, ses repères. Ici il reviendra souvent, là-bas il ne mettra jamais les pieds. Un jeune voleur le bouscule en courant. Il soupire. Décidément, les jeunes. Il se recoiffe d'une main dans les cheveux, toisant de haut les jeunes filles en fleurs qui l'admirent. Tout le monde l'admire, c'est évident. Il est beau, fort, intelligent...enfin, vous connaissez la chanson. Il se perche sur un toit, et il observe les étoiles, donnant même l'impression de discuter avec elles. Il est surpris de ne voir aucun humain.

*Ha ma chère Vacance...quelle idiote tu as été...tu te serais tellement plue ici... *


Ce n'est pas désagréable. Les humains sont faibles et méprisables. Il est bien content de ne plus l'être. D'avoir atteint la supériorité. La perfection.