Oalys était anxieuse. Elle était enfin arrivé à l'endroit que lui avait indiqué sa Rose Noire : la cité d'Elament. Elle avait déjà entendu parler de ce lieu, car certaines Fées de la forêt où elle avait vécu connaissait cet endroit pour y avoir vécu à un moment quelconque de leur vie. On disait tant de choses sur cet endroit, dans la forêt de Voluptas. Oalys avait toujours cru que ce n'étaient que de simples rumeurs, des légendes... Mais c'était différent, désormais. Voluptas n'existait plus. Oalys était seule. Elle s'approcha doucement de la grande porte qui lui faisait face. Elle semblait scellée, presque infranchissable. Oalys était découragé face à cette porte, car elle savait qu'elle n'avait aucun talent magique. Elle pensait qu'on ne l'accepterait pas ici. Et pourtant, sa Rose Noire semblait la pousser. La jeune Fée observa la porte avec un peu plus d'attention. Il y avait quatres symboles gravés sur celle-ci : une tornade, une goutte d'eau, une flamme et un arbre.

* Les quatres éléments... L'Air, l'Eau... Le Feu et... La Terre.*

Oalys approcha délicatement sa main de l'arbre. Elle repensait à sa forêt natale. Les yeux noirs de la Fée commencèrent à s'embuer, elle se sentait pleurer.

* Voluptas.... Pourquoi?*

Soudain, l'arbre gravé dans le bois de la porte commença à dégager de la chaleur. Une petite étincelle de vie, d'espoir. Oalys recula, surprise. La porte s'ouvrit devant elle. La cité s'étendait à présent devant Oalys.

" Bon, eh bien, allons-y."

Oalys battit des ailes, et entra dans la cité, regardant de part et d'autre, inquiète. Elle voyait des créatures inconnues autour d'elle. Un claquement soudain indiqua à Oalys que la porte s'était refermée. Elle ne pouvait plus reculer. Sa nouvelle vie commençait.

Quelle fichue journée ! Naja venait de chevaucher depuis la forët Darke où il avait rendez-vous et son étalon semblait de méchante humeur. En fait, il était plutôt sur le qui-vive, craignant et ressentant encore la présence indésirable des démons. L'atmosphère était lourde et oppressante et Ily ne cessait de tressaillir manquant de faire tomber Naja si ce dernier n'avait pas été un cavalier hémérite.

Arrivés devant la grande et épaise porte de bois, Naja appuya sur la petite tornade sculptée dans le bois à l'aide du plat de sa main, comme s'il s'était agit d'un interrupteur. Son geste fut sec et manifestement agacé. Cette petite réunion surprise ne lui avait pas beaucoup plu... La porte s'ouvrit, pivotant lourdement sur ses gonds avec toujours ce craquement presque sinistre et le couple cavalier-cheval pénétra dans la Cité.

Lorsque la porte se referma derrière eux, l'étalon fit un écart prodigieux, paniqué sans raison par ce bruit qu'il connaissait pourtant déjà. Dans son mouvement, il manqua de renverser quelqu'un et Naja ne parvint à éviter la catastrophe que de justesse, usant du poids de son corps pour rétablir l'équilibre de l'équidé et le remettre en avant :

"_ Excusez-moi jeune demoiselle..." marmonna t-il avec un air sombre qui lui était tout à fait inhabituel.

"_ Vous n'avez rien ?" s'enquit-il après un petit moment à tenter de calmer son étalon.

Oalys était un peu désorientée. Elle ne savait pas vraiment ce qui venait de se passer. Elle se trouvait par terre, elle était tombée en essayant d'éviter de se cogner contre quelqu'un qui arrivait derrière elle. La jeune Fée leva les yeux et vit un étrange personnage sur son cheval. La pauvre bête semblait énervée, effrayée. Oalys se mit à léviter pour éviter tout contact de ses pieds avec le sol. Elle enleva la poussière de ses ailes puis regarda à nouveau la personne en face d'elle. Cette personne semblait aussi frustrée que sa monture... Oalys, de sa douce voix de Fée, dit :

" Non, non, je n'ai rien. Excusez-moi, je ne vous ai pas entendu arriver... J'étais perdue dans mes souvenirs, si l'on peut dire..."

La jeune Fée battit un peu des ailes pour être sûre que tout allait bien. Elle jeta encore un regard discret vers la créature qui l'avait bousculée. Quelle était la raison de sa colère? Oalys avait peur que ce ne soit de sa faute.

* Je viens à peine d'arriver que je cause dejà des ennuis... Oalys, tu es vraiment indigne d'un tel endroit.*

Puis, se ressaisissant, elle dit :

" Je suis vraiment désolée."

Oalys avait la manie de toujours s'excuser, même quand elle n'avait rien fait. C'était pour elle un moyen d'être certaine d'être pardonnée, acceptée. Elle voleta un peu en arrière, et s'apprétait à s'en aller...

Ily, l'étalon aux couleurs de chêne sombre, semblait marcher sur des braises ardentes. Il levait les pieds comme si ces derniers le brûlaient et semblait hésiter à les reposer, dansant sur ses membres avec nervosité, certes, mais surtout avec une agilité déconcertainte. Naja ne savait plus trop que faire pour calmer son étalon et se contentait, rênes ajustées, de l'encadrer franchement. Peut-être qu'ainsi, mi contenu, mi libre, finirait-il par s'appaiser ? Il leva la tête, tordant son encolure puissante vers l'arrière et roulant de gros yeux ronds en direction de la jeune Oalys, comme si elle avait été le diable... et puis soudain, il ne bougea plus du tout, se contentant d'humer l'air de ses naseaux, ses oreilles pivotant en tous sens. Naja le caressa.

"_ Désolée ?" répéta l'Aasimar avec étonnement.

Il se rappela alors qu'il y avait une jeune Fée, pas très loin et qu'il avait failli la renverser... il la chercha du regard après s'être redressé sur son cheval :

"_ Vous n'avez pas à être désolée... au contraire, c'est de ma faute ! J'aurai pu vous faire très mal. Mon cheval est un peu nerveux et j'étais distrait, excusez-nous..." fit-il en regardant Oalys d'une expression vide.

A cet instant, il pensait à son Bestiaire et n'aspirait qu'à une chose : y retourner et s'y enfermer à double tour... Cependant, la jeune femme devant Ily lui rappelait quelqu'un... c'était une cliente... Voyons voir... L'Aasimar fronça les sourcils comme pour mieux se souvenir. Oui, c'était une toute petite Fée qui flottait dans les airs comme une libellule et, de mémoire, il lui avait vendu un Falabella ailé, une race de chevaux miniature, d'à peine quelques centimètres de haut. D'un seul coup, une vision étrange s'imposa alors aux yeux du vendeur. Etait-ce ce type d'arme que désirait Apharez ? Il imagina la tête de la Succube entourrée d'une armée de petits chevaux à peine plus grands que des petits chiens et sourit... Enfin !

"_ Vous n'avez rien, vous êtes sûre ?" redemanda t-il avec une soudaine bonne humeur du haut de son cheval.

Oalys, qui était prête à s'en aller, se ravisa. Le cheval semblait se calmer, et son cavalier avait l'air songeur. Oalys venait à peine d'arriver et les événements la dépassaient. Puis elle se ressaisit et se dit :

* Voyons, Oalys, tu es une Fée, oui ou non? Reprends-toi, bon sang!*

Oalys passa alors la main dans ses longs cheveux noirs, s'avança un petit peu vers l'inconnu et parla :

" Non, non ne vous en faites pas, je n'ai rien. Et vous, êtes-vous sûr que tout va bien? Votre cheval semblait énervé, tout à l'heure... Oh, excusez-moi, je suis un peu curieuse", dit-elle avec un petit sourire

Oalys était intimidée par l'inconnu qu'elle avait en face d'elle, mais son instinct de Fée la poussait à parler :

" Oh, et puis, vous n'êtes obligé de me répondre. Vous savez, moi, je pose des questions par dizaines mais je n'attends jamais de réponses. On était tous comme ça, chez moi..."

Oalys s'arrêta net. Cette dernière phrase lui avait échappé. Habituellement, c'est bien la dernière chose qu'elle aurait dite. Elle regarda ses pieds d'un air géné. Elle aurait bien voulu s'en aller, mais elle sentait que l'inconnu voulait parler.

A y regarder de plus près, la petite Fée qui se tenait près de Naja était plutôt jolie... D'ailleurs, elle était même très jolie ! Le mouvement féminin qu'elle fit pour remettre de l'ordre dans sa cheveulure sombre fit sourire Naja... Mais la suite, ses paroles un peu désolée comme s'il elle s'excusait encore d'avoir été la victime de la folie passagère d'Ily, ces mots là le firent tout à fait éclater de rire. C'était un rire, non pas de moquerie, mais joyeux, comme celui d'un gamin heureux.

Si quelques minutes avant il avait affiché un air sombre et préoccupé, il venait tout à coup de retrouver sa bonne humeur. Sans doute que la chaleur qui se dégageait naturellement de la Cité y était pour quelque chose...

"_ Mon cheval est toujours un peu nerveux, mais il n'est pas méchant ! Vous voulez monter ?" l'invita t-il avec bonne humeur.

A ces mots, il recula légèrement sur le dos de l'étalon, se plaçant sur les reins de ce derniers, afin de laisser la place à Oalys devant lui. Si habituellement Ily n'acceptait personne d'autre sur son dos que Naja, il lui arrivait de se laisser faire, tant que son maître, en qui il avait une confiance aveugle, restait là haut. Le vendeur tendait à présent sa main parée de griffes quasi monstrueuses vers la jeune Fée, l'exortant à monter :

"_ N'ayez pas peur, je ne mords pas... Je vous conduis quelque part ?" souriait-il gaiement.

Oalys ne savait que répondre. Son instict de Fée Mystérieuse lui dictait de suivre cet inconnu, mais en son fort intérieur, elle sentait qu'elle devait se méfier. Après tout, elle n'était jamais sortie de sa forêt avant l'attaque des démons. Depuis, elle se méfiait de chaque créature qu'elle rencontrait.

" Qui êtes-vous, si je puis me permettre?" finit-elle par demander.

Après ces quelques mots, Oalys s'éleva un peu plus dans les airs tout en avançant vers le cavalier. Elle le regarda dans les yeux, comme pour essayer de deviner si il avait vraiment de bonnes intentions. Les yeux noirs de la jeune Fée semblaient sonder l'homme en face d'elle.

* Il n'a pas l'air vraiment méchant, peut-être devrais-je lui faire confiance...*

Puis, baissant les yeux, elle dit, d'une petite voix :

" Pour tout vous dire, je viens d'arriver ici, et je me sens un peu perdue. Je ne voudrais pas vous déranger, mais un guide ne serait pas de trop pour moi.", dit-elle avec un petit sourire en coin

Oalys se trouvait à une vingtaine de centimètres du sol et elle ne cessait de battre des ailes, de plus en plus vite. C'était, chez elle, signe de son impatiente ou de sa colère. Mais, en cet instant, on aurait plutôt dit l'excitation car Oalys regardait l'inconnu avec des yeux implorants. C'était une Fée solitaire, contrairement aux autres spécimens de sa race, mais elle savait qu'elle avait changé depuis son départ de Voluptas et cet instant en était la preuve. Pour la première fois depuis des mois, Oalys sourit. Elle semblait presque heureuse.

"_ Je m'appelle Naja, comme le serpent du même nom ! Je suis le gérant du bestiaire... et vous ?" répondit l'Aasimar avec un sourire.

La curiosité mêlée de spontanéité de la petite Fée l'amusait et c'est avec un regard heureux qu'il l'observait s'approcher de lui et le fixer drôlement dans les yeux, comme si elle cherchait à y lire quelque chose. Loin de s'en sentir gêné, Naja continuait de sourire. L'homme n'avait en effet rien à cacher, tant sa simplicité enfantine le rendait innoffensif... Ainsi, la jeune fille était nouvelle et perdue ? Qu'à cela ne tienne, Naja lui montrerait le chemin avec grand plaisir !

Pourtant, Ily sembla sortir de son apparente torpeur et s'agita soudain. Déséquilibré, le vendeur sauta souplement au sol mais garda toutefois la main en contact avec la peau de son étalon, comme si ce lien pouvait suffir à l'apaiser. L'animal ne semblait n'apprécier que moyennement le mouvement rapide des ailes d'Oalys et s'en écartait nerveusement, lui jetant de grands regards suspicieux.

"_ Si vous voulez bien me suivre..." fit Naja d'un geste introducteur courtois, comme s'il s'adressait à une princesse.

Il avait abandonné l'idée de faire monter la jeune Fée sur le dos de son cheval et laissa ce dernier s'agiter seul sans lui porter la moindre attention, habitué à ce genre de frasques venant de lui.

Oalys eut un mouvement de recul face au cheval qui recommençait à s'agiter, puis elle s'exclama :

" Oh, excusez-moi, je ne me suis pas présentée! Je m'appelle Oalys Lyra, et je suis une Fée Mystérieuse. Que dire de plus? Ah oui, je viens ici dans l'espoir d'apprendre à contrôler mon élément : la Terre. Voilà, je crois que vous savez tout."

Après avoir dit cela, Oalys regarda l'étalon. C'était un bien bel animal, mais il semblait nerveux. La jeune Fée ne cessait de s'interroger sur le comportemant de cette bête, mais elle préférait ne pas poser de questions. Elle détourna soudain son regard du cheval et regarda Naja. Puis Oalys redescendit lentement vers le sol, tout en prenant soin de ne pas le toucher de ses pieds. Elle s'avança ves Naja et lui dit avec un petit sourire :

" Mais je vous suis avec plaisir... Euh, excusez-moi si je vole à vos côtés, mais en fait... je... euh, comment vous expliquez cela... Je ne sais pas vraiment marcher, enfin si, je le sais, mais ça me fait souffrir donc je préfère voler. Je vous le dit pour que vous ne preniez pas cela comme quelque chose d'impoli, vous comprenez?"

Oalys avait dit cela d'une voix hésitante, presque génée. Elle baissa les yeux, de honte. Si elle ne pouvait plus marcher, c'était à cause de son sombre passé. Elle eut un pincement au coeur en repensant à tout ce qu'elle avait vécu.

* Oh, Oalys, tu es désepérante! Naja doit te prendre pour une imbécile, maintenant, tu as tout gagné!*

Elle resta ainsi, tête baissé, pendant quelques instants avant d'oser enfin relever la tête.

Une Fée Mystérieuse ? Naja n'avait encore jamais entendu parler de cette race. Il connaissait les Fées, mais il ignorait qu'il en existait des "mystérieuses". Mais de nouveau, la spontanéité d'Oalys le fit sourire. Elle parlait avec beaucoup de franchise, sans détour et cela, il l'appréciait. Alors qu'elle reculait légèrement afin de se soustraire à la nervosité d'Ily, ce dernier se calma doucement. Naja avait gardé sa main en contact avec l'animal et cela avait l'air de l'apaiser.

"_ Enchantée, charmante demoiselle..." lui sourit-il aimablement en lui tendant sa main griffue en signe de bienvenue.

"_ Oh, vous comptez aller à l'école d'Elament alors ? Je crois que le professeur de la Terre est Monsieur Métatron... Mais d'abord, je peux vous emmener voir les dortoirs des élèves, ça vous sera utile !" rit-il avec bonne humeur.

Il avait commencé sa marche, suivit par son étalon soudain très calme, lorsque les derniers mots d'Oalys lui revinrent en mémoire. Elle semblait un peu gênée de voler à ses côtés et Naja lui répondit avec bonne humeur :

"_ Mais ça ne me dérange pas du tout, vous êtes libre de vous déplacer comme bon vous semble, ne vous en excusez pas ! Vais-je reprocher aux papillons de voler ? Certainement pas ! Et vous savez, vous êtes aussi jolie qu'un papillon !"

Comme à son habitude, l'Aasimar n'était pas avare en compliments et en flateries envers les jolies filles. Il se demanda un instant ce qu'Oalys pouvait bien avoir à se reprocher pour passer son temps à s'excuser de tout comme ça. Mais ses pensées furent bientôt dissipées à l'approche du centre ville et de ses boutiques...

[HS] Si tu le souhaite, on peut continuer ce sujet dans les lieux de ton choix (sauf le repaire des Terras car je n'y ai pas accès) [HS]

[ HS : Je ne connais pas le forum, et puis c'est toi le guide, tu n'auras qu'à dire où on continue le sujet dans ta réponse! ^^ ]

Oalys rit de bon coeur après avoir écouté les paroles de Naja.

" Moi? Aussi belle qu'un papillon? dit-elle avec un petit sourire. Ne seriez vous pas poète dans l'âme? En tout cas, merci pour ce compliment!"

Oalys voleta joyeusement aux côtés de Naja, tout en prenant soin de rester éloignée du cheval pour ne pas l'énerver. Oalys était de bonne humeur, ce qui était inhabituel chez elle. Elle qui était toujours si seule, si délaissée. Puis, Oalys secoua la tête, se tourna vers son guide et lui dit :


" Où allons-nous? Je ne connais pas du tout cette cité... C'est vous le guide, je vous suis! "

Oalys, en cet instant, n'avait qu'une envie : découvrir la cité qui allait l'accueillir... temporairement. En effet, Oalys s'imaginait devenir suffisament forte rapidement pour ne pas s'éterniser ici, repartir pour ses terres natales, et réaliser son projet : tout annuler et tout recommencer.

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