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 L'hiver d'un après-midi [Libre]

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MessageL'hiver d'un après-midi [Libre] EmptyLun 3 Déc 2007 - 21:27

Une neige fondante, semblable à de la bruine, tombait du ciel en ne laissant au sol qu’une minuscule goutte d’eau qui eut tôt fait de geler pour devenir glace. Le ciel était entre le bleu poudre et le grisâtre, alors qu’un vent glacé soufflait en cette après midi d’hiver. C’était d’une ironie toute doucereuse, de quitter le pays où l’hiver régnait éternellement pour se retrouver dans un endroit où c’était justement la saison qui dominait à cette époque de l’année. Un Singe blanc sur l’épaule, les mains jointes, cachés sous ses manches, ainsi avançait Fehu en ce début de soirée.
Le froid n’était un problème pour aucuns d’eux, et marchant sur le tapis blanc sans émettre de son, le métal qu’il y avait sur la tenu de l’Aasimar laissait parfois un éclat ou deux lui échapper. Les quelques pierres qui ornaient ses vêtements n’en faisaient pas moins d’éloge et à la vue du grand calme environnant, l’endroit n’était pas remplit, en se début de soirée.
Un cardinal, sur une branche non loin de là, envoyait son chant clair à la nature, laissant son plumage de feu augmenter la brillance de la neige sur la branche, laissant l’impression d’une grande tâche de sang chantant sa liberté à tout va. C’était un mâle, sans nul doute. Au vue de son plumage rouge vif et de son petit coque de tête…

Comme si tout cet éclat ne suffisait pas, un bouquet qu’une personne avait mise à sécher sur le bord de sa fenêtre, perdit les pétales de ses nombreuses fleurs, ce qui provoqua un ballet aérien de couleur et de forme diverse. L’odeur qui en résultait se perdait dans la brise fraîche de ce début d’hiver. Laissant une impression de sucré et de chaleur, l’espace d’une seconde, à tout nez avertis.
La fontaine, encore active cependant, ne laissait pas le froid faire de son eau glace, et coulent inlassablement, répandait le clapotis de son énergie à qui voulait l’entendre. L’endroit, qui devait être de verdure et de couleur, à l’été comme au printemps, ne manquait pas de charme l’hiver non plus. Bien qu’aujourd’hui le manque grandiose de soleil et de personne en dehors des chaumières étaient plutôt équivoque, il n’en restait pas moins un charme dans la froideur qui en résultait.

Une douce brume venait choir du masque de Fehu, signe d’une respiration régulière alors que son singe, descendant de son épaule, venait vérifier la température de l’eau de la fontaine. Nul doute que ci celle-ci aurait été d’une chaleur invitante, il s’y aurait baigné sans grande gêne.
Suivant l’idée, Fehu s’assit sur le bord de la fontaine. Quelques mèches dépassaient de son capuchon, mais cela n’était rien. Immobile, il sortie une main de ses manches pour venir caresser la fourrure, toujours chaude, du singe. Celui-ci s’installa sur ses genoux, observant les flocons qui tombaient tour à tour de ses grands yeux, puis ramassant sa queue, colla son dos contre le ventre de son maître, sommeillant, ses… quatre mains agrippés aux habits de Fehu comme s’il aurait été sa mère.

Le recouvrant de ses amples manches, il baissa la tête vers lui, derrière son masque, un petit sourire naissait déjà. Extérieurement, tout cela devait paraître bien étrange, bien silencieux, trop peu animer…

Les pétales, qui voltigeaient encore, vinrent un instant faire un arrêt sur le capuchon de Fehu, attirant peut être, peut être pas… la curiosité d’autrui.
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Eal
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MessageL'hiver d'un après-midi [Libre] EmptyDim 9 Déc 2007 - 11:41

Les yeux qui parcouraient le paysage semblaient en proie à certaine hésitation. On était bien à Elament, pourtant la guerre avait laissé ici et là une atmosphère pesante. Une atmosphère qui donnait une autre teinte à la ville, une teinte qui chamboulait ses souvenirs. Tout doucement la cité se relevait de ses pertes. Les habitants recommençaient à vivre malgré le manque de nourriture et le froid qui s’installait. Marchant depuis une bonne heure, marchant depuis que le bateau avait accosté, les yeux vides d’Eal passaient de maison en maison, d’habitant en habitant, cherchant inexorablement quelqu’un. Pourtant il du arrêter ce manège, la guerre avait fait d’autres ravages dans la conscience des gens, la peur de l’étranger était bel et bien présente. Et lui et ses yeux rouge, sa peau diaphane, et ses cheveux noirs, ne passaient pas inaperçus, surtout avec la tenue brodée de filaments verts qu’il portait. Une tenue blanche, une tenue venue du sud. Une tenue pour maintenir la chaleur du corps à bonne température, mais hélas prévue pour des températures élevées passant allégrement la barre des 30 degrés. Dans la cité c’était plutôt en dessous de la barre du zéro. Le capuchon qui lui recouvrait la tête heureusement le protégeait un minimum du vent, même si un frisson parcourait sa colonne vertébrale régulièrement rappelant à son propriétaire qu’il devait trouver un logement pour la nuit à moins de vouloir mourir de froid.

Remontant son col d’une main, il finit par arriver aux environs d’un coin de verdure, et l’écho d’une fontaine éveilla d’autres souvenirs en lui. Sa première arrivée il y avait de ça presque deux ans. Mais bien loin de se soucier plus longtemps d’un quelconque aspect pseudo romantique, Eal sortit de sa poche un paquet que le capitaine du rafiot, qui lui avait servi de moyen de transport, lui avait jeté juste avant de repartir encore plus vers le Nord. À la base, le paquet contenait une fiole avec un onguent précieux, un de ses onguents de guérison. Désormais il contenait un bout de pain. Oui, c’était tout ce qu’il avait pu en tirer lors d’un troc dans une des ruelles. Un bout de pain misérable, mais la seule nourriture qu’il allait ingurgiter depuis 2 semaines. Mis à part les rares poissons qu’il avait péché clandestinement sur le bateau. Une maigre pèche vu les conditions de navigation et les tempêtes fréquentes en cette période de l’année sur la côte.

Eal plaça une main sur sa bouche et sa respiration la chauffa doucement. Mourir de froid n’était pas vraiment dans son programme et n’ayant pas de quoi se loger, n’ayant pas un sou en poche, il se devait de trouver une solution et fissa ! Se rapprochant de la fontaine, il aperçut de loin quelqu’un assis près de cette dernière. Un quelconque quidam qui attendait sans doute quelqu’un. Pourtant cette silhouette teinta ses lèvres d’un sourire discret. Il savait très bien que ce n’était pas Lén, et du premier coup d’oeil. Malgré ça, l’espace d’un instant, il l’avait espéré. N’y prêtant plus attention, il observa mieux les alentours et la forme des arbres à sa gauche formait un petit abri discret. À l’unanimité, cet endroit venait d’être élu logement provisoire. Se rapprochant des arbres, il commença par ramasser des branchages morts, puis des feuilles qui traînaient ici et là. Le cirque dura bien plusieurs minutes. Sa respiration s’était faîte plus saccadée, et ses joues se réchauffaient au prix de l’effort. Les branches mortes, elles finirent en petite pyramide avec comme base le paquet en papier.
Etait-ce interdit de s’installer ainsi ? Possible, mais il n’avait pas grand-chose à perdre et tout à y gagner. S’il se faisait arrêter, il serait logé gratuitement, s’il ne l’était pas, le feu qu’il voulait se préparer le réchaufferait bien une nuit. Posant son seyant au sol, il enleva son immense toge blanche, ne laissant autour de son cou qu’un morceau de tissu usé qui se voulait une écharpe. Une longue écharpe blanche sur une tunique entièrement noire, des bottes, à la chemise manches longues qu’il portait. Ses cheveux ébène courraient par moments sur son visage. Oui, en 6 mois, il n’avait pas pensé se couper les cheveux (et en même temps n’en avait pas eu le temps), du coup maintenant sa tignasse lui arrivait aux omoplates, mais était tout de même un minimum organisée en cardigan.

Remontant ses manches l’oréade prit deux pierres et commença à les frotter ensemble. Le temps lui sembla long avant qu’une étincelle ne se décidât de naître et de tomber sur le paquet, et un orage naquit dans ses yeux quand le vent éteignit la petite étincelle qui avait voulu vivre. Pour parfaire le tout ce cirque recommença plusieurs fois, recommença trop aux yeux d’Eal.
Rageant, il finit par balancer une des pierres contre le premier tronc venu, et resta songeur face à son feu inexistant avant de se rendre compte que ses mains étaient bien froides. Avec ses conneries il allait réellement finir par attraper une saleté ! Il se serait bien chauffé avec un peu de vapeur, mais son énergie était tellement au point zéro (un peu comme le temps) qu’il n’en avait pas la force. Contraint et forcé, il remit son manteau, se calla contre un tronc et observa le pain rassis. Avec un peu de chance, ça pourrait être mangeable non ? Ça en avait déjà l’aspect, après, niveau goût s’était une question de volonté et d’autosuggestion.

Ah il n’était pas dans la merde…
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MessageL'hiver d'un après-midi [Libre] EmptyLun 10 Déc 2007 - 2:35

Le singe s’était mis à somnoler mais ça nature n’en restait pas moins curieux. Le masque de l’Aasimar avait caché sa réaction quand un nouvel élément s’était ajouté à la scène hivernale. Il avait légèrement levé la tête, ce qui avait eut le don de faire glisser les pétales dans l’eau de la fontaine. Les sphères ainsi créées allèrent mourir peu de temps ensuite, sans bruit, ne laissant plus aucune trace du mouvement de Fehu. Pour une raison qu’il ne savait pas encore, l’être de poil blanc et de douce manière se mit debout sur ses genoux et commença à scruter l’horizon. Sentant peut être quelque chose d’intéressant.

Fantaisiste, l’animal sauta dans la neige, sa queue dans les airs et d’une démarche chaloupée et rapide, il se mit à courir dans une direction bien distincte. Fehu ne se leva pas pour le rejoindre, sachant déjà qu’il reviendrait à lui. Une petite odeur, très subtile de brûler venait flotter dans l’air. En supposant que c’était le feu d’une des maisons au alentour, cela ne pouvait que répandre la bonne humeur. Le souvenir dans la vallée de neige de son enfance lui revint en mémoire et tout en humant le parfum de bois brûlé, il laissa ses yeux vagabonder sur le paysage.

Derrière le masque impassible, une impression calme venait frôler l’attitude confortable qu’ont les enfants devant un bon repas chaud et des couvertures propres.

Pendant se temps son singe venait de faire fuir le cardinal et son vole dans le ciel gris de nuage venait rajouter à la froideur des lieux. Quoiqu’il en soit. Le primate venait de tomber à côté d’une main tenant un morceau de pain. À ce moment. Il resta immobile, assis, fixant non pas la nourriture, mais l’homme de ses grands yeux doux.
La neige avait cessé de tomber, mais le vent s’était levé, et de ce fait, rejeta le capuchon de Fehu dans son dos, laissant ainsi à loisir ses cheveux valser dans le vent. Cela n’était pas grave, mais le frisson qui parcourut l’Aasimar à ce moment là était comparable à la même sensation que si on eut déposé une main sur sa tête.

Fehu sortie une main de sa manche et fit glisser ses doigts dans l’eau de la fontaine. C’était froid et agréable. Plongeant jusqu’à la moitié du bras, malgré le froid ambiant, il prit l’un des pétales qui tournoyait encore et la sortie, tenant sa manche avec son autre main. Il la fit glisser entre ses doigts, son odeur manque d’odeur ne lui empêchant pas d’aimer le contacte. Cependant, malgré qu’il fut né dans un pays de neige et de glace, il n’eut pas le loisir d’avoir une résistance à toute épreuve. Sa peau glacée au tôt fait de revenir dans la chaleur de ses vêtements. Il se mit à chercher le singe des yeux, ses longs cheveux tricolores partout à la fois, le vent s’amusant. La pointe de ses oreilles, faite de plume, apparaissant et s’évanouissant dans une vague de noir d’argent et de blanc.

Le singe fini par grimper sur l’épaule de l’homme sans demander quoique ce soit et de sautiller un peu avant de lui prendre une mèche de cheveux noir. Cependant il fini par se sauver, son exploration interrompu. Il grimpa dans l’arbre sur lequel était accoté l’être aux yeux rouges, de petit cri bas suivant son chemin. Perché, il ne cessait de jeter des regards sur l'oréade, marchant d’un côté et de l’autre de l'arbre… finissant par s’enfuir, laissant la neige sur les branches tomber sur l’être de l’eau, comme par hasard, apportant dans sa fuite, la toge blanche et verte…
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Eal
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MessageL'hiver d'un après-midi [Libre] EmptyLun 10 Déc 2007 - 23:54

Maudite neige, maudit bout de pain, satanée pierre et branches de pacotille (et j’ai été poli !).
En cet instant précis le moral d’Eal s’était un peu assombri, était-il réellement destiné à mourir de froid ? Ce froid qui n’était pourtant pas rare dans le désert, vu que la nuit la température descendait allégrement en dessous de zéro, mais qui ici, avec la neige donnait au mot hiver tout son sens. Le regard porté sur le bout de pain remonta doucement quand il sentit une présence près de lui. Peut-être un humain qui avait eu une poussée de générosité et lui offrait le couvert, le lit, les repas et tout ça pendant 15 jours. Le regard las, mais l’esprit plein d’espoir, il du constater à regret que l’humain en question n’était qu’une boule de poil avec des yeux grands comme des soucoupes et que la seule chose gratuite que cette créature pourrait lui donner c’était des puces.
Charmant. Le moment resta figé de la sorte pendant quelques minutes, le temps que l’animal et l’oréade s’observèrent minutieusement.

Qu’est-ce qu’il lui voulait ? Manifestement pas son bout de pain, comme quoi c’était même immangeable pour lui ! Alors quoi ? Eal détestait être fixé de la sorte, et encore plus par ce genre de « chose ». On ne savait jamais à quoi ça pensait, déjà, est-ce que ça pensait ? L’oréade fut tenté de faire de la deuxième pierre un projectile, histoire d’apprendre au singe la politesse. Et le moment où il regretta de ne pas avoir pris cette initiative concorda parfaitement avec le mouvement du macaque. Cette… machin-bidule-truc, lui grimpait dessus ! Monsieur était impoli et monsieur lui grimpait dessus ! Quand il lui arracha une mèche (Le scélérat !), une branche vint faire la connaissance de sa patte poilue (Patte du scélérat… Pas d’Eal) ! Ce dernier était au bord de mourir de froid et de faim, mais même à ce stade, il ne se laisserait pas manquer de respect ! Aaah... la créature voulait du contact… Eal allait lui en donner !
Viens tâter de mon bâton pauvre… !

Le brun se releva à la vitesse grand V, branche à la main. Ça gigotait beaucoup là-haut ! L’oréade du employer une autre méthode, histoire de ne pas brasser trop d’air. Le lancer de branche. N’ayant aucunement envie d’utiliser son don, il préférait la manière rustique. Au bout du 4e bout de bois lancé, finalement le singe daigna partir, en laissant un cadeau froid à Eal. De la neige. Ben tiens…parce qu’il n’avait pas assez froid ! Fermant les yeux sous le coup, il balaya sa tignasse des résidus blanc et coulant sous l’effet du peu de chaleur qu’il dégageait. C’est à cet instant précis que l’esprit d’Eal fit un rapprochement assez étrange.
Ça se mange un singe non ? Ça devait être plus comestible que son bout de pain. D’ailleurs où était-il celui-là ? Fouillant du regard la neige à ses pieds et les feuilles,
Il le trouva callé,
Dans une motte de terre gelée.
L’ayant lâché pour chercher de quoi corriger le petit impertinent,
Il le retrouvait encore moins appétissant.

Son esprit marqua un blanc.
Il lui semblait manquer un vêtement.
La créature lui avait tellement tapé sur le système que même l’idée de le pendre, haut et court, lui était venu à l’esprit, et bien sûr,…

Par les pieds au bout d’une cime…
Et mazette, quelles rimes !

Divaguant ici et là, la constatation était pourtant bien présente. La créature lui avait chapardé son manteau. Manteau qu’il avait retiré un instant. Non finalement il ne servirait pas de nourriture, il le revendrait juste ! Ou s’en servirait comme toque dés qu’il l’aurait vidé…
Callant son écharpe du mieux qu’il pouvait, il partit à la recherche de la chose. Bien décidé à lui faire sa fête ! Accélérant le pas, il sortit en trombe du petit bois, ses cheveux ébène lui cachant le regard par moments, les joues un peu rougies dû au froid. Et son regard braisé tomba sur le petit crétin qui traînait le manteau dans la neige. Finalement heureusement qu’on était en hiver. Si ça avait été dans la boue le singe serait mort dans les secondes qui auraient suivi ! Relevant les yeux, Eal tomba sur la silhouette qu’il avait vu à son arrivée. Etait-ce le maître de la créature ? Enfin… Maître, ou maîtresse. Encore un « gens » qui aimait bien jouer sur les apparences.
Ce n’était pas au propriétaire qu’il voulait avoir affaire. Mais à cette bestiole ! Non seulement cette dernière courrait vite, mais en plus Eal n’avait pas réellement le niveau de batterie suffisamment haut pour commencer une course. Les branches ne l’atteignaient plus à cette distance… Bon…

En une minute, juste devant le singe une barrière de glace se forma. Assez vite pour que la bestiole se la prenne de plein fouet au niveau du museau, et assez haute pour l’empêcher de sauter par-dessus. Eal se rapprocha en mordillant un peu sa lèvre dû à l’énergie qu’il avait dû employer assez vite. Bah j’aimerais bien vous y voir à jeun, déployer un sort de glace !
Tendant la main, le jeune oréade ne quittait pas des yeux la boule de poil.


-« Rends-moi ça ! »

Le ton calme, on sentait pourtant la tension dans la voix grave. Il ne suffirait pas de beaucoup pour qu’il s’énerve vraiment. Oui monsieur l’oréade s’emportait vite, et encore plus quand il avait faim !
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MessageL'hiver d'un après-midi [Libre] EmptyMar 11 Déc 2007 - 2:52

Il était encore tout à ses souvenirs quand les cris qu’il connaissait bien du poilu qu’il avait en permanence avec lui firent bouger le plume de ses oreilles. La seule partie de son visage visible, en l’occurrence ses yeux aux couleurs de nuit, assez opposé au rouge de l’oréade, virent d’abord un petit mur de glace qui n’était pas là avant. Ce qu’il remarqua surtout, c’était les cheveux noirs qui prenaient toutes leurs signification dans cet univers blanc. Puis les yeux rouges. Il y voyait une certaine colère. C’était dur d’ailleurs de ne pas la constater, avec la petite panique que projetait le singe de sa voix de macaque un peu partout dans l’air. Cherchant sûrement sa protection.

Il s’était levé, canalisant une partie de son énergie dans ses avants bras, ceux-ci de retour dans ses manches comme à ses habitudes. Le vent soufflait toujours. Le ton calme mais néanmoins clair dans ses intentions qu’avait employé l’être de l’eau n’avait pas échappé aux oreilles de l’Aasmiar. Tout à sa contemplation du nouvel arrivant que son Singe ait sans aucun doute possible dérangé au point de lui faire utiliser son don, il s’approcha d’un pas normal, n’y presser par la suite des évènements, n’y dérangé par la nouvelle situation… Ce qui ne semblait pas être le cas de l’homme aux cheveux noir. Il trouverait bien de quoi payer pour la bêtise du singe.

Le teint diaphane ne lui échappa pas. Fehu n’avait pas vécu la guerre d’Elament. Aussi ne voyait-il pas dans ses manières un acte quelconque de fourberie ou de confiance aveugle. Les démons ne faisaient pas partie de sa vie et que cette homme est les yeux rouges, des cheveux noir ou une peau pâle ne lui faisait rien d’autre qu’une vision de plus au paysage. Cependant cette vision là amenait action.

D’ailleurs. Parlant d’action. Il s’était remit à neiger. Les flocons et le vent ne faisait pas bon ménage d’ailleurs et sans doute la température ne devait pas être agréable pour un être si peu immunisé.

Le singe sautilla sur place, ne pensant pas à courir pour contourner le mur, tenant serrer entre ses mains le manteau d’un air possessif. À la vue de son maître, il se recroquevilla… le manteau le recouvrant. Il partie bien vite d’ailleurs, car une main blanche comme le tapis qu’il y avait eut sol venait de le lui enlevé, d’un mouvement simple et sans hésitation.
Le peu de lumière revint alors éclairer l’auteur du crime, deux personnes le regardant. L’un les yeux rouges, l’autre bleu.

La fourrure blanche tenta bien de reprendre ce qu’elle avait déjà volé mais Fehu fut plus rapide, bloquant sa tentative d’une jambe, et alors que le singe grimpait sur lui dans un dernier espoir, il tendit le manteau blanc et vert à son véritable possesseur en attrapant l’une des mains du singe. La serrant légèrement, lui intimant le calme.

Rarement il prenait quelque chose à main nue, et ce fut bien malgré lui qu’il ressentie une vive sensation dans tout son bras. Comme si une grande aiguille était rentrée par la paume de sa main pour venir tailler l’os sur tout son long. La buée qui sortie du masque fut plus grande, mais aucun bruit ne la suivit. Son épiderme à la sensibilité extrême lui était toujours source de problème.
Cependant il y avait mieux à faire que débattre la dessus. Le singe sauta sur son épaule et fit une énorme grimace à l’Oréade, désagréable. Grincheux de ne pas avoir gagner, tenant cependant les mèches de son maître avec beaucoup plus de respect et de gentillesse qu’il ne l’avait fait avec celle de l’homme qu’il narguait depuis quinze bonnes secondes déjà.

« Excusez le… »

Il vint déposer une main sur le pied de l’animale, la même que précédemment, livrant son avant bras à la neige et eu vent de ce fait. Laissant son extrême blancheur venir se mêler au paysage.

« Nous venons d’arriver. Le changement l’excite. »

Sa voix était calme. Étrangement trop grave pour être celle d’une femme, mais pas assez autoritaire pour avoir le tonus d’un homme.

« Pourrais-je racheter le tort qu’il vous aie causé? J’ignore si il y a lieux où pitance abonde… »

Effectivement il venait d’arriver et ne connaissait pas tous les coins d’Elament. Comme les pâtisseries ou encore, un restaurant. Il n’avait aucune idée de leurs existences.

« Vous me semblez gelé… Un Lieu Chaud vous plairais sans doute. »

Tout en parlant, il avait enlevé son masque, en règle générale, c’est ce qu’il avait à faire. Son sens de la politesse lui dictait de toujours montrer son visage afin de pouvoir permettre à la personne à qui il parlait de voir son visage. Peut être même lire dans ses expressions, si il y avait lieux. Enfin. Maintenant cela fait. L’Oréade pouvait constater si cela lui semblait utile ou non, que le reflet de ses yeux venait jouer sur ses pommettes. Que ses cils comme ses sourcils finissaient en plume… et ainsi de suite.

Un soupire accompagna cette petite libération, alors que le vent et quelques mèches lui barraient parfois le visage.

« … »
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Eal
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MessageL'hiver d'un après-midi [Libre] EmptyDim 6 Jan 2008 - 14:22

La main toujours tendue vers la sale bestiole, une pointe de douceur vint toucher sa peau. Une pointe de douceur froide. Relevant les yeux une seconde, il vit la neige retomber peu à peu. Et son souffle chaud faisait toujours autant de volutes dans l’air. Le froid gagnait son corps avec une facilité particulière. Et ce n’est pas le peu de force qui l’habitait qui allait changer la donne dans un élan de courage héroïque. Vous savez, le genre de courage qui habite les héros dans les moments difficiles… et qui les font prendre le dessus sur les obstacles que le narrateur a mis devant eux. Et bien non, Eal n’allait pas se mettre à soudainement rayonner d’une aura chauffante qui allait augmenter la température de l’air ambiant. Il n’allait pas non plus invoquer un dieu quelconque qui était lié à lui par une prophétie obscure que seuls les gobelins du troisième pont en partant de la gauche, après la grande trappe du bois perdu de la ville des Platanes connaissaient, et qui, ce dieu, allait faire apparaître une auberge avec un feu dans l’antre et des mets sur la table
Non… Eal gelait simplement sur place et commençait légèrement à ne plus sentir ses mains et ses pieds. Et dire que sa survie pour le moment dépendait d’une chose hideuse avec autant d’utilité qu’une pierre. Il y avait vraiment un truc qui clochait dans ce monde, comment ça pouvait en être autrement ?

Peut-être que les dieux n’étaient pas si cruels après tout, voilà que le propriétaire de la bestiole prit les devants et récupéra le manteau. Enfin un geste intelligent !
On lui rendait son bien ! Posant ses yeux dans ceux… bleu de son vis-à-vis, il prit le manteau sans se faire prier. Puis d’un geste ample le replaça là où était sa place, sur ses épaules. Puis rouvrit les yeux sur la personne propriétaire de l’horrible animal. Femme, homme, bonne question !
Une personne possédant une corpulence moyenne, pouvait aisément passer pour un jeune homme, ou une jeune adolescente. Un masque à la place du visage, le/la dresseur/dresseuse de singe avait-il/elle donc des manières coquettes ? Un masque blanc, parcouru par des arabesques aussi rouges que ses yeux. Une peau pâle s’il avait bien vu la main de la personne. Des tissus que l’on devinait nobles et fins et amples à certains endroits. Mais cette petite observation s’arrêta au niveau des épaules de son/sa vis-à-vis car là, l’animal, problème minime dans la vie de l’oréade, mais petit problème quand même, faisait encore des siennes. Le voilà qui grimaçait allégrement maintenant. Il le provoquait avec la bêtise de ce genre de bestiole. Le regard braisé ne se déposa sur ladite bestiole que quelques secondes, il retomba aussitôt sur le/la « masqué ».

Des paroles, une voix plutôt grave, il, était donc bien « il ». Enfin… Peut-être une charmante dame avec une voix grave mais dans ce cas, Eal s’excuserait dans la minute suivante… Ou pas.
L’excuser ? Et puis quoi encore… Si cet animal se retrouvait encore sur son chemin et surtout l’embêterait de la même manière, il se ramasserait autre chose qu’une réprimande. Ecoutant patiemment l’homme à qui il devait la retrouvaille de son manteau, l’oréade constata la blancheur de la peau de l’individu. Il semblait fait de neige, et en réalité, tout ce qu’il dégageait semblait être empreint de cette même froideur. Etait-il elfe ? Nymphe ? N’ayant jamais eu une attirance particulière à connaître un maximum de peuple, il ne savait absolument pas d’où venait cet homme. Car ils venaient bien d’ailleurs, il venait tout simplement de le dire ! Des étrangers, qui venaient d’arriver. Et c’était le changement qui excitait la petite teigne. Super… ça lui faisait une belle jambe ça tiens ! Mais très vite dans le monologue de l’homme un passage se révéla intéressant. Les pupilles d’Eal semblèrent se réchauffer à ces quelques mots. Un rouge plus lumineux fit son apparition dans les pupilles de l’oréade. Ra-che-ter le tort… Le tort : avoir passé plusieurs minutes dans le froid, une mèche arrachée, un manteau volé, de la neige sur lui… Oui, le tort était conséquent , on ne pouvait le nier. D’ailleurs, un léger sourire vint trôner sur les lèvres un peu bleutées d’Eal.


-« J’accepte le dédommagement, moins l’excuse ridicule. »

Une main au niveau de l’ouverture de son manteau, et d’un geste sec le referma pour garder le peu de chaleur que son corps essayait de récupérer. Les yeux baissés, sa voix résonna étrangement dans l’air qui devenait de plus en plus glacial. D’habitude, grave, on y sentait une résonance plutôt rauque. Un petit rhume peut-être ? Manquerait plus que ça.
Relevant les yeux, il tomba sur le visage à découvert de l’homme. Une peau bien blanche, des yeux couleur gris de Payne, vous savez ce gris oscillant entre le bleu et le noir, d’une profondeur presque égale aux clartés dont il pouvait disposer. Des cils se terminant en plume, ainsi que ses sourcils, sans oublier ces reflets sur la neige de sa peau. Étrange ! Fort étrange. Son regard parcouru sans gêne le visage de l’inconnu, après tout, peut-être que c’était un coup de chance s’il avait enlevé son masque. Il fallait donc profiter de cet instant (sans doute) unique.
Un homme fort particulier, après tout, se promener avec lui serait une bonne idée ! Personne ne ferait le rapprochement avec des démons quelconques en voyant Eal, car il ne verrait que l’apparence plaisante certes, mais étrange de l’autre étranger. Une sorte de bouclier en définitive.
Stupide Eal, arrête de rêvasser, je te rappelle que tu te congèles là !


-« Étranger donc. Je vais devoir faire appel à mes souvenirs pour l’endroit chaud dans ce cas. Je suis… parti avant la grande bataille, peut-être que certains établissements ont été détruits, veuillez m’excuser si nous nous perdons quelques minutes… »

Les yeux tournés vers la ville, il fit ressurgir à sa mémoire quelques détails qui pourraient leur être utile. Un endroit chaud. Bien sûr il y avait le Dysco. Mais ce n’était pas vraiment plaisant pour boire et manger tranquillement et puis, trop de souvenirs y prenaient naissance. Depuis qu’il était parti de la ville… Enfin parti… Depuis qu’on l’y avait forcé, il n’avait plus reçu aucune nouvelle de son équipe de barman et de serveurs. Peut-être même étaient-ils morts, ou s’étaient enfuis ailleurs en attendant des jours plus heureux.
Le salon de thé ! Un salon de thé se trouvait dans la citée non ?
Reposant ses yeux sur l’homme, il lui fit un petit signe de la tête pour lui désigner une direction à prendre.


-« Merci de ce dédommagement. Bien que les torts n’aient pas réellement été graves, j’apprécie le geste, un peu de chaleur serait en effet bienvenue. »

Sourire aux lèvres, il remercia aussi dans un hochement de tête discret l’homme.
Passant sa main sur son col, il rabattit son capuchon, couvrant ses cheveux noirs de sa capuche blanche et laissant ses yeux braisés dans un coin d’ombre. Avoir les yeux de cette couleur n’était peut-être pas une bonne idée depuis la guerre. Pour ceux qui le connaissaient, pas de problème mais pour les autres, qui s’étaient vus arraché des membres de leurs familles par des démons possédant les mêmes mirettes, c’était une autre affaire. Un peu de discrétion dans ce monde de brute, ça ne fait pas de mal.


-« Ne vous en faites pas, je ne suis pas un grand gourmand, j’ai des plaisirs simples… »

Pain, viande, eau… Ça lui suffirait. Non, le « Eal » ne coûtait pas cher, par contre niveau dressage, on avait vu mieux !
Marchant vers la ville, il laissa derrière lui son campement de fortune, mais en ne l’oubliant pas tout à fait. Une petite bouée de fortune, c’est toujours utile. Il ne manquerait plus que le dresseur aux cils plumeux s’évapore dans un nuage de neige, style « apparition due à la faim ».

La neige tombait plus drue depuis quelques instants, rappelant aux promeneurs le temps qui leur était appartis. Un endroit chaud serait en effet une bonne idée, et même peut-être pour l’homme au masque, qui sait. À moins qu’il ne soit réellement constitué de neige et de glace. Monsieur n’a pas froid, monsieur survit aux températures extrêmes, monsieur s’occupe des semis clochards inconnus, monsieur est un ange ? Je n’ai pas vu les ailes malgré les plumes. À moins qu’il s’envole en battant des cils…
La couche de neige sous ses bottes étouffait sa présence et la densité de la neige augmenta dans l’air.
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Eal
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MessageL'hiver d'un après-midi [Libre] EmptyVen 22 Fév 2008 - 17:30

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