A quoi bon... (libre)

La nuit... Alors que tous les jours, quand le soleil se couche, les gens s'endorment paisiblement, Le professeur Aurion, lui, se reveillait en sursaut. Assis, sur son lit, en sueur... Encore un cauchemard. Dans ses songes, il revoyait les nombreux combats qu'il avait dut mener. Son instinct, lui, celui d'un séraphin, porté vers l'amour lui faisait payer son passé de violence.
Cela n'avait rien d'un hasard, plus le froid qui s'abatait sur Elament, en même temps qu'une pression de plus en plus grande et moins le sommeil qu'il trouvait était paisible. L'ange essaya de se rallonger, il resta quelques temps à regarder le plafond, attendant le sommeil venir. C'est alors, qu'il comprit qu'il ne dormirait sans doute plus, dommage, il aurait bien besoin de repos.

Peut-être qu'une promenade lui aurait changé les idées. Il se leva et mit son grand manteau puis sortit, le temps était froid, très froid, il devait être autour de deux heures trente du matin. Il quitta son logement, marcha un peu au hasard, sans chercher où il devait aller, normal, il n'avait nulle part où aller.

C'est alors qu'il se retrouva face à la bibliothèque... Peut-être trouverait-il la paix dans les livres sur les rayonnages. Bien sur, la bibliothèque était fermée à cette heure-ci, mais le personnel de l'ecole possédait quelques privilèges nottament le pass de la bibliothèque. Il entra, et prit un chandelier à trois branches dont il alluma les trois bougies. Il parcourut les différents étages, feuilletant les livres parlant de la magie de la terre. Ou certain livres moitié sciences, moitié légendes. Qui traitaient de la citée d'Otulin. Il s'arreta quelques instant devant les illustrations.

Mais fut tiré de sa reverie par un bruit, très legers, très lointain. Mais, la provenance de se bruit venait de la réserve, la réserve que seuls les professeurs pouvaient visiter en rompant un puissan sortilège.
Lentement, retenant son souffle, comme un enfant qui joue à cache-cache. Il éteignit les bougies et monta à pas de loup.

Qui pouvait donc hanter la bibliothèque à part lui, sourtout cette partie tellement particulière... La possibilité que ce soi quelqu'un quin'avait rien à y faire, bien que peu probable, fut confimée par le fait que la porte était encore grande ouverte.
Il entra ducement, et faillit sursauter en voyant une silhouette angelique. Affalé sur la table la personne semblait completement abatue pa le travail terrible qu'il s'infligeait.

Visiblement, cet homme était sans doute le professeur Archaël, le professeur des Aera... Que faisait-il ici, à cette heure-ci?

"Professeur?..." hasarda-t-il.

Un bruit? Oui, pendant une seconde, il a bien cru entendre un pas, quelque part dans le bâtiment. Mais soudain, celui-ci s'était fait imperceptible... à présent, plus rien. Soit il ne s'agissait que d'un rêve, soit l'arrivant est trop silencieux pour qu'on puisse le percevoir. Oh, bien sûr... les Aeras étaient normalement capables d'utiliser leurs pouvoirs sur l'air pour pour entendre même l'infime frémissement d'une aile de papillon située à cinq cent mètres de là. Mais cette nuit, un hurlement de dragon pourrait résonner sur la Cité, une armée entière se promener sous ces fenêtres, et la Bibliothèque entière être remplie de rôdeurs... cela lui serait complètement égal. Il ne cherche même pas à guetter si quelqu'un est là, près de lui. Son corps est lourd. Lourd est son coeur, lui aussi. Oui, vraiment, il est fatigué.

Fatigué physiquement, oui. Son corps manque d'énergie pour fonctionner avec vigueur, cette énergie que les Trônes ne peuvent récupérer ni en mangeant, ni en dormant, parce que leur organisme n'est pas fait pour cela. Mais ce n'est pas cela qui l'écrase. C'est surtout un épuisement mental, un froid au coeur qui le gagne doucement, implacablement... cela lui rapelle autrefois, quand il sentait son coeur geler peu à peu dans l'immense temple des Trônes à Otulin, pétrifié par la solitude et la peine. Est-il en train, peu à peu, de retomber dans cette carapace de cristal, qui faisait de lui une sorte de golem aux yeux de joyaux? Peut-être. Il ne sait pas, il ne sait plus.

Franchement ridicule, un prof épuisé en train de regarder dans le vide, la nuit au milieu d'une bibliothèque? Sans doute. Mais les professeurs sont aussi des êtres qui ressentent les choses et peuvent souffrir, pas des dieux insensibles. Si besoin, preuve en est faite avec Ruby qui... Ruby. Un instant, le poing de l'ange se crispe. Non. Pas maintenant. Il ne veut plus y penser. C'est l'une des trois raisons qui font qu'il travaille dans la Bibliothèque, nuit après nuit. Pour oublier... Parce qu'il le faut, parce que le temps presse, parce qu'il est l'une des très rares personnnes à pouvoir le faire... mais aussi pour ne plus penser. Même si finalement ce n'est pas très réussi!

Un instant, un sourire un peu ironique passe sur les lèvres de l'Ange. Vite apparu, vite effacé. Mais pas de révolte dans les yeux de ciel. Le Trône a toujours été quelqu'un d'une grande douceur, même en étant triste. Même dans la souffrance, la paix peut demeurer pour celui qui la recherche sincèrement.

"Professeur?"

Une voix vient de l'apeller. Il ne sursaute pas, trop engourdi pour être vraiment surpris. Lentement, il se met en devoir de se redresser. Hisse! Ce que ce corps est lourd... si seulement on pouvait prolonger indéfiniment les sorts de décorporation! Enfin, c'est fait. Son regard, au milieu des yeux sans pupilles, se fixent sur le nouvel arrivant. Mais ils n'ont pas leur éclat habituel : ils sont ternes, sans reflets, même à la lumière des rayons de lune.

Il s'agit d'un ange, sans doute d'un Séraphin d'après ses ailes. Au milieu d'une cascade de cheveux blonds, il possède des traits fins, très jeunes pourrait-on dire, mais pour des anges cela a tellement peu de signification... D'ailleurs, ni son corps, ni son regard ne sont ceux d'un enfant. Son corps est couvert de traces profondes, souvenirs de blessures graves, et ses yeux sont ceux de quelqu'un qui a beaucoup vécu, et traversé plus d'épreuves qu'on ne pourrait en dire. Même si le Trône est trop las pour essayer d'analyser son aura, il émane de lui quelque chose de racé, une sorte de noblesse grave.

"Bonsoir..." répond-il seulement, en se laissant aller lourdement en arrière, sur le large dossier.

Il ne se sont probablement jamais vus, mais ce Séraphin n'est pas quelqu'un d'ordinaire. Que cela peut-il bien être...? Il n'ajoute rien, mais son regard bleu interroge...

La pièce était mal éclairée, remplie d'objets les plus étranges, sur les rayons, des plus vieux volumes de la connaissance des elfes, des anges et des autres races. Un savoir énorme semblait etre contenu dans cette piece, un savoir probablement dangereux entre de mauvaises mains.

Lars que, visiblement dans un effort couteux, l'ange se redressait pour lui faire face, sa table de travail fut plus visible,apparament, il avait entrepris une traduction de l'elfique extrèmement difficile, Un travail bien trop compliqué pour que quoi que ce soit ne soit utilisable pour ses cours.

Le professeur, lui, ressemblait à un trone, il possédait les traits juvenils et purs des anges, ainsi que des cheuveux d'une couleur crystalline très particulière à quoi s'ajoutaient des yeux d'une couleur saphyr qu'il n'avait jamais vu nulle part encore... Ses traits étaient creusée par la fatigue, non, l'épuisement serait plus juste vu l'état terrible dans lequel il semblait se trouver. Mais, Métatron ne pourrait pas dire qu'il était un séraphin digne de ce nom s'il ne pouvait deviner derriere cette mine arrassée, une profonde tristesse... Peut-être, était-ce pour occuper ses pensées qu'il s'obligeait à travailler des heures durant sur cette table.

*Encore une personne triste.* Se dit-il. Peut-être lui aussi lui confierait-il ses peines comme presque toutes les personnes qu'il avait rencontré jusque là, il en avait assez, c'était trop dur d'entendre les malheurs de tous ces gens. Sans doute, cela allait aussi avec ses ailes de séraphins qui insitaient bien trop souvent à son gout à une confiance trop grande

Le trône le salua avant de s'affesser encore un peu plus dans sa chaise.Visiblement, alors que sa bouche restai close, ses yeux semblaient interrogateurs, il voulait surement connaitre l'identité de Métatron...
Effectivement, malgrès le temps qui commençait à etre plütot long où il avait commencé à enseigner à l'école, il n'avait rencontré que très peu de ses collègues pas étonnant alors que l'on ne se reconnaisse pas.

"Ho...Pardon, je vous dérange peut-être... Je suis le professeur Aurion Métatron, le professeur de la terre. Il me semble que vous étiez en train de travailler... Si vous preferez je peux partir."

Le regard figé d'Archel le mettait extremement mal à l'aise, en même temps, les travaux qu'il entreprenait excitaient la curiosité du séraphin, qui, lui-même, était toujours à la recherche de nouvelles connaissances.

Il s'avança pour jeter un oeil sur le travail du professeur des Aeras, le parchemin comporté de nombreuses ratures, des mots étaient griffonés dans la marge et entre les lignes, il ne se trompait pas, il s'agissait d'un travail de traduction monstrueux auquel s'adonnait Archaël. Il se demandait depis combien de temps il était là à travailler sur ce livre... Peu-être plusieurs jours, les trones n'ayant pas besoin de manger...

Ayant vcu de nombreuses années avec un elfe, il avait certes des notions d'elfiques, mais, il ne s'agissait pas exactement de la langue qu'il connaissait, un dialecte dérivé d'une certaine famille d'elfes surement.

"Quel est ce livre?"

Après quelques instants de perplexité, un sourire pâle mais amical vint flotter sur les lèvres du Trône. Ses yeux gardèrent leur anormale lueur minérale, comme un cristal opaque exposé aux rayons lunaires. Mais l'abattement s'effaça de ses traits quand il apprit l'identité de son interlocuteur.

"Au contraire, professeur. Asseyez-vous, je vous prie" répliqua-t-il en indiquant au Séraphin de prendre place sur une chaise relativement épargnée par le désordre ambiant. "Je ne ferai plus grand-chose de bon cette nuit, de toute façon... Ravi de vous rencontrer."

Il avait beaucoup entendu parler de l'énigmatique enseignants des Terras. Si Ruby et Naci étaient relativement connus dans la Cité, le dernier professeur élémentaire avait toujours été plus mystérieux. Même les rumeurs ne savaient pas grand-chose à son sujet. Sa silhouette enveloppée de marron n'apparaissait en général que pour ses cours, ou dans les évènements graves où il n'était pas rare de le voir surgir de nulle part, juste au moment où sa présence était nécessaire. Le reste du temps, il était discret, insaisissable... Et à vrai dire, même depuis l'époque où il était élève, il ne l'avait vu que très rarement, et seulement de loin.

A l'extérieur de la Tour, un hululement prolongé se fit entendre. De retour d'une chasse nocturne, le hibou grand-duc qui logeait sous le toit de la Bibliothèque passa devant la fenêtre, silencieux et majestueux, comme un maître de la nuit enveloppé dans sa cape grise. En dehors de cela, pas un bruit, pas un mouvement sous les rayons glacés de la lune à son premier quartier. Au ciel, quelques bandes de nuages bleu sombre passaient, jouant à cache-cache avec les étoiles.

Son ombre, l'espace d'un instant, passa sur les feuillets étalés sur le bureau. Ces mêmes écrits qui avaient attiré la curiosité de Métatron. En réponse à la question, le Trône fit glisser vers son compagnon les papiers qu'il était en train d'annoter, afin de lui laisser le loisir de les examiner, s'il le désirait.

"Il s'agit d'études menées au cours des siècles sur les Arts Etranges de la magie de l'Air. Elles portent sur des domaines peu connus : entre autres, les usages de la Lumière au coeur de la magie."

Tout professeur connaissait les Arts Etranges des Eléments. Ce nom désignait, pour chaque élément, les enchantements et sortilèges situés à la limite des disciplines bien connues. Ils relevaient des limites floues de la magie. Mal connues, souvent dangereuses, ces facettes de chaque elément étaient infiniment complexes, mais tellement intéressantes que de nombreux magiciens dans le passé et le présent s'étaient voués à leur étude. Chaque Elément avait les siens, et bien des expériences avaient été tentées. Certains mages de l'Eau cherchaient comment geler le temps en descendant la température à une limite inconnue. A l'inverse, des Ignis avaient monté la température de leur flammes à un tel point qu'elles dépassaient la couleur blanche pour en devenir noire. Des Terras apprenaient à influencer les lois de la vie et de la création, tandis que les magiciens de l'Air découvraient sans cesse de nouvelles propriétés à ces mystérieuses énergies nommée la lumière et l'électricité. Et encore, c'était une très petite liste comparée à tout ce qui s'était fait au cours des siècles. C'aurait été une erreur de croire que le Feu se limitait à lancer des sphères brûlantes, l'Eau à créer de la glace et l'Air à générer des tornades. Chaque élément faisait partie intégrante du monde. A eux quatre, ils "étaient" le monde et recelaient tous ses secrets.

"Le dernier document que je tente de traduire porte sur le soin des blessures grâce au rayons de lumière. Ces vieux grimoires traitent de nombreux autres sujets, même si c'est un véritable cauchemar pour les déchiffrer."

En effet, au fil des feuilles de notes, on reconnaissait des incantations de manipulation de la réalité, des formules d'illusions des cinq sens, des équations concernant l'utilisation du Vide ou encore des diagrammes de conversion de magie en matière... sans compter des centaines de pages encore non traduites, ou qui l'étaient mais demeuraient incompréhensibles même pour le Trône... mais en majorité, il semblait s'être intéressé aux enchantements de boucliers avancés ou de moyens de guérison.

A quoi bon ce travail intense? Que pressentait obscurément le Trône, dans les couloirs de l'avenir, avec la sensibilité intense de ceux de sa caste? Que sentait-il arriver pour que le temps le pressât à ce point? Il aurait soit fallu lui poser directement la question, soit pouvoir lire au fond des insondables pupilles de cristal qui étaient tournées vers les étoiles par la fenêtre, tandis qu'il laissait son collègue parcourir les anciens écrits.

À l'evocation de son nom, le professeur put lire comme de l'intriguement dans l'expression de son interlocuteur. Il fut flatté d'interesser les gens à ce point, et en même temps, il savait que son poste dans la citée faisait que les gens avaient une attitude bien differente avec lui.

Alors qu'il écoutait d'une oreille les explications d'Archaël en même temps qu'il parcourait rapidement ses notes. Effectivement il y avait là un travail d'acharné. Il reposa enfin les parchemins sur la table de travail et pris place sur la chaise qui lui était indiquée en ecartant ses ailes pour ne pas être géné par le dossier.

Les études du trone se révélaient en faite encore plus interressantes qu'il ne l'aurait soupsonné, Il s'aqissait des arts étranges de l'air, appliqués à la lumière... Il ne se doutait pas que ce serait une chose possible... Peut-être une étude en parellèle menée avec des ignis pourrait-être extremement enrichissante.

Ce terme d'arts étranges, il en avait entedu parler, en essayant de s'attaquer à la mysterieuse force qui retiens chacun de nous au sol. Même s'il ne s'agissait pas d'une étude aussi poussée que celle qu'entreprenait Archaël, elle s'était trouvée elle aussi être plutot fastidieuse. De plus, outre la crainte que peuvent inspirer les pouvoirs élémentaires pour les gens "normaux" ces arts étranges étaient souvent craints, même par les élémentaire eux mêmes. L'application qu'il tentait de trouver était encore plus étonnante, les vertues curatives de la lumière, il n'en avait encore jamais entendu parler. Si de tels pouvoirs insoupsonnés se cachaient dans tous les pouvoirs, il serait alors fascinant de mener une étude avec les professeurs des autres éléments pour faire progresser les connaissance magiques.

"Je n'imaginais même pas que ce serait possible de faire ça. Les pouvoirs que nous possédons tous ont vraiment es vertues des plus insoupsonnés. Il apparait que l'alliance des quatre éléments pourrait rendre presque tout possible au fond."

Néanmoins, s'imposait-il cette tache tout seul? Pourquoi? c'était tellement étrange, il semblait clair que ces études étaient à la fois trop ompliquées mais surtout trop compliquées pour être placées dans les mains d'élèves. Et s'infliger un travail aussi acharné et prolongé par simple curiosité relevé du masochisme.

"Et de quelle sorte d'elfique s'agit-il?"

"Tout rendu possible?" répéta rêveusement le Trône... "Oui, sans aucun doute. Mais je ne rêve pas d'être capable de comprendre tous les secrets, ne serait-ce que de mon propre élément. Je prie déjà pour être capable d'achever ce qui sera nécessaire, avant que vienne le jour où nous en aurons besoin..."

Il s'interrompit soudain, ne voulant pas inonder son interlocuteur d'un flot de pensées qu'il ne souhaitait pas forcément entendre. S'il souhaitait poser une question, Archael lui répondrait volontiers, mais mieux valait parfois ne pas parler sans y être invité.

En entendant la seconde question du professeur de la Terre, l'ange aux cheveux blancs étendit les bras et ramena plusieurs lourds ouvrages posés sur, à côté, voir sous la table. en réalité, ce n'était pas qu'un seul livre qu'il étudiait en même temps, mais plusieurs. La raison en était simple : il était presque impossible de traduire totalement des incantations magiques à demi effacées par le temps, qui de plus étaient parfois exprimées dans des langues, ou même des alphabets dont le secret était perdu. Il fallait joindre plusieurs traductions anciennes, les comparer, en tirer de chacune ce qui pouvait être utile, puis recomposer toutes les explications, les formules et les diagrammes magiques. C'était pour cela que très rares étaient ceux qui disposaient d'un savoir suffisant pour se livrer à ce genre de travail, car il fallait des années d'études et un don pour appréhender les formes inconnues de magie. Il y avait bien quelques personnes de ce genre dans la Cité. Mais certaines n'étaient pas fialbes, et aucune n'était disponible pour l'instant. Même Roland Zaël, qui collaborait avec lui d'habitude, avait disparu depuis quelques temps, et il était impossible de le trouver. Aussi devait-il travailler seul...

"Sur les deux que j'étudiais à votre arrivée, l'un est un ouvrage écrit dans une lointaine variante de la langue des elfes Noldor, et l'autre un manuscrit par un Elfe du Soleil nommé Silwaniel. Toutes deux viennent de la Terre d'Alion, au-delà des grands déserts de l'Est."

En effet, on reconnaissait, dans les lettres fines écrites à la plume, les contours caractéristiques des langues des elfes de l'orient. Dans les siècles passés, les habitants de là-bas qui se découvraient des dons pour la magie, venaient parfois à Elament pour apprendre. Ils se spécialisaient souvent dans les magies d'incantation, alors que la plupart des magiciens préféraient utiliser directement leur pouvoir en le dirigeant à l'aide de leur esprit. Ils avaient également mené des recherches sur les Arts Etranges. Six siècles auparavant, la Terre d'Alion avait été ravagée lors de la Guerre du Sable, et peu de ses habitants avaient survécu. Mais leur oeuvre avait survécu, conservée dans les immenses archives de la Cité.

Sans doute, un visiteur nocturne aurait été bien étonné en découvrant, au milieu d'une pièce encombrée de centaines d'objets étranges, deux anges plongés dans de vieux grimoires...

Le seraphin se leva et regarda d'un oeil distrait se que contenaient les rayonnages de la bibliothèque spécialement dans les arts de la terre, il aurait sans doute de quoi s'imposer la même charge de travail qu'Archaël, c'était vraiment surprenant, la masse incalculable de savoirs qu'il lui manquaient alors qu'il était sans doute, sans se vanter, une des personnnes les plus avancées dans son domaine.

"Bien sur, il semblerait que personne ne puisse pretendre tout savoir un jour ne serait-ce que sur un élément. D'ailleur la simple maitrise de leur pouvoir convient parfaitement à de nombreuses personnes."

En fait il y avait de nombreux autres livres que le Trone étudiait et que Métatron n'avait pas même soupsonné, cette vision le rendit un peu honteux de ne pas en avoir fait moins du quart depuis qu'il était arrivé à la citée, lui qui disait à qui voulait l'entendre qu'il souhaitait plus que tout perfectionner ses connaissances... De quoi avait il l'air maintenant?

Alors ce qu'il étudiais était l'oeuvre de Noldors et de Silwaniel, il avait vaguement entendu parlais de cet elfe par son maître mais seulement sous forme de vagues légendes,

"Malheureusement, je suis aussi érudit dans ces langues que dans la magie de l'air, c'est à dire pas du tout, je ne peuxpas vous être d'une grande aide."

Dit-il d'un air désolé à vrai dire, il pouvait comprendre l'elfique standar mais les différentes variantes et dans un vocabulaire specifique à une magie inconnue n'aurait strictement aucun sens pour lui.
Et puis, assisté ou non, Archaël ne semblait pas en état de fournir le moindre effort.

Cependant, un detail qui avait échappé à Métatron lui revint. Il se retourna en fronçant légérement le sourcil.

"À quoi faisiez vous allusions en disant, "le jours où nous en aurons besoin?". "

En effet, la ormule lui paraissait plutot mystérieus, et puis, en posant la question de cette maniere il comprendrait surement les motivation du travail de son collègue. Ayant finit de regarder les ouvrages des rayons il revint s'assoir en face du Trône. Il était un peu tard dans la nuit pour rester trop longtemps debout semblait-il...

Ce qu'avait fait remarquer Métatron était très juste. Combien de personnes s'intéressaient vraiment à comprendre la magie? L'immense majorité des gens se contentait de pouvoir l'utiliser à leur gré, selon leur niveau de maîtrise. On s'en servait sans y prêter trop d'attention, sans chercher à regarder plus loin que la surface. Mais seuls ceux qui ne s'arrêtaient pas là avaient le droit au titre de vrais magiciens. Pour ceux-là, la magie était bien plus qu'une servante. C'était une conseillère, une ressource, une amie même, quelque chose qui faisait partie d'eux-mêmes tout en les reliant au monde.

D'un geste de la tête, Archael remercia son collègue de son intention. En fait, Elament manquait quelque peu de personnel. Chaque professeur avait son propre domaine, et il n'était pas toujours possible de s'entraider. Par exemple, si Métatron lui avait demandé de l'aide pour travailler sur des manipulations de la gravité, inscrites en langue féérique datant de mille deux cent ans, il aurait été tout aussi incapable de l'aider. Les éléments étaient parfois trop différents pour qu'on puisse en étudier deux - ou plus - à la fois.

"Ne vous inquiétez pas... je m'y remettrai sans doute plus tard."

Puis vint une autre question. A celle-ci, Archael ne répondit pas tout de suite. Ses yeux s'assombrirent, tandis qu'au milieu du bleu de es iris, se mettaient à danser les points d'or du souci. Avec effort, il se leva de son siège, faisant jouer ses articulations froissées. S'approchant de la fenêtre, il laissa son regard se perdre un instant sur le payage nocturne.

La lune en était à son premier quartier. Sous sa pâle lumière, beaucoup moins forte que quand elle était pleine, la Cité d'Elament apparaissait à peine, endormie sous les étoiles. Tout autour, c'étaient les étendues désertes de ce pays sauvage qui s'étendaient à l'infini, sombres et hostiles. Le vent venait de la mer, à cette heure, et portait depuis les Falaises de Fëlt des senteurs d'iode et de sel. Et au ciel, les étoiles scintillaient paisiblement dans l'infini bleu sombre. Soudain, l'ange sentit un besoin intense de voler à nouveau au milieu de ce ciel paisible et silencieux, de se laisser porter par la bise fraîche de fin d'automne. C'était la seule chose qui pourrait lui rendre ses forces physiques et mentales. Oui. Ce n'était pas possible pour le moment, mais plus tard...

"Accompagnez-moi sur le toit" proposa-t-il en se retournant. "Là-haut, je vous montrerai ce qui doit être vu, et je répondrai à votre question."

Sans attendre de répondre, l'ange avança de quelques pas. Sa marche était plus lente que d'habitude, mais régulière. Poussant de côté une caisse de bois qui contenait diverses armes plus ou moins maléfiques ou ensorcelées, il dégagea, puis ouvrit une petite porte qui dévoilait un escalier assez raide.

C'était cela qui était amusant à Elament. On pouvait y habiter depuis des années et toujours trouver des endroits ou des passages nouveaux. Lui-même n'avait remarqué cet escalier que quelques jours plus tôt. Il menait au toit de la Bibliothèque, où une terrasse était protégée des intempéries par un sortilège invisible. Là, des anciens astronomes avaient dû se livrer à leurs observations, avant la construction de la Tour d'Astronomie. Il restait plusieurs téléscopes couverts de poussière, abandonnés. De là, on avait une vue inhabituelle sur la Cité, depuis l'ouest, alors que la plupart des endroits élevés (la Tour des Vents, celle d'Astronomie, celle des Aeras, etc) se trouvaient du côté du soleil levant. Et au-dessus de la tour, la voûte céleste offrait aux yeux ses milliers de joyaux...

C'était là que se rendaient les deux professeurs d'Elament, par cette nuit où eux seuls veillaient, tandis que toute la cité sommeillait dans l'ombre...

Archaël rassura le seraphin, visiblement, il allait s'accorder une pause, il était tellement évident qu'il en avait besoin. C'était comme si c'était marqué en gros sur son front. Il était sans dout raisonnable de s'arreter un moment, et puis de toute maniere, Métatron aurait été vraiment déçu d'avoir à le laisser tranquille sans en savoir plus. Il était parfois affreusement curieux, pas étonnant qu'il se retrouve avec des confidences pénibles en suite.

Mais suite à sa deuxième question, il remarqua un changement radical dans l'expression de son interlocuteur, l'abatement et l'épuisement profondéments inscrits sur son visages laissèrent place à une mine bien plus grave et fermée. Visiblement il n'allait pas s'agir d'un sujet des plus joyeux. Le trone se leva et s'approcha d'une fenêtre, il n'y avait pourtant sans doute pas grand chose à voir avec le faible éclairage des astres.
Obscurité à laquelle s'ajoutait la couche épaisse de poussiere sur les carreaux qui les rendaient quasiment opaques... Mais pourquoi les reserves où étaint rangés les livres pour les professeurs étaient systématiquement poussiereux?

Archaël lui proposa de le suivre sur le toit, Métatron hocha la tête en signe d'approbation, Mais c'était sans doute avant de le voir déplacer une caisse qui fit un bruit métallique, et ouvrir une porte donnant sur un minuscule couloir avec quelques marches, sans doute qu'il serrait à l'étroit là-dedans, il ferma les yeux et pria pour ne pas être pris d'une incontrollable panique, quoi que, sil la porte derriere eux résté ouverte, il devrait supporter.

Il attendit qu' Archaël passe devant pour lui ouvrir la voix avant de s'engager lui même dans l'escalier, les yeux fermés, il monta les marches quatre à quatre en repliant ses ailes au maximum pour éviter qu'elles ne rappent les murs autant dans les airs, elle lui donnaient un air majestueux, mais sur terre, elles étaient parfois horriblement ebarrassante.

Enfin, il sentit le vent frais sur son visage et il put rouvrir les yeux, d'ici, la vue sur la ville était bien meilleure que celle par la fenêtre. De l'interieur, il n'avait pas réalisé être monté autant, d'ici on dominait l'ensemble de la ville excepté la tour des vents.

"Alors, que vouliez vous me montrer?"

Dit-il en regardant un peu partout espérant naïvement remarquer quelque chose qui se verrait du premier coup d'oeil et rendrait tout évident... rien.

Le Trône leva la main vers le ciel, et partant du creux de ses doigts fins, la Magie de l'Air et des Vents se mit à se répandre dans l'espace. Les pouvoirs des Aeras s'étendaient également sur le temps et la météo, mais ils n'en faisaient que rarement usage, parce qu'ils ne la maîtrisaient qu'en partie. En effet, ils savaient influencer les vents et les nuages, voire changer la température de l'air, mais ils ne pouvaient pas, par exemple, faire tomber la pluie ou la neige. Seuls les magiciens Aquas détenaient ce pouvoir. Cependant, pour l'heure, Archael n'avait besoin que d'invoquer l'obéissance du vent d'ouest qui soufflait sur la Cité cette nuit.

Obéissant à l'élémentaliste, le grand alizé nocturne se mit soudain à souffler. Dans un sifflement à peine perceptible, il tourna autour du bâtiment et forma un tourbillon très lent, mais de plusieurs centaines de mètres de large. Le vent repoussa et évacua toutes les brumes qui obscurcissaient le ciel. Alors, les étoiles brillèrent dans toute leur splendeur, offrant leurs secrets à ceux qui voudraient en déchiffrer quelques poussières.

"Levez les yeux là-haut, professeur Aurion." murmura lentement l'Ange, le regard perdu quelque part dans l'infini bleu sombre. "Là sont inscrites pour l'éternité, les choses qui sont passées et les choses qui viendront. Bien sûr, je ne sais pas lire dans le ciel aussi précisément que les astronomes, car moi et les miens préférons les écouter chanter. Car les étoiles chantent la nuit..."

Etait-ce dû à cette nuit particulièrement paisible? A la magie d'Air qui devait achever de se disperser dans l'air? A la présence d'un trône aux ailes de cristal? On avait en effet l'impression, en regardant les diamants célestes, d'entendre une mélodie lointaine. Des tintements d'argent et de cristal, réunis par milliers pour créer cette harmonie qu'on entend pas avec les oreilles, mais avec le coeur. On ne peut la percevoir que lorsqu'on prend vraiment le temps, comme ce soir, de contempler le ciel en ayant rien d'autre à l'esprit. Les oreilles n'entendaient rien - mais au fond de l'âme, elle résonnait doucement. Métatron l'entendait-il? Probablement, car tous les anges quelque soit leur caste, savaient instinctivement les écouter.

"Mais ces temps sont troublés. Les étoiles et le ciel deviennent plus sombres. Regardez là-bas..."

Joignant le geste à la parole, le bras de l'ange indiqua un endroit au sud du ciel. Les étoiles du monde d'Elament étaient différente de celles d'un monde lointain nommé Terre, mais elles aussi formaient des constellations. A toutes ces petites perles de lumières bleues, orangées, vertes, rouges, violette, blanches, les anciens elfes avaient donné des noms, bénéfiques ou maudits. Ils étaient nombreux : le Dragon Blanc, la Harpe, le Pentacle... le Griffon et sa brillante étoile jaune, ou la Licorne dessinée entièrement de lointains soleils bleus. Le Navire, qui flottait près de l'horizon, la Croix de Fer, et L'Oeil de l'Orient avec ses reflets violets... toutes avaient leur brillance et leur couleur. Au zénith, le Diamant du Nord avait le même éclat blanc que l'étoile polaire sur un autre monde...

Certaines étaient aimées ou redoutées. Selon la légende, l'étoile la plus brillante du ciel, le Phare, avait été placée là par les dieux pour guider les navires. On craignait la Viouvre, qui se cachait la moitié de l'année derrière la Lune et dont on disait que la lumière verte portait les maléfices et les sortilèges. La Fontaine, qui aparaissait avant le lever du soleil, et qui était la constellation des guérisseurs. Certains noms étaient tirés des légendes : le Prince de Randil ou les Deux-Frères, personnages des contes elfiques qui avaient trouvé place parmi les étoiles, et tant d'autres...

A l'endroit indiqué, brillaient trois étoiles rouges alignées, une grande et trois petites. Leur lumière était flamboyante, comme trois phares au milieu de leurs soeurs. Tout était relatif bien sûr, car elles ne brillaient pas au point d'éclipser les autres, mais elles étaient plus visibles que bien d'autres. De tous temps, elles avaient été considérées comme des étoiles inquiétantes, car mystérieusement, elles scintillaient plus fort lorsque approchaient les grandes guerres. On leur avait donné les noms des trois plus grands rois guerriers : un Elfe sindar, un Drow et un Nain.

"Les Trois Rois : Yrlaan, Fenrir et Durl'efen..." précisa Archael. "Les messagers des batailles, la constellation de l'Epée Ecarlate. Chaque nuit son éclat grandit, et chaque jour leur couleur rappelle davantage celle du sang. Elles prédisent la guerre et la souffrance.... Mais surtout, regardez bien Yrlaan, à droite..."

En effet, si Fenrir, au centre, brillait telle une fontaine d'incarnat, Yrlaan prenait des reflets étranges. En la regardant longtemps, en plissant les yeux, on avait parfois l'impression qu'elle jetait e temps en temps un clignotement qui n'était plus rouge, mais violet, voire parfois du noir le plus absolu. C'était la plus sombre des trois, à côté de la flamboyante Fenrir, et de Durl'efen dont les reflets oscillaient entre l'or et le sang.

"Cela ne vous rapelle-t-il rien?" interrogea la voix d'Archael.

Le Trone lui indiqua le ciel. L'astrologie... Vraiment pas son truc, bien sur, il avait toujours aimé regarder les étoiles comme beaucoup de gens, il trouvait le spectale de la voute celeste magnifique, de plus, bien qu'il sentait que peu de gens l'entende. En pretant l'oreille, il semblait entendre une douce mélodie, semblant venir de lui même presque inaudible, et qui semblait être insufflée par les étoiles. Visiblement Archaël l'entendait aussi.
Cependant, de là à lire un quelcquonque avenir dans les étoile, il en était purement incapable, incapable et puis, pas non plus vraiment sur de la vérité de ces sciences.

Il regarda en silence les étoile lentement balayant du regard plus ou moins vite chacun des points brillants, comment s'appelaient ces étoiles, à quelles contellations appartenaient-elles, voila encore un savoir lui manquant peut-être son maitre n'avait pas jugé que l'enseignemet de cete science lui aurait-été utile. La remarque d'Archaël était juste et même Métatron l'avait remarqué, l'éclat des étoiles se ternissait de plus en plus, jour après jour.

"Je n'y connais strictement rien en étoiles. J'ai du mal à me dire que le destin de si petites choses que nous serait inscrits dans des astres si énormes et si éloignés de nous."Dit Métatron comme s'il parlait dans le vide

Son attention avait été attiré sur une constellation en particulier, trois étoiles aux couleurs variantes tirantes sur le rouge.
Les explications d'archaël l'orientairent d'eux même sur ce qu'il voulait lui dire en l'ammeant sur le toit. Le nom de la constellation par exemple.
En fait il s'agissait de la perspective de la bataille.

"Ce que c'est censé me rappeler? Je n'en sais rien, cependant, je pense comprendre que vous parlez de la future offensive des démons... Je n'ai pas eu besoin de lever la tête pour l'apprendre, beaucoup plus bas, dans les rumeurs chuchotées et par certaines connaissances utiles... On en apprend beaucoup aussi."

Quelqu'un qui connaissait Azazel, s'il voulait ne pas savoir qu'une bataille aurait lieu, devrait être sourd et aveugle. En tout cas, même s'il n'avait pas fait le liens tout de suite avec la bataille, maintenant, c'était cair, Archaël vulait s'occuper des bléssés. Un noble tache, bien que Métatron aurait été rassuré de savoir qu'un tel maître de l'air se trouve lui auss sur le champ de bataille, à ses cotés.

"C'est vrai" approuve l'ange blanc en inclinant un instant la tête. "Le savoir ne se trouve pas que là-haut, et sans doute mes paroles de vous apprennent rien. Tant de choses existent sur ce monde... des choses belles et des choses maudites."

La voix s'était teinte d'amertume sur le dernier mot, presque de dureté. Elle n'était visiblement pas adressée à Métatron, mais c'était comme si pour lui, à travers ces astres, il voyait les responsables de la guerre à venir. Quand il parlait, on ne savait plus s'il s'adressait aux étoiles ou aux personnes qu'elles symbolisaient... Tel une accusation, l'index pointé du Trône indiqua la première étoile, la fournaise rougeoyante qui portait le nom de Fenrir.

"Ils sont trois, professeur. D'abord la Reine, Fenrir la Grande. Puissante, brûlante, implacable. Tout droit issue des flammes de l'enfer, elle est la plus grande et la plus dangereuse des trois. Très rares sont ceux qui se rapprochent de son pouvoir. Et une seule personne à Elament peut l'égaler."

Puis le doigt se déplaça jusqu'à désigner la seconde, celle qui oscillait chaotiquement entre le doré et l'écarlate.

"Durl'efen, l'astre du changement. Variable, imprévisible, dangereux. Autrefois bénéfique, il a été corrompu par sa voisine. Il possédait jadis les véritables flammes au long de son sabre, celles qui réchauffent et qui protègent... aujourd'hui, son feu et sa lame ne portent plus que la mort. Pourtant, c'est peut-être le seul à qui il reste une infime chance de rédemption."

Enfin, la dernière à être pointée, fut la troisième étoile, un peu à part des deux autres, celle qui se teignait parfois d'un reflet plus sombre que la nuit elle-même.

"Yrlaan, celui qui dévore la lumière. Noir, froid, venimeux. Il est revenu il y a quelques mois, ressorti de l'ombre alors qu'on croyait son étoile définitivement éteinte. Le dernier des rois maléfiques qui menacent Elament, il guette du fond de son antre et oeuvre à l'accomplissement de ses sombres rêves."

Archael reporta son regard sur le professeur de la Terre. Avait-il compris de quelles personnes il avait parlé à demi-mot? Sans doute. Le Séraphin parlait peu, mais on sentait chez lui une intelligence vaste et fine. Il avait reconnu qu'il ne connaissait pas grand-chose aux étoiles, mais son savoir était grand en son domaine, et il apprenait sans doute beaucoup en parcourant les routes d'Elament et en écoutant parler les uns et les autres. Chacun connaissait les chefs qui régnaient sur la Caverne Démoniaque, attendant dans l'ombre l'heure de la revanche...

"Vous voyez sans doute à présent, de qui je veux parler... tôt ou tard ils viendront, car leur haine envers Elament n'a ni mesure, ni limites. Je ne suis pas fait pour la bataille, mais c'est justement pour cela que tant que je le peux, je développe mes pouvoirs de Bouclier et de Guérison pour soutenir ceux qui combattront. Je n'ai plus vraiment de raison de le faire" ajouta-t-il d'un ton amer, "mais je suppose que c'est notre devoir en tant que professeurs... C'est pourquoi vous m'avez trouvé ici, d'ailleurs."

Chaque âme a sa place, chaque question a une réponse, disaient les prophètes elfes. Avaient-ils vraiment raison? Qui sait? Mais pour cette fois, une interrogation avait trouvé sa réponse, celle que Métatron s'était posée tot à l'heure, concernant la raison pour laquelle Archael travaillait à l'heure où le monde dort.

Métattron se contentait de fixer sans sciller l'horizon, comme un guetteur fébrile qui attend de voir aux loin se profiler, une à une, les inquietantes silouhettes d'ennemis déterminer à marcher sur la citée le plus tot possible. Comme une armée d'ombres.
Pourtant, rien ne bougeait, l'horizon était parfaitemment dégagé et il n'y aurait ni affrontement ni morts cette nuit...

L'ange s'adossa contre le mur de la tour de la bibliothèque, froid et décrépit, qui s'emietta un peu au contact du dos du seraphin.
Alors que son homologue lui fournissait de très amples explications sur les representations qui avaient été attribuées à ses trois étoiles. Son exposé était fort interressant retraçant en quelques mots les destins de ses trois roi guerriers tout en faisant de temps en temps le lien avec leur monde actuel et le terrible combat qui risquait d'y avoir lieu.

Mais le pire dans tout cela c'est que par l'intermédiaire de métaphores et de déplacement de significations. Le professeur voyait émerger les profils des trois démons majeurs reignant en maître sur les démons aux alentours d'Élament et dont les noms semblent être craint en ville et aux delà des frontieres.

La premiere étoile faisait, selon lui, référence à la reine des démons, la redoutable Apharez. On raccontait qu'elle avait déjà versé le sang de centaines de professeurs, habitants et élèves, et qu'aucun n'avaient jamais put lui infliger la moindre blessure.
Le deuxième etait le plus jeune de ses trois démons, Celui dont on parlait le moins, un ancien élève de Mlle Naûr.
Et le derniers, celui qui interressait le plus Métatron, car presque totalement inconnu et envellopé de mystère, le "marcheur des ombres"
Dont le nom suffit à calmer les enfants turbulents.
Il savait aussi que c'était lui qui avait, il y avait quelques temps transformé le professeur Zaël, craint et respecté par toute la citée, en un tas de chair fumantes.

La remarque du professeur des Aeras, le surpris, il trouvait quelqu'un qui ressentai less même choses que lui.
En dehors de son serment... Métatron ne trouvait pas de raisons de protéger la citée... La plupart des gens étaient violents, imbus d'eux même et versés dans la haine la plus noire.
Certain voyaient leurs pouvoir comme une arme exclusive, et dans le feux, ils voyaient la brûlure, dans le vent, de destructrices lames, dans la terre, de gigantesques seïsme, et même dans l'eau, ils y voyaient les tempetes.

Que ne donnerait-il pour être liberé de sa parole ét rentré au plus tot à Otulin.

"Notre devoir..." répétat-il gravement. " Oui, c'est sans doute la seule raison qui me poussera au combat... Le devoir."

Avec un léger soupir, Archael fit retomber sa main et laissa refluer doucement la magie. Le tourbillon invisible qui entourait la tour et permettait de voir clairement le ciel s'évapora. La brume de cette sombre nuit vint entourer les deux anges, noyant le paysage dans le brouillard qui précède l'aube. On n'y voyait pas à quelques mètres, et le bas de la tour semblait se dissoudre dans le néant. On aurait dit un donjon surnaturel, qu'auraient créé deux dieux ailés pour s'y reposer, le temps d'une discussion.

Une discussion sérieuse cependant, concernant la menace qui planait sur eux et sur les leurs, d'autres dieux dont les ailes étaient de la couleur de la nuit, et le coeur de la couleur du péché. Des dieux noirs nommés Démons, et qu'il leur revenait de combattre. Mais, par les rochers célestes d'Otulin! Quel soldat part à la guerre sans avoir d'autre raison que celle du devoir? C'était pourtant le cas d'Archael, qui n'avait pour seule motivation que celles qui lui avait rapellées Lorelaï, c'est-à-dire ses obligations d'adulte et de professeur. Le cas aussi de Métatron, qui d'après ses paroles avait lui aussi le devoir comme seule raison d'aller sur le champ de bataille. Tous deux, laissés seuls, n'auraient probablement pas choisi de déchaîner, l'un la froide lumière des éclairs, l'autre la colère de la nature.

Seulement... seulement, peut-être cette nuit, ils auraient pu avoir l'impression d'être seuls au monde, debout sur leur tour de brume. Mais tous deux, au fond de leur coeur, savaient qu'ils existaient encore, ces êtres nommés les Autres, qu'il était leur devoir de protéger quel qu'en soit le prix. Archael s'assit sur une vieille caisse, non loin du Séraphin. La tête levée, il semblait vouloir percer, de ses iris de saphir, l'épaisse brume nocturne pour contempler encore les étoiles que les Anges aimaient tant.

"Par le fer, coule le sang" fit-il lentement, citant un proverbe de la ville céleste. "Et par le sang, rouille le fer. Mais malgré cela, ils continuent de plus belle. Imbéciles..."

Jamais, de mémoire d'habitant d'Elament, on avait entendu le Trône proférer d'insultes. Jamais non plus, on ne l'avait vu montrer de dédain pour quelque créature que ce soit. Mais cette fois, prononcé sur un ton très calme, le mot avait été empli de quelque chose qui ressemblait fort à du mépris. Pas l'orgueil de celui qui se croit supérieur aux autres, pas même l'amertume, mais plutôt une immense lassitude face à ceux qui pourraient comprendre, mais ne le voulaient pas!

Entre ses mains, sortie de l'étui qu'il portait en bandoulière, brilla dans l'ombre la harpe de cristal qui ne le quittait jamais. Du Chantepierre, sous les doigts fins du Trône, jaillirent quelques notes légères, ni tristes ni joyeuses. Pour une fois, les sons magiques n'exprimaient rien, comme les notes que joue machinalement un musicien quand il pense à autre chose. Sa voix vint sonner à nouveau dans l'air.

"Vous avez vu ce qu'annonce le ciel, vous avez entendu la rumeur de ce qui va arriver. Mais je n'arrive pas à résoudre une question. Professeur, pensez-vous que nous devrions préparer nos élèves à affronter ces temps-là?"

En effet... jamais la vocation d'Elament n'avait été la guerre. Même l'éphémère poste de Défense Physique et des Eléments avait vite été supprimé, car il n'avait servi qu'à apprendre à plusieurs élèves comment se servir de leurs pouvoirs pour le mal. Mais avec la guerre qui s'annonçait, que fallait-il faire? Sur cette question, les étoiles demeuraient muettes...

[Je vais partir pour 15 jours... j'essaierai de répondre comme je peux (cybercafé, etc...) mais je m'excuse d'avance au cas où mes réponses tarderaient. Je serai de retour le 8 janvier environ.]

Un flot d'émotion envahit le seraphin, quelques paroles anodinnes mais suffisantes proablement à humidifier les yeux de tous ceux qui, comme les deux professeur n'avaient pas vu leur terre volante depuis longtemps.
La nostalgie, un sentiment auxquel Métatron était particulierement sujet,il se demandait quand il pourrait à nouveau voler au-dessus des tours blanches d'Otulin.

L'emploi du proverbe ne pouvait être lus juste, effectivement, les batailles ne connaissaient jamais de fin, n'en connaitraient sans doute jamais... Quel gachis. L'emploi de l'injure ne choca même pas le seraphin, c'était pourtant la premiere fois et sans doute la derniere qu'il verrait un Trône jurer.
Lui aussi était exaspéré par tant de haine infectant le monde, le poussant à se détruire de l'interieur.

"Oui, le fer ne manque pas, et le fer rouillé se renouvelle. Le sang lui... Une fois sorti, il retourne pas dans les veines."

Métatron s'étira, il fut à la fois surpris et extrémement embarrassé par la question du Trône, effectivement, quel attitude adopter face aux élèves, comment se pardonner si les démons venaient à les massacrer eux aussi?
Tant de questions qui avaient aussi tourné dans la tête du professeur, puisqu'ils étaient sencé leur apporter le savoir sur leurs éléments, qui mieux qu'eux pouvaient leur apprenre à se défendre?

"C'est une excellente question." Répondit-il lentement, en croisant les bras. "Ce qui est sur, c'est que je refuse de devenir une sorte de maître d'arme... Notre devoir est d'apprendre à ces enfants à maîtriser les pouvoirs dont la nature les a doté."

Le séraphin se décolla du mur puis s'avança un peu, pour mieux contempler la citée endormie. Le spectacle des toits, dans un ordre disparate, certains projetant des volutes de fumée grises... Alors que la lune se rapprochait inexorablement de la ligne d'horizon.

"Quand ils pourront maîtriser leur magie, ils choisiront leur voix, certains de vos élèves, essairont de faire des tronades, de condenser l'air, et de le rendre tellement dense qu'ils pourront en faire des lames tranchantes, alors que d'autres essairont de former de douces brises d'été sur leur visage et de voler haut dans le ciel. De même que les miens feront pousser toutes sortes de plantes, et que les autres déchaineront la fureur de la nature..."

À la fin de sa phrase, il se tourna vers le Trône et li sourit majestueusement à la manière des anges... Les sourires qui donne le courage de continuer.

"De toute maiere, quelques soit notre enseignement, ses pauvres enfants ne seront jamais de tailles à affronter les monstruosité que renferment les enfers je le craint."

Pensivement, Archael laissa quelques accords vibrer entre les cordes de cristal. Le Chantepierre, cet instrument imprégné de magie, avait non seulement le pouvoir d'être utilisé comme catalyseur pour déclencher bien des sorts, mais il était aussi capable de refléter les pensées de son propriétaire. Au creux de ses notes dansaient les sentiments de celui qui le maniait... un instnt, le yeux d'Archael avaient croisé ceux de son collègue. Ils y avaient vu le sourire, au fond des lèvres et du coeur. Il n'avait pas réussi à y répondre, car il y avait trop de lassitude en lui cela. Mais ec sourire lui avait fait du bien.

Oui, en effet, chaque élève devait choisir le chemin sur lequel il avancerait dans la découverte de ses pouvoirs. La création, la destruction, l'art, la guérison, la transformation, la communication, la beauté, la puissance, la complexité... on pouvait développer sa magie de tant de façons différentes. Ils ne pouvaient pas influencer les élèves sur ce sujet. Qu'ils deviennent guerriers ou artistes, guérisseurs ou savants, le choix leur appartenait. Même si c'était dur...

"En effet, peut-être est-ce ainsi que nous devrions faire" répliqua finalement le Trône. "Leur laisser le choix. Je ne leur enseignerai pas la guerre, sauf à ceux qui le demanderont. De toute façon, vous avez raison : nous n'aurons pas le temps d'enseigner assez avant que la guerre ne se déchaîne sur Elament. D'ici là, nous ne pouvons faire que notre possible. Nous aurions pu prier... si nous avions des dieux à qui nous adresser!"

Cette fois, le sourire était bel et bien apparu sur les lèvres du Trône. Mais il était amer, presque sombre. Péniblement, il se leva et alla jusqu'au bord de la tour, à côté de son collègue. La nuit s'avançait, devenait plus froide en ce début d'hiver. Il ne gelait pas vraiment, mais le vent était âpre et coupant. Froid comme un coeur trop seul, dur comme la peine qui un jour se changera en colère. Levant la tête, l'ange huma l'air nocturne. Ses ailes transparentes frémirent un instant, comme si elles avaient leur propre volonté et étaient impatientes de prendre leur envol. Elles avaient perdu presque toute leur habituelle brillance, tant l'énergie de l'ange était faible. Il leur fallait le ciel pour retrouver leur vitalité.

"Je pense que je devrais suivre les vents jusqu'à l'aube, pour reprendre des forces. On raconte que vous êtes le seul Terra de la Cité à pouvoir voler. Vous plairait-il de m'accompagner, ou préférez-vous parcourir la terre?"

Le Seraphin eut un sourire... Qu'elle ironie! Le cynisme d'Archaël état parfaitement juste, alors que certaines personnes prient leurs dieux alors que leur vie n'est pas en périls. Eux se trouvaient face aux démons mais n'avaient pas le recours d'une religions qui les rassurerait.
De toute maniere laisser son sort à des dieux que l'on s'est créé est la meilleure maniere de mourrir, d'ailleur, on prenait souvent les anges pour des messagers d'un tel ou d'un tel dieu.

Proteger les élèves... C'était peut-être aussi leur apprendre à se proteger eux même....Comme on dit, donne un poisson à une homme et il mangera un jour, apprends lui à pecher et il mangera toute sa vie. Maisc'était assez dur de participer à la violence en se battant, sans en plus devoir l'encourager en apprenant le combat, C'était trop demandé à une ange de l'amour.

Cette discussion l'avait plongé dans une melancolie et lui rappelait tous ces terribles souvenirs de batailles qu'il detestait tant.

Mais, comme par un coup du destin, Archaël avait de quoi lui faire retrouver le sourire. En lui proposant de voler, il avait chassé toutes ses idées noires, de plus, il était assez fier de savoir voler sans maitriser les pouvoirs des aeras.

Il fit un sourire dont tous les anges ont le secret, et répondit.

"Oh, j'adorerais voler en effet, il semble que nous en ayons tout deux besoin... Ouvrez la voie je vous en prie."

Voir se trône prendre son envol dans cette nuit dégagée devrait être une image d'une beautée rare qu'il ne voulait pas manquer... Il resta songeur en attendant de voir le vent se lever et porter les ailes de son confrère.

Effectivement, l'ascenssion verticale du trône fut un spectacle beau et rare, Cet autre ange, montant comme une flèche vers l'astre nocturne, magnifique, puis il fendit les nuage et disparut de la vu du seraphin, resté sur le sol de la tour. Cette vision lui rappela non sans nostalgie leur terre natale, et les roches volantes d'Otulin.

Le vent caressait dééjà doucement le visage de Métatron, il ferma les yeux un instant, puis referma ses ailes autour de lui... Un instant il resta comme cela, tel une chenille dans sa chrysalide, enfin, il frappa le sol du talon, geste des plus andins, et pourtant, ici, ce muvement suffit à le projeter dans les airs. Il tournait sur lui même alors qu'il progressait vers les cieux à une vitesse prodigieuse, il gardait les yeux fermés, mais l'humidité qu'il sentait sur sa peau indiquait qu'il traversait la faible couche nuageuse, enfin, ses paupières s'ouvrirent ainsi que ses trois paires d'ailes se déployèrent pour contempler à nouveau la beauté de la nuit.

Les nuages s'étandaient à leurs pieds si blancs, si purs, on aurait dit qu'on pouvait marcher dessus, comme une mer de coton infinie.
Le professeur de l'air, Archaël se tenait là lui aussi, sous le rayon de lune qui semblait lui sonner son énergie bienfaitrice, comme le soleil le fait pour les plantes.

Métatron resta un long moment sans bouger, sans parler, juste à maintenir sa position dans un perpetuel mouvement de monté descente pour se stabiliser, le vent était étonnament favorable, juste ce qu'il falait pour soutenir ses ailes.
Sa tête s'était vidé totalement, comme la plupart des fois où il volait, il ne pensait à rien d'autre, mais c'était la premiere fois qu'il volait en compagnie d'un autre ange, sans avoir à aller quelque part, juste pourla beauté de la chose.

Puis, il se laissa un instant tomber en arriere avant d'étendre ses ailes à l'horizontale. De son ciel, il pouvait voir se dessiner les formes des maisons au travers des nuages.

Alerté par un infime frémissement du vent - ce vent qui faisait partie de lui - le Trône tourna la tête. Silencieux, une sorte de projectile pâle creva les nuages et arriva à sa hauteur. Alors, dans un tourbillon de plumes, trois grandes paires d'ailes se déployèrent. Elles étaient moins élancées que les siennes, moins légères que les deux grandes voiles de cristal, taillées pour parcourir le ciel. Mais dans ces ailes de Séraphin, il y avait une une majesté inhabituelle, quelque chose de princier que n'avaient pas n'importe quels anges. C'était quelque chose d'inné, qui le rendait hors du commun.

Le grand vent d'est qui passait au-dessus de la Cité, souffla soudain. Sa vague douce et puissante saisait les voiles célestes et les emporta avec elle. a cette hauteur, on sentait juste un doux glissement, mais le sol défilait, là en-bas, tandis qu'ils se dirigeaient vers la mer. Les étoiles et le croissant de lune déversaient sur le monde leur pâle clarté. Les yeux à demi fermés, Archael semblait se laisser inonder de cette lumière sereine, comme pour apaiser une soif trop longtemps retenue.

Sous eux, les nuages étendaient leur infinité fragile. Parfois, selon l'angle où on les observait, on percevait l'illusion de voir une large route blanche qui menait vers le bout de l'horizon. Quand les Trônes partaient pour leurs errances, ces éternels rêveurs suivaient toujours ces chemins évanescents. Mais cette nuit, c'est le vent qui semble avoir décidé de les emmener quelque part. Son aile frémissante porte les deux anges, et en effet on peut voir que là-ba, la couche blanche s'efface pour laisser place à une sombre étendue grise.

Sauvage, merveilleuse, immense, mystérieuse et redoutable, c'était la Dame des Tempêtes qui se découvrait aux yeux des deux habitants d'Elament, c'était le royaume de l'air et de l'eau, c'était la Mer. Et loin au-delà de cette mer, quelque part vers les confins du monde, planait la merveilleuse cité où ils étaient nés tous les deux.

Pivotant sur lui-même, Archael fit face au sud-ouest, scrutant une direction précise avec un peu de regret.

"Elle est toujours là-bas, n'est ce pas ... plus loin chaque soir."

En effet, c'était exactement là-bas que se trouvait la capitale flottante, Otulin la mystérieuse, qui s'éloignait du monde des hommes, lentement, mais sans retour. Car un jour, les humains avaient commencer à oublier les légendes et le merveilleux. Le monde se divisait peu à peu entre les enfants de la science et les enfants de la magie. Tous les peuples anciens s'y étaient adaptés, les elfes, les fées, les sylphes, les nymphes, tous...

Presque tous... car à dater de ce jour, chaque siècle qui passait, les anges s'étaient faits plus rares, plus lointains... C'était pour cela qu'on les pensait venus d'un autre monde nommé le Paradis... Et plus les gens croyaient à cette légende, moins les anges aparaissaient dans ce monde-ci, devenaient transparents, éloignés, sauf en de rares sanctuaires comme Elament.

"Professeur" interrogea la voix musicale d'Archael, "à votre avis, pourquoi notre peuple n'arrive-t-il pas à s'adapter à ce monde qui change? Parfois, j'ai l'impression que nous sommes juste des souvenirs d'un passé qui ne reviendra pas..."