Une petite fée découvre Elament

Ouf ! Le long voyage de Pixie touchait à sa fin : elle apercevait enfin les contours encore indistincts de la cité d'Elament. Elle s'était perdue à maintes reprises, avait plusieurs fois demandé son chemin, pour se perdre à nouveau. Certaines créatures s'étaient en effet fait une joie de se moquer de la petite fée en l'envoyant s'égarer dans des lieux quelque peu dangeureux. Elle aurait aimé que sa mère adoptive l'accompagne, pour la sécuriser, mais c'était impossible : la dryade ne pouvait quitter son arbre. Et elle était assez grande maintenant, elle venait de fêter ses 16 printemps. Enfin, grande, c'est une façon de parler, car la créature ailée mesurait très exactement 66,6 cm (Vous riez ? Chaque milimètre est important lorsque l'on en compte si peu !)

Mais elle y était tout de même parvenue, et, au bout de nombreux jours de voyage éreintants, elle voyait se profiler devant elle la majestueuse cité. Deux énormes portes en était les gardiennes. Pixie déploya ses ailes orangées, et fila jusqu'à elles en volant à quelques centimètres au-dessus du sol. Elle s'arrêta net, et leva la tête. Elle était petite, certes, mais même une nymphe de taille normale aurait été époustouflée devant l'immensité du portail de bois gravé de symboles. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle pourrait à son tour se vanter d'avoir connu Elament, à l'instar de ses amies dryades qui étaient parties une à une jusqu'ici. Mais contrairement à elles, Pixie allait terminer son éducation dans l'école même, avec les meilleurs professeurs !

Toute joyeuse à ces pensées, fière d'avoir fait ce voyage seule, et impatiente de découvrir la cité, la jeune fée séleva un peu plus jusqu'au symbole. Elle reconnu une goutte, une flamme, un tourbillon, et une feuille. Elament, cité des éléments. Pixie savait quoi faire, sa mère le lui avait dit. Elle posa sa main fine et blanche sur la feuile qui s'illumina. Pixie sentit une impression étrange au creux de son ventre. Elle ferma les yeux, et, quand elle les rouvrit, les portes grandes ouvertes semblaient l'inviter à pénétrer au coeur de la cité. Avec un grand sourire, Pixie s'envola d'un coup d'ailes vers sa nouvelle maison.

[ HJ : Pour que quelqu'un de pas très inspiré, tu écris quand même bien ! ^^ Et j'adore ton avatar ! (rien avoir je sais)]

Pixie s'arrêta un instant pour comtempler, émerveillée, les grands bâtiments de la cité. Le soleil se couchait lentement, comme désireux de rester un peu plus longtemps auprès des mortels, difusant une lumière basse et douce. Les rues étaient illuminées de lueurs orangées. Pixie constata alors avec étonnement que celles-ci étaient vides. Comment une ville où circulaient autant de gens pouvait-elle se retrouver desertée à une heure si peu tardive ? Ah non, elle n'était pas totalement déserte : Pixie aperçut une jeune femme, une dryade lui sembla-t-il, assise sur un banc face à l'immense portail. Elle paraissait rêveuse, perdue dans ses pensées, quand elle sembla se rendre compte de la présence de la petite fée, et se dévissa le cou pour mieux la voir. Elle avait l'air un peu étonnée.

Pixie posa pied à terre, et rétracta ses ailes colorées. Elle remit de l'ordre dans ses vêtements froissés par l'air durant son court vol, et se recoiffa légèrement. De toute façon, il n'y avait pas grand chose à faire dans cette crinière rousse et ébouriffée ! Elle lui donnait à cet instant un air de lionne miniature. Pixie sourit en pensant à quelle image elle devait donner d'elle. Sûrement étrange, pas effrayant non, elle était bien trop mignone pour ça, mais elle devait avoir l'apparence d'un lutin des bois. Toujours avec le sourire aux lèvres, elle s'approcha de la nymphe pour lui demander son aide. Et quoi, elle ne connaissait pas du tout la ville, il fallait bien qu'elle soit renseignée ! Surtout si elle souhaitait atteindre rapidement l'école d'Elament.

- Excusez-moi ? Pouriez-vous m'indiquer où se trouve l'école ?

Hum, même assise, la dryade était bien plus grande qu'elle. Pixie changea alors d'avis et redéploya ses ailes, pour se porter à la hauteur de son interlocutrice. Celle-ci était brune, très jolie (comme toute les nymphes il est vrai !), et dégageait un doux parfum de forêt derrière elle. Pixie reconnut tout de suite à ce signe une Terra. C'était plutôt une bonne chose ! La petite fée dégagea ses cheveux de ses yeux émeraude, pour pouvoir mieux l'observer. Ce n'était pas très poli, elle le savait, mais la malicieuse créature ne pouvait s'en empêcher !

La nymphe lui rendit à son tour un léger sourire. Pixie avait l'étrange impression que cela n'arrivait pas souvent à la dryade, comme si elle en avait perdu l'habitude. La petite fée estimait souvent qu'un sourire était le meilleur signe pour un premier contact, et pour sa part, ne s'en départissait jamais, même si parfois elle pouvait passer à tors pour moqueuse. Elle arrivait à sourire même lorsqu'elle pleurait, ce qui lui conférait une expression bien étrange.

La nymphe lui indiqua posement la direction de l'école, en centre-ville. Cette description était bien vague, et Pixie doutait de trouver l'école avec si peu d'indications. L'école devait sûrement être facilement repérable une fois au coeur même de la cité ? Enfin, elle verrait bien, ce ne serait pas la première fois qu'elle se perdrait. Elle commençait à avoir l'habitude, et son sens de l'orientation se développait de plus en plus. Comme quoi, il y a un bon côté dans chaque mauvaise chose ! La petite fée ne fut pas vraiment étonnée quand la nymphe devina à quel élément elle apartenait : les êtres de la Terre se reconnaissent facilement entre eux, tout comme les Aquas, les Aeras ... Si toutefois Pixie ne s'était pas lourdement trompée au sujet de la dryade !

- Je suis effectivement une Terra ! Tout comme vous, je crois deviner. Je commence mes cours en seconde année, car j'ai déjà reçu un enseignement pendant deux ans. Mon nom est Pixie Widlëwick, et je suis une petite fée, mais ça, ce n'était sûrment pas la peine que je le précise ! Enfin sait-on jamais, on trouve de moins en moins de membre de mon espèce dans ces régions-ci.

Et même d'où elle venait. Pixie était en effet la seule petite fée de sa forêt, et les nymphes qui l'avaient un jour trouvée, bébé, endormie dans une fleur avaient été bien étonnée. Elles n'en avaient pour la plupart jamais vu ! Pixie, par la suite, n'en avait rencontré que très peu. Les grandes fées elles-aussi se faisaient rares, mais cela avait toujours été ainsi : elles n'aimait pas la compagnie d'autres races. *Des personnes bien orgueilleuses ... Elles ne se mélangent jamais ! Je ne pourrais pas, moi, vivre à l'écart des autres !*

La dryade lui adressa alors enfin un vrai sourire. Pixe fut étonnée de voir à quel point cela la changeait. Son visage semblait s'illuminer, malgré ses yeux qui gardaient leur lueur mystérieuse et distante. Cette jeune femme paraissait bien étrange. Mais la petite fée, bien que très curieuse, ne chercha pas à en savoir plus. Oh, elle aurait aimé connaitre ce qu'il se cachait derrière la tête de la jolie brune, mais ça aurait été beaucoup trop indiscret ... Alala ... quel ennui que les convenances !

La petite créature des bois ne s'était pas trompée : la nymphe était une Terra, et elle proposait de la conduire jusqu'au dortoir dudit élément. Pixie hésita. Elle ne voulait surtout pas que la dryade se dérangeât pour elle, et n'aimait pas rélamer l'aide des gens. De plus, les mésaventures qu'elle avait subies sur son chemin la poussait à la méfiance. Mais la jeune femme le lui proposait grande gentillesse, et quelque chose lui disait qu'il fallait en profiter, que la dryade n'était pas toujours ainsi. Peut-être était-ce encore et toujours ce regard distant qui lui donnait cette impression. Plissant les yeux avec malice, la petite fée répondit :

- Je veux bien. Mais, à condition que vous n'ayez rien d'autres à faire ! N'hésitez pas à me dire si cela vous embête, mais évitez quand même de me chasser à coups de pieds comme l'avait fait ce malotru de tavernier lorsque je lui avait demandé mon chemin, c'est très déplaisant, et surtout légèrement douloureux !

Elle éclate de rire. Non pas que ça l'ait amusée au moment de cette expérience, mais elle arrivait à se moquer de tout, y compris d'elle-même ! Et le souvenir de l'homme par la suite recouvert de boue bien fraîche, lui hurlant des imprécations et des insultes à ne pas mettre entre toutes les oreilles suffisait à lui faire oublier sa honte.

- Maîtriser mon élément ? Oui ... disons, les bases ! Suffisement en tout cas pour me venger des taverniers malpolis ! Vous avez un joli prénom Alina. Ce sont vos parents qui l'ont choisi ?

(hj : c'est pas grave, c'est les vacances )

Pixie était plus à l'aise à présent ... non, en réalité, elle était à l'aise presque tout le temps, et en toutes circonstances ! Même les regards étonnés qu'on jetait parfois sur sa petite taille ne la gênait aucunement. On lui reprochait souvent d'être ainsi, parfois à la limite du sans-gêne, mais qu'est-ce que vous voulez ? Ca nature la poussait à être ainsi ! Sa bonne humeur et sa malice la faisait de toute façon bien vite pardonner. Elle était touchée de l'aide apportée par Alina, et se mit à la suivre gaiement, déployant à nouveau ses ailes plus par paresse que par fatigue réelle. La dryade la devançait de quelques pas, répondant à ses questions au fur et à mesure qu'elles avançaient. Elle fut tout de même un peu étonnée lorsque celle-ci se remit à la vouvoyer, et très embarrassée lorsqu'elle lui appris qu'elle n'avait pas de parents.

" Excusez-moi, je ne voulais pas ... enfin ... désolée !"

S'embrouillant, elle préféra changer rapidement de sujet.

" Je préfère de loin le végétal ! Pour tout vous dire, moi et les pierres ... j'ai du mal ! Et je sais pas ... création, destruction, bof ... C'est toujours plus facile de détruire, mais tellement plus agréable de créer, que ce soit une jolie fleur, ou un arbre ! D'ailleurs, les petites plantes, fleuries ou pas, c'est mon truc. Regardez ! "

Elle ouvrit ses mains, et lentement, deux jonquilles naquirent entre ses doigts fins. Avec un sourire ravi, elle en piqua une dans ses cheveux, à côté de la rose qui s'y trouvait déjà, et tendit l'autre à la nymphe. Les deux grosses fleurs qui se trouvaient maintenant dans ses cheveux semblaient l'hérisser de deux oreilles de chat, mais elle ne semblait pas s'en rendre compte.

" Et vous, vous préférez quoi ? Et dites, je peux vous tutoyer, ça me fait bizare, vous êtes quand même pas une vieille ! "

Elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire.

" Euh ... faites pas attention, je dis souvent des bêtises ..."