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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyMar 10 Aoû 2010 - 9:40

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The Alleyway by Qinni


C'est petit...
C'est sans doute ce que vous penseriez si vous voyez cette maison pour la première fois. C'est vrai, c'est petit, ce n'est pas immense.
Mais qui habite ici ? Un démon mineur sans doute... Et bien non, le propriétaire, Saisei, est un berserker de niveau moyen, il gagne correctement sa vie, alors pourquoi une aussi petite maison ? Et bien entrez donc, ce n'est pas si petit à l'intérieur : une porte et deux fenêtre qui donne sur une entrée spacieus, mais sans plus. Un salon qui fait aussi office de salle à manger deux canapé, un fauteuil et une table suffise à orné la cheminée murale qui s'y trouve. La cuisine et assez menue, mais on a pas besoin d'être douze pour faire la cuisine. À l'arrière une petite porte de service, toujours verouillée, donne sur la rue de l'autre coté. En haut des escaliers étroits une salle d'eau en pierre claire et brute, la chambre principale est au bout du couloir, la porte que l'on trouve à m-chemin est la chambre de l'esclave, Dierebel... Elle sont identiques si ce n'est la taille. Les fenêtres sont ornés de lourd rideaux, parfois brulés ou déchirés.

Bienvenue.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyMar 10 Aoû 2010 - 13:50

Dierebel pénétra dans la maison avec retenue. Elle observait chaque recoin de la maison avec insistance. Ce n’était pas très grand, mais ça avait l’air confortable, même si un peu sombre au demeurant. La ruelle n’était pas rassurante, mais d’épais rideaux déjà bien abîmés par le temps dissimulaient les regards indiscrets. Deux grands sofas en cuirs usés entouraient la cheminée avec un vieux fauteuil en velours gris. Il y avait aussi une grande table en chêne verni avec deux bancs pour diner. La cuisine était un peu étroite et sentait l’humidité. A cet endroit, aucun tapis pour recouvrir le carrelage froid et élimé mais une petite lucarne en hauteur laissait passer le soleil fébrile. La fée passa sa main sur l’évier en pierre fatigué. Il était glacé et lisse comme la peau des morts. Il avait aussi un lourd garde-manger près du poêle à cuire rempli de bocaux en tous genres.
Elle se risqua à grimper l’escalier sans l’autorisation du démon pour assouvir sa curiosité.

L’étage semblait être plus entretenu que le rez-de-chaussée. Le papier peint n’était pas décollé, ni brûlé par endroit. Il y avait deux portes ouvertes sur trois. La première donnait sur une chambre étroite avec un petit lit de fer forgé recouverts de draps dépareillés. Une petite armoire en bois joliment gravé côtoyait la fenêtre. Une chaise vétuste se serrait entre le lit et un petit lavabo en porcelaine écaillée. L’autre porte laissait voir une grande salle de bain avec un baquet en bois immense. De nombreuses bougies s’étaient incrustées sur le carrelage vieilli du sol par de longues traînées de cire noire. Dierebel su que la dernière porte devait être la chambre du démon et elle n’osa pas l’ouvrir. Qu’aurait-elle découvert derrière ? Un cercueil ? Des instruments de torture ? Ou tout simplement un grand lit confortable ? Une vieille maxime disait que la chambre d’une personne était le reflet de son âme. Et elle ne savait pas si elle avait envie de savoir quel être l’hébergeait. La fée choisissait l’ignorance comme réponse de facilité.


Elle redescendit dans le salon et observa les cadres au dessus de la cheminée. De vieilles peintures à l’huile grisonnantes et éteintes d’une cité lumineuse dominant les champs ensoleillés et tranquilles. Cette image lui paru familière. Elle entortilla nerveusement une mèche de cheveux dorés autour de son index en réfléchissant. Puis lassée de ne pas pouvoir accéder à son souvenir, elle prit place dans le vieux fauteuil. Ses sourcils dessinaient une indécision étrange et lui donnaient un air mal assuré tandis qu’elle scrutait un pan de papier peint fané qui commençait à se détacher mollement du haut du mur.
Ça sentait la poussière et le rance, mais elle aimait cette odeur de vieux livre qui planait dans la pièce.
Son estomac gargouilla.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyMer 11 Aoû 2010 - 9:22

Saisei regarda la fée farfouillée partout.

Il sourit tendrement, pensant que la pauvre n'aurait plus que cet endroit pour vivre, il disait aux autres démons qu'elle était son esclave... Mais en réalité il ne la considérait pas comme telle. Plus une compagnie qu'autre chose, ça lui changerait de la voix railleuse et du métal froid de son ancêtre.
Il la laissa montée seule, ne s'inquiètant pas outre mesure de ce qu'elle aurait pu trouver. Il retira ses gants et les laissa tomber négligement sur la table du salon. Il s'assit dans un des sofas et laissa échapper un long soupir. La bataille l'avait épuisé, son ancêtre lui-même semblait fatigué car silencieux. Le démon plongea son visage dans ses mains et ricana nerveusement.

Ca y est... La citée est à eux !
Le démon resta ainsi un instant, les yeux fous et le cerveau en ébullition
. Le bois craquant sous les pieds de la jeune fée le sortit de sa stase et le fit sursauter. Il devait se détendre s'il ne voulait pas à nouveau utiliser son pouvoir... En tant que berserker Saisei devait faire attention à son adrenaline, un peu trop suceptible...
Il ramassa ses gants et se dirigea vers l'étage, il croisa Dierebel qui farfouillait encore.[/i]

"J'éspère que cette maison te plait, elle est petite mais je la préfère à un grand manoir froid et haustère." Il fit quelque pas mais l'interpella ensuite. "La nuit fut longue pour moi, je vais prendre un bain, tu veux bien nous préparer quelque chose à manger en attendant ?"

Après sa réponse, Saisei continua sa route et ouvrit la porte de sa chambre.
Elle était un peu plus grande que celle de Dierebel, un large lit à baldaquin trônait au milieu de la pièce, les draps était bleu sombre, orné de décorations dorés typiquement elfique. À droite du lit, une comode à trois tiroirs était entreposée sous l'unique fenêtre, était posé au dessus un vase vétuste sans fleur et une eau croupie. Le démon posa son épée dessus et ouvrit le tiroirs du milieu pour y prendre des habits propres, un gilet, un pantalon et quelque autres tissus.
Le démon se redressa et ferme le tiroir de son genou. Il reprit l'épée et l'accrocha à un porte manteau qui se trouvait derrière la porte. Il y accrocha aussi ses ceintures, ses gants et déposa à coté ses bottes. Lorsqu'il sortit il entendit la présence de Dierebel et étrangement ces sons distordus (casseroles, bocaux... ou autres) le rassurèrent. Il entra dans la salle de bain.

La salle était petite et la seule lucarne qui s'y trouvait ne permettait pas de laisser s'échapper la vapeur de l'eau chaude.
Le bain était une grande cuve de marbre blanche et rugeuse, presque clacaire... Dessous se trouvait un petit four, servant à faire chauffer l'eau, le bois se trouvait sur le coté. Saisei se mit doucement à l'ouvrage. Il empila quelques buches et alluma le feu. Il replit ensuite de moitié la cuve. En attendant que l'eau chauffe il entreprit de sa raser, depuis deux jours qu'il ne l'avait fait, son menton commençait à piquer...
Certes démoniaque, Saisei aimait être rasé, un héritage de son père adoptif, cela faisait longtemps qu'il ne se blessait plus en le faisant.
Il retira ensuite ses vêtements, taché de sang, il les roula en boule, notant de les nettoyer à la première occasion. Et alors qu'il entrait dans l'eau tiède son ancêtre vint lui parler.


*- Pourquoi les nettoyer toi ? Tu as la petite fée pour ça...
- Dierebel n'est pas vraiment mon esclave... Je ne lui ferait pas laver ses horreur pleine de sang...*

Saisei commença à se détendre, il sentit la marque disparaître peu à peu de son visage.
L'ancêtre, ennuyé, décida de visiter à son tour la maisonnée et surtout d'aller surveiller la fée.
Sous la forme d'un courant d'air il descendit les escaliers et rejoint la fée, où qu'elle soit.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyMer 11 Aoû 2010 - 11:34

Dierebel n'avait dit mot. Elle n'avait pas parlé à Saisei depuis son réveil. Il lui avait demandé de faire la cuisine, mais à vrai dire, Dierebel ne savait plus vraiment si elle en était capable. Se souvenait-elle d'une recette ? Elle avait seulement en mémoire le goût de certains plats qu'elle affectionnait : le chou blanc, la rutabaga, la patate douce, et l'acidité du citron vert. Elle sortit de sa torpeur assise sur le grand fauteuil gris et se dirigea vers la cuisine. Elle ouvrit tous les placards et sortis des casseroles, des planches à découper, des couteaux, deux grandes cuillères en bois et les observa avec curiosité. Ca sentait la poussière et ce n'était pas très propre, alors elle se décida à les rincer à l'eau froide.
Bon, pour commencer, il fallait allumer le poêle. Il y avait quelques bûches entreposées entre le garde-manger et l'évier. Elle craqua une allumette sur les charbons encore rougeoyants d'un précédent repas et y fourra du papier journal qu'elle trouva sous l'évier. Après quelques étincelles et deux ou trois regards inquiets, elle mit deux petits rondins de bois secs sur le début de feu et referma le poêle. Elle frotta ses mains entre elles et se pencha sur les bocaux.

Il y en avait de toutes sortes : en verres, en métaux, en bois, en cartons. Elle les ouvrait un à uns pour les sentir. L'odeur du canard lui sembla correcte, et bien qu'elle ne sut pas que cette étrange viande en fut, elle le plaça de côté pour le repas. Elle se décida ensuite à prendre un pot de crème et à éplucher puis découper en lamelles quelques pommes de terres rouges qu'elle placa dans une grande cocotte. Elle ajouta des oignons, du gros sel puis une cuillerée de crème généreuse. Enfin, elle posa une autre casserole avec le canard. Machinalement elle saisit une orange qu'elle pressa et qu'elle mélangea avec un peu de beurre à verser dessus.
Un sourire lui échappa. Cela lui revenait petit à petit.

Un courant d'air glacé lui chatouilla le cou. Elle frissonna.
- Sai... Saisei ?

Elle se pencha vers les escaliers et entendit le bruit rassurant des clapotis de l'eau du bain.
"Ma pauvre, une mouche a du se poser sur ton épaule ! Ressaisis-toi !" pensa-t-elle.

Elle mit la table, mais l'impression de froid ne la quitta pas. Elle pivota sur elle-même pour chercher d'où cela venait. Elle passa sa main près des fenêtres pour guêter un éventuel courant d'air. Un peu perturbée, elle vérifia que la porte était bien fermée. Elle avait l'impression d'entendre quelqu'un respirer mais elle n'aurait pas pu le jurer.
Un frisson la fit trembler. Pour y remédier, elle se rapprocha du poêle et mis quelques coups de cuillères en bois dans les plats.
Elle sentit un souffle dans son oreille. Un sursaut lui échappa.
- Il y a quelqu'u... Mince !

A force de regarder en l'air, la fée avait finit par tâcher sa robe. Une jolie goutte de crème perlait sur sa hanche. Nerveusement, elle chercha un torchon pour frotter, sans succès. Elle finit par rapprocher une chaise de l'évier et l'escalader pour passer le tissu sous l'eau. Maintenant, la sensation de froid était sur sa main. Elle la regarda avec insistance sans rien perçevoir d'anormal.
C'était sûrement tous ces chocs. L'oubli, le visage de Saisei couvert de sang et de comotions au réveil. La nuit agitée ne l'avait pas vraiment reposée. Et le manque d'explications du démon la tracassait. Avait-il tué quelqu'un ? L'ombre qui surveillait sa porte cette nuit ? Avait-il mangé quelqu'un ? Etait-il un vampire assoifé de sang près à la croquer ? Elle sauta de l'évier et se retourna dans tous les sens pour vérifier que toutes les tâches avaient bien disparues. Machinalement, elle prit le petit médaillon en cristal autour de son cou entre ses doigts. Un petit courant éléctrique la traversa et ses plaies, encore mal guéries et la picotèrent. Elle grimaça.
Ses ailes se raidirent brusquement, arrachant leur pansement. Dans le reflet de la casserole, elle vit deux ailes... Oui, rien d'extraordinaire... Mais elles étaient absolument en bon état. Elle lâcha brusquement le médaillon pour les tâter du bout des doigts.
Plus aucune douleur ni aucune erraflure. Comment était-ce possible ? Elle s'empressa de remettre le pansement en place. Elle jeta un coup d'oeil vers l'escalier. Plus aucun bruit. Elle souleva l'atèle sur son bras, et malgré le sang qui avait séché sur les banadages, il n'y avait aucune blessure.
Dierebel sourit. Oui ! Bien sûr ! Son médaillon !!! Il l'aidait à guérir plus vite !!! Elle s'en souvenait maintenant... Elle l'embrassa du bout des lèvres puis sortit les casseroles du poêle.

Un craquement de bois à l'étage indiquait que Saisei sortait du bain. Son sourire se dissipa. Le courant d'air froid sembla se glisser vers l'escalier puis disparaître. Elle posa les plats sur la table en poussant d'u revers d'aile habile les gants de son hôte puis s'installa dans le fauteuil en attendant qu'il descende. Par mesure de précaution, elle laissa ses bandages sur ses bras et ses ailes. Pourvu qu'il ne voit pas qu'elle aille mieux... Il pourrait lui voler son médaillon.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyMer 11 Aoû 2010 - 15:24

L'ancêtre s'était amusé à la faire frisonner, il regrettait de ne pas pouvoir être vu mais qu'importe, il allait bien s'amuser maintenant qu'elle habitait avec eux. Il la tortura encore un peu mais du se sauver lorsqu'elle prit son médaillon entre les mains, cet objet, pour une raison qui lui était inconnue, le repoussait violement à chaque fois. Le démon finit par entendre un mouvement qui indiquant que sa descendance en avait finit avec l'eau.

Saisei avait en effet finit de barboter et essuyait ses cheveux humide. Il ne les avait pas vraiment mouillée mais la vapeur se condensait tellement qu'elle se déposait partout, même sur les habits, Saisei ouvrit la petite lucarne aussi grand que possible et s'habilla rapidement. Tandis qu'il enfilait son pantalon il vit son ancêtre entrer par la serrure. Habituée Saisei ne se pressa pas.


*- La fée est plutôt tendue...
- Son nom est Dierebel, appelle là ainsi.
- Pourquoi faire, elle est ton esclave désormais... Tu devrais lui donner un sobriquet...*

Le démon entreprit ainsi de trouver des sobriquet ridicules à la jeune fée, Saisei l'écoutait d'une oreille disctraite et boucla sa ceinture avant de sortir. Tout de suite ses narines furent attirer par une douce odeur de nourriture. Saisei se passa la langue sur les lèvres et descendit les escaliers. Lorsqu'il entré il vit Dierebel sagement assise à l'attendre. Saisei la regarda, elle parraissait légèrement différente mais il ne saurait dire en quoi...

Saisei avait troquand son pantalon en bure pour un autre pantalon mais en lin, il était brun sombre, une ceinture l'empêchait de tomber trop bas sur les hanches du démon. Il portait un gilet court à manche longue directement sur son torse, et était pieds nus. Le tout était simple mais les coutures étaient très fines, et les quelques décorations qui se trouvait sur les épaules, le bout des manches, la ceinture et les extrémités du pantalon rappelleraient certainement à la fée les décoration qui se trouvent sur le sifflet de bois.
Le démon vint s'assoir en face d'elle et huma l'air.


"Ca sent très bon, meilleur que lorsque je cuisine... Tu as trouvé de quoi faire ?"

Tout en parlant Saisei saisit une assiette et servit la fée, sous les reproches de son ancêtre qui signalait que c'était à elle de le servir, Saisei l'ignora, comme d'habitude, en gardant le sourire. Il prit son assiette et se servit à son tour.
Culinairement parlant Saisei était un monstre, il n'y connaissait rien et malgré ses efforts ne s'améliorait pas. Aussi savoura t-il le repas, après avoir passé des années à manger sa propre nourriture, celle de Dierebel lui paraissait délicieuse... Malgré la provenance douteuse des ingrédients.

Après le repas, Saisei aida Dierebel à ranger la table et lui demanda ensuite de s'assoir avec lui sur un des sofa. Il avait le regard sérieux et grave.


"Maintenant que nous allons vivre ensemble, il y a des choses que tu dois savoir." Pour appuyer ses dires, Saisei prit les mains de la fée dans les siennes "Mon épée, ne la touche JAMAIS. Prévoyant la question qui allait suivre, Saisei enchaina. "Un esprit se trouve à l'intérieur, si quelqu'un d'autre que la chair de son sang le touche, il le possèdera immédiatement. Je suis l'un de ses descendants, je peux la prendre et encore, il reste dangeureux pour moi. Alors toi, ne la touche pas." Saisei attendit un moment avant de continuer. "Une autre chose, cet esprit est purement démoniaque, il peut sortir de l'épée et se promener dans les environs de l'objet, il ne peut intervenir sur les objets eux-même, mais il peut euh... Se manifesté euh..."
*Par une brise délicieusement fraîche sur la douce peau de ta petite protégé gamin...*
Saisei déglutit et rougit légèrement avant d'ajouter.
"Par du vent froid."
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyJeu 12 Aoû 2010 - 0:05

Dierebel mangea sans un mot et sourit en voyant Saisei poser ses couverts sur l'assiette vide. Visiblement, elle ne s'était pas trop mal débrouillée. Mais avec ce festin, il ne restait plus grand chose dans le garde-manger. Elle se dit que Saisei savait surement où le remplir de nouveau. Cela lui aurait fait plaisir qu'il lui propose de refaire à manger. Elle s'était au final bien divertie.

Mais le démon ne lui laissa pas le temps d'aborder la question. Il la fit s'asseoir, l'air grave, à côté d'elle. Il se mit soudain à débiter un flot de paroles comme elle ne l'avait jamais vu faire depuis les dernières vingt-quatre heures. Son air tendu l'inquiéta un court moment. Avant de la paniquer complétement.
Saisei avait pris ses petites mains tièdes entre les siennes, comme celle d'un parent qui fait une leçon de vie à l'un de ses enfants dissipés. Il avait surement sentit les doigts fins de la fée se crisper sur les siens.

Lorsqu'il eut terminé de parler, elle le vit rougir un instant à peine. Ses lèvres fendirent un sourire sur son visage.
Ah, l'idiot il cherchait à lui faire peur avec ses fichus courants d'air ! Il savait très certainement d'où cela venait et avait pour habitude, peut-être, lui-même d'être surpris par ce souffle froid sur sa nuque. Mais inventer cette histoire, c'était prendre la fée pour plus crédule qu'elle n'était. Elle se prêta au jeu.

"Oh oui, j'ai la même chose ! Cette bague toute tordue renferme l'âme de ma grand-mère... Les gens qui la touchent me disent qu'elle vient leur mordre le bras la nuit !"

Elle laissa un silence devant le regard perplexe de son hôte puis éclata de rire. Une mélodie cristalline qui faisait briller ses iris.
Elle se ressaisit.

"Plus sérieusement... Dis-moi que je n'ai pas à la toucher car elle est précieuse. Je comprendrais."

Visiblement, elle ne se rendait pas compte du danger.

"Quand au vent glacé, il doit venir de cette porte derrière l'escalier. Celle qui donne sur la cours..."
Elle lâcha les mains de Saisei pour lui indiquer la porte arrière de la maison.
"Elle n'a pas l'air très épaisse..." ajouta-t-elle en le regardant avec le plus grand sérieux du monde.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyMer 20 Oct 2010 - 19:56

Saisei regarda perplexe la fée lui répondre par une blague.

Il mit un moment à comprendre, l'humour n'était pas son point fort. Il comprenait l'humour elfe, il avait grandi avec, mais depuis qu'il voyagait avec son ancêtre il était de plus en plus senseible à l'humour noir. Tout autre forme d'humour lui était inconnu, et donc difficile à comprendre.
Il déglutit, cilla quelques secondes et soupira avant de faire un signe négatif de la tête


"Très bien jeune fille... Ne touche pas cette épée. C'est sans doute le seul ordre que j'aurais à te donner en tant de "maitre". Maintenant je vais me reposer, veille à ne pas te coucher trop tard"

Le démon se leva et sans un regard en arrière monta les escaliers.
Le bois grinça sous son poids, Saisei, machinalement, passa la main sur les murs, comme pour être sûr qu'ils étaient bien présent et solides. Avant d'aller dans sa chambre il fit un détour par la salle de bain et vérifia son état. Plus d'eau stagnante, pas de cheveux ou de poils après son passage, la vapeur s'étant dissipée, il referma la lucarne et rangea quelques objets avant de sortir et de pénétrer dans sa chambre.

Une fois à l'intérieur et la porte fermée il resta debout dos à la porte.
Il semblait en proie soudainement à... quelque chose. Son ancêtre vit, en ce moment, une chance pour lui de contrôler ce corps et vint tourner autour du berserk.


*Qu'est ce qui te tente tellement l'ami ? La fée ? C'est vrai qu'elle est plutôt joliment fichue... Et ces mots qu'on dit sur elle... Moyennant quelques pièces elle pourrait t'aider...*
*Tais-toi ! Misérable parasite ! Va donc t'occuper de ton ectoplasme et laisse moi en paix ! Dierebel ne sera jamais que mon esclave ! Rien de plus !


Le fantôme, visiblement choqué, s'éloigna sans attendre, il connaissait la puissance de la colère de son petit-fils, aussi n'insista t-il pas et disparut dans le pommeau de l'épée.
Saisei reprit lentement son souffle, il s'était retenu à temps de hurler. Il posa la tête sur la porte et décida de se coucher, il dénoua son gilet et sa ceinture pour s'allonger dans le lit et s'enroula dans le draps sombre.


Quelques pensées le frolèrent avant que le sommeil ne le gagne.

La cité, les démons, les élémentaires, Dierebel, son ancêtre... L'épée...


L'oubli.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyJeu 21 Oct 2010 - 11:49

Dierebel regarda silencieusement son hôte gravir les marches en caressant le mur. Avait-elle dit quelque chose d’inconvenant ? Il semblait perplexe, peut-être même gêné. Il n’avait pas rit à sa blague, il s’était juste contenté de lui répéter de ne pas toucher son épée. Et si tout ce qu’il lui avait dit était vrai ? Et si un fantôme possédait cette arme pour se dissimuler aux cœurs des âmes les plus curieuses ? Elle réprima un frisson.

Elle se mit à réfléchir à toute vitesse. Car l’aveu de Saisei voulait dire beaucoup. Non seulement qu’il était lui-même possédé, mais aussi, qu’une présence ectoplasmique la surveillait, quoique Saisei fasse et où qu’il soit. Dierebel n’était pas une grande connaisseuse du monde des esprits, cependant, il lui revint en mémoire quelques histoires inquiétantes qu’on lui avait racontées étant petite. Lorsqu’elle entendit le claquement de la porte de la chambre, elle resta interdite, les yeux vers les marches en bois. Et si elle était en danger ici ? Et si Saisei avait raison ? S’il avait tort, cela impliquait aussi pas mal de choses qui aurait fait fuir la fée en courant… Si le guerrier se croyait (mais juste se croyait) possédé, et qu’elle avait raison sur les courants d’air, alors son hôte avait une santé mentale bien fragile et dissimulait sa culpabilité d’être démon sous un ami imaginaire, un fantôme, contre qui il ne pouvait rien faire. Et cette idée, ça coupait toute envie de dormir à la fée.


Sa journée défila dans sa tête. Le sang, les marques, le fantôme. C’en était beaucoup pour elle. Nerveusement, elle tritura quelques minutes les plis de sa robe verte, offerte par Saisei. Intérieurement, même si le démon avait été d’une gentillesse bien étrange et elle n’avait rien à lui reprocher ou rien pour le juger comme tel, elle se promit de ne pas lui faire confiance entièrement. Pour se protéger.

Machinalement, elle se leva pour ranger la vaisselle et s’employa à astiquer la porcelaine limée par le temps. Une boule nerveuse se forma au creux de son estomac tandis qu’elle envisageait les différentes possibilités que révélaient l’aveu du Berseker. Elle ne pourrait pas dormir. Pas cette nuit. D’ailleurs, le soleil n’était pas encore couché. En essuyant la dernière casserole avec un chiffon troué, elle se fit la réflexion qu’elle aimerait lire, pour se rassurer, s’évader…

S’évader !!!

Mais oui, c’était ça la solution ! Elle allait sortir trouver un livre sur les artefacts et voir si Saisei pouvait lui dire la vérité ou était complètement atteint par la folie ! Ses ailes frémissaient à cette idée. Il fallait qu’elle en ait le cœur net.

Sans réfléchir d'avantage à un quelconque plan de fugue, elle déroba une veste un peu trop longue pour elle qui appartenait à son « maître », les mains encore humides de la vaisselle. Elle prit un soin monstrueux pour tourner la clé dans la serrure sans éveiller les soupçons. Elle jeta un coup d’œil inquiet vers les escaliers en ouvrant la porte. Personne. Pas même un courant d’air froid dans ses cheveux. Elle se glissa dans la rue et referma avec précaution derrière elle. L’air de la liberté lui caressa le visage. La fée ne pu s’empêcher de sourire.

Elle était dehors.


Arrow L’escapade


Il faisait sombre dehors à présent, et les rues pavées étaient emplies de démons qui se réjouissaient de cette nuit à venir. Beaucoup d’entre eux étaient des vampires qui, contraints de ne pouvoir s’exposer à la lumière du jour trop longtemps, avait rejoint leurs camarades aux coins des faubourgs sales et abîmés par la guerre. Dierebel tirait sur son capuchon nerveusement, serrant contre elle deux lourds ouvrages avec une reliure en or. Elle ne voyait que peu de femmes sur sa route, et ce n’était que des filles de joies. D'ailleurs, une démone à la peau rouge comme un rubis et aux yeux noirs comme l’enfer lui fit un clin d’œil, comme si elles faisaient partie de la même famille et qu’elles se connaissaient depuis toujours. La fée accéléra le pas. Pressée de se mettre à l’abri d’un danger qu’elle ignorait encore, elle fit sans doute un peu plus de bruit qu’elle n’aurait souhaité en tournant la clef dans la serrure…

Elle retint son souffle en pénétrant dans la maison. Il faisait un noir à perdre un enfant dans le salon. Mais visiblement, personne n’était là et le démon dormait à poings fermés dans sa chambre. En refermant la porte derrière elle, la fée mit tous ses neurones en actions pour se souvenir de l’emplacement exact des meubles. A tâtons, elle glissait sa paume tantôt sur la table, tantôt sur le dossier du fauteuil. Elle posa les livres sur le chêne usé d’une chaise et enleva le manteau en faisant le moins de bruit possible. Un démon éclata de rire dans la rue, elle sursauta en pivotant vers la porte. La rumeur d’une discussion enflammée s’éloigna. Le cœur de la fée palpitait comme jamais. Elle reprit les livres contre sa poitrine et gravit la première marche des escaliers.
Il fallait les mettre en lieu sûr, afin que Saisei ne découvre pas où, quand, ni comment elle avait pu les obtenir. La deuxième marche grinça. Fort. Elle rebroussa chemin. Avec ce poids supplémentaire dans les bras, impossible de ne pas réveiller le bois ancien de l’escalier. Elle glissa les deux ouvrages derrière les planches branlantes qui dissimulaient le vide sous les marches. Puis elle entreprit à nouveau de les gravir. Précautionneusement, elle sauta la seconde, mais la troisième grinçait au moins tout aussi fort… Dierebel serra les dents en regardant le premier étage comme but ultime.

Elle cru sentir un courant d’air froid sur sa main, agrippée à la rampe…

Plus que des livres, la fée cherchait à cacher une rencontre qui allait sûrement tout changer d'ici les jours à venir. Elle voulait protéger le "bijou étrange" qu'elle avait trouvé avec Simulacre, pour mieux l'étudier, le temps de l'apprivoiser. L'adrénaline qu'elle avait ressentit en le touchant, en le regardant, rien n'avait à présent plus d'importance à ses yeux. Elle avait bu une goutte de son pouvoir mais n'était pas rassasiée. La fée avait cru oublier la soif et retrouver la sensation enivrante de s'abreuver...

Lorsque l'impression de froid caressa sa main, elle eu d'ailleurs un réflexe bizarre. Une sorte de toc physique qu'elle n'avait jamais montré auparavant. Ses yeux, emplis de ses iris gris comme l'acier, se recouvrèrent totalement de noir, jusqu'à faire disparaître le plus petit grain de blanc qui puisse exister dans son regard. Ses narines se dilatèrent... Elle chassa l'impression glacée en frottant sa main nerveusement. Le noir de ses yeux disparu.
Oui, sans le savoir, en touchant l'artefact interdit, la fée avait quelque peu... changé.


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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyJeu 21 Oct 2010 - 13:47

Ca n'avait pas loupé.

Vile créature. De tous les élémentaires, les fées étaient celles que l'ancêtre préférait. Non seulement elles étaient belles mais en plus elles avaient cette cruauté envers les autres. Cette vanité si propre à leur race.
Bien sûr qu'il avait vu son abscence il avait vu les livres, sans voir leur nom où leur contenu.
Mais plus important : elle avait réagit différement. Le frisson de l'ancêtre ne lui faisait plus peur, ni froid... Non il déclenchait en elle quelque chose... d'innatendu.
L'ancêtre ricana, sans qu'elle ne puisse l'entendre et s'envola vers la chambre de sa descendance.
Il joua avec la poignée, la faisant bouger et grincée, histoire d'effrayer la fée : ton maître va se réveiller je peux te l'assurer !
Puis il traversa le bois de la porte et se rua sur Saisei.

Le démon rêvait sans doute, ou pas... Qui sait, mais il ne bougeait pas, son sommeil n'était pas violent ou douloureux... Mais lorsque l'ancêtre lui attaqua le cerveau il ne put s'empêcher de se réveiller, en proie à une très violente migraine. Il se redressa d'un coup sur son lit, le souffle rapide et court et la tête entre ses mains, les articulations de ses doigts étaient blanches tant il serrait son crâne. Immédiatement son humeur fut massacrante, qui ne serait pas en colère après un réveil comme celui-ci.


*- Debout gamin ! Elle est rentrée !
- Arg ! Silence vermine ! Je dormais !
- Elle t'as désobéi ! Elle était sortie de la maison, juste après que tu te sois endormit. Punis-la !*

Saisei déglutit et regarda la fenêtre : la nuit était tombée.
Sans prendre la temps de faire son lit ou d'enfiler son gilet, Saisei se rua sur la porte et l'ouvrit à la volée, la poignée, fragile, sauta de son emplacement et roula dans le couloir jusqu'au pieds de Dierebel. Elle n'avait clairement pas finie de monter les escaliers et sa position laissait deviner qu'elle tentait de ne pas faire de bruit.


* Vois-tu ? Regarde là bien... Elle était dehors, sans toi.*

Saisei pouvait surprendre la fée. Elle l'avait quitté, calme et soigné. Mais là il était décoiffé, son oreiller avait été cruel avec ses cheveux. Son torse nus laissait voir ses muscles puissants, il avait les bras tenant l'encadrement de la porte et sa clavicule ressortait encore plus. La fée pourra noter la présence de quelques trophée de bataille, cicatrices ou brulures. Son pantalon, certes soigné était pleins de mauvais plis. Son visage d'habitude si calme et détendu respirait maintenant la colère et la "mauvaise surprise". La couleur de ses yeux était d'un vert sombre, presque noir.
Il ne dit rien mais d'un mouvement interdit à la fée de bouger d'avantage et en quelques enjambées la rejoint. Sans même s'excuser ou la prévenir il la saisit par la nuque, fermement, sans pour autant lui faire mal. Et, encore plus étonnant, respira ses cheveux profondement.

L'ancêtre ricanait et jubilait. Depuis longtemps il avait appris au "poussin" les trésors d'une femme... Mais l'un de ses trésors de beauté : les cheveux, ne servent pas qu'à mettre en valeur la silouhette ou le visage. Ils retiennent aussi efficacement les odeurs.
Le berserk sentit alors le vent, la rue, les démons, le sang... Les cendres des braseros qui éclairaient les rues. Elle était bien sortie dehors. Sans son autorisation.
Les démons serra les dents, à les faire grincer et relâcha son étreinte de la fée sans pour autant s'en éloigner. Il faisait facilement deux têtes de plus qu'elle.


"Une petite voix me dit que vous êtes sortit... Dierebel. Pourquoi ? Où et combien de temps ?"

Le ton était froid, sans appel et n'intimait pas d'être ignoré.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyJeu 21 Oct 2010 - 23:39

Trop tard. Trop tard pour faire demi-tour vers la cuisine et faire semblant de boire un verre d’eau. Trop tard pour s’allonger sur le canapé et tromper l’ennemi en simulant de s’y être assoupie après le repas. Trop tard pour rejoindre le garde-manger et prétexter une fringale nocturne.

Trop tard pour mentir.

Elle était prise au piège.

Dans le noir du couloir, après les cliquetis de la poignée et le violent battement de la porte contre le mur, le silence brisé par leurs deux souffles. Petit à petit, la fée relève la tête, découvrant les mèches hirsutes de son maître, entremêlées devant ses yeux noircis par la colère. Son torse, même dans la pénombre, laissait entrevoir les muscles saillants d’un soldat criblés de cicatrices qui se soulevaient au gré de sa respiration comme une menace. Elle voulu courir dans le sens inverse, mais elle savait que la fuite ne ferait que déchaîner la haine de Saisei.

Il se rua sur elle, la saisissant par le cou. Elle tressaillit en baissant la tête et plaquant ses mains sur les siennes, presque en le griffant pour le dissuader comme elle pouvait. Lorsqu’il inspira de toutes ses forces en plaquant son nez sur son crâne, elle cria en cherchant à se détacher. S’il ne l’avait pas tenu fermement, elle serait passée par-dessus la rambarde sans ménagement.
Il la lâcha et elle se raidit en plongeant son regard dans le sien. L’adrénaline qui montait était comme l’écho de l’artefact dans ses veines. Elle rougit. Elle avait le sentiment que la pierre précieuse avait marqué au fer rouge ses émotions et qu’elle se trahissait à chaque regard. Cette puissance qu’elle avait acquise à peine une heure auparavant, juste en frôlant l’étrange bijou, ne la quittait pas. Et il lui sembla un alors que sa peur, en un instant, aurait pu devenir la pire violence dont elle eu pu être capable. Elle ravala sa salive.

"Une petite voix me dit que vous êtes sortit... Dierebel. Pourquoi ? Où et combien de temps ?"

Son visage était trop près du sien, elle sentait la chaleur de sa peau traverser l’espace. Ses bras encore glacés par la brise nocturne semblaient entrer dans le halo de son aura. Il sentait les plumes d’oies qui se tapissaient dans son oreiller et ses draps. Elle balbutia si imperceptiblement, qu’on aurait pu croire qu’elle gémissait. Le bout de son nez encore empourpré de son escapade interdite trembla. Elle tenta de reculer d’un pas, intimidée, ne connaissant pas l’expression du visage de Saisei et ne sachant à quoi s’attendre. Mais ses ailes entrelacées dans leurs bandages butèrent sur la rampe. Elle le soupçonna une courte seconde d’être à deux doigts de l’étrangler. Il fallait qu’elle trouve quelque chose à dire avant que son intuition ne devienne réalité.

« J’ai… J’ai vu une fée. Par la fenêtre. Je l’ai suivie jusqu’à la grande porte avec les symboles. J’avais besoin de parler à quelqu’un. Quelqu’un comme moi. Je n’ai pas vu passer l’heure. »

Oh… Elle ne mentait pas vraiment. Elle omettait juste son passage à la bibliothèque. Et oubliait au passage qu’elle avait croisé la fée par hasard, perdue dans le dédale de la cité. C’était pour le « bien » de son maître, et pour le sien. Elle devait connaître l’existence réelle ou non du fantôme supposé dans l’épée et les pouvoirs de son étrange médaillon. Et quant à sa rencontre… Devait-elle mentionner qui était cette fée ? Ce qu’elle lui avait proposé ? Ce qu’elles avaient découvert ? Ce qu’elles avaient manigancé ?

« Je n’ai rien fait de mal, j’ai juste besoin de me rappeler qui je suis. Il ne m’est rien arrivé, je sais me protéger. Je n’ai parlé à personne d’autre. »


Sa voix un peu mal assurée démasquait sa gêne. Elle baissa les yeux. Elle cru entendre une petite voix ricaner au fond d’elle. Qui la félicitait d’avoir menti. C’était comme si elle se sentait soulagée de dissimuler ses secrets, ses questions, ses peurs. La vérité.

Elle ne se rendit alors seulement compte que Saisei l’avait vouvoyée. Avait-elle perdu sa confiance ? L’avait-elle gagnée jadis ? A l’idée qu’on puisse lui faire confiance, elle se mit à rire nerveusement. Elle plaqua ses deux mains sur son visage pour mimer les sanglots et camoufler son rictus incontrôlable.

« Les fées sont nées pour séduire, gagner. Il leur est tout permis, même le pire mensonge qui soit peut, entre les lèvres d’une fée, se révéler la plus inébranlable vérité. » sonna la voix de sa mère dans un coin de sa tête.

Elle reprit son souffle, le regard humide, encore touché par sa gausse imprévue. Pourvu qu’il ne voit rien !

« Je suis désolée… Je ne pensais pas à mal faire. »


Au moins, ça, c’était sincère.

Elle releva son visage pour plonger son regard dans celui du soldat démoniaque. Son regard ne semblait pas s'émouvoir. Il écoutait. Le réveil avait du être brusque car elle remarqua à cet instant l'épi disgracieux qui pliait ses cheveux. Le clair-obscur qui possédait délicatement l'escalier à cette heure tardive avait mis du temps à dessiner, dans la rétine de la fée, la silhouette presque parfaite de son hôte. Elle se rendit alors compte que son visage, dans la petitesse du couloir, était presque contre son torse. Plaquée contre la rampe, elle chercha délicatement, sans oser montrer sa gêne soudaine à se dégager de la marche où il la tenait, du regard, fermement immobile.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyVen 22 Oct 2010 - 9:27

Un soupir. Un simple soupir vint lui répondre.

Un de ces soupir fatigué, las que l'on ne souffle que lorsque l'on en sait pas quoi répondre d'autre. Lorsque l'on souhaite être polit, ne pas mettre de l'huile sur le feu... Lorsque l'on sait que l'on ment. Oh il l'avait deviné, elle mentait bien, mieux que lui en tout cas.
Le démon renversa sa tête en arrière tout en lâcha son emprise sur le cou de la fée. Il sentit le chatouillement caractéristique de cheveux sur ses doigts malgré qu'il l'a lâché, il pivota son poignet pour laisser ces minuscule trophés tomber sur le sol et se frotta les yeux encore embués de sommeil.
Tandis qu'il étouffait un baillement dans sa main le démon fit signe à la fée de descendre les escaliers.
Il la suivit en silence tandis que le bois grinçait pour leur poids.

Tout en descendant Saisei secoua vivement ses cheveux. Pour se coiffer ? Allons bon, n'avez vous jamais secouer vos cheveu pour les aérer ? De l'air frais sur son crâne ne pouvait lui faire que du bien. Son ancêtre gravitait autour de lui, sussurant des insultes, des menaces ou même des idées de punitions pour la fée.


*-Tu dois être plus stricte ! Elle va finir par penser qu'elle est ton égal, ou pire !
...
-Tu ne répond pas, tu veux encore te débiner ? Regarde la bien ! Prend la à son propre jeu ! Si tu veux je vais t'y aider... Tu sais que j'aime piéger les gens...*

Le berserk s'arrêta en bas des escaliers et regarda la silouhette de la fée devant lui. Il posa sa main sur son épaule et lui souffla de ne plus bouger.
Lentement, les mains vers les cuisses pour trouver les meubles, il s'approcha de l'endroit où il avait laissé une lampe à huile et s'employa à l'allumer. Il la porta ensuite jusqu'à la table du petit saln. Là, tout la pièce pouvait être éclairer. Saisei s'assit sur l'un des fauteuil et regarda quelque seconde la fée, le menton entre ses mains.


[g]"Sert moi à boire, de l'eau."[/g]

Tandis qu'elle se dirigeait vers la cuisine (peu éclairée mais on peut voir où on va) Saisei ne la quitta pas du regard. L'ancêtre lui tournait autour d'elle, notant les changement, les détails qui auraient changer en elle. Saisei le voyait, l'entendait...
C'était un homme, grand, mince, Saisei lui ressemblait beaucoup. Ses cheveux étaient néanmoins plus clair, ses yeux rouges, et ses oreilles plus basses. Un sourire mesquin afficher sur le visage, du moins la moitié que l'on pouvait voir (https://2img.net/r/ihimizer/img513/1720/tengu.jpg]lien). Isaac, car tel était son nom, cachait la moitié gauche de son facies par un masque rouge. Il portait des habits ample et vaporeux, augmentant son état de fantôme, ainsi que quelques armures simple tel que ses épaulières de plumes, doublant sa carrure. Note importante : Ses ongles étaient tout aussi empoisonné que ceux de Saisei. La différence réside dans leur couleur. On pourrait croire que Saisei à les ongles sales, alors que Isaac les a rouge, et l'on devinait que ce n'était pas un homme à se colorer les ongles pour rire.
Il tournait autour d'elle, puisqu'il ne la voyait pas et ne le "sentait" pas vraiment si ce n'est en courant d'air, il ne se gênait pas pour poser un main sur la hanche pour mieux tourner, regarder sous sa jupe... Hein ? Non pas pour des indices, jusque pour son plaisir personnel. Et soudain il La vit.
Dierebel avait sans doute noter le vent qui tournait autour d'elle depuis quelques minutes, elle pu soudain le sentir partir en direction de Saisei, ses cheveux pourraient en témoigner. Saisei qui n'avait toujours pas bouger : la transperçait du regard. Peu de temps après que le vent soit partit vers lui, la fée aurait pu jurer voir les pupilles de son maitre trembloter et rougirent légèrement.

Intérieurement Saisei était en proie à un violent accès de rage. Il sentait la marque tout doucement revenir sur sa joue et tentait de la contrôler. Il déglutit avec peine pour repousser un dernier assaut et passa sa main sur sa joue douloureuse. Son ancêtre lui soufflait ses découvertes et la fée revint, un verre à la main. Saisei la remercie lorsqu'elle le lui présenta et l'invita à s'asseoir en face de lui. Il prit son temps pour boire quelques gorgée, retirer le gout désagréable du sommeil dans sa bouche et soupira, apaisé, pour ensuite poser le verre, froid, sur sa joue.
Il ouvrit les yeux, vert, et fixa la fée.


"Sui-je un mauvais maître ?" Il laissa quelques secondes passer puis continua "Non, je me demandais sincérement si je suis si mauvais que ça. C'est vrai après tout... Vous avez une chambre pour vous toute seule, vous pouvez manger, boire autant que vous en avez besoin. Vous pouvez aller librement dans la maisonnée sans vous soucier de moi... Oui. Je suis un mauvais maître. Je devrais vous traiter comme le font mes collègue démon : à la cave, enchainé, au pain sec et à l'eau !" Les yeux se Saisei se plaissèrent et ses traits se crispèrent, la colère gagnait peu à peu sans exploser pourtant. "Je suis un mauvais maître ?" Et pour la première fois devint Dierebel, Saisei eut un sourire mauvais. "Tu crois que je n'ai pas deviné que tu mentais ? Cette... Fée que tu as rencontrer est un prétexte ! Les maîtres ne laissent pas leur esclaves courir dehors, si ce n'est pour s'en débarassé. Te rend tu compte de la chance que tu as eu de revenir en vie ?! Il pointa la fenêtre de doigt, se contrôlant de moins en moins. "Tu vas me dire maintenant qui tu as rencontrer. Et pourquoi il t'as donné cette... bague !"

Oui, l'ancêtre avait vu la bague, il avait même parler à Saisei des livres sous l'escaliers, des réactions étranges et différentes de la fée. Mais chaque choses en son temps. Le berserk expira fortement, tentant de retrouver son calme et sa sérénité. Lorsqu'il entendit le nom de "la généreuse fée" Saisei chercha dans son esprit qui ce Simulacre pouvait être. L'ancêtre lui souffla quelques noms : Lafaux, la f(au)lle. Autrement dit : tu très haut gradé à ne pas touché. Il se laissa tomber en arrière dans le fauteuil et regarda le plafond. Le verre dans les mains, balants sur ses cuisses.

"Moi aussi Dierebel, je veux savoir ce qui vous est arrivé. Votre escapades à la bibliothèque ne pouvait-il pas attendre ce soir ? Ou demain ? J'ai juré par le passé de vous protéger contre les démons. En tant que maître, je me dois de faire de même. Sortir seule était de la folie. Vous êtes belle, et les démons sont attiré par la beauté.

Il souffla une dernière fois et regarda à nouveau la fée, l'air las et fatigué.

"La prochaine fois demandez-moi."

L'ancêtre était outré. Il hurlait, vociférait et griffait (inutilement car ectoplasme) sa descendance. La traitant de faible, d'elfe, de sentimentale. Le berserk se leva et se dirigea vers les escaliers, ouvrit la marche où Dierebel avait caché les livres, les pris et les inspecta légèrement, juste de la couverture, pour ensuite les poser sur la table devant la fée. Il tenta d'ignorer les hurlement de son ancêtre et désigna les livres à Dierebel.

"Ils allaient prendre la poussière. La bibliothèque vous aurez tuer si vous les abimiez."

Sans se rasseoir il prit son verre d'eau et le finit. Alla le poser à la cuisine et s'arrêta vers les escaliers.

"Je vais me rhabiller, ne disparait pas. Je vais t'aider avec ces livres, si tu veux bien."

Puis il disparut dans les escaliers.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyVen 22 Oct 2010 - 10:55

Dierebel resta interdite, assise dans ce fauteuil trop grand pour elle. Tandis que Saisei l’assenait de reproches, elle du faire un effort colossal pour se retenir de se lever et de courir s’enfermer dans sa chambre, l’oreiller sur ses oreilles. Elle écoutait sans répondre, les yeux dans le vague. Pour ne pas laisser exploser cette colère, la fée se concentra alors sur les deux reliures posées l’une sur l’autre sur la table basse. Pendant qu’elle entendait l’écho des brimades de son maître, elle fixa les couvertures avec intensité… Car elle avait maintenant la réponse. L’ectoplasme existait vraiment. Et en plus, il devait parler à Saisei. Car s’il était un démon, il n’était pas un devin, ni même un oracle.

Dans sa réflexion, et surtout pour dissimuler sa colère, elle était absorbée par la gravure de cuir du livre posé face à elle. Il lui semblait que les pages se mirent à tourner seules, qu’elles s’animaient sous ses yeux. Son esprit se glissait de ligne en ligne, sa curiosité se mourait à chaque virgule et retrouvait la vie à chaque point. Il lui semblait retrouver une fièvre qu’elle avait perdu depuis longtemps, celle de chercher, de vouloir comprendre, de découvrir. L’odeur âcre et fugace du papier sillonne entre ses narines. La fée a déjà apprivoisée ce parfum étrange… Quelque part. Loin de la maisonnette hantée dans laquelle elle s’évertue de vivre jusqu’à ce que le souvenir de sa vie s’impose à sa mémoire endormie. Elle avait déjà fait ce rêve…

Elle releva la tête, mais elle n’était plus chez Saisei. Autour d’elle, une chambre de bonne cossue dans un désordre saisissant. Les tapisseries sont anciennes, ça sent la poussière et le vieux. La forme pyramidale de la pièce prouve qu’elle se trouve sous le toit. Jusqu’aux angles des murs qui se plient pour pointer le ciel, des piles de livres, entassées sous des fioles et des verres vides. La mélodie du feu qui crépite dans la cheminée est brisée par le tintement léger d’une goutte sauvage, enfuie du robinet pour aller s’écraser sur la pierre élimée de l’évier. Sa main caresse le velours du fauteuil vert dans lequel elle se trouve. L’endroit lui est familier. Pourtant, elle est inquiète.

Son visage pivote vers la gauche, faisant flotter autour d’elle l’odeur délicate de ses mèches gracieuses. Son regard se pose sur un matelas, qui à même le sol, est jonché de couvertures, d’oreillers et de robes d’une coquetterie exacerbée. La tête de ce lit improvisé se heurte au bois vernie d’une grande bassine enfouie sous les draps de bains qui sèchent à son bord. Elle se lève et glisse sa paume distraitement sur le bois précieux de la table qui, entre les assiettes sales, les livres et les flacons en tous genres, s’use et se lime. Pas à pas, aussi précautionneusement qu’une mère va à la porte de la chambre pour entendre le souffle tranquille de ses chérubins endormis, la fée s’avance vers la fenêtre entrouverte. Les étoiles scintillent de mille feux dans l’immensité céleste. Rien n’obscurcit l’horizon, sauf peut-être la grande tour, là, en face. De la rue, on entend le flot lascif, presque impalpable, des pas, des rires et de la musique. Ca sent le vin chaud et les beignets, l’évaporation de la pluie qui se détache des tuiles centenaires. Pas de cris, pas de pleurs, pas de démons. Juste des êtres joyeux et insouciants qui profite de la pudeur des brises nocturnes pour se promener dans les ruelles sûres et chaleureuses de la cité.

Alors pourquoi ce sentiment d’angoisse ?

Dierebel sent son cœur battre un peu plus fort, ses doigts se crispent contre le carreau frêle. « Je connais cet endroit, mieux que je ne me connais. » se dit-elle, « Je connais cet endroit, j’y ai vécu. ». Elle pivote sur elle-même pour inspirer l’air de la pièce un peu plus fort et calmer les battements sourds qui tendent à exploser sa poitrine.

« C’est chez moi, je suis en sécurité. En sécurité… »
se répète t-elle à voix basse comme pour se rassurer.

Dans sa torpeur étrange, un détail l’intrigue. Il y a un grand miroir ovale, bordé de fer habilement forgé. Il est là, debout et fier, dégagé de toute pile de livres et autres babioles. Près de la porte d’entrée. Elle laisse ses pieds caresser le parquet froid jusqu’à l’atteindre. Mais même si elle tente de calmer son souffle court et cette nervosité qui l’assaille, son cœur ne cesse de redoubler d’efforts et de tambouriner douloureusement son thorax. Face à elle, son reflet, comme elle n’en a jamais eu le souvenir. Dierebel y voit une fée magnifique, suave et féminine. Ses cheveux sont fluides, des boucles brunes s’entrelacent entre elles comme les lianes délicates des céropégias. Son visage est coloré, ses joues rebondies. De son fier décolté jaillit une poitrine généreuse et impudente, boursoufflée par un corset invisible. A la pointe de ses tétons, cachés sous le tissu, de nombreux pendentifs s’entrechoquent. Dont le médaillon de cristal et le sifflet de bois qu’elle possède encore aujourd’hui. Sous sa robe couleur orchidée, on devine une jeune femme à la gourmandise insatiable : aucune maigreur ne se laisse transparaître, au contraire. Presque rondelettes, ses formes généreuses lui rappellent celles d’une succube. Sa peau est douce, pleine de vie. Ses traits soigneusement maquillés. Et dans son dos, irisant la lumière des bougies et de l’âtre, deux longues ailes couleur cuivre palpitent au gré de ses battements de cils.

Entre son index et son majeur, elle saisit une mèche de sa chevelure. Ses pensées vagabondent tandis qu’elle fixe avec insistance le huchet gravé autour de son cou. Elle ferme les yeux. Mais l’odeur des livres disparaît. La chaleur du feu qui vit à deux pas d’elle, s’éloigne doucement. Il lui semble s’alourdir et sentir s’éveiller chacun de ses membres. Ils sont fatigués, douloureux. Sa peau la tiraille et la gratte. Et la boucle auburn entre ses doigts devient un épi rêche.

Lorsqu’elle rouvre les yeux, elle ne voit que Saisei. Ses cheveux indisciplinés, noirs comme la tristesse, dissimulant l’iris vert qui la dévisage. Prêt à disparaître dans l’escalier. La lumière lui revient, brûlante et saisissante dans le creux de son estomac. Elle projette le livre au sol, brusquement. Elle se met à rire. Puis à pleurer. Ca dure une bonne minute. Une minute insoutenable. Et soudain, en baissant la tête sur ses genoux, elle agrippe le sifflet à pleine main et se lève pour le mettre sous le nez de son maître. Elle lui barre le passage.

Elle veut dire quelque chose, ça reste coincé dans sa gorge. Elle gigote, inspire, tente de retrouver son calme. Elle a besoin de faire les cent pas autour de lui pour articuler quelque chose de cohérent. Sa tête bourdonne, ses oreilles fourmillent, l’excitation tord son ventre sans pitié. Dans une dernière tentative, elle se jette face à lui. Sa paume glacée va chercher la sienne. Enfin, elle peut parler.

« Saisei, je ne sais toujours pas qui tu es, ni où nous nous sommes rencontrés. Je ne sais pas encore qui je suis, ni d’où je viens. Mais je sais quelque chose. Je l’ai entendue, cette chose qui nous lie. Avant de perdre la mémoire, j’étais chez moi. J’habitais une cité paisible dans une chambre sous les toits. Là où je vivais, je voyais l’horizon être fendu d’une grande tour qui perçait le ciel. Et j’avais peur, je ne sais pas de quoi, mais le silence m’a inquiétée. Alors j’ai voulu t’appeler. »

La fée se secoue d’un sanglot qui happe l’air avec maladresse. Impossible de savoir si elle est contente de lâcher ce qui la tracasse ou complètement désespérée.

« J’ai voulu t’appeler car je savais que face à cette menace invisible, tu serais le seul à pouvoir m’aider. Néanmoins, au moment où j’ai souhaité le faire, je savais que je devais mûrir cette décision. Car nous n’étions pas amis, nous avions un pacte. Je tremblais même à l’idée de te demander cette faveur, bien que je sache que tu me la doives, je craignais de te faire face. »

Elle renifle, ébranlée. Les mots se débinent entre ses lèvres. Il peut être difficile de la suivre.

« Et ça, je ne l’ai pas rêvé. J’ai ‘’vu’’ ! Je sais que ce moment a existé. »

Elle desserre son étreinte pour lui glisser entre les doigts le sifflet. Pour qu’il comprenne.

« Avant même que j’ai pu t’appeler, ‘’c’est’’ venu. Brutalement, sans prévenir. C’est à cause de ‘’ça’’ que j’ai perdu la mémoire ! »


Elle se met à trépigner sur place en serrant le poignet de son hôte d’une force inconnue. Sa voix change, son ton se calme, son essoufflement s’apaise. Elle ferme les paupières à les en faire plisser et lorsqu’elle les rouvre, Saisei et Isaac peuvent contempler le regard froid et empli de vanité qui les a devancé quelques mois auparavant. Alors elle se met à réciter avec une douceur menaçante :

« Trois fois j’aurai besoin de m’aventurer ici, trois fois je t’appellerai et tu seras mon serviteur. Trois aubes jusqu’aux crépuscules. Tu devras me défendre, m’obéir, me subir. Sans jamais me trahir. »

Les pupilles noyées de larmes, elle s’écarte alors violemment. Elle chasse sur ses joues les traces de son chagrin. Elle reprend le précieux instrument de bois contre sa poitrine en sillonnant nerveusement du bout du doigt les gravures sublimes. Elle baisse la tête, un soupir nerveux vient chasser un dernier sanglot dans sa gorge.

« Si tu es venu me chercher aux portes de la cité… Avoue-le. C’est pour le récupérer. Tu n’es jamais venu pour moi, ni voulu me rendre esclave. Si tu me chouchoutes autant et passe mon caractère indigne sous silence, c’est parce que tu as peur de perdre ce truc avant même d’avoir honoré notre contrat. »

En reculant, pas à pas, elle plante ses yeux dans ceux du démon. Quand ses reins heurtent le fauteuil derrière elle, elle accuse Saisei en reprenant le flot de ses paroles avec un ton monocorde :

« Tu es en droit de me haïr, de me juger, de me mépriser. Mais je te défie une seule seconde de te mettre à ma place. D’être, d’exister, sans savoir d’où l’on vient, ce que l’on est. Le doute, mes doutes me torturent, me tuent à petit feu. Qui sont ses gens qui m’insultent et crachent à mes pieds ? Pourquoi me traitent-ils de fille de joie ? Pourquoi les prostituées me sourient-elles ? Quand je suis sortie, ce n’était pas pour te désobéir, c’était parce que j’étouffais. Je n’ai pas le souvenir d’avoir été une femme qui a perdu sa vertu pour de l’argent, et même si j’ignore encore la vérité, je sais au fond de moi qu’ils ont tort. Je ne sais pas comment l’expliquer, je ne sais pas si tu es capable de me comprendre mais je suis sûre de ça. Ils se trompent ! Quand on a perdu sa dignité, on est marqué au fer rouge, on le sait au plus profond de soi. Et même l’amnésie ne peut effacer ça. »

Ses iris acier se perdirent dans le vide pour contenir de nouvelles larmes.

« Toutes ces babioles que j’ai autour du cou, que j’avais dans les poches quand tu m’as trouvée… Je sais qu’elles peuvent me mettre sur la piste. Je le jure, je te promets, je n’ai jamais pris aucun risque en sortant d’ici. La bibliothécaire n’a jamais remarqué que je n’étais pas une démone et ne m’a pas soupçonnée une seule seconde d’être une esclave. Sinon, je serais partie. Certes je me suis égarée sur le retour, mais, et saches-le, c’est parce que j’ai vu une fée que je me suis permise de lui parler. Elle a apprécié que je sache lire et m’a demandé de devenir son esclave. Mais je lui ai dit que je t’avais suivi sciemment toi, pas un autre, toi, et que je murirais ma décision demain au matin en t’en parlant. »

Elle ramassa le livre jeté au sol et le frotta nerveusement d’un revers de main en se rasseyant.

« Non Saisei, tu n’es pas un mauvais maître, loin de là. J’ai même de l’affection pour toi et te suis reconnaissante de ta patience. Et cela, quelques soient tes intentions profondes. Mais, et la demande de cette fée le prouve, je ne pense pas être une mauvaise esclave. Le problème n’est pas de manger ce que je veux quand je veux, ni même de dormir dans un lit chaud… Le problème c’est que je pense être bien meilleure à d’autres choses qu’à la cuisine et au ménage. Ordonne-moi ce que tu veux, mais cesse de me prendre pour une fille qui n’a aucun amour-propre ni aucune éducation. Que je sois esclave, ou pas. Je pourrais t’être bien plus utile à d’autres choses. »

Doucement, elle saisit la bague et la dépose sur la table, sur le second ouvrage.

« Et puisque tu tiens tellement à le savoir, il s’appelle Simulacre Arkana. C’est le sous-fifre de la Faux. Quelque chose comme ça. C’est un garçon fée, c’est rare ! D’où ma fascination… C’était la première fois (je crois), que je voyais un frère. »
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyMer 17 Nov 2010 - 9:18

À peine avait-il atteint l’escalier que la Fée vint secouer le sifflet sous son nez.
Le démon, dans un reflexe de combattant se recula d’un pas et amorça un mouvement pour attraper cette chose qui bougeait juste en dessous de son nez.

Lorsqu’il se rendit compte qu’il s’agissait du sifflet il s’arrêta et écouta la fée… Sans pour autant comprendre ce qu’elle voulait. Il la suit du regard, impuissant et surpris. Il tente de l’aider en lui posant des questions simples, courtes… Mais cela n’a pas l’air de l’aider. Puis sa main démoniaque réceptionne sa fragile petite main de fée, il sent les os fins à travers la peau blanche. Il relève les yeux pour se plonger dans les siens.
Il l’écoute, patient et concentré. Il reconnaît qu’elle parle de la cité avant que les démons ne la prennent de force, il reconnaît cette fameuse « tour des vents ». Il la situe dans la nouvelle citée et se dit donc que cette chambre devrait ne pas être loin…
Mais Dierebel continue de parler, Saisei se concentre à nouveau pour suivre les paroles coupées de sanglots de la fée. Il a du mal à la suivre, elle semble parler de plusieurs choses en même temps. Il a beau se concentrer sur ses paroles il lui semble qu’elle tourne en rond. Et puis elle parle de « ça ». Elle-même ne semble pas savoir de quoi il s’agit.

Il tiqua lorsqu’elle se mit à serrer le poignet du démon, elle se calme enfin, Saisei se laisse faire, si ça peut l’aider… Il la regarde, attendant la suite, mais lors qu’elle ouvre les yeux Saisei a un mouvement de recul, il reconnaît cet acier froid qui a gagné la course contre lui, qui le toisait dans la victoire alors que lui même avait perdu. Il serra le poing, Dierebel pourra sentir les veines gonflées sous la pression. Mais plus important le visage du démon se renfrogna, il ne laissa plus aucune expression transparaitre si ce n’est ce même visage, dégouté et blesse dans son égo d’homme d’avoir perdu contre une femme.
Isaac susurrait des paroles au gamin, rien que le gamin ne devinait pas.

Et puis les larmes effacent l’acier froid qui défiait les démons pour à nouveau laisser place à la faible fée. Saisei sent sa poigne lui lâcher le poignet, et le sang affluât dans sa main, la lui rendant. Il regarde à nouveau la fée et lui le sifflet dont elle parle. C’est vrai il avait voulut le récupérer, n’ayant pas de nouvelles d’elle depuis, trop, longtemps, il pensait qu’elle était morte, c’était tellement fréquent… Il se disait que c’était dommage d’avoir perdu son petit sifflet, aussi c’était-il mis en quête de le retrouver. Sa recherche l’avait mené à la citée, et on lui avait rendu le sifflet avec un cadeau en plus : Dierebel.

Il n’avait pas prévu cela, mais faisait avec. Ce n’était pas toujours facile, déjà par le passé son ancêtre avait soufflé de la violer, poussant ses instincts d’incubes à prendre le dessus, maintenant qu’il « vivait » avec elle ; ces idées lui était murmurées sans arrêt. Qu’est ce qui l’arrêtait ? Sa maigreur, ses cheveux rêches et son visage fatigué. Non qu’il la trouve laide, au contraire, elle était belle, il l’avait déjà dit. Mais ces éléments faisaient d’elle une « proie » faible et sans défense, sans doute encore son égo qui demandait un défi un peu plus intéressant.


Mais la voilà maintenant qui l’accusait presque.
Se mettre à sa place ? Il l’avait déjà fait par le passé, pas se mettre à sa place à elle, mais se sentir vide, ne pas savoir d’où l’on vient… Lorsque son père l’avait attaqué et qu’il avait du le tuer pour survivre, Saisei s’est bel et bien sentit vide, Mais cela n’avait duré que quelques heures, une journée au maximum, son ancêtre avait été là pour le récupérer… Heureusement, qui sait ce qu’il serait devenu sans ce soutien…
Elle parle d’honneur souillé, de vertu. Et les démons savent que les fées y tiennent à leur vertu… Alors c’est vrai… Pourquoi tous ces mots ? Saisei se posait aussi des questions, sans pouvoir y répondre.


Le démon était en train de réfléchir à des potentiels réponses lorsqu’elle lui avoua avoir eut une proposition de la part de la fée, Saisei releva la tête, surpris, choqué. Pire, elle n’avait pas dit non. Jusqu’au matin ? Le démon se sentit étrange pendant un moment, triste ? En colère ? Jaloux ? Il ne pouvait le décrire, mais il avait clairement eut un pincement au cœur. Il ne l’écouta plus que d’une oreille discrète depuis lors, il réfléchissait à comment se débarrasser de cet insecte tentant de voler son esclave…
L’ancêtre lui avait retenu la phrase « ordonne moi ce que tu veux » Et murmurait des ordres avilissants et obscènes à l’oreille du démon qui tentait tant bien que mal de l’ignorer. Il s’apprêtait à lui répondre mais elle le coupa, sans le vouloir et prononça ce nom : Simulacre, connaît pas. Par contre Lafaux…


« Sappho ? »

Si c’était bien le cas Saisei avait du souci à se faire, le démon fée était donc intouchable.
L’ancêtre lui même se tût pour entendre la réponse de la fée. Saisei n’était pas sûr d’être plus ou moins fort que ce Simulacre ou Sappho, mais ils étaient tous deux au dessus de lui, bien au dessus, dans la chaine démoniaque de « qui commande »
Le berserk soupira fort et sa laissa tomber dans le deuxième fauteuil, maudissant plusieurs personnes/objets/théories tangible de ce monde en langage elfique.
Il passa sa main sur le visage et se redressa tout en se grattant la tête.


« Je suppose que tu as le choix… Si ce… Simulacre est bien sous la protection de Sappho et qu’il te réclame je n’aurais rien à dire. Aussi stupide que cela puisse paraître…
Il se racla la gorge et se gratta la barbe naissante tout en soupirant à nouveau.
Tu as jusqu’au matin c’est ça ? Dis-moi qu’est ce que tu penses faire ? L’avantage si tu accepte tu n’auras pas beaucoup de bagages à préparer. »


Cette dernière remarque était un peu déplacer non ? Mais à bien y regarder Saisei ne la regardait plus dans les yeux, son regard se portait sur les fenêtres, le sol, le plafond, les fauteuils, les ouvrages devant lui mais jamais la fée.
De son coté Isaac voletait dans toute la pièce, maudissait ouvertement (mais il n’a pas à s’inquiéter puisque Saisei est le seul à l’entendre) les deux démons « voleur de sac à descendance » [oui il parle de Dierebel en parlant du « sac »] en langage démoniaque bien entendu. À certaines insultes Saisei étouffait un rire sarcastique et souriait.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyLun 22 Nov 2010 - 15:27

Dierebel soupira. Elle sentait à présent ostensiblement le « courant d’air » s’agiter. Et visiblement, son maître démoniaque ne lui avait pas seulement raconté des histoires, car ce dernier n’était pas « fixe ». Il semblait évoluer tantôt de la cheminée à la porte pour soudain jaillir entre ses chevilles et se glisser ensuite sous le fauteuil usé par le temps. Comme une furie, il se précipitait d’un point à l’autre de la pièce… La fée avait la sensation étrange d’être observée, touchée, montrée du doigt. Saiseï eu un rictus en direction de la fenêtre qui jouxtait la table. Oui, Isaac était bien là, derrière elle. Et sûrement murmurait-il des idées saugrenues à sa descendance, des boutades à propos de la langue sitôt déliée de la fée.
Elle eu un frisson de dégoût en songeant pour la première fois depuis son arrivée que ce dernier avait un inconvénient pour le moins redoutable : l’invisibilité. Qui savait ce que l’esprit était en train de faire lorsque Die avait pris, par ennui, son troisième bain de la journée ? le regardait-elle ? L’avait-il suivie ? Non, sinon Saiseï aurait été au courant de toute l’histoire avant même qu’elle aie mis un pied au domicile. Probablement même l’aurait-il attendu dans le salon, l’air grave.

Pendant son interminable monologue, Dierebel avait coupé plusieurs fois la parole à Saiseï, qui, gêné par tant d’aveux soudains, tentait vainement de la calmer. Son regard ne cessait alors de se métamorphoser, petit-à-petit, de phrase en phrase. Orgueil, panique, colère, tristesse, incompréhension se succédait au démon comme les larmes sur le visage de son esclave. Mais après ce court silence, elle se rendait compte à quel point elle avait été trop loin. Oui, ce démon lui laissait beaucoup de libertés pour la captive qu’elle était. Et bien qu’elle connaisse précisément le statut qu’elle occupait, elle en demandait encore plus. Trop ?
Tout était si suspect, d’où tenait-il cette gentillesse, cette retenue que les pires créatures n’envisageaient même pas ? Pourquoi était-il honnête ? Prévenant ? Peut-être si elle avait été traitée comme une véritable esclave, elle ne se serait pas posé tant de questions. Elle ne savait pas encore d’où lui venait cette vanité qui guidait ses paroles, cette assurance face à celui devant qui elle aurait du obtempérer avec crainte et respect. Au fond d’elle, ses souvenirs enfouis, les images de son passé, aussi floues soient-elles lui murmuraient qu’elle était plus forte que lui. Mais elle ignorait encore la véritable raison de cette certitude profonde.

Désormais, les yeux vers le sol, la fée était absorbée dans ses pensées. Elle laissait la question de Saiseï en suspens entre les lèvres de son meilleur ennemi. Elle regrettait.
Amèrement, elle se rendit compte à quel point la terreur de sa propre ignorance, cette peur d’elle-même l’avait poussé à déblatérer les sentiments qu’elle cachait au fond d’elle depuis plusieurs jours. Elle avait laissé les idées, puis les mots s’envoler. Ouvrant au démon et à l’esprit de l’épée la porte de son âme. Un maître n’était pas un confident. Elle devait s’y faire. Même si elle en aurait eu besoin. Terriblement.
Elle se surprit à se dire à elle-même que cette attitude ne lui ressemblait pas. Perdre contrôle était vain, futile, inefficace contre les obstacles. Aussi, elle ne pouvait indéfiniment tout remettre entre les mains de celui qui, et il fallait le dire, lui avait évité le drame de la mort. Peut-être pire encore.

Elle ne savait pas les dangers qu’elle courrait, mais elle était prête à prendre le risque. Celui de faire le mauvais choix. Elle brisa le silence :

« Je reste avec toi. Je… Je serais avec toi parce que malgré tout, je… »

Elle fixa un point absent sur ses genoux. Ça lui brûlait les lèvres. Ça lui démangeait de lui dire. Bien qu’après cela, il eût tous les droits et puisse en abuser. Intérieurement, elle se jura que cette révélation serait la dernière indigne d’elle : fée, esclave et amnésique.

« Je… »

Elle le regarda une seconde à peine dans les yeux, puis posa ses pupilles plus loin, vers l’escalier. Elle se mordit l’intérieur de la joue. Après tout, les choses seraient claires. Au-delà des doutes, elle se saurait honnête avec son suzerain :

« Je te fais confiance. »

Aveuglement, pensa t-elle. Car je n’ai pas le loisir de faire différemment, pour le moment.
Elle était en vie. Elle mangeait. Il s’inquiétait. Cela pouvait bien compenser l’ennui et les angoisses des souvenirs encore effacés.
Ressaisis-toi. Respire. Cesse d’agir comme une condamnée qui subit sa peine. Porte fièrement ton fardeau. Fais confiance à demain, fit-elle résonner dans un coin de sa tête.
Machinalement, elle essuya une larme qui perlait sur son menton, suspendue, comme le silence qui étouffait la pièce.

Son sac était vidé. Son énergie aussi. Elle cru qu’une massue venait de s’abattre sur son cou. Elle qui n’arrivait pas à trouver le sommeil, qui tremblait, s’agitait, se laissait soudainement vaincre par l’étourdissement saisissant de l’apaisement.
Un voile obstrua le gris de ses yeux, creusant un peu plus ses cernes. Elle ne s’était pas vraiment reposée depuis son « réveil » en pleine bataille.

« Excuse-moi pour tout ça. Je ne sais pas ce qui me prend de t’attirer tous ces ennuis. J’ai besoin d’un peu de temps pour m’adapter. »

Elle planta son regard noyé de fatigue dans le sien.

« Ca ne se reproduira plus. »


C’était fait, son choix, ses excuses, sa crise de panique.
Elle se releva, épuisée par sa promesse, mais débarassée du nœud qui nouait ses tripes. Sans attendre de réponse, elle se dirigea vers la cuisine :

« Tu veux un thé ? Bien sûr que tu veux un thé. Je vais t’en faire un. Si tu préfères aller te recoucher, ne m’attends pas. J’aimerais feuilleter quelques pages avant de trouver le sommeil. »

Et elle disparut derrière la porte en chêne, le laissant seul, avec l’ancêtre.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyVen 26 Nov 2010 - 22:11

Saisei la regarda partir dans la cuisine.
La bouche bée, les yeux un peu écarquillés, l’air désabusé d’un homme à qui ont aurait appris qu’il était nommé roi du monde. Il s’était redresser et était rester dans une demi-position.

Le démon mis quelques minutes à se reprendre. Ses joues prirent une teinte pourpre et un sourire bête apparut sur ses lèvres. Il se laissa tomber dans le fauteuil, soulagé et soupira. Il laissa sa tête tombée en arrière et respira.
Du fond de la cuisine on pouvait entendre Dierebel qui s’affairait. Des bruits de casseroles, de portes de placard s’ouvrirent et se fermer, des tasses, de l’eau…
Isaac regarda son descendant ainsi qu’en direction de la cuisine puis glissa vers Saisei pour s’allonger sur le dossier du fauteuil et lui passer la main dans les cheveux.


"C’est ce que tu aimes, hein poussin ? Du bruit. Tu n’as jamais aimé être seul, et il ne serait pas bon pour ton esprit de l’être… C’est pour ça que tu veux qu’elle reste. Je sais ce que tu cherches à faire poussin. Sache que ce ne sera pas facile."

À sa grande surprise, Saisei lui répondît, non pas comme il le faisait, d’un regard ou d’un geste mais de paroles. Après toutes ses années passées ensemble les deux démons avaient réussit à établir un langage particulier, surtout pour Saisei, pour ne pas paraître fou et à parler tout seul, le berserk avait appris à parler à Isaac par des mouvements de visages, de bras, de pupilles ainsi que des jeux d’expressions faciales pour lui répondre.
Et aujourd’hui il parla…


"Que sais-tu réellement de moi ? De mes pensées ? Tu les accompagnes mais tu ne les lis pas. Tu pense me connaître en temps que démon, et si j’en était un j’avoues que tu me connaitrais, Incube. Mais je n’ai pas été élevé en tant que tel.
Laisse moi en paix pour ce soir, je suis encore fatigué."


Et le démon se tût, plaquant son bras sur ses yeux et se détendit.
Isaac le regarda quelques minutes puis expira une longue bouffé de fumée opaque, se traduisant par un souffle frais et apaisant sur le crâne des cheveux emmêles de Saisei.
Doucement le berserk se détendit. La fée était partie très vite avec l’idée de faire du thé, mais Saisei aurait préféré un bon lait de chèvre chaud… ça l’aurait aidé à se rendormir… Lors d’un énième soupir Saisei lâché un rire étouffé. Dierebel, sans le savoir, l’avait rassuré.
Il ne la connaissait pas si bien que ça, il ne savait pas ce qui s’était passé pour qu’elle finisse dans cet état. Il se posait autant que question qu’elle, et dans ses aveux, certes sans réponse pour le démon, l’avaient rassuré sur la façon de penser de la fée.

Il connaissait maintenant ses ressentit.
Elle était troublée, il se devait de trouver un moyen de la poser, de la rassurer du mieux qu’elle pouvait. Isaac continuait de souffler des bouffées de fumée tout en observant son infant. Lorsque la fée entra Isaac énonça un vœu.


"Je veux qu’elle me voit… Au moins une fois."

Saisei ouvrit le yeux et, sans se soucier des apparences envers Dierebel, se tourna vers le démon. L’incube était allongé sur le dossier du fauteuil, son habit ample tombait et s’évaporait, tel un nuage sans consistance. Son regard était celui de quelqu’un qui n’accepterait pas un refus. Saisei se retourna et regarda la fée pendant quelques secondes avant de lui demander.

"Te plairais t-il de… rencontrer… Le fantôme de mon épée ?"

Et avant qu’elle ne puisse répondre.

"Tu encourt un danger, minime et non mortel, mais un danger quand même."
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyDim 28 Nov 2010 - 20:05

Elle avait cru l’entendre parler tout seul, elle l’aurait juré. Dierebel tendit l’oreille en direction du salon, mais de la présence de son suzerain démoniaque, il ne restait qu’un soupir endormi pour briser le silence. Elle se hâta de remplir une théière et d’empiler deux tasses l’une sur l’autre, oubliant involontairement la présence du plateau en cuivre au bord de l’évier. Elle passa la porte, engourdie par le sommeil et les émotions encore flottantes dans la pièce.

De dos, Saiseï était affalé mollement sur le dossier du canapé. Son visage dissimulé sous son bras faisait naître chez la fée le doute grandissant qu’il se soit assoupi. Elle observa le noir jiais de ses cheveux. Dans leur bataille entre sommeil et éveil, ils s’entremêlaient sans grâce sur sa nuque dorée. Saiseï avait beaucoup d’un guerrier. Bien que sa silhouette élancée face penser à celle d’un adolescent tout juste sorti de l’enfance, elle n’avait pas pu s’empêcher de remarquer, la marque des muscles endormis sous ses tuniques et ses chemises. Et lorsque, torse nu, secoué par la colère d’un réveil brutal, il l’avait attrapé dans le noir, elle avait eu un aperçu de la force dont il était capable. Tandis qu’elle divaguait sur le dessin abstrait de ses mèches emmêlées, elle essaya d’oublier le remord qui la rongeait, celui de s’être dévoilée trop tôt, sans connaître les issues possibles à son sort. Elle avala sa salive, un goût tiède et amer qui glissa le long de sa gorge à peine dénouée. Dierebel se demanda quel était le point faible de son maître.
Soudain, très nettement, les fines pointes de sa chevelure s’agitèrent. La fée se rendit compte qu’elle était postée bêtement debout, derrière lui, deux tasses dans un équilibre précaire dans une main, la théière encore fumante dans l’autre. Il sursauta et pivota son visage sur le dossier du sofa, mais à l’opposé parfait de son esclave. Comme s’il regardait quelqu’un qui lui parlait. Elle fut surprise, ses doigts tremblèrent et les tasses tintèrent imperceptiblement. Elle s’avança doucement vers lui, respectant humblement le silence qui régnait. En se penchant, ses cheveux glissèrent contre son bras, menaçant l’échafaudage de porcelaine. La fée sentit son regard se poser sur son échine alors qu’elle posait précautionneusement la carafe brûlante face à lui. Contrairement à ce qu’il avait pu croire, elle lui aurait volontiers proposé un verre de lait chaud. Mais les placards désespérément vides ne lui laissaient pas le choix.

Saiseï sortit de son mutisme, sans prendre garde, d’une voix forte et profonde, avec toute l’assurance qu’il avait :

"Te plairais t-il de… rencontrer… Le fantôme de mon épée ?"

Elle releva la tête vers lui, interloquée. "Rencontrer ?". Lui proposait-il de voir cet esprit courant d’air dont il lui avait parlé quelques heures plus tôt ? Alors il existait vraiment ? Ses pupilles se glissèrent sur chaque coin de la pièce, comme si la proposition incongrue avait fait le fantôme se matérialiser quelque part.

"Tu encours un danger, minime et non mortel, mais un danger quand même."

Elle déglutit en cherchant du regard dans les coins les plus improbables de la maisonnette. Sous la table, derrière le rideau, la pénombre de l’escalier. La tasse en équilibre tomba sur la table, elle fit un geste brusque pour la retenir, mais cette dernière, dans un second rebond de liberté, se fêla sur le coin de la table basse, dans un vacarme insolite. Elle grommela une injure dans une drôle de langue qui ressemblait à de l’elfique, mais d’avantage sifflant que l’originel.
Les yeux baissés, elle rougit elle-même de son ridicule et s’empressa de prendre la tasse désormais inutilisable dans sa paume blanche. Elle se précipita dans la cuisine pour en trouver une autre. Dans sa fougue, elle déchira avec le bord coupant du précieux récipient la peau fine de son index. Elle ne le sentit même pas. Une perle rouge se forma comme une larme sur son doigt. Elle s’écrasa contre l’anse du nouveau gobelet en céramique qu’elle trouva.
Quand Dierebel réapparut, elle fit un sourire trompeur à son maître, pour lui donner l’illusion qu’elle n’avait pas vraiment abimé la tasse et qu’elle n’en faisait pas tout un drame. D’ailleurs, comme elle avait réussit à en trouver une neuve ressemblante, elle mima le dédain.
Elle s’assit à côté de lui pour lui servir le thé. Elle formula une réponse quelque peu hésitante :


« Je ne sais pas, si tu me poses la question, c’est que tu souhaites que je le vois, c’est ça ? »



La jeune femme se mit à réfléchir à toute allure. Danger non mortel, d’accord, cela voulait probablement dire que l’esprit était énervé contre elle à cause de sa fugue mais comme c’était un fantôme, il ne devait pas pouvoir lui faire grand mal. Et au moins, elle serait fixée sur l’entité étrange qui cohabitait avec eux.
En se versant à son tour du thé, elle fit un petit sourire en coin en acceptant docilement la proposition. Elle ne se doutait pas une seule seconde qu’un spectre centenaire lui manquerait de respect ou serait avide de sang, un peu farceur au pire, mais dans l’éternité parmi les vivants, on devait sacrément s’ennuyer. C’était de bonne guerre.

« C’est d’accord. »

En revanche, si la fée s’attendait à rencontrer un esprit farceur, colérique ou encore étonnamment laid, elle n’imaginait pas qu’Isaac puisse apparaître à même le corps de son maître. A vrai dire, cette idée ne lui avait même pas frôlé l’esprit. Saiseï s’était contenté de lui dire que l’épée était possédée par le démoniaque ancêtre et que seule sa descendance pouvait la toucher, voire la frôler. La créature ailé posa la théière face à elle et soupira en pensant que même si Saiseï était possédé, il fallait bien que le fantôme se détache du corps de son hôte démoniaque pour se présenter. Elle glissa à nouveau ses iris argentés sur les murs à peine éclairés de la pièce.
Dierebel était un peu inquiète de la manière par laquelle il allait surgir du néant. Ses doigts étaient crispés sur ses genoux. Une goutte de sang perla le tissu vert.

« Où est-il ? »
demanda t-elle en fixant la cheminée dedans laquelle il lui semblait avoir vu un mouvement étrange.

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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyDim 12 Déc 2010 - 14:22

Elle avait fêlée une tasse.

Rien de bien grave, pour Saisei, il ne les utilisait jamais et elles n’étaient même pas à lui. Les élémentaires les avaient laissé là en fuyant. Le démon la regarda partir, s’enfuir presque, chercher une autre tasse. De son coté Isaac trépignait dans les airs, excitée jusqu’au plus profond de son ectoplasme de « rencontrer » pour de vrai la jeune fée. Il pressait son descendant et Saisei de son coté lui signalait d’attendre la réponse de Dierebel.
Lorsqu’elle revint, Saisei et Issac (même si elle ne pouvait pas le voir) se tournèrent de concert vers elle. Observant ses faits et gestes. Saisei la laissa s’asseoir à ses cotés et lui servir de ce fameux thé. Lorsqu’elle prit la parole, Saisei du faire un effort de concentration car en ce même temps, Isaac faisait mille reproche à la fée.


"- Comme ose t-elle faire comme si de rien n’était, elle a cassé une tasse, une de TES tasse, tout autre maître l’aurait disputer… Et regarde la. La voilà qui te tutoie…
- En fait ce n’est pas vraiment mon vœu…
- Non c’est le mien, il me tarde de sentir son odeur…
- Tu vois, il s’agit plus de son vœu…
- Toucher sa peau délicate…
- Mais méfie-toi quand même de lui…
- Mais pourquoi lui dis-tu cela ? Elle n’a rien à craindre de moi …"


Saisei n’imaginait pas un instant qu’elle s’attendait à « voir » le spectre. Issa n’était visible que pour ceux qui tenaient l’épée, et hors de question qu’il la lui fasse toucher, voir même effleurer. Elle risquait d’être possédé par l’ancêtre et ce, à jamais.

"Ca me permettrait de ressentir le monde dans un corps de femme… Tu n’as jamais eut envie d’essayer ?"

Le berserk tenta d’ignorer cette question de Isaac et se concentra sur Dierebel. Elle avait accepté. Saisei soupira et lui signala de patienter un instant. Il bu une gorgée du thé, brulant, et se laissa tomber sur le dossier. Isaac ricana et s’empara du corps de Saisei.

Lorsque l’ancêtre prenait ainsi possession du corps de Saisei, c’est l’esprit de ce dernier qui se trouvait à flotter autour de la pièce. Il devait l’avouer, il détestait cette impression de flotter dans du sirop. L’air n’était pas aussi léger qu’avec un corps… Il fallait nager.
Isaac quand à lui, comme à chaque fois qu’il prenait ce corps, profitait de vivre à nouveau. Respirer, sentir les cellules parcourir ce corps… Et ce parfum… Discret mais tellement présent. Tout en tournant la tête il ouvrit les yeux et regarda Dierebel, juste à coté de lui. Contrairement à Saisei, l’ancêtre avait les yeux rouge carmin, comme si une flamme brulait derrière les pupilles. Il dévoila un sourire carnassier et se rapprocha, prédateur
.

"Merci d’avoir accepté joli cœur… L’esprit se trouve à présent devant toi… L’ennui avec Saisei, c’est que nous n’avons qu’un corps pour deux. Alors comme ça on tutoie son maître ?"

Il passa sa main sur le menton de Dierebel et fit glisser ses doigts le long du cou.
La fée allait vite se rendre compte que Isaac n’était pas du même acier que Saisei. Mais justement, l’incube devait prendre garde de ne pas dépasser les bornes que lui imposait le berserk, il s’agissait avant tout de son corps, il en gardait tout de même le contrôle et pouvait stopper le bras suffisamment longtemps pour permettre à la fée de s’échapper.
Mais pour le moment il n’y avait rien… Toujours en souriant, et en surveillant sa descendance du coin de l’œil, le démon se présenta.


"Je me nomme Isaac, Isaac Rëfëlas. Incube et démon. Et toi, Dierebel, tu m’intéresses fortement…"
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyJeu 16 Déc 2010 - 11:43

Dierebel sentit la main de Saisei se poser sous son menton, doucement. Comme celle d’un amant qui cherche à trouver le regard de sa belle. Surprise par ce geste on ne peut plus intime, elle se crispa et chercha, d’un mouvement de tête à dégager cette main étrangère sur son cou blanc. A quoi jouait-il ? Elle pivota le menton pour le regarder mais l’effroi la figea sur place. Ce n’était pas Saisei. Enfin, pas vraiment. C’était Saisei, mais différemment. C’était un homme qui poussait le corps de son maître à se métamorphoser en le sien. Elle devait rêver. Ce n’était pas possible. Il ressemblait au Bersecker, mais en plus âgé, plus mûr. Ses cheveux étaient plus clairs, plus fins, plus longs. Ses pupilles dissimulaient le feu ardent de la colère démoniaque qui le consumait. A demi dissimulé sous un masque rouge énigmatique, son odeur émanait quelque chose de froid, métallique, proche du souffre. L’odeur de l’épée. Dans l’expression jouissive qu’arborait son faciès, il y avait quelque chose de malsain. Son attitude machiavélique était vêtue de haine, de fourberie, de colère, d’orgueil et de sous-entendus dérangeants. Le type de personne à qui Dierebel n’aurait jamais fait confiance.


Citation :
"Merci d’avoir accepté joli cœur… L’esprit se trouve à présent devant toi… L’ennui avec Saisei, c’est que nous n’avons qu’un corps pour deux. Alors comme ça on tutoie son maître ?"


Et pourtant, gardant le silence en réponse à Isaac, elle ravala ce goût acide qui venait de prendre place sur sa langue au souvenir d’un rêve… Bien sûr, un corps pour deux… Elle le savait tout au fond d’elle mais… Ses yeux papillonnèrent de stupéfaction et d’incompréhension… Joli cœur ?!

Le monde devint éblouissant et retomba avec fracas dans le noir. La nuit était tombée sur la clairière qui bordait Elament. Dans le silence aussi profond que l’horizon, on entendait les flèches siffler et s’écraser souplement au sol. Son visage était si près du sien qu’elle pouvait y lire chaque pore infime de sa peau marquée par Isaac. Ses cheveux à présent brun perdaient mèches à mèches les dorures élégante du démon qui le possédait, son masque rouge n’était plus qu’une tâche de vin empreinte sur sa pommette, sa voix redevenait doucereuse et infiniment calme dans le vacarme assourdissant de la victoire. Leurs deux souffles s’entremêlaient dans le froid saisissant des premières nuits de printemps. Symboles de leurs destins à présent joints, la buée qui s’échappait d’entre leurs lèvres dansait autour de leur face à face impertinent et inattendu. A nouveau, l’odeur de sa peau n’eut plus le relent acide du souffre, mais celle, cocasse, de l’épiderme d’un jeune homme en bout de course. Une goutte de sueur glissa le long de sa tempe. Si proche de son ennemi, elle eut peur qu’il entende les battements sournois de son cœur qui tambourinait dans sa poitrine. Il s’enfuit sous le hurlement rageur des sentinelles, abandonnant le regard froid comme l’acier de la fée.


Oui, Dierebel avait déjà croisé le fer avec Isaac. Et maintenant, elle se souvenait de chaque détail de leur rencontre. Le sifflet, la haine, la rage, la lutte acharnée entre les ronces qui caressaient les pieds de la forteresse… La promesse. Leur pacte. Saïsei, si vif et étrange, partageant son corps avec le spectre spectaculaire de ses origines effacées.


Elle ferma les yeux, ils lui paraissaient brûlants, presque étrangers. Elle n’avait pas seulement rêvé, elle avait vécu ce moment. Ce cauchemar qui la hantait depuis son réveil était bien réel. La fée connaissait Saïsei de longue date. Et avait déjà entraperçu la face caché de son désormais maître. Quelque part, avec Dierebel comme esclave, il tenait sa revanche.


Citation :
"Je me nomme Isaac, Isaac Rëfëlas. Incube et démon. Et toi, Dierebel, tu m’intéresses fortement…"


Ses yeux se remplirent d’eau, de larmes que la fée n’avait pas prévues. Elle les contenait avec toute la force qui étranglait sa gorge et nouait son estomac. Elle s’en voulu, car elle ne cessait de ne trouver que les pleurs comme réponse aux angoisses depuis son réveil et, elle savait qu’elle n’était pas digne d’elle-même ainsi vulnérable aux yeux des démons.

Mine de rien, Isaac se penchait vers elle pour lui parler. Elle reculait tout doucement, assise comme un piquet sur son bout de canapé. Elle finit par avoir le réflexe de se lever, pas très adroitement, car perturbée par la voix froide et dénuée d’âme de l’ancêtre de Saisei. Que lui répondre ? Elle l’intéressait, mais de quelle manière ? Ca la tétanisait, elle n’arrivait pas à réfléchir. Avec une lenteur infinie, elle fit un pas en arrière. Elle chercha Saisei, une ombre, une lueur, n’importe quoi qui aurait pu indiquer qu’il était bien quelque part, près d’elle.


« Je… Merci ? Mais… Saisei est où exactement là ? Et pourquoi vous voulez me parler ? » hésita t-elle à demander au démon en évitant son regard. « Je ne pense pas pouvoir vous aider à quelque chose, mais je peux toujours essayer de comprendre ce qui vous a poussé à me… euh, rencontrer. »


Ses ailes remuèrent sous leurs bandages, son médaillon en forme de cristal se mit à devenir lumineux, imperceptiblement. Il s’entrechoqua au sifflet de bois dans un petit bruit sourd.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyMar 1 Fév 2011 - 21:27

Le démon s’amusait à regarder les réactions de l’innocente fée.

Il la laissa partir lorsqu’elle se leva et ne se gêna pas pour appuyer son coude sur l’accoudoir en face de lui, recouvrant de son corps l’endroit où la fée était assise. Sa pose, bien que naturelle, était provocante et sensuelle. Là était la différence flagrante entre Saisei et Isaac : L’un était incube, l’autre ne l’était qu’à moitié.
Il la regardait des yeux du désir, mais était-ce un désir charnel ou autre ? Tandis qu’elle posait ses questions, il fit apparaître des ténèbres une longue pipe ancienne qu’il alluma grâce à une bougie voisine et en tira quelques bouffées.

« Le poussin ? Il est autour de nous, nous avons échangé nos états vois-tu. Je suis dans le corps, il est dans les airs. L’épée nous sert de lien… Ou de déclencheur de lien. Saisei et moi sommes liés par le sang avant tout. Notre lien est plus facile. » Il renversa sa tête et laissa la fumée s’enfuir de sa bouche par épais nuage. « Te parler… Disons que je vais oser te dire certaines choses que le poussin s’interdirait. » Il la regarda à nouveau tout en tirant sur sa pipe. Il se retourna pour se retrouver sur le ventre, les épaules posées sur l’accoudoir, les coudes dans les vides. Il resta ainsi, silencieux, pendant plusieurs minutes avant de sourire d’un air malsain.

« Tu es l’esclave de Saisei. Que tu le tutoies, que tu brise ses affaires, que tu lui répondes… Même le simple fait de parler ou de venir sans qu’il ne t’y ait invité est une entorse à la règle. » Il souffla une nouvelle bouffée de fumée et, la bouche entrouverte regarda Dierebel avec envie, sans sourire. « Sais-tu que, si l’on compte depuis le début, tu serais morte cinq fois, s’il n’y tenait qu’à moi, bien entendu »

D’un geste du doigt, Isaac approcha une tasse de thé et but quelque gorgée avant de la posée par terre et de renverser le reste sur le tapis.

« Je t’apprendrais à être une bonne et gentille fille. Le moins que tu puisses faire pour le poussin c’est de le traiter comme le plus grand des rois. » Son regard se fit perçant et carnassier. « S’il avait été n’importe quel autre démon tu serais en train de lécher le sol pour nettoyer le thé. »

Soudain le regard devint plus doux et il sourit tout en tirant trois bouffée, fit disparaître la pipe et se levant, il se rapprocha de Dierebel d’un mouvement fluide et félin, rapprochant dangereusement son visage du sien et souffla la fumée sur son nez.

« Respecte-le bien. »

Les cheveux s’assombrir à nouveau, les pupilles redevinrent vertes et son visage sembla surpris, surpris d’être aussi prêt. D’un mouvement, il se recula et toussa, chassant la fumée d’un geste de la main. Saisei était revenu.

« kof kof… P… kof… Pardon, il est assez spécial. Je… Je le tiendrais loin de toi. »
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptySam 5 Fév 2011 - 20:22

La fée avait écouté le démon sans mot dire. Qu’y avait-il à répondre à cela ? Beaucoup, selon elle. Intérieurement, elle hurlait contre lui, d’une rage noire. Ah, en tant qu’esclave elle ne pouvait pas tutoyer son maître ? Lui avait-on dit ? Non. Cela se devinait-il ? C’était Saisei qui avait engagé le tutoiement et n’avait jamais réprimandé Dierebel, elle ne voyait donc pas où la règle avait été nommée. En tant qu’esclave, elle ne devait pas abîmer ses affaires ? Saisei n’avait qu’à donc s’occuper de son foyer, afin de protéger ses biens. Dierebel faisait avec les maigres vivres et objets qu’elle avait sous la main. Des couverts de mauvaise qualité, des draps déjà usés, des meubles élimé par un temps encore jamais écoulé, un parquet qui grinçait plus qu’il ne soutenait leurs pas. En tant qu’esclave, elle ne devait pas parler ? Saisei ne s’en était jamais plaint. D’ailleurs, la fée parlait peu. Il l’invitait souvent à engager la conversation par un regard, par une remarque. Ses yeux semblaient s’allumer lorsqu’elle parlait, il s’ennuyait, on ne lui avait jamais demandé de se taire. En tant qu’esclave, elle n’avait pas le droit de répondre ? Certes, mais les règles n’avaient pas été fixées. Alors Dierebel voulait juste les réponses qu’elle attendait. Elle était prête à jouer le jeu. Qu’on lui en donne les règles ! En tant qu’esclave, elle serait morte cinq fois ? Mais Isaac n’était pas son maître. Et elle était en vie. En tant qu’esclave, elle devait le traiter comme un roi ? Mais en avait-il vraiment envie, lui, Saisei, celui qu’elle s’évertuait à respecter. En tant qu’esclave, elle aurait du subir l’humiliation de nettoyer le sol avec sa langue ? Elle mettait Isaac au défi de lui en donner l’ordre réel.
Juste pour voir.


Oui, c’est tout ce que la fée aurait pu se dire. Une liste bien dressée de reproches, de colères, d’angoisses, encore un répondant de trop qu’elle aurait pu avoir tandis que son visage frôlait presque le sien, nappé dans la fumée odorante de sa pipe.

Mais autre chose retint son attention, quelque chose qui tua la haine dévorante tout juste naissante. Un mot, un seul, fit tomber une barrière. Celle de l’autorité. Isaac avait perdu d’avance. Parce que c’était un fou-rire naissant qui faisait briller les yeux de la fée.
Pas de peur, pas de crainte. Il n’était pas si effrayant que ça finalement, ce corps qui abritait l’âme d’un incube et l’esprit d’un… poussin.

Poussin…



Poussin ???




Oh, non ! Il n’osait pas donner devant elle ce sobriquet ridicule par lequel il devait appeler dans l’intimité son descendant. Oui, il voulait qu’elle traite en respectable roi un « poussin ».


Le roi des poussins.


Le maître inoffensif. Le fils chéri d’un démon un peu trop autoritaire. Le descendant favori d’un fantôme qui ne pouvait pas prendre forme sans en demander l’autorisation à un poussin.

C’était trop beau pour être vrai.

Trop ridicule pour être honnête.

Quelque chose changea dans son visage, Saisei était de nouveau propriétaire unique de son corps. Elle resta stoïque, immobile, à peine choquée par la proximité soudaine qui les rapprochait.


Citation :
« kof kof… P… kof… Pardon, il est assez spécial. Je… Je le tiendrais loin de toi. »



Spécial ? Inconscient, aurait-elle choisi pour le définir. Mais loin d’elle, ça lui allait. Son regard malsain, bourré d’un désir d’auto-satisfaction, de sexe et de domination donnait quand même des frissons. Mais son discours était drôle. Encore, elle en aurait encore demandé.

« Bien. » eut-elle juste le temps de répondre avant de lui tourner le dos pour laisser échapper un sourire. « Je vais chercher un torchon pour nettoyer le sol… »

Elle hésita à ajouter « Maître ».

Et lorsqu’elle franchit le cadre de la porte de la cuisine, un seul mot lui vint à la bouche. Susurré, à peine audible.


« Poussin… »


L’avait-il entendu ?
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyLun 11 Juil 2011 - 19:59

Saisei la regarda partir, le regard légèrement interrogateur.

Il se détourna pour ranger les tasses entre elle, mais fut arrêté net par le sobriquet si bien connus de son ancêtre… Mais dans la bouche de la fée. Même si c’était à peine inaudible la maison tout entière avait choisi de se faire silencieuse à ce moment précis, même ancêtre avait décidé de se taire… Bon cela ne dura pas longtemps, il était désormais secoué d’un fou rire instoppable. Saisei quant à lui était immobile, le dos légèrement courbé, les tasses dans les mains… Le visage neutre, sans expressions si ce n’est les yeux légèrement trop grands ouvert, les joues rouge vif et quelques perles de sueurs sur les tempes.

Dierebel, depuis la cuisine, pu ne rien entendre pendant quelques secondes puis soudain une cacophonie ressemblant au son des tasses, heurtant la table en bois violement, suivit de bruit de pas, lourds, rapides, de grandes enjambées qui se rapprochaient.


« Comment m’as-tu appeler ?? »

Il tenait l’encadrement de la porte dans ses mains. Ses yeux étaient un peu fous, un peu comme quelqu’un à qui l’on aurait annoncé une nouvelle vraie mais… Impossible à croire… Oh attendez… C’est le cas. Il essaya vainement de reprendre contenance, il avait tout de même sa fierté, mais paniqua à nouveau bien vite. Il faisait des gestes amples, se cognant les bras et les coudes aux murs, essuyant la sueur froide qui coulait sur son visage. Ses yeux ne regardaient pas la fée, ils n’étaient pas fixes, fuyants et vifs, la pupille rétractée sous l’effet d’une crainte inavouable.

« Je... Je sais que ça prête à rire et ce n’est pas grave en soi mais… Euh si… SI ! C’est très grave ! Ne… NE M’APP… Ne m’appelle pas ainsi ! … S’il te plait je… Je suis mal à l’aise avec ce surnom il… Enfin ne… Ne l’utilise plus et… Et… »

Et il fit demi-tour, aussi étrangement que cela ne paraît, malgré qu’il se cogne le tibia sur le coin de la table du salon, sans s’arrêter il se dirigea vers les escaliers qu’il monta quatre à quatre, se heurtant contre les murs du couloir à plusieurs reprises, puis le bruit de la porte de sa chambre. Le plancher grinça encore un peu, les enjambées se faisaient encore entendre puis les pas devinrent plus calmes, pour finir par ne plus être entendu, en contrepartie le parquer grinça plus fortement, on devinait qu’il s’était laissé tomber lourdement sur le lit.

Dans sa chambre Saisei avait tourné en rond un instant, essayant de se calmer… Autrefois il lui aurait suffi de caresser le bois de son sifflet mais… Mais ce sifflet n’était pas là, enfin si mais… Pas à porter de main. Allonger en travers du lit, sur le dos, il regardait le plafond. Du revers du poignet, il essuya son front, et laissa son bras glisser au-dessus de ses yeux Il inspira longuement puis laissa échapper un ricanement nerveux puis plus rien… Le silence retomba dans la chambre.
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Message[Description] Derrière les rideaux... EmptyLun 11 Juil 2011 - 21:26


Elle était à peine rentrée dans la petite cuisine glauque qu’elle entendit le vacarme assourdissant des tasses contre la table de bois. Elle connaissait ce bruit : c’était celui de quelqu’un qui se levait avec rage et panique. Elle virevolta sur elle-même en entendant les bruits de pas qui se rapprochaient. La porte vola contre le garde-manger. Elle avait déjà eut des crises d’hystérie, eu peur, eu mal. Mais cette zizanie dans le regard de Saisei, ces paroles qu’ils prononçaient trop vite. Il bégayait, il s’affolait. Elle avait les yeux ronds comme des billes, complètement décontenancée.

Oui, il était en colère. Et sans nul doute avait-elle enfin mis le doigt sur son point faible. Elle ne l’avait jamais vu comme ça. Lui, si impassible et qui ne tremblait jamais, le voilà fou. Il frappait dans les meubles avec maladresse, elle baissa la tête, esquivant ses mouvements avec terreur. Elle se plaqua sur le mur du fond, rapide comme l’éclair. Vive comme l’insaisissable papillon, elle dansait contre sa fureur.

Il disparu derrière la porte. Elle l’entendit monter les escaliers en faisant un bruit monstrueux. La porte de sa chambre claqua. Des bruits de pas puis, plus rien. Elle laissa ses jambes la trahir et s’effondra sur le sol, le souffle coupé. Elle avait besoin de prendre l’air.


Pas maintenant, mais elle y arriverait.


Sans qu’il le sache.


Les fées ne savaient pas tenir leur promesse quand leurs vies en dépendaient.


Elle attendit que la bougie de la cuisine soit entièrement consumée avant de monter s’enfermer dans sa chambre. Silencieuse, imperceptible, elle ne trouva pas le sommeil.


Poussin. Pour le détruire.


S’il n’était pas aussi attaché à elle qu’elle ne l’était, s’il avait eu l’audace de lui mentir, si elle ne pouvait plus lui faire confiance… Elle avait l’épée pour l'abattre.





Citation :

C'est court, mais depuis j'ai tellement avancé avec Die que je te propose de lancer un autre post. Regarde sur mon profil la liste de mes messages avec Matthew. J'attends tes propositions.
D'ici là, poutoux diaboliques Smile
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