Une lueur pâle d'or argenté l'avait réveillée ce matin à l'aube, et c'est en pleine forme que la jeune elfe se dépêcha d'enfiler une robe simple pour aller explorer la ville. Prenant son sac de toile vert sombre, elle était parti en coup de vent, déterminée à passer la journée dehors.

Où elle se perdit dans les rues surpeuplés. Trop de monde. Trop de cris, de rires, de bousculades joyeuses. Tous semblaient se connaître depuis de longues années, tous paraissaient insouciants et excités. Et la proximité... Combien lui marchèrent sur les pieds ? Combien la poussèrent, l'écrasèrent contre les murs de pierres rêches des boutiques ? Une sensation d'étouffement la prit à la gorge. Il fallait qu'elle sorte de cette foule, il le fallait. Une sueur froide lui inondait la nuque, et sa respiration se fit sifflante et rauque. Elle cherchait son souffle, n'arrivant plus à le retrouver.

* Ce n'est pas le moment de faire une crise d'ochlophobie, Eleera, reprends toi ! * se chuchota t-elle, essayant de retrouver son calme alors que les nausées arrivaient.

Une trouée se fit dans la masse de personnes la cernant. Elle s'y engouffra, et se retrouva face à un portail ouvert, où elle se précipita. La jeune elfe courut durant quelques instants, ou même quelques minutes, une peur irraisonnée battant en elle, au rythme affolée des battements de son cœur. Elle s'écroula près d'un chêne, le souffle court, et l'estomac contracté. Se couchant contre le tronc rugueux, elle attendait de faire passer les nausées et son mal de crâne. C'était la pire crise de panique depuis bien deux décennies. Il faut dire pour sa défense qu'elle ne s'attendait pas à voir autant de monde ce matin. Peut-être était-ce un jour de marché ?

Ses mains agrippèrent une touffe d'herbe tendre et grasse. Eleera essaya de connecter son esprit à la nature entourante, comme lorsqu'elle utilisait son pouvoir. Bientôt, sa respiration se calma, elle cessa de transpirer, et tout reste de panique fut évacué. La jeune elfe redécouvrit les rivières vertes souterraines présentes en toutes choses, partout aux alentours, mais invisibles à l'œil nu. Les fleuves sourds et puissants au cœur des grands arbres, les cours d'eau fins et délicats des feuilles jeunes et fines... Tout cela sortait-il de son imagination ? Où était-ce la représentation du pouvoir et de la vie que chaque création contenait ? Aucune idée. Du moment que cela lui permettait d'exercer son pouvoir... Mais là, elle préféra se perdre délicieusement dans cette toile immense et magnifique. Son cœur battait au rythme lent et fascinant de la vie qui s'écoulait. Ne sentait-elle pas cette fleur se courber sous le poids d'une abeille ? Ou ces herbes se tordre sous le pas d'un Mange-tout ?

Mais Eleera n'était point plante, mais elfe. Son estomac se rappela brusquement à elle, la faisant sortir de sa rêverie profonde. Elle ouvrit délicatement les yeux, et aperçu l'astre de feu au zénith, rayonnant dans un ciel d'un bleu pur, sans aucune touche de blanc. Et la brise, chaude et douce, amena à ses narines un fumet appétissant. D'habitude, la jeune élémentaliste préférait manger végétarien, mais la faim était trop forte. Se relevant doucement, elle entreprit de regarder où elle était. Le monde qu'elle avait entr'aperçu grâce à la toile verte apparaissait encore plus beau que dans son imagination. Clairières émeraudes, ramures dansant lentement au gré du vent, cours d'eau murmurant de douces mélopées... C'était surement le parc de la cité.

Son chêne se situait en contre bas d'une colline à la pente douce. Elle s'éloigna de son arbre, et essaya de distinguer ce qui s'y trouvait. La main en visière pour se protéger des ardents rayons du soleil, les yeux plissés, la jeune elfe crut voir un immense pin de Bristlecone, qui semblait embrasser le ciel. Et, pas de doute, le fumet délicieux venait de là...

Oublié la crise d'ochlophobie du matin, Eleera entreprit de gravir gaiement la pente qui la séparait de la source probable de nourriture, son sac de toile se balançant tranquillement à son côté. Étrangement, elle ne pensa pas un instant à celui qui avait fait cuire la source de cette odeur. Ainsi, quand, arrivée près du pin, son regard tomba sur une femme, elle eu un hoquet de surprise.

* Idiote ! * se morigéna t-elle pour n'avoir pas pensé à l'évidence.

Un feu brûlait doucement au pied du pin, un mange-tout embroché grillant lentement au-dessus. L'auteur de ce bivouac n'était autre qu'une femme qui semblait somnoler. De carrure forte, son corps clamait les heures passé à manier l'épée, ses muscles étant apparents puisque son armure de cuir et de fer ne cachait pas grand chose. Et toutes ces cicatrices... Une guerrière, à n'en pas douter. Amazone peut-être ? Elle ne les connaissait que de réputation, n'ayant jamais eu l'occasion d'en voir de ses propres yeux. D'ailleurs, ceux-ci glissèrent sur les cheveux noirs de la femme, passèrent sur le cercle de métal qui lui enserrait le front, scrutèrent les piques de bronzes perçant son menton, et se figèrent dans ses yeux bleu-gris. L'amazone était réveillée.

Eleera baissa vivement le regard, gêné de son inspection peu polie. Elle n'avait qu'une envie, tourner les talons et s'enfuir en courant. Elle tata fugitivement sa joue, sûre d'avoir rougi. Mais elle avait si faim... La jeune elfe n'avait pas déjeuné ce matin, et sa panique au milieu de la foule l'avait rendu affamée. Qui allait gagner entre la faim et la timidité ?

- Bonjour, murmura t-elle dans un souffle, n'osant encore relever la tête.

Ses mains crispée sur son sac, la jeune elfe attendit la réaction de la guerrière. Il fallait espérer que celle-ci n'allait pas user de son arme pour se venger d'avoir été dérangé. Car alors Eleera n'avait strictement aucun moyen de se défendre...

Spoiler:

Elle avait d'abord senti le regard pesant et glacial la détailler, scrutant sa frêle corpulence, s'attardant sur ses cheveux et son allure. La femme en face d'elle avait ce genre de regard pénétrant qui vous clouent sur place, tant ils dégagent de force. Oui, le genre qui vous fait déglutir, et qui semble murmurer « Attention petit, je mords... ». Rougissante et timide, la jeune elfe osa lever la tête, et ce fut pour cueillir un sourire amusé sur la bouche charnue et sensuelle de la guerrière. Celle-ci prit un poignard accroché à son tibia, et commença à découper un morceau de viande. Juste à cette instant, le ventre d'Eleera se mit à gargouiller, lui arrachant un soupir honteux.

L'Amazone lui tendit le morceau de Mange-tout. Étonnée, la jeune elfe l'attrapa de ses deux mains en coupe, et passa quelques stupides minutes à le regarder d'un air ébahi. En vérité, on ne lui avait jamais donné un morceau de viande découpé à la hâte de cette façon un peu bourrine. Ce fut comme dans un rêve qu'elle entendit la guerrière l'appeler « gamine », et pour tout descriptif, lancer un « plutôt frêle » et « pas épaisse ». Puis engloutir sa part.

Stupéfaite, Eleera était stupéfaite. C'était une drôle de femme qu'elle avait devant elle. Semblant tout d'abord farouche et dangereuse, au regard de glace. Puis ensuite parlant avec bonhomie, et donnant généreusement un peu de sa pitance. Elle regarda furtivement autour d'elle pour se convaincre de la réalité de la situation. Oui, elle était toujours au sommet d'une douce colline recouverte d'herbe tendre. Le vent, mutin, faisait murmurer les aiguilles du pin de Bristlecone. Et l'odeur du Mange-tout grillé semblait de plus en plus appétissante.

La jeune elfe, hésitante, se mordit la lèvre inférieure un court instant. Elle ne savait que faire. Après tout, elle ne connaissait pas cette femme, et elle n'oubliait pas l'épée impressionnante à ses côtés. Se faire embrocher ne rentrait pas dans les désirs immédiats de l'élémentaliste. Mais... Mais il y avait un mais. L'amazone, aussi étrange que cela puisse paraître, la mettait en confiance. Oui, derrière ses dehors bourrus et farouches, elle avait fait preuve de générosité, et ne l'avait pas encore menacé. C'était peut-être un sentiment stupide. En effet, elle était une parfaite inconnue, armée jusqu'aux dents, et peu commode. Pourtant... Eleera se sentait en sécurité.

Se rendant compte de cela, elle s'assit lentement par terre au côté de l'imposante guerrière. Oh, pas trop près, il faut respecter les convenances voyez-vous. Et c'est impolie d'entrer dans l'espace vital d'un inconnu. De plus, la jeune elfe continuait d'avoir légèrement peur de cette femme. Mais cette aura de force qu'elle dégageait charmait l'élémentaliste. Qui en oublia sa légendaire timidité.

- Je... Comment vous appelez-vous ? Et qui êtes-vous ? Une Amazone ? demanda t-elle d'un ton d'une extrême politesse.

De nombreuses questions tourbillonnaient dans sa tête. D'où venait-elle, que faisait-elle ici ? Et tellement d'autres encore. Elle commençait à être fasciné par le charisme de la femme assise en face d'elle.

Elle avait commencer à mordre dans la viande grillé, quand elle comprit d'où lui venait cette sensation de sécurité. Cette Amazone, toute dangereuse qu'elle était, lui rappelait sa mère. Sa maman, morte si tôt... Seela n'était-elle pas une guerrière aussi ? N'avait-elle pas ce même air bravache, cette même physionomie impitoyable et ses mêmes muscles durs et puissants ? Quelques images de son enfance lui revinrent en mémoire. Des images qu'elle pensait avoir oubliés... Une femme indomptable se tenait debout, une armure de plaques argents sur le dos, les cheveux retenus dans un chignon strict. Mais elle souriait, couvant sa fille d'un regard aimant où l'on lisait sécurité et affection. N'était-elle pas une muraille face au monde ? Un roc indestructible qui protégerait pour toujours l'enfant ? Oui, une figure qui paraissait éternelle, et sur laquelle la petite elfe avait cru pouvoir toujours compter. Pourtant, cette protection illusoire était partie en fumée. Tout le monde meurt, même les plus forts. C'en est déprimant.

Elle remordit lentement dans son morceau de Mange-tout, contemplant l'Amazone d'un œil neuf. Elle voulait ardemment faire sa connaissance. Mais d'un autre côté, une réserve se formait. De toute façon, c'était une guerrière, et les guerrières finissaient par succomber au combat, tout comme sa mère. Alors s'attacher à quelqu'un qui risquait de mourir à chaque instant, c'était forcément une erreur.

De toute façon, pensa t-elle en haussant les épaules, cette femme va peut-être la jeter hors d'ici dans l'instant. Autant profiter de la nourriture dans ses mains. Et attendre les réponses à ses questions...

Spoiler:

On pouvait reprocher des myriades de choses à Vykirinos, son franc parler, ses manières de fripouille, sa vision des choses, son caractère atroce, j'en passe et des meilleurs, mais une chose est sur, elle n'avait pas un mauvais fond. C'était juste une personne qui ne vivait que pour elle s'en attache un peu à l'image d'un chat sauvage errant. Car après tout hormis sa vengeance et sa lubie d'avoir un enfant elle n'avait rien d'autre qui la faisait tenir debout. Si les combats, après tout c'était tout sa vie, rien de plus rien de moins.
En réalité Eleera avait de la chance d'être du beau sexe; la guerrière n'aimait pas les hommes. Pour sur si un mâle se serait approcher sans bonne raison elle l'aurait fichu dehors avec son pied au séant pour resté poli.

La carcasse était grosse assez grosse pour lui fournir de la nourriture pour plusieurs jours, et puis vu le gabarit de la demoiselle qui c'était invitée elle risquait pas de lui retirer le pain de la bouche. Encore une fille à papa bien mise qui avait du se paumer. Bah en général ce genre de personne est assez aisé... c'était toujours bon à savoir.
Quoi qu'il en soit elle était bien loin de s'imaginer que la "gamine" se croyait dans un rêve. Pour elle c'était sa vie de tout les jours rien de spécial. Pour elle l'aventure était de vouloir lui faire enfilé une robe en velours avec ses horrible instrument de torture nommée corset! Comment diable des femmes normales pouvaient elles resté avec ça jusqu'au soir? Etaient elles toutes masochistes? Ce truc vous coupe la respiration vous comprime la poitrine le ventre et vous fait vous tenir comme un piquet.
Et encore elle ne parlait pas des petits souliers de vairs cette fourrure étrange qui semblait être hors de prix. Les tanneurs je vous jure ils savaient bien gagner leur vie.
Bientôt la tendance sera au linge de corps en poils de manticore. N'importe quoi. Tout ça pour dire que l'aventure et l'irréel étaient pour différents pour chacun à des degrés variable.

Vyk dévora sa part rapidement, faut pas croire courir après la boustifaille sa creusait, si bien qu'elle sortit de nouveau son poignard pour découper de nouveaux morceaux de la chair tendre de l'animal qui, ma foi, était bien plus goûteux que ce qu'elle n'avait pensé au départ. Sa fondait sous la langue, c'était tendre et savoureux.
Le vent soufflait délicieusement rendant l'air moins étouffant, c'était sans doute une des journées les plus chaude de la saison. Les sortes de mèches emmêlées de la guerrière se voyait agités par le souffle agréablement tiède.
Ha l'épée oui parlons en de celle là. Personne ne pourrait être plus proche de la guerrière que cette lame d'acier. Ziréya était particulière pour elle, le seule faite que cette arme est un prénom prouvait que c'était plus qu'un vulgaire outil. Parfois la barbare se demandait si la lame n'était pas vivante, mais non c'était juste le fruit de son affection pour cette sœur, elle n'avait jamais été enchantée.
Plusieurs fois elle avait été retrempée et reforgée avec des ajouts d'acier, mais jamais cette épée bâtarde ne l'avait abandonner. Elle ne comptait plus les champs de batailles, les combats et les cadavres qu'elles avaient plus faire toutes les deux et avant même que l'Amazone ne s'en rendre compte Ziréya faisait partie d'elle. Si elle pouvait formuler un vœu se serait que son âme soit lier à jamais à sa sœur d'acier, ainsi même brandit par une main inconnu elle ne serait jamais séparée d'elle et pour toujours elle pourrait continuer à faire ce qu'elle savait le mieux faire... tuer!
Pour le moment elle dormait paisiblement dans son fourreau de cuir brun élimé par les années, les saisons et le climat.

Citation :

- Je... Comment vous appelez-vous ? Et qui êtes-vous ? Une Amazone ?

A première vue la demoiselle était timide, elle venait de bafouiller sans vraiment le faire pour lui poser ses questions. Des questions pourquoi des questions, toujours des questions les mêmes toujours, continuellement. Bah à force on si faisait et c'était un moyen comme un autre pour la "gosse" de briser le silence même si la guerrière n'en avait pas spécialement envie, parler pour ne rien dire n'était pas dans ses habitudes.

"-Vykirinos, Amazone mercenaire. T'es du genre perspicace pour une gosse. Et toi ? "

Pourquoi faire plus long en deux mot elle lui retournait la question et tout était dit. Quand à son identité c'était bien assez, son nom de famille elle ne le donnait que très rarement et sur un coup de tête la plus part du temps. Qu'importe qu'on la traque, qu'on la cherche sa famille, sa cité ce trouvait sur les terres froides elle n'avait rien mais absolument rien à craindre pour eux. De toute façon il n'y a pas de place pour les faibles dans ce monde. Seuls les forts ont une chance de survivre jusqu'à ce qu'il trouve plus fort qu'eux et qu'il meurt.
Son prénom quand à lui pouvait bien être porté jusqu'aux Enfers ce n'était que mieux pour elle. Ainsi cette démone rousse qu'elle traquait pourrait peut-être se montrer. Elle avait bien essayer de chercher des gens qui aurait pu la voir, mais hélas les démones de son genre ne laisse que rarement de survivant s'en prenant en aussi bien aux femmes qu'aux mâles et aux enfants pour les plonger dans la luxure jusqu'à leur mort.

Après deux boucher elle consentit à rajouter une question à celle déjà posée.

"-T'es paumée? "

A nouveau elle n'eut d'yeux que pour sa nourriture. Pour ce qui était de la ressemblasse avec la mère de la jeune elfe, elle n'en avait aucune idée et encore heureux ce n'était pas du genre à être une mère poule, plutôt du genre à élever sa progéniture à la dur. Le genre qui vient au monde avec un glaive à la main en poussant un cri à s'en déchiré les poumons pour se prouver qu'on est en vie.
Alors d'un certain sens la jeune demoiselle devait faire erreur en la comparant ainsi à sa mère, Vyk n'avait rien de vraiment affectueux excepté peut-être avec un sauvageons dont elle voulait un enfant. S'attacher faisait mal oui mais savait elle au combien il était douloureux de voir mourir les gens qui vous sont proche. Elle avait tuer sans une once de remords son amie d'enfance pour revenir victorieuse de son rite. Elle avait vu un nombre incalculable de sœurs de bataille tomber, combien de mercenaire ou guerriers combattant à ses côtés mourir. Sans doute bien plus que cette petite même si elle était sans doute plus vieille que l'Amazone. Oui la vie ça faisait mal, ce n'était pas un fleuve tranquille. C'est la douleur qui permet de tenir debout et de se dire que l'on est vivant.
Voilà ça c'était l'esprit Amazone.
Quoi qu'il en soit elle n'éconduirait pas cette petite, tant qu'elle ne savait pas si il pouvait y avoir une embauche potentiel.

Spoiler:

Vykirinos, Amazone mercenaire.
Mercenaire. Elle en avait rarement vu, juste quelques uns qui accompagnaient son père lors de voyages dans des terres dites "dangereuses". Se battre pour de l'argent. Risquer sa vie pour de l'or. C'était... un mode de pensée inconnu d'elle. A vrai dire, comme le disait l'amazone, elle n'était qu'une gosse. Même au vu de son âge. Elle n'avait jamais vraiment regardé la réalité du monde en face, et pour elle les seuls guerriers qui venaient à son esprit étaient de preux chevaliers, défiant le Mal et les démons uniquement dans le soucis de voir triompher le Bien et la vertu. En fait, c'était peut-être légèrement réducteur comme point de vue. Voire même totalement ridicule. Mais peut-être plus poétique que de simples gens vénales, n'ayant que l'argent comme ultime but. Quoique... Cette vision étaient certainement tout aussi réductrice. Certainement que la réalité se situait dans un complexe mélange, toujours différents suivant les gens.

La femme lui retourna sa question, et en ajouta une. Eleera rougit, et baissa son regard gris sur sa pièce de viande grillée. Le jus coulait sur ses doigts, et elle pensa silencieusement qu'il faudrait ensuite se laver les mains dans un ruisseau. La jeune elfe prit ensuite le courage nécessaire pour répondre à la question de l'amazone.

« Eleera, Apprentie Terra. » répondit-elle sur le même mode que l'Amazone.

Elle mordit dans la nourriture, et mâcha lentement tout en réfléchissant. Pas besoin d'ajouter « Elfe », la femme l'avait sûrement remarqué. Et après, la race exacte d'elfe, ce n'était pas important. Probable même que Vykirinos s'en foutait. Quant au nom de famille... Eleera l'utilisait rarement, préférant son simple prénom.

« Eh... je... Oui, d'une certaine façon je suis perdue. Enfin, je sais que je suis dans le Parc, mais je... »

Elle s'interrompit, se rendant compte que ses palabres étaient ridicules. Elle en venait même à se mépriser parfois, incapables dans les situations gênante de faire de belles phrases, ampoulées et complexes, avec une diction parfaite. Mais bon...

Ayant répondu à la question de la guerrière, elle se sentit le droit d'en poser une autre. Après tout, l'amazone se trouvait dans une cité remplie d'élémentalistes, où la porte n'autorisait l'accès que par l'utilisation de pouvoirs liés aux éléments.

« Êtes-vous une élémentalistes ? » demanda t-elle timidement.

En l'observant à la dérobée, Eleera se surprit à essayer de deviner quel fragment elle possédait. Terre, elle en doutait. Air ? Trop... doux. Feu ? Oui, cela irait bien aux tempéraments des Amazones. Tout en puissances, colères, combats et destructions. Eau ? Cela paraissait trop calme pour elle. Elle secoua la tête et stoppa ce jeu puéril. Après tout, on reçoit ce don à la naissance, sans aucun lien avec sa personnalité. Impossible donc de deviner quoique ce soit.

La jeune elfe n'avait toujours pas envie de partir. Même si elle se doutait qu'elle n'était pas congédiée parce que la femme pensait peut-être tirer profit d'une embauche potentiel. Dans son esprit, les mercenaires étaient des êtres assoiffés d'or et de sang, ne reculant devant rien pour quelques pièces d'or. Vykirinos était-elle ainsi ? Vivre une vie entière ainsi devait être horriblement... vide. Mais après tout, petite elfe choyée, que savait-elle de ce genre de vie ? D'un certain côté, ce n'était que des gens qui vendaient leur savoir faire... Qui était de manier l'épée. En fait, elle se rendait compte de sa crasse ignorance de tout un tas de choses. Et bizarrement elle en était satisfaite. Cela voulait dire qu'il y a tant de choses à apprendre et à savoir, tellement qu'une vie n'en suffit pas.

Certes, elle s'était peut-être trompée en comparant l'amazone à sa mère. Après tout, Seela combattait uniquement pour son peuple, et ne se vendait pas. Mais bon, elle ne se serait jamais permis de juger la guerrière avant d'en savoir plus.

Spoiler:

Bah oui, les mercenaires existait, risquer sa vie pour de l'argent justement parce que la vie n'est pas gratuite. Hooo il y avait bien d'autre chose qui faisait frémir Vykirinos, par exemple un bon combat dans les règles de l'art, du à main nu au corps à corps. Un duel. Ou encore combattre en temps que gladiatrice. Une bonne bière brune nain où encore un champ de bataille ou elle pouvait laisser libre court à la bête qui sommeillait en elle. Tant de chose qui pouvait plaire à la guerrière, mais beaucoup se contentait simplement de les cataloguer par rapport à leur apparence ou leur métier. Bah qu'importe elle s'en tamponnait l'oreille de la pensé des gens du moment qu'elle arrivait à prendre soin de sa soeur tout allait bien.
L'acier appel l'acier, et s'émousse au fur et à mesure des combats, une compagne comme elle demandait beaucoup d'attention.
Bon forcement en regardant Vyk on était loin voir très loin, du preux chevalier dans son armure blanche rutilante monté sur son fier destrier, bouchonné et parfaitement dressé.
Là elle avait devant les yeux, une sorte de bûcheronne et de barbare croisé avec un alpaga pour les cheveux. Bon heureusement elle s'entait pas le bouc et semblait net sur elle.
En y regardant de plus près certaines parties de ses mains était recouverte d'une pellicule de corne à force de manier l'épée ou tout autres instrument comportant un manche ou un pommeau.

Alors comme ça cette jeunette était une élève Terra, instinctivement elle pensa que leur élément devait être assez compatible. L'eau apporte ce qu'il faut à un plante pour grande et s'épanouir. Si elle restait au près de cette gamine peut-être la verrait elle s'épanouir.... ha y bien y regarder, non elle était beaucoup trop ..."précieuse" pour être vue comme une guerrière. De toute façon dans ce monde de brute seule les amazones pouvaient réellement prétendre au titre de guerrière. Elles seules étaient animées par ce feu qui bouillonnait dans leur vaine depuis leur naissance.
Elle déchiqueta à nouveau un morceau de barbaque qu'elle mâcha sans détour, la viande de mange-tout était vraiment délicieuse et ce petit goût de feu de bois, était un appel à la gourmandise.
La gamine était perdu dans le parc, bah ça devait arrivé souvent. Mais une terra perdu dans un parc c'était assez risible, et la combattante ne dissimula pas le moins du monde son sourire amusé.

" Bah à ton avis? Les portes ne laisse entrer que des élamentiens... je te laisse le soin de conclure"

A question idiote réponse idiote en faite Vyk ne savait pas qu'il y avait des non élamentiens dans la cités, il s'agissait surtout d'enfants en bas âge, mais bon quand on vie pratiquement toujours à l'extérieur on pouvait oublié des choses ou tout simplement ne pas savoir.
Son élément était pourtant bien l'eau, un élément qui cache bien son jeu, il peut être si calme et doux, comme la minute qui suit être aussi cruel que les plus cuisante des flamme. L'eau source de vie et aussi de mort...
Soudain, Vykrinios planta son poignard au sol dans les cendres de cuisson et se leva. Sans dire un mot laissant la petite derrière elle. Le ruisseau était pas vraiment loin, c'était pour aller chercher de l'eau qu'elle était partie. Bien qu'elle soit une Aqua elle n'aimait pas se servir de son pouvoir pour facilité sa vie quotidien. Il lui servait surtout pour le combat.
Après une ou deux minutes elle revint une outre d'eau bien plaine. Elle se rassit et but à la régalade ce liquide frais et pur. Un coup d'oeil sur les mains de l'enfant pour voir si elle avait terminer son repas. Elle versa de l'eau fraîche dessus pour les nettoyer et la lui mit dans les mains.

"Bois autant que tu veux, il risque de faire chaud aujourd'hui faut pas se laisser crever de soif.
Alors comme ça t'es perdu? Tu retrouve plus le chemin pour sortir du parc ? "

Vykirinos lui répondit affirmativement quant à son statut d'élémentaliste. Avec même un petit sourire amusée en prime. Sourire qui semblait signifier « Mais quelle question ! C'est évident idiote ! ». Eleera baissa la tête et rougit furieusement. Elle avait surtout posé la question pour savoir quel élément l'Amazone contrôlait-elle. Et voilà qu'en plus de ne pas avoir la réponse, elle passait pour une imbécile. La jeune elfe n'osait plus relever la tête, trop honteuse. Après tout il est vrai que sa question était stupide. Elle-même l'était peut-être tout aussi. Se mordant la langue, elle fixa son attention sur une petite fleur blanche délicate près d'elle, essayant doublier ce qu'elle prenait pour une humiliation.

Eleera releva la tête en voyant la guerrière s'éloigner.

*Que va t-elle faire ? Se demanda t-elle, paniquée. Elle m'abandonne ? Est-ce la conséquence de ma stupidité ?*

Puis elle se calma. Après tout, Vykirinos avait le droit de faire ce qu'elle voulait. Mais elle dégageait une aura de puissance et de force qui rassurait Eleera. La faisait se sentir en sécurité. De plus, celle-ci aurait bien aimé savoir l'élément que la femme contrôlait. Ses yeux gris se posèrent sur les affaires de la guerrière, toujours près du feu. Ce qui la rassura. En effet, c'était donc la preuve qu'elle reviendrai ! En effet, quelques secondes plus tard, elle réapparut, une gourde pleine d'eau à la main. Elle en but une longue rasade, en fit couler un peu sur les mains de l'elfe étonnée, et lui posa de force l'outre entre les mains, lui conseillant de se désaltérer, ce qu'Eleera oublia de faire. La guerrière lui demanda ensuite des précisions sur son égarement dans ce lieu.

Eleera baissa une nouvelle fois le regard. Il est vrai qu'il était légèrement ridicule de se perdre dans un parc. Surtout pour une Terra. Un sursaut d'orgueil se fit sentir. Elle ne demanderai pas son chemin, et quitte à y passer la nuit, elle retrouverait son dortoir coûte que coûte. Sans aide. Peut-être que c'était puéril. Ou stupide. Mais se faire aider sur ce genre de chose lui paraissait rabaissant, presque insultant.

- En fait je ne suis pas perdue.

La jeune elfe n'avait pas l'habitude de mentir, et devint rouge tomate en se sentant si peu crédible. Elle chercha avec frénésie un autre sujet pour détourner l'attention de l'Amazone sur cet imbécile manque de sincérité. Vite, quelque chose à dire, n'importe quoi...

- J'... Euh... Pourriez-vous m'en dire plus sur... commença t-elle, hésitante.

Sur quoi ? Les amazones ? Impolie. Son élément ? Peut-être ne voulait-elle pas en parler. Sur sa vie ? Manque de civilité. Sur Elament ? Pour passer encore une fois pour une gourde ? Sur... Quelque chose de dangereux, que Vykirinos ne pouvait manquer de connaître. Sur... ?

- Sur les démons ? Finit-elle dans un souffle.

Eleera fixa ses yeux dans ceux bleus gris de la femme, brusquement attentive comme jamais. Finalement, elle avait finit par trouver un bon sujet. Une curiosité violente venait de la prendre à la gorge. Après tout, elle avait souvent entendu parlé des forces démoniaques, mais sans détails, ou avec trop de généralités. Si la femme en avait déjà affronter, elle voulait le savoir. Elle voulait goûter au parfum enivrant de danger qui se dégageait de cette armée obscure.

Un mensonge, la gamine ne devait pas avoir l'habitude de désobéir ou de perdre la face. Personnellement elle ne voyait pas ou était le problème ou la nécessiter de mentir. Si elle était perdu, et bien c'était pas si grave, le Parc était grand, elle l'aurait ramené vers la ville. Mais visiblement elle avait un soupçon de fierté bien mal placé de l'avis de la guerrier.
En aucun cas Vyk n'avait trouver la gamine stupide. C'était une enfant, elle faisait ses expériences. Certes les paroles de l'amazone étaient rudes peut-être même un peu bourru sur les bords, mais elle n'avait rien contre cette petite qu'elle trouvait d'une certaine manière rafraîchissante, même si un peu trop précieuse à son goût.
Enfin même si le mensonge ce lisait au milieu du visage de l'enfant, elle ni prêta pas plus d'importance, si elle voulait inventé c'était son choix, choix qu'elle respectait, on ne lui demandait pas son avis.

Elle voulait en savoir plus ? Sur quoi? Le temps qu'elle trouve Vyk décrocha le gibet des deux sorte de tréteaux qu'elle avait fait pour le cuir. Pour garder la viande il fallait la faire sécher et même si il faisait bon, sa allait prendre bien trop de temps. Aussi dans ses moments la elle trouvait que son pouvoir était assez pratique.
Elle tira sa cape sur le sol et posa la viande dessus. Elle dégaina Ziréya de son fourreau.
C'était une épée à deux main, plus connu sous le nom d'épée bâtarde, une pièce magnifique. C'était visible que la propriétaire en prenait le plus grand soin. En réalité il était arrivé de faire de nombreux sacrifice pour prendre soin d'elle mais jamais elle n'avait regretté.
Bon c'était pas le tout de contempler cette merveille elle avait encore du boulot avant de lever le camps.
L'enfant semblait avoir trouver son sujet de conversation... les démons....

Ne répondant pas tout de suite elle commença par désosser la viande raclant bien contre les os pour ne pas en perdre une miette. C'était pas simple avec une épée de cette taille mais avec le poignard ça aurait été encore plus difficile.

"Les démons, ce sont un ramassis de pourriture. Tous plus fourbe les uns que les autres. C'est une engeance qui ne mérite pas de vivre. Chaque tête de ces saloperies qui tombe et une petite victoire pour nous, même si ses chiens se reproduisent à une vitesse déconcertante, à croire qu'ils ne font que copuler et comploter.
Tous ne sont pas effrayants, les succubes par exemples, ses félonnes sont des êtres d'une beauté sans pareille. Même toi tu pourrait tombé sous leur charmes.
Il faut être vigilant attentif, certains trait démoniaque ne peuvent être cacher.
Pour la plus part des démons, ils ont des cornes, des queues, des ailes, des animaux étranges, certains ont une âme et deux corps.
Ils ont également des pouvoirs, tout comme nous il faut s'en méfier comme de la peste. Et encore à choisir entre eux et la peste je me demande si la maladie noire n'est pas la moindre. "

Tout en répondant elle avait fini de couper la viande en plusieurs quartier plus ou moins gros. Debout devant elle essuya la lame et la rangea, visiblement elle se concentra quelque instant et de la chair du mange-tout le sang - composé essentiellement d'eau - s'échappa pour venir dans le creux de ses mains en une sphère de taille moyenne.

"Mais pourquoi t'intéresse tu aux démons? Tu es jeune tu as le temps. "