Histoire de gosses (Mais-euh !)

Mais puisque je vous dis que je veux sortir !!!

C'est franchement trop pas juste ! Tout ce que voulait Mÿno c'était sortir de la citée, aller ceuillir des fleurs, envoyer un mot à maigrichon par le biais d'un oiseau, ceuillir d'autres fleurs, piquer une poupée vaudoue de Inou avec des aiguilles, ceuillir des fleurs, appeller Monsieur Chilk-le-méchant-qui-a-encore-disparut, ceuillir des champignons...
Enfin bref s'occuper quoi. Parce que Madame Inou elle, elle pouvait entrer et sortir comme bon lui semble dans cette citée. Mais elle : petite Mÿno, elle peut pas ouvrir la porte, elle a pas de pouvoir elle. Elle doit toujours demander à quelqu'un de lui ouvrir. Alors elle restait à l'intérieur des remparts, elle connaissait Elament sur le bout de sa griffe maintenant. C'était d'un ennuit...

Alors aujourd'hui elle avait décidé de sortir.
Mais ce fichu garde de portes l'en empêchait. Il voulait pas ouvrir à une mineure... Sauf que Mÿno elle a jamais touché à une pioche de sa vie, elle ne comprenait absolument pas pourquoi elle se faisait appeller mineure.
Ce ne fut que grâce à l'interruption d'un ange que Mÿno put enfin voir les portes s'ébranlées. L'emplumée voulant sortir, le garde était obligé d'ouvrir ces satanées portes. Et alors que Mÿno soulevait son panier en osier et s'apprétait à sortir qu'elle le vit, une orque, la petite hybride trembla un instant sur place et s'enfuit à l'intérieur de la citée sans demander son reste sous le regard interrogateur du garde. Plus loin, dans une ruelle Mÿno tapait le sol du pieds.

"C'est trop injuste ! Je voulais aller dehors ! Qu'est ce que je vais faire maintenant..."

Mÿno fit la moue et traîna les pieds encore un peu dans les ruelles, qu'elle connaissaient par coeur. À un moment donné, disons qu'elle était sur le point de débouché dans la rue de la rosée où le marché battait son plein. Elle rencontra un jeune garçon qu'il allait dans le sens contraire. Il était tellement rare pour Mÿno de rencontrer d'autres enfants.
Il était pas plus agé qu'elle. Les cheveux en bataille, habillée d'un tee-shirt et d'un short beaucoup trop grand pour lui. Une énorme peluche miteuse et le regard vaguement ailleurs. Mÿno s'arrêta sur son chemin et le regarda davantage : les oreilles de ce petite garçon n'était pas inconnue à l'hybride, sans doute lui aussi l'était : hybride.

La jeune enfant lui sourit et le salua. Elle ne préta pas attention au boucans qui faisait rage derrière, dans le marché. Sans doute le jeune garçon en venait. Mÿno avait vraiment l'impression d'être une princesse à coté de lui. Il était tout sale et cracra, si Inou voyait ça...

Tout pareil. La journée, c’était tout pareil que la veille. Le petit hybride déambulait encore dans les rues, et il y avait toujours quelque chose qui se passait quand il ovulait quelque chose. Aujourd’hui, il avait eut une pomme, qui était tombée d’un étal du marché. Personne n’était venue la cherche, alors Bô l’avait prise. Et comme personne ne lui a reprise, il l’avait mangée. Maman disait toujours que les fruits c’était bon pour la santé, donc une pomme c’était bon.
La suite avait été dans le même genre. Toujours les mêmes rues, les gens qui ne faisaient pas attention. Il y avait même eut des vieux pour marmonner à propos des gamins des rues, en voyait ce gosse d’à peine 5 ans vadrouiller seul.

Dans une petite ruelle, Bô avait vu un chat, aussi. Il était resté debout à le fixer, et le chat avait fait pareil. Et ils étaient restés comme ça pendant une bonne heure, à se regarder l’un l’autre sans bouger. L’enfant aimait bien les chats, ils n’embêtaient pas. Pas comme les chiens, qui veulent toujours jouer et courir. Parce que Bô n’aimait pas courir, lui. Ses vêtements le faisaient trébucher, et sa peluche aussi quand il marchait sur une pâte. Il tombait, et se faisait mal. Mais il ne pleurait pas. Parce que Papa disait que les garçons ne devaient pas pleurer.

De toute façon, Maman et Papa n’étaient plus là. Ils étaient partis depuis longtemps, et la dame qui s’occupait de lui aussi. Ils allaient rentrer bientôt ? La maison était vide, il n’y avait plus rien à manger, à part des boîtes que le bambin n’arrivait pas à ouvrir avec ses petits doigts maladroits.
Et il n’avait personne à qui demander, il était seul. Même pas d’autres enfants pour jouer avec lui. Enfin, aucun qui ne veuille, le trouvant trop petit ou trop bête pour s’occuper de lui. Mais Bô s’en fichait, il avait sa peluche, c’était suffisant. Sa peluche, sa plus vieille et fidèle compagne dans sa petite et courte vie.

Après le chat, l’ourson avait trouvé une autre pomme, mais un chien avait voulu la lui prendre. Bô n’aimait pas les chiens quand ils grognaient après lui, parce qu’ils faisaient peur. Mais une dame est sortie d’une maison devant et a fait partir le chien en disant qu’il fallait pas être méchant avec les enfants. Après, la gentille dame a prit la pomme pour la nettoyer et l’a rendue toute propre au petit hybride, qui l’a regardée un peu avant de repartir.

Une autre pomme mangée. Maman serait contente à son retour, parce que les pommes c’était bien. Par contre, Bô avait du mal à trouver autre chose à manger. Et pour boire, c’était avec les fontaines. Parfois, il y avait une bouteille de lait devant une porte, quand l’hybride sortait tôt le matin. C’était bien, les gens qui laissaient du lait dehors, comme ça il pouvait en boire. Et il y en avait tous les jours.

Par contre, le bruit du marché le dérangeait. Ça faisait mal aux oreilles, alors il devait à chaque fois s’éloigner par la première ruelle qu’il croisait. Comme il l’a fait ce jour-là aussi d’ailleurs. Sauf que cette fois il y avait quelqu’un dans la ruelle. Une fille, qui l’a regardé. Elle voulait faire comme le chat ? Bô s’est arrêté, et il s’est mit à la regarder aussi. Elle était plus grande que lui, mais elle avait l’air plus gentille que les autres enfants qui ne voulaient pas jouer avec lui. Et puis elle était jolie, alors l’ourson se disait qu’il l’aimait bien, même s’il ne la connaissait pas et ne faisait que rester planté à la regarder avec ses yeux un peu perdus.

Le tableau était touchant :

D'un coté Bô, petite ourson des rues, assez peu soigné et presque attendrissant.
Et de l'autre Mÿno, petite hybride chien, grandie en forêt, récupérer par son ami maigrichon, élevée dans un château et déposée ici. Depuis elle avait rencontrée Arthur qui l'avait ammené chez elle ; puis Inou était arrivée, depuis entre Mÿno et cette femme c'était la guerre ouverte, mais Mÿno avait besoin de cette femme pour surivre dans cette citée, sinon comment faire pour manger ? Sans doute comme ce petit garçon devant elle : à la sauvette.

Mÿno portait, comme à son habitude, une ravissante petite robe de petite fille. D'un jaune pâle des pétales de fleur oranges y avaient été brodées. La vieille elfe qui habitait juste à coté de la maison de Inou et de Mÿno avait encore fait des merveille. Cette vieille terras n'avait plus de famille alors elle s'occupait de Mÿno lorsque Inou devait s'absenter. Elle gâtait Mÿno, ce qui n'était pas pour déplaire à l'enfant. Les cheveux longs et raides de la jeune enfant avaient été regroupé en une queue de cheval basse, laissant quelques mèches tombées sur les épaules et le visage de Mÿno.
Ca faisait déjà un moment que les deux enfants se regardaient dans le blanc des yeux sans dire un mot. Mÿno tiqua d'une oreille et hurla :

"RHAAA ! J'en ais marre ! Tu veux pas dire quelque chose ? N'importe quoi mais arrête de me regarder avec ces yeux de merlans frit !"

Mÿno mit soudain la main devant la bouche.
Que venait-elle de dire ? Mais... Elle se mettait à parler comme Inou, oh non ! Non ! NON ! C'est pas bon du tout ça. La jeune hybride regarda la réaction de son voisin de ruelles, elle retira ses mains de devant sa bouche et sourit maladroitement.

"Excuses-moi. Je vis avec une femme qui tient tout le temps ce genre de propos alors elle déteint un peu sur moi je penses..."elle marqua un temps d'arrêt le temps de maugréer quelques insultes sans fond et reprit"Je m'appelles Mÿno Salichtana. Et toi ?"

Elle s'était un peu rapprocher, sa queue battant joyeusement l'air derrière elle, ses oreilles dirigées vers l'avant.

Bô n’avait apparemment d’yeux que pour Mÿno. Mais des yeux de merlan frit, comme elle l’avait fait remarquer. Bô ne s’énerva pas de ces mots d’ailleurs. Pas qu’elle s’en fichait : il ne comprenait pas ce qu’elle avait dit. Ce qui était peut-être pire. Trop jeune pour savoir que cette remarque était censée être insultante.
Elle lui parlait, elle avait l’air gentille. Tout ce que l’ourson voyait désignait une gentille petite fille, un peu comme lui mais en moins débraillé. Le petit hybride resta un moment sans parler, sans dire un mot ni même bouger une oreille. Sa peluche était serrée entre ses petits bras, contre sa poitrine, et la tête du lapin lui arrivait à peu près à la bouche. S’il rentrait la tête dans les épaules, nul doute qu’il disparaîtrait jusqu’au nez derrière la peluche.

Signe de vie, Bô cligna des yeux. Deux fois, alors que la fillette s’approchait en se présentant. Elle avait un joli prénom, mais son nom était dur à dire. Du moins pour un gamin de 5 ans dans son genre. L’ourson baissa les yeux sur sa robe puis, plusieurs bonnes secondes plus tard, regarda ses propres vêtements. Il avait l’air sale, comparé à elle.

Après ce rapide examen, il releva les yeux sur Mÿno. Elle avait demandé quelque chose ? Quoi ? Il ne s’en rappelait déjà plus. Et il ne demanda pas. Pourquoi ? Aucune idée. En tout cas, Bô se contenta d’incliner la tête sur le côté en regardant la fillette. Même s’il n’avait pas l’air d’un génie, il avait l’air d’avoir comprit, c’était toujours ça.
Il pourrait présenter Mÿno à ses parents. Maman la trouverait sûrement jolie, mais Papa se demanderait peut-être pourquoi il jouait avec une fille plutôt que d’autres garçons. Par grave, il serait quand même content que le petit hybride se soit fait une amie. Ça les avait toujours inquiété, de voir leur enfant isolé.

Un mouvement derrière la fillette, qui attira un coup d’œil de l’ourson, avant qu’il ne revienne à elle. Il devait dire quelque chose ? Et si elle lui avait demandé tout autre chose ? Il passerait pour un imbécile. Et même s’il n’était pas des plus malins… Autant ne rien dire alors ? Peut-être.
Alors Bô ne dit rien. Il restait là, à fixer Mÿno sans rien répondre à sa question, qu’il avait oubliée.

Bon c'est pas gagné...

Voila ce que ce dit Mÿno. Ce gamin était-il autiste ?
Mÿno ignorait encore ce que voulait vraiment dire ce mot, mais une chose est sûr : Inou l'utilisait pour désigner les fous ainsi que les pas très
malins. Ce gamin n'avait pas particulièrement l'air fous, seulement pas malin. Mais on va éviter de le dire à voix haute. Déjà qu'il n'avait pas semblé relevé l'insulte de tout à l'heure. La jeune fille se rapprocha encore un peu, il avait l'air plutôt farouche à se cacher derrière son lapin géant. Mÿno aurait bien aimé aussi en avoir un comme ça, mais Inou détestait les peluches, déjà que Mÿno devait faire attention aux rares qu'elle possédait pour pas qu'elles ne finissent brulées...
L'enfant se pencha un peu en avant et répéta :

"Ton nom !"

Peut-être était-il simplement sourd.
Mÿno le regarda attentivement, aucune prolongation vertébrale était visible, juste deux oreilles rondes et de la même couleur que les cheveux du petit garçon. Mÿno fit le tour des animaux avec de tel oreilles et renifla l'air ambiant, trouvant différentes odeurs. La forêt de connifère... Du miel aussi, un peu de pomme et beaucoup de fumée...
Un ours ? Sans doute car avec des tel oreilles ça serait soit un lion, soit un tigre... Or ces deux félins ont une prolongation vertébrale longue et voyante, l'ours n'avait qu'un petite bout qui dépassait. Sans doute caché par le grand short qu'il portait à ce moment là.
La petite fille décidé de refaire encore quelques pas en avant, elle était maintenant juste devant lui, elle le dépassait d'environ 5 bons centimètres.

"T'es tout seul ?"

Son nom. Elle lui avait demandé son nom. Oui, c’était ça, il avait oublié. Malgré tout, il avait fallu quelques petites secondes à l’adorable ourson pour réagir. Un peu lent à la détente, le petit. En tout cas, il avait finit par relever la tête par-dessus le crâne de sa peluche et lancer son nom de sa petite voix, quoique loin d’être toute timide et peu audible.

« Bô ! »

Et oui, ce petit bout d’ours savait parler. Miracle, il avait finit par répondre. Pendant que Mÿno se rapprochait, il la dévisageait de ses grands yeux. Elle reniflait, cherchait quelque chose. Quoi ? Elle avait perdu quelque chose ? Ou le petit garçon sentait mauvais ? Non, il s’était lavé. Maman avait toujours insisté pour qu’il soit toujours propre, et elle ne serait pas contente à son retour s’il ne se lavait pas.
Ou alors c’était ses vêtements ? Maman savait les laver, mais pas Bô, et il était trop petit pour atteindre les placards où elle rangeait les choses qu’elle utilisait pour laver les habits. C’était peut-être ça, alors.
C’était pas ça faute, mais il valait mieux ne rien dire. Mÿno pourrait le croire stupide et incapable de se débrouiller tout seul.

Elle était plus grande que lui. L’ourson du donc lever la tête pour pouvoir la regarder en face, même si elle devait la baisser pour le regarder. Elle lui demanda autre chose, et le petit pencha de nouveau la tête sur le côté. Une de ses mains lâcha sa peluche pour passer derrière lui : son short le gênait au niveau de la queue. Pas de très bon goût comme geste, puisqu’il avait eut l’air de se gratter les fesses, mais au final il avait juste tenté de remonter son short.
Avec un temps de retard, il hocha doucement la tête en réponse à sa question. Tout seul, il l’était. En tout cas maintenant. Quoique non, il était avec elle, et il y avait sa peluche. Du coup il fit non de la tête juste après. Pas très clair, comme réponse, aussi pointa-t-il son lapin du doigt, puis Mÿno.

Décidement.

Mÿno poussa un long soupir, les oreilles tombèrent légèrement vers le bas et la queue cessa de bouger. Ce petit garçon n'était pas très vif, voir complètement endormit. La petite fille se redressa et le regarda répondre à sa deuxième question préférant ne pas relever le geste qu'il avait fait avant.

D'abord oui... Puis ensuite non.
Il ne savait vraiment pas ce qu'il se voulait lui. Mÿno fit la moue et serra les poings ; elle n'avait jamais été douée dans le décryptage. Il lui aurait fallut plusieurs année en plus pour comprendre.
Une tête blonde au yeux bordeau passa alors dans la tête de Mÿno. Non, pas elle quand même.
Madame Inou serait certainement hors d'elle si Mÿno ramenait quelqu'un chez elle... Quoique la maison qu'elles habitaient n'était ni à l'une, ni à l'autre. Monsieur Arthur allait revenir un jour et Inou serait obligée de débarrasser le plancher. Rien que de penser à ça le sourire de Mÿno revenait.
elle regarda à nouveau le petit garçon et s'exclama :

"Suis-moi !"

Elle lui tourna le dos, peut-être allait-il enfin remarquer la queue qui dépassait de sous la robe de la petite fille. Mais ça elle s'en fichait, direction la maison. Tant pis si madame Inou y était.

Suite => Maisons de Inou et de Mÿno (je te laisse posté le premier)

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