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 Apparition subite

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ryder mi
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MessageApparition subite EmptyJeu 24 Mai 2007 - 18:02

Ryder était éreinté, Alouqua lui avait fait du mal, et une fois de plus, il était seul. Oui, seul dans la nature ; malgré sa fatigue et l’échec de son combat contre cette démone, il aspirait néanmoins à une retraite pacifique dans de vastes contrées, peuplées d’étendues d’eau et de végétations grimpant le long des arbres. Tout cet univers attirait et effrayait à la fois ; mais rentrer à Elament, pourquoi ? Retrouver le monotone de la cité et converger avec ceux qui ont des problèmes, combattre, pour subir un affront ? Non merci, autant se réfugier dans un endroit où il est concevable, peut-être de rencontrer des personnes sereines, ou se détendre en assassinant quelques victimes bien intentionnées dont les âmes finiront par s’éteindre sur ces terres, … Tous les moyens sont bons pour prendre du bon temps, même épuisé, il est toujours possible de faire du bon travail, avec de l’envie et des ambitions.
Il pénétrait donc avec calme dans l’endroit convoité, et traversa le lieu où commençaient à germer les premiers bourgeons, où le lac reflétait les premiers rayons du jour et finit par s’asseoir. Cette longue marche dans la nuit l’avait fait réfléchir, seul, perdu dans ses méditations intérieures, tel un solitaire, comme d’habitude, sans personne à ses côtés.
Il laissa doucement ses membres se détendre avant que ses muscles ne relâchent leur pression. Il cueillit une fleur, plantée à ses pieds, et en décortiqua chaque pétale, c’était une marguerite, une belle fleur, mais chaque merveille à ses limites, chaque beauté perd de son charme, chaque chose a une fin. La déception du mercenaire était telle qu’il en perdit toute forme de courage et de persévérance, comment continuer à vivre en ayant égaré les personnes qui nous tiennent à cœur ? Les grottes de Finduilas Surion avaient été une véritable prise de conscience pour lui, finalement, il tuerai les méchants, et protègerai les bons, sans oublier quelques égards de conduite de temps en temps, évidemment. Le tout était de réussir à trouver suffisamment de vaillance pour suivre le cours de sa destinée, il essaye de trouver des bons dans l’âme des méchants, mais en fin compte, il se retrouve toujours avec de la rancœur et des moqueries incessantes, bien sûr que c’est ce qu’il redoutait, mais il pensait avoir la bravoure pour surmonter ces épreuves …

- Ahhh que d’émotions dans ta vie Ryder, trouveras-tu la manière la plus utile de vivre ?
Tu as essayé d’aider une démone perdue dans ses sentiments, elle a refusé et essayé de te tuer… Reprends confiance, la vie n’a pas fini de te réserver des surprises !


Quelle honte, voilà qu’il parlait tout seul à présent ! L’une des contres-indications de la solitude, visiblement.
Ryder discerna un bruit entre les feuillages, un présence…
Non ! dans l’eau, des remouds…
Non ! dans l’air, quelque chose flotte…
Non ! cette chaleur, cette ferveur…
Etait-il fou ? Quelqu’un approchait-il ? ou était-ce là le fruit de sa démence ? Nul importait, un personne s’avançait dans cette faune, vers lui, c’était évident …
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Tréaga
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MessageApparition subite EmptyMer 13 Juin 2007 - 20:20

Un pas...

Deux pas...

Où suis-je ?

Trois pas...

Quatre pas...

Souvenirs...

Froid...


Il faisait froid, tout autour d'elle, tout n'était que froideur, pourquoi faisait-il aussi froid ? Allait-elle se transformer en glace ? Elle se sentait tellement fragile, aussi vulnérable qu'une fleur martyrisée par l'intraitable vent du nord pendant l'hiver... Elle détestait l'hiver... Où tout gelait... Où tout mourrait...

* Maître... Pourquoi est-ce que l'hiver existe ? *

Un rire... Un sourire tremblant effleura ses lèvres, c'était son rire, elle l'avait presque oublié, mais non, il était là, enfin, il lui avait tant manqué...

"Voyons Sen... Tu crois que ce serait mieux s'il faisait beau toute l'année ?"

"Bien sûr, maître !"

Lorsque le soleil la baignait de sa chaleur et réchauffait sa peau, quand elle pouvait courir librement sans craindre d'attraper une quelconque maladie, tiens ! Pendant tout un mois elle avait été clouée au lit à cause d'un mauvais rhume ! Ne pas se soucier de devoir enfiler quelque chose de chaud avant d'aller dehors... Ne pas avoir peur de dormir en plein air...

"Si tu travaillais tout le temps, sans jamais t'arrêter, sans prendre une seule pause... Ne serais-tu pas fatiguée ?"

Elle n'avait pas répondu, la réponse à la question était tellement évidente...

"Sais-tu ce qu'il y a sous la neige ?"


La petite fille jeta un coup d'oeil à l'épais tapis blanc à ses pieds... Ses yeux le contemplèrent longuement, perplexe, se demandant bien quel était le sens caché de cette question... Son pied chaussée d'une botte fourrée gratta discrètement la croûte blanche...

"Le sol... ?"


"Exactement."

L'elfe s'agenouilla devant elle, ses yeux, d'un gris presque transparent soutinrent son regard sans ciller.

"Comme toi après une dure labeur, la terre a besoin de se reposer... Si elle était permanente, elle finirait par s'éteindre d'elle-même à force de trop produire, c'est pour ça qu'elle doit se reposer... Pour revenir plus belle, plus forte après... On est toujours plus fort après s'être reposé et avoir rassemblé ses forces..."

Et elle, elle n'avait pu que le regarder, de ses grands yeux marrons, essayant de comprendre... Pourquoi le bonheur de l'été ne serait-il pas permanent ?

Pourquoi ?

Pourquoi... ?


Ses paupières se soulevèrent... Lentement... Elle avait l'impression d'avoir dormi un temps infini, était-ce cas ?

"Maître..."


Pourquoi n'était-il pas là ? Cela faisait à peine cinq secondes qu'il parlait avec elle ! Attendez !! Elle avait encore des choses à lui dire, des questions à lui poser, elle avait besoin de savoir, elle voulait savoir !!! Pourquoi ??

"Maître, je vais aller pêcher le repas de ce soir !"


"Très bien, à tout à l'heure !"

Il s'était retourné, occupé à ses affaires, lui tournant le dos...

Non, non !!

Attendez !

Attendez Maître !!!

"A tout à l'heure !"

Non !

"A tout à l'heure..."


Non !!

"Attendez !!!"


Aaah !


Des éclaboussures, des gouttes d'eau en plein visage... Ses pieds dérapèrent sur le sol boueux, ses bras se tendirent devant elle, cherchant une prise invisible, trop tard...

Tu ne peux te raccrocher à rien...

Il n'y a rien autour de toi...

Alors, elle tomba, comme une pierre, dans l'eau... L'eau... Elément liquide... Elle n'aimait pas l'eau... Elle faisait toujours attention à le toucher moins possible... Avant, elle pensait que c'était simplement que c'était juste une frayeur d'enfant, que ça lui passerait, l'âge venant, c'était stupide d'avoir encore peur de l'eau à quinze ans en plus ! Mais voilà... Ce n'était pas comme ça les choses marchaient... Ce n'est pas avec de la logique que l'on résout tout... Malheureusement...

Si elle avait peur c'était parce que...

Non, chut... Tais-toi maintenant...

C'était parce que...

Chut !!


Elle coulait, lentement mais sûrement, et il fallait remonter, ne pas mourir comme ça, elle ne se le pardonnerait jamais ! Même mort, on pouvait encore avoir des regrets ! Des regrets pour l'éternité... Non vraiment, ce n'était vraiment pas ce qu'elle désirait...

Alors elle remonta...

Elle jaillit autour de l'eau, reprenant de l'air comme si elle s'en abreuvait pour la dernière fois. Les yeux fermés, elle prenait conscience de tout après en avoir été coupée, de l'eau fraîche autour d'elle, de l'air pur et qui sentait bon les bois autour d'elle, de la terre humide et glissante sous ses pieds nus, des rayons naissant de l'étoile la plus lumineuse, et du silence... Tout autour... Frissonnante, elle ouvrit les yeux, et regarda le monde en face.

* Où suis-je ? *

L'eau est incolore, mais ici, elle possédait mille couleurs différentes et plus belles les unes que les autres, au ton chaud et doux, du jaune, du brun, du vert, toutes se fondaient les unes dans les autres, formant un tout... Un tout dans lequel elle se baignait en ce moment-même... Son regard s'attarda sur cet incroyable mélange, si particulier enfant de la nature... Des arbres flous, grands et minces comme des bras à la peau mat, tendus, paumes ouvertes vers le ciel, comme pour attraper le soleil entre leurs longs doigts ornés de feuilles... Ils se mouvaient, semblables à des serpents sous les remouds de l'eau...

Et entre eux...

Un visage encore plus blanc que d'habitude, sur lequel les deux marques noires se détachaient encore plus profondément que de coutume... Des yeux marron, effrayés, où la crainte se lisait clairement, mêlée à la peur... Deux mèches roses plaqués sur ses joues, trempées comme le reste de sa chevelure qui collait à son cou... Son cou... L'halfling blémit et recula vivement, voulant échapper à ce reflet maudit...

Ce n'était pas le sien, oh non...

Ca ne pouvait pas être elle...

S'il vous plait...

Ses doigts, hésitant à la façon d'un nouveau-né, tatonnérent sa peau... Et là, ils sentirent... Deux creux... Deux petits creux... Son auriculaire tenait à peine à l'intérieur... Son corps eut un haut le coeur et ses ongles s'enfoncèrent dedans, le plus possible... Il fallait enlever ça, maintenant tout de suite... C'était...

Répugnant....


Enlevez ça, enlevez ça, maintenant, je n'en veux pas, enlevez-le !!! Je ne veux pas, je ne veux pas être comme ça !! Je ne l'ai pas choisi !! Ce n'est pas à moi, je n'en veux pas !! RETIREZ LE !!!

Et ses doigts griffaient...

Encore et encore...

Pourquoi cela ne partait-il pas ?

Elle griffa un peu plus, il fallait que ça sorte, par tous les moyens possibles... Mais rien.... Il n'y avait rien à faire... Evidemment qu'il n'y avait rien à faire, qu'aurait-elle pu faire de toutes manières ? Non, vraiment... Il n'y avait rien à faire...

Impuissante...


Sa main se retira d'elle-même de son cou... Et à travers ses larmes elle vit le sang qui souillait à présent ses ongles, en même temps que le liquide coulait le long de sa poitrine, faisant rougir sa tunique blanche, seul vêtement dont elle était couverte...

Où étaient le reste de ses affaires ?

Et où était-elle, elle ?

Perdue... Au milieu de nulle part, seule... Totalement seule avec son impuissance...

Instinctivement, la jeune halfling s'entoura de ses bras, pour se redonner un peu de chaleur, ou bien pour se protéger qui sait ? Se protéger de quoi ? Vous, vous ne pouvez deviner... Mais elle, si, elle s'en rappelait à chaque seconde de sa morne existence... Aucun répit... Et elle tremblait, tremblait devant ce qui l'attendait...

La nuit... Une fuite... Escalader le mur, ne pas se faire repérer par ceux qui surveillaient, surtout pas, il ferait tout râter, tout le plan de cet audacieux démon... Un cri, un cri d'alerte, on l'avait repéré ! Regarder de tous les côtés, chercher une issue par laquelle s'enfuir, si près du but, c'est trop bête d'échouer maintenant ! Trop tard ! Un garde s'approche, plutôt jeune, ça va... Il reste une chance...

"Eh ! Toi là ! Ne bouge plus !"


Et l'innocente jeune fille en apparence offrit un sourire tout aussi angélique au jeune homme naif qu'il était, glissant sournoisement une main derrière son dos. Lui, il ne put que la fixer d'un air étonné de ne pas voir plus grand adversaire... Jeune sot...

"Oh ! Excusez-moi si je vous ai fait peur..."

Et elle, de répondre d'un ton amusé...

"Vous ? Oh non pas du tout..."


Et la chaude flamme... De naître entre ses doigts, qui remuent doucement...

"Bien au contraire...."


Ce pauvre malheureux n'aura vu qu'une boule de feu foncer vers lui à la vitesse d'un boulet de canon... Dernière vision de sa triste vie... Dommage...

Toujours tremblante, elle effleura du bout des doigts le signe noir, indélébile sur la peau de son bras, sceau maléfique qui l'emprisonnait dans sa propre enveloppe charnelle...

Lui... Cette immondice...

Puis, ses yeux s'écarquillèrent devant toute l'ampleur du désastre, devant toute l'horreur suprême de la chose.

Elle avait tué...

Tué...


Ce mot résonnait en écho jusqu'à ses oreilles... Il se répertoriait inlassable jusqu'au plus profond des bois qui l'entourait, les esprits se le chuchotait entre eux, les papillons se le murmuraient, même les feuilles d'arbres le chantaient...

Elle n'était qu'une abomination...

Une abomination devant tant de beauté...

Tout autour d'elle répétait sans s'arrêter ce mot...

Mort... Mort... Mort...


Elle baissa la tête, ne plus les entendre, ne plus rien entendre ! Devenir sourde.... Oh s'il vous plait, rendez-moi sourde, je n'en puis plus... Mais si tu n'es pas sourde, alors tu vois, et donc elle vit... Elle vit la coupable, la meurtrière, la pitoyable petite chose qu'elle était dans l'eau qui lui renvoyait son crime en pleine figure, et pour cause...

Le sang coulait de la morsure fraîche de deux jours qu'elle avait gratté non sans violence... Le signe semblait luire sur sa peau blanche...

Même son reflet semblait affliger des yeux rouges et un sourire narquois, la narguant devant toute sa faiblesse...

Un couinement semblable à celui d'un animal blessé sortit lamentablement de sa gorge, tandis qu'elle s'éloignait, évoluant peiniblement jusqu'à un buisson pour y déverser toute sa rancoeur et tout son dégoût envers elle-même...

Elle puait le démon et la noirceur à plein nez... Sale petite chose infecte...

Sa respiration se fit plus lente, plus profonde, tentant de se calmer...

Calme-toi Sen, calme-toi... Ca va aller, c'est promis....

Elle s'essuya soigneusement la bouche... Et se mit en marche... Progressant à un rythme peu rapide, mais tant qu'elle avançait c'était l'essentiel, elle sentait que si elle restait sur place elle sombrerais dans une folie dont elle ne pourrait pas sortir... Pas encore...

Alors il fallait avancer... Avancer encore... Même si elle n'avait aucune idée d'où ses pas la méneraient, peu importe, peu importe où, tant qu'elle serait avec lui, ce ne serait jamais la bonne destination...

Stop...


Les pieds s'arrêtent, s'enfonçant la boue humide sous l'eau limpide dont son regard quitta la surface qu'il balayait depuis quelques minutes déjà pour se redresser.

Là-bas...

Sur la berge...

Sous l'ombre des grands arbres...

Elle le scruta sans gêne aucune, à vrai dire, après ce si long sommeil au fin fond d'elle-même, son réveil ne s'était pas dérouler dans les conditions rêvées, elle était à mi chemin entre la barrière qui la séparait du monde et son propre espace intérieur...

"Qui êtes-vous ?"

Murmure incertain, semblant provenir du royaume des morts, était-ce un esprit ? Il ressemblait à un chevalier, un de ceux dont sa mère lui contait les histoires... Il paraissait tout aussi épuisé et à bout de forces qu'elle... L'aider... Oui, ce fut la première pensée qui lui vint, il fallait l'aider, lui apporter des soins...

Mais...

Elle, si repoussante, qui empestant les ténèbres et avait embrassé plus d'une fois le malheur, que pouvait-elle bien offrir qui n'apporta pas quelques sombres représailles ?
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ryder mi
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MessageApparition subite EmptyJeu 14 Juin 2007 - 17:10

C’est insoutenable se dit-il ; savoir qu’une personne est là à vous fixer sans pouvoir réagir, comme cerné par des regards venant de tous côtés ! tellement persécuté par cet intense insouciance, cet être inconnu, caché quelque part, son souffle accéléra. Le pire, c’est de ne pas connaître précisément la position de… Qui ? Oh ! oui ! Ryder le sentait, il l’avait décelé ! oui ! cette fois il était informé du sexe de cette personne. Une femme oui, ce parfum, cette effluve, cette senteur, cet arôme si délicat, seule une femme dégageait pareil fumet. Debout, alerte, paniqué, appâté par un pouvoir insolite, dénué de sens, le guerrier n’avait jamais pressenti une telle capacité. Une immense force était emprisonnée à l’intérieur d’une enveloppe charnelle, comme captive contre son gré, une odeur, un instinct, et les caractéristiques d’un inconnu vous viennent, humant l’air et parvenant à potasser les principales capacités de celui qui est proche de vous, il est alors possible de dresser votre propre topo de la situation. Cet être s’approche, un raffut innommable vint à ses oreilles, une mort soudaine, inespérée, non désirée, un démon s’approche, prisonnier dans celle qui ne le souhaite point, subissant les contres-coup d’un puissant esprit, agissant contre sa volonté, oui.
La fille avançait, il l’aperçut, le feu est son élément ; de par son état, il la jugea trop faible et trop vulnérable pour vouloir s’en prendre à lui.
Là, de l’autre côté de la berge se tenait une jeune femme, entourée par une écharpe de sournoiserie malsaine, comme possédée par le démon dont il en avait précédemment subodoré les particularités, Ryder dénia la regarder, comme redoutant un grand malheur dans cette faune abondante, puis à quelque mètres de là, il vit une main pendre à côté de la fille, flasque et sans vie, le reste du corps étant dissimulé à travers les fougères et les autres plantes. A cette vue, Le mercenaire se raidit, souhaitant connaître la sombre histoire de la fille qu’il osa alors considérer : il la dévisagea du regard et vit une lueur de désespoir dans ses yeux mi-clos, prolongés par la fatigue et le manque de sommeil. Elle était trempée, ses vêtements humides étaient maculés de petites tâches de sang coagulé. Le visage fin, deux entailles se détachaient du reste de sa physionomie, profondément taillées dans ses joues. Elle semblait triste et nostalgique, elle ne constituait pas une menace pour lui, ses bras pendaient le long de son corps aux mensurations pourtant proportionnées, ses cheveux mi-courts étaient collés sur son front et son attitude lui parut désinvolte et marquée par un événement récent ; néanmoins, ce membre dépassant de la végétation le fit douter, il voulait s’approcher d’elle, la questionner, l’aider, mais …
Mise à part elle, il ne détectait aucune présence hostile ; Le démon ne vient donc que d’elle et elle seule. Elle est possédée. Il se rendit compte avec enchantement que son hypothèse commençait à être fondée.
Innocente, inoffensive, naïve, oui, mais sans l’être qui la tourmente. Ryder l’interpella :


- Jeune fille, n’approche pas, je sais que tu es sans cesse obsédée par cette présence qui est à l’intérieur et que tu ne veux point accomplir ce qu’il te fait accomplir, mais reprends courage, tu es forte ! le feu peut t’aider, utilise tes pouvoirs ne te laisse pas submerger par tant de cruauté ! Dompte cet être, calme le et tu pourras devenir plus puissante que tu ne l’est à présent, sois forte !

Ryder avait eu vent (très commun chez les aeras ) de ces esprits qui prennent possession des corps d’innocents ou de puissants élémentiens, certains meurent par tant de supplices et d’autres au contraire parviennent à mettre de côté ces êtres pour se servir de leurs pouvoirs.
Malgré ses paroles, Ryder sentit que la fille n’était pas totalement rassurée par son dialogue.
Pourtant, elle a besoin d’aide, ce visage, cette expression, il le tuerait bien, mais il ne le peut. Il se ferait engloutir par ses pouvoirs, sans être à même de réagir. Il faut donc l’apaiser, puis le tuer, tant de capacités iraient à l’encontre de ses principes, elle est beaucoup trop dangereuse, son démon est beaucoup trop fort pour être contenu, mais comment le faire mourir, ce démon, sans que cette fille périsse ?
Après avoir mûrement réfléchi, Ryder se rendit compte de cet acte impossible, elle restera à jamais prisonnière et réceptacle d’un monstre y ayant prit refuge, aucun doute là-dessus.
Toujours debout dans l’herbe, scrutant la fille qui l’était elle aussi, il s’aperçut que sans son précieux instinct, des Hommes absurdes seraient déjà en train de l’enterrer, ceci dit, avec toute la puissance qu’elle dégage, comment ne pas la remarquer ?
Mizuka voulait cependant en faire un allié, pas un ennemi, il décida donc de tenter tout ce qu’il put pour lui venir en aide, il tuerait des Hommes plus tard …
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Tréaga
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MessageApparition subite EmptyJeu 14 Juin 2007 - 22:19

Ce feu
qui brûle en moi ---
désir de suicide

Sumitaku Kenshin


Une voix... Qui surgit dans le brouillard qui lui tenait lieu d'esprit... Une épée qui transperçait le silence de ce lieu si paisible et tranquille entre tous... Comme un coup de poing dans le ventre qui ramène à la réalité, brusquement, lorsque vous vous apprêtez à plonger dans ce flot opaque et tumultueux que représentent vos pensées... Ne songer plus à rien... Mais elle ne put se noyer en toute tranquilité, au milieu de ses eaux qui l'entouraient, calmes et discrètes, transportant les troncs d'arbres déracinés de leur terre natale sur leurs surfaces... Même la terre avait l'avantage sur l'eau dans ces environs... Ce jardin flottait l'entourait, tombeau de plantes et de bois, d'algues et autres créatures des profondeurs... Tapies dans les recoins sombres... Déception serait leur unique récompense aujourd'hui... Elles ne l'attireraient pas dans leurs griffes...

Elle ne vous est pas destinée, créatures de l'ombre, passez votre chemin !


Car lentement, son esprit remontait vers la lumière, progressivement, gravissant l'escalier de la conscience qui la coupait du reste du monde qui tentait de la haper vers lui... La jeune fille, au milieu des chaudes couleurs de ce paysage, sous les feuilles des arbres qui embrassaient le sol, détailla celui qui venaient de lancer cette poignée de mots au vent vers elle... Jeune... Il semblait jeune, mais plus vieux qu'elle cependant. Son savoir, chose qu'elle ne possédait pas, se lisait dans ses yeux, ses connaissances étaient plus approfondies que les siennes... C'était un élémentaliste, c'était évident, mais lui devait avoir quitté l'école depuis longtemps... Les yeux marrons de l'halfling s'attardèrent dans les siens, pendant que, dans un demi état où elle reprenait connaissance, elle laissait ses sens parler pour elle...

Et dans ses yeux elle lut...


Douleur... Douleur, mort... Douleur, mort, perte... Cet homme qui au premier abord lui avait semblé l'image même d'un chevalier, ceux de ses anciens contes qu'elle se plaisait à écouter le soir, racontés par une douce voix, avait lui aussi rencontré la douleur, et lui non plus, elle ne l'avait pas épargné... La perte d'un être cher... De plusieurs êtres chers... Et puis après, l'effort, l'effort pour survivre, pour avoir encore l'audace de vivre... Pour se raccrocher à une existence qui ne tient qu'à un fil... Elle, dans son innocence, elle se disait que si le fil cassait, ce n'était peut-être pas si grave que ça, elle pourrait toujours se pendre avec... Lui l'avait saisi à pleines mains, pour remonter, et devenir un homme fort... Quelqu'un sur qui on pouvait compter, accorder toute sa confiance...

L'aura...


La dureté... L'autorité... La sévérité... La froideur... La vanité... L'arrogance... Prendre les autres de haut... Tous ces sentiments écrasèrent la petite chose qu'elle était, comme deux mains se plaquant fermement sur ses épaules dans l'espoir de la faire tomber, elle crut presque que ses genoux allaient céder... Son corps chancela, mais elle ne la lâcha pas plus que ça du regard, elle voulait savoir, comprendre, comprendre pourquoi... Oui... Oui c'est vrai... Pour surmonter les épreuves il faut savoir devenir impitoyable, il faut apprendre à endurcir son caractère, à se méfier de tout et à mépriser tout... Mais... Au fond de soi... Rien n'empêche de conserver un coeur... Non ? Un peu de bonté dans ce monde si imparfait... Ou alors, l'espoir ne serait qu'un mensonge ? Non, non elle ne le croyait pas, et lui non plus... Lui aussi avait gardé ça, quelque part au fond de lui...

Et elle sentit...


Dans cette aura où tout ceci se mêlait comme les eaux les emprisonnant, ça parvint droit jusqu'à un point inconnue d'elle-même, quelque part dans ce qui la formait et faisait qu'elle n'était rien d'autre qu'elle... Dans ses origines au loin... Très loin... Elle le reconnut... Un elfe... Encore... Certes, il n'y avait pas de quoi s'extasier, cela n'avait rien d'extraordinaire puisqu'elle en avait déjà croiser une il n'y avait peu de temps, avant... Avant qu'elle ne sombre encore...

Non, n'y pense pas...

Cela la réconfortait presque... Cela aurait pu la réconforter, dans l'angoisse où elle s'égarait, après tout, lui aussi... C'était un elfe... Sa fascination pour cette race n'était dû qu'à lui et à lui seul, sans lui, elle aurait coupé court à toute sa vie d'avant... A vrai dire, sans lui, elle ne serait même pas là, à regarder cet homme....

Que venait-il de lui dire déjà ?


- Jeune fille, n’approche pas, je sais que tu es sans cesse obsédée par cette présence qui est à l’intérieur et que tu ne veux point accomplir ce qu’il te fait accomplir, mais reprends courage, tu es forte ! le feu peut t’aider, utilise tes pouvoirs ne te laisse pas submerger par tant de cruauté ! Dompte cet être, calme le et tu pourras devenir plus puissante que tu ne l’est à présent, sois forte !


Son regard ne le quittait pas, elle demeurrait là, ne bougant plus, semblant même paralysée... Campée sur ses deux jambes qui baignaient encore dans l'eau, elle ne cessait de le dévisager... Elle avait l'impression que son sang s'était figé dans ses veines, et que plus aucun mouvement ne lui était possible, clouée sur place, seule sa respiration, lente et régulière, donnait encore signe de vie au reste de son corps...

Une seule pensée, qui tournait inlassablement dans son esprit affolé, qui tournait en rond sans s'arrêter... La figeant de peur à chaque tour achevé, pour mieux recommencer...


* Comment sait-il ? Comment sait-il ? Comment sait-il ? *

Jusqu'à qu'elle n'en puisse plus... Cela ne lui fut pas long de comprendre comment il savait, la tâche ne devait pas être bien difficile pour ceux de sa race, pour ceux qui sentaient en général... Combien, parmi tout ceux qu'elle avait cotoyé, l'avait entrevu, avait pu percevoir sa présence ? La présence de... Cette horreur en elle ? De cette noirceur... De cette...

Pourriture...

Elle ne comprenait pas, vraiment pas... Et ce petit mot qui revenait sans arrêt, comme un refrain, n'ayant jamais de fin...

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Personne n'était capable de répondre à ce pourquoi, de lui fournir une réponse, qu'elle attendait à n'en plus finir, chaque jour, chaque instant où il la laissait consciente de ce qui se passait autour d'elle, où il daignait lui accorder des moments de répit... Pour constater les désastres et tenter de les réparer du mieux qu'elle le pouvait, lui jetant son incompétence et sa faiblesse à la figure comme un linge malpropre qui sentait... Ne rien faire quand tout s'écroule autour de soi... Qui a t-il de pire ? De voir qu'en fin de compte, on n'est rien...

Et dans cette petite grande âme, innocente de tout péché malgré ce qu'elle pouvait bien penser, cette âme toute blanche comme la neige où elle aurait voulu s'étendre et mourir, rendre son dernier souffle...

La tâche apparut... Encore une fois...

La tâche noire qui la pourrissait, la faisait grandir et appartenir de plus en plus au monde des adultes au dépit de sa volonté... Ce monde dans lequel elle n'aurait jamais souhaité mettre le pied, un seul orteil... Rester dans son innocence et sa pureté... Elle aurait mille fois préféré mourir comme ça... Mais déjà le fait qu'elle puisse, ne serait-ce que songer cela, prouvait qu'elle y était déjà entré... Et c'est le genre d'endroit dans lequel, une fois entré, la porte pour retourner de l'autre côté est bloquée... A jamais...

Alors, que fait-on ? Qu'est-on dans l'obligation de faire pour survivre à cet endroit infecte ?

On grandit... On grandit toujours...

Et ça grandissait... Ca grandissait tout au fond d'elle, l'emplissant peu à peu... Cette tâche noire la faisait sienne...

La haine... L'envie meurtrière... Gonflaient, gonflaient en cette jeune halfling, dénudé pourtant de ces deux sentiments en temps normal... Mais à ce moment précis, elle s'en nourrissait, et plus rien ne comptait à ses yeux qu'eux... Elle en voulait encore, encore plus... Pour mieux encaisser... Pour mieux exister... Dans ce monde qui lui avait porté tous ces coups mortels tout le long de sa brève existence... Pour mieux lutter contre lui... La vengeance...

Puis la colère sortit... Car, enfouie à l'intérieur de soi, ça doit toujours sortir, par quelque moyen que ce soit... De préférence, le plus violent, ça fait moins mal, en tout cas pendant l'instant où ça sort... Bien sûr, quand ça sort comme ça, ça doit trouver une cible, quelque chose pour se défouler... En temps général, elle préférait le contenir, le contenait autant qu'elle le pouvait... Elle serrait les poings et se blessait, tant pis pour elle, elle l'avait mérité...

Mais ne jamais déverser sa rage sur les autres...

Jamais... Jamais...


Ne jamais faire souffrir autrui... C'était sa règle d'or...

Règle d'or qui partit en fumée...

Et la cible aujourd'hui, ce fut lui... Qu'elle regardait toujours... Qu'elle n'avait jamais cessé de regarder, de scruter...


"... Le feu... Peut m'aider ?"

Son regard ancré dans le sien, ses sourcils se froncèrent...

"Qu'ai-je donc à espérer... De ça ? De cet élément..."

Et sa main bougea... Pointant un doigt accusateur sur le cadavre un peu plus loin... Accusant qui ? Elle ou lui ? L'halfling ou le démon ? Elle ne savait pas...

"Croyez-vous que cela m'a aidé à ce moment-là ?"

Un souvenir passa devant ses yeux obscurcis par la colère et l'injustice... Le sentiment d'être incomprise...

Assise à une table... Encore avec son pourquoi pour seule compagnie... Un inconnu dont elle ne put voir les traits s'était assis devant elle...


"Elament... Où tu apprendras à maîtriser ce don...

"Vous appelez ça un don vous ?

Retour au présent... A maintenant... Elle détacha enfin ses yeux de lui, baissant la tête, un ricanement qu'émettait pour la première fois sa gorge enfantine secouant ses frêles épaules...

"Un don... Un don... Un don..."

Son visage se redressa soudain.

"Ce n'est pas un don !!! Regardez ça !"fit-elle, désignant une nouvelle fois le mort."Où voyez-vous un don ? Une once d'acte bénéfique ??"Son ton monta, sa douce voix claire devint plus acérée."Non... Ce n'est pas un don... Ca n'apporte que la mort, que la guerre, que... Votre stupide bataille qui se prépare et qui font mourir de peur ceux qui sont contraints de s'y rendre ! Ca n'apporte rien... Strictement rien..."

Oui, c'est bien... Déverser toute sa rancoeur... Continue comme ça... Ca faisait du bien... Pouvoir haïr librement... Enfin haïr...

"Et vous me demander d'utiliser ça pour le combattre ?"

Un sourire ironique orna ses lèvres...

"Que savez-vous de moi ? De lui ? Si je le pouvais, cela ferait depuis mes trois ans que j'aurais vaincu... Ce démon... Par ma propre volonté ! Mais je n'en suis pas capable... C'est tout le contraire en fait..."

Le ton monta encore... Encore plus proche de la haine et de la rancune...

"Savez-vous ce que c'est d'être soumis à sa volonté ? Alors que la votre, vous savez qu'elle pourrait le vaindre, mais que vous n'y arrivez pas... Et qu'alors vous vous demandez pourquoi, pourquoi vous ne pouvez pas ? Vous le savez ça ? Se rendre compte qu'en fin de compte toute l'opinion de soi qu'on a n'est qu'une chimère... Et qu'en fait, on est juste faible..."

Enfin, ça éclata, parce que depuis le début, le tout début, ça ne pouvait qu'exploser...

"Je ne veux pas être forte !! Je ne veux pas courber l'échine et lui montrer... Me montrer que je me suis résignée à être en dessous de lui, à n'être rien par rapport à lui ! Obéir à cette loi... A la loi du plus fort... Non, je ne veux pas ! C'est à moi de décider si je suis faible ou pas, si je suis impuissante ou si je peux me rebeller, c'est uniquement à moi ! Et pas à lui... En aucun cas... Je n'ai pas à être forte pour lui plaire, ou même pour vous plaire ! Pourquoi n'y aurait-il que cette solution ? Vous trouvez ça normal, vous ? De vous incliner comme ça ? De ne pas protester ?"

Elle n'était vêtue que d'une unique tunique, il était vrai, mais dans son éveil, elle sentait à présent le poids rassurant de sa dague, fidèle arme contre sa cuisse, la ceinture nouée autour de sa fine taille... Prestement, elle s'en saisit de sa main droite, puis l'agrippa à deux mains, la pointant sur sa gorge, sa propre gorge...

"J'ai le droit d'être faible si je le souhaite... J'ai le droit de me donner une chance de le vaincre, même si je ne leux pas... Le droit de me donner une chance de le vaincre tout en étant ce que je suis !"

Ses doigts resserérent leur prise autour du manche de l'arme qu'elle tenait fermement...

"Le droit de vie et de mort sur ma personne ne dépend que de moi, et de personne d'autre en aucune sorte... Et surtout pas de lui !"

Et malgré toute son assurance, elle trembla, car ce qu'elle disait ne faisait que la confirmer dans ce qu'elle pensait d'elle-même... Qu'elle était faible... Se croyait faible... Cela revenait au même, si elle se croyait faible, alors, elle l'était, c'était indéniable...

"Je pourrais me suicider, là, devant vous, qu'est-ce qui m'en empêche ? Vous vous sentiriez... Coupable, non ? De ne pas avoir pu m'éviter la mort... Faible de n'avoir rien pu faire... Et alors vous prieriez pour devenir plus fort... Juste à cause d'une imbécile comme moi ? Vous trouvez ça juste quand je vous le dis ?"

Et elle, elle ne détachait pas son regard de lui... Regard où l'on pouvait lire toute l'interrogation en elle, et où brillait, aussi, une flamme, dans laquelle dansait une férocité naissante, qui voyait le jour pour la première en elle...

[Merci d'avoir lu ce gros pavé qui a mis deux heures, voir un peu plus, pour être écrit u_u... Je le fais pas exprés je le jure XD !]
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ryder mi
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MessageApparition subite EmptyVen 15 Juin 2007 - 17:14

Elle avait raison. De quoi se mêle-t-il à la fin ? qui est-il pour oser donner des leçons ou des conseils à ceux qui ont le plus souffert ? Mais dans ce cas ? Que faire ? est-elle folle ? Veut-elle à ce point contrôler ses propres actes, défier le malin ? Ryder sait que ce qu’il a dit à propos de son élément était inutile, elle ne peut vaincre de cette manière, il aurait dû se taire.
Mais pourquoi ? Pourquoi alors qu’il est animé par de loyales attentions, il se retrouve une fois de plus avec des propos blessants ? C’est toujours pareil, toujours la même chose, tenter le réconfort, c’est tenter le diable ; aider les autres c’est s’abandonner ; encourager les gens, c’est les faire douter, les faire reculer devant leurs responsabilités, dans le cas présent cette fille est perdue. Pourquoi se sent-elle faible ? Il sait ce que c’est, les envies de mort. Mais son long discours, sa longue lettre de résistante était juste. Il ne connaît peut-être peu de choses concernant une vie que l’on mène tout en étant victime de ses propres actions, malheureusement incontrôlées, mais il savait ce que c’était de voir la mort.
Combien de fois avait-il renié ses envies ? Combien de fois avait-il fallu lutter contre son destin et les raisons qui nous poussent à mettre fin à une existence minable ? Les gens qui vous regardent d’un air dépité, la tête tournée vers vous à se dire
« ah le pauvre » ou encore des « si seulement ça ne lui était pas arrivé » combien ? Combien de fois dîtes-moi, combien de fois avait-il allongé sa durée de vie dans l’espoir de trouver encore quelque chose à quoi s’accrocher, à quoi tenir ? Combien de fois espérait-il trouver un morceau de sucre à grignoter pour faire croustiller sa vie ? Il ne les compta point, tellement il y en avaient. Et même encore maintenant, qu’est-ce qui le retient sur Terre ? Même l’expression d’un visage heureux ne le satisfaisait plus, même les quelques meurtres qu’il commettait, pas vengeance et rancune envers un destin qui ne l’avait pas gâté ne l’enchantaient plus.
Dans un élan de résolution, Ryder dégaina son épée :


-"j’ignore si tu es faible, si ta volonté est telle que tu n’hésiterait pas à faire souffrir ton démon en te tuant, mais sache que toi, tu as certainement plus de raisons de vivre que j’en ai Il ajusta son arme à hauteur de sa gorge en transfusant son pouvoir d’aéra à travers son épée qui jaillit d’énergie et moi ? Qu’est-ce qui m’empêche, là, maintenant, de me trancher la gorge sur place ? Tu te sentirais coupable non ? de ne pas avoir pu éviter la mort, juste à cause d’un imbécile comme moi ?

Le guerrier, toujours en position, s’avança à pas feutrés dans l’herbe douce jusqu’au bord du petit lac bordé de verdure, il vit son propre reflet, l’épée qu’il tenait brillait au soleil, il ferma les yeux tant l’éclat était intense. De l’autre côté, tenue dans la même position, la fille désolée le regardait. Couché dans les fougères, un homme, mort, avait reçu son dernier jugement.

Qu’il doit être bien, là haut … se dit-il avant de reprendre :

- Crois-tu que mon élément est un don pour moi ? On se sert de moi chaque jour, on me paye pour tuer des méchants, des méchants me payent pour tuer des gentils, je ne suis personne, cela a-t-il un sens ? Non. Et pourtant je suis encore là devant toi, à t’observer, je suis à 2 centimètres de la mort, elle ne me fait pas peur, mais toi …
Si tu veux te révolter, défier ce démon dont je ne sais rien, pas plus sur toi, alors reste en vie, montre lui que tu es forte, tu serais faible en te tuant, en rejoignant les cieux, mais là tu as une occasion de le provoquer, par tes propres intentions. Je te paraît peut-être savant, avec mes belles paroles, mais tout ce que je veux, c’est que des âmes tourmentées ne se tournent pas vers l’endroit où j’ai tant de fois refusé d’aller.
Ryder abaissa soudainement son épée, sans arrêter de parler. Soit, ne sois pas la plus forte par les pouvoirs, soit la plus forte par ta façon d’agir et de penser, suis mon conseil, je suis ignorant certes, je ne connais absolument pas ton histoire, mais mon instinct me dit que tu souffres en ce moment même. J’ignore aussi par quelles épreuves tu es passée avant que nos chemins se croisent, alors la seule chose que je te dirais c’est de vivre ; tu es jeune, belle et déterminée, tu parviendras sûrement à mettre la main sur un morceau de sucre, plus grand que le mien, qui fera croustiller ta vie.


Dernière édition par le Mar 19 Juin 2007 - 19:48, édité 1 fois
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Tréaga
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MessageApparition subite EmptySam 16 Juin 2007 - 17:54

[Merci, merci u_u]

Mes larmes grésillent
en éteignant
les braises

Matsuo Bashô


La pâle lumière du jour levant se répartissait lentement, couvrant les arbres et leurs feuilles d'une douce pellicule dorée, faisant scintiller la lumière de la lagune comme si des petites fées répandaient des paillettes d'éclat de soleil partout... Un sable magnifique provenant tout droit du ciel faisait office de pluie et coulait... Coulait tout autour d'eux... Se logeant dans les moins recoins... Et l'astre, lui, continuait, majestueux, sa course sur son char aux chevaux de feu...

Tout s'illumine...

Tout se réveille...

Sauf moi...

Pourquoi ?


Une douce mélodie s'éleva, aïgue, mais pas trop, sans paroles, rien que des notes qui s'enchaînaient, sans ordre particulier, juste pour le plaisir d'être chantées, comme ça, et tant pis si ça pouvait être faux, de toute façon, ça ne l'était pas... En vérité, c'était simple, mais joli, sans refrain, mais il n'y en avait pas besoin, car le chanteur ne se serais jamais soucié de ceci, car c'était vraiment sans aucune importance... Car l'auteur de cette tendre musique qui touchait les coeurs solitaires ou amoureux, n'était rien d'autre qu'un modeste petit oiseau...

Epargné par toute la cruauté du monde, lui, il n'avait que faire des affaires des hommes, heureuse créature, puisse t-elle finir sa vie dans sa belle insouciance... S'envolant toujours vers de nouveaux cieux, de plus en plus haut, tu as une chance de voler, une chance de t'échapper, saisis la, maintenant, sans plus attendre !

Jusqu'à ce que ton aile croise la flèche d'un habile chasseur...


Heureuses les bêtes, de s'être éloignées bien assez tôt de la bêtise du monde des hommes ! Car celle-ci n'atteignait pas de limite ! Et vous allez en avoir la preuve dans quelques instants, si vous ne le saviez pas déjà...

Le volatile cessa de chanter, un battement d'ailes remplaça le chant tandis qu'il savourait le plein bonheur d'être porté par le vent... Petit vent glacial qui passa un court instant en ces lieux, faisant frissonner de froid les créatures présentes... Et la faisant trembler, elle aussi, mais en était-ce la réelle cause ? Ou bien une autre ? Plus subtile, et moins évidente ? Un papillon d'une blancheur éclatante passa entre elle et lui, frôlant son oreille pour de nouveau se perdre entre les arbres... Un tronc d'arbre flottant, semblable à un petit canot, sur l'eau, buta contre sa jambe qui déclina son chemin, créant des remouds dans l'eau... Le liquide se troubla, formant des ronds et autres formes plus étranges les unes que les autres, mais l'effet n'en était que meilleur... Mélangeant la poudre d'or qui se déposait à sa surface, l'eau forma son soleil propre...

Et elle, trempée jusqu'aux os, souillée de sang et de ténèbres, une arme entre les mains, ne pouvait que songer... Retenir son souffle durant cet instant où seule la nature continuait de murmurer et de remuer...

Comment, parmi tant de beauté, don de la nature, pouvaient-ils, eux, deux intrus, se tenir là, sans se faire chasser, pour le méfait qu'ils commettaient ?


Comment, aux premières lueurs de l'aube, avaient-ils l'audace de côtoyer la mort en ces lieux où l'essence même de la vie voyait le jour ?


Représentez-vous ces deux-là, deux personnes affligeantes, qui, comme le reste du monde, remuaient ciel et terre pour se faire une place dans la vie... Elle, toujours à ses portes, halfling jeune qui aurait pu avoir une existence faite de joie et de danse, et lui aussi, elfe, aurait pu en avoir une semblable, mais la mort vient frapper à la porte de tous... Alors, ils leur avaient fallu relever courageusement la tête après avoir reçu le coup qu'elle leur avait administré... C'était comme ça que ça fonctionnait en ce monde...

Depuis, ils se battaient, comme chacun, pour continuer à exister, à montrer qu'ils étaient en digne, à surmonter encore et toujours les épreuves sur leurs routes, sans broncher, en acceptant tout simplement, car tout le monde pense que c'est normal, qu'il faut se faire à cela... Et tout le monde a bien raison... Car si on ne s'y habitue pas, alors on devient fou, et tous les fous sont rejetés, parce que eux, ils n'ont pas su accepter... Se résigner et courber l'échine... C'était cela, le lot de la vie...

Pourtant, en ce moment précis, dans cet endroit de merveilles plus éclatantes les unes que les autres, eux, ils étaient là, ne sachant pas vraiment pourquoi... Coupés du reste du monde...

Occasion à saisir coûte que coûte ?

C'est ainsi que cela s'était passé... D'abord ce fut elle, qui éclata, comme une explosion, comme un feu qui prend et qui s'étend dans une vaste prairie, son désir de vivre selon ses envies à elle avait tout brûlé... Et comme Eve tenta Adam, lui aussi, il y alla, sur ces terres si tentatrices, dévastant à la manière d'une tempête, arrachant tout... C'était tellement plus facile de se révolter contre la vie dans ces conditions, et ils mordaient totalement à l'hameçon... Complices d'une même impudence, sans honte, ils s'étaient aventurés un peu plus loin, parce que ça fait tellement du bien quand on se libére...

Jusqu'à ce qu'ils voient....


Encore une fois ce fut elle en premier... Puis lui...

Et là, ce fut évident... Tellement évident qu'elle refusa de le regarder... De regarder ce qui était évident...

Leur arme respective à la main, tout contre leur point vital, ils s'étaient défiés du regard, cherchant chacun dans les yeux de l'autre jusqu'où il irait dans son audace, le menacant de sa propre mort... Car c'était cela, vouloir désobéir aux lois qui régissait ce bas monde, c'était le seul lot qui attendait en fin de compte...

La mort...


Pourtant, lui, il avait baissé son épée, peur ou simplement envie de rester sur cette terre encore quelques temps ? Elle ne savait pas, et elle se demandait bien pourquoi, tout en le scruant, la pointe de sa dague toujours dirigée vers sa gorge... Un seul faux mouvement et tout pouvait être fini... Pourquoi avait-il refusé de passer à l'acte, hein ? Puisque la mort ne lui faisait pas peur ? Et elle comprit pourquoi... Parce que la réponse lui vint, évidente, tout simplement...

C'est pour ça que, sans que ses incontrôlables tremblements ne s'arrêtent, elle fit un pas vers lui, juste pour lui montrer, que elle, elle ne reculerait pas... Ou pour une autre raison, elle ne savait pas...


"Vous croyez que j'ai plus de raison de vivre que vous ? Mais regardez-vous..."

Et, sans détourner son regard du sien, elle continua.

"Peut-être que l'on se sert de vous, peut-être que vous n'êtes personne, si cela vous plait de le penser..."

Les sourcils de la jeune fille se froncérent, tout en se rendant compte qu'elle se permettait de le juger, alors qu'elle inspirait le mépris, tellement petite face à lui, mais justement... Justement...

"Mais je n'ai pas pitié de vous... Car vous, vous êtes utile, même si par rapport aux autres vous vous sentez rabaisser, au moins, vous pourrez toujours trouver quelque chose à faire, qui vous rendra indispensable... Qu'importe que je sois belle, déterminée ou jeune, je n'aspire pas à cela... Je n'en reste pas moins une gamine sans expérience, alors que vous, vous avez vécu, et de votre expérience, vous possédez une force que vous pouvez mettre à profit, d'autres n'ont pas cette chance..."

Puis, elle lâcha, avec un ton plein de dureté, qu'elle ne se serait jamais permise d'employer en temps normal, pas avec un inconnu et dans ces conditions en tout cas...

"Si vous n'êtes personne, c'est que vous ne vous en donnez pas les moyens, alors que vous le pourriez, c'est tout... En vous croyant réduit à n'être personne, vous l'êtes..."

En dépit d'elle-même, ses tremblements augmentérent encore, car elle se rendait compte au fur et à mesure de ses paroles que c'est qu'elle disait valait tout aussi bien pour elle-même... Sa gorge se serra malgré elle, et sans pouvoir l'en empêcher elle sentit des larmes qui grimpaient jusqu'au bord de ses yeux pour venir rouler sur ses joues qui s'enflammèrent sous la honte, elle espérait juste que, étant déjà mouillée d'eau, cela ne se verrait pas... Et malgré cela, d'une voix à moitié étranglée par l'effort qu'elle exerçait sur elle-même pour ne pas tomber en sanglots, elle continua de parler... Pour elle ou pour lui, quelle importance maintenant ?

"Et le simple fait d'avoir baissé votre arme montre bien que malgré ce que vous dites, vous ne vous suiciderez pas devant moi, parce que vous voulez encore pouvoir devenir quelqu'un..."

Et peu à peu, ça retomba... Le calme après la tempête, c'était toujours comme ça... Son regard lâcha enfin le sien, ses yeux se baissèrent... Mais pas les mains, toujours près de sa gorge...

"Vous me dites de vivre... Je pourrais demander pouquoi, mais je sais déjà pourquoi je le ferai... Car tout comme vous, je m'accroche encore à une cause, même si elle semble perdue pour moi... Je voudrais ne pas faire ce qu'il attend de moi, mais je le fais malgré moi..."

Elle eut un triste sourire devant le ridicule de la situation, devant les faits qu'elle constatait, devant toujours se résigner...

"Je ne me suiciderai pas pour lui rendre la tâche plus aisée, mais je sais qu'il veut que je vive pour m'anéantir de ses propres mains... Je voudrais mourir... Mais je ne le ferai pas car ce serait lui rendre service... Je voudrais vivre... Et pourtant je sais que je ne pourrais jamais le faire pleinement car il sera toujours là pour me rappeler qu'il attend le bon moment pour me détruire un peu plus.... Pourtant... Je vivrai... Je choisis la vie..."

Elle émit un petit bruit, qui oscillait entre le rire et le sanglot. Une de ses mains quitta sa dague, se portant à son visage pour y cacher les larmes qui y coulait librement à présent, tout en se traitant de gamine et se détestant un peu plus, comme d'habitude...

"Pourquoi est-ce que je fais ce choix ? Parce que j'ai peur de la mort ? Je n'en sais rien... Je le fais parce que je ne veux pas mourir pour lui faire plaisir... Oui, c'est ça... C'est exactement ça...

Et lentement, l'autre main qui tenait l'arme alla se nicher contre son ventre, berçant l'arme offerte par son défunt maître comme un petit enfant... Petit enfant porteur de mort qu'elle consolait... Comme si elle lui demandait pardon de ne pas avoir satisfait son envie de sang...

"C'est pour moi... Seulement pour moi..."
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ryder mi
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MessageApparition subite EmptyMar 19 Juin 2007 - 19:44

Quelle arrogance ! Voilà la première impression de Ryder suite au monologue de son interlocutrice. Il la respectait jusque là sous prétexte qu’elle était triste, seule et incomprise, mais malgré tout, elle le méprisait de telle sorte qu’elle pensait tout connaître de lui.
Comment, oui, expliquez moi comment, Ryder ne pouvait se donner les moyens d’être utile ? Sait-elle qui il est au juste ? Ce n’étaient là que de simples interprétations, imaginées par une vulgaire fille hantée par une folie la poussant à donner de faux conseils


- « Tu peux encore devenir quelqu’un » Ah Bon ? Comment peux-tu le savoir ? Crois-tu vraiment que la vie est aussi facile au point que tout le monde puisse devenir président ? Quelle naïveté !

Comme il l’a dit, il cherche effectivement une raison d’exister et de vivre, mais elle en un instant brisa son ultime espoir. Il se remémora alors toutes les choses auxquelles il tenait et se rendit compte que même une main pouvait toutes les compter.
Chacun a une façon de penser qui diffère de celle des autres. Peut-être m’envie-t-elle, du fait que je ne sois pas possédé, mais qu’est-ce qui lui fait dire que je suis heureux pour autant et que je peux le devenir?


- C’est comme un homme handicapé qui envie ceux qui ne le sont pas, un autre homme, lui, a des envies suicidaires car rien ne va plus.
Le premier homme alors pense : Quelle chance a-t-il de pouvoir marcher ! je ne supporte plus mon existence !
Le deuxième aura une opinion beaucoup plus générale de sa situation : pourquoi le sort s’acharne-t-il sur moi ?
Ils ont tout les deux une bonne raison de mettre un terme a leur vie, et il est envisageable que
l’un des deux se dise que l’autre ferait mieux de vivre sa vie au lieu de se lamenter, je l’admets.
Mais, personne n’est à la place de L’Autre, alors prétendre mieux savoir la manière dont je me sens et pense, c’est se croire invincible.


Et cela ne lui plait pas de « penser qu’on se sert de lui », c’est la vérité, il suffit d’ouvrir le voile des apparences et tout apparaît.
« Une force que je peux mettre à profit » … Pfff
En étant mercenaire, je suis dépendant des autres et inversement ! Ma force profite donc à tous ! « D’autres n’ont pas cette chance » cela rejoint mon raisonnement ! l’handicapé envie sûrement l’autre pour les bonnes choses qui lui arrivent, et donc ne comprends pas pourquoi il veut se suicider … Mais sait-elle que mettre sa force au service des autres et tuer les gênants c’est ce qui pousse Ryder à vivre ? Si elle savait qui il est, elle l’aurait déjà comprit ! Ses pensées tournoyaient dans son esprit, cherchant désespérément une place pour s’y loger, mais ça ne marchait pas cette fois-ci, trop de phrases, trop de mots qui allaient à l’encontre de ceux de Ryder. Eternellement planté dans l’herbe, les deux personnages, maintenant ivres de colère, défendant leurs propres principes, se regardaient et portaient un regard critique sur l’autre. Une feuille effleura l’oreille du guerrier avant de se trouver un endroit où se déposer ; après un long vol, elle alla se nicher sur la surface du lac. On aurait presque cru, avec tous ces mots, que l’eau, avec ses remouds, était aussi énervée que l’étaient les deux protagonistes.
L’un des deux, plus en colère que l’autre, finit par sortir son épée, toujours scintillante et tranchante. Sous les yeux de la fille, Ryder, blessé par cette conversation, exaspéré par l’assurance de l’autre, approcha son arme près de son bras et lentement, sectionna une de ses veines. Après une grimace et une douleur aiguë, Un petit flux de sang vint s’écraser dans l’herbe. Le rouge flamboyant du liquide royal mêlé au vert luisant de la flore créèrent une osmose de couleur des plus somptueuses. Mais le guerrier ne s’arrêta point ; dans un même geste, il appliqua son autre main nue sur sa gorge et, aidé de son pouvoir, l’entailla légèrement, juste pour être entre la vie et la mort, juste pour voir, s’il méritait la vie, si le vent était vraiment associé au guerrier, si cette fille le connaissait effectivement mieux, si la mort était plus effrayante que les malheurs de la vie.
Les jambes du guerrier oscillèrent, ses yeux tournèrent sur eux-mêmes, son bras tomba, laissant le flot issu de sa blessure couler le long du membre endommagé, toujours l’arme dans sa main, tandis que l’autre restait plaquée contre la gorge saignante, et s’écroula dans la verdure.
Avec le peu de conscience qu’il lui restait, avec le peu de volonté qui persistait, il parvint à glisser à la jeune fille ces quelques paroles :


- « Le poids de la vie est trop lourd … je suis éreinté par les tâches qu’elle me fait accomplir … Je n’en peux plus… Elament…. Peut-être survivrais-je… peut-être serais-je sauvé…ne pense pas me connaître … meurt toi aussi… je suis sûr que c’est bon… la mort. »
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Tréaga
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MessageApparition subite EmptyLun 25 Juin 2007 - 15:57

[Ecrit sur cette magnifique musique que j'adore et que j'ai découvert depuis peu u_u]

Des sanglots, des pleurs...

Une larme...

Puis deux...


Vous ne vous souvenez pas ? Pourtant, c'est comme ça que chacun commence en ce bas-monde ! Même le plus vaillant que vous connaissez à verser des larmes dans sa vie, au tout début même, en fait, précisément lorsqu'il est sorti du ventre de sa mère ! C'est ironique n'est-ce pas ? Ce dégoût de la vie, cette envie de repartir à peine arriver, oh bien sûr, par la suite vous avez dû la ressentir plein d'autres fois, un milliers de fois, mais la toute première fois fut sans doute la pire. Dommage que vous ne vous en souveniez pas, vraiment... Car rendez-vous compte, toutes les fois suivantes, c'était simplement un lieu que vous vouliez fuir, une salle remplie de monde qui voulait vous égorger, ou encore une ville assaillie par les démons venus réclamer vengeance, rancune de quelques siècles...

Mais la première fois, la toute première fois... C'est ce monde qui vous répugnait, dans sa totalité, les lieux paisibles comme ceux remplis de guerre, les beaux paysages comme les terres dévastées, vous vouliez tout quitter, et retourner dans l'antre maternelle, beaucoup plus sûr, elle. Trop tard pourtant, trop tard pauvre sot... Une fois que l'on a posé un pied, voir un orteil ici, ce n'est plus qu'une vie maudite qui vous attend... Une vie de douleur et de peur sans limite...

Alors, pauvre petite chose, aussi faible qu'une plume balottée par le vent, que pouviez-vous donc faire ? Vous révoltez, du haut de vos quelques centimètres ? Sûrement pas, et de toute façon, vous ne pouviez même pas... Même encore aujourd'hui, bien des années plus tard, alors que vous êtes dans l'âge adulte, se rebeller c'est se faire écraser aussitôt... Alors vous courbez l'échine, encore et encore... Jusqu'à la mort... En fin de compte, la vie n'est qu'une minable tentative pour se redresser lever le poing contre le destin, avant que celui-ci réplique plus fort et vous fasse retomber immédiatement, en vous montrant où est votre place : c'est à dire au raz du sol...

Non, tout ce que vous pouviez faire, c'était pleurer, chialer, brailler, de toutes vos forces ! Crier votre haine envers le monde tant qu'il en était encore temps... Avant de se faire réprimer par les adultes qui vous jugeaient de haut, vous et votre expérience de la vie égale à zéro... Toujours est-il que vous aviez mieux compris que votre place n'était pas ici, ailleurs, partout, sauf ici... Pas dans ce monde où on ne prendrait pas des pincettes avec vous et où vous feriez traiter comme un chien tant que vous n'accepteriez pas cette triste réalité...

Et elle pleurait, pleurait, pleurait...


Sans pouvoir s'arrêter...

Car ça fait tellement du bien une fois que les robinets sont ouverts...


"Pourquoi est-ce que tu pleures Sen ?"


Ses yeux se rouvrirent, s'arrêtant au milieu d'un sanglot, stupéfaite, ils se baissèrent vers la surface de l'eau. Mais ce n'est pas son reflet qu'ils rencontrèrent. Pas son reflet à elle en tout cas...

Il était là... Semblable à son souvenir, d'ailleurs peut-être était-ce son souvenir, qui sait ? Mais elle, elle ne se posa pas la question, alors restons-en là... Lui, il la fixait, impassible, de ses yeux gris, l'air grave, comme affligé par les larmes qu'elle versait comme une petite enfant, et c'était tout ce qui comptait pour elle, avoir le bonheur de le revoir encore une fois... Avoir son souvenir sans fin auprès d'elle...


"Pourquoi pleures-tu ?"

C'était vrai ça, songea t-elle, pourquoi pleurait t-elle ?


Pourquoi pleure t-on ? Bonne question, n'est-ce pas ?

Pourquoi pleure t-on à ce moment-là ?

Il y a différentes raisons qui expliquent la provenance des larmes, la colère, la joie, la tristesse, la peur, l'émotion accumulée, le soulagement... Tant de raisons, mais pourtant, elles ont toutes un seul but, un but commun si vous préférez, elles ne sont là que pour une seule chose... Etrange me direz-vous ? Pas tant que ça... Moi, je ne le crois pas, je dirais même que c'est totalement logique, après pensez ce que vous voulez ! Regardez cette femme qui pleure lorsque son mari passe la porte de la maison, rentré de guerre... Regardez ce petit garçon qui pleure, perdu dans la forêt noire et profonde... Regardez cette fillette qui pleure devant le cadavre de son jeune chat... Regardez ce prisonnier qui pleure car il a enfin été reconnu comme innocent et peut revoir sa famille...

Regardez ce nouveau-né, qui pleure toutes les larmes de son corps à peine extrait de celui de sa mère...

Chacun, parmi tout ceux précédemment nommés, souhaitaient être entendus, partager le sentiment qui les torturait avec autrui, pour se sentir moins seul, dans son bonheur ou dans sa peine, car la solitude, pour ceux qui aiment se sentir aimer, est ce qu'il y a de pire au monde...

Les larmes sont faîtes pour être partagées...


Ne pas être seul, jamais, oh grand jamais, cela fait si peur, si mal, cela vous ronge les entrailles, vous dévore de l'intérieur, comme un venin qui se répand dans vos veines... Malheur à celui qui a été seul toute sa vie durant... Car, bien souvent, mais les rares exceptions existent toujours, sinon la vie ne serait pas ce qu'elle est, les personnes seules, goûtent à ce poison, et s'en ravissent, il leur fait perdre la tête à un point inimaginable...

Ce poison ne porte d'autre nom que celui de la haine...


La haine envers le monde... Envers tout ceux qui vous entourent, sans exception aucune... Etre réduit à être seul, c'est s'attirer le mépris des autres, leur colère aussi, car pour eux, vous n'êtes plus qu'un déchet...

Il n'y a de place pour toi nulle part !

Tu n'as plus le droit d'exister !

Tu aurais mieux fait de ne jamais naître !


Alors...

Il faut que tu le haïsses !!

Il faut haïr ce monde dans lequel tu es né !!

Il faut haïr ce monde qui ne t'a jamais accueilli !!

Tu n'as pas le droit d'exister !

Tu n'existes pas !

Alors, tu dois les arracher !

... Encore et encore !

Tu dois arracher toutes ces existences qui sont en toi !


Son regard, au marron si doux, brouillé par les larmes versées, se leva alors vers le jeune homme en face d'elle, et la réalité réapparut tout autour d'elle, en même temps que le flot de paroles qu'il déversa sur elle. Elle l'écoutait, et d'un autre côté entendait la petite voix au fond d'elle-même, qui murmurait sans cesse...

Il n'y a rien de pire qu'être seul, abandonné de tous...

Et alors, elle comprit l'ultime erreur de son raisonnement, tandis que, pétrifiée d'horreur, elle ne pouvait que contempler le guerrier tomber dans l'herbe verdoyante, laissant son sang s'y répandre et s'y mêler... Son coeur battit plus vite dans sa poitrine, sous l'effet de la peur et de l'affolement, allait-il mourir ?? Non !! Non, elle ne voulait pas qu'il meurt !!! Elle ne l'avait jamais souhaité !! Son regard s'abaissa sur le reflet de son maître, toujours dans l'eau, immobile, pourquoi ne l'aidait-il pas ? Elle avait besoin d'aide !! Il fallait l'aider !!! Mais il ne pouvait rien faire, lui, prisonnier de l'eau limpide... Pourquoi lui souriait t-il ??


* Maître ?? Maître aidez-moi !! *

Seule, elle était irrévocablement seule, dans un endroit inconnu, et personne pour l'aider, même pas un rat... Seule, elle était toute seule... Comme d'habitude, comme cela était le cas depuis sa mort...

Sa mort...

Le mot trottait dans sa tête dans une course effrénée...

Mort, mort, mort, mort, mort, mort...


Tu l'as laissé mourir...

Non !! Ce n'est pas vrai !!!

Ses sourcils se froncèrent, elle ne le laisserait pas mourir !!!

Retrouvant enfin leur mobilité, ses jambes marchèrent, sans s'arrêter, puis de plus en plus rapidement, prenant de l'assurance. Dans l'urgence, ses sens se mirent tous en alerte, son cerveau se mit à réfléchir à cent à l'heure. Le temps s'écoulait, mortel, pour elle comme pour lui. Et elle n'avait que trop peu de temps pour agir.

Elle se laissa tomber avec légèreté à côté de lui, la fatigue n'était plus qu'un lointain souvenir pour elle, dans la précipitation elle retrouvait toute sa vigueur et son énergie. Elle ne tremblait plus, elle n'avait plus le temps à ça quand une vie était en danger.

Rapidement, elle saisit son poignet, vérifiant son poul, vivant... Faible mais vivant... Dès le départ, à la seconde où elle l'avait aperçu, il lui avait semblé épuisé, elle lui en avait trop demandé, l'effort de trop pouvait lui être fatal.


"Croyez-vous que je vais vous laisser mourir ?"


Qu'avait-t-elle sur elle ? Rien... Rien d'utile dans le cas présent en tout cas... Une dague... Elle ne savait même pas maîtriser son pouvoir du feu, d'ailleurs, le feu ne soignait pas... Enfin elle croyait... C'était ça, n'est-ce pas ? Elle se mordit les lèvres, cet immonde sentiment d'impuissance s'éveillant à niveau...

Elle n'eut qu'une seule idée. Elle la saisit.

D'un mouvement rapide et précis, elle retourna sa dague dans sa main, saisissant de l'autre le pan de sa tunique devant elle, et en déchira une large bande avec son arme. Le tissu en main, elle se pencha au-dessus de lui, le nouant fermement autour de la blessure de son bras, cela devrait suffir pour l'instant, ou tout du moins espérait-elle. Son bandage terminé, elle découpa immédiatement une autre bande, réduisant son habit en loque, mais qu'importe ! Elle fit de même que pour la première, mais autour de son cou cette fois.

Puis, elle s'arrêta, reprenant son souffle, son coeur battant la chamade, son sang battant à ses oreilles, elle avait peur, oh oui, elle crevait de trouille, mais elle maîtrisait sa peur, il fallait qu'elle la maîtrise...


"Je... Je ne vous connais pas..."

Elle devait lui parler, le tenir éveillé, c'était la seule solution qu'elle connaissait, elle se jura à elle-même de prendre l'option médecine dès qu'elle ira à l'école, s'ils ne mourraient pas tous deux ici.

"Mais je suis sûre d'une chose : choisir la mort est bon pour les lâches ! Alors prouvez-moi que vous ne l'êtes pas !"


Elle le scruta, longuement, comment lui donner envie de se réveiller ? De se battre ?

"Vous êtes entre la vie et la mort... Alors peut-être les entendez-vous... Les plaintes des cadavres sur le champ de bataille..."


Sa main serra plus fort son poignet entre ses doigts, comme pour le retenir sur cette terre, sur cette vie...


"Vous vous sous-estimez... Mais moi j'ai besoin de vous !"


Ne plus être seule, plus jamais, jamais.... Cela faisait si mal...


"Moi et tant d'autre ! D'autres aussi faibles que moi !! Laissez-moi vous donner une raison de vivre !!! Vous ne les entendez pas ? Les morts ? Les démons ! C'est la guerre ! Tant de gens voudraient être protéger ! Protégez-les !! Protégez Elament ! Elament est en danger !! Et si vous échouez, alors tuez-moi, et suicidez-vous après si ça vous chante, mais battez-vous avant !!"

Le soleil brillait haut et fort à présent, la matinée touchait à sa fin, l'aube était fini, les réveils aussi. Maintenant, il était grand temps de sortir de son lit... Et de se battre... Le visage de l'halfling se leva vers l'astre lumineux, le fixant sans ciller, sans prêter attention aux quelques larmes qui s'écoulaient encore de ses yeux.

"Je ne vous laisserai jamais mourir, vous ni personne... Vous n'imaginez pas à quel point vous êtes indispensable..."


Sa tête se baissa, réprimant un sanglot qui montait à nouveau dans sa gorge. Elle ne devait pas pleurer, pas encore, il y avait tant d'autres priorités. Remue toi, gamine ! Elle observa l'homme allongé à côté d'elle, réfléchissant à toute allure, revisionnant la scène où elle s'était blessé. Il y eut alors une étincelle dans son regard.

Sa blessure à la gorge...

Il se l'était faite en utilisant son élément... L'élément air...


"Je ne suis peut-être pas assez fort pour vous sauver, mais ce que vous avez en vous certainement !"

Et sans plus de cérémonie, elle s'avança encore une fois vers lui, en prenant précaution de ne pas lui faire mal, elle souleva lentement sa tête avec sa main. D'un côté, elle craignait de lui faire mal, mais d'un autre elle se disait de tenter le tout pour le tout. Alors elle tenta le tout.

Priant pour que l'élément de celui qu'elle espérait sauver l'aime bien et serait suffisament clément envers elle pour l'apprécier également, elle souffla dans sa gorge, doucement, comme si elle devait ramener à la vie un petit oiseau blessé.


* Oh, s'il vous plait, sauvez le... *

On ne contrôle pas un élément pour rien, on n'hérite pas de ce don pour rien... Car oui, à cet instant précis, si cela pouvait aider l'inconnu à vivre, elle consentait à appeler cela un don... S'il contrôlait vraiment l'air, alors il devait forcément se passer quelque chose, elle le souhaitait de toute son âme... On n'est jamais choisi par un élément pour rien...

Jamais, jamais...


[Je tiens à préciser que je n'ai aucune connaissance en médecine... Huhuhu...]
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ryder mi
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MessageApparition subite EmptyMar 3 Juil 2007 - 12:42

L’herbe effleurait sa peau, le sang perlait contre sa poitrine, le soleil rayonnait, les oiseaux chantonnaient, l’eau coulait doucement le long de la forêt luxueuse, abondante en ressources naturelles, permettant aux espèces terrestres et marines de profiter pleinement de la vie qu’elle leur offrait généreusement.
Ces animaux-là n’avaient aucun remords à cueillir la vie, s’en approcher puis la prendre, avec leurs pattes ou leurs crocs, pour ensuite se nourrir, s’en abreuver, et en faire partager leurs congénères, terrés confortablement au fond d’un nid ou d’un terrier, creusé avec amour et passion, dans l’espoir d’être à l’abris des menaces extérieures : cette vie-là était parfaite.
C’est vrai, ne pas se soucier des conséquences d’un acte, être insouciant, que dis-je ! Ces animaux savent-ils au moins qu’ils le sont ? En ont-ils conscience ? Bien sûr que non, ils vivent du mieux qu’ils peuvent et réussissent avec brio la tâche que la vie leur a confiée, ce serait tellement bien … Si seulement, la vie des êtres humains, était aussi simple et facile d’accès …
La tête contre la terre, Ryder, dans un état second, entre la réalité et les appels de la faucheuse, écoutait attentivement ce que la Terre avait à lui dire, lui-même ne sait pas ce qu’elle lui raconte, mais il aime, il apprécie qu’on lui parle, que la Mère nature soit aussi attentionné envers lui, enfin quelqu’un … Ryder souriait, d’un sourire débile et niais mais à la fois tendre et charmant, on aurait à peine osé le déranger dans ses songes, tellement ils avaient l’air agréables, à l’expression du guerrier.
Pourtant quelqu’un l’a interrompu, l’a saisi puis lui a glissé des paroles à l’oreille. Des mots à forte résonance l’ont chamboulé, « indispensable… sauver… guerre…faible…non…sous-estimer…besoin…morts…démons….air…don » mais qui lui dit tout cela ? La fille ? Mais pourquoi donc veut-elle le sauver ? Il est en parfaite santé, il est …


Où suis-je ? Que … ?! Mais … ah, la réalité… qu’elle me laisse, je m’en fous qu’on ait besoin de moi, je ne sers à rien, je n’engrange que mon propre malheur, je me détruis de l’intérieur ! Personne ne peux me comprendre, laisse moi m’en aller, je veux la rejoindre…elle… celle qui autrefois m’a compris, et qu’ils meurent tous… mais pas toi, ton cœur est bon, enlève ces bandages, laisse mon sang s’extirper de mes veines, pour qu’enfin, je puisse abandonner mes malheurs et mes problèmes, pour que ces gens qui me haïssent puissent être heureux de mon départ…

Peu importe qu’elle le sauve, il recommencera, encore et encore, jusqu’à ce qu’il rejoigne les cieux.
Ryder laissa son sourire maladroit s’abandonner à un triste visage, couvert de tous les maux du monde, qui le clouent à terre mais l’engagent à le laisser s’envoler au ciel, les yeux toujours clos. C’est justement ce qui est insensé dans sa vie, pourquoi le faire vivre si c’est pour le couvrir de malheurs ? Pour sauver des innocents ? Taratata il y a bien d ‘autres gens pour sauver les autres et puis … A quoi bon les sauver si c’est pour qu’ils connaissent le même destin que lui ?
Le guerrier mourrant comprenait, même dans son état inconscient, que la jeune fille voulait qu’il vive, mais c’est avec regret qu’il aurait voulu lui annoncer que cela est impossible ; son don lui a été accordé dans le simple but de le laisser mourir, c’est le but de ce pouvoir, et c’est le but de Ryder, alors pourquoi aurait-il une autre utilisation ?
Peut-être oui, toujours ces foutues hypothèses, que grâce à l’air, ses blessures se seraient refermées ou je ne sais quoi d’autre, il n’a jamais poussé son pouvoir à la puissance maximum, mais ça n’aurait eu aucun sens …

Dans un ultime soupir, il voulut remercier cette fille, qui avait en vain essayé de le dissuader. Il rouvrit ses yeux, ouvrit sa bouche encore pâteuse :


- Je …

Mais la fille posa sa main sur sa bouche, l’empêchant de parler, comme pour lui faire économiser les forces dont il n’avait plus besoin…
Tant pis, il s’en irait, sans un mot ; Ses yeux oscillèrent, comme la première fois. Il espérait que cette fille le laisse partir, c’était, tout du moins, sa dernière volonté.


[ je risque de ne pas poster avant longtemps étant donné que je pars en vacances, et, précision, mon personnage ne te veut aucun mal, tout comme moi ]
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Tréaga
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MessageApparition subite EmptyMar 21 Aoû 2007 - 22:56

Le soleil était maintenant parallèle au monde, immobile dans ce ciel si bleu et si pur, qui aurait cru qu’une guerre à nulle autre pareille se préparait en ces heures si lumineuses, immunisées de toute haine et envie de tuer. Pourtant, il en faut de bien peu de chose pour que tout bascule dans le néant le plus total. Regardez, un joyeux petit lutin qui passe par là avec une paire de ciseaux, il coupe le mince fil qui retient l’étoile en équilibre au-dessus de ces lieux et tout devient enfer, les flammes jaillissent de partout où elles le peuvent, entraîner la destruction de tout ce qui compose notre monde sans plus attendre.

Oh oui, il faut bien peu de chose pour tout détruire et faire s’envoler un travail de paix qui a pourtant tant coûté. Mais nous sommes ainsi faits. Nous ne serons jamais heureux si l’existence ne reste que paisible et sans ennui aucun.

Pourtant, malgré ça, c’est ce qu’elle aurait souhaité. Oui, elle, cette petite silhouette, cachée quelque part entre vous et moi, qui traverse en équilibriste le chemin de la vie où elle apprend chaque jour. Elle a déjà tant vécu qu’elle n’a presque plus rien à se faire enseigner pense t-elle… Il faudrait qu’elle se rende compte à quel point elle a tort, mais ne vous donnez pas cette peine, l’instruction vient de se faire il y a quelques instants. Descendue de son perchoir brutalement, elle reste là, à fixer ce ciel, le cœur encore fendu en deux du si cruel enseignement qui n’aura jamais de fin.

Pour celle dont l’existence n’a connu que souffrance, vous comprendrez bien entendu son désir de voir les guerres et les peines disparaître de la surface de la Terre. Plus que tout, ce vœu était revigoré par ce qu’elle subissait… L’avez-vous déjà vécu ? Certains diront oui, et d’autres non… Pour les premiers, inutiles de vous décrire ce que cela fait. Pour les autres, je vais tenter, même si cela me paraît impossible, il y a quand même une définition qui s’adapte parfaitement à l’instant…

Au temple

Il y a un poème intitulé

La perte

Gravé dans la pierre

Il tient en trois mots

Que le poète a rayé

On ne peut pas dire la perte

On ne peut que la ressentir


Et elle, prostrée là comme au dernier jour de sa vie, la tête baissées, ses mèches d’un rose pâle pendant sur ses épaules qui se soulevaient à un rythme irrégulier de sanglots. Pour qui pleurait-elle, cette petite demoiselle ? Il est simple de répondre à cette question, il suffit de regarder qui gît là, à ses pieds. Etendu entre l’herbe fraîche et verdoyante, au pied d’un arbre, les yeux fermés pour un dernier rêve avant les Cieux, il reste allongé là.

Inconscient de tout, si on considère que le reste du monde autour de lui a quelque importance. Au dehors, les armes se dressent, les armées se lèvent, on parle stratégie, on élabore des plans en tout genre, on parle mort… Dehors c’est la guerre, alors tu as raison en fin de compte, guerrier, dors et oublie-les dans leur envie de meurtre. Ignore-les. Ignore celle qui pleure à tes côtés. Le jour viendra où elle comprendra que la mort peut être douce. Mais ce jour n’est pas encore arrivé et ne sera pas là avant longtemps.

Malgré les épreuves traversées, malgré l’ironie du sort qui s’était dressée tant de fois contre elle, Sen Chizu n’avait pas encore choisi la mort. Du fait de sa jeunesse et de l’insouciance que celle-ci lui procurait, elle espérait encore et croyait en un avenir meilleur que celui qu’elle traversait en ce moment. Elle avait tenté tout ce qu’elle pouvait et avait tout imaginé pour sortir l’elfe du chemin menant jusqu’à la porte de l’au-delà, rien n’avait marché et tout avait échoué. L’impuissance se faisait ressentir plus cruellement que jamais et ne pouvait sortir qu’en larmes qui s’écrasaient sur le corps de celui qui lentement allait rejoindre ses ancêtres.

Car non, elle ne comprenait pas, elle n’arrivait pas à comprendre le raisonnement de celui qui souhaitait tout abandonner. Et dans un sens, elle lui en voulait de s’autoriser ce qu’elle ne s’était jamais permis. Elle voulait vivre et ne pas se laisser aller aux tendances suicidaires, tout en sachant que les douleurs la transperceraient encore, qu’elle ne pourrait que souffrir dans l’avenir qu’elle voulait vivre. Plus d’une fois, elle avait constaté que le sort la menait à son gré et elle avait continué. Si elle pouvait le faire, pourquoi pas lui ? Comment pouvait-elle prétendre être faible si tout le reste du monde le devenait ?

Mais c’était trop tard pour les beaux discours et les raisonnements philosophiques. Il ne servait plus à rien de penser. La méditation n’était plus à l’ordre du jour, car aujourd’hui, un homme mourait.

Dans ce paysage silencieux où l’eau s’étendait, limpide et pure, troublait uniquement par les rayons de l’astre lumineux qui l’atteignait, une âme s’envolait. Et elle, misérable créature bien trop faible pour l’en empêcher, pleurait toutes les larmes de son corps.

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

« Le Dormeur du Val »
Arthur Rimbaud
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ryder mi
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MessageApparition subite EmptyJeu 23 Aoû 2007 - 18:47

Les contes et les légendes… qui n’a jamais voulu se plonger dans un univers fantastique pour en ressortir avec plein de belles histoires en tête ? Elles nous permettent de rêver, de se fonder un espoir, l’espoir qu’une aventure merveilleuse nous arrive un jour, que peut-être, quelque chose d’extraordinaire se passe dans notre vie, perturbant ainsi notre vie quotidienne, ou qui nous permette d’être quelqu’un d’autre, l’espace de 5 minutes, 5 petites minutes pendant lesquelles on laisse nos tracas et nos peurs de côté pour croire, oui, croire comme lorsque l’on était enfant, que la vie est jalonnée de héros et de choses prodigieuses où l’on peut faire ce qu’il nous plaît sans tenir compte aux répercussions de nos actes, sans se demander si l’on est assez parfait pour ce monde trop exigeant, sans se poser de questions quelconques sur ce qu’il se passera demain, sans se demander si les gens nous aiment bien ou s’il y a quelqu’un sur cette foutue planète qui se soucie de nous … Il suffit seulement d’ouvrir un livre, et d’en regarder les images pour être subjugué du parfait de ces aventures-là … Mais malheureusement cela ne permet pas d’effacer l’entière part de nos problèmes, juste d’oublier, pendant ces 5 petites minutes, pour mieux se rappeler ensuite… La mort permet de se détacher de tous ces ennuis, définitivement, pour les détruire, les annihiler de notre mémoire, comme pour un mauvais souvenir qu’on veut rapidement passer sous silence, certaines histoires racontent aussi cela, comment certains ont résolus leurs problèmes, on ne peut que les envier, puis relire un autre épisode…
Et quand on s’approche un peu plus près de la réalité, de cet univers en désastre, on remarque un homme, allongé, lui aussi, comme ces personnes au destin tragique, qui se meure, lentement ; à ses côtés, une femme pleure tout ce qu’elle peut, espérant un miracle ou quelque chose de similaire, et, depuis tout ce temps où elle attend désespérément, rien ne se passe, cet homme est toujours là, ensanglanté, marqué par les aléas de la vie qu’il n’a jamais souhaitée, et pour cause, le traumatisme a été tel, qu’à présent, il oublie tous ces problèmes pour s’abandonner à la seule fin qu’il était en droit d’avoir. Mais possédait-il ce droit, ce luxe? Laisser le peuple meurtri souffrir ? Laisser Elament ? Laisser cette fille qui avait tout tenté pour le ramener sur cette terre en guerre ? C’est étonnant oui, que quelqu’un veuille le sauver, animé par l’envie de ne pas rester seul. Il semble que la vie de Ryder l’ait gâté autrement ; Lui qui avait toujours pensé que personne ne voulait de sa présence, que personne ne tenait vraiment à lui … Ce ne sont que ses impressions en réalité, même sans le montrer, des gens veulent peut-être de lui, sans pour autant en avoir besoin, par pur intérêt, mais par amitié.

Ce sentiment qui reste encore presque inconnu à ses yeux, recèle tellement de mystères que c’est dans cette situation qu’il se rend compte de ce que cela signifie vraiment. Mais c’est trop tard à présent, lui-même a coupé le seul fil qui le reliait encore à l’envie de vivre, et pourtant, c’est seulement maintenant qu’il voit à quel point il était dans l’erreur, pas seulement parce que sa vie ne lui plaisait pas, mais surtout parce que les erreurs sont toujours rattrapables, et que malgré son passé, la maison de son existence dont les bases se sont littéralement écroulées, peuvent être rebâties pour un avenir meilleur, rempli d’espoir.


Une histoire raconte que dans un pauvre village, une petite fille, Platina ayant inhalé le pollen toxique d’un champ de fleur magnifique, est morte. Elle s’était enfuie de chez elle avec son voisin, Lucian qu’elle aimait, ayant appris que ses parents, qui la battaient, voulaient la vendre en tant qu’esclave.
Sa vie n’avait été que misère, elle demanda à Lucian de la laisser mourir, parce que c’était la seule chose qu’elle espérant encore de la vie, l’unique chose qu’elle attendait d’elle. Lucian, exauça alors son dernier souhait, pleurant toutes les larmes de son corps, le cadavre de la défunte entre ses bras. Par amour pour elle, il l’avait laissée s’envoler aux cieux…

Quand les sentiment sont plus forts que la vie elle-même,
Quand la pensée pour un être cher est plus forte que l’âme elle-même
Et quand le désir de retrouver un être perdu est plus fort encore que tout ce qui peut exister, alors, l’histoire raconte que le défunt, se réincarne, comme un dieu, et vole dans le ciel pour accomplir la tâche qui lui est confiée.

Alors la jeune fille grandit et devint une valkyrie, une des Déesses qu’elle aurait pu devenir, récoltant les âmes mortes au combat afin de les entraîner pour la bataille ultime entre les Dieux, le Ragnarok. Les Dieux scellèrent ainsi sa mémoire, pour que sa tâche de Déesse ne soit pas obstruée par de sombres souvenirs. Cependant, Lucian, adulte, partit pour la guerre, et se fit assassiner. Lenneth, de son nom de valkyrie, récolta son âme pour l’emmener au Valhalla, la terre des Dieux.
Lucian, qui eut une étrange impression en la voyant, était persuadé que c’était Platina, mais c’était incohérent pour lui. Alors, avant que Lenneth ne reparte pour reprendre d’autres âmes, il lui confia une boucle d’oreille, en lui disant que l’autre est cachée quelque part, et qu’elle saura où la trouver.
Lenneth qui ne prêta pas attention à ses paroles, repartit, l’objet en main.
Sans savoir pourquoi, la valkyrie prit le chemin du champ de fleur. Et, inconsciemment, elle creusa de toute ses forces. Un objet, resplendissant, brillait au clair de lune. C’était l’autre boucle d’oreille.
Le sceau se brisa, et ses souvenirs lui revinrent, car la pensée pour l’être qu’elle aimait était plus fort que la mort. Elle retourna au Valhalla et embrassa Lucian.
Ainsi, Lucian et Lenneth, vécurent ensemble, jusqu’à la fin des temps.


Ryder, presque mort, libéra une larme qui vint s’écraser sur sa joue maintenant pâle. Son âme empruntait le chemin de la mort.
Une lumière jaillit alors du corps de l’elfe, éblouissante et aveuglante à la fois, elle s’éleva alors dans les airs, une aura se forma autour d’elle : dans un tonitruant et dans un vacarme innommable, des rafales de vent en sortirent, la jeune fille fut projetée, les arbres s’abattirent pour s’effondrer dans l’immense lac qui en fut remué, et de fait, une énorme vague finit par s’écraser et recouvrir le corps du défunt guerrier que l’eau emporta sur son passage. D’au dessus de la forêt, on pouvait voir une gigantesque sphère qui prenait de l’ampleur à mesure que la lumière prenait en intensité, le typhon de vent se divisait en rafales, anéantissant tous les arbres encore debout. On aurait presque pu entendre toutes les créatures de la forêt gémir tellement la destruction de ce paysage paradisiaque bouleversait tout l’équilibre de la forêt. L’eau avait tout inondé, escortant tous les débris de la flore auparavant luxuriante que le vent décimait peu à peu. L’étrange lumière d’où se formaient ces rafales de vent éclairait cette nuit apocalyptique, et sous ce faux jour, pendant que des carcasses de végétaux mourraient, d’autres encore vivants étaient ravagés.
Puis, une fois les dégâts causés,
Une fois la nature entourant le corps de l’elfe décimée,
la lumière commença alors à faiblir, pour s’éteindre complètement ; Le vent l’entourant se dissipa, laissant cet horrible fléau s’ajouter aux malheurs du monde entier.
L’âme de l’elfe s’était extirpée de son corps, entourée du pouvoir qui l’avait accompagné durant toute son existence. Elle ne s’était pas faite discrète, et, non sans mal, elle avait rejoint les cieux ; le jeune fille, impuissante, avait exaucé son souhait malgré elle.

Quand les sentiment sont plus forts que la vie elle-même,
Quand la pensée pour un être cher est plus forte que l’âme elle-même
Et quand le désir de retrouver un être perdu est plus fort encore que tout ce qui peut exister, alors, l’histoire raconte que le défunt, se réincarne, comme un dieu, et vole dans le ciel pour accomplir la tâche qui lui est confiée.
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Tréaga
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MessageApparition subite EmptySam 25 Aoû 2007 - 18:24

[ Thème musical ]

Qui a dit que les mémoires s’oubliaient ?


Que tout disparaissait dans l’espace temps, happé par les époques évoluant vers l’avenir, que l’esprit de chacun se dérivait des vieilles choses, des pauvres histoires connues essentiellement des ancêtres et que bien peu d’ermites terrés dans les montagnes où nul être ne s’aventure plus depuis des lustres avaient encore en tête ? Fraîchement imprimé comme s’il avait écrit lui-même le récit si bouleversant ? Quand ce qui ne doit pas être oublié est perdu à jamais et dérive pour toujours dans les bas-fonds du néant…

Oui, il était tellement aisé de s’imaginer cela… Pourquoi consacrer les précieuses minutes de sa vie vers le passé ? L’Homme a choisi d’avancer, et dans un sens, il est facile de le comprendre… L’adolescente dont nous nous suivons les évènements que traverse sa vie en est une belle preuve. A quinze ans, il est normal de se tourner vers le passé, même utile pour en extraire ses erreurs et s’aviser de ne plus les commettre, le fait est qu’elle ne se retournait pas vers ce dernier seulement pour ça.

La tristesse emplie de nostalgie qui l’assaillait si souvent venait principalement de là, de ses années antérieures où la souffrance avait croisé son chemin par deux fois. Dans ce sens-là, oublier ce qu’elle avait enduré aurait pu être une bonne chose, ou bien même comprendre qu’elle ne gagnerait rien à remuer le couteau dans la plaie sans cesse.

Pour ne pas souffrir et éprouver une perpétuelle mélancolie, les créatures ont donc fait le choix d’oublier et d’avancer. Est-ce raisonnable de tout oublier, sans exception aucune ? Non, je ne crois pas. Mais qu’importe mes convictions, moi je ne suis là que pour conter et vous charmer autant que je le peux. Les temps seront donc révolus pour tout ceux qui perpétueront les traditions, les envies iront vers le moderne, et ce qui devra arriver arrivera.

Pourtant…

Pourtant, je me souviens de tant de chose… Les civilisations anciennes, les dieux que l’on vénérait, les génies des sources qui résidaient chacun dans un être vivant, les fées qui peuplaient les bois, aussi minuscules que les fleurs qu’elles escaladaient pour mieux voir le monde de leur petite grandeur. J’ai encore aux oreilles les chansons des nymphes près des ruisseaux et celles qui transperçaient l’âme des oiseaux de feu. Et dans le crépuscule à son heure la plus profonde, les sabots des licornes, êtres si pures en ce monde de tant de douleurs et de blessures sans fin…

Et alors je pleure pour ce qui a été et ne sera jamais plus…


Mais assez de tout cela. Revenons en à l’instant raconté.

Peut-être est-ce pour cela, que lui aussi, qui franchissait les portes de l’au-delà versa une larme. Peut-être lui aussi jeta-t-il un dernier regard en arrière. Sa vie lui revint alors, épisodes qui succédèrent à une vitesse incalculable dans son esprit, et même si le guerrier allait vers une paix éternelle où il goûterait chaque instant le plaisir du paradis et de la sérénité, il regretta…

Car dans le repos éternel qui s’offrait à lui, rien ne pourrait remplacer la rage de vivre qui nous habite à chaque seconde lorsque l’on est sur Terre. Le jardin d’Eden avait tout ce que l’homme et la femme pouvaient souhaiter, regorger de fruits et de fleurs, peuplé d’animaux… Peut-être est-ce à cause de cette perfection trop parfaite qu’ils décidèrent de s’en défaire. Puisque même dans cet endroit où le malheur n’existait pas, les contraintes restaient. L’interdit attire toujours. Dommage que Dieu ne l’est pas compris.

Peut-être Ryder eut-il une pensée pour tout cela. Et alors son choix se fit.

Et le monde fut dévasté.


Elle, enfermée dans la bulle de la douleur, ressentant la perte de celui à qui elle avait l’impression d’avoir ouvert le portail de la mort, ne vit rien. La pauvre petite créature accablée de chagrin versait toujours des larmes sur le défunt lorsque la lumière apparut. Les pleurs cessèrent instantanément devant le singulier phénomène qui s’offrit à ses yeux agrandis de surprise. Elle n’eut que le temps de se reculer, effrayée par l’apparition. Son cœur cessa alors de battre et elle fut projetée dans les airs.

Une seule pensée fusa dans son esprit, unique entre toutes. Que se passait-il ? Quel mystère la mort lui révélait-elle encore à part la blessure de l’âme pour l’être perdu ? Elle ne savait pas, elle avait peur, il lui sembla qu’elle ne pourrait plus jamais respirer. Dans un éclat de lucidité elle vit le ciel bleu, insouciant de tout ce qui se passait alors, il bascula et s’échappa de son champ de vision qui devint noir.

Puis, ce fut le choc.


La rudesse de l’arbre contre son crâne, le bruit sourd qui résonna à ses tympans et lui fit perdre la tête.

Puis, la chute.


Elle se laissa choir à même le sol. Inconsciente de tout. Ses yeux embués virent un carnaval infernal d’eau, de vent, d’arbres. Là-haut elle crut entrevoir les plumes d’un phénix, la flamme s’intensifia dans sa paupière, il eut un flash et elle se laissa sombrer dans les ténèbres, ballottée par le déchaînement des éléments qui mugissaient tout autour d’elle, tempête sortie de l’autre monde.

Lorsqu’elle revint à elle, elle se redressa sur un coude et eut une nouvelle vision du monde. Un cataclysme était passé par là, ravageant tout ce qui était possible sur son passage, n’épargnant aucune brindille aussi infime soit-elle. Un tremblement parcouru sa nuque et elle se mit debout, constatant les dégâts. La paix naturelle de la lagune flottait toujours, mais différente, le calme après l’ouragan en vérité.

A l’inquiétude qui régnait toujours dans les lieux se mêlait un carnage qui faisait froid dans le dos. La beauté demeurait, glaciale comme l’iceberg au milieu de l’océan, mais ancré dedans il y avait un chaos maintenant. Ce n’était plus la peur de ce qui pouvait se passer à l’avenir, mais de ce qui était déjà venu tout saccager. Ses pieds firent un pas, puis deux…

Silencieuse et impressionnée, elle évolua dans ce territoire sans ordre et sans loi…


Son regard erra sur les troncs flottants dans l’eau, dénudés de toute vie, ses jambes s’enfoncèrent sans peur dans le liquide toujours aussi limpide, sa stupéfaction faisant abstraction de sa réticence à effleurer l’élément des aquas. Ses orteils frissonnèrent au contact de la vase, elle surmonta sa répugnance et avança tout de même. Lentement, elle laissa ses jambes la guider, ne sachant pas très bien elle-même ce qu’elle voulait découvrir. Puis elle l’aperçut au loin et devina.

Le corps de l’elfe qui dérivait…


Combien de temps mit-elle pour l’enterrer, n’ayant pour outil que ses seules mains ? Je ne saurais vous le dire… Ses ongles devinrent rapidement sales et emplis jusqu’à la chaire de crasse tant elle creusa avec ardeur et conviction dans la boue remuée. Elle ne chercha pas à comprendre ce qu’elle avait vu, il est des mystères qui ne vaut mieux pas déterrer, et qui se dévoilent en temps et en heure.

C’est le corps totalement trempé et souillé de la matière gluante qu’elle traîna l’autre jusqu’à sa tombe. Lui, il dormait, tranquille, n’ayant pas idée de l’explosion qu’il venait de créer. Et tant mieux. Dors en paix, guerrier.

Le trou fut bouché. Le corps enseveli, à l’abri des brigands qui n’attendaient que le moment opportun pour dépouiller les cadavres. Elle n’avait pas fouillé ses habits où prit l’initiative d’étudier les objets qu’il portait. C’était sacré à présent, ça ne devait pas être volé. Debout devant la sépulture, elle sentit un poids s’affaisser sur ses épaules. Elle, seule au courant de la mort de cet être. A qui devrait-elle l’apprendre. Et d’ailleurs, qui s’apercevrait de la disparition de l’elfe ? Comment pouvait-elle savoir…

Elle songea à tout ceux qui auraient souhaité être présents pour l’enterrement de cet homme. Peut-être n’y avait-il personne, mais qu’importe, elle imagina toutes les personnes qui lui avaient été proches. Un père, une mère, des frères et des sœurs, des amis, une femme peut-être ? Elle espérait… L’halfling eut un pincement au cœur en se disant que de telles funérailles n’auraient sûrement pas été dans les vœux de celui dont la voix parvenait encore à ses oreilles…

Elle ne connaissait aucune prière ou autres mots pour que l’âme aille en paix et sans rancune.

Alors, elle chanta.


Le chant doux et clair s’éleva dans la sombre forêt. Il s’envola, circulant parmi les branches des arbres encore debout, allant faire une caresse sur les fleurs qui offrirent leurs pétales à l’astre au plus haut dans sa course éternelle. Les mots coulèrent dans la lagune, étranges, issus de temps oubliés dans le cœur des hommes, langue inconnue, qui parlaient des mythes reculés de la nuit des temps. Quand la vie s’abandonna à la mort et l’embrassa dans une étreinte qui durerait jusqu’à la fin de toute chose en ce monde.

Et les grains de sable filèrent dans le sablier…


Une petite silhouette s’extirpa d’entre les arbres de la lagune. D’une main, elle se protégea les yeux. Revenue parmi le monde extérieur, celui où la bataille faisait rage, grouillante de créatures prêtes à s’entretuer, elle reprenait ses sens essentiels. Les sons de cors au loin retentirent. Dans l’air, une promesse silencieuse de sang et d’acier, de puanteur de cadavres picorés par des corbeaux en plein soleil ardent. Elle sentit tout cela.

Refoulant une envie de faire demi-tour, elle ferma les yeux et essuya du revers de la main une tâche de boue sur sa joue. Ses sourcils se froncèrent et sa bouche grimaça légèrement, appréhendant les prochains coups qu’elle devrait porter. Mourir sur le champ d’honneur, ça la rongeait… Elle ne désirait plus mourir, pas depuis cet événement. Elle frémit. Elle se rendit compte qu’elle ne connaissait même pas le nom de celui dont elle venait de mettre en terre la dépouille, ni lui d’ailleurs.

Deux inconnus qui s’étaient croisés pour que l’autre s’éteigne.


Elle se mit en route.

On ne regarde pas en arrière.

Cette hafling ne suivait pas la règle.

Dommage.

Trop regarder derrière soi offre des faiblesses à ceux qui veulent vous nuire.

Et lui, c’est ce qu’il désirait avant toute chose.

Ce démon en elle…


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